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Hibernation d'une population de Sesamia nonagrioides Lef.( Lep. Noctuidae ) en France meridionale

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Hibernation d’une population de Sesamia nonagrioides Lef.( Lep. Noctuidae ) en France meridionale

P.F. Galichet

To cite this version:

P.F. Galichet. Hibernation d’une population de Sesamia nonagrioides Lef.( Lep. Noctuidae ) en

France meridionale. Agronomie, EDP Sciences, 1982, 2 (6), pp.561-566. �hal-02723014�

(2)

Hibernation d’une population de Sesamia nonagrioides

Lef. (Lep., Noctuidae) en France méridionale

Pierre-Francis GALICHET

Henri MAGNIN, Augustin RADISSON Janet TAVERNIER LN.R.A., Station de Zoologie, Centre de recherches d’Avignon, F 84140 Montfavet.

RÉSUMÉ L’hibernation de Sesamia nonagrioides Lef. est étudiée dans

une

population

se

développant à la limite

septentrionale de l’aire de l’espèce. Une technique de réactivation périodique des larves

en

repos permet de

montrer que la durée des phases préliminaires de la diapause est très courte et que, dès la fin du mois de Sesamia nonagrioides, septembre, les délais de réactivation décroissent. Ceux-ci

ne se

stabilisent cependant qu’au mois de

mars

Diapause, suivant. A

une

température donnée, les délais sont plus courts pour la photopériode la plus longue. Cette

Résistance

au

froid. photosensibilité disparaît

en mars.

Dans

un

insectarium situé à Avignon, les nymphes

se

sont formées du

18 avril

au

31 mai, les adultes du 21 mai

au

13 juin. Dans la nature, les premiers adultes ont été piégés les 2 et

6 mai 1981, dans la région d’Arles. Les vols de la 1 1 génération s’achèvent entre la fin juin et la mi-juillet,

ceux

de la 2 1 génération débutent entre le 10 et le 27 juillet selon l’année. Les vols de la 3 1 génération

se

poursuivent plus

ou

moins tardivement

en

octobre,

se

trouvant placés

sous

l’étroite dépendance de la température. La mortalité hivernale

a

été de 79 p. 100

en

1978-1979 et 29 p. 100 l’hiver suivant. Le surplus de

mortalité observé la première année est entièrement attribuable

aux

basses températures de - 6,1 et - 7,2 °C enregistrées les 3 et 4 janvier 1979. La dormance de S. nonagrioides est à classer parmi les oligopauses

en

raison de la brièveté des phases initiales d’induction et de réactivation auxquelles succède immédiatement

une

phase activée. De plus, les larves s’alimentent périodiquement pendant l’hiver et sont incapables de résister à des abaissements de température

un

peu accentués.

SUMMARY Dormancy in a population of Sesamia nonagrioides Lef. (Lep. Noctuidae) in the South of France

Sesamia nonagrioides Lef. is

a

mediterranean Noctuid species. Larvae

are

stem borers

on

corn, rice, sugar Sesamia nonagrioides,

cane

and wild Gramineae. Diapause

was

investigated in

a

population developing at the northern limit of the

Diapause, species’ range. Corn

canes were

stored outdoors and sampled twice

a

month from August 1978 to May 1979.

Cold hardiness. The collected hibernating larvae

were

kept under the following conditions : 25 °C at 3 different day-lengths (18 h, 14 h, 12 h),

or

21 °C and 15 °C at 2 day-lengths, 16 h and 12 h. Pupae formed

were

recorded every day.

The delay for pupa formation increased from August to September 20th, and then decreased till next spring.

This time-lag

was

augmented under short photoperiods and lower temperatures, but the lightsensitivity

vanished in March. Dormancy

was

also studied in

an

open-air insectary under natural conditions in the

Avignon region : pupae

were

formed from April 18th to May 31st and adults from May 21st to June 13th. Sex does not play any part in the duration of hibernation but young larvae collected

on

September 22nd gave pupae 5 days later than older

ones

collected at the

same

time, this small difference being however significant (P

=

0.05) ; rapidly rising temperatures in May will allow the late pupae to achieve flight coincidence for the

imago. The moths

were

trapped through spring and

summer

months with virgin females. The first moths

were

captured

on

May 2nd and 6th for the 2 years 1979 and 1980 in the Rhone delta. The first generation flight

ended between the end of June and mid July and the 2nd generation started flying from July 10th to July 27th.

