Florida State
Library
/=, S-l-
L'IMMIGRATION
EN
FLORIDE
APPEL
AUX COMMISSAIRES DE COMTÉ, AUX COMPAGNIES, AUX PROPRIÉTAIRES FONCIERS ET AUX
CITOYENS DE LA FLORIDE.
PAR
F. IRSCH,
AGENT OENERA.L DE L'IMMIORATION EN FLORIDE
F»OUR I^ES ÉTATS-UNIS ET L'ETJRORE.
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NEW YORK
IMPRIMERIE LOUIS WEIS^&
G.O.-N<^- TT^ F'ultoi-i
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APPEL
AUX COMMISSAIRES DE COMTÉ, AUX COMPAGNIES, AUX PROPRIÉTAIRES FONCIERS ET AUX
CITOYENS DE LA FLORIDE.
PAR
F. IRSCH,
AQENT oÉnÉrAL DE L'IMMIORAXION EN KLORIDE
POUR LES ÉTATS-UNIS ET L'EUROF»E.
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NEW YORK
IMPRIMERIE LOUIS WEIS-S& CO,
No.
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L'IMMIGRATION
EN
FLORIDE
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AUX COMMISSAIRES DE COMTÉ, AUX COMPA(>MES, AUX PROPRIÉTAIRES FONCIERS ET AUX
CITOYENS DE LA FLORIDE.
PAR
Fr^lRSCH,
r^"-AOENT gÉnÉjSAU DE
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F»C^UR LES ÉTATS-UNIS ET L'EUROl^E.
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NEW YORK
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No.
Ti6 Eultoti StreetFLCRIDA STATE LIBRARY
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Aux Cotnmissaires de Comte, aux Compagnies, aux Pro-
priétaires fo7iciers, etaux Citoyens de
la Floride.La Législature de
laFloride vient d'abroger
la loiqui
visel'établissement du Bureau d'immigration, abolissant en
même temps
lataxe
spécialeprélevée
sur lepeuple pour
assurer
ledéveloppement de l'immigration en Floride
;par
suite, les
diverses branches du pouvoir exécutif de
l'Étatne
se
trouvent plus en mesure de
fournir l'aidepécuniaire
né- cessaire à cedéveloppement
et, àmoins que
l'irlitiative pri-vée ne
s'enmêle,
cettequestion, d'un
intérêtcapkal pour
lapopulation,
lescompagnies
et l'Etat,va
resteren souffrance durant deux
ans,jusqu'à
cequ'une nouvelle Législature
comprenne
la nécessitéde voter
les créditsconvenables. En
attendant, son Excellence
legouverneur Fleming
et l'hono- rablecommissaire de
l'agricultureWombwell, ayant
àcœur
la
prospérité de
l'Etat,ont tenu
conseil etcherché
àsauve- garder, sous l'empire des conditions
existantes, les intérêtsmajeurs de
la Floride.Après en avoir mûrement
délibéré,il leur a
paru
qu'iln'y
avaitqu'un
seulmoyen pratique
d'attirer les
immigrants dans
lepays
:donner
l'appuimoral des autorités
à l'initiative privée.Dans
ce but, lesoussigné, qui
aconsacré son temps
et ses soins à l'étudedes
pro-blèmes de
la colonisation, a étédésigné comme agent géné-
ral
de l'immigration en Floride
(sanstraitement
niindem-
nité),
par l'honorable commissaire de
l'agriculture, lequel,aux termes de
la constitution, restechargé de tout
cequi a
trait à
l'immigration dans
l'Etat.Cette nomination
a étéapprouvée par son Excellence
legouverneur pour
les raisonsexposées dans
lacorrespondance
officielleci-annexée, sur
laquelleon appelle respectueusement
l'attentiondu
lecteur,comme
aussi sur lesméthodes proposées pour atteindre
lebut
désiré.C'est
un
faitreconnu que toute
richesseprovient du
solmis en valeur par
le travail et legénie de l'homme.
