EFFET PATHOGÈNE DES EXOTOXINES DE 11 VARIÉTÉS
APPARTENANT AU GROUPE
DE BACILLUS THURINGIENSIS BERLINER,
SUR L’ABEILLE DOMESTIQUE
Pathogene Wirkung der Exotoxine von elf
zur Gruppe Bacillus Thurin-
giensis
BERLINERgehörenden Varietäten auf die Honigbiene (Apis
mellifica L.)
Oldrich HARAGSIM Jirina VANKOVA*
Institut de Recherches sur
l’Abeille, Dol,
p. Libcice n.Vlt., Tchécoslovaquie
* Institut
Entomologique
de l’Académietchécoslovaque
desSciences, Prague.
SUMMARY
PATHOGEN EFFECT OF EXOTOXINS OF ELEVEN MICROBE VARIETIES, BELONGING TO THE cc BACILLUS THURINGIENSIS » BERLINER GROUP, ON HONEY-BEES
The paper presents the results of the
study concerning
the effect of the exotoxins of somemicrobe varieties of the Bacillus
thuringiensis
Berl. group on theimagoes
of thehoney-bee.
The exotoxins were isolated and
purified
in the laboratories of the CzechoslovakAcademy
ofSciences. The method
employed
for this purpose wasdeveloped by Sebesta,
Horska and Vankova(1966, 1969).
The total number of exotoxins tested was 11.Exotoxins, applied
asinjections
to thethorax,
affected the summer beegeneration
in thefollowing
order : cazaubon—the average duration of bee life afterapplication—1,7 day,
thu-ringiensis—1,9 day,
anduze2,0 days, gelechiae-2 day, alesti—2,3 day, bombycis—2,4 day, entomocidus—2,6 day, sotto—2,9 day, plebeja
3,4day, dendrolimus—3,8 day
andgalleriae
- 4,0
days.
Like in the
preceding
trials with the sporecrystalline material,
the autumn beegeneration
was found more resistant to exotoxin.
After the
peroral application
of technical exotoxin in the concentration 1 : 1(50 %
sugarsirup :
techn.toxin)
the average duration of bee life was5,1 day.
When the concentrationwas 1 :
3,
the duration of life was6,5 day,
concentration 1 :6—7,3 day,
concentration 1 : 9- 9,4 day,
and 1 :18—8,7 day.
On the average, the bees to which technical exotoxin wasapplied
lived3,7 day.
Wasps
of thespecies Paravespula
fed technical exotoxin in sugarsirup
were killed at theconcentration of 1 : 3 after 9,7
day,
at 1 : 6 after9,9 day,
at 1 : 9 after10,6 day
and at 1 :18 after
9,3 day,
on an average.Wasps
were found more resistant to the effects of exotoxins.Our trials did not demonstrate the
hypothesis
that the microbe Bacillusthuringiensis
might
be one of the causative agents of beeparalysis during honey-flow.
RÉSUMÉ
Les auteurs ont étudié l’effet des exotoxines de certaines variétés de Bacillus
thuringiensis
Berl. sur les
imagos
de l’abeilledomestique.
Les exotoxines étaient isolées etpurifiées
dans leslaboratoires de l’Académie
tchécoslovaque
des Sciences enappliquant
la méthode élaborée parS EBESTA ,
HORSKAet VANKOVA(1966, 1969).
Au total on a testé 11 exotoxines.Sur la
génération
des abeilles d’été les exotoxinesappliquées
parinjection
dans lethorax, exerçaient
leur effet dans l’ordre décroissant suivant : cazaubon - la durée de vie moyenne des abeilles à la suite del’application
des exotoxines était de 1,7jour, thuringiensis
- de1,9 jour,
anduze - de
2,0 jours, gelechiae
- de2,1 jours,
alesti - de2,3 jours, bombycis
- de2,4 jours,
entomocidus
- de2,6 jours,
sotto - de2,9 jours, plebeja
- de3,4 jours,
dendrolimus - de3,8 jours
etgalleriae
- de4,0 jours.
La
génération
des abeilles d’automne se montreplus
résistante à l’exotoxine tout commedans les essais antérieurs effectués en utilisant le matériel constitué de spores et de cristaux.
