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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées tunisiennes?

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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées tunisiennes?

Chiraz GHOZZI-NÉKHILI

Maître Assistante Institut supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises de Manouba nekhili_chiraz@yahoo.fr

RÉSUMÉ

Le lancement du programme de microcrédits en Tunisie, avec pour objectif d’aider les personnes à faible revenu à améliorer leurs conditions de vie en créant de nouvelles sources de subsistance, a permis la création et le développement de TPE dans plusieurs secteurs d’activité. Sa gestion a été confiée aux associations de développement qui ont de ce fait été amenées à traiter avec les TPE. Les questions posées dans le cadre de cette communication est de savoir quel type de relation a pu s’établir entre les associations et les TPE? Comment à travers les expériences vécues ont-elles contribué à limiter la vulnérabilité des TPE afin d’assurer le développement durable des régions d’implantation? L’étude exploratoire menée auprès de trois associations opérant en Tunisie, a permis de montrer que même si le financement est à la base de la relation entre associations et TPE, la formation et la sensibilisation sont nécessaires pour la réussite des projets réalisés. L’association parait être une partie prenante compétente pour les TPE, grâce à sa proximité et sa flexibilité. Les partenariats associations/TPE ont créé des dynamiques socio-économiques dans les régions ciblées qui s’inscrivent dans une politique de développement durable.

MOTS CLÉS

TPE – ONG - Partenariat, microcrédit - Développement durable

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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées        

INTRODUCTION

Les préoccupations liées au Développement Durable (DD) se sont multipliées ces dernières années. Thème multidisciplinaire, basé sur trois volets économique, environnemental et sociétal, le DD est omniprésent dans les programmes institutionnels et associatifs. Né dans le rapport Brundtland de 1987 comme étant un développement qui « répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs », il devrait être intégré dans les comportements de tous les acteurs qu’ils soient économiques ou sociaux. L’appropriation du DD par les associations semble naturelle compte tenu des missions humanitaires, de solidarité, de protection de l’environnement et de la biodiversité, qu’elles poursuivent dans le cadre de leurs activités nationales ou internationales. C’est auprès des entreprises que les efforts doivent être encore plus soutenus. L’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan a lancé en juillet 2000 le « Global Compact » forum réunissant des entreprises, des organismes onusiens, des ONG… avec pour objectif de « contribuer à l’émergence de valeurs partagées et de principes en vue d’un marché mondial à visage humain » (www.unglobalcompact.org). Ainsi, les entreprises sont encouragées à respecter les droits de l’homme, les normes de travail et de sécurité, les normes environnementales… en mettant en place des relations de coopération avec la société civile représentée par les associations, les syndicats, les fondations, etc.

Il existe en Tunisie1 566 associations de développement2 dont les principales activités se basent sur l’aide et l’accompagnement des personnes défavorisées. 271 parmi elles représentent une des principales parties prenantes des TPE tunisiennes puisqu’elles gèrent aussi les dossiers des microcrédits destinés aux personnes désireuses de créer une petite entreprise et mettent à leur disposition les moyens de financement et un ensemble d’outils d’assistance surtout en matière de formation. Leurs actions d’assistance aux TPE visent à réduire la vulnérabilité de celles-ci face à un environnement de plus en plus turbulent. Le système des microcrédits a été créé le 15 juillet 1999, et depuis les associations de développement chargées des microcrédits (AMC) ont accordé 2847003 crédits soit 232 660 mille dinars (MD), qui ont servi à créer des TPE dont les activités principales sont réparties dans différents secteurs (artisanat 6%, commerce 22,7%, services 6,2 %, agriculture 40,6%, etc.) Ce système a été mis en place pour aider les personnes à faible revenu à améliorer leurs conditions de vie en créant de nouvelles sources de revenus et donc à réaliser un meilleur équilibre régional en matière de développement économique et social. La problématique à laquelle nous tentons de répondre dans le cadre de cette recherche exploratoire est la suivante : Quel type de relation existe entre les associations et les TPE? Comment à travers les expériences vécues ont-elles contribué à limiter la vulnérabilité des TPE afin d’assurer le développement durable dans les régions d’implantation?

La présente communication a pour objectifs de :

− Présenter quelques expériences vécues par des associations en matière d’aide à la création et assistance aux TPE dans les régions défavorisées.

 

1. Les statistiques sont fournies par le Centre d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations. (Circulaire du 5 avril 2008). Et du site internet de la Banque Tunisienne de Solidarité : www.bts.com.tn (consulté au mois de septembre 2008)

2. Les termes associations et ONG sont utilisés indifféremment dans le cadre de cette communication.

3. Situation cumulée de juillet 1997 jusqu’à décembre 2007.

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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées

− Vérifier si les associations sont une partie prenante compétente des TPE pour tirer profit de la stratégie de développement durable régionale.