i
i\
4
—
Il faudrait
des
sièclespour peupler
laFloride par
l'ac-croissement naturel de
sapopulation aujourd'hui
très clair-semée
; le seulmoyen de développer d'une façon raisonnable
et
rapide
lesvastes ressources du pays
estdonc de
favoriserl'immigration des
classes laborieuses.Les
classes industrielles et agricolesde l'Europe
etde quelques-uns des centres
lesplus populeux des États-Unis sont surmenées de
travail,mal payées,
et lesconditions géné-
rales
de
la viesont pour
elles très pénibles.Or,
laFloride
ade vastes emplacements,, un climat splendide
etdes
richessesen réserve pour tous ceux qui voudront venir
s'y établir. Ilspourront y développer
ses ressources,construire des chemins de
fer,des
routes,des
usines, canaliser ses rivières,creuser des
ports,exploiter
sesmines,
cultiverson
sol, bref, s'enri- chireux-mêmes
et enrichir leurs voisins.Il faut choisir
avec
soin lesimmigrants parmi
les classesindustrieuses
etmorales quoique pauvres,
lesgrouper
d'à.près
leur nationalité et, si possible,d'après
lamême
religion afinde
leurdonner
lesmêmes
facilitésde
la vieque dans
leur
pays
d'origine, leurbâtissant des
églises,des
écoles, etc.,pour
lacommodité des femmes
etdes enfants; on sup- primera
ainsi lemal du pays qui
est sicommun parmi
lesimmigrants
etqui cause
sifréquemment l'abandon de
lanouvelle
patriepar
lesnouveaux
colons. 'La
Colonization,Mining & Co7mnercial Company of Florida {Limited)
estcomposée de: MM P^ermin Hernandez
Igle- sias,philanthrope
ethomme d'État espagnol bien connu;
legénéral O. O. Howard, de l'armée des États-Unis;
legéné-
ral
Franz
Sigel ;H. E.
Ellis ; etd'autres personnes dont
lesnoms
et lesantécédents commandent
la confiance, tantaux États-Unis qu'à
l'étranger.Cette
société,qui
ainauguré un système de colonisation
décrit icimême,
asupporté de grandes dépenses pour
le travailpréliminaire nécessaire d'exploration
et elle a fait visiter laFloride
àdes délégués
influentsde
l'étrangerpour
leurpermettre d'apprécier
la ri-chesse, la fertilité, la salubrité
des
terrainsdestinés par
lacompagnie aux colonies d'immigrants. Afin d'obtenir
lesmeilleurs
résultats leplus
tôt possible, ilimporte
d'établirun
lien solideentre
laCompagnie
ettoutes autres personnes
—
5—
intéressées
dans
laquestion de l'immigration qui veulent donner des
terresou de
l'argentpour
l'installationde
colo-nies
laborieuses devant
servirau
profitgénéral
; laCom-
pagnie
secharge des premiers
fraisde voyage
etde
trans-port des
immigrani-s.L'installation
de
cescolonies d'immigrants dépend-en grande
partiedes
offresque peuvent
faire lescomtés,
lesSociétés ou
les propriétaires fonciersdésireux de
s'assurer lacoopération de
laCompagnie avec
laquelleon
est priéde
semettre en
relationspar voie de correspondance.
La Compagnie d'immigration
sechargera
d'affréterdes
navires,aux États-Unis
et à l'étranger,pour l'impoitaiion des produits étrangers
etl'exportation des produits de
laFloride
; elle sechargera, en
outre,de
l'achat etde
lavente de cargaisons de phosphates
etde bois de construction, des avances de fonds
sur cescargaisons, de
l'achat etde
lavente des mines
etdes
terresminérales
; enfin, elle favorisera ledéveloppement des compagnies
localesou étrangères ayant pour but de
faire valoir lesressources
spécialesde
laFloride
et elle leur
fournira des capitaux.
Tout en étant vice-président
etdirecteur-général des
tra-vaux de
laCompagnie,
l'agentgénéral d'immigration
a lafaculté d'agir
au nom de
lapopulation de
laFloride
etde
faciliter,
de
ses conseils etd'une manière
effective, les colo- nisationsindividuelles
et collectives,pour
lecompte des
particuliers
ou des compagnies qui veulent coloniser
leursterres à leurs frais et
selon
leursméthodes propres;
il est àmême de procurer aux entrepreneurs honorables de
laFlo-
ride,
qui peuvent
le désirer,des ouvriers de
raceblanche, des
fermiers,manœuvres
etdomestiques, des
familles etautres employés convenables,
et celagrâce au bureau de New York
et
par l'intermédiaire des commissaires d'émigration
etdes bureaux de placement qui
setrouvent en
cette ville.Des bureaux de l'agence générale d'immigration
etde
laCompagnie ont
été établis, l'un, àNew York,
à l'anglede
Hanover Square
etde Peari
street : ce sera lebureau
prin-cipal ;
un autre
àJacksonville,
Floride,dans
le "Bostwick Block"
à l'anglede Bay
etde Main
streets; etun troisième
à
Talahassee, au Capitole. Le bureau de Tallahassee
estsous
la direction
de Charles A. Choate,
Esq.,que son expérience
consommée
et sa situationdans
l'ancienbureau d'immiera-
tion
rendent d'un précieux secours pour
lesuccès de
l'entre- prise. Ildevra concourir avec
lecommissaire de
l'agricul-ture
àassurer
lamarche de
l'affaireentre
lesfonctionnaires de
l'Etat,l'agence générale
et laCompagnie. Des agences succursales seront créées dans
lesprincipaux centres de l'Europe
etdes États-Unis, partout où
il paraîtra utilede
s'assurer
de bons éléments d'immi^iration.
