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Utilisation de la résistance génétique à la colibacillose
K88 dans les schémas d’amélioration génétique du porc
L Ollivier, X Renjifo
To cite this version:
Article
original
Utilisation de la résistance
génétique
à la
colibacillose
K88 dans les
schémas
d’amélioration
génétique
du
porc
L
Ollivier,
X
Renjifo
Institut National de la Recherche
Agronorreique,
Station degénétique
quantitative
etappliquée,
78352Jouy-en-Josas, cedex,
France(Reçu
le 7 mai1990; accepté
le 30janvier
1991)
Résumé - Les diarrhées
colibacillaires,
notamment celles dues à des souches d’E colientéropathogènes
pourvues del’antigène K88,
sont une causemajeure
de mortalité chezle
porcelet
nouveau-né. L’existence d’une résistancegénétique,
liée àplusieurs
marqueursbiochimiques,
dont les bases sont brièvementrappelées ici,
permetd’envisager
de réduirepar sélection l’incidence
économique
de la maladie. Cet articleprésente
les conditions danslesquelles
une telle sélectionpourrait s’intégrer
dans les schémas courants d’améliorationgénétique
du porc. Laplupart
despopulations porcines
manifestent unpolymorphisme
pour les
gènes
de résistance à la colibacillose K88. Dans unepopulation exposée
à cettemaladie,
la mortalité duporcelet dépend
de lafréquence
p dugène
de résistance et de2 taux de mortalité !rcl et rn2,
s’appliquant respectivement
auxporcelets
sensibles issusde mères
sensibles, qui
bénéficient d’une certaineprotection colostrale,
et auxporcelets
sensibles issus de mères
résistantes, qui
ne bénéficient pas de cetteprotection.
De cefait on a
généralement
!rcl < m.2, et on montre que, au sein d’unepopulation,
le ris-queglobal
de mortalité peut, dans certainesconditions,
être une fonction croissante dela
fréquence
dugène
de résistance. Dans unsystème
decroisement,
le choix d’ungéno-type
approprié
pour les verrats utilisés àchaque
niveau permet de minimiser lamorta-lité du
porcelet
terminal. Ainsi l’utilisation d’un verrat terminal résistant offrel’avan-tage de la
plus
faible mortalité dans sadescendance, quelle
que soit lafréquence
p chezles
mères,
et cette mortalité diminue à mesure que p augmente. On note, au contraire,que si le verrat terminal est
homozygote sensible,
la mortalité augmente avec p. Dansun
système
de croisementtriple,
parexemple,
l’utilisation d’ungrand-père
maternelho-mozygote sensible devrait alors être recommandée. Il faut aussi
prendre
en compte les effets de la sélectionnaturelle,
par lamortalité,
et de la sélection(artificielle)
surl’âge
à 100
kg, qui
peuvent, dans certaines situations, défavoriser legène
de résistance. On montrecependant
que lafréquence
p = 0, est un seuilcritique,
au-dessusduquel
cerisque
est totalement écarté. L’existence de 3 variantssérologiques
de l’adhésine K88 etde 3
récepteurs
intestinauxcorrespondants
apporte unecomplexité supplémentaire,
etpeut induire des interactions entre
plusieurs
locus de résistance. En tout état de cause,paternelles.
Des recherches restent àpoursuivre
pourparvenir
à un marquagegénétique
suffisamment étroit des
gènes
de résistance ou à leur identificationbiochimique.
résistance génétique aux maladies
/
porc/
K88/
schéma de croisement/
sélection naturelle/
gène marqueurSummary - Use of genetic resistance to K88 colibacillosis in pig breeding schemes.
Neonatal
colibacilloses,
andparticularly
those due to strainsof E
colibearing
the K88antigen, are a
major
causeof piglet mortality.