The duration of the 3rd generation flight in October

was

largely dependent

on

temperature. Mortality during

winter

was

79 % in 1978-1979 and 29 % the following year. The higher mortality rate observed during the previous winter

was

entirely accounted for by casualties that occurred during 2 nights, January 3rd and 4th 1979, when minimal temperatures

were as

low

as —

6.1 °C and — 7.2 °C at night. S. nonagrioides spends the

unfavourable period of the year in

a

state of oligopause rather than

one

of true diapause : successive

preparatory, induction and refractory phases

are

of short duration and immediately followed by the activated

phase which

covers

most of the time unsuitable for growth. Moreover, larvae feed periodically and their

tolerance to cold is moderate.

1. INTRODUCTION

Les Lépidoptères du genre Sesamia Guenée, s.f. Amphi- pyrinae sont d’origine africaine ou asiatique. Deux espèces,

S. nonagrioides Lef. et S. cretida Led. occupent le bassin

méditerranéen où leur distribution respective mériterait

d’être précisée. En France, aucune de ces 2 espèces n’a été signalée au nord de la vallée de la Dordogne (45 e parallèle)

vers l’ouest ou de la basse vallée du Rhône (44 e parallèle)

vers l’est.

(3)

Les larves de l’insecte sont endophytes et subsistent aux

dépens de graminées dont certaines sont cultivées comme le maïs, le sorgho, le riz ou la canne à sucre, les autres appartenant aux genres Phragmites Trin., Arundo L., Echinochloa P.B., Phalaris L.... En France, l’insecte n’est pas rencontré très fréquemment sur les graminées sauva-

ges ; par contre, des populations importantes peuvent se développer dans les cultures de maïs et, à un degré moindre, de sorgho. Le nombre annuel de générations se limite à 2 et

à une 3 e partielle (A NGLADE , 1972). Une forte proportion

de larves de la 2 e génération et toutes celles de la 3 e hivernent. H ILAL (1977a) a montré l’existence d’une dia- pause dans une population du sud-ouest de la France

pendant la période hivernale. Les modalités de cette

diapause ont été étudiées à propos d’une autre population,

établie celle-ci dans le delta du Rhône, aux confins septen- trionaux de l’aire de l’espèce. Le problème fut abordé au

moyen d’une technique de réactivation périodique de larves

en repos. Par ailleurs, l’observation régulière au cours de

l’hiver de larves placées dans les conditions naturelles, a permis de préciser les dates de mues nymphale et imaginale

ainsi que la mortalité larvaire. Enfin, les premières activités

de vol ont été décelées au printemps par piégeage des mâles

adultes au moyen de femelles vierges. Ce piégeage fut

ensuite poursuivi tout l’été.

II. MATÉRIEL ET MÉTHODES A. Etude du développement de la diapause

Afin d’étudier la capacité de réactivation de la population

en diapause, c’est-à-dire l’aptitude de chacun des individus à

reprendre plus ou moins rapidement son développement à

mesure que l’hiver s’écoule, des échantillons de larves sont

prélevés chaque semaine à partir du 30 août 1979 dans une

parcelle de maïs de la région d’Arles et jusqu’à la récolte des

épis en octobre. Peu après, un grand nombre de plantes

entières hébergeant des larves sont simultanément déterrées hors de cette parcelle, transportées au domaine I.N.R.A. de Montfavet et conservées à l’intérieur de cages grillagées.

Les prélèvements d’insectes sont poursuivis ensuite 2 fois

par mois jusqu’au 17 avril 1980. Les larves obtenues sont

réparties par lots de 15 à 20 individus et placées à 25 °C sous

3 conditions photopériodiques différentes : photophase 12,

14 ou 18 h, scotophase correspondante 12, 10 et 6 h. Ces

durées d’éclairement correspondent pour la région à la

durée du jour des mois de novembre et février (12 h), avril

et septembre (14 h) et au solstice d’été (18 h). L’essai

débute le 30 août 1979 et s’achève le 17 avril 1980. Il est

complété à partir du 15 novembre 1979 par l’adjonction de

4 lots supplémentaires qui sont placés respectivement à 15°

et 21 °C sous 2 photophases différentes, 12 h et 16 h.

L’observation des lots est quotidienne.

B. Etude de la durée du repos hivernal et de la mortalité Un certain nombre de larves de S. nonagrioides parve-

nues à différents stades de leur développement sont récol-

tées en fin septembre 1979 dans une parcelle de maïs de la

région d’Arles. Ces larves sont mises en élevage individuel- lement et disposent d’un fragment d’aliment artificiel

(P OIT O

UT & BUES, 1970) périodiquement renouvelé.

