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Réduire les inégalités : un enjeu de développement durable

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Academic year: 2021

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Dossier Réduire les inégalités :

un enjeu de développement durable

Sous la direction de Rémi GENEVEY, Rajendra K. PACHAURI, Laurence TUBIANA

Coordination scientifique Isabelle BIAGIOTTI, Raphaël JOZAN, Tancrède VOITURIEZ

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L’annuel du développement durable

Regards sur la Terre décrypte la complexité des processus qui com posent le développe­ m ent durable et en révèle toute la richesse.

La première partie dresse le bilan de l’année 2012 : retour sur les dates qui ont m arqué l’avancée des connaissances et la construction de l’action dans les dom aines du climat, de la biodiversité, des ressources naturelles, de la gouvernance, de l’énergie, de la santé ou du développem ent ; analyse des événem ents clés et des tendances ém ergentes, identification des acteurs majeurs, des enjeux et des perspectives.

Le Dossier 2013 traite des relations entre l’accroissem ent des inégalités contem poraines et l’insoutenabilité de nos trajectoires de développem ent. Les inégalités sont-elles un obstacle au développem ent durable ? La réduction des inégalités est-elle u n prérequis à u n m ode de développem ent plus soutenable ? Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, les aspects sociaux du développem ent et de la croissance ont en effet pris une place prépondérante dans le d ébat public. La frontière historique entre les préoccupations présum ées pour l’environnem ent des pays de l’OCDE, actuellem ent en crise, et le désir légitime de croissance des pays ém ergents en pleine expansion semble aujourd’hui s’être brouillée et les équilibres m ondiaux profondém ent transform és. Sous l’effet de la crise économique, les écarts de revenus entre pays riches et pays en développem ent n’on t fait que diminuer, mais les inégalités au sein m êm e des pays n ’ont jam ais été aussi fortes, avec des conséquences im m édiates sur la santé, l’urbanisation, la biodiversité... Objet de préoccupation com m une, nécessitant la mise en œuvre de politiques nova­ trices à l’échelle internationale, la question de la réduction des inégalités est au cœ ur des objectifs d ’u n développem ent qui perm ette à chacun un niveau de vie convenable to u t en préservant les besoins des générations futures.

Fruit d’une coopération entre l’AFD (Agence française de développem ent), l’Id d r i (Institut du développem ent durable et des relations internationales) et le TERI (The Energy and Resources Institute), Regards sur la Terre constitue un outil d’inform ation et de com préhension indispensable.

25 € Prix TTC France 6990683

ISBN: 97 8-2-200-28326-1

IDDRI

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20 ans

s’univf

Rémy GENEVEY, U

Regarc

BILAN D’UN 2012 MOIS

Graphisme et mise en pages : Alain Chevallier Cartographie : Légendes cartographie (Dario Ingiusto) Iconographie : Isabelle Biagiotti

Traduction : Katell Guernic, James Johnson

Coordination générale : Isabelle Biagiotti, Anne-Sophie Bourg, Damien Conaré, Usa Dacosta, Raphaël Jozan, Benoît Martimort-Asso Suivi éditorial : Nolwenn Tréhondart

Armand Colin 21 rue du Montparnasse 75006 Paris www.armand-colin.fr © Armand Colin, 2013 ISBN : 978-2-200-28326-1

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). TENDANCE! Les pays en d François-Xavier BE' Économie ver Emmanuel GUÉRIN Climat : ce qu Michel COLOMBIEF Rio+20 : un pi Alexis BONNEL La croissance Damien DEMAILLY, Les grands ba Sébastien TREVER,

Les pays émei

Tancrède VOITURE;

Quelle agricul de la recherch

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Réduire les

inégalités : un enjeu

de développement

durable

Raphaël JOZAN, Agence française de développement, France

Tancrède VOITURIEZ, Institut du développement durable et des relations internationales et Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France

Les inégalités dans le monde, où en est-on ?

Le m o n d e est-il d e plus e n plus inég alitaire ? Les riches vivent-ils d e plus en plus riches et les p au v res de p lus en plus p au v res ? Les inégalités m obilisent a u jo u rd ’h u i d av a n ta g e q u ’il y a u n e v in g tain e d ’a n n é e s : elles n o u rris s e n t les c o n testatio n s, in carn ées d a n s d e m u ltip les m o u v em en ts sociaux (Occupy, i %, les Indignés, p o u r n ’e n citer que q uelques-uns) qui e x p rim e n t le u r o p p o sitio n ou le u r révolte co n tre l’injuste ré p a rtitio n des profits et des coûts d e la m o n d ia lisa ­ tion. Celle-ci p ro fiterait d ’a b o rd et s u rto u t au x plus h a u ts revenus.

P o u r saisir l’évo lu tio n des inégalités, il est d ’a b o rd in d isp en sab le de dissocier les é carts d e n iv eau d e vie e n tre pays e t les é carts a u sein des pays. C hacune de ces d e u x d im en sio n s co n n a ît u n g ra n d re to u rn e m e n t d o n t la conjonction m a rq u e u n to u r n a n t h isto riq u e à l’échelle de l’h u m a n ité (c h a p itre i, p. 141-156). Le p re m ie r re to u rn e m e n t est celui d ’u n e te n d a n c e séculaire d e c re u se m e n t des écarts de richesses entre régions d u m o n d e , qui o n t a tte in t des niv eau x v ertig i­ n e u x à la fin d u x x e siècle. La n ouvelle g éo g rap h ie d e la croissance et le d é p la ­ ce m e n t d u ce n tre de gravité de l’éco n o m ie m o n d iale d ’o u e st e n est, m e tte n t u n te rm e à la « g ra n d e divergence » [ Mi l a n o v i c, 2 0 1 1 ] . La croissance sp ectacu laire des é m e rg e n ts se tra d u it p a r u n e d im in u tio n des inégalités d e re v e n u m oyen e n tre pays, acco m p ag n ée d ’u n e im p o rta n te ré d u c tio n de la p a u v re té absolue (re p è re ). Alors q u ’o n vivait e n m o y en n e v in g t fois m ieux e n E urope o ccid en ­ ta le q u ’e n C hine il y a v in g t ans, l’é c a rt a d im in u é d e m oitié. Au cours de la

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D O S S IE R 2 01 3

L’évolution de l’inégalité mondiale sur deux siècles

Coefficient de Theil

Source : Calculs de François Bourguignon (2013).

La reconstitution des revenus depuis le début du xixe siècle dans différents pays du monde permet de mesurer l’évolution des inégalités. Jusqu’à la fin du xx® siècle, la tendance est à l’accroissement des inégalités entre pays. Depuis, les inégalités de revenus entre pays se réduisent tandis que les inégalités à l’intérieur des pays, qui s ’étaient fortem ent réduites après la Seconde Guerre mondiale, repartent à la hausse.

m êm e p ério d e , plus de 500 m illions de p e rso n n e s so n t sorties d e la pau v reté. Ces évolutions n o u rrisse n t u n ce rta in optim ism e, e n p a rtic u lie r à d e stin a tio n de l’A frique, o ù l’ém erg en ce de classes m oy en n es serait le levier d ’u n d év elo p p e­ m e n t inclusif et d é m o c ra tiq u e 1.