Elle est divisée en trois parties, la première partie est réservée à la présentation des fondements théoriques; dans la deuxième, il est question de préciser la méthodologie adoptée pour l’étude empirique et la troisième est consacrée à la présentation des principaux résultats obtenus.

1. FONDEMENTS THÉORIQUES

1.1. Qu’est ce que le développement durable?

La crise financière actuelle montre bien les limites du modèle de développement classique basé sur un référentiel financier motivé par la seule recherche du profit. Le Développement durable est un modèle de développement économique, environnemental et social.

Ce concept se fonde sur la mise en œuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelles des ressources naturelles, humaines et économiques. Même si la recherche de la rentabilité reste un objectif essentiel, elle doit être combinée au respect de l’environnement, de la société et de l’Homme (Spence et al., 2007).

C’est au début des années 1970 que remontent les valeurs qui ont donné naissance aux prémices du développement durable. Il a été question de la notion d’écodéveloppement proposée par Ignacy Sachs, officiellement adoptée dans la déclaration de la conférence mondiale de l’environnement de Stockholm en 1972. C’est avec cette notion qu’environnement et développement commencent à être connectés. Cette conférence reflète l’éveil de la prise de conscience au niveau international sur l’importance de la protection de l’environnement naturel : c’est à l’Homme d’assumer la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures. La sauvegarde des ressources naturelles de la terre doit faire l’objet d’une programmation et d’une gestion appropriées et vigilantes. La mise en œuvre et l’application de ces principes sont confiées au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui est créé à cette occasion.

Gro Harlem Brundtland dans son rapport de 1987 intitulé « Notre avenir à tous », a permis de rajeunir et renommer la notion d’écodéveloppement en définissant le développement durable (définition susmentionnée). Cette définition sous-entend qu’un environnement dégradé et appauvri de ses ressources n’est pas capable de garantir un développement économiquement viable et socialement acceptable. La définition de l’OCDE précise que « dans les sciences sociales le développement durable implique que l’on porte l’attention sur des considérations plus générales que la croissance économique et le bien être matériel.

Le concept englobe des préoccupations d’équité et de cohésion sociale ainsi que la nécessité de parer aux menaces contre les biens communs de l’humanité. Il met l’accent sur les liens entre les dimensions de la durabilité et sur l’obligation d’assurer un équilibre entre elles en cas de conflit».

Même si un compromis sur la définition du DD n’est pas atteint entre les différentes instances nationales et internationales chargées de sa mise en place (Lauriol, 2004) son fondement basé sur la mise en synergie et l’intégration des volets économique, social et environnement est généralement admis (Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007). La réponse à cet enjeu planétaire nécessite la mise en cohérence des politiques sectorielles et la recherche de démarche partenariales entre tous les acteurs. Le développement ne se limite pas aux seuls engagements

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des gouvernements et des grandes institutions internationales comme l’ONU ou l’OCDE, nous sommes tous concernés par ce concept : citoyens, associations, entreprises, collectivités locales, organisations professionnelles…

Au niveau des publications4, Wolff (2004) relève que la part environnementale (40 % à 60 %) supplante l’économique, le social (25 % à 50 %) et l’éthique (3 % à 15 %). Cette communication privilégie le volet social du DD en s’intéressant à la coopération entre associations et TPE ayant bénéficié d’un microcrédit au moment de leur création, et donc ayant fait partie du programme national d’aide à l’intégration économique et sociale des couches à faible revenu. Ce programme mis en place par le Ministère des Finances, vise les personnes physiques qui ont une qualification pour exercer un métier ou une activité dans l’agriculture ou les services et qui n’exercent pas un travail salarié, ainsi qu’aux personnes physiques qui appartiennent aux familles nécessiteuses et aux catégories vulnérables et ayant la capacité d’exercer une activité. La théorie des parties prenantes est mobilisée dans le cadre de cette recherche. L’appropriation du développement durable par l’entreprise exige un certain interactionnisme entre l’entreprise et son environnement. La théorie des parties prenantes répond favorablement à cette contrainte puisqu’elle « transforme l’entreprise du statut d’outil de production au service de l’avoir de ses actionnaires en un acteur socialisé face à un environnement composé de différentes parties prenantes, où les actionnaires occupent une place de choix, mais pas une place unique » (Pasquero, 2008 : 35). Si le concept de développement durable est de plus en plus intégré par les grandes entreprises dans leur stratégie, il importe également de sensibiliser, de mobiliser, d’accompagner et de soutenir le tissu des PME/TPE. Celles-ci jouent un rôle très important dans la lutte contre la pauvreté (un des principaux objectifs du millénaire).