The existenceof
a genetic resistance, linked to several biochemicalmarkers,
which isbriefly presented here, offers
thepossibility of
reducing
the economicimpact of
the diseasethrough
selection. This paper discusses the conditions under which such a selection could beimplemented
within currentpig breeding
schemes. Most pig
populations
arepolymorphic
withregard
to thegene(s)
for
resistanceto K88 colibacillosis. The adhesion
phenotypes for
the 3possible
variants,K88ab, K88ac,
and
K88ad,
aregiven
in tableI,
and their observedfrequencies
in 5 reportsfrom
theliterature are given in table II. Within a
population exposed
to thedisease, piglet mortality
depends
on thefrequency
pof
the resistance gene and on 2 mortalities ml and m2,respectively applying
tosusceptible pigs from susceptible dams,
whichbenefit from
colostralprotection,
and tosusceptible pigs from
resistantdams,
which lack thisprotection.
From tableIII,
whichgives
theexpected mortality for
thedifferent
combinationsof sire
and damgenotype, the
global
riskof mortality
may be derived in apopulation
inHardy-Weinberg
equilibrium
andexpressed
as afunction of p.
As shown infigure
1, in whichmortality
is
plotted against
pfor
various valuesof m
l
and m2, the riskof mortality
may increasewith p, under some conditions. In a
crossbreeding scheme,
the choiceof
anappropriate
boar genotype at each level allows
minimizing mortality
among terminalpiglets.
The useof
a resistant terminal sire,for
instance, minimizesmortality
in the progeny, whicheverthe
frequency
p in the damline(s),
andmortality
decreases withincreasing
p.However,
as shown infigure
2, wheremortality
isplotted against
genefrequency
in the dam linefor
each sire genotype,if
the terminal sire ishomozygous susceptible, mortality
in theprogeny increases with p. In a 3-way cross, the use
of
a homozygous susceptible
maternalgrand-sire
should then berecommended,
as shown in tableIV,
whichgives
theexpected
mortality for
each combinationof sire
and maternalgrand-sire
genotype. Inaddition,
naturalselection,
through piglet mortality,
and(artificial)
selectionfor
age at100 kg
arealso to be
considered,
asthey
may, in some situations, actagainst
the resistance gene.However, it can be shown that the gene
frequency
value p = 0.5 is a criticalthreshold,
above which such a risk is
totally
avoided. This is showngraphically for
natural selectionin
figure
3, whichgives
the genefrequency change
due tomortality
as afunction of the
gene
frequency
in thepopulation.
The existenceof 3 serological
variantsof the
K88 adhesin andof
3corresponding
intestinal receptors introduces additionalcomplexities
and it mayinduce interactions between several receptor loci. In any case, a
large
amountof work for
identifying
genotypes is necessary, at least in sire lines.Investigations
should bepursued
in order to reach a
sufficintly precise marking of the
resistance genes or toidentify
thembiochemically.
genetic resistance to disease
/
pig/
K88/
crossbreeding scheme/
natural selection/
marker geneINTRODUCTION
Les diarrhées colibacillaires dues à des souches
entéropathogènes
de Escherichiacoli,
et
plus particulièrement
celles pourvues del’antigène
K88,
sont une causemajeure
(987P,
K99 et F41notamment)
sontégalement
responsables,
mais lesenquêtes
réalisées enélevage
montrent que les colibacillesporteurs
de K88prédominent
généralement
dans la flore desporcelets diarrhéiques,
et que les souches à K88peuvent
mêmereprésenter
dans certains casplus
de la moitié des souches isolées(voir
la revuebibliographique
récente deEdfors-Lilja,
1991).
Cette maladie exercepar ailleurs des effets défavorables sur la croissance des
porcelets qui
survivent auxépisodes
de diarrhée. Waldmann(1990)
observe parexemple
une réduction depoids
de
30%
à 10 j
chez ces derniers parrapport
à desporcelets
sainsdepuis
lanaissance,
dans le mêmetroupeau
expérimental.
L’existence d’une résistancegénétique
àcette
maladie, qui
étaitsoupçonnée
depuis longtemps
(voir
les références anciennes données parRapacz
etHasler-Rapacz,
1986),
a été démontrée par Sellwood et al(1975).
Onpeut
doncenvisager,
à côté d’uneprophylaxie médicale,
l’utilisation demoyens
génétiques
pour réduire l’incidenceéconomique
de lamaladie,
comme cela aété discuté par Sellwood
(1979, 1980)
et Ollivier et al(1984).