P arallèlem en t, les inégalités o n t a u g m e n té a u sein de n o m b re u x pays, la te n d a n c e é ta n t acco m p ag n ée d ’u n e ru p tu re m ajeu re d a n s les pays développés, d eu x ièm e re to u rn e m e n t d o n t o n fait l’ex p érien ce actu ellem en t. La très longue p é rio d e de co n tra c tio n des inégalités de rev en u s en E urope et e n A m érique d u N ord a c e rta in e m e n t co n trib u é à e n tre te n ir l’illusion d ’u n m o u v e m e n t m é c a ­ niq u e de l’histoire des sociétés vers u n e ré d u c tio n des inégalités. En E urope,

1. R a p p o rt d e la Banque africain e d e d é v elo p p em en t, The M iddle o f th e Pyramid, Dynam ic o f th e M iddle Class in Africa, publié e n 2011 à Tunis.

c e p e n d a n t, r lités sous l’ef richesses h ér irrém éd iab le Le pro b lèm e le R oyaum e- inégalités s’a l’éco n o m ie n com m e la Si des som m ets Les inégali sous l’effet c des inégalité p lus comple: simplificatric d e près d ’un m e n t co n trit p ro d u c tio n v la fragm ente p ro v o q u a n t 1 m o n d ialisati Elle provoqu des pays (ch; inégalitaire, m ism e p o u r d év elo p p em d e la mondic u n se n tie r d( Inégalité et Les inégalité a u développ n o ta m m e n t la lu tte conti elles te n ir a reste considi des pays con Le p rem ie selon lequel d e richesse

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1997 2006

•lution des inégalités, avenus entre pays se nondiale, repartent à e la p au v reté, destination de in développe-re u x pays, la rs développés, .a très longue A m érique d u æ m e n t m éca- s. En E urope,

iss in Africa, p u b lié e n

c e p e n d a n t, n o u s som m es e n tré s d a n s u n e p h a se d u ra b le de h au sse des in é g a ­ lités sous l’effet d ’u n e croissance faible qui d o n n e u n poids d is p ro p o rtio n n é aux richesses h é rité e s d u p assé - a u p o in t d e voir re su rg ir le spectre, que l’o n croyait irré m é d ia b le m e n t dissipé, d ’u n e société d e ren tiers (ch ap itre 2, p. 163-172). Le p ro b lèm e se re n c o n tre d a n s des pays d éveloppés aussi divers que la France, le R oyaum e-U ni, le Ja p o n , l’A llem agne ; l’a rith m é tiq u e im placable qui voit les inég alités s’accro ître lorsque le ta u x d e re n d e m e n t d u capital excède celui de l’éco n o m ie m e n a c e to u s les pays de l’a n cien m o n d e , m êm e les p lus ég alitaristes com m e la S uède (focus p. 271-275). Aux États-Unis, l’inégalité est re m o n té e à des som m ets ja m a is observés d ep u is u n siècle.

Les inégalités d a n s le m o n d e s’accroissent-elles p o u r a u ta n t in e x o ra b le m e n t sous l’effet de la m o n d ia lisa tio n ? Une perspective h isto riq u e e t com parative des inégalités (e n tre pays e t a u sein des pays) éclaire u n e re la tio n b e a u c o u p p lus com plexe e n tre inégalités et m o n d ialisatio n , qui tra n c h e avec l’idée tro p sim plificatrice d ’u n m o n d e de plus e n plus inégalitaire. La m ise su r le m arch é de près d ’u n m illiard de trav ailleu rs n o n qualifiés chinois o u in d ien s a claire­ m e n t co n trib u é à m odifier les échelles salariales et à délocaliser les ch aîn es de p ro d u c tio n vers l’Asie. Le p ro g rès tech n iq u e, la c o n c e n tra tio n des en tre p rise s et la fra g m e n ta tio n des c h aîn es de v a le u rs o n t p rin c ip a le m e n t profité a u capital, p ro v o q u a n t u n e a u g m e n ta tio n e t u n e c o n c e n tra tio n des profits. C ep en d an t, la m o n d ia lisa tio n co n trib u e aussi à réd u ire les inégalités a u niv eau in te rn a tio n a l. Elle provoque d ep u is dix ans u n d é b u t d e convergence e n tre le re v e n u m oyen des pays (ch ap itre 4, p. 195-202), m êm e si la convergence est fragile e t elle-m êm e inégalitaire, pu isq u e ce so n t les pays les m oins avancés - ce qui est u n e u p h é ­ m ism e p o u r dire les plus p au v res - qui « co n v erg en t » le m oins. L’A genda d u d é v e lo p p e m e n t n e p e u t d o n c se c o n te n te r d ’u n e p o u rsu ite tran q u ille et sereine d e la m o n d ia lisa tio n qui p la c e ra it sans tro p d ’effo rt les pays les plus p au v res sur u n sen tier d e croissance ra p id e , com m e su r u n tapis ro u lan t.

Inégalité et insoutenabilité des trajectoires de développement

Les in ég alités n e se so n t ja m a is im posées com m e axe c e n tra l d e la c o o p é ra tio n au d év elo p p em en t, m alg ré les p ressions d e c ertain es délég atio n s, françaises n o ta m m e n t (focus p. 173-176). La p rio rité a été d o n n é e , a u to u r n a n t d u siècle, à la lu tte co n tre la p a u v re té e t a u d é v e lo p p e m e n t h u m a in . Les inégalités peuvent- elles te n ir a u jo u rd ’h u i e n tê te d e l’A genda d u d é v e lo p p e m e n t ? P o u rq u o i d u reste co n sid é re r les inégalités com m e u n p ro b lèm e d ’ac tio n collective a u sein des pays com m e a u n iv eau global ?

Le p re m ie r é lé m e n t d e ré p o n se souligne le fait que n o u s v en o n s d ’évoquer, selon lequel, e n d é p it d ’u n e ré d u c tio n des in ég alités e n tre pays (e n te rm e s d e richesse n a tio n a le ), les écarts so n t en co re élevés - n o ta m m e n t e n tre

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n o n -é m e rg e n ts et les a u tre s pays. Ils n e se ro n t pas com blés, m êm e avec des ta u x d e croissance élevés, a v a n t p lu sieu rs décennies. L’o b se rv a tio n statistiq u e d ’u n e baisse des inégalités e n tre pays s’explique esse n tie lle m e n t p a r le ta u x d e croissance d e la Chine, to u t com m e la croissance des inég alités a u sein des pays, co n sid érée glo b alem en t, p ro cèd e d u poids d é m o g ra p h iq u e de la Chine et d e la fo rte c o n c e n tra tio n d e richesse p a r les plus riches que l’o n y ren c o n tre (ch ap itre i, p. 141-156). Les pays é m erg en ts, e n d é p it d e le u r diversité e n te rm e s d e poids éco n o m iq u e, de p o p u latio n , d e niv eau de rev en u s p a r h a b ita n ts et de ta u x de croissance, so n t d e v en u s plus in ég alitaires a u fil des a n n é e s, à l’excep­ tio n d u Brésil (il est v rai te rrib le m e n t inég alitaire a v a n t l’ère Lula) o u d e l’In d o ­ nésie ; les niv eau x d ’inég alités y re s te n t n é a n m o in s très élevés. C’est e n p a rtic u ­ lier le cas en C hine (focus p. 324-329), e n Inde (focus p. 346-350) et e n A frique d u Sud (focus p. 309-312). En A frique, m alg ré l’optim ism e ex p rim é p a r certain s, P ierre J a c q u e m o t (focus p. 292-295) fait le co n stat, e n ré u n issa n t les analyses d e n o m b re u x pays, que l’ém erg en ce des classes m o y en n es s’acco m p ag n e e n fait le plus so u v en t d ’u n a p p ro fo n d isse m e n t des inégalités sociales e n ra iso n d ’u n e d isso lu tio n d u lien social tra d itio n n e l sans reco m p o sitio n o u « m o d e rn isa tio n » p a r le je u de l’ac tio n publique.

Une p a rtie su b stan tielle de l’h u m a n ité d e m e u re d a n s des tra p p e s de p a u v re té sans perspectives claires de croissance et de d é v e lo p p e m e n t h u m a in . Ces tra p p e s re n fe rm e n t des m écan ism es b e a u c o u p plus com plexes que la sim ple ré p a rtitio n des rev en u s : b ien e n a m o n t des revenus, les inégalités d ’accès au x ressources d e p ro d u c tio n , à l’éd u c a tio n , a u crédit, à la ju stic e o u à la d écision publiq u e e t à l’em ploi jo u e n t u n rôle d é te rm in a n t. Les d ifféren tes form es d ’inég alités se c u m u le n t, s’e n tre tie n n e n t e t c o n stru ise n t de véritables ség rég atio n s à l’échelle d e te rrito ire s o u d e g ro u p es sociaux.

