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Incidences agro-pastorales du développement des cultures irriguées de contre-saison en zone Office du Niger (Mali)

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Renc. Rech. Ruminants, 2007, 14

INTRODUCTION

Située en zone sahélienne, dans le delta intérieur du fleuve Niger (Mali), la zone Office du Niger était initialement vouée à l’élevage transhumant. Elle offre aujourd’hui un environnement propice au développement des cultures irriguées où l’intégration de l’élevage apparaît comme un facteur de gestion de la fertilité des sols et du maintien des rendements. Pourtant le fragile équilibre est aujourd’hui remis en cause. Au cours des années 1990, l’intensification de la riziculture s’est accompagnée de l’introduction de la double culture du riz puis du maraîchage, pratiqué en contre-saison (janvier à juin) après la récolte du riz d’hivernage (juin à décembre) (Jamin et Coulibaly, 2002). A l’origine, les cultures de contre-saison se trouvaient sur des parcelles jouxtant le village. Elles sont aujourd’hui atomisées sur tout le parcellaire villageois, sous la pression démographique et foncière (figure 1).

L’étude traite des mutations agro-pastorales survenues dans les systèmes de production, suite à l’extension des aménagements hydro-agricoles et au développement des cultures de contre-saison.

1. MATERIEL ET METHODES

Une enquête a été réalisée en contre-saison 2005 dans douze villages du Kala inférieur. Six étaient situés à l’intérieur de la zone aménagée et six autres en périphérie des casiers, à proximité de la zone exondée, accessible sans entraves pour les troupeaux.

Des informations ont été collectées à l’échelle des territoires villageois sur l’évolution au cours des dix dernières années des pratiques de gestion des parcours destinés aux troupeaux bovins et de mise en culture des parcelles en contre-saison.

Figure 1 : Usage actuel des parcelles en contre-saison. Exemple du village de Banissirala.

2. RESULTATS ET DISCUSSION

Avant 2000, les troupeaux bovins pénétraient encore dans les casiers après la récolte pour bénéficier des parcours post-culturaux. En 2005, le constat est édifiant : les troupeaux des villages situés au cœur des casiers sont souvent contraints de se déplacer en périphérie où la charge animale devient inquiétante (tableau 1). La remise en culture de nombreuses parcelles réparties dans tout le casier rend en effet le pâturage très aléatoire et risqué (divagation, dégradation des aménagements).

Tableau 1: Localisation des 151 troupeaux bovins dans les 12 villages de l’échantillon.

Villages (12) Troupeaux du village Troupeaux étrangers

Intérieur des casiers (6) 24 4

Périphérie des casiers (6) 68 55

Pour 86 % des agro-pasteurs, le temps d’accès aux parcours a fortement diminué passant de 180 à moins de 40 jours. En outre, ils ne disposent plus que de trois semaines pour ramasser et transporter la paille. Le raccourcissement des délais joue en faveur d’une perte de la paille par brûlis ou par inondation précoce.

Ainsi les choix politiques récents en faveur de la conception et de la mise en place de nouveaux périmètres irrigués tendent à exclure les troupeaux de ruminants, désormais en compétition pour l’accès aux ressources (espace, eau). Mais paradoxalement, la zone de l’Office du Niger connaît depuis plusieurs décennies un accroissement sensible du cheptel bovin, « élevage éparg n e », favorisé par le développement de la culture attelée (Le Masson et Sangaré, 2002). Si la traction animale demeure un pilier du système de production, l’apport de fumure est aujourd’hui déficitaire, ce qui le met en péril à moyen terme. Ceci doit d’ailleurs être remis en perspective avec les problèmes d’accessibilité de cet espace agro-pastoral rencontrés par les grands éleveurs transhumants de la zone d’influence des périmètres irrigués qui, venant du Sahel, tentent chaque année de rejoindre les parcours de décrue de la région.

CONCLUSION

Dans l’optique d’une gestion durable de l’espace irrigué, des options de l’intégration territoriale des activités Agriculture et Elevage doivent être proposées. Il s’agit notamment d’intégrer l’élevage bovin, un des piliers du système de production rizicole, dans la conception, l’affectation et la mise en valeur des périmètres irrigués. Bien qu’indispensable au développement durable des productions végétales et animales, cette intégration n’est pas acquise aujourd’hui.

Remerciements au projet PSI et à M. Bagayoko pour leur soutien financier et logistique.

Jamin J.Y., Coulibaly Y., 2002.L’Office du Niger, grenier à riz du Mali, CIRAD / Karthala, 116-121

Le Masson A., Sangare Y., 2002.L’Office du Niger, grenier à riz du Mali, CIRAD/Karthala, 238-240

Incidences agro-pastorales du développement des cultures irriguées de contre-saison en zone “Office

du Niger” (Mali)

Pastoral impacts of irrigated crop development during dry season in the “Office du Niger” zone

(Mali)

CORNIAUX C. (1), SANGARE Y. (2)

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