1.2. Les spécificités des TPE

Même si la partie empirique de cette recherche se place au niveau des ONG, il nous paraît important de présenter les spécificités des TPE puisqu’elles constituent, par leur création, une des réponses privilégiées pour la mise en place d’une stratégie de développement durable dans les régions défavorisées. Les recherches menées sur les TPE montrent que l’une des spécificités de la TPE réside dans l’importance du rôle du dirigeant-propriétaire caractérisant une gestion fortement personnalisée (Jaouen, 2008a). Viennent s’ajouter la faible spécialisation des tâches, la faible formalisation, l’importance de la subjectivité et des représentations dans la prise des décisions (Torrès, 2003). Torrès et Gueguen (2006) mobilisent le modèle de proxémie afin de réduire l’incertitude. Dépourvue de moyens importants humains, matériels et financiers, la TPE évolue dans un environnement de plus en plus complexe qui aggrave sa vulnérabilité et menace sa pérennité. De ce fait, la TPE se voit dans l’obligation de développer des partenariats avec des acteurs de son environnement. La proximité de ces acteurs est un facteur déterminant dans le choix de l’entreprise, « la proximité est un facteur rassurant (…) l’acteur proche est mieux connu par le dirigeant que ne l’est l’acteur éloigné ». (Torrès et Gueguen, 2006). Dans cette perspective de proximité, plusieurs recherches ont été réalisées pour montrer tout l’intérêt pour les TPE de mettre en place des stratégies d’alliances (Jaouen, 2004 et 2008b; Ndangwa et al., 2007; Gundolf et al., 2006…). Les ONG par leurs activités sur terrain, répondent favorablement au besoin de proximité de la TPE avec ses parties prenantes. Celle-ci est d’autant plus accentuée que

 

4. 5000 titres de journaux internationaux analysés par la société Datops et le cabinet Pricewaterhouse Coopers pour la revue Environnement & Stratégie. Cité in Wolff (2004). 

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l’octroi des microcrédits leur a été confié. Ce qui leur confère un rôle essentiel pour les TPE, celui d’organismes de financement.

Les ONG répondent aux caractéristiques de parties prenantes « compétentes » définies par Pasquéro (2008 : 37) comme des « acteurs menant leur propre jeu social à la fois entre eux et dans les relations qui les lient aux entreprises. Ces acteurs sont représentés comme réflexifs, capables d’initiatives ou d’inaction, de collaboration ou de combats ». Dans ce qui suit, nous allons nous intéresser à la relation entre TPE et ONG tant sur le plan conceptuel qu’empirique.

1.3. Coopération entreprises-associations dans une perspective de développement durable

Le développement durable nécessite la mobilisation de toutes les parties prenantes qu’elles soient économiques ou sociales (ONG, entreprises, organismes onusiens…) face à des menaces mondiales, en vue de préserver les intérêts collectifs et favoriser une solidarité internationale. Les associations ont vu leur rôle dans la société prendre de plus en plus d’importance, ces dernières années, comme conséquence du retrait progressif de l’Etat en matière de contrôle et de régulation des rapports sociaux. Les recherches menées sur la coopération entre les associations et les entreprises se focalisent sur les partenariats entre ONG et grandes entreprises, surtout les multinationales (Najim, 2003; Védélgo, 2003;

Bécheur et Bensebaa, 2004; Alet-Ringenbach, 2006, Brulé et Ramonjy, 2006). Il a été démontré que même si la coopération entre associations et entreprises puisse être difficile et contre nature compte tenu de la différence entre leurs objectifs, l’évolution actuelle de l’environnement fait qu’elles ne peuvent plus s’ignorer. Une étude menée en 2002 par Man- Consulting5 montre que « les ONG recherchent aujourd’hui des alliances objectives avec les entreprises qu’elles considèrent comme des acteurs majeurs et incontournables du développement, susceptibles de peser sur les grands enjeux publics ».

Impulsé par le Global Compact, la coopération entre les entreprises et les associations a commencé à se mettre en place visant à améliorer l’échange d’informations et surtout la participation commune à des campagnes d’opinion. Les ONG cherchent aussi à renforcer l’implication financière des entreprises dans des projets citoyens (Najim, 2003). Les dirigeants d’entreprise espèrent de leurs côtés rendre plus acceptables socialement leurs activités en assumant plus de responsabilités sociales et environnementales de sorte à limiter les effets négatifs qui peuvent leur être reprochés (Alet-Ringenbach, 2006). Védélgo (2003 : 86) considère que « les relations ONG-entreprises apparaissent fondamentalement marquées par le double jeu des protagonistes. Pour les ONG, il serait caractérisé par les dimensions de dénonciation/coopération, tandis que celui des entreprises pourrait être défini par le couple domination/coopération ». La typologie de Mach (2001), dans une étude réalisée pour Covalence, propose d’autres types des relations ONG/entreprises présentés dans le tableau suivant :