Au bureau de
l'agentgénéral d'immigration,
àJackson-
ville, a été installée la collection
des produits
particuliersde
la
Floride,
telsque
tabacs, fruits,minéraux,
bois, etc.,qui
setrouvait précédemment exposée dans l'annexe du bureau d'immigration de
l'Etat ;on augmentera
cette collectionaussi
promptement que
possible, ceprocédé d'exposition étant
lemeilleur moyen d'appeler
l'attentionsur
la richessedes ressources de
laFloride
et d'attirer,par
suite, lesimmi-
grants.
Une exposition analogue
sera installéeau bureau de
New York. A
cet effet, l'agentgénéral
inviteinstamment
les
bons citoyens désireux de contribuer
à cetteœuvre
pa- triotique àenvoyer
lesspécimens des produits naturels ou manufacturés propres
à figurerdans
ces sortesd'expositions.
Les envois seront
classés etexposés méthodiquement, avec des étiquettes indiquant bien visiblement
lenom
et l'adressedes donateurs.
Il est inutile
de s'étendre plus longuement sur
l'accroisse-ment de valeur que prendront
les localités favoriséespar l'immigration. Quant
à l'introductionde l'élément étranger par
la colonisation, iln'y
apas
lieupour
leshabitants du pays d'avoir
àredouter de
voir seperpétuer
sur leur terri- toire leslangues ou
léscoutumes de
l'étranfrer: l'histoiredes Etats-Unis
etde tous
lespays anglo-saxons démontre que
l'immigration étrangère
s'assimilerapidement
àl'élément
local etque, tout en enrichissant
leurs voisins eten
s'enri-chissant eux-mêmes,
lescolons deviennent,
à bref délai,des citoyens loyaux
et patriotesde
l'État sur lequel ilsont
jeté leurdévolu.
Voici maintenant
letexte de
lacorrespondance
officielle—
7—
dont
il est parléplus haut
etdont l'importance s'explique d'elle-même
: ,^
A Son
Excellence Francis P. Fleming,Gouverneur
de la Floride.Monsieur,
Encouragé
par les réflexionsque vous
avez faites au sujet de l'im-migration,
dans un remarquable message de
date toute récente, et par lamanière dont
le président et les fonctionnairesdu bureau
d'immigration ont traité cette questiondans
leurs rapports annuels à la Législature, le soussigné désirevous
exposer les causespour
lesquelles, selon lui, le
nombre
desimmigrants
en cebeau
pays s'esttrouvé si restreint, et
vous
direcomment on
pourrait remédier à cetétat
de
choses,dans
l'intérêt tout à la fois et de la Floride et des populations pauvres mais industrieuses et honnêtes des autres Etatsou de
l'étranger, qui pourraient se créer iciun
intérieur confortable, se bâtir des fermesde bon
rapport, et cela^moyennant une
faibleassistance des autorités et des citoyens
de
l'État.Je
veux
faire connaître tout d'abord les principales raisonspour
lesquelles si
peu
d'immigrants et de colons étrangersou
nationauxse sont dirigés en Floride alors qu'un vaste empire de l'Ouest s'est trouvé créé
dans un temps comparativement
court.De
ces causes, je tâcherai d'arriver à indiquer par quelremède,
propre et efficace,la colonisation
de
la Floride pourrait être accomplie d'une façon excellente et productive, enun temps comparativement
court, sans grands fraisde
la partde
l'Etat.1°
Les
Étatsdu
Sud, lorsque l'esclavage existait, n'off"raientaucun encouragement
à cesimmigrants ou
à ces colons obligéspour
vivrede
se livrer àun
travailmanuel,
par cettebonne
raisonque
leur travail ne pouvaitavantageusement
lutter contre le travail desesclaves.