L’objet
de cet article est deprésenter
lespossibilités
d’utilisation de cette résistancegénétique
dans le cadre des schémas d’améliorationgénétique
courammentappliqués
chez le porc.BASE
GÉNÉTIQUE
DE LARÉSISTANCE À
LA COLIBACILLOSE K88La colonisation de
l’intestin,
nécessaire pour que la maladieapparaisse, dépend
d’unantigène
spécifique qui
permet
l’adhésion des bactéries à laparoi
intestinale. L’attachement des souches de E coli K88 aux cellulesépithéliales
de l’intestingrêle implique
desrécepteurs
localisés sur la membrane des bordures en brosse.L’attachement peut être mis en évidence soit directement in vivo
(Sellwood
etal,
1975;
Snodgrass
etal,
1981),
soit indirectement in vivo par des numérationsbactériennes du contenu et des
parois
de l’intestinaprès
inoculation deporcelets
axéniques
(Chappuis
etal,
1984).
Si la nature
biochimique
exacte desrécepteurs
n’est pas pour le momentélucidée,
il est établi
qu’ils
sont transmis comme des facteurs mendélienssimples,
le caractèrenon adhésif étant récessif
(gène s)
parrapport
au caractère adhésif(gène S).
Les 2
phénotypes,
attachant(A)
et non attachant(NA),
correspondent
donc à 3génotypes, SS,
Ss et ss(Gibbons
etal,
1977).
Si on considère les 3récepteurs
correspondant
aux 3 variants connus de K88(K88ab,
K88ac etK88ad),
le nombre desphénotypes
possibles
estthéoriquement
de 8. Enfait,
6phénotypes
seulementont
jusqu’à présent
étédénombrés,
commeindiqué
au tableau I.Plusieurs
hypothèses
ont été avancées pourexpliquer
la basegénétique
de l’attachement des différents variants(Rapacz
etHasler-Rapacz,
1986;
Bijlsma
etBouw, 1987;
Duval-Iflah etal,
1987b).
Des résultats récents confirment l’existence de 2 locus distincts contrôlant lesrécepteurs
K88ab et K88ac. Ces 2 locus sontétroitement liés entre eux et ils sont liés par ailleurs au locus Tf de la transferrine.
L’ordre le
plus
probable
des 3 locus est Tf-K88ab-K88ac et les distances ont étéestimées à
10,9
et3,6
centimorgans
respectivement
entre Tf et K88ab et entreK88ab et K88ac
(Bonneau
etal,
1990).
Ces 3 locusappartiennent
en fait à ungroupe de liaison
qui comprend
maintenant 6 locus au total. Il faut en effet y inclureégalement
un facteur de létalitéprécoce
dont la liaison avec Tf a été démontrée par8
centimorgans
deTf,
et le groupesanguin
L dont le taux de recombinaison avec leslocus contrôlant les
récepteurs
K88 a été récemment évalué à22,7 centimorgans
parVogeli
et al(1990).
L’hypothèse
d’un locusdistinct,
lié auxprécédents,
contrôlantle
récepteur
K88ad est d’autrepart
avancée parRapacz
etHasler-Rapacz
(1986)
etpar
Bijlsma
et Bouw(1987).
Mais le déterminisme du caractère K88ad est rendudi f
flcile à élucider par suite d’une affinité
variable,
et souventréduite,
entre cetantigène
et sonrécepteur.
Un effet del’âge
sur cette afflnité a parexemple
étérécemment
suggéré
par Hu et al(1990).
La
plupart
despopulations
porcines
manifestent unpolymorphisme
génétique,
avec des
fréquences
d’individus résistants variables selon les troupeaux(Walters
etSellwood,
1982)
et selon les races(voir
la revue deEdfors-Lilja,
1991).
Il faut noteren
particulier
que certaines races chinoisespourraient
êtrehomozygotes
résistantes(ss).