  5. Cité in Najim (2003, 29) 

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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées

TABLEAU 1 Typologie de Mach

Types de relation entre ONG et entreprise Rôle de l’ONG Institutionnelle

Informelle Pression

Ciblée

Critique Orienté vers l’activité de l’entreprise Soutien /expert Partenariat

Orienté vers l’activité des ONG Soutien Indirecte

Evaluation

directe Expert

Brulé et Ramonjy (2006) ont étudié la collaboration comme relation inter organisationnelle liant l’entreprise à ses différentes parties prenantes. Privilégiant la collaboration formelle, ils ont étudié les relations du groupe Lafarge avec trois ONG (WWF, ONU et la Fondation Nicolas Hulot) dans le cadre d’une stratégie de partenariat sociétal, ce qui les a conduits à proposer un cadre d’analyse des opportunités de collaboration et à montrer les avantages qu’elle procure à l’entreprise, tant au niveau interne qu’au niveau des relations externes.

L’étude empirique qui sera réalisée, nous permettrait d’étudier les relations entre les associations et les entreprises tunisiennes, en l’occurrence les TPE ayant bénéficié d’un microcrédit, et de vérifier si un rapprochement par rapport à la typologie de Mach pourrait être opéré.

2. CHOIX MÉTHODOLOGIQUE ET APPROCHE DU TERRAIN

Les études sur la coopération entre associations et entreprises dans le cadre du développement durable sont peu nombreuses, comme il a été déjà signalé. A notre connaissance aucune étude n’a été réalisée dans le contexte tunisien, ce qui nous a poussés à opter pour une étude exploratoire qualitative jugée plus opportune. Cette étude s’inscrit dans une démarche abductive telle que suggérée par Charreire et Durieux (1999)6, c'est-à-dire que tout au long de la recherche, nous avons cherché à réaliser des allers-retours entre la théorie et le terrain empirique. Cet aller-retour, nous a permis de mieux cerner les données collectées et d’enrichir notre cadre de référence. Ainsi, partons de l’idée d’utiliser la typologie de Védelgo, nous avons constaté dès la première ONG visitée, qu’elle ne peut pas nous être utile. Un retour vers la littérature, nous a permis d’identifier celle de Mach dont les catégories ont constitué la base de l’analyse des données. L’approche du terrain s’est faite, à travers la conduite d’entretiens semi-directifs auprès des responsables des associations retenues ou à défaut avec la personne qui s’occupe de la gestion des microcrédits et qui est en contact continu avec les TPE, ceux-ci ont été prévenus de la visite, de sa durée probable et de ses objectifs. Un guide d’entretien a permis d’orienter les entrevues selon un ensemble de questions similaires posées aux personnes enquêtées, tout en leur laissant la liberté nécessaire pour exprimer librement leurs difficultés, les points marquants de leurs expériences vécues. Les entretiens ont été enregistrés (sauf dans le cas de l’association 3, le responsable ayant refusé d’être enregistré), ensuite retranscris pour être analysés. Le tableau suivant présente les associations étudiées dans le cadre de cette recherche.

       6. In Thiétart et coll. (1999) 

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TABLEAU 2

Présentation des associations étudiées

Associations Date de prise en charge des microcrédits

Personne interrogée Principales activités

Asso 1 2001 Coordinatrice des

affaires financières et comptables

* Octroi de MC

* Aide aux personnes pauvres dans des zones rurales et périurbaines (promotion des femmes, soutien à l’insertion professionnelle des jeunes…)

* Protection et sauvegarde de l’environnement

Asso 2 1995 Coordinatrice BDS7 * Octroi de MC

* Interventions dans le domaine de l’écologie

* Mise en place de projets de développement économique et social dans des régions défavorisées.

Asso 3 2006 Responsable de

l’association

Octroi de MC

Une dizaine d’associations ont été contactées, seules trois ont accepté d’être interrogées.