En effectuant par voie buccale
l’application
de l’exotoxinetechnique
à la concentration1 /1 (50 %
desirop :
50%
d’exotoxinetechnique),
lalongueur
moyenne de la vie des abeilles était de5,1 jours;
à la concentration1/3 :
de6,5 jours,
à la concentration1/6 :
de 7,3jours,
à laconcentration
1 /9 : 9,4 jours
et à la concentration1/18 :
de 8,7jours.
Les abeilles
auxquelles
on ainjecté
l’exotoxinetechnique,
survivaient à la suite del’appli-
cation en moyenne
pendant 3,7 jours.
Les
guêpes
du genreParavespula,
nourries d’exotoxinetechnique incorporée
dans lesirop,
ont
péri
à la concentration1/3,
en moyenneaprès 9,7 jours,
à la concentration1/6 :
en 9,9jours,
à la concentration1/9 :
en10,6 jours
et à la concentration1/18 :
en9,3 jours.
Lesguêpes
sont
plus
résistantes aux effets des exotoxines.L’hypothèse
selonlaquelle
Bacillusthuringiensis pourrait
être un des agents du « mal noir » desabeilles,
n’a pas été confirmée au cours de nos essais.INTRODUCTION
Les variétés de bactéries, appartenant
augroupe de Bacillus thuringiensis Berl., produisent plusieurs substances qui
sonttoxiques pour beaucoup d’es- pèces d’insectes. Dans
untravail antérieur (H ARAGSIM
etV ANKOVA , 1968)
nousavons
étudié comparativement les effets des endotoxines (cristaux)
etdes
spores pathogènes de 12 variétés de Bacillus thuringiensis
surl’abeille domes-
tique
et soncouvain : il
aété montré que les différentes variétés présentent des degrés différents de toxicité pour l’abeille domestique. Comme facteur impor-
tant
de la pathogénie
nous avonsconsidéré l’exotoxine
nonspécifique dont
l’élaboration
alieu
au coursde la croissance bactérienne
sousforme soluble dans le milieu de culture. Nous
avonsadmis qu’au
coursdu processus de pro- duction il peut demeurer dans la préparation sèche finale (spores -!- cristaux d’endotoxine)
unecertaine quantité d’exotoxine, dont la présence abrège la
durée de vie des abeilles soumises
auxexpériences. Nous n’avons pu cependant répondre à la question de savoir quel effet
exercel’exotoxine
surles abeilles
car,à
cetteépoque-là,
onn’avait pas
encoreisolé chez
nousla substance
enquestion.
En 1968 les chercheurs de l’Académie des Sciences tchécoslovaque
ontréussi à
mettre aupoint
unetechnique permettant l’isolement des exotoxines de
Bacillus thuringiensis. Nous
avonsalors obtenu
unecertaine quantité d’exo-
toxine pure
etsimultanément l’exotoxine comprise dans l’élément surnageant du milieu de culture (exotoxine technique),
cequi
nous apermis de vérifier
leur effet
surl’abeille domestique.
Bacillus thuringiensis Berl.
alongtemps été considéré
comme unesubstance
non
nocive pour les abeilles. G UKASJAN (1958)
acependant montré que la bactérie peut provoquer
unemortalité brusque chez l’abeille si la culture
estajoutée à leur nourriture à
uneconcentration
assezforte. K RIEC
etH ERFS (1963) poursuivant les essais de G UKASJAN
sur uneplus grande échelle étudièrent la toxicité des différentes fractions obtenues
au coursde la culture du microbe.
Ils montrèrent que
ce sont surtoutles fractions qui comprennent l’exotoxine secrétée par le germe dans le milieu nutritif qui
sonttoxiques pour l’abeille.
L’exotoxine
nes’est manifestée
commeélément toxique que lorsqu’elle était
distribuée
auxabeilles dans la nourriture régulièrement pendant 5 à 10 jours.
M
ARTOURET
etE UVERTE (1964)
etC ANTWELL , K NOX , L EHNERT
etM ICHAEL (1964)
sontarrivés
auxmêmes conclusions.
