• Aucun résultat trouvé

Thèses de doctorat Sélection de thèses récemment soutenues

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Thèses de doctorat Sélection de thèses récemment soutenues"

Copied!
33
0
0

Texte intégral

(1)

24/25 | 2009

La critique en temps et lieux

Thèses de doctorat

Sélection de thèses récemment soutenues

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/crau/603 ISSN : 2547-5746

Éditeur

Éditions du patrimoine Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2009 Pagination : 233-258

ISBN : 978-2-85822-944-4 ISSN : 1296-4077

Référence électronique

« Thèses de doctorat », Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine [En ligne], 24/25 | 2009, mis en ligne le 01 septembre 2017, consulté le 19 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/

crau/603

Ce document a été généré automatiquement le 19 avril 2019.

Cahiers de la recherche architecturale et urbaine

(2)

Thèses de doctorat

Sélection de thèses récemment soutenues

ACS, Architecture, culture, sociétés XIX

e

- XX

e

siècles, UMR CNRS/MCC 7136 Énsa de Paris-Malaquais Université de Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis. École doctorale Ville et Environnement

Architecture

Benoît JACQUET, architecte. Les principes de monumentalité dans l’architecture moderne. Une analyse du discours architectural dans les premières œuvres de Tange Kenzô (1936-1962)

Dir. Jean-Louis Cohen, professeur des Universités (en détachement), professeur à la New York University

Co-encadrement : Nicolas Fiévé, directeur d’études à l’ÉPHÉ 27 novembre 2007

Dès son apparition, le Mouvement d’architecture moderne s’est positionné en marge des critères classiques de la monumentalité, mais le contexte de la Seconde Guerre mondiale a été propice à une réinterprétation de la question du monument. Entre 1936 et 1962, le discours (textuel et graphique) produit par l’architecte Tange Kenzô, à l’occasion des concours de projets architecturaux et urbains auxquels il a participé dans les années 1940, est fondé sur des principes universels caractéristiques de la culture japonaise adaptés au monde contemporain. D’abord motivés par une volonté de « dépasser » la modernité occidentale, ces principes sont porteurs d’une nouvelle monumentalité, à partir d’une réflexion originale sur les concepts de tradition et de création, d’environnement et d’échelles architecturales et territoriales.

Mots clés : Mouvement moderne, monumentalité, Tange Kenzô, Japon, culture japonaise.

(3)

Pierre CHABARD, architecte. Exposer la ville. Patrick Geddes (1854-1932) et le Town Planning Movement

Dir. Yannis Tsiomis, professeur à l’Énsa de Paris-La-Villette, directeur d’étude à l’ÉHÉSS 19 mars 2008

Formé à la biologie évolutionniste, penseur généraliste, polygraphe et vulga risateur, engagé dans les réseaux de la réforme urbaine, Patrick Geddes (né à Ballater, Écosse, le 2 octobre 1854 -mort à Montpellier le 17 avril 1932) est principalement présenté dans l’historiographie comme un des pionniers de l’urbanisme et, en particulier, du Town Planning Movement britannique, au tournant du XXe siècle. En remettant en question cette évidence, ce travail entend contribuer à la fois à l’histoire de l’un (sortant des cadrages trop serrés d’un regard strictement monographique) et à l’histoire de l’autre (situant l’analyse aux marges de cette « introuvable discipline » qu’est l’urbanisme). Les aspects à la fois biographiques, socio-historiques et historiographiques de la problématique sont successivement examinés autour d’un terrain précis : Cities and Town Planning Exhibition, exposition itinérante d’urbanisme dont Geddes est généralement crédité comme l’auteur.

Montée à 13reprises (au Royaume‑Uni, en Europe, en Inde) entre 1911 et 1924, cette exposition est une production éminemment collective impliquant certains acteurs majeurs du Town Planning (Raymond Unwin, Thomas Adams, John Burns, Ewart Culpin, etc.) et révélant, du même coup, la situation, le rôle et le statut complexes de Patrick Geddes au sein de ces réseaux.

Mots clés: Patrick Geddes, Town Planning Movement, histoire de l’urbanisme, Cities and Town Planning Exhibition.

Ashish NANGIA, architecte. Le moderne et le local : Chandigarh, Le Corbusier et les enjeux postcoloniaux

Dir. en co-tutelle : Jean-Louis Cohen, professeur des Universités (en détachement), professeur à la New York University, et Vikramaditya Prakash, professeur à l’University of Washington, Ph. D. in Built Environment

6 juin 2008

Cette thèse a pour objet une étude de terrain spécifique de la modernité architecturale, vue à travers les optiques de l’histoire de l’architecture et ses récits hybrides, textes qui contribuent au discours architectural, les ruptures que le phénomène dit « moderne » peut avoir créé dans l’environnement bâti, et les enjeux engendrés par un état post- colonial. La thèse s’inscrit principalement sur le terrain de la ville de Chandigarh en Inde, de l’œuvre construite de Le Corbusier, et de la culture et des transformations de la modernité dans une nation post-coloniale. L’œuvre de Le Corbusier à Chandigarh n’est pas un objet monolithique, mais pourrait être lue aussi bien comme produit d’un discours qui jaillit d’une façon assez hétérogène – par le moyen de l’histoire, par le moyen des textes, par la « différence » entre l’architecture de Le Corbusier et celle de ses associés à Chandigarh, et aussi, au présent, par les enjeux politiques qui sont propres à l’État de l’Inde. Tandis que quelques-unes de ces notions appartiennent à un domaine qui pourrait être considéré comme propre à l’histoire de l’architecture, et plus spécifiquement à l’histoire de l’architecture moderne, d’autres font appel à diverses disciplines : l’anthropologie, l’indologie, la politique, l’analyse littéraire, les études post-coloniales et les modalités de dialogue entre le moderne et le local. Le plan de la thèse suit alors les

(4)

axes principaux décrits ci‑dessous. La première partie analyse l’histoire architecturale de l’Inde avant l’arrivée de Le Corbusier. Cette histoire est remplie de monuments et d’exemples d’architecture et de projets urbains qui sont caractérisés non seulement par une continuité en ce qui concerne les fonctions typiques – le sacré, les édifices militaires et le monumental – mais aussi par une continuité qui se manifeste à travers des formes, une décoration et une conception de plan masse qui pourraient être proprement dits

« hybrides ». Ces liens entre la forme architecturale et les couches historiques continuent jusqu’au passé récent, où la capitale britannique, New Delhi, est marquée par un plan assez classique et formel, mais dont la décoration emprunte des éléments indiens. Par exemple, le palais pour le vice‑roi conçu par Edwin Lutyens a un plan néoclassique, mais l’élévation utilise en les modifiant des éléments bouddhistes. Cette notion d’hybridation influence les dirigeants de l’État indien après l’Indépendance. La deuxième partie examine les moyens par lesquels le discours textuel de Chandigarh est produit, dans un domaine qui pourrait être décrit comme appartenant à l’écriture de l’histoire. La thèse analyse le travail de Norma Evenson, des récits des quotidiens et des journaux, des témoignages des architectes indiens, ainsi que des romans qui se situent dans la nouvelle ville de Chandigarh. Les notions suivantes sont mises en œuvre ici : les idéologies impliquées dans la production des textes ; le rôle joué par des archives pour construire une histoire de l’architecture, la place qu’a la production journalistique en créant un événement singulier, mais qui pourrait être examiné en fonction de ses composants et de sa localisation dans l’espace. La troisième partie examine l’environnement bâti à Chandigarh selon sa méthode de production et ses auteurs. Tandis que le Capitole de Le Corbusier maintient sa position comme symbole primordial de Chandigarh, l’architecture de ses associés et des architectes indiens ne doit pas être sous-estimée. Le travail de Jane Drew, Maxwell Fry et Pierre Jeanneret suit un plan qui n’est pas forcément celui de Le Corbusier, même si les points de négociation sont en majorité. Dans cette section sont interrogées l’œuvre de Le Corbusier, celles de Fry, Drew et Jeanneret, les influences propres à ces trois architectes, et les « deux villes » qui sont ainsi produites. Le rôle que jouent les fonctionnaires indiens dans la construction et l’administration de la nouvelle ville trouve aussi sa place dans cette interrogation. La dernière section est marquée par une analyse de l’histoire récente de la ville. Usant des notions de la ville comme objet culturel, mouvementé, objet en évolution, et surtout objet qui existe en fonction de ses liens mondiaux aussi bien que de son iconisation moderne, une histoire est construite, qui pose des alternatives aux histoires architecturales de la ville. Sont interrogés le jardin en rocher de Nek Chand, la réception par les habitants et les architectes, plus d’un demi- siècle plus tard, des nouvelles tentatives pour valoriser le patrimoine de Chandigarh, et la nouvelle place qu’y occupe l’œuvre de Le Corbusier. La thèse s’achève avec des réflexions sur la nature du moderne, ses rencontres avec le post-colonial et la production architecturale qui en résulte. La méthodologie suivie s’inscrit sur le terrain de l’interrogation de l’histoire urbaine, de l’histoire du colonialisme, de l’histoire de l’œuvre de Le Corbusier et de son évolution, et des enjeux de l’État postcolonial. Comment les post-colonies sont‑elles impliquées dans la culture politique ? Comment voient-elles leur passé, et comment choisissent-elles un passé pour définir ainsi un plan pour l’avenir ? Comment se fait le choix d’un architecte français travaillant avec un vocabulaire dit

