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PLM : une démarche qui se simplifie

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Academic year: 2022

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DOSSIER

tion, le développement et la fabrication des produits manufacturés. Pour cela, elle s'appuie sur un environne- ment logiciel : CAO, maquette numérique, réalité virtuelle,

Des outils

PLM sur mesure...

Le PLM est avant tout une démarche organisationnelle visant à optimiser la concep-

PLM : une démarche qui se simplifie

Le marché du PLM est mature. Les outils se stabilisent, les utilisateurs sont convaincus et les intégrateurs ont gagné en expérience.

Le PLM se simplifie-t-il ? C'est la question que nous avons posée à plusieurs intégrateurs PLM présents sur le territoire français. La réponse est unanimement oui. Réaction logique de la part de professionnels dont l'activité est de vendre du service et du conseil autour du PLM. On ne peut leur demander de se tirer une balle dans le pied. Mais ils étayent cette affirmation d'arguments solides et souvent incontestables.

calcul, simulation numérique, et surtout gestion collabora- tive des données. Une dernière famille qui s'est vue attribuer progressivement l’appellation de « logiciels PLM », et qui constitue, il est vrai, l'épine dorsale d'une démarche de gestion du cycle de vie des produits. Et c'est ce type de solution qui posait le plus de difficultés jusqu'à maintenant aux entreprises qui s'aventu- raient dans la démarche PLM.

D'ailleurs, dans les premiers temps, celles-ci développaient elles-mêmes ces solutions.

« Des outils sur mesures certes, mais qui exigeaient beaucoup de développements spécifiques pour les faire correspondre aux deside- rata du client » détaille Sébas- tien Grau, Directeur Offres et Technologies de PCO Innova- tion. Et des logiciels difficiles à maintenir, rarement ergono- miques et peu ouverts sur les autres solutions ! C'est pour- quoi les projets PLM étaient souvent longs, complexes et n'aboutissaient pas toujours au résultat escompté. Forte de cette expérience, la majorité des industriels se lançant dans le PLM s'est tournée vers les solutions du commerce.

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Deux outils « PLM clé en main »

Teamcenter Rapid Start et Windchill PDM Essentials sont deux solutions récemment lancées sur le marché pour facili- ter l'accès des entreprises au PLM. Ils illustrent la démarche de standardisation qui s’opère dans l'industrie vis-à-vis des process déployés.

f Teamcenter Rapid Start de Siemens PLM Software : C'est un Teamcenter complet en terme d'architecture, mais packagé pour les premiers lots d'implémentation PLM. Clé en main, il permet en une « journée d'installation » (dixit l'édi- teur) de couvrir un périmètre fonctionnel comme la gestion des données multi-CAO en maquette numérique, la gestion documentaire d'ingénierie, les process de développement et

de lancement produits (revue de projet, gestion de configu- ration, etc.), ou encore l'organisation de l'entreprise étendue avec des rôles déjà pré-configurés. Il s'appuie pour cela sur des pré-configurations établies sur les best-practices de chaque profession, et peut évoluer jusqu'à l'implémentation PLM complète. Il remplace Teamcenter Express lancé il y a quelques années, mais limité à son périmètre initial de PDM d'entreprise.

f Windchill PDM Essentials : conçue sur les bases de PDM Link de PTC,et de Microsoft SQL Server, cette solution est destinée aux petites structures qui souhaitent gérer leurs fichiers CAO, quelles que soient leurs origines, et documents bureautiques. En standard, le logiciel intègre Creo View et Workgroup Manager permettant d'importer ces fichiers prove- nant de l'extérieur, de visualiser et d'annoter tous documents sans sortir de l'outil. Une cession peut accueillir jusqu'à 20 utilisateurs, typiquement cinq postes CAO et d'autres parti- cipants. Une licence flottante est commercialisée 2600 € par poste.

D'après l'éditeur, trois heures suffisent à installer cinq postes et à mettre en place les droits d'accès. L'outil dispose par défaut de processus déjà pré-câblés pour la gestion des fichiers, le contrôle des révisions ou leurs modifications. Mais, il peut être utile de faire appel aux services de son revendeur pour la migration de ses données vers Windchill PDM Essen- tials, et personnaliser les workflows en fonction de ses habi- tudes de travail.