Au
coursd’essais effectués
encagettes, C ANTWELL , K NOX , L EHNERT
etM
ICHAEL
ontmontré que l’exotoxine de Bacillus thuringiensis variété thurin-
giensis détruit 50 % des abeilles
enexpérience
etcela déjà après sept jours, chaque abeille ayant absorbé
enmoyenne 0,63 mg d’exotoxine. Ils
ontété les
premiers à attirer l’attention
surles effets toxiques de l’exotoxine pour le couvain d’abeille. A la suite de l’application de l’exotoxine à la concentration de 10 mg par ml, les jeunes larves
ont toutespéri
aubout de cinq jours. L’action
de l’exotoxine
surles larves plus âgées était beaucoup plus faible,
caraprès
son
application 30 % du
couvain asurvécu dans les rayons, 11 % produisant
des imagos
normaux.Les préparations mélangées d’endotoxine, de spores
etd’exotoxine
ont eupour effet, aussi bien
au coursdes essais
encagettes que dans les essais semi-pratiques, de provoquer la mortalité très rapide des
abeilles. En cagettes les abeilles
ontpéri dans
undélai de sept jours; pendant
les essais semi-pratiques il
seproduisit après quinze jours
unaffaiblissement très sensible des colonies, soumises à la préparation enrichie par la fraction d’exotoxine, tandis qu’une dose identique de préparation technique (endo-
toxine -!- spores)
neprovoquait
aucunemanifestation comparable d’affaiblisse-
ment.
Dans
notreétude précédente (H ARAGSIM
etV ANKOVA , 1968)
nous avonscomparé l’effet pathogène des endotoxines
etdes spores de douze variétés appartenant
augroupe Bacillus thuringiensis
surles imagos
etle couvain de
l’abeille domestique. Nous
avonsdémontré que c’est l’exotoxine
nonspéci- fique, produite par les variétés
enquantités différentes, qui peut être le facteur
important de la pathogénie des variétés. Dès lors
nous avonssignalé qu’en
testant
les préparations du
commerceil faut prendre
surtout enconsidération le procédé de production, la variété utilisée
etla quantité d’exotoxine qui
demeure,
au coursde la production, dans la préparation sèche.
Les chercheurs de l’Académie des Sciences thécoslovaque, K. S EBESTA ,
K. H ORSKA
etJ. V ANKOVA
ontréussi
en1966 à
mettre aupoint
unprocédé
permettant d’isoler
etde purifier l’exotoxine thermostable de Bacillus thurin-
giensis, variété gelechiae. En appliquant le même procédé
on aobtenu ensuite
les exotoxines des
autressouches de Bacillus thuringiensis
etcelles-ci consti-
tuèrent le matériel de base de
nosessais effectués
surles abeilles.
L’objectif du présent travail consistait à déterminer la toxicité des
exo-toxines des différentes souches de Bacillus thuringiensis
età comparer leur effet pathogène
surles imagos de l’abeille domestique. Nous
avonsétudié
simultanément l’action de
cesexotoxines
sur un autreinsecte vivant
ensociété,
à savoir la guêpe
communeParavespula vulgaris L.
MATÉRIEL
ETMÉTHODE
Les différentes souches de Bacillus
thuringiensis Berl.,
étaient cultivées dans un milieuliquide
au citrate(C ANTWELL G.-E.,
HEIMPELA.-M.,
THOMPSONM.-J., 1964)
à latempérature
de 29
° C,
en utilisant unagitateur
à 105 oscillations par minute. Lesfermenteurs,
d’unecapacité
de 500
ml,
étaientremplis
de 60 ml de milieu de culture etinoculés, toujours
deux àdeux,
avecune culture de
vingt-quatre
heures sur agaroblique. Après
48 heures de culture dansl’agitateur,
on
centrifugeait
la biomasse. Les exotoxines étaient absorbées sur charbon et éluées à l’alcoolaprès lavage.
Lesproduits
de concentration étaient soumis àl’électrophorèse
surpapier. Ensuite,
on éluait les matières
qui
sedéplaçaient
en bandes defaçon analogue
aux exotoxines dans la direction de l’anode et s’absorbaient dans la zone de l’exotoxine ou dans sonvoisinage.
Enprocédant
de la sorte, àpartir
de 50 ml deliquide
de culture de chacune dessouches,
on a obtenu 3 ml d’exotoxine concentrée(voir
liste des souches testées au tableau1).
