Sur le plankton du lac des Chavonnes

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Sur le plankton du lac des Chavonnes

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Sur le plankton du lac des Chavonnes. Archives des sciences physiques et naturelles , 1897, vol. 4e période, t. 3, p. 67-70

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:137047

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ExTRAIT DES Archives des Sciences physiques et naturelles Quatrième période, t. III. - Janvier 1897.

M. Eug. PITARD.

Sur le Plankton du lac des Chavonnes.

Le lac des l":havonnes est situé clans le massif du Chamos- saire (Alpes vaudoises). Il est à l'allitude de 1696 mMres, sa superficie est (d'après le bureau lopographique fédéral) de 0,05 km²^;sa profondeur maximale de 28 mèlres. II a l'as- pect d'un lac de combe et il est alimenté par quelq11es ruisseaux qui descendent des pentes au pied desquelles il est situé.

J'y ai pêché plusieurs fois, en diverses années, mais quan- titativement, seulement le 7 août 1896 par un beau temps arrivant après une série de temps pluvieux. Température de l'eau 18° C.

En dehors d'Imhof¹qui a fourni à son égard des indica- tions très vagues, ce lac n'a, je crois, encore jamais été exploré. L'auteur dont nous venons de citer le nom ne men- tionne dans son travail que deux Rotateurs :

Asplanchna hel'Vetica,

Imhof et

Anourœa

longispina, Kil. et un Crus- tacé:

Diaptomus denticornis,

Wrz. A priori le lac des Cha- vonnes doit être assez riche en organismes inférieurs, et cela, parce que, depuis six ans environ le tenancier d'un petit chalet-restaurant situé au bord de l'eau y a introduit des alevins cte truites et que ceux-ci y ont admirablement pros- péré. Maintenant les grosses truites sont nombreuses dans le lac et cette année même les alevins étaient en quantité considérable dans les bas-fonds des rives.

Je n'ai pas la prétention d'apporter ici la connaissance

~xacte des organismes inférieurs qui peuplent ce lac; je ne l'ai pas étudié à ce point de vue et je crois que l'énumération de la faune d'un lac n'est guère possible, comme cela, en une

1 0.-E. Imhof, Organismes inférieurs des lacs de la vallée du Rhône. C. R. des travaux de Lausanne .. Archives, 1893.

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seule saison. Cependant j'ajouterai un certain nombre d'es- pèces à la liste fort incomplète d'hnhof.

Mes pêches ont été pratiquées à la surface et dans la profondeur. Malgré plusieurs essais je n'ai pas pu arriver au delà de 10 mètres de profondeur sans ramasser de la vase. Je ne pourrais donc m'occuper, au point de vue qualitatif que des récoltes faites jusqu'à cette dernière profondeur.

Ainsi que je l'ai indiqué ailleurs, les organismes ramassés par le filet sont conservés dans le formol dilué, à la dose de 2

o ;

0 , ils précipitent facilement et leur volume est alors me- suré dans des éprouvettes graduées en ¹/ 10 de cm³^•

Le graphique relatif au volume du Plankton recueilli, transformé en chiffres donne:

A

la surface: 2 (1/_{1 0}de cm³)

A 5 mètres 23 A 10 métres 4

A l'inverse de ce qui s'est présenté dans plusieurs lacs (Joux, Brenet, Tanney) c'est à 5 métres de profondeur que culmine la courbe quantitative. Il est vrai qu'à cette profondeur le Plankton esl formé en grande partie par des Crus- tacés.

Les organismes les plus souvent rencontrés et qui de ce fait constituent la masse du Plankton sont les suivants:

Surface: C'est un mélange d'un certain nombre d'espèces parmi lesquelles

Polyathra platyptera,

Ehrg, tient la tête, puis

Tabellaria fenestrata

Ktz; Après eux:

Anourœa cochlearis

, Gosse; des nauplius de Copépodes; quelques rares Crusta- cés:

Sida cristallina,

0.-F. Müller; e_t sous forme de débris :

Ceratium hirundinella,

0.-F. Müller;

Cyclops,

spec.;

No-

tholca longispina,

Kellicott; à 5 métres de profondeur, le fond du Plankton est constitué par des Crustacés: Sida

cris-

tallina,

0.-F . .Müller;

Daphnia hyalina,

Leyd;

Diaptomus gra-

cilis,

Sars; à ces Crustacés s'ajoutent des Rotateurs en grand nombre:

Polyathra platyptera,

Ellrg;

Asplanchna helvetica,

Imhof;

Notholca longispina,

Kellicott; el en quantité moin- dre:

Tabellaria fenestrata,

des nauplius de Copépodes el de Cladocères (~)en différents états de développement:

Cerii-

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3 tium

hiruudinellu,

0.-F. Müller; Merismopedia elegans, Br.

A dix mètres de profondeur le Planklon

a la

même com- position que ci-dessus. Les organismes sont en moins grande

.

quantité, voila tout.

Il

est assez cmieux de constater que c'est

à 5

mètres de profondeur que se tenaient, en un espèce de banc, les formes

·

constitutives du Planlüon. Mes pêches ayant été pratiquées vers une heure après midi, c'est-à-dire en pleine lumière,

il

Bn résulte que

les

organismes n'étaient pas descendus dans les plus grandes profondeurs du

lac.

Or, à

5

mètres

la

lumière pénétrait facilement l'eau n'étant pas troublée. Je crois qu'il

y

a dans ces constatations de présencè en diffé- rentes profondeurs des choses importantes à noter ari point.

de vue de

la

biologie générale des organismes inférieurs clans

les

lacs.

Voici,

une liste provisoire des organismes pélagiques ren-

<:ontrés clans le lac des Chavonnes.

PROTOZOAIRES:

Dinobryon ser/1.tlaria, Ehrg; Peridinium labulatnm, Ehrg; Ceratiurn hirnndinella, 0.-F. Müller; Cera- tium reticulatum, lmhof'.

ROTATEURS:

Anonrœa cochlearis, Gosse; Anourœa longis- pina, Kellicot; Anourœa aculeata

.

. Ehrg; Asplanchna helvetica, Irnhof; Polyartha platyptera, Ehrg; Notholca

longispina,

Kel- licott; Thriarthra, nov. spec.

~

CRUSTACÉS:

Sida cristallina, 0.-F. Müller; Daphnia hyalina Leycl; Cyclops,

spec.;

Diaptomus gracilis,

Sars.

' Si cette espèce doit être admise. Les espèces indiquées ci-dessus sont cle plus en plus considérées comme des végétaux (Phreo- phycées).

Genève. - lmpr. REY & MALAVALLON, 18, Pélisserie