Les solutions de PLM assu- rant la collaboration des

acteurs de l'entreprise étendue ont gagné en standardisation et sont désormais disponibles en version packagées par secteur d'activité.

ment spécifique, et les interfaces d'administra-

tion n'exigent plus de compétence informa-

tique pointue, mais une bonne connais- sance du métier. « En standard, Windchill,

Enovia ou Teamcen- ter couvrent une

très grande diver- sité de besoins. Ils

sont de ce fait plus facilement déployés dans les entreprises » souligne Sébas- tien Grau. « D'ailleurs, dans une équipe projet typique PCO Innova- tion, nous avons divisé par deux, voire par trois le nombre d'in- formaticiens au profit d'experts métier ». Progressivement, le PLM glisse d'un projet infor- matique à un projet d'entre- prise. « Même les grands patrons connaissent aujourd'hui le PLM, ses enjeux, et plus personne ne remet en question le bien-fondé de la démarche » rajoute Michel Pimenta, Directeur Ventes et Marketing chez Airbus Cimpa.

Les dernières versions Wind- chill, Teamcenter, Enovia, mais aussi Audros PLM, Lascom PLM ou SAP PLM ont bénéficié de cet effort de la part des éditeurs. Comme l'explique Bruno Puelchoutres, Vice- Président de Keonys, revendeur et intégrateur des solutions Dassault Systèmes : « nous sommes passés de solutions type boîte à outils sophistiquées à des solutions métiers par "domaine de vols" gérant par module les nomenclatures, les échanges de fichiers CAO, les configura- tions, les projets, la maintenance, etc., puis récemment à des solu- tions verticalisées par secteur d'activité. »

... A des solutions pré-câblées

Trois ténors se sont partagés l'essentiel de ce marché du PLM jusqu'à maintenant : PTC, Dassault Systèmes, et Siemens PLM Software. En l'espace de dix ans, ils ont acquis les briques technologiques afin d'étendre la couverture fonc- tionnelle de leurs outils PLM.

Une intégration qui a mobi- lisé les équipes pendant long- temps et qui n'est pas encore finalisée. C'est justement cette phase de stabilisation qui profite aujourd'hui aux utili- sateurs à la recherche de la simplicité.

Les solutions actuelles sont en effet plus riches, mais aussi plus facilement confi- gurables, sans développe-

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réalistes sur la définition de leurs besoins et sur l'identification de l'existant. Elles sont aussi désormais persuadées de la nécessité d'homo- généiser leurs process de dévelop- pement et de rationaliser les coûts, donc de déployer la démarche PLM.

Une situation qui simplifie à tout niveau la mise en œuvre d'un projet PLM. »

On le constate, les entreprises similaires d'un même secteur d'activité travaillent de la même façon pour concevoir un produit, organiser son déve- loppement, sa déclinaison en gamme, sa fabrication, etc. Il n'y a pas uniformité totale mais la loi des 80/20 est plus que respectée. Dans ce cas, il y a tout intérêt à adopter des solutions prêtes à l'emploi, quitte parfois à modifier à la marge certains process internes. Le cas d'Airbus est emblématique à ce sujet. Le programme de l'A380 a rencon-

tré d'énormes difficultés tech- niques causées principalement par l'hétérogénéité des systèmes d'informations. Sur l'A350 XWB, le constructeur et son écosys- tème de développement ont unifié leurs méthodologies, leurs

outils d'ingénierie et leur culture d'entreprise. Les retards consta- tés également sur ce programme furent imputables à des modifi- cations tardives de fuselage et sur l'intégration de matériaux composites.

« Les déploiements sont plus faciles, car les entreprises ont une meilleure connaissance du sujet, des enjeux et de l'apport du PLM pour leur activité. D'une manière générale, il y a moins de résistance au changement de la part des utilisateurs » détaille Michel Pimenta Directeur des Ventes & Marketing d'Airbus.

Même constat pour Bruno Puel- choutres de Keonys : « Nous sommes aidés également par l'arri- vée dans les entreprises de jeunes ingénieurs formés aux probléma- tiques du PLM, de la mondialisa- tion de l'industrie, de la gestion de projets en multi-sites, etc. ce qui facilite largement la prise main de projet PLM en interne. »

Intégrateurs PLM : l'expérience paye

Enfin, la simplification est venue des intégrateurs PLM.

Ils se sont multipliés et ont eux aussi gagné en expérience. Le secteur devenu mature a attiré des acteurs de poids comme Capgemini, et de nouveaux venus comme l'Indien Tata Technologies. Une concurrence plus forte, qui logiquement pousse à l’excellence pour rester concurrentiel. Pascal Bonnard Directeur de l'Innova- tion Industrielle chez Axemble :

« Auparavant, le service autour d'un logiciel était complexe et long.