Les abeilles mises en
expérience provenaient
du rucher de l’Institut de recherchesapicoles
de Dol et
appartenaient
à la race carniolienne(Apis mellifera
carnicaPollm.).
Elles étaientconservées à l’étuve dans les mêmes conditions
qu’au
cours des essais antérieurs(H ARAGSIM
et
V AN g OVA , 1968).
Les toxines des différentes souches de Bacillus
thuringiensis
Berl. étaient administrées auxabeilles adultes par
injection
ou par voie buccale. Avantl’injection
on a anesthésié sur de laglace sèche,
les abeillesâgées
de 4 à 6jours.
On ainjecté
dans les musclesthoraciques
dechaque
abeille
0,005
ml soit d’exotoxinestérile,
soit de toxinetechnique comprise
dans lapartie
sur- nageante du milieu de culture. Les abeilles témoins ont reçu uneinjection
d’un même volumed’eau, apyrogène,
stérile. On a ensuiteplacé
les abeilles dans les cagettes, les laissantpendant
10 à 20 minutes à l’air
frais,
pour permettre le réveil. Plustard,
elles ont ététransportées
dansl’étuve et nourries de
sirop
à 50%
et depelotes
fraîches depollen
en rayon. Lesquelques
abeillesdont le réveil
après l’injection
tardait trop ouqui présentaient
dessymptômes
deparalysie
étaient éliminées.
Pour
l’application
par voie buccale desexotoxines,
onménageait
aux abeilles les mêmes conditions et on contrôlaitquotidiennement
la mortalité. On alimentait les nourrisseurs de nourriturefraîche,
à savoir desirop
additionné d’exotoxine à des concentrations1/1, 1/3, 1/6, 1/9,
et1/18,
ou bien d’exotoxinetechnique
initiale nonconcentrée,
contenant environ20 gg de matière active par ml.
Au cours des essais on a utilisé deux groupes
d’abeilles,
à savoir des abeillesjeunes,
dontl’éclosion avait eu lieu au mois de
juin (abeilles
ditesd’été)
et des abeillesjeunes
dont l’éclosion avait eu lieu au mois d’août(abeilles
ditesd’automne)
que l’on considère engénéral
comme desabeilles à
longue
durée de vie etplus
résistantes que les abeilles d’été. Par voie buccale on n’u- tilisait que des abeilles d’automne.RÉSULTATS
Il
ressortdes résultats obtenus, résumés de façon synoptique
auxtableaux 2, 3, 4,
et5 que les exotoxines des souches examinées appartenant
augroupe de Bacillus thuringiensis Berl.,
sonttoxiques pour l’abeille à des degrés différents.
Les abeilles d’expérience de la génération estivale (jeunes abeilles de juin)
sontmortes
pour la plupart dès les quatre premiers jours à la suite de l’injection
des exotoxines dans les muscles thoraciques, à la dose de 0,005 ml. Seules
quelques abeilles
ontvécu plus de quatre jours,
et uneseule survivait
encorele neuvième jour.
Les abeilles issues de la génération d’automne manifestent
uneplus grande
résistance
auxtoxines de B. thuringiensis,
commel’ont montré déjà les pre- miers essais, où l’on utilisait le matériel cristaux-spores. Elles
sontégalement plus résistantes
auxexotoxines. En effet, après l’injection des exotoxines elles vivaient
enmoyenne plus longtemps que les abeilles de la génération d’été,
certaines d’entre elles demeurant
encore envie le 12 e jour après l’application.
Chez les abeilles d’automne la mortalité élevée n’était jamais atteinte dès les
premiers jours de l’essai,
commec’était le
caspour la génération d’été.
Les exotoxines des différentes souches de Bacillus thuringiensis
exercentleurs effets
surles abeilles d’une façon
assezdifférente. Chez les abeilles d’été
l’exotoxine de la souche caxaubon
montrel’effet le plus toxique; après
sonapplication les abeilles
ontpéri
enmoyenne
aubout de 1,7 jours. Ensuite
venaient la souche thuringiensis : 1,9 jour,
etla souche anduxe : 2,0 jours. La longévité moyenne la plus grande s’est trouvée chez les abeilles ayant
reçuune
injection de l’exotoxine de la souche galleriae : 4,0 jours, de la souche
dendrolimus : 3,8 jours
etde la souche plebeja : 3,4 jours.