Dans la race Meishan parexemple,
aucun individu sensible(pour
K88ab etK88ac)
n’ajusqu’à
présent
été trouvé dans l’échantillon de cette raceimporté
enFrance,
que ce soit par le test in vivo ou le test in vitro(Duval-Iflah
etal,
1990).
Cette résistance a par ailleurs été confirmée
après
inoculation deporcelets
par voieorale en
élevage holoxénique
(Duchet-Suchaux
etBertin,
1987).
Il semble en outre que les facteurs d’attachement pour les 2antigènes
K88ab et K88ac s’associentde manière
préférentielle,
lesphénotypes
(++)
et(--)
étantprédominants
parrapport
aux(+-)
et(-
+
),
commeindiqué
dans le tableau II.RELATION ENTRE LA
MORTALITÉ
GLOBALEET LA
FRÉQUENCE
DUGÈNE
DERÉSISTANCE
DANSUNE POPULATION EN
ÉQUILIBRE
DE HARDY-WEINBERGEXPOSÉE À
UN TYPE DE COLIBACILLOSE K88Considérons le cas d’une
population exposée
à une colibacillose due à une souchebactérienne pourvue d’un
antigène
donné,
parexemple
K88ab. Lerisque
demère pour le
gène
de résistancecorrespondant.
Gibbons et al(1977)
et Sellwood(1982)
ont en effet montré que le colostrum des truies dephénotype
attachant(SS
ouSs)
confère uneprotection
duporcelet plus
efficace que celui des mères dephénotype
résistant(ss).
La mortalitédépend
alors de lafréquence
p dugène
de résistance dans lapopulation
et des taux de mortalité ml et m2s’appliquant
auxporcelets
sensibles issusrespectivement
de mères sensibles(individus
protégés
parle
colostrum)
et de mères résistantes(individus
nonprotégés
par lecolostrum).
Les mortalités moyennescorrespondant
aux 9types
deportées
qui
peuvent
seprésen-ter sont données en fonction des valeurs de ml et m2 dans le tableau III avec
les moyennes
marginales
correspondant
auxfréquences
génotypiques
de la loi deHardy-Weinberg.
On en déduit uneexpression
de la mortalité moyenne(M)
d’uneLa
figure
1 montre l’évolution de 11I pour diverses valeurs de mi et m2, sachantqu’on
a, parhypothèse,
mz > . lm On voit queplus
l’écart entre ml et m2 seréduit,
plus
on tend vers une relation «normale» entre 111 et p, c’est-à-dire une diminution de la mortalitéquand
lafréquence
dugène
de résistance augmente. Dans le cas extrême où mi = 0(mortalité
nulle des individus sensibles issus des mèressensibles)
et m2 = 1(mortalité
totale des individus sensibles issus des mèresrésistantes)
on obtient AI =p
z
q
et on constate, comme lafigure
1 le montre, quejusqu’à
unefréquence
p =2/3,
lerisque
de mortalitéaugmente
avec lafréquence
du
gène
de résistance dans lapopulation.
ÉVOLUTION
DE LAMORTALITÉ
MOYENNEDANS
DIFFÉRENTS SYSTÈMES
DE CROISEMENT Croisementsimple
Dans ce
type
de croisement on suppose que, pour le locus derésistance,
lalignée
maternelle est enéquilibre
deHardy-Weinberg
et que les mâles utilisés ont ungénotype
défini,
soitSS,
Ss ou ss. Onpeut
donc utiliser les moyennesmarginales
du tableau III pourreprésenter
l’évolution de la mortalité moyenne desproduits
de croisement en fonction de la
fréquence
p dans lalignée
maternelle(fig 2).
Cette évolution montre que l’utilisation d’un verrat résistant(ss)
est àrecommander,
de la
lignée
maternelle,
comme leremarquait déjà
Sellwood(1979).
On voit aussique, si un verrat ss est
utilisé,
la mortalité diminuequand
lafréquence
p dugène
de résistance dans lalignée
maternelleaugmente,
alors que si le verrat est SS lamortalité
augmente
avec p.Croisement
triple
La mortalité du
produit
terminal va maintenantdépendre
desgénotypes
des 3lignées
utilisées : lalignée grand-maternelle
(GMM),
lalignée grand-paternelle
(GPM)
et lalignée
paternelle
(P).
