1
ÉNERGIE RELATIVISTE - corrigé des exercices
I. Tenseur d'énergie-impulsion
1.
• Puisque UαUβ est un tenseur et que dτ est un scalaire, on est ramené à étudier le comportement de€
µ dt =
€
c dm
c dt.d3
U
; cette quantité est un scalaire puisque la masse dm et le 4-volume d4U
= c dt.d3U
sont des scalaires.
◊ remarque : on peut aussi considérer que la masse volumique µ0, mesurée dans le référentiel où la particule est au repos, est forcément un scalaire (indépendant du référentiel puisque toujours calculé dans le même).
2.
• On peut partir de la formulation Tαβ = pα€
dXβ dt δ
3(xi - Xi) et remarquer que pour une particule maté- rielle pα = E
c2 dXα
dt , expression qui reste valable pour un photon.
• Ceci permet d'écrire l'expression symétrique valable pour ces derniers : Tαβ = c2pαpβ E δ
3(xi - Xi).
◊ remarque : dans l'expression symétrique Tαβ = µ0 UαUβ, on ne peut remplacer la masse volumique par la densité volumique d'énergie ε0 = µ0 c2 pour la simple raison qu'il n'existe pas dans ce cas de référen- tiel propre où le photon serait immobile ; mais d'autre part l'expression Tαβ = ε0 uαuβ, avec uα = dXα
ds n'est pas utilisable avec ds = 0.
◊ remarque : pour un système de photons, on peut définir une “masse équivalente” et un “centre d'inertie”, dont c'est la vitesse qui intervient pour définir uα (par exemple, un système de deux photons de même fréquence orientés dans les deux sens d'un même axe a un centre d'inertie immobile et une masse équivalente m = 2hν
c2 ) ; mais dans ce cas il faut utiliser un tenseur Tαβ pour un “gaz” de photons (générali- sation des milieux matériels fluides), dans lequel interviennent une énergie interne et une pression.
II. Théorème du moment cinétique
1.
• On peut partir du caractère tensoriel de Tαβ = pα€
dXβ dt δ
3(xi - Xi) = pα dXβ dτ
dτ dt δ
3(xi - Xi).
• Les quantités pα et dXβ
dτ sont des vecteurs, donc dτ dt δ
3(xi - Xi) est un scalaire.
• On peut écrire :
F
α = dpαdτ dτ dt δ
3
(
xi - Xi(t))
où f α = dpαdτ (force relativiste) est un vecteur, donc de même
F
α.2.
• Le moment cinétique peut s'écrire : σαβ = 1c
∫
(xαTβ0−xβTα0)d3U
.• Dans sa dérivée temporelle, xα est une variable muette dans l'intégration, indépendante de t : σαβ • = 1
c
∫
(xαTβ0•−xβTα0•)d3U
.• La dérivée du tenseur énergie-impulsion correspond à : 1
c d dtT
β0(t, xi) = d dt[p
β(t) δ3(xi - Xi(t))] =
€
d
dtpβ(t) δ3
(
xi - Xi(t))
+ pβ(t) dXj( )
t dt∂
∂Xj δ
3
(
xi - Xi(t))
; 1c d dtT
β0(t, xi) =
F
β - pβ(t) dXj( )
tdt
∂
∂xjδ
3
(
xi - Xi(t))
=F
β - ∂jTβj(t, xi).2
• Le moment des forces peut s'écrire :
M
αβ =∫
(xαF
β−xβF
α)d3U
; ainsi : σαβ • =M
αβ -∫
(xα∂jTβj−xβ∂jTαj)d3U
.• Le dernier terme peut se mettre sous la forme : (xα∂jTβj−xβ∂jTαj)d3
U
∫
=∫
∂j(xαTβj−xβTαj)d3U
-∫
(∂jxαTβj− ∂jxβTαj)d3U
.• L'intégrale de volume de la “divergence du moment” correspond au “flux du moment” à travers la surface limite, à l'infini (ou au moins au delà des limites du système), donc ce flux est nul :
∂j(xαTβj−xβTαj)d3
U
∫
=∫
(xαTβj−xβTαj)d2S
j = 0.• L'autre terme est nul par symétrie de Tαβ (qui exprime le fait que la densité d'impulsion, multipliée par c2, est égale à la densité de courant d'énergie) :
(∂jxαTβj− ∂jxβTαj)d3
U
∫
=∫
(δαj Tβj− δβjTαj)d3U
=∫
(Tβα−Tαβ)d3U
= 0.• On retrouve donc finalement : σαβ • =
M
αβ.III. Évolution du spin
1.