Le d eu x ièm e é lé m e n t ex p liq u an t l’in té rê t accru p o rté su r les inégalités tie n t à la reco n n aissan ce, p a r u n n o m b re cro issan t d ’éco n o m istes e t d ’institu tio n s, d ’u n e re la tio n positive e n tre égalité et d u ra b ilité des systèm es écon o m iq u es, au sens de la cap acité d ’u n e éco n o m ie à suivre u n e croissance so u te n u e et stable su r la d u ré e . L’égalité p o u rra it être u n in g ré d ie n t m a je u r p o u r p ro m o u v o ir et s o u te n ir u n rég im e de croissance su r le long te rm e et re n d re les économ ies p lus résilientes [ Be r g et Os t r y, 2 0 1 2 ] . À l’inverse, la h a u sse des inég alités est facteu r de crise, certain s a u te u rs so u lig n a n t le rôle jo u é p a r celles-ci au x États- Unis d a n s le d é c le n c h e m e n t de la crise financière globale il y a cinq a n s2. Il est in té re ssa n t d e n o te r que cette p o sitio n est celle ex p rim ée p a r d e u x économ istes

2. La croissance des inégalités a u x États-Unis a u cours des d ern iè res d écen n ies e st sim ilaire à celle des an n é e s 1920, m arq u ée com m e au jo u rd ’h u i p a r u n boom d u secte u r financier, d e fo rts e m p ru n ts de p o p u latio n s pau v res e t p e u solvables e t u n e forte crise financière qui s’e n est suivie.

d u Fonds m( sociale devie lier ex p rim é 1

dans un m o t

niv eau d e vie sa ire m e n t ps sociaux thaïl, e n 2011 porti ré p a rtitio n d' Inégalités el A u teu r acad égalité, Fram a n n é e s 1950j cercles acadé les politiques m o n tre que 1< an n ées, avec tifs d a n s les ; croissance qv catio n d u Ra 2006, qui for m iq u e et le 1 inégalités sui ra p p o rt m arq des inégalités bénéficiait d ’£ d a n s les anne de fo rte inég; n e u rs disposa m êm e s’ils soi (plus) profita p. 195-202). Parallèlem e depuis le milit triques, d o n t : dim ensions di et la santé. Gr« d ’u n e relation p résen te ses r

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me avec des n statistiq u e p a r le ta u x ; a u sein des d e la Chine y ren c o n tre té en term es sitan ts et de :s, à l’excep- )u d e l’Indo- t en particu- t e n A frique )ar certains, les analyses a gne e n fait aison d ’u n e ern isatio n » de p a u v re té Ces tra p p e s ré p a rtitio n : ressources in p ublique lé g a lité s se > à l’échelle ;alités tie n t nstitutions, m iques, au îe et stable m ouvoir et économ ies égalités est aux États- a n s2. Il est :onom istes , m arq u é e com m e te crise financière

d u Fonds m o n é ta ire in te rn a tio n a l. O n re c o n n a ît a u jo u rd ’h u i que la cohésion sociale d e v ie n t u n objectif crucial p o u r les p o u v o ir publics, ce qui est e n p a rtic u ­ lier ex p rim é d a n s Perspective du développem ent m ondial 2012 : la cohésion sociale

dans un m onde en m u ta tio n , le ra p p o rt a n n u e l de l’OCDE. L’am élio ra tio n d u

niv eau d e vie, d e l’é ta t de sa n té et d u niv eau d ’étu d es, n e se tra d u it pas n é c e s­ s a ire m e n t p a r u n e plus g ra n d e satisfaction des p o p u latio n s. Les m o u v em en ts sociaux th a ïla n d a is de 2010 ou le re n v e rse m e n t d u rég im e de Ben Ali en Tunisie e n 2011 p o r te n t u n e exigence de ju stic e qui n e se b o rn e pas à u n e p lus ju s te ré p a rtitio n des revenus.

inégalités et développement, changements de paradigme

A u teu r a cad ém iq u e m a je u r s’in té re ssa n t à la re la tio n e n tre croissance- égalité, François B ou rg u ig n o n p ro p o se de suivre d a n s le ch a p itre 4, d ep u is les a n n é e s 1950 ju s q u ’à n o s jo u rs, la re la tio n in ég alité-cro issan ce-p au v reté d a n s les cercles acad ém iq u es et la m a n iè re d o n t les d é b a ts a u to u r de celle-ci o n t façonné les politiques des E tats et des org an ism es de d év elo p p em en t. L’h istoire des idées m o n tre que le p a ra d ig m e de la croissance a changé a u cours des vin g t d ern iè re s an n ées, avec la m ise en av a n t progressive d e l’ac c u m u la tio n d ’actifs p ro d u c ­ tifs d a n s les g ro u p es les p lus défavorisés com m e fa c te u r clé p o u r a ssu re r u n e croissance qui se m a in tie n n e d u ra b le m e n t. Un p o in t d e to u r n a n t est la p u b li­ catio n d u R apport sur le développem ent m ondial de la B anque m o n d ia le en 2006, qui form e d a n s l’histoire ré c e n te u n e passerelle e n tre le m o n d e a c a d é ­ m ique et le m o n d e o p é ra tio n n e l d u d év elo p p em en t, en p la ç a n t l’im pact des inégalités su r la croissance com m e p ro b lèm e cen tral d u d év elo p p em en t. Le ra p p o rt m a rq u a it alors la reco n n aissan ce d ’u n e a p p ro c h e m u ltid im en sio n n elle des in égalités, e n p a rtie établie su r le co n cep t de « capacité » d ’A m arty a Sen. Il b énéficiait d ’avancées m ajeu res co n d u ites p a r des c h erch eu rs qui o n t d é m o n tré , d a n s les a n n é e s 1990 e t 2 000, à l’aid e d ’analyses em piriques, q u ’u n e situ a tio n de fo rte inégalité p e rtu rb e l’a llo catio n des investissem ents : seuls les e n tre p re ­ n e u rs d isp o sa n t de co llatéral ré a lise ro n t leu rs projets e n a c c é d a n t à l’e m p ru n t, m ê m e s’ils so n t d ’u n faible re n d e m e n t. À l’opposé, des pro jets d ’investissem ents (plus) profitables et des ta le n ts à (plus) forts p o ten tiels so n t é cartés (c h a p itre 4, p. 195-202).

P arallèlem ent à la publication d u ra p p o rt de la Banque m ondiale, on assiste, depuis le m ilieu des années 2000, à u n certain foisonnem ent de travaux éco n o m é­ triques, d o n t l’objet est de m ettre e n lum ière l’im pact des inégalités sur d ’autres dim ensions d u développem ent, et n o ta m m e n t la préserv atio n d e l’en vironnem ent et la santé. G regory M ikkelson (chapitre 5, p. 209-219) a m o n tré en 2007 l’existence d ’u n e relation em pirique positive e n tre inégalités et érosion de la biodiversité ; il p résen te ses résultats de référence d an s ce dossier. En 2009, Richard W ilkinson

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et Kate Pickett p u b lien t le fam eux ouvrage, L’égalité, c’est la santé, qui m et en évidence les relations de corrélation en tre égalité et santé de p o p u latio n ; leurs résultats sont discutés p a r S ridhar V enkatapuram (chapitre 6, p. 227-238). Les inégalités so n t ainsi liées aux trois piliers d u dév elo p p em en t du rab le - écono­ m ique, social et environnem ental.