« moderne » pertinent ? Ces questions sont celles qui animent principalement cette thèse, qui interroge diverses archives pour arriver à une conception de la modernité et de ses rencontres avec l’État post-colonial qui met en question ces deux concepts comme des objets et des idées singuliers, linéaires et localisés dans l’espace et le temps.

(5)

Mots clés : Le Corbusier, Chandigarh, État post-colonial, histoire de l’architecture.

Michele BONI, architecte, maître‑assistant associé à l’Énsa de Rouen. Air et architecture, comprendre par la matière

Dir. en co-tutelle Jean Attali, professeur à l’Énsa de Paris-Malaquais et Gianni Pettena, professeur à l’Università di Firenze, Scuola Dottorale della Facoltà di Architettura, Dipartimento di Storia della Città e del Territorio

19 décembre 2008

Cette recherche est organisée en deux parties :

1. « Penser l’air » : la recherche théorique. Il s’agit d’un ensemble de réflexions qui ont pour finalité d’essayer de comprendre l’air dans toute sa complexité et de l’interpréter selon les différentes approches (philosophique, scientifique, littéraire, techno logique, pratique, etc.), le but étant de proposer un premier classement des différentes expérimentations liées à l’air et de réfléchir sur le sens de « l’architecture de l’air ».

2. « Utiliser l’air » : la recherche appliquée. Cela concerne l’étude pour le développement d’un système technologique permettant la réalisation d’espaces délimités par l’air (qui s’appellera ensuite « Frontières d’air »). La recherche, outre le développement du design et l’interprétation finale de l’espace généré par le système (par un ensemble d’intervenants extérieurs), contient deux études de faisabilité, celle de 1998 (Ove Arup Engineering London, financée par l’Exposition nationale suisse de 2002), et celle de 1999 (Laboratoire de mécanique des fluides de l’ÉPFL, financée par la Commission fédérale suisse pour la technologie et l’innovation). On peut isoler quatre approches différentes de l’air : structurale (Walter Bird, Buckminster Fuller, Frei Otto, Ant Farm, Aérolande, Expo Osaka ‘70, etc.), éner gétique (Archigram, Superstudio, Yona Friedman, Haus-Rucker, Hans Hollein, etc.), contradictoire (Coop Himmelblau, Quasar Khanh, Hans Walter Muller, Yves Klein et Werner Ruhnau), recherchant la conciliation (substance et conditions) : l’air comme matière physiologique : (Philippe Rahm) ; opaque (Nicolas Schoffer, Fujiko Nakaya, Diller & Scofidio), sans poids (Arthur Quarmby, Wenzel Hablik, Georgy Thikhonovic Kroutikov, Archigram), légère (Pohl et Smith, John Johansen), à accé lérer (Future System), physiologique mobile (Devanthéry et Lamunière, Christian Hauvette), portante (Ron Herron, Toyo Ito), pulvérisée (François Roche et Stéphanie Lavaux, R&Sie), qui oscille (Nicolas Schoffer, Bill Viola, Laurent Karst), qui sépare (Etkin et Goering), qui enveloppe l’espace (Etkin et Goering). Suivant Peter Sloterdijk, on peut affirmer que l’air, comme matériau qui donne la vie et qui compose l’écume, peut représenter, plus que n’importe quel autre, la métaphore des relations contemporaines basées sur une idée d’équilibre dynamique d’attractions et de répulsions. Mais on peut aussi interpréter l’air comme un « vide-matière » tandis que « l’architecture de la bulle » est finalement un

« espace de possibilités » (Fiorenza Gamba) ou plutôt une « architecture du disparaître » (Ghislain His).

Mots clés : architecture de l’air, expérimentation, matériau, Sloterdjik.

(6)

CERMA, Centre de recherche méthodologique

d’architecture UMR CNRS/MCC 1563. Université de Nantes. École polytechnique de l’université de Nantes / École doctorale : Mécanique, thermique et génie civil (MTGC)

Sciences pour l’ingénieur, spécialité architecture

Sihem GUERNOUTI, ingénieur en génie civil. Méthode d’analyse du comportement thermo-aéraulique des bâtiments pour la construction de modèles zonaux adaptatifs Dir. Gérard Hégron, directeur de recherche au LCPC Co-encadrement : Marjorie Musy, ingénieur de recherche MCC, Cerma

22 février 2008

Afin de concevoir des systèmes énergétiques (chauffage, rafraîchissement, ventilation) et de prédire leurs performances en termes de confort thermique et de qualité de l’air, l’estimation des détails des écoulements et des transferts de chaleur au sein des locaux représente un enjeu important. Les modèles zonaux, qui reposent sur un découpage d’une pièce en un petit nombre de sous-volumes, permettent d’appréhender l’hétérogénéité des caractéristiques thermo-aérauliques d’un espace avec des temps de calcul modérés. Ils correspondent à un bon compromis entre simplicité des modèles et volumes d’informations utilisables pour contribuer à la qualification des ambiances. Si de nombreux progrès ont été réalisés pour l’automatisation de la construction des modèles zonaux à partir d’un maillage du volume et du choix des modèles à utiliser, ces deux tâches restent encore à la charge de l’utilisateur alors qu’elles requièrent une bonne connaissance de la modélisation et de l’expérimentation dans le bâtiment. Notre étude consiste à proposer un générateur automatique de modèles zonaux permettant essentiellement d’affranchir l’utilisateur du choix des modèles des écoulements spécifiques présents dans un local et du partitionnement de ce dernier. L’outil de simulation dynamique baptisé « O-Zone » est basé sur une nouvelle approche des modèles zonaux. Elle repose sur un partitionnement de la pièce adapté aux écoulements particuliers en présence. La méthode choisie pour le partitionnement est celle des arbres octaux ou Octree. C’est une représentation hiérarchique de l’espace qui repose sur la subdivision régulière et récursive d’un cube en huit cubes plus petits.

Mots clés : simulation, bâtiment, thermo-aéraulique, zonal, octree, SPARK.