2°
La
colonisationdu
pays était clairsemée, lescommunications
difficiles et coûteuses, ce qui détournait les
personnes
industrieuses n'ayantque de
faibles ressourcesde
venir tenter la fortunedans
leSud
ensoleillé.3^
Après
la guerre et durant la périodetourmentée
de recons-titution sociale, au milieu d'une contrée et d'une population
appau-
vries, le pionnier le plus
aventureux du Nord ou
de l'étrangerne
pou-vait se procurer
de
quoi vivre ; la vie et la propriété y étant plusou
moins
en danger, le capital, qui auraitpu
être utilisé, a prisune
—
8—
autre route, laissant ainsi paralysées les grandes ressources naturelles
que
possède le Sud.4j Les
préjugés, datant d'un demi-siècl'e, qu'ils fussent nationauxou
étrangers, ne pouvaient disparaître en quelques années, aprèsune
guerre civile si sanglante, et la question d'un courant sympathi- que, si essentielle à la civilisation, s'est trouvée êtreun
nouvel obstacle à la colonisation.Durant
l'agitation qui a précédé la dernière guerre, depuis lors et jusqu'en ces derniers temps, c'est précisément le contrairede
cesconsidérations décourageantes (obstacle à la colonisation
du Sud)
. qui a prévaludans
les Étatsdu nord de
l'Union et par suite l'immi- gration s'est dirigée vers ces États ; il en coûtaitmoins
d'argentpour
y aller; invariablement l'immigrant trouvait
un emploi
avecun
' salaire supérieur à celui qu'il était
accoutumé
à recevoirdans
son pays d'origine; la
grande
expansion prise par l'Ouest,non
encore exploité, promettait,non
seulementun
travail lucratif, maisde ma-
gnifiques perspectives
aux
natures ambitieuses et industrieusesde
tous les paysavec
le stimulant d'une prochaine et rapide fortune.Lorsque
le courantde
l'immigrationdans
l'Ouest se fut nette-ment
accentué, les États libres et leurs capitalistes accélérèrent lemouvement
avec plusou moins de
soin, grâceaux bureaux
d'immi- gration qui protégeaient l'étranger à son arrivée, lui fournissaientimmédiatement du
travail, et lesmoyens de communication
se déve- loppèrentpromptement,
facilitant tout à la fois le transport et lecommerce.
Vinrent alors les convulsions politiques et les guerresde
l'Europeamenant dans
nos portsune
classenombreuse
et excep- tionnellementremarquable
d'immigrants qui, par la supérioritéde
leur intelligence et
de
leur caractère, constituèrentun noyau
solide au milieude
leurs compatriotesmoins
favorisés, isolésauparavant
;
et c'est alors qu'ils créèrent ces fortes associations
où
lenouveau-
•venu
était accueillidans
salangue
maternelle, au milieu des cou-tumes de
son pays, sans préjugés sociaux nigouvernementaux, avec
les
commodités
de l'existence auxquellesl'homme ou
bien lafemme
étaient
accoutumés
sur la terre natale, etoù
l'immigrant trouvaitune
existence matérielle meilleureque
celle qu'il pouvait espérerde
rencontreren sa qualité d'étranger,même au
milieu des famillesamé-
ricaines les plus hospitalières, ignorant qu'il était des
coutumes
etdu
langage américain,
que
l'onne
peut connaître et apprécier qu'après plusieursannées de
séjour.Alors, enfin, ce furent les récits enthousiastes
du
père,de
la mère,^
de
la sœur,du
frèreou de
l'amiannonçant
enEurope combien
su-)
-9-
périeure était leur condition en
Amérique
; bien souvent à ces lettres étaient jointes les épargnesde ceux
qui prospéraient, épargnes quiamenèrent aux
États-Unis denouveaux
immigrants, lesquels natu- rellement allaient rejoindre leurs parents, sans souci des invitations et des appels qui leur étaient faits par notreSud
ensoleillé^avec
ses vastesemplacements,
son sol fertile, sondoux
climat.Les
liensdu sang
étaient plus forts et le courant d'impiigration vers l'Ouest re-commençait comme
auparavant, jusqu'au jouroù
les Etatsdu Pan-
que,
de
l'Ouest,du
Centre etde
l'Est parvinrent àune
périodede développement
sans précédentdans
l'histoiredu monde.
