HAL Id: jpa-00245561
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00245561
Submitted on 1 Jan 1987
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Observation de super-réseaux CdTe-HgTe par microscopie électronique en transmission
L. Di Cioccio, A. Million, J.P. Gailliard, M. Dupuy
To cite this version:
L. Di Cioccio, A. Million, J.P. Gailliard, M. Dupuy. Observation de super-réseaux CdTe-HgTe par
microscopie électronique en transmission. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique
/ EDP, 1987, 22 (6), pp.465-468. �10.1051/rphysap:01987002206046500�. �jpa-00245561�
Observation de super-réseaux CdTe-HgTe
par microscopie électronique
entransmission
L. Di
Cioccio,
A.Million,
J. P. Gailliard et M.Dupuy
Commissariat à
l’Energie Atomique,
Institut de Recherche etDéveloppement
Industriel, Laboratoired’Electronique
et deTechnologie
del’Informatique,
BP 85 X, CEN,38041 Grenoble, France
(Reçu
le 17 novembre 1986, accepté le 13février 1987)
Résumé. - La
microscopie électronique
en transmission est utilisée pour la visualisation de super-réseaux CdTe-HgTe. Des défauts tels que défauts d’empilement,ségrégation
d’impuretés et dislocations sont observés.Abstract. -
High
resolution transmission electronmicroscopy
is used forCdTe-HgTe superlattices
obser-vation. Defects, such as
stacking
faults,impurity segregation
and dislocations are observed.Classification
Physics Abstracts
61.70 - 68.55 - 81.15G
1. Introduction.
La réalisation de
super-réseaux III-V,
obtenus parépitaxie
parjet
moléculaire(EJM)
dutype
GaAs- GaAlAs parexemple,
a faitl’objet
de nombreusespublications [1].
L’utilisation de l’EJM dans les semi-conducteurs II-VI a étébeaucoup plus
tardive[2].
Dans cette dernièrefamille,
lesystème
CdTe-HgTe présente l’avantage
d’un accord de maillequasi parfait
entre les deuxcomposés (a
=0,648
nmpour CdTe contre a =
0,646 nm
pourHgTe).
L’observation par
microscopie électronique
en trans-mission
(MET)
de coupes transversales minces de telssuper-réseaux
est récente[3].
L’utilisation dumicroscope
en haute résolution(METHR), apporte
de nombreuses informations sur les
interfaces,
enparticulier
sur les défauts cristallins en relation avec ces interfaces. Nous nous proposons deprésenter
nos résultats relatifs à l’observation de défauts par METHR dans des
super-réseaux CdTe-HgTe.
2. Méthodes
expérimentales.
2.1 EPITAXIE PAR JET MOLÉCULAIRE. - Les super- réseaux
CdTe-HgTe
ont étéépitaxiés
sur un substratCdTe d’orientation
(111)
A à unetempérature
de468 K. La
préparation
des surfaces a été décrite par ailleurs[2].
La croissance des couches de CdTe est effectuée en utilisant une seule cellule contenant duCdTe, l’évaporation
de cecomposé
étantcongruente [4].
PourHgTe,
deux cellules(mercure
ettellure)
ont été utilisées. Les vitesses de
dépôt
sont de0,2 nm.s-1.
Lessuper-réseaux
étudiés sont pour laplupart
constitués d’une centaine depériodes, d’épaisseur
d’environ 8 nm pour les deux compo- sants. Lapremière
coucheépitaxiée
estHgTe.
L’épaisseur critique
de couche individuelle àpartir
de
laquelle l’épitaxie
n’estplus
cohérente entre cesdeux
matériaux, qui
ont un désaccord deparamètre
de maille
Aa égal
à0,3 %,
est d’environ 360 nm[5].
L’épitaxie
s’effectuant sur substratCdTe,
les couchesde
HgTe
vont donc être contraintes. La dernière couche dusuper-réseau
estCdTe,
cequi
permetd’encapsuler
leHgTe
et d’éviter touteévaporation
de mercure au moment de l’arrêt de la croissance.
2.2 MICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE EN TRANSMIS- SION. - Les échantillons sont
préparés
par amincis- sement de coupes transversales à l’amincisseur ioni- que(ions d’argon)
suivant une méthodedéjà
décrite[6].
Dans le but de minimiser les défauts d’irradiation et lemixage
dusuper-réseau pendant
l’amincisse- ment, la tension d’accélération est maintenue à 2 kVsous 25
03BCA
de débit sous unangle d’attaque
de 15°.Le
plan
d’observation est(110) perpendiculaire
auplan
de croissance(111).
Lemicroscope
utilisé estun JEM 200 CX à filament
LaB6, platine « top-
entry » et lentilleobjective
de faible aberrationsphérique (Cs = 1,05 mm).
A 200kV,
les échantil- lons ne subissent pas de défautsd’irradiation,
cepen-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002206046500
466
dant lors de l’observation de zones très minces
( 10 nm)
uneévaporation
du mercure, par échauf- fement local sous lefaisceau, peut
seproduire.