École doctorale Sciences pour l’ingénieur, géosciences, architecture (Spiga). Sciences pour l’ingénieur, spécialité architecture

Jihen JALLOULI, architecte. La réalité virtuelle comme outil d’étude sensible du paysage : le cas des éoliennes

Dir. Marjorie Musy, ingénieur de recherche MCC, Cerma Co-encadrement : Guillaume Moreau, maître de conférences, École centrale de Nantes

20 janvier 2009

(7)

Le paysage est à la fois un outil de gestion et d’aide à la durabilité. Dans cet objectif, le paysage doit intégrer l’usager dans le projet : comprendre ses préférences afin de les intégrer dans la conception et le faire participer à la concertation. L’essence du paysage est l’interaction « individu-environnement » où l’individu perçoit et interprète l’espace, et agit sur lui. L’expérience paysagère qui en découle est immédiate, intersensorielle et en mouvement. L’objectif de ce travail est d’évaluer une méthode immersive, multi sensorielle et dynamique par les techniques de la réalité virtuelle et de la valider pour l’étude du paysage sensible et comme outil pour la concertation. Les impacts visuels et sonores contestés des éoliennes constituent notre cas d’application. Une étude comparative entre un parc réel et son homologue virtuel est proposée afin d’évaluer la restitution des perceptions par la réalité virtuelle : - deux enquêtes comparées in situ étudient les potentialités de la méthode des « parcours commentés » (immersion, interaction, perception en mouvement) dans l’analyse du paysage ; - trois enquêtes comparées in vitro proposent des dispositifs virtuels différents (immersion multisensorielle, interaction via une Wiimote, interaction via un vélo) afin d’évaluer les potentialités du système virtuel dans la restitution des perceptions. La discussion de la comparaison in situ/in vitro montre d’une part la richesse de la méthode immersive, multisensorielle et dynamique en informations sensibles, et son adéquation pour étudier le paysage sensible, et d’autre part les potentialités de la réalité virtuelle pour l’étude et la discussion du paysage entre les différents acteurs.

Mots clés : paysage, réalité virtuelle, éolienne, impact, perception, enquête, parcours commentés, concertation.

Julien BOUYER, physicien. Modélisation et simulation des microclimats urbains. Étude de l’impact de l’aménagement urbain sur les consommations énergétiques des

bâtiments

Dir. Christian Inard, professeur, université de La Rochelle

Co-encadrement : Marjorie Musy, ingénieur de recherche MCC, Cerma Énsa de Nantes Les architectes, les urbanistes et les ingénieurs sont fortement sollicités pour élaborer des méthodes de conception permettant de limiter l’impact environnemental de l’urbanisation. De nombreux travaux montrent que des phénomènes climatiques comme l’îlot de chaleur urbain sont à la fois les causes et les conséquences de l’augmentation de la consommation énergétique à l’échelle de la ville. Par ailleurs, l’expertise énergétique des bâtiments est possible avec des outils opérationnels qui ne prennent pas correctement en compte les conditions climatiques à petite échelle spatiale alors qu’il est démontré que leurs effets sont avérés. Souvent négligé, l’impact direct et indirect de l’aménagement constitue pourtant une piste intéressante pour la régulation énergétique passive. Pour étudier ces phénomènes, nous proposons dans cette thèse d’utiliser un outil de simulation microclimatique, reposant sur le couplage d’un modèle thermoradiatif et d’un code de mécanique des fluides numériques. Dans une première partie, nous développons un modèle de sol et un modèle thermique de bâtiment, ce dernier permettant le calcul des consommations énergétiques d’un bâtiment interagissant avec son environnement urbain. Nous les intégrons à l’outil de simulation thermoradiatif (Solene), puis adaptons la procédure de couplage physique avec l’outil thermo-aéraulique (Fluent). Dans une deuxième partie, nous caractérisons le comportement d’un bâtiment de référence en site isolé et décrit par des paramètres variables, en établissant des classes

(8)

de consommations énergétiques à partir d’une méthode statistique d’étude de sensibilité multicritères. Enfin, nous réutilisons ces classes de bâtiments dans un contexte urbain réel, le projet Lyon Confluence, pour analyser l’impact de deux modes d’aménagement des îlots étudiés : un aménagement minéral et un aménagement végétal. Cette dernière partie fait ressortir deux résultats principaux, à savoir l’écart important entre des consommations énergétiques simulées en contexte théorique isolé et simulées en site urbain, puis, l’économie potentielle d’énergie entre deux choix d’aménagement urbain pour un même projet.

Mots clés : microclimat urbain, modélisation, couplage thermoaéraulique, consommation d’énergie, aménagement, végétation

CRAI, Centre de recherche en architecture et ingénierie, UMR CNRS/MCC 694 Énsa de Nancy Université Henri-Poincaré, Nancy I. École doctorale IAEM de Lorraine

Sciences de l’architecture

Nadia SALLÉ HOYET, architecte, maître-assistante à l’Énsa de Versailles. Conception de la matérialisation en architecture : l’expérimentation comme facteur d’innovation industrielle

Dir. Jean-Claude Bignon, professeur à l’Énsa de Nancy 29 novembre 2007

Cette thèse porte sur le rapport qu’entretient la démarche architecturale avec le matériau de construction et ses techniques de mise en œuvre. L’architecture envisagée comme un

« art de bâtir » est questionnée à la lumière des avancées récentes de la recherche sur les processus de conception innovante. Le corpus de la thèse, constitué d’entretiens avec des architectes et des industriels, est soumis à une analyse qui aborde les thématiques où s’opère la « matérialisation » de l’œuvre : la conceptualisation‑problématisation, l’expérimentation, l’organisation du protocole et le prototype. Le recours à la modélisation des différentes démarches identifiées rend possible la confrontation aux processus d’innovation répertoriés dans l’industrie. Les activités de conception sont représentées par leur capacité à mettre en relation les quatre espaces cognitifs sollicités par le projet : problèmes, concepts, représentations et connaissances. À l’éclairage des études de cas, deux systèmes d’action sont mis en regard, celui qui préside à l’élaboration du projet d’architecture et celui qui organise l’innovation dans la production manufacturière. Les conditions du projet d’architecture, souvent propices à l’émergence de l’expérimentation constructive, rencontrent utilement les nécessités d’innovation des entreprises en charge de la fabrication des matériaux et des produits dont la composition intègre de plus en plus d’informations. Les nouveaux matériaux se transforment par des actions de synthèse effectuées notamment à partir de l’élaboration de leurs applications.

Pour que ce nouveau champ de connaissances investisse la démarche architecturale, un nouveau paradigme s’impose dans lequel le matériau de construction change de statut pour devenir matériau de conception.

(9)

Mots clés : architecture, matériau, expérimentation, processus de conception, modélisation, innovation, projet constructif, composants et produits du bâtiment

Jean‑Paul WETZEL, architecte. Proposition d’un modèle et d’un outil dédiés à la conception morphologique architecturale en phase esquisse

Dir. Jean-Claude Bignon, professeur à l’Énsa de Nancy 26 juin 2009

Le renouveau actuel du vocabulaire formel dans l’univers des architectures dites « non standard » s’appuie largement sur l’utilisation de modeleurs tridimensionnels. Dans cette démarche de conception, la stratégie de modélisation d’objets relève moins de l’utilisation directe de la géométrie que de la formalisation d’une idée. En effet, le travail de recherche morphologique, de la forme idée à la forme visée, nécessite de nombreux ajustements incompatibles avec une démarche linéaire de modélisation géométrique.

L’hypothèse émise est que la genèse des formes résulte d’opérations successives de transformation de forme fondées sur des objectifs sémantiques, et guidées par une ou plusieurs images mentales. Ce cheminement se fait par des variations importantes entre différents états de la forme et par de nombreux ajustements de cette forme. Pour répondre à ce processus itératif, une approche paramétrique de la modélisation est proposée, qui s’appuie sur des modificateurs de forme de haut niveau. On nomme opérateurs morphologiques ces outils d’action sur la forme qui permettent, à partir d’une fonction de transformation morphologique (bomber, torsader, plisser...), de trouver par différentes solutions alternatives et par ajustement une forme satisfaisante. Ce travail aborde plus spécifiquement les opérateurs plier, plisser, froisser.

Mots clés : opérateurs morphologiques, modélisation 3D, conception architecturale.