Mais
tandisque
l'immigration suit encore lesmêmes
voies, par laseule force des choses,
vous
avez compris etdémontré que
les causes qui avaient produit cet affluxde
population flans les Étatsdu Nord
ont
pour
ainsi dire cessé d'exister. L'agglomération des capitaux et l'ardeurde
laconcurrence dans
les centres sirapidement
développésdu commerce
ontrendu
plus âpre la luttepour
l'existence ; leschances de
succès par les seules ressourcesde
l'industrie et de l'in-telligence s'amoindrissent
de
jour en jour ; les dépenses,ou
plutôtles exigences
de
la viemoderne
sont plus grandes ; la population quitte enmasse
lescampagnes pour
aller vivre dans les grandesvilles d'une vie plus
ou moins
artificielle, etque ceux
qui ont con- servé lesbons
instinctsde
la nature voudraient pouvoiréchanger
contre la vie libre etindépendante du
fermier.Malheureusement
ilsignorent les travaux des
champs ou
peut-être redoutent-ils les diffi-cultés et la
monotonie de
ces travaux tels qu'ils existent chez les fermiersdu Nord
; cela se produitquand
ils ont lesmoyens
de de- venir fermiers ; s'ils sont sans ressources, c'estun nouvel
obstacle à surmonter. Or, lemoyen de
faire deséconomies pour
acheter e^diriger
une
ferme, si petite soit-elle, estrendu
presque impossible par le travailmonotone de
l'usine, par l'atmosphère viciée des logisà
bon marché
et les distractions artificiellesque
l'on est obligé de s'accorder parmanière de compensation
; tous lesmaux
endurésdans
la luttepour
l'existenceconsument
trop de leurmaigre
salaire à lamajeure
partie des ouvrierspour
qu'ils puissent s'affranchirde
leur condition et devenir
de bons
fermiers et deshommes
libres.Ceci s'applique, il est vrai, bien plus
aux
ouvriers européens qu'àceux de
notre pays. D'autre part, les classes agricolesde
l'Europe souffrent autantque
les classes industrielles.Le
bétail, le porc, le blé les fruits de l'Amérique, etc., tous ces produits d'un sol vierge obtenus àmoins de
frais par le travail des machines, ont détruit lemarché
des fermiers européens et ceux-ci se sont appauvris ; leurs terres ontV
10
donc diminué
de valeur ; ils ontdû
leshypothéquer
sur des estima- tions exagérées,dans
l'espoir d'une amélioration future qui ne se pro- duit pas et, dès lors, ils se trouvent réduits à chercher d'autres terrespour
pouvoir vivre.C'est
donc
icique
se trouvepour
la Florideune
excellente occa- sionde
s'assurerde bons
éléments d'immigration;aucun
Étatne
saurait offrir
de
plus grands avantagesau
fermier ni àquiconque
lutte, à l'heure présente,
simplement pour gagner
sa vie,dans
lescontrées
surabondamment
peupléesde
l'Europeou dans
les Étatsdu Nord. La
Floride est essentiellementun
État agricole ; son cli-mat, qui est égal sinon supérieur à celui
de
n'importe quelle autre contréedu
globe, est favorable à tous,aux
personnes faibles, jeunesou
âgées.On
peut y cultiver le solavec peu de
connaissances préa- lables etavec beaucoup moins de
travailque
partout ailleurs ; con-séquemment
le novice peut s'y livreraux
travaux de la ferme etgagner
son existence tout enapprenant
le métier.La
terre produit toutes les espècesde
fruits etde
n'importe quel climat ; les récoltes se fontdeux ou
trois fois l'an.Le
bois yabonde
et est d'un trèsbon marché, que
ce soitpour
la charpente,l'ameublement ou
le chauf- fage.La
viande, le poisson, leslégumes
et les fruits s'y trouvent en quantité à des prix minimes.Les
terres ne coûtent pas cher ; parsuite, la lutte
pour
l'existence est àpeu
près nulle et le bien-être, certainpour
la vieillesse, est meilleurque
n'importe où.Le
phos- phate qu'on trouve en trèsgrande
quantitédans
l'État peut être aisé-ment
converti en engrais àbon marché, pour
la fertilisationdu
solou
la venteau
dehors.Les
fruits, le tabac, les légumes, etc., sont très recherchés et ont desdébouchés
assurés dans les grandes villesou
le voisinage ;avec
les facilitésde
transport par mer, ilspeuvent
être exportés avec profit
dans
les ports étrangers.Par
contre, ilnous
faut bienadmettre que
la colonisationdu pays
est singulièrement clairsemée ; les
chemins
de fer et les routes sont d'une médiocrité regrettable etabsolument
insuffisantspour
les be- soins actuels ; le premier inconvénient nuit à l'échange des relations sociales, ce qui est particulièrement péniblepour
lesfemmes
et lesenfants ; le
second
rend le transport et la vente des produitscoûteux
et difticiles. L'accroissement
de
la population et de la production,comme
aussi lesrendements de
phosphate, permettrontde
remédierpromptement