3. Résultats.
3.1 SUPER-RÉSEAU. - La
figure
1représente
unsuper-réseau CdTe-HgTe
en haute résolution où le CdTecorrespond
aux bandes claires. Onpeut
véri- fierqu’en
moyenne, on réalise 9 couches de CdTe pour 18 couches deHgTe (environ 3,4
et6,7
nmrespectivement).
On constatequ’à
l’échelle de ladistance
interatomique,
les interfaces sont renduesirrégulières
par laprésence
de marches. Il estpossible
aussi que,malgré
lesprécautions prises
lorsde l’amincissement
(débit
eténergie
des ionsfaibles),
une interdiffusion des deux
composés
ait eu lieu.Fig.
1. -Super-réseau CdTe-HgTe
observé en microsco-pie électronique
haute résolution. Lesépaisseurs
relativesdes couches sont
respectivement
3,4 et 6,7 nm.[High
resolution transmission electronmicroscopy
ofCdTe-HgTe superlattice.
Thecorresponding layers
are 3.4and 6.7 nm
thick.] ]
3.2 DÉFAUT A L’INTERFACE SUBSTRAT SUPER-
RÉSEAU. - Une mauvaise
préparation
de la surfacedu substrat
peut
provoquer un désordre trèsimpor-
tant dans les
premières
couches dusuper-réseau (Fig. 2) provoqué
par laprésence
deprécipités
àl’interface.
Toutefois, après
5-7périodes,
le super- réseau estrégulier.
Aplus
fortgrossissement (Fig. 3)
on remarque laprésence
de défautsd’empi-
lement à l’interface mais
qui
ne conduisent pas à une croissance en relation de macle. Les contrastes noirs(i)
ont été attribués à laprésence d’impuretés.
Dansce cas on note aussi la
présence
de dislocations àFig.
2. - Premières couches du super-réseau sur un subs-trat mal préparé.
[An
example of the firstlayers
grown on abadly
preparedsubstrate.]
Fig.
3. - Défautsd’empilement, ségrégation d’impuretés (i)
et dislocation(D)
à l’interface substrat super-réseau.Même échantillon que celui de la
figure
2.[Stacking
faults,impurity segregation (i)
and dislocation(D)
at thesubstrate-superlattice
interface. Samespecimen
as
figure 2.] ]
60°
(D),
laplupart
dutemps
associées à desimpure-
tés et dont nous
reparlerons plus
loin.Enfin,
mêmepour les meilleures
préparations
desurface,
nousavons
toujours
obtenu des contrastes dus auximpu-
retés à l’interface
substrat-première couche, qui
décorent celle-ci
(Fig. 4).
La localisationprécise
del’interface est délicate dès lors que l’échantillon est
parfaitement
orienté suivant(110).
Il est alorsnécessaire de
procéder
à unelégère
désorientation pour exciter une diffraction de type 002 dont l’inten- sité est très différente dans CdTe etHgTe (cas
de laFig. 1).
3.3 DISLOCATIONS. - Dans les couches de bonnes
qualités,
les dislocations sont très rares et donc très difficiles à observer surtout en haute résolution.Fig.
4. - Impuretés résiduelles à l’interface CdTe super- réseau. Cas d’unepréparation
correcte de la surface du substrat.[Residual impurities
at theCdTe-superlattice
interface.Case of a well
prepared
substratesurface.]
Toutefois,
nous avons pu observerquelques
disloca-tions à 60° à l’interface
substrat-première
couche etune dislocation de Lomer dans le
super-réseau.
3.3.1 Dislocation à 600. - La
figure
5représente
une dislocation à 60° située très
près
de l’interface substratCdTe-première
couche deHgTe
et dans leHgTe.
Cette dislocation est associée à laprésence d’impuretés.
Elle a commeplan
deglissement (111 )
et a pu êtregénérée
àpartir
de la surface de l’échantillon au cours despremiers
stades deFig. 5. - Dislocation à 60° au
voisinage
de l’interface substratCdTe-première
couche de HgTe. Les composan- tes coin sontb1
= 1/3[111 ]
etb2
= 1/12[112].
[60°
dislocation in thevicinity
of the CdTe substrate-firstHgTe
layer
interface. Theedge
components areb1
=1/3 [111]
andb2 = 1/12[112].]
l’épitaxie
etglisser jusqu’au voisinage
de l’interface.Elle
pourrait
ainsi relaxer des contraintesgénérées
par les
impuretés
à l’interface. Son vecteur deBurgers
est b = 1/2[011 ].
Sur lafigure
5 sa compo- sante coinbl
=114[112]
estdécomposée
en deuxcomposantes b =113
[111 ]
et b = 1/12[112 ] respecti-
vement
perpendiculaire
etparallèle
àl’interface.
Cette dislocation est peu ou pas dissociée et est tout à fait semblable à celles observées par Hutchison
[7]
dans du silicium déformé.
3.3.2 Dislocation de Lomer. - Nous avons observé
une dislocation de Lomer b = 1/2
[110]
située dans lesuper-réseau,
dans une couche deHgTe,
décoréeelle aussi par des
impuretés.