CRH, Centre de recherche sur l’habitat, UMR CNRS/

MCC 7145 Énsa de Paris Val-de-Seine Université de Paris XII‑Val‑de-Marne. École doctorale Économie, gestion et espace (Egee)

Urbanisme et aménagement

Céline BARRÈRE, urbaniste Jardins publics 1850‑1950. Figures romanesques de l’espace urbain

Dir. Jean-Pierre Frey, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, université de Paris XII- Val-de-Marne

12 novembre 2007

De 1850 à 1950, de l’invention d’un triple objet urbanistique, paysager et littéraire – le jardin public – à son effilochage, les mécanismes de figuration/défiguration questionnent l’héritage et l’urbanité du réseau hiérarchisé et sérialisé d’espaces verdoyants haussmanniens. À partir de la construction d’un outil d’analyse urbaine – la médiation romanesque –, cette thèse envisage la réception positive et négative des jardins, le glissement des valeurs végétales en suivant les séquences paysagères des espace verdoyants, libres et verts. Sur un mode cyclique, les figures romanesques trahissent en

(10)

filigrane le récit d’un triple désenchantement : celui de la disparition du locus amoenus et de ses valorisations positives, celui de sa réduction symbolique, celui d’un échec et d’un désabusement face à la domestication et à l’urbanisation. L’espace figuré déconstruit le

« fétiche vert » et ses avatars mis en place par l’haussmannisation, en expose la déception et les insuffisances. Et cela autour des relations des couples dialectiques jardin/terrain vague, proximité/distance, ouverture/fermeture. Dans le même temps, la figuration cherche à réinscrire le jardin de manière positive dans l’imaginaire collectif, à proposer de nouvelles définitions, de nouveaux espaces. Pour cela, elle expose son irréductibilité à une épure fonctionnelle et fabrique des espaces ludiques et transitionnels toujours en débord. C’est pourquoi nous avons insisté sur les stratégies, les ruses et les tactiques de recomposition, sur le travail du négatif et du transgressif, sur les processus d’intégration, de compensation et de récupération de territoires en regard de l’épuisement des représentations des jardins.

Mots clés : jardins publics, paysage, littérature XIXeXXe siècles, Paris, imaginaire romanesque, espace urbain vécu et perçu, réception.

Grégory BUSQUET, urbaniste. Idéologie urbaine et pensée politique dans la France de la période 1958-1981

Dir. Jean-Pierre Frey, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, université de Paris XII- Val-de-Marne

7 décembre 2007

La période dite des Trente Glorieuses se marque, en France, par un changement progressif de paradigme dans les politiques urbaines. Mais celle-ci se caractérise aussi par un double glissement porté par les discours contestataires : d’une part, une

« politisation », voire une radicalisation des réflexions sur la ville, et, d’autre part, une

« urbanisation » des positions politiques, notamment à gauche. Cette thèse aborde l’instrumentalisation de l’espace au sein de l’idéologie politique : quelle place y occupe celui‑ci et comment la pensée s’en empare-t-elle ? Quel est son statut véritable en termes stratégiques ? L’émergence concomitante des notions de « cadre de vie », de « vie quotidienne », de « participation » et d’autogestion « urbaines », les réflexions autour de la « révolution urbaine » et de l’« urbanisation de la lutte des classes » servent en quelque sorte de cadre théorique d’arrière-plan à ces glissements et aux conceptions qui permettent à la ville de devenir, tout au moins dans les discours, mais aussi parfois dans les pratiques, un enjeu et un objet politique privilégiés. Bien plus, elle acquiert dans l’idéologie marxiste et révolutionnaire le statut de médiateur du changement social souhaité. C’est la dialectique entre un espace critiqué et un espace salvateur, présente dans les sciences sociales, chez les gauchistes, comme au sein de certaines avant gardes et dans le discours de la « nouvelle gauche », qui nous permet d’analyser son véritable statut d’espace instrumental.

Mots clés : idéologie urbaine, représentations, discours, gauche politique, instrumentalisation de l’espace, sociologie, urbanisme, spatialisme, France des Trente Glorieuses.

Amélie FLAMAND, urbaniste. L’invention des espaces intermédiaires dans l’habitat Dir. Jean-Pierre Frey, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, université de Paris XII- Val-de-Marne

(11)

25 juin 2008

Ce sont les espaces intermédiaires, lieux de l’habitat, sis entre public et privé, entre rue et logement, de statut juridique privé mais d’usage collectif, qui constituent l’objet de cette recherche. Le XIXe siècle ouvre en effet une période – qui perdure – marquée par ce processus que nous appelons « l’invention des espaces intermédiaires », soit l’émergence d’une production abondante et substantielle d’écrits de politiques, gestionnaires et spécialistes de la ville au sujet de ces lieux entre‑deux. Ainsi, à partir de l’analyse de ce corpus, l’enjeu est de saisir, de façon renouvelée, les mutations des rapports et articulations entre espace public et privé, entre sphère publique et privée. Qu’est‑ce que le repérage et l’examen des discours portant sur les espaces intermédiaires nous apprennent du rapport public/privé et de son évolution ? En décrivant et en mettant en évidence la constitution, « l’histoire » des espaces intermédiaires, territoires de l’habitat, sphère privée, en objet politique, en catégorie de l’action publique, en sujet de débat public, c’est le processus conjoint de publicisation et de privatisation, au cœur de la société française, qui est ici souligné. En somme, la constitution progressive de la cage d’escalier en objet et terrain de l’action publique, si ce n’est politique, nous apparaît comme un des révélateurs des évolutions et transformations de la dialectique public/

privé ; l’habitat, espace privé, devient également un enjeu relevant de la sphère publique, un enjeu politique.

Mots clés : espaces intermédiaires, espace public, espace privé, habitat, politique, sociologie, urbanisme, architecture.

Florent HÉROUARD, urbaniste. Habiter l’hôtel, un reflet de la précarité dans les agglomérations de Caen, Lisieux et Rouen

Dir. Jean-Pierre Frey, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, université de Paris XII‑Val‑de‑Marne

2 décembre 2008

Cette thèse étudie l’hôtel comme résidence principale à la lumière méthodologique de l’habiter. Les rapports des êtres humains à leur monde vécu sont au cœur de cette recherche. Il s’agit de comprendre si l’hôtel avec toutes les contraintes qu’il induit quant à l’installation à but d’habitation permet aux occupants de vivre bien. En effet, habiter l’hôtel veut dire habiter une seule pièce, ne pas pouvoir répondre à tous les besoins de la vie quotidienne comme manger, cuisiner, laver son linge, mais aussi décorer. De plus, c’est habiter sous le contrôle d’un gérant. Après l’exposé des mutations hôtelières depuis quelques décennies, qui se caractérisent par la disparition des meublés et l’hégémonie des grands groupes multinationaux, puis après la présentation du peuplement hôtelier qui est lié à la précarité, cette thèse offre une analyse de la vie quotidienne et domestique à l’intérieur de l’hôtel. L’installation des ménages est exposée, les relations de voisinage au sein de l’hôtel, l’organisation de la vie, le rangement, les tâches domestiques sont décrits et analysés, dans le cadre particulier d’un lieu de vie exigu. Ensuite les espaces vécus des résidents de chambres d’hôtel sont explorés. Il en ressort que ceux-ci sont souvent malingres, seulement composés de lieux fonctionnels et utilitaires, faute de moyens pour se déplacer et à cause aussi d’une volonté de se protéger d’un monde extérieur jugé hostile. L’hôtel fait figure d’espace refuge malgré son relatif inconfort.

Mots clés : habitat, hôtel, vie quotidienne, précarité, Caen, Lisieux, Rouen.

(12)

CRESSON, Centre de recherche sur l’espace sonore et l’environnement, UMR CNRS/MCC 1563 Énsa de

Grenoble Université Pierre Mendès ‑ France ‑ Grenoble II, Institut d’urbanisme de Grenoble. École doctorale

Sciences de l’homme, du politique et du territoire

Urbanisme, mention architecture

Hanène BEN SLAMA, architecte. Parcours urbains quotidiens ; l’habitude dans la perception des ambiances

Dir. Jean-Paul Thibaud, directeur de recherche au CNRS, Cresson 26 avril 2007

Cette thèse traite la question de la place de l’habitude dans la perception des ambiances des parcours quotidiens. Ainsi, une lecture sensible des parcours urbains quotidiens permet de travailler sur les processus d’habituation en lien avec l’organisation spatiale elle-même, ou bien encore par rapport à leur valeur esthétique et morphologique. Cette lecture sensible met en évidence des enjeux opérationnels relatifs aux processus de conception de l’espace construit. Le parcours urbain quotidien relève d’une situation ordinaire de référence constitutive de la formation de l’habitude chez le citadin. De ce point de vue, la notion de parcours urbain quotidien représente une entrée méthodologique pertinente pour aborder la question plus large de l’habitude. Dans cette recherche, nous mettons en avant une analyse comparative qui traite de l’influence de la dimension culturelle sur la manière de perce voir les ambiances d’un parcours urbain quotidien. Nous optons pour des parcours situés dans deux contextes socioculturels où les usages, pratiques et vécus de l’espace public ne sont pas les mêmes. Il s’agit d’une recherche exploratoire, qui nous a permis de tester des méthodes permettant d’accéder aux processus d’habituation dans la perception des ambiances. Après la réalisation et l’analyse des enquêtes effectuées à Tunis et Grenoble, nous avons structuré nos résultats sous trois formes : - une typologie exploratoire des habitués : description des profils des habitués, de leur mode d’attention et de perception des ambiances de l’espace public habituel ; - l’étude des habitudes dans l’espace public, en traçant le lien qui existe entre la configuration spatiale et les pratiques quotidiennes ; - enfin le processus d’habituation aux parcours (les caractéristiques et le déroulement), qui se fait en boucle et en trois étapes : « acquisition, maturation et stabilisation ».