La reco n n aissan ce d ’u n e re la tio n positive e n tre la ré d u c tio n des inégalités et le d é v e lo p p e m e n t d u ra b le est so rtie des lab o rato ires acad ém iq u es p o u r g a g n e r les dispositifs des politiques p u b liq u es et d e d év elo p p em en t. Serge Tom asi (focus p. 173-176) rap p elle c o m m e n t la perspective m u ltid im en sio n n elle des in é g a ­ lités et d e la p a u v re té s’est p e u à p e u diffusée a u sein des o rg an isatio n s in te r n a ­ tionales, com m e e n a tte s te n t l’évo lu tio n d e leu rs p ro g ra m m e s m ais ég a le m e n t celle de leurs in d icateu rs, d o n t l’h isto ire est an aly sée p a r V incent B onnecase (ch ap itre 3, p. 177-188) et B enoît M artin (focus p. 189-194).

Ce c h a n g e m e n t d ’a ttitu d e se re n c o n tre é g a le m e n t p a rm i les g o u v e rn e m e n ts (ch ap itre 4, p. 195-202). L’exem ple d u g o u v e rn e m e n t chinois est éloquent. Il re c o n n a ît a u jo u rd ’h u i l’a m p le u r d u p ro b lèm e des inégalités p o u r la viabilité de son m o d èle d e croissance : l’ép a rg n e excessive des m én ag es chinois serait en p a rtie d u e a u fait que la c o u v e rtu re d u risque m alad ie et des retraites est incer­ tain e et lim itée. Alors q u ’o n é v alu ait le p rocessus d e croissance d a n s u n pays d o n n é à travers le ta u x de croissance d u PIB, o n com m en ce à choisir a u jo u rd ’hui, d a n s les cabinets des g o u v e rn e m e n ts et les b u re a u x des o rg an isatio n s in te r n a ­ tio n ales, de co m b in er l’analyse d u ta u x de croissance et celle de la façon d o n t elle se d istrib u e d a n s la p o p u latio n .

P ar ses n o m b re u x ch a p itre s et p a r la v a rié té de ses é tu d e s d e cas, ce dossier illustre les politiques pu b liq u es m ises en place p a r les pouvoirs publics et des acteu rs d e la co o p é ra tio n in te rn a tio n a le afin d ’a ssu re r u n accès plus équ itab le au x ressources de p ro d u c tio n , à la san té, à l’éd u catio n , a u crédit, à la justice, au x ressources n a tu re lle s o u à la décision publique.

La réduction des inégalités, retour sur les expériences nationales

Q ue n o u s d ise n t les analyses des ex p érien ces telles que le p ro g ra m m e d e gestion c o m m u n a u ta ire des ressources n atu re lle s e n N am ibie (focus p. 220-225), les dispositifs d ’a ssu ran ce sa n té a u C am bodge (focus p. 239-243), les politiques sociales a u Brésil (ch ap itre 10, p. 297-308), les politiques de ré d u c tio n des in é g a ­ lités m en ées p a r les collectivités u rb a in e s des pays à faibles e t m oyens revenus (ch ap itre 7, p. 245-256), la m ise e n place d e la taxe carb o n e e n S u èd e (focus p. 271-275) et en France (ch ap itre 8, p. 261-270) ou les initiatives B ottom o f the

Pyram id des e n trep rises privées (ch ap itre 11, p. 313-323) ?

La m ise e n place de dispositifs p e rm e tta n t la ré d u c tio n effective des in é g a ­ lités n ’est pas u n long fleuve tran q u ille. Le ch a p itre 10 illustre p a rtic u liè re m e n t

b ien ce co Brésil, l’ur dix d ern iè De m u ltip cercle veri d ’universi lidée e t de ce p tatio n do té e d ’u requises. La synei exhaustivi la coopère des agenc m e n t joue gestion d€ d o n s inter Les entrep u n e place n atu relles p. 239-242 La mise tu tio n n e ll jo u r a u le re u rs sont réd u c tio n n om breus leurs cap; en renfori a p p o rte n t est em blé sans lien p e u v e n t ê am élioré, corruptioi gouvernei Réduire I La ré d u c t qui v a so

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qui m et en ation ; leurs p. 227-238). tble - écono-égalités e t le îr g a g n e r les >masi (focus î des inéga- ons in tern a- s é g a le m e n t t B onnecase ivernem ents st éloquent, r la viabilité iois serait en tes est incer- ans u n pays au jo u rd ’hui, ons in te rn a - 1 façon d o n t s, ce dossier rblics et des us éq u itab le à la justice,

aies

ie de gestion 120-225), les ;s politiques >n des inéga- rens revenus u è d e (focus o tto m o f the e des inéga- cu liè re m e n t

b ie n ce constat, p a r l’analyse q u ’il p ro p o se des dispositifs d e politiq u e sociale au Brésil, l’u n des seuls pays ém erg en ts à avoir su ré d u ire ses inégalités a u cours des dix d e rn iè re s an n ées, e t d o n t l’ex p érien ce c o n stitu e u n v éritab le « lab o rato ire ». De m u ltip les dispositifs e t in stitu tio n s d o iv en t être e n place p o u r a c tio n n e r u n cercle v e rtu e u x de ré d u c tio n des inégalités : des b a n q u e s publiques, u n ré se a u d ’universités, des in stitu tio n s statistiques, u n e législation d u travail b ie n co n so ­ lidée e t des systèm es d e co n trô le efficaces, des règles claires p o u r p e rm e ttre l’ac­ cep ta tio n sociale et é ta b lir la resp o n sab ilité des agents, u n e fo n ctio n p u b liq u e do té e d ’u n e gestion de ressources h u m a in e s à la h a u te u r des com pétences requises.

La synergie e n tre ces é lém en ts est fo n d a m e n ta le . O n n e p e u t d re sse r u n e liste exhaustive et il est fin alem en t difficile d ’é tab lir u n e h iérarch ie, l’im p o rta n t é ta n t la c o o p é ra tio n h o riz o n ta le e n tre p a rtie s p re n a n te s : au x côtés des m in istères et des agences publiques d e niv eau n a tio n a l o u local, les acteu rs d u d év elo p p e­ m e n t jo u e n t u n rôle fo n d a m e n ta l, com m e e n N am ibie, o ù les p ro g ra m m e s de gestion des ressources n a tu re lle s bén éficien t d ’u n so u tien im p o rta n t d ’associa­ tio n s in te rn a tio n a le s d e c o n se rv a tio n et de bailleurs d e fonds (focus p. 220-225) • Les e n trep rises privées, et le profit q u ’elles p e u v e n t tire r d e leu rs activités, jo u e n t u n e place to u t a u ta n t cen trale, que ce soit d a n s la v alo risatio n des ressources n a tu re lle s e n N am ibie, o u d a n s les dispositifs de soins a u C am bodge (focus p. 239-243).

La m ise e n place de ces dispositifs, d a n s leurs c o m p o san tes te ch n iq u es, in sti­ tu tio n n e lle s, o rg an isatio n n elles, financières o u ju rid iq u e s, ne s’étab lit pas du jo u r a u le n d e m a in , ni d e m a n iè re linéaire. Les e n c h a în e m e n ts d ’essais e t d ’er­ re u rs so n t inévitables et les initiatives ne c o n d u ise n t pas n é c e ssa ire m e n t à u n e ré d u c tio n des inégalités. S’il est m an ifeste, à la lectu re des ch ap itres, que de n o m b reu ses économ ies ém e rg e n te s et e n d é v e lo p p e m e n t so n t en tra in d ’étoffer leurs cap acités in stitu tio n n elles, e n ré fo rm a n t l’im pôt, en d é c e n tra lisa n t et e n re n fo rç a n t les cap acités locales de collecte et d e d ép en se, les expériences a p p o rte n t fré q u e m m e n t des ré su lta ts en deçà des a tte n te s. L’Afrique d u Sud est em b lé m a tiq u e à ce su jet (focus p. 309-312), m ais les exem ples so n t légion, sans lien d ire c t avec le niv eau d e d év e lo p p e m e n t : des p ro g ra m m e s sociaux p e u v e n t être im pulsés a u n iv eau cen tral, l’accès au x services sociaux p e u t être am élioré, m ais la q u alité des p ro g ra m m e s et services est faible, sous l’effet de la c o rru p tio n , de conflits d ’in térêts, d ’u n m a n q u e de capacité et de co m p éten ce des g o u v e rn e m e n ts lo cau x à re n d re co m p te des d épenses.

