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Les actions mises en œuvre face à l’évolution inquiétante de bactériémies à EBLSE
A. Véron, Sandra dos Santos Borges, N. Girard, Nathalie van der Mee-Marquet, . Groupe Des Surveillances Du Rhc
To cite this version:
A. Véron, Sandra dos Santos Borges, N. Girard, Nathalie van der Mee-Marquet, . Groupe Des Surveillances Du Rhc. Les actions mises en œuvre face à l’évolution inquiétante de bactériémies à EBLSE. 24. Congrès National de la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H 2013), May 2013, Paris, France. 2013. �hal-02745218�
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l’environnement dans la persistance d’une épidémie à K. p.
BLSE dans un service de réanimation.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Devant la persistance depuis plusieurs mois de cette épidémie, il a été décidé de réaliser des prélèvements environnementaux.
Un écouvillonnage au niveau du pourtour des lavabos des 10 chambres de ce service a été effectué après bionettoyage. Après mise en culture dans un bouillon Eugon®, la sélection s’est faite sur un milieu Drigalski contenant 1mg/l de ceftazidime.
Une identifi cation (Phoenix, BD) et un antibiogramme en milieu gélosé ont été réalisés pour chacun des isolats. Les souches isolées chez les patients porteurs de K. p. BLSE et celles retrouvées dans l’environnement ont été typées par technique de type RAPD (REP PCR).
RÉSULTATS
De novembre 2010 à juin 2012, 25 patients ont été colonisés ou infectés par un clone épidémique de K. p. BLSE. En effet, malgré les mesures prises après les 11 premiers cas en vue d’éviter la transmission croisée (renforcement des précautions standard (PS), précautions complémentaires contact (PCC), audit hygiène des mains, dépistage hebdomadaire des patients présents), 7 nouveaux cas se sont déclarés. D’autres mesures ont été mises en place (audit PS, PCC, bionettoyage, intervention de l’ARLIN : observation des toilettes, soins, locaux) n’empêchant pas la survenue de 6 autres cas. Des prélèvements environnementaux ont alors été réalisés et le clone épidémique a été mis en évidence au niveau du pourtour des lavabos dans 2 des 10 chambres. Ceci constituait donc un réservoir pouvant expliquer la persistance du germe dans l’environnement. Ces lavabos, servant à la fois au lavage des mains du personnel ou pour l’approvisionnement en eau pour les toilettes des patients, constituaient une source de contamination potentielle. Des joints de silicone ont donc été refaits au niveau du lavabo de chaque chambre de ce service en attendant une réfection totale des plans de travail et des points d’eau. Depuis lors, l’épidémie a pu être jugulée.
CONCLUSION
Dans cette épidémie à K. p. BLSE où 25 patients ont été contaminés, la propagation se sera faite par manuportage, l’environnement ayant joué un rôle de réservoir.
P-005
LES ACTIONS MISES EN OEUVRE FACE À L'ÉVOLUTION INQUIÉTANTE DE BACTERIEMIES À EBLSE
VÉRON A.(1), DOS SANTOS S.(1), GIRARD N.(1), VAN DER MEE-MARQUET N.(1), GROUPE DES SURVEILLANCES DU RHC.(2)
(1) Centre Hospitalier Universitaire, TOURS CEDEX, FRANCE ;
(2) Réseau des Hygiénistes du Centre RHC, TOURS, FRANCE
INTRODUCTION/OBJECTIF DU TRAVAIL
Nous décrivons 91 bactériémies à EBLSE (Bact-EBLSE) et 218 bactériémies à SARM (Bact-SARM) diagnostiquées sur une cohorte stable de 2007 à 2012, et présentons notre future stratégie pour prévenir la part évitable des Bact-EBLSE.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
La surveillance annuelle des bactériémies est menée dans 35 établissements de >50 lits MCO. L’analyse des données d’incidence est documentée par celle des portes d’entrée (PE) et des facteurs de risque, ainsi que par l’analyse moléculaire des BMR (antibiorésistance, PFGE).
RÉSULTATS
Pour 2007-2012, l’incidence a augmenté pour les Bact-EBLSE (0,013 vs 0,065) alors qu’elle a diminué pour les Bact-SARM (0,089 vs 0,081). Les bactériémies à EBLSE et à SARM sont majoritairement associées aux soins (56/91 EBLSE, 61% et 166/218 SARM, 76%).
Les Bact-SARM sont majoritairement associées à une PE cutanée/opératoire (39%) ou à un dispositif intraveineux (18%).
La diversité génétique des SARM est importante, suggérant une origine endogène fréquente. Les actions de prévention du risque infectieux associé à un geste invasif (préparation cutanée) ont été suivies d’une baisse de l’incidence des bact-S. aureus post- chirurgicales (0,049 en 2011 vs 0,024 en 2012), à PE urinaire (0,032 en 2008 vs 0,019 en 2012), aux CVPs (0,019 en 2009 vs 0,009 en 2012) et aux CVCs (0,032 en 2010 vs 0,019 en 2012).