Sur la génération des abeilles d’automne l’exotoxine de la souche thurin-
giensis exerçait l’effet le plus toxique, la longévité moyenne après
sonappli-
cation étant de 1,8 jour; venaient ensuite la souche
sotto :2,6 jours, la souche
cazaubon : 2,9 jours
etla souche gelechiae : 2,9 jours.
Vu la consommation importante des aliments
au coursdes essais effectués
en
cagettes
surles abeilles,
on nedisposait pas d’assez d’exotoxine pure
concentrée, et, pour
cetteraison
ondistribuait par voie buccale l’exotoxine
technique du liquide fermenté qui contenait environ 20 y g jml de matière
toxique active. Après les essais effectués per
os etpour pouvoir comparer
correctement
l’effet de l’exotoxine technique,
on aappliqué l’exotoxine tech-
nique par injection à quatre séries d’abeilles (172 individus). Leur longévité
moyenne à la suite de
cetteapplication était quelque peu plus élevée que celle obtenue
enappliquant la matière concentrée. Elle s’élevait à 3,7 jours, égalant
presque, quant à
soneffet, celui de la toxine de la souche dendrolimus.
Les abeilles auxquelles
on aappliqué per
osl’exotoxine technique dans
le sirop à 50 %, à la concentration 1 /1, vivaient après l’application
enmoyenne
5,1 jours; à la concentration 1 !3 jours : 6,5 jours à la concentration 1 f6 : 7,3 jours; à la concentration 1 !9 : 9,4 jours
età la concentration 1 /18 : 8,7 jours.
La consommation moyenne de la nourriture
parabeille était plus élevée lors- qu’on distribuait
unsirop plus concentré.
Les abeilles
mortespar suite des effets toxiques des exotoxines des variétés de Bacillus thuringiensis
neprésentaient pas de symptômes extérieurs spéci- fiques d’infection. Le noircissement de l’armature chitineuse était
mat etpeu
marqué. Les abeilles
neperdaient pas leurs poils
surla partie dorsale des segments de l’abdomen
et neprésentaient pas d’effilochage des bords
mem-braneux des ailes. Les abeilles épuisées s’attroupaient
aufond des cagettes, tremblaient, aspiraient avidement l’eau
oule sirop dilué,
et semontraient très
apathiques. Dans l’hémolymphe,
nousn’avons observé la présence d’aucun
microbe
etpar conséquent il
nes’agissait pas de septicémie.
L’hypothèse selon laquelle Bacillus thuringiensis pourrait être
undes
agents de la maladie des abeilles dites
«mal noir » n’a pas été confirmée
au coursdes essais. Les exotoxines des différentes souches de Bacillus thuringiensis
sont
cependant toxiques pour les abeilles.
Comparativement
auxabeilles, les guêpes
se montrentplus résistantes à
l’effet de l’exotoxine technique administrée par voie buccale. A la suite de
l’introduction de l’exotoxine dans la nourriture, les guêpes vivaient
enmoyenne de 9,3 à 10,6 jours, soit comparativement deux fois plus longtemps que les abeilles. De plus il faut
noterque la consommation moyenne de nourriture par les guêpes était beaucoup plus élevée que celle des abeilles. L’exotoxine injectée
dans le thorax des guêpes agissait
aucontraire d’une façon très intense de
sorte
qu’après la
narcose toutesles guêpes
sontrestées totalement paralysées,
succombant dans les deux premiers jours.
DISCUSSION
Du point de
vuechimique, l’exotoxine
estdéfinie
commeanalogue d’un
nucléotide comprenant l’adénine, le ribose, le glucose, l’acide allarique
etle
groupe phosphatique (S EBESTA , Hoasxn, VnrTxova, 1969). En étudiant le mécanisme de l’effet de l’exotoxine
surdes animaux d’expérience,
on amontré
à la différence des affirmations antérieures, que c’est
unesubstance toxique
non
seulement pour les insectes, mais aussi pour les mammifères (souris).