On suppose que lalignée
GMM est enéquilibre
de
Hardy-Weinberg
pour legène
derésistance,
et que les mâles GPM et P utilisésont un
génotype
défini,
soitSS,
Ss ou ss. Il y a donc 9 cas àenvisager
selon lesgénotypes
GPM et P. Le tableau IV donne la mortalité moyenne desporcelets
pourchaque
combinaison. On voit que la mortalité évoluetoujours
linéairement avec lafréquence
dugène
de résistance dans lalignée
GMM. Pourchaque
génotype
GPMle meilleur verrat terminal est ss, comme dans le cas du croisement
simple.
Mais sile verrat terminal est
homozygote
sensible(SS),
la mortalitépeut
être très élevéeAutres
systèmes
de croisementLes considérations
précédentes
peuvent
s’appliquer
à toutsystème
de croisement.On voit que le caractère récessif de la résistance rend son utilisation relativement
complexe.
Si le verrat terminal estcroisé,
parexemple,
les 2 races oulignées
servantà le
produire
devraient être degénotype
ss.À
défaut,
une sélection du verratterminal sur la base d’un test d’attachement est souhaitable. Il y a alors
avantage
à maintenir dans ceslignées
lafréquence
dugène
de résistance à un niveau aussiélevé que
possible.
Mais toute sélection en faveur de cegène
doitprendre
encompte
l’ensemble des autres facteurs
susceptibles
de faire évoluer safréquence
au sein deslignées
utilisées. Cepoint
va être abordé dans cequi
suit.EFFETS DE LA
SÉLECTION
DANS UNE POPULATIONFERMÉE
Sélection naturelleGibbons et al
(1977)
ont montré que dans les conditionsd’élevage
exposant
les animaux à la
maladie,
les relations décritesplus
haut entre la mortalitéet le
génotype,
tant individuel quematernel,
induisent unsystème génétique
àcoefficients de sélection variables
qui
aboutit à unéquilibre
instable. Enadaptant
lesformules de Gibbons et al
(1977)
en fonction des mortalités mi et m2précédemment
On voit que la mortalité moyenne des
hétérozygotes
estégale
à ml +p(m
2
-Tn
l
)/2.
Comme mz > ml, leshétérozygotes
sont en moyenne soumis à une mortalitésupérieure
à celle deshomozygotes. Avec
des valeurs sélectiveségales
à 1 - ml et1 - ma, on montre que le
système
conduit à unchangement
defréquence génique
Ap
pargénération
tel que :Il existe donc une
fréquence d’équilibre
po(différente
de 0 et1),
pourlaquelle
Ap
=0,
soit :La
figure
3 montre l’évolution deAp
pour différentes valeurs de ml et mz. Comme le montrel’expression
(3),
lafréquence d’équilibre
maximale est0,5
etcette
fréquence
diminue au fur et à mesure que lerapport
m
2/
m
l
diminue. Ils’agit
d’un
équilibre
instable et lerisque
existe donc que legène
de résistance soit éliminénaturellement, lorsque
lerapport
7
77.2/
7
771
qui prévaut
dans lapopulation
conduit à des valeursnégatives
deAp.
Cerisque
est toutefois exclu si po >0, 5,
quelles
quesoient les valeurs de rnl et m2. Par
ailleurs,
lapossibilité
d’unéquilibre
instablesuppose aussi que po >
0,
cequi correspond
à7
772/
7
771
> 3.On
peut
noter par ailleurs que le mécanisme sélectifqui
vient d’êtredécrit,
qui implique
undésavantage
del’hétérozygote,
est similaire à celui dusystème
RhésusD/d
chez l’homme. Dans le casparticulier
où ml =0,
l’équation
(2)
est eneffet
identique
à celle donnée par Cavallis-Sforza et Bodmer(1971,
p199)
pour lafréquence
dugène
d.Sélection artificielle
L’âge
à 100kg
est un critère de sélection courammentappliqué
dans le choix desreproducteurs porcins.