Réduire les inégalités : une innovation sociale et politique

La ré d u c tio n des inégalités exige u n e p a r t d ’in n o v atio n sociale et politique, qui v a so u v en t à l’e n c o n tre des forces politiques et éco n o m iq u es installées.

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Au C am bodge (focus p. 239-243), les o rg an isatio n s qui c o llab o ren t à la m ise e n place d ’u n systèm e de p ro te c tio n d e san té u niverselle œ u v re n t en présen ce d ’u n « secteu r privé lu c ra tif » d éjà e n place qui é c h ap p e à so n co n trô le ; l’in ertie e t la résistan ce des stru c tu re s e n place o n t des effets p erv ers p o u r les p o p u la ­ tions et p o u r le d é v e lo p p e m e n t d u pays. Tout l’en jeu des pouvoirs publics est d e co m p o ser avec ces acteurs, e n faisan t p asser leu rs activités, in itia le m e n t n o n rég u lées p a r l’État, d a n s la sp h ère m a rc h a n d e et le systèm e public, et d e les so rtir d e l’inform alité. L’in n o v atio n , d a n s ses dim en sio n s sociale, tec h n iq u e et financière, d o it être cap ab le de co m p o ser avec d ifféren tes logiques, p o rté e s p a r différents acteu rs : l’É tat (ses ré g u latio n s, ses su b v en tio n s), les e n tre p rise s, les p o p u la tio n s (avec le u r b eso in e t / o u le u r c a p a c ité /v o lo n té à p a y e r ) . La d u ra ­ bilité (a u sens d e la capacité à d u re r d a n s le tem p s) d u disp o sitif d é p e n d ra de sa capacité à faire te n ir en sem b le des ratio n alités, des in térêts et des valeurs parfois contradictoires.

Les chem ins to rtu e u x et sem és d ’e m b û ch es q u ’e m p ru n te n t les expériences n a tio n a le s d o n t il est fait é ta t d a n s ces c h ap itres d issip en t quelq u e p e u la vision naïve selon laquelle les dispositifs de ré d u c tio n des inégalités se m e ttra ie n t e n place m é c a n iq u e m e n t grâce à la croissance éco n o m iq u e, sous la form e p a r exem ple d ’u n su rcro ît de recettes fiscales. C ertes, u n e p a rtie des rev en u s d e la croissance p e u v e n t ê tre red istrib u és p a r l’im pôt, m ais la p ro m o tio n de la c o h é ­ sion sociale n e s’éta b lit p as sans vision politique e t d y n am iq u e des défis qui se p o se n t à la société. Il est d ’u n e p a r t fo n d a m e n ta l, écriv en t les a u te u rs brésiliens, q ue le systèm e de sécu rité sociale soit articu lé à u n e stratég ie de d é v e lo p p e ­ m e n t claire et com prise p a r to u s (ch ap itre 10, p. 297-308). Il p o u rra en su ite être financé p a r u n e p olitique fiscale, si et se u le m e n t si celle-ci n e préco n ise pas u n e « ég alisatio n p a r le bas » des revenus p o u r a tte in d re l’égalité absolue. S’il sem ble to u jo u rs possible, su r le papier, de re d istrib u e r le p ro d u it d e l’activité é c o n o ­ m iq u e et d ’e m p ê c h e r les inégalités d e s’aggraver, il fa u t être co n scien t d u fait que la re d istrib u tio n a u n co û t éco n o m iq u e e t q u ’elle est soum ise à des co n train tes politiques [ Bo u r g u i g n o n, 2012]. C’e st la qualité e t l’efficacité des politiques financées p a r l’im p ô t qui im p o rte n t. À ce titre, l’État, qui prélève l’im pôt, a u n e obligation de p éd ag o g ie su r les objectifs de l’actio n pu b liq u e, d o n t la d éfinition p récèd e l’é n o n cé d ’u n e vision, et de p a rtic ip a tio n et c o n su lta tio n des p a rtie s d u te rrito ire c o n cern é ; cela a n e tte m e n t été le cas e n S uède, p o u r l’a d o p tio n d ’u n e taxe carbone, cla ire m e n t reliée à u n e politique in d u strielle e t de cré a tio n d ’e m ­ ploi à la m ise e n œ u v re d e laquelle u n e ré fo rm e fiscale d e g ra n d e a m p le u r a été ju g é e n écessaire e t accep tée com m e telle (focus p. 271-275).

L’ex p érien ce m o n tre q u ’a u c œ u r d u processus d ’in n o v atio n sociale et politique, o n re n c o n tre des e n tre p re n e u rs sociaux d o n t la p e rso n n a lité est indissociable de la vision à laquelle o n les associe d u re ste très vite. O n les tro u v e à différents

n iv eau x terr: o u Lula (ch; villes (chapil d ’Ekta Paris! le u r vision a lo n g te rm e (: p o s e n t l’acti» dispositifs ét tio n al) p a r 1 le u r quotidie po litique, éc relies est au La mesure, « C om parer les N oirs et et les hom m A lain Desros que la mesui ch an g e le m< Le change: té rê t p o u r la d e nouveau: den ce d e la a u jo u rd ’hui ap p ro ch es d re n te s et in t crucial e t siri d ep u is la « i d iffusion et d e se généré le m e n t finai (USAID), la lo p p e m e n t ( toires o u de: P our « caf m e n t, il éta so rtir des c; form el, alor d a n s l’inforr

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ît à la m ise ;n présen ce le ; l’in ertie les popula- publics est le m e n t n o n c, e t d e les îc h n iq u e et p o rté e s p a r ■eprises, les ). La dura- é p e n d ra de des valeurs expériences eu la vision m e ttra ie n t i form e p a r ren u s de la de la cohé- défis qui se ; brésiliens, développe- :nsuite être ise pas u n e

S’il sem ble /ité écono- d u fait que :o n tra in te s politiques îpôt, a u n e l d éfinition p a rtie s du )tion d ’u n e ition d ’em- p le u r a été t politique, dissociable i différents

niv eau x te rrito ria u x : chefs d ’É tat com m e N elson M an d ela (focus p. 309-312) o u Lula (ch ap itre 10, p. 297-308), chefs de c ertain s q u a rtie rs inform els de villes (ch ap itre 7, p. 245-256), ou activistes de m o u v em en ts sociaux d a n s le cas d ’Ekta P a rish a d e n Inde. Dotés d ’u n e d é te rm in a tio n sans faille, ils p ro m e u v e n t le u r vision a u p rè s des p o p u la tio n s et, p a r les projets q u ’ils c o n stru ise n t su r le long te rm e (focus p. 346-350), o rc h e s tre n t le ré a g e n c e m e n t des acteu rs, re c o m ­ p o se n t l’actio n collective, a g rè g e n t des ressources ex térieu res, asse m b le n t des dispositifs établis à différents n iveaux te rrito ria u x (local, n a tio n a l et in te rn a ­ tio n al) p a r la légitim ité q u ’ils g a g n e n t a u p rè s des p o p u latio n s, e n c h a n g e a n t le u r q u o tid ien , et p a r la re la tio n q u ’ils e n tre tie n n e n t avec le u r e n v iro n n e m e n t politique, éco n o m iq u e, social e t n a tu re l, lorsque l’accès au x ressources n a tu ­ relles est a u c œ u r des enjeux.