Au
coursdes essais
surles abeilles
nous avonsconstaté que l’exotoxine
appliquée
auxabeilles par injection dans les muscles thoraciques à la dose de
0,1 yg
estbeaucoup plus efficace que 2,0 !.g d’exotoxine administrée
auxabeilles per
os.Les abeilles auxquelles
on aadministré l’exotoxine technique par
injection dans les muscles vivaient
enmoyenne 3,7 jours
etles abeilles qui
ontabsorbé l’exotoxine technique dans la
nourriture vivaient enmoyenne 5,1 jours,
bien que la dose moyenne d’exotoxine par abeille fût considérablement plus
forte. Dans les conditions d’absorption de l’exotoxine par voie buccale il
seproduit apparemment
unedéphosphorylation enzymatique
etde
cefait aussi
une
réduction de la toxicité de l’exotoxine.
Au
coursdes essais effectués
surles guêpes de l’espèce Paravespula vulga-
ris, les différences étaient
encoreplus
nettes.Nous
avonsréalisé à titre d’orientation, la déphosphorylation de l’exo-
toxine in vitro,
aumoyen des phosphomono-estérases obtenues à partir du tube
digestif des abeilles
etdes guêpes. A la suite de la dégradation obtenue
avecla phosphatase alcaline, la toxicité de l’exotoxine déphosphorylée
aété réduite chez les abeilles à 40 %
etchez les guêpes à 20 % de la valeur initiale. En pré-
sence
de la phosphatase acide. par contre, l’exotoxine n’a subi
aucunedéphos- phorylation ni chez les abeilles ni chez les guêpes
etconservait
satoxicité initiale.
L’aptitude relativement faible de l’exotoxine à la dégradation par les
phosphomono-estérases qui prédominent dans le tube digestif des abeilles
etdes guêpes justifie
commentl’exotoxine
conserve sespropriétés
enpassant par le tube digestif
et exerce sonaction toxique lorsqu’elle
estadministrée par la voie buccale.
Les guêpes
ontabsorbé
au coursdes essais
unequantité plus grande de nourriture,
etpar conséquent aussi
unvolume plus grand d’exotoxine que les abeilles, mais vivaient
enmoyenne plus longtemps qu’elles. Nous estimons que l’e!cacité des exotoxines dans le tube digestif des guêpes
aété réduite
sousl’action de la phosphotase alcaline. En administrant l’exotoxine par injection (comme il
nes’agit que d’une seule série
nous nel’indiquons pas
auxtableaux
comme
résultat),
on a vupérir
toutesles guêpes
aubout de 36 heures
auplus
tard. Ce qui
estcaractéristique dans
ce casc’est que les guêpes
sontrestées
étendues
surle fond de la cagette,
commeparalysées,
nemanifestant qu’une
activité minime.
Dans
notretravail antérieur (HA R AGSIM, YANKOVA, 1968)
nous noussommes
occupés de la toxicité du matériel sporulé de Bacillus thuringiensis
pour l’abeille
et soncouvain
etdans le présent travail
nousconsidérons celle des exotoxines. Dans les deux
travaux nous avonsaccordé
notreattention
aurapport éventuel
entreBacillus thuringiensis
etle
«mal noir » des abeilles que beaucoup
considèrent
comme unesepticémie. Cette manifestation survient
souventà la suite de la piqûre de parasites (TouMnrroF!, 1959
-Hos T O U rrsxY, 1963
etautres); elle
sedéveloppe dans les larves de beaucoup d’espèces d’insectes
et mêmeà la suite de piqûres dues
auxacariens (par exemple du genre Pyemotes) (W
EISER
, 1966). D’ailleurs
cetype d’infection
ne sedéveloppe pas toujours
dans l’insecte après
uneblessure, mais
souventaussi à partir de l’intestin.
W
EISER (1966) fait ressortir qu’en
casd’infection de l’insecte par Bacillus
thuringiensis, la septicémie
estinduite par la microflore intestinale banale dans l’intervalle
entrel’intoxication de l’hôte par la toxine
etle développement final
du microbe dans le corps de l’hôte.