Désormais, le déploiement s'effec- tue à travers un plan de cadrage établi et des procédures explicites.

encore de la complexité pour faire dialoguer les solutions entre elles, d'autant plus que l'on intègre dans le PLM davantage de métiers et donc plus d'outils. »

On peut enfin souligner la simplification de la partie infor- matique des solutions PLM. Les plus récentes permettent de connecter plus rapidement de nouveaux sites, de nouveaux partenaires à une organisa- tion de type PLM. Les déploie- ments multi-sites avec une base de données centralisée sont monnaie courante.

Des industriels plus matures

Les outils sont plus simples à déployer, plus « scalables »en termes de fonctionnalités, plus

« standards » donc. De leur côté, les clients ont gagné en matu-

rité. Dans les secteurs de l'aéro- nautique ou de l'automobile par exemple, les précurseurs sont d'ailleurs sur des implémenta- tions de seconde génération de PLM. Bruno Puelchoutres de Keonys : « Les entreprises sont plus

La nécessité de standardiser les solutions

Les outils de PLM se sont donc orientés vers une standardisa- tion des pratiques industrielles à travers des modules pré- configurés. Les éditeurs ont travaillé avec les industriels les plus avancés en matière de process pour établir des best- practices et les intégrer à leurs logiciels de PLM. Ils ont ainsi lancé sur le marché des packs spécifiques pour l'aéronau- tique/défense, le secteur auto- mobile ou encore l'énergie, ou les biens de consommation. Ces solutions intègrent également les processus exigées par les règlementations en vigueur. Ce qui facilite d'ailleurs leur appro- priation par les entreprises.

Outre l'aspect process, les é d i t e u r s o n t é g a l e m e n t progressé sur un domaine important : l'interopérabi- lité des logiciels. L'ingénierie concourante est devenue une réalité grâce, entre autres, à l'associativité des données entre les phases de concep- tion et de fabrication en cas de modifications. Pour Pascal Bonnard, Directeur Innovation Industrielle chez Axemble, « il est plus facile désormais d'intégrer les outils de PLM dans le système d'informations des entreprises, et notamment de faire des liens avec les ERP ». Axemble a d'ailleurs développé sa propre interface universelle EPDM Gateway permettant de paramétrer rapi- dement les échanges entre le logiciel de PLM et la majorité des solutions ERP du marché.

Eric Negro, Global Director External Market d'Airbus Cimpa tempère ce constat : « il reste

Les intégrateurs ont développé des outils spécifiques pour simplifier et accélérer les différentes phases d'un projet PLM.

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Nous avons d'ailleurs lancé une offre d'implémentation packagée baptisée Starter pack EPDM. Celui- ci garantit la mise en production d'un PDM d'entreprise sur cinq postes et sept utilisateurs en moins de 3 mois. Avant, le même projet exigeait 6 à 8 mois ! »

Une démarche d'efficacité entreprise de la même façon par Keonys comme le détaille Bruno Puelchoutres : « Nous avons mis en place un outil d'ac- compagnement du PLM baptisé DEA (Digital Enterprise Assesment) qui aide le client à découvrir ses goulets d'étranglements sur les aspects organisation, logiciel et process. » L'intégrateur a struc- turé la démarche en s'appuyant sur des best-practices et sur un découpage logique d'un projet PLM. « Nous avons par exemple déployé Enovia V6 dans la société Arc International en l'espace de 250 jours. Le PLM couvre la gestion des fichiers CAO, des documents techniques, des nomenclatures, des projets, ceci en multi-sites et concerne 300 postes. »

Et demain ? Le PLM on the cloud ?

L'arrivée il y a 18 mois d'Auto- desk sur le marché PLM avec son outil PLM360 risque de boule- verser la donne. Notamment sur des aspects simples tech- niquement comme la gestion projet, la gestion programme, la collaboration, et à plus long

terme sur les domaines plus techniques comme la gestion de configuration, de modifications, de nomenclatures... PLM360 constitue donc une nouvelle approche du PLM, fondée sur des outils modulables, « pré- cablés », mais modifiables par

le client pour s'adapter à son environnement de travail. Une remise en cause de l'infras- tructure informatique du PLM, de la tarification des outils, de leur interface et de leur mise en œuvre. En route vers encore plus de simplicité...