Dans la mesure où ce critère est influencé par les diarrhées néo-natales(voir,
parexemple, Hoy
etH5rügel,
1985, qui
attribuent à ces diarrhéesun effet défavorable de
plus
de3%),
lafréquence
dugène
de résistance se trouveinfluencée par ce
type
de sélection(artificielle).
En supposant quel’âge
à 100kg
est accru de
a
l
j
chez les individus sensiblesprotégés
par le colostrum maternel et dea
2
j
chez les individus sensibles nonprotégés
par le colostrummaternel,
les valeursgénotypiques
pourl’âge
à 100kg (en
écart à celui des individusrésistants)
s’expriment
en fonction de ai et a2 comme les valeurs de mortalitéindiquées
autableau V en fonction de ml et mz. En
particulier,
la valeurgénotypique
moyennedes
hétérozygotes
estégale
à ai+ p(a! - ai ) /2,
et, comme a2 > ai, leshétérozygotes
ont
toujours
une valeursupérieure
à celle deshomozygotes.
Parailleurs,
l’effetmoyen de la substitution de s à S s’écrit :
On voit que cet effet est
négatif,
cequi
veut dire que la sélection en faveur dugène
de résistance s tend à diminuerl’âge
à 100kg,
à condition que p >0,5-ai/(a2-<!i).
Réciproquement,
si cette condition estremplie,
la sélection pour diminuerl’âge
à 100kg
aura pour effetd’augmenter
lafréquence
dugène
de résistance.Mais,
si cettecondition n’est pas
remplie,
une diminution de lafréquence
dugène
est àprévoir.
On voit que cerisque
estcependant
exclu si p <0, 5,
quelles
que soient les valeursDISCUSSION ET CONCLUSIONS
Une sélection pour la résistance aux colibacilloses K88 est réalisable et,
depuis
déjà quelques années,
elle est effectivement mise en oeuvre dans lapratique
(voir
Sellwood,
1980).
Comme nous l’avons vuci-dessus,
cette sélection doit êtreadaptée
ausystème
de croisement utiliséet,
dans les schémas lesplus complexes,
unimportant
travail d’identification desgénotypes
résistants estnécessaire,
au moinsdans les
lignées
paternelles.
Il faut aussi tenir
compte
des forces desélection,
naturelle ouindirecte, qui
peuvent
s’opposer
à la sélection directe desgènes
de résistance. Commeindiqué
ci-dessus,
on note que lafréquence
génique
de0,5
pour legène
de résistance estune valeur
critique,
au-dessous delaquelle
ladisparition
dugène
est unrisque
àenvisager,
sous l’effet direct de la sélection naturelle par la mortalité ou sous l’effetindirect de la sélection pour la vitesse de croissance. Le
risque
existe aussi que des effets de dérivegénétique
entraînent dans unélevage
une baisse fortuite dela
fréquence
desgènes
de résistance. Il faut remarquercependant
que cerisque
d’élimination des
gènes
favorables suppose que lapopulation
ait étéexposée
à la maladie sur unepériode
suffisammentlongue
pour que les truies aientacquis
uneIl faut
souligner
que notre étude concerne un locus de résistance considéréisolément,
avec un mécanisme sélectifindépendant
dugénotype
à d’autres locus. Mais l’existence des 3 variantssérologiques
de l’adhésine K88 introduit unecom-plexité supplémentaire,
d’autantplus
que la basegénétique
sous-jacente
resteen-core
incomplètement
élucidée. Si on se limite aux 2 variants K88ab etK88ac,
les résultats du tableauII,
bien que basés sur des effectifs limités et un matérielgénéti-quement
trèshétérogène,
indiquent
une tendance à des associationspréférentielles
entre les
phénotypes
à ces 2 locus. Celasuggère
l’existence d’un mécanisme sélectifs’exerçant
à l’encontre des individus résistants à l’un seulement des 2 variants. Cemécanisme
pourrait s’expliquer
à la lumière des résultats deBijlsma
et al(1987),
qui
montrentqu’une
immunité colostrale àl’égard
des 2 variants K88ab et K88ac semanifeste chez des mères ne
possédant
que l’un desrécepteurs.
