• Aucun résultat trouvé

Objets de science – sciences de l’objet

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Objets de science – sciences de l’objet"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

1

Appel à contributions

Objets de science – sciences de l’objet

Le prochain atelier du Forum suisse pour jeunes chercheuses et chercheurs se déroulera à Winterthur du mercredi 5 au jeudi 6 septembre 2012, en amont de la réunion annuelle de la Société Suisse d’Histoire de la Médecine et des Sciences Naturelles (SSHMSN). Elle acceptera des exposés libres mais privilégiera les contributions répondant à l’intitulé suivant :

Objets de science – sciences de l’objet

L’objet en sciences naturelles et en médecine est pluriel. Il peut être objet d’étude ou instrument d’observation et d’analyse : une étoile lointaine ou le télescope qui nous en rapproche, un virus ou le microscope électronique qui le rend visible.

De même, ces objets peuvent être concrets, tels les éprouvettes d’un laboratoire, abs- traits, tels les trains roulant à la vitesse de la lumière dans les expériences de pensée d’Einstein, ou enfin le résultat d’une construction, tel que le boson de Higgs à l’heure actuelle, mais aussi telle que la nature dans son ensemble, en tant que représentation qui varie grandement selon le contexte culturel dans lequel elle est décrite.

Par ailleurs, ces objets peuvent faire partie prenante de la science normale ou, au con- traire, entraîner de profonds changements de paradigmes. La lunette que Galilée perfec- tionna et tourna vers le ciel créa la controverse et engendra une véritable révolution en permettant la découverte d’autres objets : les satellites de Jupiter et les monts et vallées de la Lune. Quelques décennies plus tard, ce type d’instrument appartenait cependant déjà à l’équipement de tout astronome. Certains de ces objets deviennent les symboles d’une discipline entière. Ainsi la pomme de Newton, qui d’après la légende lui aurait donné l’intuition de la gravité générale, est rapidement devenu la figure de proue de toute la physique moderne.

Mais la plupart du temps, les objets en sciences naturelles et en médecine sont surtout les révélateurs de différentes pratiques scientifiques. On les analyse, on les collectionne, on les ordonne, on les fait circuler, on les utilise. Ils sont symptomatiques de pro- grammes de recherche ainsi que de stratégies de découverte et de leur légitimation.

Enfin, en leur offrant un atelier, nous aimerions nous distancer de la narration tradition- nelle qui s’intéresse souvent d’abord à leurs inventeurs, découvreurs ou utilisateurs et placer l’objet au centre de la démarche historique. Une telle perspective ne néglige pas les acteurs mais permet au contraire de saisir leur multiplicité et d’étudier les objets en sciences naturelles et en médecine dans la longue durée. Il s’agit alors de s’interroger aussi sur les théories proposées pour intégrer l’objet dans l’histoire et la philosophie des sciences et de la médecine. Peut-on parler d’un « object-turn » ? De l’histoire du collec-

(3)

2

tionnisme aux réseaux d’actants de Bruno Latour et Michel Callon, en passant par les objets épistémiques (epistemisches Ding) et les systèmes expérimentales de Hans-Jörg Rheinberger, ces dernières décennies ont vu apparaître plusieurs outils théoriques permettant d’appréhender l’objet sous un nouveau jour. Il est temps de les recenser et de les mettre à l’épreuve par des études de cas.

L’atelier s’organisera en conséquent autour de cinq axes principaux :

1. Constituer l’objet : Comment un objet de recherche gagne-t-il en intérêt ? Quels sont les conditions de son apparition ? En quoi le choix des instruments d’observations et le cadre expérimental influencent-ils notre représentation des objets d’études ?

2. Les objets du changement : souvent d’abord considérés comme une anomalie ou une erreur, ces objets sont amenés à révolutionner une discipline scientifique.

Ils peuvent être aussi un nouvel instrument d’analyse permettant d’observer de nouveaux phénomènes. Comment gagnent-ils en légitimité ? Quel est la garantie de leur succès ? En revanche, quels objets sont-ils condamnés à disparaître ?