Mots clés : perception, habitude, processus d’habituation, parcours quotidiens, ambiance, ville, espace public, Tunis, Grenoble

Ricardo ATIENZA BADEL, architecte. L’identité sonore urbaine. Recherche sur l’incorporation critique du concept d’identité sonore dans l’élaboration du projet urbain Dir. en co-tutelle Jean-François Augoyard, directeur de recherche au CNRS, Cresson, et Pilar Chias Navarro, Catedrática de la Universidad de Alcalá, directora de la Escuela Técnica Superior de Arquitectura y Geodesia de Alcalá. Thèse en co‑tutelle avec l’Universidad Politecnica de Madrid, Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Madrid 19 décembre 2008

(13)

Cette recherche constitue une exploration de la notion d’identité sonore urbaine en tant qu’expression vivante de l’interaction homme/environnement, au-delà de possibles réductions patrimoniales. L’objet de cette recherche est une étude de faisabilité concernant la pertinence de ce concept en termes de description et de conception qualitative de l’espace. L’étude est configurée de manière transversale, cherchant premièrement à définir cette notion et à interroger ses formes quotidiennes, deuxièmement à décrire les traits identitaires de l’espace sonore d’une configuration urbaine – les modes de variation caractéristiques du fond et du premier plan sonores –, et troisièmement à étudier l’opportunité de ces traits descriptifs en termes de conception spatiale. Une question générale oriente cette recherche : qu’est-ce qui fonde la pertinence du sonore pour la conception spatiale ? S’agit-il simplement d’un autre « regard » sensoriel ? Une première réponse suppose que la dimension sonore permet, finalement, de penser l’espace en termes temporels. L’identité sonore du lieu, en tant que caractérisation du temps ordinaire, doit permettre d’introduire la dimension de l’expérience quotidienne dans le projet. Cette recherche suppose ainsi une exploration du temps de l’expérience sonore, temps qui sera interrogé de trois manières : à travers la mémoire sonore habitante, la description de la matière sonore composant cette expérience et, en inversant finalement le rapport entre son et temps, en termes de représentation sonore de l’expérience temporelle de l’espace.

Mots clés : identité sonore urbaine, modes de variation, fond et premier plan sonores, description d’un espace sonore, conception spatiale et temporelle.

Damien MASSON, urbaniste. La perception embarquée. Analyse sensible des voyages urbains

Dir. Jean-Paul Thibaud, directeur de recherche au CNRS, Cresson 7 Juillet 2009

Cette recherche pose la question du lien entre expérience du mouvement et compréhension sensible de l’espace urbain. Située dans le champ des ambiances architecturales et urbaines, et placée dans le sillon épistémologique et théorique des travaux de sociologie des mobilités issus de l’université de Lancaster, cette recherche part de l’hypothèse suivante : la compréhension de la perception en mouvement de l’espace urbain est un moyen de relier les échelles disparates du sensible - corporel et contextualisé - et de l’espace à une grande échelle. Des paroles de voyageurs ont été recueillies dans le métro de Paris et à bord d’un train à Lyon, à l’aide d’une adaptation de la méthode des parcours commentés ; des enregistrements sonores ont également été réalisés à bord de transports collectifs ferroviaires (métro, tramway, train) dans cinq villes du monde. De ce corpus empirique émerge une analyse de l’expérience sensible des transports organisée autour de différents registres à l’interface des sensibilités, du moyen de transport et de l’espace traversé. Deux résultats principaux découlent de cette démarche. Premièrement, le développement d’une méthodologie spécifique, capable de rendre compte à la fois de la perception en transports motorisés ainsi que de l’espace urbain à l’épreuve du mouvement. Deuxièmement, des modalités d’analyse originales permettant la construction théorique compréhensive de l’espace urbain « inter- échelles ». L’objectif final de cette mise en confrontation consiste à avancer théoriquement sur la notion d’ambiance à une échelle urbaine.

Mots clés : ambiance urbaine, mobilité urbaine, rythme, perception.

(14)

GRECAU Groupe de recherche environnement,

conception architecturale et urbaine Énsa de Toulouse Université de Bordeaux I. École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (SPI)

Doctorat en mécanique, sciences et techniques architecturales

Tuan Anh NGUYEN, architecte, enseignant à l’école d’architecture de Hanoi.

Caractérisation des particularités dominantes de la morphologie urbaine à travers l’environnement sonore : étude dans le vieux quartier de Hanoi et dans le quartier Saint‑Michel à Bordeaux

Dir. Catherine Sémidor, professeur à l’Énsap de Bordeaux 10 juillet 2007

Sur la base de l’analyse morphologique urbaine des secteurs étudiés, on constate que la morphologie urbaine traduit nettement l’image de chaque ville et qu’elle est liée aux processus de développement urbain. À chaque espace urbain correspondent des ambiances sonores liées à la forme urbaine et aux activités qui s’y déroulent. On cherche à caractériser ces particularités morphologiques urbaines à travers l’évaluation du paysage sonore urbain qui est une façon d’approcher la qualité environnementale de l’espace urbain. En effet, cette thèse s’efforce de dépasser la notion de nuisance due au bruit dans la ville en abordant la question d’une façon plus globale, en s’appuyant sur l’approche proposée par Murray Schafer dans son ouvrage The Tuning of the World. Dans la méthodologie choisie, on procède d’une part aux analyses urbaines des particularités morphologiques des sites étudiés et d’autre part à l’évaluation quantitative des ambiances sonores à partir des enregistrements effectués sur les mêmes sites. L’objectif de l’analyse croisée des résultats est de dégager des informations qui permettent de proposer une stratégie d’aménagement ou de réaménagement urbain qui offre confort et qualité aux usagers de la ville.

Mots clés : paysage sonore, morphologie urbaine, centre‑ville historique, réaménagement urbain, qualité environnementale.

(15)

IPRAUS Institut parisien de recherche architecture, urbanistique, société, UMR CNRS/MCC 7136. École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville Université de Paris VIII Vincennes-Saint-Denis. École doctorale Ville et environnement

Architecture

Giovanni Battista COCCO, architecte. Le projet urbain dans la requalification. Approche comparative entre l’Italie et la France

Dir. Yannis Tsiomis, professeur à l’Énsa de Paris-La-Villette, directeur d’études à l’ÉHESS, et Enrico A. Corti, professeur à la Facoltà di Architettura, Università di Cagliari. En co- tutelle avec la Facoltà di Architettura, Università di Cagliari

7 décembre 2007

Comment la contemporanéité interprète t‑elle le projet urbain, quel sens lui assigne t‑elle ? Quelles influences a-t-il subies dans les processus économique et politique qui ont caractérisé la transformation de la ville existante ? La thèse examine, en recourant à la méthode comparative appliquée à deux réalités géographiques comparables (l’Italie et la France), les actions liées à la transformation des territoires urbains marginaux intérieurs et extérieurs à la ville dense, à partir d’une base théorique qui approfondit les processus d’explosion de la ville-centre dans le territoire métropolitain, des années 1980 à nos jours.