La mesure, plateforme de collaboration entre acteurs

« C o m p arer les n obles et les ro tu rie rs préfig u re la n u it d u 4 ao û t, co m p arer les N oirs e t les Blancs appelle l’ab o litio n d e l’esclavage, c o m p a re r les fem m es et les h o m m es ap p elle le suffrage v ra im e n t un iv ersel in c lu a n t les fem m es » : A lain D esrosières, d a n s L’a rg u m e n t statistique, cité d a n s le c h ap itre 3, explique que la m esu re est to u t a u ta n t u n acte tech n iq u e que politique, et ce p arce q u ’il ch an g e le m o n d e.

Le c h a n g e m e n t d ’a ttitu d e des g o u v e rn e m e n ts à l’ég a rd des in ég alités e t l’in ­ té rê t p o u r la d istrib u tio n des rev en u s de la croissance se n o u rrit d e l’ém erg en ce d e n o u v e a u x outils. Dans les cabinets, o n ex am in e des courbes dites « d ’inci­ d en ce d e la croissance » à d ifféren ts niv eau x d e revenu. Ces in stru m e n ts so n t a u jo u rd ’h u i c o u ra n ts (c h a p itre 4, p. 195-202), n o n s e u le m e n t parce que les ap p ro ch es d u d é v e lo p p e m e n t e t d u pilotage des affaires p u b liq u es so n t diffé­ re n te s e t in tè g re n t u n e d im en sio n p lus « m icro », m ais aussi d u fait statistiq u e crucial et sim ple que les d o n n é e s ex isten t to u t sim plem ent. Elles o n t été établies dep u is la « rév o lu tio n statistiq u e » (et m icro in fo rm atiq u e, qui e n a facilité la diffusion et l’accès) des a n n é e s 1980 et 1990 d a n s c ertain s pays p io n n iers av an t de se g én éraliser grâce à des en q u êtes d ’en v erg u re a u p rè s des m én ag es in itia ­ le m e n t financés p a r l’A gence am é ric a in e p o u r le d é v e lo p p e m e n t in te rn a tio n a l (USAID), la B anque m o n d ia le o u le P ro g ram m e des N ations u n ies p o u r le d év e­ lo p p e m e n t (PNUD) et m is e n œ u v re p a r des c h erch eu rs a tta c h é s à des la b o ra ­ toires o u des in stitu ts statistiq u es lo cau x e t in te rn a tio n a u x .

P o u r « c a p tu re r la p au v reté, e t ses spécificités » d a n s les pays e n d é v e lo p p e ­ m en t, il éta it in d isp en sab le d e tra n s fo rm e r les b ases d e d o n n é e s d ’enquêtes, so rtir des c a n a u x des statistiq u es ad m in istrativ es « s tru c tu ré s p a r le secteu r form el, alors que la faim et la p a u v re té to u c h a it a v a n t to u t les fam illes viv an t d a n s l’in fo rm alité » (ch ap itre 10, p. 297-308). Ce trav ail d e révision d e l’a p p areil

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statistiq u e a p erm is de so rtir e n p a rtie de l’im passe d e la d ich o to m ie f o r m e l/ inform el, tro p so u v en t évoquée p o u r ju stifier la difficulté, voire l’im possibilité, d e m e ttre e n place des politiques sociales d a n s c ertain s pays.

Une politique d e ré d u c tio n des in ég alités g ag n e e n efficacité dès lors q u ’elle s’ad o sse à u n o util statistiq u e a d a p té à la réalité sociale d a n s laquelle elle s’in ­ sère - réalité sociale elle-m êm e m o u v a n te , qui réclam e in n o v atio n et rech erch e d a n s les dispositifs de m esu re. Plus q u ’u n e nouvelle source d e connaissance, les dispositifs d e m esu res p e rm e tte n t d ’é tab lir u n e p late fo rm e de co llab o ra­ tio n e n tre acteu rs qui n e p erço iv en t pas a priori d ’in té rê t à collaborer. L’exem ple de l’a ssu ran ce m alad ie a u C am bodge est c e rta in e m e n t le plus illu stra tif (focus p. 239-243). Le d im e n sio n n e m e n t des polices d ’a ssu ran ce et les m écan ism es de fin an cem en ts so n t co n stru its d ’o rd in a ire su r u n e co n n aissan ce d u risque m oyen d ’u n individu à to m b e r m a la d e ou d e la d istrib u tio n des coûts d e s a n té ; o r les m esu res fo n t d éfau t. C o m m en t é tab lir u n e p rim e o u u n e politique d ’a ssu ran ce

cost effective d a n s de telles co n d itio n s ? De la ro b u stesse de la co n n aissan ce et

des calculs d é p e n d la capacité des en tre p rise s privées à p re n d re le risque d ’u n e a v en tu re co m m erciale. Les im plications d e la (d é )m e su re affecten t la sphère p ublique com m e la sp h ère privée.

La qu an tificatio n des inégalités est elle-m êm e u n e affaire risquée, d an s laquelle h is to riq u e m e n t se so n t d ’a b o rd av e n tu ré e s des p e rso n n a lité s issues p o u r l’essentiel d u m o n d e d e la rech erch e. Le ch a p itre 2 (p. 163-172) est p a rti­ cu liè re m e n t clair su r ce p oint. T hom as P iketty n o u s rap p elle com bien ce sont des individus qui, à ch a q u e fois, d a n s le cad re de le u r rech erch e, o n t p récéd é les in stitu tio n s et les politiques e n fo u rn issa n t à celles-ci l’ap p a re il con cep tu el et statistiq u e sans lequel le p ro b lèm e lui-m êm e n e p e u t être c o rre c te m e n t cerné - e t ses so lutions envisagées. La W orld Top Incom es D atabase s’inscrit d a n s ces initiatives scientifiques à p o rté e politique : elle d o it d u re ste à d e u x de leurs a u te u rs d ’avoir été cités d an s le discours d ’investiture d u p ré sid e n t O b am a en 2 009, en so rte d ’h o m m a g e de la politique à la science et d ’expression de g ra ti­ tu d e p o u r services (statistiques) ren d u s. Une logique d ’offre de la p a r t d e c h e r­ ch eu rs n e p e u t b ien év id e m m e n t s’ab stra ire des conditions de sa récep tio n . Si d ep u is la créatio n de b ases telles que le W orld Top Incom es, de n o m b re u x g o u v e rn e m e n ts ac c e p te n t d e co n sid é re r sé rie u se m e n t les inégalités, a u b esoin de ch a n g e r le u r a p p areil d e m esu re, parfois d a n s u n o bjectif d e co n stru ctio n d ’u n n o u v e a u type d e savoir su r des te rrito ire s à g o u v e rn e r (focus p. 189-194), certain s se m o n tre n t to ta le m e n t h e rm é tiq u e s. Et c’est p ré c isé m e n t d a n s ces te rrito ire s q u ’o n en reg istre les plus fortes inégalités.