Ces lots sont placés dans un abri type

«

météorologique », à

2 m du sol. Ils sont ainsi protégés des intempéries et de

l’insolation directe, mais la température ne diffère pas excessivement de la température normalisée qui est mesu-

rée dans des abris semblables. La photopériode est celle de

la saison. Cet abri est installé sur le domaine I.N.R.A. à Montfavet.

Par ailleurs, des plantes de maïs d’une parcelle fortement

contaminée sont récoltées chaque année au mois d’octobre,

de 1978 à 1980. Ces plantes sont conservées à l’extérieur en

cages grillagées comme précédemment. Des échantillons de 50 plantes sont prélevés périodiquement afin d’observer l’initiation de la nymphose et d’évaluer la mortalité hiver- nale.

C. Etude des périodes de vol

Elle se fait au moyen de pièges pour lesquels des femelles

vierges servent d’appâts. Les pièges ont été décrits par PO

ITOUT & BUES (1978) qui les ont utilisés pour

l’espèce Chilo suppressalis Walk. Ils se composent d’une cage placée au centre de 4 panneaux englués disposés en

croix. Trois femelles vierges obtenues d’élevage sont pla-

cées dans la cage et renouvelées 2 fois par semaine. Les mâles capturés sont dénombrés à cette occasion.

III. RÉSULTATS A. Développement de la diapause

Les délais de nymphose à 25 °C sous l’une des 3 photopé-

riodes utilisées sont, à une date donnée, très variables d’un individu à l’autre, bien que ceux-ci soient tous originaires du

même lieu et aient été récoltées simultanément (fig. 1).

Ainsi pour 14 h d’éclairement quotidien, les dlélais minima

et maxima avant la mue nymphale sont de 36 à 170 j le

4 octobre et de 33 et 115 j le 15 novembre. Dans ces

conditions, la moyenne calculée des mesures requiert une interprétation prudente ; elle a cependant été utilisée à

différentes reprises en raison des interprétations statistiques auxquelles elle se prête.

A 25 °C et 18 h d’éclairement journalier, le délai pour la formation des nymphes tend à croître jusqu’au 20 septem- bre de 13,19 ± 2,59 j à 36,38 ± 8,99 j, puis il régresse plus

ou moins régulièrement jusqu’à la valeur de 8-9 j en avril (fig. 1). Parallèlement, la variation individuelle s’estompe

en fin d’hiver, le regroupement de la population paraissant acquis, dès le 6 février, à 14 h ou 18 h d’éclairement et, le 5 mars seulement, pour la photophase la plus brève. A cette

dernière exposition, la mortalité est très élevée depuis le

mois de septembre jusqu’en janvier : les insectes survivent difficilement à l’association de températures estivales et de

courtes photopériodes.

Du 10 janvier au 17 avril, la réaction à une photopériode

déterminée est toujours plus rapide à la température la plus

élevée (tabl. 1). Toutefois, aux courtes photopériodes et

pour les températures de 15° ou 21 °C, il peut arriver que certaines nymphoses particulièrement tardives influencent suffisamment la valeur de la moyenne pour atténuer les différences entre ces dernières.

L’analyse des résultats obtenus est entreprise lorsque la

mortalité larvaire n’a pas été excessive dans l’un des lots à la date considérée. On admet que la condition se trouve

remplie lorsqu’au moins un tiers de l’effectif du lot le moins favorisé a survécu au traitement. Les données subissent alors une transformation en (log x) afin de stabiliser les variances. Les résultats qui concernent le 24 janvier indi- quent des différences hautement significatives (P

=

0,001)

entre les 2 photopériodes (variance 0,596 06 et F

=

9,72) et

les 3 températures (variance 0,801 57 et F

=

13,08), mais

(4)
(5)

sans aucune interaction entre les facteurs (variance 0,13192

et F

=

2,15). Le 6 mars, les différences entre photopériodes

ne sont plus significatives (variance 0,107 23 et F

=

3,37),

mais elles le demeurent entre les températures (variance 0,707 80 et F 22,98). La réaction photosensible a donc cessé

entre temps et la reprise immédiate de l’activité n’est plus empêchée que par les trop basses températures de la saison.