Michel Pimenta, Vice-président ventes et marketing chez Airbus Cimpa : « les projets PLM sont désormais vécus par les utilisateurs comme une source de progrès. »

Le lancement récent d'Autodesk PLM360 va bousculer l'ordre des choses et notam- ment la suprématie des PTC, Dassault Systèmes et Siemens PLM Software en matière de facilité d'accès au PLM.

Autodesk PLM360 :

Autodesk PLM360 est un ensemble d'applications, d'Apps plus exactement, qui traite différents aspects du PLM comme l'introduction de nouveaux produits, la gestion des modifica- tions, de la qualité, de la supply-chain ou encore du support produit et du marketing. Sa particularité ? Être totalement on the cloud sous la forme d'applications modulaires en mode SaaS (Software as a Service). L'utilisateur bénéficie à la fois de l'architecture informatique, de sa gestion et des logiciels applicatifs de PLM.

Avec cet outil, Autodesk prend à contre-pied ses concurrents Dassault Systèmes, PTC, et Siemens qui se partageaient jusque là le secteur du PLM. Si PLM360 n'a pas l'envergure fonction- nelle des Windchill, Enovia et autre Teamcenter, il risque de faire bouger les lignes, tant il renouvelle l'exercice avec sa facilité d'utilisation, sa rapidité de mise en oeuvre, et son coût d'utilisation : une souscription annuelle de 1000 $. Pour une configuration type de 200 utilisateurs, Autodesk annonce un coût de 200 000 $ pour les souscriptions et de 200 000 $ de services d’implémentation, soit un coût global de 400 000 $ par an. Avec une approche PLM traditionnelle, l'éditeur chiffre à près de 6 millions de dollars la même configuration ! Pour tenir dans cette enveloppe, PLM360 mise sur la standardi- sation des processus fournis. Les modules sont donc « pré- câblés » mais personnalisables par le client.

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INTERVIEW

Ce dernier point est fondamental : l’ergonomie des premières versions de PDM fera rire nos enfants ! Sur ce point, force est de constater que l’amélioration des progiciels est très en retard sur les tendances actuelles avec l’arrivée des interfaces mobiles et tactiles.

Les standards d’ergonomie actuels vont permettre un accès à l’in- formation plus agréable, et ainsi rendre la complexité moins visible pour l’utilisateur final. Mais il s’agit d’un changement d’approche, plus guidé par le métier que par la structuration des données.

DD : Cette tendance doit également se voir sur la façon dont la donnée est créée, animée et conservée. Le défi à relever sera de générer le volume de données au juste nécessaire. Des universi- taires voient pour le futur, un PLM avec moins de données.

CK : Je ne suis pas sûr que nous irons vers une simplification des données, l’histoire montre que le PLM se développe vers une plus grande sophistication ; Je suis d’accord avec la notion de juste nécessaire, mais celle-ci dépend de l’utilisateur et surtout de son travail : posons-leur la question suivante : « Souhaitez-vous accé- der à tous les documents ou représentations CAO, avec toutes les versions de travail ? » certains diront oui, d’autres non.

Pour faire court, certains vont attendre des fonctions très performantes de gestion de l’en-cours de conception, avec une très grande interaction avec les outils métier (CAO, simulation, calculs…), d’autres en attendent qu’il soit le référentiel d’entre- prise fiable, pertinent, cohérent …

Cad Magazine : A produits complexes, PLM complexes ?

DD : En effet, la simplification des données produit ne se décrète pas. Le nombre de mots d'un journal télévisé tient dans une page de journal écrit seulement et, à l’extrême, Twitter limite les messages Tweets à 140 caractères. Peut-on rendre compte de la complexité d’un schéma de contrôle commande, des raisons d’une modification d’un caisson d’ailes en 20 mots ?

CAD Magazine : Les utilisateurs de solutions PLM souhaitent davantage de simplicité, mais également plus de fonctions.

N’est-ce pas contradictoire ?

Denis Debaecker : Deux citations me viennent à l’esprit :

« Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l'est pas est inutilisable. » Paul Valéry

« Rendre les choses aussi simples que possible mais pas simplistes. » Albert Einstein

L’attente des utilisateurs pour plus de simplicité s’accroit tous les jours, tirée par les standards que tout le monde utilise chez soi (Google, Facebook…). La génération Y n’a connu que cela, et cette exigence est amplifiée par la généralisation du PC pour tous dans les entreprises industrielles. Tout salarié doit pouvoir disposer d’un accès simple à ses données de travail.