En face d e ces nouvelles certitu d es, il est fra p p a n t d e c o n sta te r q ue certain s d o m ain es, m êm e s’ils fo n t l’objet d ’u n in té rê t des g o u v e rn e m e n ts et des b a il­ leurs, ne so n t pas b ien connus. C’est le cas p o u r la m icro -assu ran ce, no u s

e x p liq u en t 1( (p. 239-242) en co re plus c n ’a été condi C am bodge ; su r des base rables o n t ét et d u siècle c Les défis p< L’accroissem re n ts c h a p it éclip ser le f e n tre pays, 1 à u n dévelc re sse m b le à et l’éla b o ra t d ’u n e actior n e p re n d re c d e ce livre, f salaires et d à la fois bon m ince, que U n p re m ie r Il e st giganti L’accom pa co n sen su s p m e n ts sont-i in te rn a tio n t tiq u e p o u r h En se lim ita faire c o u rt, c ra te ou bip les in ég alité F o rm u lée te ne sem b le j c o h é re n c e c pays. P eter 1 so u lig n e po d o n collecti

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unie f o r m e l/ m possibilité, s lors q u ’elle elle elle s’in- e t rech erch e snnaissance, le collabora- ;r. L’exem ple ïtra tif (focus :canismes de isque m oyen >anté ; o r les d ’a ssu ran ce naissance et risque d ’u n e n t la sphère squée, d an s alités issues ’2) est parti- bien ce so n t o n t p récéd é [ co n cep tu el :m e n t cern é :rit d an s ces :ux d e leurs t O b am a en o n d e grati- iart de cher- î réception. ; n o m b re u x s, a u besoin o n stru c tio n p. 189-194), nt d a n s ces |ue certain s e t des bail- ance, n ous

e x p liq u en t les a u te u rs d u focus su r la p ro te c tio n sociale de san té a u C am bodge (p. 239-242) : « les é tu d e s d ’im pacts des systèm es d ’a ssu ran ce so n t rares, e t cela en co re plus d a n s les pays e n d év e lo p p e m e n t ». La p re m iè re év a lu a tio n rig o u reu se n ’a é té co n d u ite q u ’e n 2007 p a r l’A FD /B erkeley U n iv ersity /D o m rei e n 2007, au C am bodge ; c’est d ire si le tra ite m e n t d e certain s p ro b lèm es g lo b au x s’ap p u ie su r des bases em p iriq u es lacu n aires, q u a n d b ien m êm e des p ro g rès co n sid é­ rab les o n t été réalisés a u cours des vin g t d ern iè re s an n ées. À l’échelle d u m o n d e e t d u siècle qui s’ouvre, les co n n aissan ces m a n q u a n te s so n t v ertigineuses. Les défis politiques de la réduction des inégalités

L’a c c ro isse m e n t des in é g a lité s à l’in té rie u r des pays e st so u lig n é d a n s les d iffé­ re n ts c h a p itre s co m m e u n fait c o n te m p o ra in p a rm i les plus m a rq u a n ts . Sans é clip ser le p ro b lè m e d es é c a rts d e n iv e a u de vie e t d ’o p p o rtu n ité s m oyens e n tre pays, les in ég alités in te rn e s se m b le n t b ie n ê tre u n d es p re m ie rs obstacles à u n d é v e lo p p e m e n t h a rm o n ie u x su r ces tro is piliers. P o u r a u ta n t, ce qui re sse m b le à u n p ro b lè m e c o m m u n est-il su scep tib le d ’e n tr a în e r u n co n sen su s e t l’é la b o ra tio n c o n c e rté e e n tre n a tio n s d ’u n e so lu tio n c o m m u n e ? L’in té rê t d ’u n e a c tio n collective p o u r la ré d u c tio n d es in ég alités éc o n o m iq u e s - p o u r n e p re n d re q u ’elles à titre d ’illu stra tio n - a é té d é m o n tré e n p lu sie u rs e n d ro its d e ce livre, e n p a rtic u lie r d a n s les focus 1 e t 4. Le tr a ite m e n t d es in ég alités de salaires e t d e la r é p a rtitio n e n tre salaires et profits d a n s l’é co n o m ie p e u t être à la fois b o n p o u r l’em p lo i e t p o u r la cro issan ce - à c o n d itio n , et elle n ’est pas m ince, que les c o m p o rte m e n ts de ty p e « p a ssa g e r c la n d e s tin » so ie n t évités. Un p re m ie r défi e st celui de la c o o rd in a tio n d es p o litiq u es fiscales e t sociales. Il e st g ig an tesq u e.

L’a c co m p ag n e u n a u tre défi, to u t au ssi im p o san t, celui d e la c ré a tio n d ’u n co n sen su s p o litiq u e p o u r tr a ite r les in ég alités d a n s les pays. Tous les g o u v e rn e ­ m e n ts sont-ils p rê ts à « a c h e te r » l’h isto ire d é ro u lé e g râce a u m o d è le d u B ureau in te rn a tio n a l d u trav ail (BIT) (focus p. 173-176)? Existe-t-il u n co n sen su s p o li­ tiq u e p o u r la ré d u c tio n des in ég alités a u sein des pays et à l’éch elle d u m o n d e ? En se lim ita n t a u x in ég alités d e re v e n u s e t a u x pays d e l’OCDE, o n sait, p o u r faire c o u rt, que la S u èd e n ’e st p as les États-U nis : u n co n sen su s so cial-d ém o ­ c ra te ou b ip a rtis a n s ’o b serv e en c o re e n S uède, m ê m e s’il s’é ro d e p o u r c o n te n ir les in ég alités d e rev en u s et d e c h an ces ; il sem ble s’ê tre dissipé au x États-Unis. F o rm u lée telle q uelle, la ré d u c tio n des in ég alités a u sein des d ifféren ts pays n e sem b le pas ê tre u n e p ré fé re n c e collective u n iv erselle - aussi, e n p a rfa ite co h é re n c e avec ce co n stat, les in ég alités se creu sen t-elles à l’in té rie u r des pays. P e te r U tting, d a n s sa c o n trib u tio n à c et o u v rag e (c h a p itre 9, p. 277-291), so u lig n e p o u r ta n t que la p a rtie n ’est pas p e rd u e , que les p a ra d ig m e s d e l’ac­ tio n collective se m o d ifien t sous l’effet d u c h a n g e m e n t des ra p p o rts de force

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e n tre pays. L’o p p o rtu n ité est b ie n réelle d e re fo n d e r la c o o p é ra tio n prise a u sens large s u r la b ase d ’u n d iag n o stic c o m m u n p o rté su r les causes de la crise d u cap italism e c o n te m p o ra in .

Q u ’e n est-il des inégalités e n tre pays ? À p re m iè re vue, les perspectives p o li­ tiques so n t plus favorables. La m ise à l’a g e n d a des inégalités d a n s les n é g o ­ ciations in te rn a tio n a le s est e n effet ré c u rre n te , te lle m e n t ré c u rre n te q u ’elle com pose u n e sorte d e refrain au q u e l les d élég atio n s se m b le n t p o rte r u n e a tte n ­ tio n to u jo u rs plus circonspecte et lo in tain e p a r h a b itu d e d e l’e n to n n er. Il sem ble que la c o m m u n a u té in te rn a tio n a le e st tiraillée sans cesse e n tre d e u x o p tio n s : p ro d u ire des accords efficaces m ais é v e n tu e lle m e n t injustes, ou p ro d u ire des accords ju ste s m ais p ro b a b le m e n t inefficaces. O n se ra p p e lle ra ici que le p r in ­ cipe de resp o n sab ilité c o m m u n e m ais différenciée des N ations unies accorde aux pays e n d év elo p p em en t, d o n t les ém issions d e gaz à effet so n t d ep u is 1850 m o in d res que celles des pays développés, u n tra ite m e n t privilégié, puisque celui-ci consiste à les ex o n é re r d ’u n effo rt d e ré d u c tio n absolu e t quantifié. Sous cet aspect, la C onvention-cadre des N ations u n ies su r le c h a n g e m e n t clim a­ tique (CCNUCC) et le Protocole d e Kyoto p e u v e n t être considérés com m e éq u i­ tables. Le prix à p a y e r est q u ’ils so n t inefficaces.