On peut tenter de déterminer le seuil thermique du développement larvaire à ce moment en utilisant la relation

qui lie la durée de celui-ci à la température ambiante : K=(T-c)D

dans laquelle K est une constante, dont la valeur correspond

à ce qu’il est convenu d’appeler la somme des températures

effectives nécessaires au développement d’un animal (D

AJ

oz, 1975), T la température, c le seuil à calculer et D la durée du stade envisagé, ici le temps écoulé entre l’achèvement de la diapause larvaire et la nymphose. Ce

calcul a été fait en utilisant les données des 3 températures disponibles à 5 dates différentes comprises entre le 5 février et le 17 avril. Le seuil se situe sensiblement à 11 ± 0,9 °C.

Les seuils calculés par HiLa,L (1977b) pour les 4 derniers stades larvaires lors du développement continu sont compris

entre 12,0 et 12,2 °C pour une population du sud-ouest de la France.

B. Durée du repos hivernal et mortalité

Les larves récoltées le 22 septembre 1979 à différents

stades se sont nymphosées entre le 18 avril et le 31 mai 1980

(fig. 2) dans l’abri préalablement décrit. Les adultes sont

apparus du 21 mai au 13 juin. La date moyenne de la mue

nymphale a été calculée en fonction du sexe et du stade larvaire observé le 22 septembre précédent. Le sexe est sans

influence apparente sur la durée du développement larvaire

hivernal. Par contre, les larves qui au 22 septembre avaient

atteint le 6 e stade se sont nymphosées plus précocement (date moyenne 8 mai) que les larves des 3 e et 4 e stades (date

moyenne 13 mai). Cette différence minime est néanmoins

statistiquement significative (P

=

0,05). Elle paraît cepen- dant sans conséquences écologiques puisque, la tempéra-

ture s’élevant rapidement en cette saison (mai 21,9 °C en

moyenne contre 17,5 °C en avril), les nymphes formées

tardivement ont un développement plus rapide. Les pério-

des de vol des adultes issus de la 2 c ou de la 3 c génération se

confondent ; de plus, la période d’apparition des adultes

(23 j) est moins échelonnée que celle de la nymphose (43 j).

L’observation du matériel végétal infesté naturellement

et placé sous grillage à l’extérieur montre que les nymphes

se forment rarement avant le 15 avril dans la région d’Avignon (tabl. 2). Le 12 mai, la proportion de nymphes

dans la population totale est de 66 p. 100 (1979), 35 p. 100

(1980) et 21 p. 100 (1981). A cette date, aucun adulte n’est apparu encore. La mortalité des larves hivernantes entre novembre et avril varie entre 79 p. 100 (19’79), 29 p. 100

(1980) et 91 p. 100 (1981). Au cours du premier hiver, l’essentiel de la mortalité s’est produit les 2 et 3 janvier

1980, dates auxquelles les températures minima se sont

abaissées à - 6,1 et - 7,2 °C. Une prise d’échantillon effectuée le lendemain a permis de retrouver 3-4 cadavres

par tige dans

un

état témoignant d’une mort récente.

(6)

L’hiver suivant la température minima enregistrée fut de

-

2,8 °C. Enfin, pendant l’hiver 1981, la mortalité a pour

origine principale une maladie virale à virus non inclus ; ce

virus fait l’objet de recherches à la Station de Pathologie comparée, I.N.R.A., Saint-Christol-les-Alès.

C. Etude des périodes de vol

Les pièges sont mis en place le 25 avril 1979 et le 15 avril 1980 dans la région d’Arles. Les premières captures ont respectivement eu lieu les 2 et 6 mai (fig. 3). Elles ont été, pour 1980, plus précoces que l’apparition des adultes dans l’insectarium situé à Avignon où les premières sorties d’imagos ne furent observées que le 21 mai. En 1979, le vol

de la 1re génération s’achève fin juin alors qu’il se prolonge jusqu’à la mi-juillet l’année suivante en raison des tempéra-

tures basses subies au printemps et au début de l’été. La 2

e génération apparaît le 10 juillet 1979, mais se trouve retardée jusqu’à la fin de ce même mois en 1980. Les vols de la 3 e génération ont été nombreux en 1979 en raison d’une

température clémente et ils se sont poursuivis tardivement

(dernière capture le 29 octobre). L’année suivante les captures cessent le 17 octobre.