Les données recueillies ont donc été analysé selon la méthode de l’analyse de contenu définie comme « un ensemble de techniques d’analyse des communications visant, par des procédures systématiques et objectives de description du contenu des messages, à obtenir des indicateurs permettant l’inférence de connaissances relatives aux conditions de production/réception de ces messages ». (Bardin, 1997)

3. PRINCIPAUX RÉSULTATS

3.1. Bilan des expériences vécues par les associations étudiées 3.1.1. Exemple de l’Asso 1

L’association a été créée en 1998, ses activités étaient principalement orientées vers la contribution au renforcement du développement humain dans les zones rurales du centre et du sud-ouest de la Tunisie. Elle a commencé à traiter les dossiers de microcrédits sous l’impulsion de la BTS (Banque Tunisienne de Solidarité) en 2001, dans le cadre de la concrétisation d’une décision présidentielle. La motivation principale a été de pouvoir bénéficier des frais de gestion des dossiers (20DT/dossier) et des intérêts des crédits, ce qui peut constituer une source de financement appréciable pour les autres activités de l’association. L’enveloppe du microcrédit accordée par la BTS est divisée en tranches, l’association ne peut bénéficier d’une tranche que si elle a octroyé la totalité de la précédente aux personnes ayant déposé une demande de crédit. Cette exigence a fait que l’association, durant la période 2001-2005, a distribué massivement et tout azimut des crédits sans étude préalable des besoins des personnes demandant le crédit et surtout sans formation technique et sensibilisation. C’est ainsi qu’une grande partie de l’argent n’a pas servi à la création de TPE, mais pour satisfaire d’autres besoins (nourriture, mariage…). Ainsi, l’association a perdu beaucoup d’argent n’ayant aucune possibilité de recouvrement, les bénéficiaires sont démunis       

7. BDS : Business Development Services 

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et n’ont pas créé une source de revenu stable. Même ceux qui initialement ont voulu créer une TPE (agriculture, élevage…) ont dans la majorité des cas cédé à la tentation de tout vendre (petit outillage, bêtes…) pour se nourrir et subvenir aux besoins immédiats de leurs familles.

Cette première expérience a été « un échec total pour l’association » selon les propos de la personne interrogée, « l’association doit encore de l’argent pour la BTS, qui refuse de nous débloquer d’autres tranches ». Nous ne pouvons pas considérer dans ce cas, qu’une quelconque relation a pu s’établir entre l’association et les quelques TPE créées dont la majorité a rapidement disparu surtout dans les zones rurales. Pour ce qui est des TPE créées en zones périurbaine, elles concernent en majorité le commerce de la friperie. Les TPE qui existent encore ont rompu le contact avec l’association, surtout pour celles qui ont remboursé leurs crédits. Il convient de signaler que le profil des personnes dans ce cas (illettrées sans aucune formation ni diplôme) et la nature du projet (commerce de friperie ne nécessitant aucun savoir précis) limitent considérablement les relations entre l’association et ces TPE.

Face à ces problèmes surtout liés au recouvrement, l’association se trouve contrainte de donner à la BTS les montants des microcrédits reçus sans avoir été remboursée par les bénéficiaires. Comme elle a d’autres activités de développement qui lui permettent de bénéficier de financements de la part de bailleurs de fonds étrangers. Elle a ainsi pu continuer son activité, tout en étant consciente de la nécessité de changer la manière de gérer les dossiers de microcrédits afin d’établir de vraies relations avec les TPE.

A partir de 2007, l’association a modifié sa gestion des dossiers de MC. Elle a mis en place un projet qui se compose de trois phases successives : la formation/sensibilisation, l’octroi du crédit (pour celles qui le demandent), le suivi. L’association a réalisé jusque là, la phase formation et le premier groupe de jeunes filles d’une zone périurbaine défavorisée ont quitté le centre pour effectuer une période de stage de 6 mois. Dans le cadre de ce projet, l’association a établit un programme de suivi continu pour s’assurer de la réussite de l’expérience et surtout sa pérennité « Le centre crée en 2007 doit continuer à fonctionner ».

3.1.2. Exemple de l’Asso 2

Cette ONG pionnière en matière de microcrédits s’active en Tunisie depuis 1990. Elle fait partie d’un réseau d’ONG (60 entités sur 21 pays à travers le monde). Après une étude de faisabilité sur le recours au microcrédit pour le développement d’activités génératrices de revenus, elle a ouvert ses bureaux dans un quartier des plus défavorisé de la banlieue de Tunis. L’ONG riche de son expérience dans d’autres pays et suivant les modèles déjà développés en la matière, a lancé son programme de microcrédits en 1995, « il existe de bonnes pratiques dans le monde en matière de microcrédit, on s’en est inspiré pour développer l’idée ici. Ce sont des modèles qui ont fait leurs preuves ».

L’octroi de microcrédits s’est limité au début aux femmes, « ce sont elles les plus touchées par la pauvreté, en plus elles sont plus responsables, elles pensent à la famille et savent comment utiliser l’argent ». Au début, les fonds provenaient de bailleurs étrangers et parfois locaux, mais depuis 2003 elle a atteint sont autosuffisance financière en matière de microcrédit. Elle dépend toujours de bailleurs de fonds pour les autres activités non financières. Pour ce qui est de la population cible, l’association n’accepte les demandes de crédits que des personnes ayant déjà lancé une activité, rares sont les cas de création de TPE.