à cet étatde
choses. Enfin,nombre de
titresde
ter- rains sontdouteux
etfréquemment
sujets àde
dispendieux et longs procès, l'exécution des loisdans
certaines partiespeu
habitées de laFloride est diftîcile, ce qui
donne
lieu àde
sérieuses contestations^*;
—
11—
auxquelles il faudra remédier par la législation et
une
meilleure exécution des lois.Afin
d'amener
en Floride debonne
catégories d'immigrants, laméthode
suivante permettraitprobablement
d'atteindre le butdans un temps
relativement court.Outre
la distribution des brochuresfaite par le
bureau
d'immigration, envue
derenseigner le futur colon sur les ressourcesde
la Floride, desmembres du bureau ou
d'autres personnesrecommandables
par leur caractère et leurjugement
de- vraient se rendredans
les divers milieuxd'Europe ou d'Amérique où
il y a,malgré
la misère, debons
éléments d'immigration ; là, ilsfourniraient les informations et les explications nécessaires sur les
j
ressources
de
la Floride, ils donneraientune
juste protectionaux
partants, les renseigneraient sur les
moyens
d'arriver à destination etles prémuniraient contre les complications
pouvant
surgirde
la va- leur des titresde
terrains.De
plus, desCompagnies
particulières,composées d'hommes
d'un caractère parfaitement honorable, mettant leur habileté et leurs capitaux au servicede
la colonisation etdu développement
des ressources de la Floride, recevraient l'appuimoral
et la sanction officiellede
l'État et, partoutoù
cela serait juste et possible, auraientun encouragement
sous forme dedona-
tion
de
terrainspour chaque
familleamenée
et installée pareux dans
l'État.Ces Compagnies
seraient tenuesde
bâtir des maisons,d'apporter leur aide pécuniaire
pendant un an ou deux
à la plupart des colons (car les frais devoyage
en Floride auraient absorbéune bonne
partiedu mince
capital desimmigrants)
et ce seul faitque
cesCompagnies
auraient introduitdans
l'État des colonsde bonne
foiserait déjà d'un
grand
profitpour
l'État et la population,quand
bienmême
certains colons se rendraient ailleurs aprèsun
court sé-jour ; particularité qui se produirait rarement,
du
reste, l'Etat offrant• tellement
de
ressourcesde
toutes sortesque
bienpeu
d'entreceux
qui seraientvenus
en Floridepour
s'y faireune
situation songeraient à l'abandonner.Mais
le principe qui doit prévaloir est celui qui consiste à faire•venir des
immigrants
appartenant à lamême
région, aumême
pays,à la
même
nation,que
cette entreprise soit faite par l'Étatou
parles
Compagnies
particulières sus-mentionnées.Dans
les conditions présentes, à l'étrangercomme
chez nous, les colons viennent inva- riablementde miheux
très peuplés, enEurope ou dans
d'autresÉtats,
où
lescommodités de
l'existence sontnombreuses
et facile-ment
obtenues,où
les églises, les écoles, l'assistance médicale, les lieuxde
distraction sont accessibles à tous, sans effort et àpeu de
—
12—
frais.
Le
colon qui viendra en Floride,comme
colon isolé, devra se passerde
ces avantages, quine
sont réalisablesque
lorstju'il vient encompagnie
de colons d'originecommune. Une
telle existence serait trop péniblepour
lesfemmes
et les enfants ; et si lafemme
consent réellement à venir en Floridepour
essayerde
se faire à cenouveau
genrede
vie, elle se fatiguera bien plus vitedu manque
de relations faciles avec des voisins,du manque
d'églisesou
d'écolespour
elle et ses enfantsque
des autres inconvénientsde
la colonie, et,neuf
foissur dix, la famille retournera
dans
le pays d'origineou
se dirigera versun
autre État parceque
lafemme ou
lamère
n'aura pas été satisfaite.Dès
lors, la colonisation par groupes de colonsde même
origine est,
dans
la situationéconomique
actuelle de la Floride, leseul plan possible permettant
de surmonter
cette difficulté ; car,de
cette façon, la
mère
et ses enfants retrouveront leursamis
et leurs voisins, leurs églises et leurs écoles,comme
au paysde
naissance, le toutcombiné
avec bien d'autres avantages naturelsdont
ils ne jouis- saient pas
dans
des contréesmoins
favorisées. Par suite, le père et le chefde
famille se trouveront naturellement plus satisfaits et plus heureux.Il existe encore bien d'autres avantages
pour
les groupesde
co- lons d'originecommune
; ilspeuvent amender
et drainer leurs terres à bien meilleurmarché,
mettre en vente leurs produits et les expor-ter par
mer avec
plusde
profitque
par l'initiative privée. Certes, lechoix
de
telsimmigrants
exigedu
jugement,une
certaine influence morale,une
surveillance continue etun