Cette dislocation dontl’image
estreprésentée
sur lafigure
6 a un coeurcompact
(absence
de dissociation au coeur, contraire-ment au modèle de coeur étendu de Lomer-Cot- trell
[8]).
Elle estidentique
à celle obtenue par Bourret[9]
dans legermanium.
Enparticulier, l’image
estdissymétrique près
du coeur : par exem-ple,
les canauxmarqués
d’une flèche sontdissymétri-
ques en
position
et intensité.Fig.
6. - Dislocation de Lomer(b = 1/2 [110])
dans unecouche de
HgTe
de direction de croissance[111 ]. L’image
est
dissymétrique
près du coeur(voir flèches).
Lespoints
noirs
correspondent
aux canaux.[Lomer
dislocation(b = 1/2 [110])
in aHgTe
layer of[111 ]
growth direction. The coreimage
is asymmetric(see arrows).
Black dotscorrespond
to thetunnels.]
Il est connu que
lorsqu’une épitaxie
est réaliséesur un substrat de CdTe
(111),
laqualité
de cetteépitaxie
esta priori
fort différente suivant la face(cadmium
outellure)
surlaquelle
elle est réalisée. Si468
l’on
admet,
àpartir
despublications
très contradic- toires[10]
sur la détermination du type deface,
que c’est la face cadmiumqui
est la meilleure face pourl’épitaxie,
on voit que l’on peut identifier la nature des atomes dans le coeur de la dislocation. Une tellereprésentation
est donnée sur lafigure
7a pour le modèlesymétrique
de Hornstra[11]
et sur lafigure
7b pour le modèledissymétrique
de Bour-ret
[9],
lafigure
7c schématisant le substrat dedépart
avec une face cadmium. Par
exemple
on note que dans le modèle deHomstra,
lescycles
à 7 et5 colonnes
près
du coeur ont en commun les colonnes de tellure c’est-à-dire cellescomposées
desplus petits
atomes. Demême,
dans le modèle deBourret,
le
cycle
à 5 colonnes encomporte
3 de tellure pour 2 de mercure. Ainsi par cetteméthode,
nous montronsqu’il
estpossible
depositionner
les colonnes atomi- ques de différente naturechimique
dans un semi-conducteur
composé
bien que la résolution dumicroscope employé
soitsupérieure
à la distance descolonnes
atomiques
mises enjeu (0,162
nm entre lescolonnes de
Hg
et Te dansHgTe).
4. Conclusion.
L’observation en METHR de
super-réseau
CdTe-HgTe permet
l’identification des différents défauts d’interface(précipités,
défautsd’empilement,
dislo-cations).
En outre nous avons montré que la connais-sance de la nature
chimique
de la face dedépart
lorsd’une
épitaxie
sur unplan (111)
permet l’identifica- tionchimique
des atomes dans le coeur des disloca- tions. Cette méthodepourrait
êtreutilisée,
d’uneFig.
7. - Modèlesymétrique
de Homstra(a)
etdissymé- trique
de Bourret(b)
de la dislocation de Lomer. Les colonnes de Hg et Te ont étépositionnées
en supposantune face cadmium comme face de
départ
del’épitaxie
sursubstrat
CdTe (c).
La direction de croissance est[111 J.
[Symmetrical
Homstra’s model(a)
andasymmetric
Bour-ret’s model
(b)
for the Lomer dislocation. Hg and Tecolumns have been
positionned, assuming
a cadmiumsurface for the CdTe substrate on which the
epitaxial
layers aregrown (c).
The growth direction is[111].]
façon générale,
pour une étude détaillée des défauts dans les semi-conducteurscomposés.
Ce travail a été financé par la DRET.
Bibliographie
[1]
CHANG, L. L., J. Vac. Sci. Technol. B 1(2) (1983)
120.
[2]
FAURIE, J. P., MILLION, A. and PIAGUET, J.,Appl.
Phys.
Lett. 41(1982)
713.[3]
HARRIS, K. A., HWANG, S., BLANKS, D. K., COOK,J. W., SCHETZIN, J. F., OTSUKA, N., BAUKUS,
J. P. and HUNTER, A. T.,
Appl. Phys.
Lett. 48(1986)
396.[4]
FAURIE, J. P., MILLION, A., J.Crystal
Growth 54(1981)
577.[5]
FONTAINE, C., Thèse Univ.Scientifique
et MédicaleGrenoble
(1986).
[6]
DUPUY, M., J. Microsc.Spectrosc.
Electron. 9(1984)
163.
[7]
HUTCHISON, J. L., ANSTIS, G. R. and PIROUZ,Microscopy
ofsemiconducting
materials, Oxford, 1983, Inst.Phys.
Conf. n° 67, TheInstitute of
Physics,
Londres, 1983, page 21.[8]
COTTRELL, A. H., Philos.Mag.
43(1952)
645.[9]
BOURRET, A., DESSEAUX, J. and RENAULT, A., Philos.Mag.
A 45(1982)
1.[10]
FEWSTER, P. F., WHIFFIN, P. A. C., J.Appl. Phys.
54