C’est donc en majorité des TPE existantes dont les propriétaires désirent développer leurs activités. La peur de compromettre son activité a poussé l’association à préférer ne pas courir le risque de la création d’entreprises, limitant ainsi les risques d’insolvabilité. La réalisation

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Associations et TPE : quelle relation pour un développement durable dans les régions défavorisées        

de l’autosuffisance financière et l’augmentation continue du nombre de « clients8 » peuvent être considérés comme des indicateurs de la réussite de l’association. Réussite surtout en matière d’évolution des mentalités, car s’adressant à une population pauvre, généralement illettrée et patriarcale, un travail colossal a été menée pour faire accepter l’idée que la femme puisse sortir pour s’instruire et travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille, « dès le début, l’association a mené plusieurs actions de sensibilisation et de formation en matière de droit de la femme, de santé… ».

3.1.3. Exemple de l’Asso 3

Le démarrage effectif de l’association a eu lieu le 1èr juin 2006, avec pour objectif la participation au développement local de la délégation dans laquelle elle est implantée à travers l’octroi de microcrédits. Contrairement aux autres associations, celle-ci a limité son intervention sur le plan géographique, d’ailleurs le premier critère appliqué aux demandeurs de crédits est leurs adresses, « ne peuvent avoir le formulaire de demande de crédit et la liste des papiers à fournir que les personnes qui habitent les alentours, toute personne qui se présente à l’association doit présenter en premier lieu sa carte d’identité pour vérifier son adresse ».

Ancien cadre du secteur bancaire, le responsable de l’association a veillé à la mise en place d’une procédure formalisée pour la gestion des dossiers de crédits. L’association exige une garantie morale (une personne qui s’engage à rembourser la dette du bénéficiaire du crédit au cas où ce dernier serait dans l’incapacité de le faire). Elle mène une petite enquête sur la personne demandant le crédit pour s’assurer qu’elle a le bon profil nécessaire à l’activité de la TPE à créer. L’association ne réalise pas des actions de formation ou de sensibilisation auprès des demandeurs de crédits, mais elle les oblige à aller suivre une formation professionnelle dans le domaine dans lequel ils désirent se lancer, et ce dans un des centres publics de formation continue; à moins qu’ils ramènent une attestation de travail qui montre qu’il a de l’expérience ou encore sa profession est indiquée sur sa carte d’identité nationale. Le responsable de l’association trouve qu’après deux années d’existence, elle peut être considérée comme une « vraie petite banque ». Cette comparaison revient souvent dans ses propos et constitue une fierté et un signe de réussite pour lui.

L’association octroie deux types de microcrédits (fonds obtenus auprès de la BTS) :

− Crédit d’un montant ne dépassant pas 700 DT devant servir à améliorer les conditions de vie du bénéficiaire.

− Crédit allant jusqu’à 4000 DT pour la création d’une TPE.

L’expérience de l’association est assez courte, elle a été un peu floue au départ, mais après la formalisation de la procédure et l’accroissement de l’effectif « les choses sont devenues plus claires ». Grâce à l’existence d’un garant moral, l’association ne déplore aucun problème de recouvrement, des retards de remboursement ont parfois lieu mais ils sont rapidement réglés.

Ainsi, l’objectif de l’association de « ne laisser personne en chômage » est en grande partie atteint, diverses TPE ont été créées (presque le tiers des cas) ou agrandies, dans plusieurs secteurs d’activité (agriculture, artisanat, commerce, petits métiers…). Même si nous sommes en présence d’ONG (organisations à but non lucratif), il nous paraît intéressant de rapprocher leurs comportements à la typologie de Julien et Marchesnay (1987) relatives aux petites

 

8. C’est le terme utilisé par l’association pour désigner les personnes bénéficiaires de microcrédits. 

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entreprises qui les distingue en fonction de la manière dont les dirigeants hiérarchisent mentalement trois types de buts : la Pérennité, l’Indépendance et la Croissance. Il ressort des données collectées que les ONG ont tendance à privilégier dans leurs comportements ces dimensions. Ainsi, l’ONG 1 motivée par la croissance au début de son expérience dans l’octroi des microcrédits, semble actuellement plus orientée vers la pérennité. Elle rejoint en cela l’ONG 2 qui dès le départ a privilégié la pérennité de ses actions, mais qui se distingue de l’ONG 1 et 3 par une volonté affichée d’indépendance (autofinancement des actions de microcrédit). L’ONG 3 paraît donner plus d’importance à la croissance. Ainsi selon cette typologie, nous pouvons affirmer, certes avec beaucoup de précautions, que l’ONG 1 et 2 correspondent au type PIC et que l’ONG 3 serait plus de type CAP (A pour autonomie).

