Les lignes de Bouaké-La-Neuve
APPEL À CONTRIBUTION
Le 15 avril 2014
Regards sur la réconciliation en Afrique Subsaharienne ANNONCE
Résumé
Les efforts de reconstruction de la cohésion sociale après les conflits et les guerres civiles en Afrique empruntent les voies de commissions ou de comités de réconciliation nationale. Ces modèles de pacification sont l’objet d’évaluations aussi diverses que divergentes, mais toujours utiles au perfectionnement des trajectoires de réconciliation choisies. C’est pour participer à ce travail d’amélioration des paradigmes éthico-épistémologiques que la revue Les Lignes de Bouaké-La-Neuve ouvre une lucarne à travers le présent appel à contribution afin de questionner les images éclatées de la réconciliation.
Présentation
De l’Afrique du Sud à la Côte d’Ivoire, en passant par le Burundi, le Rwanda, le Togo, etc., les sociétés africaines, après des conflits armés ou de graves crises politiques, éprouvent, elles aussi, le besoin de restaurer leur unité en recourant à la réconciliation. Les Commissions vérité et réconciliation se sont multipliées. Leur existence même est synonyme de la volonté politique d’établir les règles d’un nouveau pacte social par la vérité et la justice. Les narrations unitaires dans lesquelles elles s’inscrivent se donnent pour objectif de surmonter la panne des imaginaires politiques et symboliques, les fractures institutionnelles, sociétales produites par la guerre. Y réussissent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Ont- elles contribué ou contribuent-elles à pacifier les esprits ? En quoi constituent-elles ou non des outils de reconstruction des pays affectés par des crises politiques graves ? Le caractère canonique de la réconciliation sud-africaine ne doit occulter de nouvelles dialectiques de la réconciliation qui interpellent les sciences sociales et la philosophie. Les réconciliations post-sud-africaines doivent être étudiées dans leurs logiques et leurs contradictions. Il s’agit d’analyser les processus réels de réconciliation tels qu’observés ces trois dernières décennies pour en faire apparaitre les enjeux, les contradictions, les réussites et les échecs.
La Côte d’Ivoire expérimente également une réconciliation dont la philosophie s’articule autour de ce que la CDVR (Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation) propose d’appeler « horizon N’Zassa » qui fait essentiellement appel au respect de la diversité. Les passions politiques que suscitent les activités ou la non- activité de cette Commission justifient encore une fois que l’idée de réconciliation par une Commission fasse l’objet de questionnement à plusieurs entrées : comment réconcilier les individus lorsque tarde le règlement politique du conflit ? Comment refonder l’ordre politique en toute connaissance des tensions, des haines qui continuent de jouer à rebours de la réconciliation parce qu’il ne faut pas confondre les causes d’un conflit et ses embrayeurs occasionnels ? Par où commencer la réconciliation quand on sait que les griefs, formulés les uns contre les autres, autour desquels se nouent les conflits, se forment au cours d’une histoire longue que revendique chaque communauté pour se poser en victime ? Comment lever les frustrations endoethniques des groupes sociaux pour construire une nation? Les diplomaties coutumières peuvent-elles être mobilisées en faveur de la réconciliation ou bien doit-on considérer qu’elles ne peuvent avoir qu’un rôle marginal ? Qu’en est-il du traitement de la violence qui n’a jamais dit son dernier mot quand il est question d’évaluer la durabilité de la paix ? Quelle justice pour s’opposer à la criminalisation des pratiques politiques sans confisquer les politiques d’avenir d’un pays ? Sous quels angles comprendre la déterritorialisation de la justice impliquée par l’impunité ? Peut-on réconcilier sans reconstruire la justice, les instruments de la coercition, les mécanismes d’empathie et de reproduction sociale ? Est-il possible de se réconcilier sans mémoire et sans avenir ?
Topiques suggérées
Quatre grands axes de recherche ont retenu notre attention pour l’intellection globale de la problématique qu’inspire la thématique de ce numéro consacré à la réconciliation.
1- Les approches de réconciliation dans les traditions africaines
Une étude comparée des différents types d’approche de réconciliation pourrait-t-elle conduire à l’invention d’un modèle africain, voir universel de réconciliation.
-Les modèles traditionnels -L’arbre à palabre,
-Les modèles consacrés
-Les objectifs de la réconciliation (la réconciliation par qui et surtout pour qui (et pour quoi faire ?) ?).
2- La méthode et les démarches de réconciliation dans les expériences africaines depuis les 30 dernières années en Afrique
3- Les questionnements sur le processus de réconciliation
L’organisation méthodique de la réconciliation exige que ce processus, si complexes, se réalise progressivement. Car, à la pratique, l’une des difficultés récurrentes à laquelle sont confrontés les organisateurs est la définition consensuelle des étapes à suivre sur le cheminement de la réconciliation.
Toute chose étant égale par ailleurs, les étapes du processus de la réconciliation constituent le talon d’Achille de cette démarche.
4 Les politiques de la cohésion sociale Quels sont, dans les différentes expériences nationales, les mécanismes de recomposition de la cohésion sociale et de prévention des conflits ? Quels ont été leurs coûts et quels résultats ont-ils permis d’atteindre Conditions de soumission
Les propositions de contribution doivent être adressées aux Prof. Kouassi Marcel et Docteur Traoré Grégoire Adresse électronique : leslignesub@gmail.com
Date limite de réception des articles : 14 juillet 2014
Les textes à soumettre devront respecter impérativement les conditions de formes suivantes : - le texte doit être transmis au format document doc ou rtf ;
- il devra comprendre un maximum de 60.000 signes (espaces compris), double interligne, police de caractères Times 11 ;
- faire les notes de fin du document ;
- insérer la pagination et ne pas insérer d'information autre que le numéro de page dans l'en-tête et éviter les pieds de page ;
- les figures et les tableaux doivent être intégrés au texte et présentés avec des marges d’au moins six centimètres à droite et à gauche. Les caractères dans ces figures et tableaux doivent aussi être en Times 11.
Chaque figure doit avoir un titre, ainsi que chaque tableau.
- Préciser sur la première page :
• Le titre du texte,
• Pour chaque auteur, une notice comprenant : - les nom et prénoms,
- le rattachement institutionnel, - l’adresse électronique,
• Un résumé en un seul paragraphe de 1000 signes (espaces compris) maximum, qui devra être différent du premier paragraphe du texte. Il doit notamment énoncer l’objectif poursuivi par l’auteur.
• Proposer six mots clés.
• Proposer le texte lui-même.
• Indiquer les notes de fin de document.
NB : le résumé doit être traduit en anglais ainsi que les mots clés.
Normes pour les citations :
Les citations dans le corps du texte doivent être indiquées par u retrait avec tabulation 1,25 et le texte mis en taille 11, entre guillemets. Exemple :
Normes pour la bibliographie : exemple - Livre
Habermas (J.), La technique et la science comme idéologie, trad. J.-R. Ladmiral, Paris, Gallimard, 1973.
Extrait d’un ouvrage collectif
Pageau (D.), « L’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA) », in L’information continue Express, Ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), n°7, 2005, pp. 4.