• Pour une particule libre : dSα dt =1
2εαβµνdσβµ dt u
ν + 1
2εαβµνσβµduν
dt avec dσβµ
dt = 0 et duν dt = 0.
On obtient donc dSα dt = 0.
2.
• Dans le cas général : dσβµdt =
M
βµ ; on peut alors poser : Mα = 12εαβµν
M
βµuν.• Par ailleurs duν dt =
1 mc
dpν dt =
1 mcf
ν. Ainsi : dSα
dt = Mα + 1
2εαβµνσβµ 1 mcf
ν.
• La quantité Mα possède des propriétés analogues à celles de Sα. En particulier la relation Sαuα = 0 impose : 0 = dSα
dt u
α + Sαduα dt = Mαu
α +1
2εαβµνσβµduν dt u
α + 1
2εαβµνσβµuνduα
dt . Les deux derniers termes sont symétriques en (να), donc le produit par εαβµν est nul ; ainsi : Mαuα = 0.
• En outre dans le référentiel propre : uν = (1; 0; 0; 0) donc M0 = 0 et Mi = 1
2εijk
M
jk. Hélas cela ne permet pas de simplifier la loi d'évolution de Sα car ce référentiel n'est généralement pas galiléen (d'où le second terme dépendant de σβµ et fν, décrivant le mouvement global).IV. Tenseur d'énergie-impulsion
1.
• Le tenseur énergie-impulsion électromagnétique Tαβ =€
1
µ0.(ηµν F
αµ Fνβ -
€
1
4ηαβ Fµν Fνµ) a pour trace : Tαα = ηαβ Tαβ =
€
1 µ0.(F
αµ Fµα -
€
1
4ηαβ ηαβ Fµν Fνµ) =
€
1 µ0.(1 -
€
1
4δαα) Fµν Fνµ = 0.
2.a.
• La trace du tenseur énergie-impulsion électromagnétique est nulle, il suffit donc de considérer la contribution des particules.• L'énergie-impulsion des particules étant additive, il suffit de raisonner sur l'une d'elles : Tµν = ηµν pµ
€
dXν dt δ
3(xi - Xi) = γ m ηµν
€
dXµ dt
€
dXν dt δ
3(xi - Xi) ; Tαα = γ m.(c2 - v2) δ3(xi - Xi) = mc2
€
1− β2 δ3(xi - Xi) > 0.
3
2.b.
• Pour un fluide, on peut considérer Tαβ = (p
+ ε0) uαuβ -p
ηαβ, oùp
et ε0 = µ0 c2 sont mesurées dans le référentiel propre du fluide. Ainsi les particules constituant le gaz ne sont pas immobiles (même si le gaz l'est) et ε0 inclut l'énergie d'agitation thermique, donc tient compte de la moyenne de€
1− β2.
◊ remarque : ε0 (à ne pas confondre avec la permittivité diélectrique ε0) est ici une généralisation de la densité volumique d'énergie interne, incluant l'énergie de masse, donc ε0 +
p
est une généralisation de la densité volumique d'enthalpie.• Dans le cas étudié : Tαα = (
p
+ ε0) uαuα -p
δαα = ε0 - 3p
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