Au
coursde
nosessais
etde
nosobservations
nousn’avons pas cependant remarqué de mortalité des abeilles due à la septicémie ni la manifestation des
symptômes spécifiques du
«mal noir ». Dans les frottis de l’hémolymphe
onn’a jamais détecté de microbes. La véritable
causede la
mortrapide des abeilles
et
des guêpes
enrelation
avecBacillus thuringiensis, doit être recherchée dans
l’intoxication provoquée par l’exotoxine. S’il arrive qu’on
trouve unesepticé-
mie provoquée par
cemicrobe, il
nes’agit alors que d’une infection associée
atypique.
De même, il faut remarquer qu’au
coursdes essais
nous avonsutilisé l’exotoxine à
uneconcentration élevée. Les préparations produites à l’échelle
industrielle à base de Bacillus thuringiensis
nepeuvent contenir que des résidus d’exotoxines. Pendant la production, il importe de veiller cependant
surla pureté de telles préparations.
Reçu
pourpublication
en novembre 1972.Eingegangen
im November 1972.ZUSAMMENFASSUNG
1. Die Verfasser haben ihre
Untersuchungen
über diepathogene
Wirksamkeit der Exo- toxinegewisser
Stämme von Bacillusthuringiensis
Berliner inbezug
auf dieImagines
derHonigbiene (Apis mellifica L.) fortgesetzt.
Die Exotoxine wurden in der Tschechoslowakischen Akademie der Wissenschaften nach der Methode vonS EBESTA ,
HORSKA und VANKOVA(1966
1969)
isoliert und reindargestellt.
Von elf Stämmen wurden die Exotoxine isoliert und getestet.
2. Die in die Thorax-Muskulatur
injizierten
Exotoxine der verschiedenen Stämme wirk- ten auf die Sommerbienen ihrerGiftigkeit
nach in abnehmenderFolge :
-
cazaubon,
mittlere Lebensdauer nachBehandlung
mit dem Exotoxin :1,7 Tage;
thuringiensis : 1,9 Tage;
anduxe :2,0 Tage; gelechiae : 2,1 Tage;
alesti :2,3 Tage; bombycis : 2,4 Tage;
entomocidus :2,6 Tage;
sotto2,9 Tage; plebeja : 3,4 Tage;
dendrolimus :3,8 Tage;
galleriae :
4Tage.
3. Die Herbstbienen erwiesen sich als
widerstandsfähiger
gegen die Exotoxine in dergleichen Weise,
wie es sich im Verlauf früherer Versuche mitsporuliertem
Materialgezeigt
hatte. Das Exotoxin wirkt nach seiner
Giftigkeit
in abnehmenderFolge :
-
thuringiensis,
mittlere Lebensdauer der Bienen nachApplikation
des Exotoxins :1,8 Tage;
sotto :2,6 Tage;
cazaubon :2,9 Tage; gelechiae : 2,9 Tage; galleriae: 6,0 Tage;
anduze :6,3 Tage;
alesti :7,1 Tage;
dendrolimus :7,4 Tage; bombycis : 7,6 Tage;
entomocidus : 7,8Tage;
ple6eja : 9,2 Tage.
4. Bei oraler
Anwendung
technischer Exotoxine in einer Konzentration von 1 : 1(50 % Zuckerwasser,
50%
technischeExotoxine) beträgt
die mittlere Lebensdauer der Bienen nach derApplikation 5,1 Tage;
in einer Konzentration von 1 : 3 =6,5 Tage;
von 1 : 9 =9,4 Tage;
von 1 : 18 =8,7 Tage.
Die
Bienen,
denen technische Exotoxineinjiziert wurden,
lebten im Durchschnitt3,7 Tage
nach derInjektion.
5.
Wespen,
denen Exotoxine in Zuckerwasser verabreichtwurden,
starben bei einer Konzentration von 1 : 3 nach9,7 Tagen;
von 1 : 6 nach9,9 Tagen;
von 1 : 9 nach10,6 Tagen
und von 1 : 18 nach
9,3 Tagen.
DieWespen
sind demnach den Exotoxinengegenüber
wider-standsfähiger
als die Bienen.6. Die
Hypothese,
nach der Bacillusthuringiensis
einer derKrankheitserreger
der sogen.Schwarzsucht der Biene sein
könnte,
wurde durch dieseUntersuchungen
nichtbestätigt.
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