Pourqu’un porcelet
sensible ne bénéficie d’aucuneprotection colostrale,
il est donc nécessaire que samère soit double
homozygote
résistante. Il s’établit alors unsystème
de sélectionà 2 locus
épistatiques
et, dans le casparticulier
d’unepopulation
enéquilibre,
onpeut
montrer que laproportion
des mères doublement résistantes chez lesporcelets
hétérozygotes
sensibles pour l’un des variants et résistants pour l’autre est le dou-ble de celle que l’on trouve chez lesporcelets
doubleshétérozygotes.
Celapourrait
expliquer
ledésavantage
sélectif despremiers,
dephénotype
(+-)
ou(-+),
parrap-port
auxseconds,
dephénotype
(++).
L’évolution d’un telsystème
estcependant
difficile à
prévoir,
étant donné que les coefficients de sélection aux 2 locusdépen-dent des
fréquences
géniques
et de l’associationgamétique
qui
peut
s’instaurer entreeux, et aussi de la
fréquence
relative et de la virulence des 2 souches bactériennesimpliquées.
Sur un
plan plus général,
l’intérêt d’une sélection pour cette résistancedépend
d’abord de lafréquence
et de la stabilité del’agent pathogène.
Comme nous l’avonsindiqué
dansl’introduction,
les souches bactériennesporteuses
desantigènes
K88sont
largement
répandues.
Elles ontégalement
été identifiéesdepuis
longtemps
dansplusieurs
pays et rienn’indique
pour le momentqu’elles
aient évolué vers destypes
nouveaux. Une sélection pour cette résistance est donc
économiquement
justifiée
dans uneperspective
de réduction de la mortalité néo-natale. Il reste par ailleurs à s’assurer que lesgènes
ainsi sélectionnés n’ont pas d’effetsnégatifs
sur les caractères deproduction.
Des résultats concordantsquant
à l’effet néfaste desrécepteurs
K88sur la croissance du
porcelet
avant le sevrage ont étérapportés
parEdfors-Lilja
et al
(1986)
et par Gautschi et Schwôrer(1989).
Ces résultatspourraient
être laconséquence
de diarrhéesplus fréquentes
chez lesporcelets
porteurs
desrécepteurs.
Quant
auxperformances
d’engraissement
et de carcasse, à côté des résultats deEdfors-Lilja
et al(1986)
qui
indiquent
une croissance musculaireplus rapide
desporcelets sensibles,
il faut mentionner ceux de Walters et Sellwood(1987)
et deGautschi et Schwôrer
(1989)
qui
ne confirment pas lesprécédents.
Lescomparaisons
effectuées
jusqu’à présent
sont encore peu nombreuses et elles méritent d’êtrepoursuivies
pour mieux établir les effets de cesgènes.
Sur le
plan
pratique,
lapossibilité
de détecter facilement les individus résistantsest une condition essentielle pour le succès de ce
type
de sélection. Uneétape
décisive,
de cepoint
de vue, fut la mise aupoint
de latechnique
in vitro et sonapplication
à desfragments
d’intestinprélevés
parbiopsie
(Sellwood
etal, 1975;
mettre en œuvre. L’utilisation de
gènes
marqueurs, faciles àidentifier,
est une voieà
explorer
et les liaisons récemment trouvées entre les locus desrécepteurs
K88 etplusieurs
marqueursbiochimiques
ouvrent desperspectives
intéressantes. Il restecependant
à démontrer l’existence d’associationsgamétiques
entre ces locus et, de cepoint
de vue, les distancesestimées,
de l’ordre de10%,
ne sont pas apriori
favorables à l’établissement d’associations
préférentielles.
Les recherches doivent êtrepoursuivies
en vue de réaliser un marquageplus
étroit desgènes
concernés et deparvenir
éventuellement à leur identificationbiochimique.
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient S
Nugier
et H Jouet pour leur aide dans la réalisation de ce travail.RÉFÉRENCES
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