3. Ordonner les objets : il s’agit ici d’éclairer les pratiques liés au rassemblement et à la classification des objets, que ce soit au sein de cabinets de curiosités, de collections, de bibliothèques, de jardins botaniques, de musées, d’encyclopédies, d’herbiers, etc. On cherche à comprendre les relations entre un objet particulier et la nomenclature, le système, l’ordre dans lequel il apparaît. Enfin, on s’intéresse aux rapports entre savoir et objet.

4. L’objet en mouvement : dès la Renaissance, les correspondances scientifiques permettent la circulation d’un grand nombre d’objets : livres, graines de plantes rares, coquillages, fossiles, mouches drosophiles, etc. Quels sont les normes et pratiques qui président à la circulation et transmission des objets ? Sur la longue durée, comment un objet est-il amené à évoluer, se transformer, voir même changer de signification ? Quelles sont les conditions de son transfert d’une cul- ture à une autre ?

5. Penser l’objet : Peut-on parler de sciences de l’objet ? Quelles sont les théories existantes permettant de comprendre l’objet de science ? Qu’est-ce que la pers- pective de l’objet peut-elle apporter à l’histoire des savoirs et des sciences ? Le Forum suisse pour jeunes chercheuses et chercheurs défend une approche résolu- ment transdisciplinaire. Il a pour vocation de créer le dialogue dans une ambiance con- viviale et ouverte. Les contributions seront acceptées de préférence en langue française et allemande mais l’anglais sera aussi admis.

(4)

3

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer leur curriculum vitae et un résumé d’environ 20-30 lignes conjointement à Lina Gafner (lina.gafner@img.unibe.ch) et Sieg- fried Bodenmann (siegfried.bodenmann@laposte.net) avant le 31 mai 2012.

En partenariat avec l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), La SSHMSN prendra en charge l’hébergement des intervenant(e)s de même que les repas pris en commun. Par ailleurs, nous rembourserons aussi les trajets des intervenant(e)s à condi- tion que ceux-ci soit effectués en 2ème classe.

Nous invitons les intervenant(e)s à séjourner plus longtemps (à nos frais) afin d’assister au congrès annuel de la SSHMSN dédié à la même thématique générale et intitulé :

„Einhorn und Homunculus – Zur Biographie wissenschaftlicher Objekte“

6-8 septembre 2012

L’atelier se tiendra dans les locaux du Muséum d’histoire naturelle de Winterthur (Na- turmuseum Winterthur, Museumstrasse 52, 8402 Winterthur). Winterthur est facile- ment accessible par train ou voiture et se trouve à moins d’une demi-heure de Zürich ainsi qu’à un quart d’heure de son aéroport. Nous nous tenons à votre disposition pour toutes informations supplémentaires.

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir faire suivre cet appel à contribution à toutes les personnes et institutions que vous estimez pouvoir être intéressées.

Références

Documents relatifs

fique et rigoureuse, dans le journal de Littré, L'expérience, qui avait opposé Donné à Vigla, un élève de

De plus, l'intérêt du système était qu'en transformant dans les deux sens on pouvait sélectionner les mutants, d'une part, sur un milieu contenant de l'aminoptérine

discipline et obtiendront une chaire au Collège de France : Robert Cour- rier (endocrinologie, 1938), Jacques Benoît (histophysiologie, 1952) et Étienne Wolff (embryologie, 1955).

Cette revue est née de la volonté de chercheurs et de médecins qui sont -régulièrement confrontés au problème de l'information scientifique de haut niveau,

En 1874, Georg Cantor met en lumière la non-dénombrabilité de l'ensemble des nombres réels : aucune suite de nombres réels (x n ) n Î N ne peut contenir tous les nombres

 L’intensité d’une force se note F donneur receveur / , elle se mesure à l’aide d’un dynamomètre et s’exprime en newton (symbole : N)... a) Pour chaque

Nous montrerons comment cette notion y devient un outil de compréhension et d’analyse anthropologique opératoire pour des étudiants qui, en troisième année de Licence de lettres

À ces difficultés viennent s’en ajouter d’autres, non essentielle- ment langagières et plus cognitives : les jeunes élèves pensent que tous les liquides contiennent de l’eau,