La thèse, en traversant ce processus de transformation, pose des questions sur les notions de périphérie, de centre et de centralité urbaine à travers les analyses des discours des acteurs qui, à différents titres, ont contribué dans les deux pays au renouvellement de la notion de projet urbain. L’objectif de la thèse est de montrer les analogies et les différences d’action du projet là où de nombreux auteurs situent la formation des apports théoriques et des premières stratégies d’intervention.

Mots clés : Italie/France, projet urbain, histoire de l’urbanisme.

Christian PEDELAHORE, architecte. L’angle de la ville. Interactions architecturales et fabrique urbaine. Formes et acteurs. Hanoi 1873-2006

Dir. Charles Goldblum, professeur à l’Institut français d’urbanisme, université de Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis

9 décembre 2007

Hanoi et l’ensemble des grandes villes vietnamiennes ont renoué, depuis les années quatre-vingt-dix, avec un intense mouvement de croissance et de mutation de leurs dispositifs spatiaux et de leur périmètre. Ces phénomènes rendent d’autant plus stratégiques l’actualisation et l’approfondissement de savoirs spécifiques sur ces villes. La méthodologie que nous avons mise en œuvre consiste en un ensemble d’interrogations rétrospectives et d’analyses morphologiques et typologiques contextuelles portant sur les sources, les formes, les principes de transformation et les pratiques de l’espace l’urbain à Hanoi au cours des périodes coloniale et contemporaine (XIXe et XXe siècles). Ce travail constitue l’approfondissement, le prolongement, la mise en cohérence et en perspective

(16)

de travaux de recherche et de terrain que nous avons pu mener à bien sur ce pays et cette ville depuis une trentaine d’années. Dans le développement raisonné de ceux‑ci, nous cherchons à argumenter la thèse selon laquelle l’évolution architecturale de Hanoi ne saurait être appréhendée seulement comme un processus de développement historique linéaire résultant de la mise en œuvre univoque et récurrente de modèles exogènes, mais bien plutôt comme le résultat complexe d’intenses échanges, d’incorporations croisées et d’influences en retour, conduisant à la formulation et à la mise en œuvre de figures et de formes architecturales et urbaines contextuelles et évolutives, profondément métissées et recomposées sur le temps long. Émergent, ce faisant, l’existence effective de complémentarités et d’enchaînements historiques précis, l’association intime de figures de permanence et de continuité avec celles induites par les mutations spatiales et culturelles ainsi qu’une construction matérielle et symbolique de la ville se développant par incorporations croisées. Sont ainsi restituées dans son amplitude la réalité et la consistance de la coproduction d’un espace urbain identitaire, transitif et dialogique, complexe et singulier, qui est celui de l’urbanité de Hanoi.

Mots clés : Hanoi, histoire urbaine, échanges culturels, XIXe et XXe siècles, mutations urbaines.

Leila AMMAR, architecte. La rue à Tunis, réalités, permanences et transformations, de l’espace urbain à l’espace public, 1835‑1935

Dir. Pierre Pinon, professeur à l’Énsa de Paris-Belleville 18 décembre 2007

Au tournant des XIXe et XXe siècles, Tunis, capitale de la Régence de Tunis, province ottomane, à l’instar d’autres capitales du monde musulman de Méditerranée, est en pleine transformation sous l’effet d’un élan réformateur inspiré des Tanzimat ottomanes.

La recherche est centrée sur l’évolution de la conception et de la fabrication des rues à Tunis à travers les grandes scansions de l’histoire de la ville et de ses mutations de 1835 à 1935. Dans le contexte de la prépondérance de l’influence européenne au XIXe siècle en Méditerranée et au Maghreb et de l’instauration du protectorat français, le passage de la ville ancienne à la ville moderne est révélateur des résistances locales, de la survivance des institutions antérieures, des influences croisées et de la mise en place d’une nouvelle définition de l’espace urbain en rupture totale avec le passé. Cette nouvelle définition marque le changement de statut de l’espace et le passage de l’espace urbain à l’espace public au tournant du XXe siècle. Rues, édifices publics, architecture domestique, usages et significations connaissent alors des changements significatifs. Trois échelles d’analyse organisent l’observation des transformations urbaines et du réseau des rues : l’échelle globale des mutations, l’évolution proprement dite de la ville, l’analyse des formes d’espaces publics et des unités d’intervention qui composent l’espace urbain et celles de leurs conséquences sur la production architecturale. Cette recherche, fondée sur un bilan des transformations urbaines et de l’émergence de nouvelles conceptions édilitaires et viaires à Tunis de 1835 à 1935, souhaite contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire urbaine de la ville avant et après l’établissement du protectorat français, au sein d’une période historique clé dont l’analyse a été souvent recouverte d’un voile d’idéologie.

Mots clés : Tunis, histoire urbaine, espace urbain, espaces publics, rue.

(17)

Bénédicte CHALJUB, architecte. Les œuvres des architectes Jean Renaudie et Renée Gailhoustet, 1958‑1998. Théorie et pratique

Dir. Henri Bresler, professeur à l’Énsa de Paris-Belleville 20 décembre 2007

La thèse prend comme objet d’étude les œuvres des architectes français Jean Renaudie (1925-1981) et Renée Gailhoustet, née en 1929, chacun ayant sa propre agence. Leurs œuvres sont principalement consacrées à des programmes urbains mêlant équipements et habitat collectif, avec en particulier leur intervention contiguë dans la rénovation du centre-ville d’Ivry-sur-Seine. Renaudie joue un rôle largement tutélaire pour Gailhoustet, celle-ci se considérant comme sa « suiveuse », en particulier après la mort prématurée de celui-ci, en pleine reconnaissance. Cette analyse d’une filiation architecturale assumée débouche sur le constat de la qualité et de l’originalité de l’œuvre d’une architecte laissée dans l’ombre de son mentor. En cherchant à rendre ses dimensions au processus de transmission et de traduction entre ces deux architectes, la thèse ambitionne de contribuer à préciser la notion de modèle architectural et d’éclairer la relation entre théorie et pratique architecturale.

Mots clés : Jean Renaudie, Renée Gailhoustet, filiation architecturale, modèle architectural, théorie et pratique architecturales.

Molyvann VANN, architecte. Les cités du Sud-Est asiatique, le passé et le présent

Dir. Pierre Clément, professeur à l’Énsa de Paris-Belleville 25 juin 2008

Tous les paléonto‑anthropologues admettent que durant le Pléistocène ou l’Âge glaciaire, le niveau de la mer est descendu entre 50 et 90 mètres en dessous du niveau actuel, découvrant un vaste plateau, le Plateau de la Sonde, qui réunissait les îles de Java, Sumatra et Bornéo au continent. On peut affirmer en toute sécurité qu’il y a au plus tard 50 000 ans, le Sud‑Est asiatique a été peuplé par des espèces humaines physiologiquement modernes, qui ont adopté le mode de vie des chasseurs-cueilleurs. À la fin du Pléistocène, soit aux environs de 8 000 av. J.‑C., le niveau de la mer est devenu ce qu’il est de nos jours et toute la région présentait sa configuration actuelle. La période des premiers royaumes du Sud-Est asiatique commence au IIe siècle ap. J.‑C. Il s’agit des royaumes Pyus, Mons, du Funan et du Zhenla, du Champa et du royaume vietnamien du Tonkin, ainsi que de Sumatra et Java. La période suivante voit la consolidation des grands empires hindouisés, Pagan, Angkor et Champa, ainsi que l’essor de nouveaux États, Ayutthaya, Majapahit et Malacca. L’abandon d’Angkor par les rois khmers au milieu du XVe siècle et l’abandon de Vijaya par les Chams en 1471 marquent le recul définitif des deux anciens royaumes hindouisés devant la poussée vers le sud des Thaïs et des Vietnamiens. Dans le Sud‑Est asiatique maritime, l’islam triomphe à Java vers 1520 et la culture hindoue se réfugie dans l’île de Bali. Malacca, héritière depuis le début du XVe siècle de la puissance commerciale des royaumes sumatranais, tombe en 1511 aux mains des Portugais. Du XVIe siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout le Sud-Est asiatique, sauf la Thaïlande, est colonisé par les puissances européennes. Tous ces royaumes voient leur culture décliner ou disparaître sous le choc des cultures occidentales. Les cités modernes du Sud‑Est asiatique indépendant connais sent une croissance extrêmement rapide. On peut faire la distinction entre deux options extrêmes de croissance pour ces cités, d’une part celles où

(18)

les dynamiques urbaines sont fortement liées à la globalisation de l’économie mondiale, et d’autre part celles qui sont beaucoup plus liées aux fonctions politiques et économiques des États auxquels elles appartiennent. L’option isolationniste totale est celle qu’adopte la junte militaire au Myanmar. L’option d’ouverture globale est celle qu’adopte un groupe d’États résolument engagés dans les systèmes économiques libéraux.