IV. DISCUSSION

La diapause apparaît dans la population dès la fin du mois

d’août et se généralise rapidement. Les températures sont

encore élevées en cette saison mais la durée du jour devient déjà inférieure à 16 h vers la mi-août et à 15 h début

septembre. L’influence de la photopériode sur l’induction de la diapause a d’ailleurs été mise en évidence par H ILAL

(1977a). A en juger par les délais de nymphose concernant

les insectes provenant de la nature et placés à 25° avec 18 h d’éclairement, les conditions extérieures favorisent, à cette époque, une intensification de la diapause chez l’insecte

jusqu’à la mi-septembre. A partir de ce moment, au contraire, les délais de nymphose se raccourcissent avec

régularité, traduisant l’avancement du processus de dia- pause jusqu’à son accomplissement final en mars. T AUBER

& T AUBER (1973) décrivent également, chez Chrysopa

carnea Steph. (Nevroptera ), un approfondissement de la diapause jusqu’au début octobre, celle-ci s’achevant finale- ment à la mi-février.

La mue nymphale chez S. nonagrioides après diapause

larvaire peut être obtenue plus ou moins rapidement à des températures comprises entre 15 et 25 °C et sous photopé-

riodes longues ou courtes. Dans ce dernier cas cependant, la

mortalité devient élevée et parfois totale pendant les premiers mois de l’hibernation. Les délais de nymphose

sont également accrus sous courtes photopériodes. Bien que cette photosensibilité se prolonge longtemps chez cette espèce, elle cesse au début du mois de mars ; l’allongement

naturel du jour à cette saison ne peut donc pas contribuer à

l’interruption de la diapause comme cela se rencontre chez Chrysopa downesi R. C. Smith (T AUSER & T AUSER , 1976)

ou Nemobius yezoensis Shir. (MASA KI & OYAMA, 1963).

On sait par ailleurs qu’il existe des espèces pour lesquelles la

réactivité à la lumière cède beaucoup plus précocement :

Ostrinia nubilalis Hbn. (M AC L EOD & B ECK , 1963), Sitona cylindricollis Fahr. (H ANS , 1961) par exemple.

La diapause de S. nonagrioides présente les caractères qui

permettent de la considérer comme une oligopause (M

ULLER

, 1965) dans la classification de MarrsiNGH (1971) :

les phases d’induction et d’inactivation sont courtes et la

phase activée débute immédiatement après alors que, dans la diapause proprement dite, un délai plus ou moins long

s’écoule. Par ailleurs, la prise d’alimentation est obligatoire

et des mues surnuméraires peuvent se produire. Les insectes

dont le repos hivernal revêt ces caractères ne résistent

généralement pas à des conditions hivernales rigoureuses en

raison de leurs limites physiologiques. Les particules ali-

mentaires présentes dans le tube digestif constituent des nucléi pour la cristallisation de l’eau de constitution et ne

permettent pas le développement des phénomènes de

surfusion qui jouent, dans d’autres cas, un rôle important

dans la résistance au froid des organismes poïkilothermes.

De plus, ces insectes sont inactifs en période froide et ne peuvent satisfaire alors leur besoin alimentaire. Effective- ment, S. nonagrioides est essentiellement une espèce médi-

terranéenne et l’une des observations rapportées révèle qu’un abaissement encore modéré de la température en

hiver (- 7,2 °C) pouvait provoquer une mortalité élevée.

Ce type de dormance fait le lien entre la quiescence et la diapause sensu stricto.

La diapause s’achevant en février-mars, le seuil du développement larvaire est alors de 11 ± 0,9 °C. A Avi-

gnon, la température maxima de l’air, en mars, moyenne

sur 10 ans, atteint 13,8 °C, la température moyenne étant elle-même de 9,1 °C. Ces conditions permettent donc la reprise du développement de l’insecte immédiatement après

sa réactivation. Dans cette région, la nymphose est interve-

nue au début du mois de mai, pour les 3 années 1979, 1980

et 1981.

Les populations septentrionales de S. nonagrioides sont

exposées l’hiver à des conditions climatiques auxquelles leur

(7)

type de développement ne permet qu’une adaptation rela-

tive. Le blocage au dernier stade larvaire lorsque la photopériode commence à diminuer, les seuils thermiques

relativement élevés de développement larvaire après la diapause assurent aux individus la durée de repos nécessaire pour attendre le retour de la saison favorable. D’autre part, leur faible résistance aux températures basses expose ces

populations à subir des pertes importantes. Sur le plan agronomique, l’intervention périodique d’hivers rigoureux

entraîne la disparition de l’espèce à un niveau économique-

ment nuisible pendant un nombre d’années encore mal évalué.

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Reçu le 9 février 1981.

Accepté le 11

mars

1982.

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