Claude Korber : La simplification, c’est l’enjeu d’un accès enfin disponible pour tous. Le PLM a été et est encore trop perçu comme un système pour spécialistes.

Cette ouverture, c’est le « droit d’en connaitre ». Mais deux limites me viennent à l’esprit : la protection de la propriété intellectuelle et surtout l’accessibilité.

Plus simple le PLM ? Pas si simple...

Le PLM se simplifie-t-il ? Des aspects militent

pour ou contre cette assertion. Nous avons

demandé à Denis Debaecker et Claude

Korber, associés du cabinet Vinci Consulting

leurs points de vue sur cette question.

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En fait, le frein à la simplification du PLM vient de la complexi- fication des produits (toujours plus de fonctions et d’exigences satisfaites) et surtout du contexte : toujours plus de réglemen- tations à respecter. Enfin, les montages industriels sont de plus en plus variés et évolutifs. Bien rares sont les industries qui y échappent !

Le patrimoine numérique s’enrichit et les nouvelles strates de données s’empilent via des migrations alourdies. La traçabilité réglementaire impose de conserver ce patrimoine sur des durées très longues : santé/pharmacie, aéronautique, nucléaire… il faut donc stocker les données pour plus d’un siècle, voire sans limite !

Avant, seuls des microfilms contenant les plans et les spécifica- tions étaient stockés. Maintenant, il faut également stocker tout le dossier d’ingénierie : le dossier de justification, les analyses de risque, les liens entre les données et les exigences …

CK : En plus, les grands éditeurs continuent de développer et d’enrichir leurs solutions informatiques, principalement par croissance externe. Beaucoup d’énergie est alors passée à acco- ler les progiciels d’origines différentes.

DD : La complexité vient aussi des renouvellements des PLM ; l’objectif étant d’avoir un nouvel outil capable de remplacer plusieurs outils de génération antérieure. Lorsqu’on fait cela, le nouveau système présente une grande richesse fonctionnelle dont tout le monde n’a pas besoin.

CK : C’est le point clé : le PLM est bien un système de gestion de données structurées, toujours plus sophistiqué, toujours plus riche fonctionnellement, très lié à la complexité des produits,

et ceci avec des attentes nombreuses. Et ceci n’appelle pas de remise en cause.

Cad Magazine : Ne peut on imaginer un outil très riche en terme de fonctionnalité, mais dont l'interface se réduit aux seuls éléments utiles pour chaque métier ?

CK : La question essentielle est désormais « comment proposer une interaction la plus simple possible avec un système aussi riche - sans que l’utilisateur le perçoive ».

Pour y répondre, une bonne analyse de processus (VSM) permet- tra de mieux comprendre ce qui est nécessaire de supporter par le PLM et de délimiter les usages des différentes populations aux besoins et attentes divers.

DD : Une fondation de processus propres et efficients est en effet crucial. Les contextes multi-sociétés, multi-sites apportent tous des processus différents pour réaliser la même chose.

Exemple industriel : passer de plus de 30 façons plus ou moins informatisées pour générer les modifications à 2 processus outillés.

CK : Très bien ! Là est le champ de progrès le plus important, mais cela reste à élargir aux différents métier et processus : conception, revue, qualification, capitalisation…

Dans ton exemple, ces processus de modification pourraient être accessibles à partir d’une simple tablette représentant les tâches à conduire, les commentaires et annotations, les statuts de vali- dation… sans pour autant que ce soit le seul moyen d’accéder au PLM.

Cad Magazine : c'est la diversité des cas de figure qui rend le PLM inévitablement complexe ?

CK et DD : Le juste nécessaire est tellement variable que le PLM devra être multi-facettes / adaptatif selon les besoins, processus, niveau de détail, quitte à avoir plusieurs manières d’accéder à l’information, et quitte à dé-corréler gestion de l’en-cours de conception et référentiel d’entreprise.

Ces évolutions d’usage devraient dégager la fausse complexité (accès, travail en contexte métier, ergonomie…), ce qui est une urgence, de la vraie complexité intrinsèque au produit qui gagnerait à rester cachée au plus grand nombre.

C’est ce qui pourrait bien être le vrai choc de simplification du PLM.

C’est possible, mais le chemin est encore long.

Claude Korber Vinci Consulting

Denis Debaecker Vinci Consulting

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