entretien suivi après qu'ils se sont établis et jusqu'à ce qu'ils se soient assimilé le langage, les habitudes et lesmœurs de
leurs voisins.Quant aux immigrants
isolés,bien
que
le choix puissene
pas en êtreaussi sévèreque
celuidu noyau
même de
la colonie, ilsne
seront d'aucundanger
et leshommes
aussi bien
que
lesfemmes
s'amélioreront bientôt par assimilation.En
d'autres termes,de même que dans
l'immigration vers l'Ouest l'élémentimmigrant
s'est vite trouvéfondu dans
l'élément local, lemême phénomène
se reproduira ici lorsque des groupes identiquesde
même
raceou de même
nationalité s'y seront établis avec succès.Et
le
développement
des ressourcesde
la Floride s'en suivra, meilleur et plus grand, parceque
les ressources et les conditionsde
la vie etdu
climat en Floride sont
de beaucoup
plus favorablesque
celles des autres Étatsde
l'Union.Les chemins de
fer, les manufactures et lecommerce
se multiplie- rontspontanément
parce qu'ils sont indispensables et avantageux,et cela sans qu'il soit désormais besoin
de
l'aide et de l'assistancede
l'État-Providence.—
13—
En
terminant, permettez-moide vous
remercierde
l'audience courtoiseque vous
avez accordéeaux
divers déléguésde
Suisse,d'Allemagne,
du New-Jersey
et àmoi-même
représentant les socié- tés désirant la colonisationconformément
au plan ci-dessus indiqué sous les auspicesde
lacompagnie que
j'ai l'honneur de représenter.Si votre Excellence souhaite avoir ultérieurement
un
entretienou de
nouvellescommunications
sur cette importante question, je serai heureux, à n'importe quelmoment,
d'obéirimmédiatement
à son invitation, et, avecun profond
respect jedemeure,
Votre
obéissant serviteur,Francis
Irsch.A
cette lettre, leGouverneur Fleming
arépondu comme
suit :
Au
capitaine Francis Irsch.Cher Monsieur,
J'ai lu avec
beaucoup
de plaisir et d'intérêt laremarquable com- munication que vous m'avez
adresséeau
sujetdu mode
de colonisa- tion en Floride ; j'apprécie pleinement tout ceque
vous avez dit à cetégard
et je l'approuve d'une façon générale.Je ressens
un grand
intérêtpour
tout ce qui vise le bien-être et la prospéritéde mon
État et j'ai la conviction qu'on ne sauraitmieux
en assurer ledéveloppement que
par l'introduction en Floride d'une classe d'immigrants morale, industrieuse etéconome
qui viendrait y développer nos vastes ressources, lesquelles, je n'hésite pas à l'affir- mer, sont plus variéesque
celles de n'importe quel autre Étatde
l'Union.Je regrette
que
la Législature aitabrogé
la loi concernant leBu-
reau d'immigrationde
l'État,bureau
qui,dans mon
opinion,accom-
plissait
un
biende beaucoup
supérieuraux
frais qu'il exigeait. Cette suppressionnous empêche
désormaisde donner
à l'immigration l'appui matérielque no^s
voudrions lui donner. Toutefois, autantqu'il est
en mon
pouvoîl^, jevous
donneraide
toutcœur
l'aide né- cessaire à l'accomplissementde
vos projets de colonisation.A
cettefin, il n'est pas hors
de
propos,pour
moi,de vous
.rappelerque
l'é- tranger qui résidedans
notre État a tous lesmêmes
droits, privilè-ges et protection ([ui sont accordés au citoyen américain, sauf ce-
—
14—
pendant
le droitde
vote ; encore celui-ci l'étranger peut-il l'acquérir,en
vertude
nos lois,même
avant la naturalisation,pourvu
qu'il fasse la déclaration légalede
son intentionde
devenir citoyen des États-Unis.Outre
ces droits légaux et d'autres, l'expériencenous
ayant apprisque
notre population est favorablement disposée à l'égard d'unebonne
classe d'immigrants étrangersou
américains, jene doute
pasque
toute espèced'encouragement
et d'assistance raisonnablene
leur soit accordée par nos concitoyens aussi bien
que
par les fonc- tionnairesde
l'État.Bien
que
jene
puisse l'affirmer en toute autorité,néanmoins,
d'a- près les assurancesque
j'ai reçuesde
gros propriétaires fonciersde
cet État, je
ne doute
pasnon
plusque
ceux-cine
soient disposés àdonner
des terresou
à lesvendre
à des prixpurement nominaux,
etne
soient disposés, en outre, à fournirun
appui substantiel àde bonnes
catégories d'immigrants jusqu'à ceque
ceux-ci puissent se suffire, et cela afin d'assurer la colonisation et l'amélioration de leurs terres.Avec mes
meilleurs souhaitspour
le succèscomplet de
votre en- treprise, en laquelle j'ai pleine confiance et quine
sauraitque
pro-fiter
au
bénéficemutuel de
l'État etde
l'immigrant,avec
les assu- rances dema sympathie
etmes encouragements.
Je
reste, très sincèrement votre,Francis
P.Fleming, Gouverneur.
DÉPARTEMENT DE l'AgRICULTURE, ÉtAT DE FlORIDE.
Bureau du Commissaire.