De grands flux de capitaux étrangers dans les secteurs de l’industrie, du tourisme, du foncier et de la finance se focalisent sur toutes les capitales de ce nouveau groupe. Leurs métropoles tendent elles-mêmes à devenir des méga-régions urbaines.

Mots clés : villes du Sud-Est asiatique, histoire urbaine, croissance urbaine, méga régions urbaines.

Emmanuel CERISE, architecte. Fabrication de la ville de Hanoi entre planification et pratiques habitantes. Conception, production et réception des formes bâties

Dir. Pierre Clément, professeur à l’Énsa de Paris-Belleville 7 mars 2009

Ma recherche porte sur les formes architecturales et urbaines du logement à Hanoi et questionne le rapport entre leur production et leur réception par la population. En décrivant les modes de production et de réception des formes spatiales du logement, il s’agit de mettre au jour certaines porosités entre ces deux processus a priori distincts. Les formes bâties sont toujours questionnées dans un rapport dialectique, entre les formes planifiées et les formes issues des pratiques habitantes et entre la production et la réception du logement, dans un aller et retour entre l’échelle de l’édifice et l’échelle de la ville. Ce travail est organisé en deux parties. La première est consacrée à la compréhension des logiques de production et de planification de l’espace architectural et urbain. Il s’agit ainsi d’une analyse des projets de ville (plan d’alignement – 1890, plan directeur – 1924, plan d’aménagement et d’extension – 1942, plan général – 1960, 1981, schéma directeur – 1992, 1998) et, dans une vision chronologique, de pointer l’apparition des différents types d’habitat. La seconde partie analyse la réception des formes d’habitat que sont les maisons villageoises, les compartiments, les villas, les villas-compartiments et les appartements. Ce travail démontre le rôle structurel des modifications apportées par les habitants dans la fabrication et la transformation de l’habitat et de la ville. Par leur mode de vie et les appropriations de l’habitat et de l’espace urbain, les habitants participent autant à les moderniser qu’à entretenir une perméabilité entre les sphères urbaine et rurale. Finalement, cette recherche s’emploie à démontrer comment les habitants, en intervenant sur leur logement et en l’adaptant à leurs besoins à partir de cette unité de base, se sont invités dans la fabrication de la ville elle-même, à l’instar de la planification élaborée sous l’égide des autorités compétentes.

Mots clés : Hanoi, habitat, appropriation habitante, planification, forme architecturale, forme urbaine, histoire de l’urbanisme.

Patrick LEITNER, architecte, maître-assistant à l’Énsap de Bordeaux. Entre Paris et New York, dynamique d’échanges pour transformer la métropole 1858‑1926

Dir. Jean-Louis Cohen, professeur des Universités (en détachement), professeur à la New York University

30 mars 2009

(19)

S’appuyant sur le principe d’une conscience de positionnement des villes, cette thèse montre comment deux métropoles mondiales, Paris et New York, construisent leur espace public physique l’une à travers l’autre dans la période englobant la fin du XIXe et le début du XXe siècle. La dynamique particulière de cette relation résulte du fait que, d’abord Paris, puis New York, sont le modèle emblématique d’une modernité urbaine. En étudiant, des deux côtés, les connaissances réciproques, les expressions de désirs, de rejets et d’ambition par rapport à l’autre, puis les questions urbaines, cette thèse parvient à reconstruire une histoire compliquée et passionnelle. Pour cela, elle se sert de sources et de représentations graphiques et textuelles, issues aussi bien du monde professionnel des architectes et des ingénieurs que de l’univers du grand public, des artistes et des différents observateurs de la ville. L’histoire des échanges entre Paris et New York, grâce au retournement d’un modèle vers l’autre, permet également de comprendre les aspects culturels que chacune des deux métropoles attache à la modernité de l’une et de l’autre.

C’est une histoire où les désirs des uns et les résistances des autres font que l’exemplarité des modèles est loin d’être partagée par tous. D’apparence symétrique, cette relation est en réalité d’une asymétrie profonde.

Mots clés : Paris, New York, 1858‑1926, échanges culturels, modèles culturels, modernité urbaine.

Anne BONDON, historienne. La transformation de Bourges, Colmar et Laval entre 1789 et 1848. Chronique d’un urbanisme ordinaire

Dir. Pierre Pinon, professeur à l’Énsa de Paris-Belleville 7 avril 2009

L’histoire des formes urbaine en France entre 1789 et 1848 forme le thème général de cette recherche. Celle-ci montre que la première moitié du XIXe siècle, encore largement méconnue à cet égard, est décisive pour la mise en place des cadres législatifs et administratifs contemporains et la formation des acteurs de la mutation urbaine, qu’elle est la période de gestation des projets à l’origine des travaux d’envergure amorcés à partir du Second Empire et qu’en outre, les municipalités y ont tenu un rôle important.

L’étude des mutations urbaines et de l’évolution des acteurs dans trois préfectures de taille moyenne, Bourges, Colmar et Laval, forme le corps de cette recherche qui s’appuie essentiellement sur la lecture des sources manuscrites. L’analyse porte sur le rôle quotidien des municipalités dans la transformation des villes (paysage et fonction), leur rapport à l’État et aux propriétaires privés dans l’application des procédures, leurs questionnements quant à la législation ou le financement des opérations d’urbanisme, leurs doutes, projets et réalisations.

Mots clés : Bourges, Colmar, Laval, 1789-1848, histoire urbaine, formes urbaines, urbanisme municipal.

(20)

Université Paris X - Nanterre École doctorale Économie, organisations, sociétés (EOS) EDF Recherche et développement (financement Cifre)

Sociologie

Hélène SUBRÉMON, socio-anthropologue. Habiter avec l’énergie. Pour une anthropologie sensible de la consommation d’énergie

Dir. Philippe Bonnin, directeur de recherche au CNRS, UMR CNRS/MCC 7136 11 juin 2009

Les pratiques domestiques liées à la consommation d’énergie ne sont pas un objet courant des sciences sociales contemporaines alors même qu’elles deviennent un enjeu mondial, conséquence de la raréfaction et du renchérissement des ressources fossiles. La présente recherche propose, avec les outils des sciences sociales, de saisir la consommation d’énergie à travers l’étude des pratiques sociales qu’elles génèrent dans l’espace domestique. Il s’agit aussi d’identifier celles qui pourraient être en accord avec une préoccupation conjoncturelle et globale de réduction de la consommation. La problématique de ce travail tente de les concevoir comme des pratiques domestiques qui ne peuvent pas être isolées les unes des autres, au risque de les vider de leur substance.

Les travaux sur les premiers humains et leur domestication du feu nous renseignent sur l’humain, comparé à l’animal et à l’être de nature, les formes de son installation, le rapport que celui‑ci entretient avec son milieu et la valeur symbolique qu’il lui procure.

Les pratiques de construction, de cuisson, de chauffage et d’éclairage sont autant de productions culturelles qui font intervenir une consommation d’énergie et qui nous renseignent sur la relation que l’homme entretient avec son milieu. C’est aussi en s’appuyant sur les objets techniques que l’étude des pratiques peut se faire. Ici, le processus de massification technique est une donnée contemporaine qu’il a fallu prendre en compte. L’heure n’est plus à la confection d’un outil efficace mais à l’accumulation d’appareils qui fonctionnent de manière autonome. À l’issue de ce parcours, nous mettons en évidence « l’intelligence énergétique » comme donnée comportementale, en porte-à- faux avec les discours politiques et médiatiques ambiants. Comprendre son espace de vie, comprendre l’organisation de sa vie familiale et ses nécessaires ajustements sont autant de points d’observation qui soulignent la nécessité du corps, en tant que partie d’un tout mésologique, dans l’approche des questions énergétiques contemporaines.