S o rtir d u trade-off e n tre ju stic e et efficacité est e n a p p a re n c e to u t l’objet des objectifs d u M illénaire p o u r le d é v e lo p p e m e n t (OMD) : re n d re l’aid e p lus effi­ cace p o u r la re n d re plus ju ste . Fortes des quelques succès enreg istrés su r le fro n t des OMD, les N ations u n ies se so n t engagées à les g én éraliser a u d év e lo p p e m e n t d u ra b le e t à to u s les pays. M ark H alle n o u s rap p elle que cette a m b itio n reste p ro g ra m m a tiq u e (focus p. 364-367) : e n se p ro je ta n t e n 2015, éch éan ce officielle d es OMD én o n cés e n 2 000, il d o u te to u t d ’a b o rd que to u t le m o n d e se c o n g ra ­ tu le alors « q u ’il se ra it exagéré de p ré te n d re que le succès re la tif d e la C hine et de l’Inde e st le ré s u lta t des m esu res e n rép o n ses aux OMD ». P ar ailleurs, l’a b ­ sence o u p resq u e d e décisions sub stan tielles à Rio lors des 20 ans d u S o m m et de la Terre souligne le p e u d ’a p p é tit de n é g o ciatio n des différents pays, e n m êm e tem p s que l’incapacité d u s e c ré ta ria t à c ré e r u n m o u v e m e n t (le « m o m e n tu m ») sans lequel les discussions s’e n lisen t e t n e p ro d u ise n t rie n de b o u lev ersan t. P eu t-o n réu ssir à n ég o cier des objectifs d e d év elo p p e m e n t d u rab les (ODD) p e rtin e n ts e n d e u x ans ? C’est le p a ri a u d a c ie u x pris à Rio.

Le d e rn ie r ch a p itre de cet ou v rag e e st d éd ié a u x ODD, to u t à la fois un iv er­ sels d a n s le u r p o rté e , e t spécifiques d a n s leu rs déclin aiso n s (« cibles ») p a r pays (c h a p itre 13, p. 351-363). L’in té rê t d ’u n e telle déclin aiso n p o u r le tra ite ­ m e n t des inég alités est réel. C om m e l’ind iq u e Serge Tom asi (focus p. 173-176), il est a u jo u rd ’h u i n écessaire de définir des objectifs e t des in d icateu rs qui n e se lim iten t p as à des objectifs g lo b au x et des in d icateu rs de co m p arab ilité en tre pays, m ais qui in tè g re n t des objectifs n a tio n a u x avec des in d icateu rs p e rm e tta n t

d e suivre k Le dévelopi q u ’u n e près tâ to n n e m e n Les ODD aspects imp é n o n cé et r L’idée sous-j d e ré su lta t 1 finalité, r e n rassé d e ses sont, tourne lieu les pay: p e m e n t n o r sim ple injec an alo g ie de so n t des m i d u rab le, do p laire - con p e u v e n t pré En prépai riences c o n des innovât: (ch ap itre 7, tiq u e p o u r ; (ch ap itre 1; n o m ie socia su rcro ît d ’e; D evelopm ei ouvrage (ch O n sait ai est u n e exp de gouverm m esu re la r expérim ent: laquelle cet politique so lo p p e m e n t ]

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tio n p rise au es d e la crise pectives poli- ins les négo- re n te q u ’elle er u n e atten - ler. Il sem ble îux op tio n s : p ro d u ire des i q ue le prin- nies accorde : d ep u is 1850 gié, puisque et quantifié, îm e n t clima- :om m e équi-Jt l’o bjet des ide plus effi- s su r le fro n t re lo p p e m e n t ib itio n reste nce officielle e se congra- ; la C hine et illeurs, l’ab- : S o m m et de rs, e n m êm e a m e n tu m ») Duleversant. bles (ODD) fois univer- ibles ») p a r ur le traite- p. 173-176), 1rs qui n e se ibilité e n tre p e rm e tta n t

d e suivre les p ro g rès d u pays p a r r a p p o rt à la situ a tio n p ro p re de chacun. Le d év e lo p p e m e n t d u ra b le est u n tâ to n n e m e n t b ie n plus q u ’u n co n cep t ou q u ’u n e p re sc rip tio n - les ODD p eu v en t, d a n s ch aq u e pays, a id e r à g u id e r ce tâ to n n e m e n t et à e n m e su re r les effets.

Les ODD e m p ru n te n t au x OMD to u t en se d istin g u a n t de ceux-ci sous des aspects im p o rtan ts. C om m e les OMD, les ODD d o iv en t être sim ples d a n s le u r é n o n cé e t m esu rab les - e t a tteig n ab les, sans quoi à quoi b o n les d é sig n e r ? L’idée sous-jacente est p o u r ta n t différente. Les OMD ré p o n d a ie n t à l’obligation d e ré su lta t et à la nécessité d e rem obiliser des b âilleu rs fatigués. Ils so n t u n e finalité, ren v o ien t à u n é ta t d u m o n d e que l’o n sait accessible - u n m o n d e d é b a r­ rassé d e ses fléaux, au p re m ie r ra n g desquels o n com pte la p au v reté. Les OMD sont, to u rn é s e n objectifs, les p e n d a n ts de m a u x publics affectan t e n p re m ie r lieu les pays e n d év elo p p em en t. Les ODD n e so n t p as u n e finalité, le d év elo p ­ p e m e n t n o n d u ra b le n ’é ta n t pas u n e calam ité d o n t o n sait se d é b a rra sse r p a r sim ple in jectio n d e m o n n aie. Ils so n t tran sfo rm atifs. P o u r em p lo y er u n e vilaine an alo g ie de la vie de b u re a u , les OMD so n t des livrables (deliverables) , les ODD so n t des m ilestones. Les milestones d e quoi ? O n n e sait pas trop. D’u n m o n d e d u rab le, d o n t a u c u n pays n e p e u t p ré te n d re ê tre a u jo u rd ’h u i la p a rtie ex em ­ p laire - c o n tra ire m e n t à u n m o n d e sans p au v re absolu, que les pays développés p e u v e n t p ré te n d re incarner.

En p ré p a ra tio n des ODD, il e st in d isp en sab le de cap italiser su r les ex p é­ riences co n d u ites d a n s différen ts pays, différen ts territo ires, d ’ê tre à l’écoute des in n o v atio n s sociales, soulignées p a r u n a u te u r com m e D avid S a tte rth w a ite (ch ap itre 7, p. 245-256), celles-ci a u b eso in s’im p o sa n t d a n s le ch am p poli­ tique p o u r se faire m ieu x e n te n d re , selon l’analyse que détaille B runo Frère (c h a p itre 12, p. 331-345) de l’a p p a re n te im passe o u c o n tra d ic tio n de l’éco ­ no m ie sociale e t solidaire. Cet exercice de c a p italisatio n est indissociable d ’u n su rcro ît d ’e x p é rim e n ta tio n , vers lequel se c o n cen tre l’am b itio n d u S ustain ab le D evelopm ent S olution N etw ork (SDSN) p ré se n té d a n s le d e rn ie r ch a p itre de cet o uvrage (ch ap itre 13, p. 351-363).

O n sait a u jo u rd ’h u i que le d é v e lo p p e m e n t d u ra b le n ’est pas u n e n o rm e ; il est u n e ex p érim e n ta tio n , u n e a p p ro x im a tio n p a r essais et e rre u rs de la p a r t de g o u v e rn e m e n ts, d ’e n trep rises, d ’ONG, de collectivités locales. Dans quelle m e su re la réd u c tio n des inégalités est-elle n écessaire a u succès de to u te s ces e x p é rim e n ta tio n s e t à le u r g én é ra lisa tio n est u n e q u e stio n fo n d a m e n ta le à laquelle cet o u v rag e a e u p o u r a m b itio n d e ré p o n d re . C’est aussi la q u estio n politique soulevée p a r la n é g o ciatio n e t la m ise e n œ u v re de l’A genda d u d év e­ lo p p e m e n t p o u r l’après-2015. ■

CIRAD-DIST

Unité bibliothèque

Lavalette

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Pays et régions couverts par ce dossier

L’enjeu de ce dossier est d ’appréhender l’ im pact global des inégalités sur le développement durable. Beaucoup de textes traitent ainsi de plusieurs régions du monde, voire de tendances mondiales. Les spécificités de certaines trajectoires (Inde, Chine, Brésil...) ne sont néanmoins pas ignorées.

R E F E R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S

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Vision glol

FOCUS p. 163, 203, : Chapitres 1, 4, 5, 6,

Moyen-Orient

Références

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