Tallahassee,
24 juin 1891.Captaine Francis Irsch, agent général de
V
immigrationdans V État
de Floridepour
les États-Unis etV
Europe.Chkr Monsieur,
J'ai l'honneur
de
vous informerque, pleinde
confiancedans
votre habileté, votre sagesse et votre honnêteté, jevous
ainommé
aujour- d'hui, avec l'approbationde Son
Excellence legouverneur de
l'État, agent général
de
l'immigration en Floride,pour
les États-Unis
et l'Europe,vous envoyant
ci-inclus votrecommission
offi- cielle.—
15—
La méthode
et le planque vous vous
proposez d'appliquerpour amener
en notre bel État des colons et des groupesd'immigrants—
méthode
et plan qui ont été si habilement exposésdans
votrecom- munication au
gouverneur,du
12 juin dernier— me
paraissent réu-nir les conditions requises,
de
sorte qu'il estabsolument
inutile devous
renseigner particulièrement sur vos devoirs à cet égard, sauf sur ce point,que vous
aurez à entrer encommunication
detemps
à autre avecmon département
sur les progrèsque vous
et vos agents pourrez avoir faits ; jevous
informe, en outre,que
vous avez pleins pouvoirspour
désigner les agents et sous-agents qui devront agir sous vos ordrespour
ledit objet. D'autre part,comme
il n'y aura pointde
crédits disponiblespour
attirer lesimmigrants
en Floride,vous
serez obligé de recourir à vos propres ressources et à cellesde
la Colonization,Mining and Commercial Company
of Florida {Limited)dont vous
êtes vice-président et directeur généralpour vous
aider pécuniairement à introduirede bons
colons en cet État,vous
confiantpour
l'avenir àune récompense de
la Législature et à l'appuide nombre de Compagnies
etde
propriétaires fonciers, qui sans nuldoute
serontheureux
de vous faire des donationsde
lotsde
terrainspour chaque
famillevenant
s'installer sur leurs terres res-. ])ectives et de fournir d'autres subsides.
^
Vous
et votreCompagnie
recevrez l'assistance et la protection• cordiale et efficace
du gouverneur
et de tous lesdépartements admi-
nistratifs de l'État
de
la Floride et celledu département
de l'Agri- culture en particulier,dans
votre tâche difficile.Vous pouvez
utiliser tout ce qui reste d'ouvrages auBureau de
l'immigration etdans mon
département,pour
lapropagande
à faireparmi
les futursimmigrants
; les cartes topographiques, les livres et cahiers contenant les tableaux des États-Unis,de
l'État, descom-
pagnies et des particuliers sur la répartition des terres et les plansdu
cadastre seront toujours à votre disposition et à celle de vos agents
pour
faciliter à vos clients l'achat et la location des terres. Enfin, lesmémoires
des diversdépartements de
l'État,ceux
desbureaux
des écoles et de la surveillance sanitaire,de
la Loi,du
contrôleur desbureaux
géologique et chimique, celuidu département
des travaux publics, etc., seront à votre disposition, et tous lesbureaux
officielsse feront
un
plaisir etun
devoir devous
fournir les derniers rensei-gnements
reçuspour vous
aider à procurer debonnes
colonies d'im- migrants à l'État; bref,chacun
s'efforcera cordialementde
coopérer à votreœuvre, de
protéger les dits colons durant leur transport, etde
faciliter leur installation.Les
terres de l'État qui seront choisies0.
/
—
16-
par
vous
à ce sujetvous
serontvendues
àvous
et à votrecom-
pagnie
aux
plus bas prix permis par la loi.Vous
êtes autorisé ànommer
des agents et des sous-agentspour vous
assisteraux
États-Unis et enEurope
et à leur déléguer vos droits et privilèges. Très sincèrement votre,L. B.
WoMBWELL,
commissairede
l'Agriculture.c 1
^
Tallahassee, Floride,
24 juin, 1891.A r
honorable L.B. Wombwell,
Commissaire der
Agriculture,État
de Floride, Tallahassee.Cher Monsieur,
Je viens
de
recevoir votrehonorée
lettre en datede
ce jour, ren- fermantma commission comme
agent généralde
l'immigration'dans
l'Etat
de
Floride,pour
les États-Unis et l'Europe.Permettez-moi
de vous
remercier, vous et son Excellence leGou-
verneur qui a
approuvé ma
nomination,pour
la confianceque
vousme
témoignez, et soyez assuréque
je consacrerai tousmes
effortsà favoriser l'introduction
dans
votre État d'unebonne
classe d'im-migrants, sous les auspices de notre
département
etde
la Coloniza- tion,Mining & Commercial Company
ofFlorida {Limited),composée d'hommes
éminents telsque MM. Don Fermin Hernandez
Iglesiasde Madrid;
le général O. O.Howard, de
l'armée des États-Unis'le général
Franz
Sigel;
H.
E. Ellis, etc..dont
lesnoms
et la co- opération doivent inspirer toute confiance aussi bienaux
futurs im- migrants qu'au peuplede
la Floride.Je suis
heureux
d'ajouterque
jeme
suis assuré les servicesde
l'éminentM.
Chas. A. Choate, ancienmembre de
votre bureaucomme
agent résidentde
l'immigration, avecbureau au
Capitole à Tallahassee, lequel, je l'espère et le crois, facilitera l'expédition desaffaires entre votre