Mots clés : consommation d’énergie, pratiques et représentations sociales, mésologie, anthropologie de l’habiter, écologie, développement durable, environnement.

(21)

LIAT, Laboratoire infrastructure, architecture, territoire Énsa de Paris ‑ Malaquais Université de Paris I -

Panthéon-Sorbonne. École doctorale Histoire de l’art

Histoire de l’art

Ghislain HIS, architecte, maître-assistant à l’Énsa de Nantes. Le nuage de Coop Himmelblau en 1968. Émergence du nuage comme problématique architecturale contemporaine

Dir. Dominique Rouillard, professeur à l’Énsa de Paris-Malaquais

Structurée en trois parties - « Précipitation du nuage en architecture », puis

« Condensation » et « Évaporation » -, la thèse met en perspective historique l’émergence du nuage dans le champ architectural comme problématique contemporaine spécifique.

Le projet Wolke (Nuage) de Coop Himmelblau, commencé à Vienne en 1968 et développé jusqu’en 1972, est reconnu comme le projet inaugural de cette problématique. Avant lui, des projets d’architecture convoquent le nuage mais pas dans toute la richesse théorique de ses dimensions (l’architecture baroque, le gratte-nuage avant le gratte-ciel, les

« nuages mécaniques » de Buckminster Fuller). Ou alors, la problématique est travaillée partiellement sans énoncer le concept fédérateur de nuage (Archigram et le projet Instant City, par exemple). À partir d’autres projets postérieurs de Coop Himmelblau, la thèse montre comment le nuage inquiète la discipline architecturale et ses fondements doctrinaux en un complet renversement de valeurs. Le modèle n’est plus la fixité solaire d’une cosmologie idéale mais l’évolutivité floue d’un réel accepté. Le vécu de l’homme et ses fluctuations deviennent des valeurs primordiales du projet. De nombreux exemples contemporains confirment les interprétations thématiques. La thèse aborde pour finir l’actualité du nuage à travers d’autres formations architecturales qui ne sont pas redevables à Coop Himmelblau (« Blur » de Diller et Scofidio à Yverdon, les nuages inversés dans l’artificiel du Studio national des arts contemporains du Fresnoy à Tourcoing par Bernard Tschumi). Le volume d’annexes recense l’iconographie chronologique du nuage en architecture.

Mots clés : nuage en architecture, Coop Himmelblau, architecture contemporaine.

LADHRAUS, Laboratoire de recherche Histoire

architecturale et urbaine, sociétés Énsa de Versailles Université de Versailles ‑ Saint ‑ Quentin ‑ en ‑ Yvelines.

École doctorale Cultures, organisations et législations

Histoire de l’architecture

Jean-Charles CAPPRONIER, historien. L’agence d’architecture de Charles Duval et Emmanuel Gonse (1905‑1937) et les enjeux de la première Reconstruction

Dir. François Loyer, directeur de recherche au CNRS 4 décembre 2007

(22)

L’agence d’architecture parisienne de Charles Duval (1873-1937) et Emmanuel Gonse (1880‑1954), créée en 1905 par ces deux anciens élèves de l’atelier Pascal à l’École des beaux-arts, a connu une destinée bipartite consécutive aux bouleversements engendrés par la Première Guerre mondiale. Avant 1914, à l’instar de nombreuses agences parisiennes, Duval et Gonse assoient la prospérité de leur association sur des programmes exclusivement privés issus d’une commande dont l’origine familiale ou para-familiale est fortement majoritaire. Après 1918, les deux architectes, partie prenante d’une société civile d’architectes dénommée La Cité nouvelle, qu’ils ont eux-mêmes contribué à créer, et s’appuyant sur un réseau efficace de collaborateurs locaux, se consacrent désormais de manière prédominante à la reconstruction des départements dévastés, principalement la Somme. Leur sont alors dévolues, pour le compte de coopératives de reconstruction, la réédification des bâtiments communaux d’une quinzaine de villages de la région de Roye, outre cette dernière ville, et la reconstruction de nombreux immeubles privés, agricoles et industriels en cette même région. Ils orientent, par ailleurs, une partie notable de leur production dans la réalisation de centres d’hygiène maternelle et infantile - voulus par une œuvre privée créée par Suzanne Gonse‑Boas, épouse d’Emmanuel. Cette spécialisation leur vaut, en 1928, la commande de leur œuvre la plus considérable, l’école de puériculture de la faculté de médecine de Paris, qui constitue également la consécration de leur association. Déterminer les modalités du basculement qui a fait d’une agence originellement vouée au marché immobilier parisien l’un des cabinets les plus féconds et les plus efficaces investis sur le terrain de la première Reconstruction paraissait primordial tout en précisant l’adaptation des architectes, tout à la fois à une diversité de programmes inusitée et à la complexité de procédures réglementaires imposant rigueur administrative et rapidité opérationnelle. En parallèle, l’analyse des réseaux de la commande permettait de souligner la forte obédience familiale de ce cabinet, dont la production dans le domaine sanitaire et hospitalier demeure la manifestation la plus spectaculaire.

Mots clés : agence Duval‑Gonse, première Reconstruction, département de la Somme, architecture publique.

Mayalène GUELTON, historienne. De la cité-jardin à la cité linéaire. Georges Benoît‑Lévy : parcours d’un propagandiste idéaliste (1903‑1939)

Dir. François Loyer, directeur de recherche au CNRS 16 juin 2008

Grâce à l’entregent de son oncle Edmond Benoît-Lévy, qui l’introduit au sein des cercles promoteurs de réforme sociale, Georges Benoît‑Lévy (1880‑1971), tout juste diplômé de la faculté de droit de Paris, obtient en 1903 une bourse du Musée social qui le charge d’aller en Angleterre étudier les villages modèles industriels de Port Sunlight et de Bournville, et de visiter le chantier de la première cité-jardin anglaise, Letchworth, mise en pratique des idées formulées quelques années plus tôt par Ebenezer Howard. À son retour, Benoît‑Lévy fonde, avec le soutien de son ex‑professeur de droit, Charles Gide, l’association des Cités-Jardins de France, conçue comme une association d’études et de propagande. Préférant la fonction de directeur associatif à celle d’avocat, Benoît‑Lévy se consacre également à partir du milieu des années 1920 à la diffusion du modèle de cité linéaire mis au point par l’ingénieur madrilène Arturo Soria y Mata. Face à la croissance infinie des grandes villes et la dégradation des conditions de vie, les deux dispositifs

Références

Documents relatifs

Julie Landes : Compromis entre traits d’histoire de vie et saisonnalité chez un primate hétérotherme. Pauline Laval : Captures estuariennes, une ethnoécologie de la pêche sur le

Arwa Kharobi : Approche archéo‑anthropologique sur les tombes du Chalcolithique à l’âge du Bronze moyen de Tell Hamoukar et Tell Mozan au nord‑est de la Syrie :

Lonati, Élisa, Édition, étude des sources et de la réception du Chronicon d’Hélinand de Froidmont », doctorat et contrat doctoral de l'EPHE, dir.. Turcan-Verkerk,

(Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Chimie et physicochimie des éléments de transition, Toulouse, 29 Septembre 2005).. Etudes par modélisation moléculaire de l'interaction

(Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Chimie Organométallique et Coordination, Toulouse, 14 Décembre 2006).. (Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Chimie et physicochimie

(Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Chimie Organométallique et Coordination, Toulouse, 20 Décembre 2007).. (Doctorat de l'Université Paul Sabatier, Chimie Organométallique

L‘analyse des résultats obtenus dans cette recherche indique que les interactions verbales entre binômes jouent un rôle déterminant dans l‘activation des processus

Certaines déviances du dialogue (inarrêtabilité, indistinction des répliques) relancent toutefois le questionnement sur le statut paradoxal de la voix écrite. L’étude des