Les Bact-EBLSE sont majoritairement associées à une PE urinaire (46 %) ou digestive (26 %). Les Bact-EBLSE d’origine communautaire impliquent majoritairement la femme >65 ans (68 %) et E. coli (87 %). A l’inverse, les Bact-EBLSE associées aux soins sont associées à K. pneumoniae (40 %) ou E.
coli (48 %) et majoritairement diagnostiquées chez l’homme (74
%) présentant des antécédents de sondage (51 %). La diversité génétique est élevée pour E. coli (suggérant l’origine endogène des bactériémies) mais limitée pour K. pneumoniae en lien avec des transmissions croisées intra-hospitalières.
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CONCLUSION
Nos résultats sont concordants avec ceux d’EARSS qui montrent une évolution alarmante de l’épidémiologie des infections invasives à EBLSE.
Le respect des précautions d’hygiène, des précautions complémentaires, et l’amélioration de la préparation cutanée avant un geste invasif ont montré leur effi cacité pour diminuer la part évitable des Bact-SARM.
Nos résultats nous encouragent à améliorer la préparation cutanée précédant le sondage urinaire, promouvoir le strict respect des précautions d’hygiène en particulier concernant la gestion des excretas, et renforcer le respect des précautions complémentaires autour des porteurs de EBLSE : ce sont nos axes prioritaires d’action.
P-006
EVOLUTION RÉGIONALE DE L'INCIDENCE DES ENTÉROBACTÉRIES PRODUCTRICES DE BÊTA- LACTAMASES À SPECTRE ÉTENDU (EBLSE) EN- TRE 2007 ET 2011 À PARTIR DES DONNÉES DU RÉSEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE DES BACTÉRIES MULTIRÉSISTANTES AUX ANTIBIO- TIQUES (BMR-RAISIN)
ARNAUD I.(1), BLANCHARD H.(1), BAJOLET O.(1), BERTRAND X.(1), CAILLAT-VALLET E.(1), DUMARTIN C.(1), EVEILLARD M.(1), FOSSE T.(1), HOFF O.(1), GARREAU N.(1), MARTY N.(1), MAUGAT S.(2), MOUCHOT L.(1), PARNEIX P.(1), REYREAUD E.(1), SAVEY A.(1), TRYSTRAM D.(1), SENECHAL H.(1), SIMON L.(1), SOUSA E.(1), COIGNARD B.(2), JARLIER V.(1), ASTAGNEAU P.(3)
(1) BMR-RAISIN (Réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales), -, FRANCE ; (2) INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE, SAINT-MAURICE, FRANCE ;
(3) CClin Paris-Nord, PARIS, FRANCE
INTRODUCTION/OBJECTIF DU TRAVAIL
En France, les infections à S. aureus résistants à la méticilline (SARM) diminuent depuis plusieurs années alors que celle à entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) augmentent. Devant cette émergence (en particulier E.
coli) depuis 2006, des recommandations nationales spécifi ques à la prévention des EBLSE sont parues en 2010.
L'objectif de ce travail est de décrire l’évolution des incidences des EBLSE par région entre 2007 et 2011.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Les données sont issues du réseau national de surveillance des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) mis en
place en 2002 : surveillance de 3 mois par an, établissements de santé (ES) volontaires, souches isolée de prélèvements à visée diagnostique, dé-doublonnées sur la période d’étude. Les incidences des EBLSE ont été calculées pour 1 000 journées d’hospitalisation (JH) sur une cohorte d’ES participant chaque année de 2007 à 2011 et stratifi ées par région. Une régression de Poisson a été utilisée pour évaluer les tendances.
RÉSULTATS
De 2007 à 2011, 454 ES ont participé chaque année au réseau BMR, dont 377 ES avec du court séjour, 165 ES avec de la réanimation et 354 avec du soin de suite et/ou de longue durée (SSR-SLD). Les incidences des EBLSE/1000 JH ont augmenté entre 2007 et 2011 pour toutes les régions ayant plus de 2 ES participant à la cohorte passant de 0,24 en 2007 [Lorraine, 0,06-Ile de France, 0,42] à 0,50 en 2011 [Pays de la Loire, 0,25- Ile de France, 0,72]. L’incidence a augmenté de 0,32 [Lorraine, 0,09-Ile de France, 0,56] à 0,65 [Alsace, 0,34-Ile de France, 0,95]
en court séjour, de 1,16 [Alsace, 0,29-Aquitaine, 5,18] à 1,91 [Champagne Ardenne, 0,59-Auvergne, 5,28] en réanimation, et de 0,14 [Franche Comté, 0-Ile de France, 0,27] à 0,28 [Haute Normandie, 0,10-PACA, 0,49] en SSR-SLD.
La différence d’incidence calculée entre 2007 et 2012 montre une augmentation, pour les régions ayant plus de 2 ES, très signifi cative de 101% [Languedoc Roussillon, 30%- Lorraine, 420%]. Cette différence est aussi très signifi cative en court séjour (+100%, [Languedoc Roussillon, 20%-Lorraine, 365%]), réanimation (+65%, [Aquitaine, 60%-Auvergne, 810%]) et SSR- SLD (+108%, [Haute Normandie, 17%-Rhône-Alpes, 865%]).
CONCLUSION
Ces résultats suggèrent une augmentation de l’incidence des EBLSE pour la totalité des 19 régions ayant plus de 2 ES participant entre 2007 et 2011. Cette augmentation régulière doit inciter les ES à renforcer les mesures de prévention recommandées, en particulier les précautions contacts et la gestion des excreta.