3.2. Éléments de convergence et de divergence

A la lumière des données collectées, il nous est possible de dégager les éléments de convergence et de divergence entre les trois associations en termes d’actions, de rôles et de relations avec les TPE.

TABLEAU 3

Éléments de convergence

Actions Rôles Relations avec TPE

Financement

Formation/sensibilisation (cas des ONG 1 et 2)

Pas de pression ni d’évaluation.

Aider les personnes dépourvues de ressources à se prendre en charge en créant leurs propres entreprises.

Améliorer les conditions de vie des personnes défavorisées

Soutien financier

Accompagnement et

conseil (cas des ONG 1 et 2)

TABLEAU 4 Éléments de divergence

Actions Rôles Relations avec TPE

Le degré de formalisation de la procédure diffère d’une ONG à l’autre.

L’ONG 3 n’assure pas

d’actions de formation.

L’ONG 2 autofinance son programme de microcrédits

Pas de divergences notables sur ce point, puisque les 3 ONG cherchent à aider les personnes défavorisées à se prendre en charge en développant une source de revenus.

L’ONG 3 limite sa relation au financement, elle joue le rôle d’une petite banque soucieuse de la solvabilité de ses clients.

A la lumière de ces résultats nous allons déterminer dans ce qui suit le type de relation qu’entretiennent ces trois associations avec les TPE.

3.3. Nature de la relation association / TPE

Les trois expériences décrites montrent que les relations établies entre les associations et les TPE sont dominées par le recours aux microcrédits pour le financement soit de la création de l’entreprise, soit du développement de son activité. Ce financement a permis dans le cas des associations 1 et 2 à développer en parallèle des actions de formation et de sensibilisation dans différents domaine (langue, droit, gestion, design…). Les personnes interrogées dans ces deux cas insistent sur la nécessité de réaliser ce genre d’actions pour optimiser les chances de réussite des TPE, d’ailleurs les mots formation et sensibilisation ont été cités plus d’une vingtaine de fois dans leurs discours. L’absence de formation a même été considérée comme

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la raison de l’échec de l’expérience à ses débuts dans le cas de l’association 1. Ce résultat va dans le sens de celui de Ponson (2002).

Les associations assurent une fonction d’intermédiation financière utilisée dans un objectif plus général à savoir le développement durable dans leurs zones d’actions. Dans les trois cas, à des degrés plus ou moins différents, des success story9 sont relatées pour montrer l’importance des efforts fournis par les associations dans l’accomplissement de leurs missions, « notre dernière fierté revient à la participation d’une dizaine de femmes artisanes au 1èr salon euro-méditerranéen de la micro-entreprise féminine qui aura lieu à Strasbourg le 12 novembre prochain. Ce salon permettra à ces femmes d'accéder à des réseaux de distribution plus larges, et leur donnera la possibilité de profiter de la manne de la mondialisation au niveau des échanges commerciaux. Leur entrée sur le marché européen sera le coup d’accélérateur pour l'essor de leur micro-entreprise ».

Les associations cherchent à inscrire leurs relations avec ces TPE dans le temps pour les doter de suffisamment d’outils leur permettant de développer une vision à long terme et ne plus être tributaires du quotidien. Cette volonté de continuation est aussi motivée par le désir d’amener la TPE à jouer un rôle socio-économique dans leurs régions. Ainsi, les TPE les plus évoluées ont participé à créer de l’emploi, certaines ont embauché des handicapés, elles ont créé une dynamique dans leurs zones en donnant envie à d’autres personnes de suivre leurs exemples

« nous veillons à ce que les femmes s’habituent à penser à leur épanouissement, à leurs droits et surtout qu’elles pensent à leurs entreprises pour assurer leurs développements, le développement de leurs régions voire celui du pays, et ce dans le cadre du respect des principes du développement durable ». La détermination de la nature de la relation entre associations et TPE semble dans ces cas, assez délicate à cause de la taille des entreprises qui possèdent peu de moyens et ne peuvent être traitées d’égal à égal. La TPE profite des actions de l’association, mais cette dernière ne peut pas profiter des moyens surtout financiers de l’entreprise (dons, sponsoring…) pour la réalisation de ses projets. En développant des relations avec les entreprises, les associations attendent une réelle intégration de leurs projets dans la stratégie de responsabilité sociale de l’entreprise. Or dans ces cas, ces petites entreprises sont généralement portées sur le court terme et ne possèdent pas de stratégies encore moins dans le domaine de la RSE. Comme il a été déjà mentionné, les études faites sur ce type de relations concernent les grandes entreprises et surtout les multinationales. Les résultats obtenus, à ce niveau exploratoire, montrent que les relations identifiées sont basées sur le financement, la formation et la sensibilisation, et donc sur le soutien des associations aux entreprises. Elles pourraient, ainsi, être rapprochées du type 2 de la classification de Mach à savoir des relations de partenariat qui sont orientées vers l’activité des ONG. En effet, ces associations sont à la base des ONG de développement ayant intégrer l’octroi de microcrédits dans leurs activités afin d’élargir leurs champs d’intervention dans les zones défavorisées, « nous cherchons à éliminer l’esprit d’assistés chez ces personnes, notre relation avec elles, n’est pas de l’assistance mais plutôt une relation de soutien et d’appui pour qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles par leurs propres moyens ». Dans ce cas particulier, nous ne trouvons pas face à des ONG qui cherchent à exercer une quelconque pression sur les entreprises pour jouer un rôle de critique. Elles ne mettent pas en place non plus, des actions d’évaluation qui sont par définition post ante. Le contexte spécifique du programme national de microcrédits, a mis dès le départ l’ONG en relation avec la TPE bénéficiaire. Ce qui appui le résultat auquel nous avons aboutit, selon

 

9. C’est surtout l’Asso 2 qui reprend plusieurs témoignages des bénéficiaires de microcrédits pour le développement de leurs TPE, dans ses documents de communication. 

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lequel la relation ONG/TPE correspond bien au type 2 de la classification de Mach où l’ONG assure un rôle de soutien, faisant d’elle une partie prenante compétente pour les TPE.

CONCLUSION

Les expériences relatées montrent l’importance du rôle des associations pour le soutien des TPE face aux exigences d’un environnement de plus en plus contraignant. En effet, les TPE disposent de moyens, aussi bien humains que financiers, très limités qui ne lui permettent pas de faire face de manière individuelle aux nouvelles donnes de leur environnement. Il est donc nécessaire de développer des relations partenariales avec les associations qui peuvent être considérées comme une partie prenante compétente au sens de Pasquero (2008) pour ce genre de problématique sociétale. L’enjeu est dans ce cas de doter les personnes défavorisées de moyens (via le microcrédit) et de compétences (via la formation/sensibilisation) pour créer et développer des sources de revenus stables et durables leur permettant de se prendre en charge et de subvenir aux besoins de leurs familles.Ainsi, lutter contre la vulnérabilité de ces petites entreprises, plus fragiles dans un environnement mondialisé que les grandes entreprises, requiert la mobilisation de différents acteurs de cet environnement en l’occurrence les associations. Celles-ci aident les TPE à mieux appréhender les nécessités de leurs activités respectives, et à profiter des mécanismes et offres provenant aussi bien de l’Etat que des organismes internationaux œuvrant pour le développement dans les régions défavorisées.

Grâce à la proximité qui existe entre les associations et les TPE, il devient plus facile de créer des partenariats qui rendent plus efficace les stratégies nationales en matière de développement durable.

Ces partenariats, compte tenu des résultats obtenus, sont à inscrire dans trois grandes orientations : accroissement des opportunités pour les TPE, renforcement des aptitudes et compétences, et l’octroi d’une seconde chance pour ceux et celles qui veulent s’en sortir. Ce travail de recherche constitue une petite contribution à la recherche scientifique sur les relations entre entreprises et associations qui sont peu nombreuses quand il s’agit de PME/TPE. C’est aussi un plus pour les recherches sur le développement durable qui privilégient généralement son volet environnemental au détriment du volet social. La convergence constatée des intérêts des associations et des TPE adhère aux principes de la théorie des parties prenantes, basée sur une vision systémique de l’entreprise, permet d’identifier les imbrications des acteurs œuvrant dans une politique de développement durable, ce qui constitue un des principaux apports de cette approche selon Dontenwill et Reynaud (2006). Il présente toutefois, deux limites liées au nombre réduit d’associations étudiées, ce qui ne permet pas de dresser un bilan exhaustif des expériences vécue, et à la présentation d’un seul point de vue celui des associations et non celui des entreprises. Il serait donc, intéressant, dans le cadre de recherches ultérieures d’aller vers plus d’associations mais surtout de mener une enquête auprès des TPE pour avoir leurs visions des choses. Une autre perspective de cette recherche serait d’étudier les relations entre associations et entreprises de plus grandes tailles. Les personnes interrogées ont déploré lors des entretiens le manque de collaboration avec les grandes entreprises tunisiennes qui selon elles n’ont pas encore pris conscience de l’importance des enjeux du développement durable. Une étude pour identifier les raisons de ce manque de collaboration serait donc pertinente.

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Références

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