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Adaptation des formes du commerce aux dynamiques urbaines. En périphérie de Bamako, la foire devient marché, le marché se change en foire

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01478798

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Submitted on 28 Feb 2017

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Adaptation des formes du commerce aux dynamiques

urbaines. En périphérie de Bamako, la foire devient

marché, le marché se change en foire

Gwenaëlle Raton

To cite this version:

Gwenaëlle Raton. Adaptation des formes du commerce aux dynamiques urbaines. En périphérie de Bamako, la foire devient marché, le marché se change en foire. Colloque international Adaptation du commerce aux dynamiques urbaines : Regards croisés Sud-Nord, May 2016, Lomé, Togo. 3p. �hal-01478798�

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1 Adaptation des formes du commerce aux dynamiques urbaines. En périphérie de Bamako, la foire devient marché, le marché se change en foire…

Gwenaëlle RATON, chargée de recherche à l’IFSTTAR, laboratoire SPLOTT Gwenaelle.raton@ifsttar.fr

Thème de la communication : étalement urbain et nouvelles formes du commerce

Au Mali, les conditions d'émergence du vivrier marchand et l'organisation d'une réponse paysanne ont favorisé le développement de places marchandes de toutes formes et de toutes périodicités qui organisent les échanges entre des régions productrices et des villes. Ces dernières se multiplient dans l’ensemble du pays, en particulier à la périphérie des villes. Dans un rayon de 150 km autour de Bamako, on en recense près de 150, ce qui représente une densité exceptionnelle au regard des études menées dans la région (Chaléard, 1996 ; Ninot, 2003).

Cet article questionne ce véritable phénomène qu’est l’essor d’un semis dense de places marchandes en périphérie de Bamako. Ont-elles toutes les mêmes fonctions ? Qu’est-qui les distingue ? Y-a-t-il des logiques spatiales derrière la variété de ces formes du commerce? Nous analysons dans le temps longs (1960 à 2010) la localisation de ces lieux d’échange et les mutations des formes commerciales, notamment de leur périodicité, pour répondre à la question : la croissance démographique et spatiale de Bamako a-t-elle modifié les formes du commerce périphérique ?

Une typologie des lieux d'échange maliens

La gamme des lieux d'échange est variée en périphérie de Bamako et comprend des lieux d'échanges quotidiens comme périodiques, de quartiers ou villageois, de proximité ou du commerce de négoce. La distinction est rendue difficile par une concentration ou une juxtaposition de lieux d'échanges. Des enquêtes qualitatives menées auprès des acteurs des marchés et le recensement exhaustif des lieux d’échanges (rayon de 150 km), nous permettent de dégager les fondements d’une typologie des lieux d’échanges.

On distingue en périphérie de Bamako trois formes principales de lieux d’échange : le marché quotidien, le marché hebdomadaire et la foire. Sur les marchés quotidiens, la clientèle est à peu près la même tout au long de l’année et est constituée majoritairement de résidents. On observe des marchés quotidiens en milieu urbain qui doivent leur rythme à l’importance de la demande, mais il existe aussi des marchés en milieu rural peu peuplé dont la tenue est quotidienne. La densité de la population ne légitimant pas cette quotidienneté, c’est davantage le besoin d’accès journalier aux condiments qui justifie ce fonctionnement.

Le rythme de fonctionnement du marché peut être hebdomadaire. La périodicité du marché entraine une aire d'attraction plus grande que celle du marché quotidien qui ne rassemble que les seuls résidents. Les échanges de surplus agricoles entre villages voisins sont aujourd'hui encore la principale fonction de ces marchés hebdomadaires, cependant la gamme des besoins s'élargissant, ces marchés accueillent également des vendeurs de produits manufacturés. On observe une disposition à la diffusion de ces modes de ravitaillement aux espaces ruraux peu peuplés dont les capacités de production à destination du marché intérieur sont limitées (Hassig, 1982).

Comme le marché hebdomadaire, la foire appartient à la gamme des marchés périodiques. Si elle est appelée ainsi par la population et distinguée des marchés hebdomadaires, c’est qu’elle se situe au cœur de régions productrices où affluent saisonnièrement des produits en surplus destinés à la commercialisation. Les ventes sont fonction du rythme de production, des périodes de récolte, de collecte ou des mouvements de bétail. Les produits rassemblés attirent

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les commerçants de toute la région dont Bamako, qui sont au fait de la réputation de chaque foire.

Poids des places marchandes dans l’approvisionnement urbain et fonctions de distribution actuelles

Ces sont les marchés périodiques de type "foire" qui dominent parmi les lieux d'échange en périphérie de Bamako (63 % des lieux d'échange recensés). Le poids de ces foires, spécifiques au milieu rural est croissant dans l’approvisionnement des villes maliennes et dans celui de Bamako en particulier. Nos enquêtes permettent d’estimer que ce sont près de la moitié des besoins en produits maraichers et céréales des bamakois qui sont satisfaits par le réseau de foires, et 70% des besoins en bois-énergie.

La proximité de Bamako influence la forme des places marchandes et leur organisation

Les données d’enquêtes mettent en évidence les dynamiques passées et actuelles de certaines places marchandes et montrent que la proximité de Bamako a tendance à générer des modes différenciés de lieux d'échanges. Ainsi, de la ville vers la périphérie chacun des types de lieux d'échange recensés obéit à une localisation particulière.

L'étude de la croissance du semis de places marchandes montre que le modèle commercial de la foire s'est répandu selon un gradient ville/périphérie et selon un sens allant des axes principaux menant à la ville vers les pistes villageoises. La foire est encore liée en périphérie de Bamako aux rythmes agricoles et aux récoltes. L'implantation privilégiée d'une foire c'est une localisation centrale au sein d'une zone agricole/pastorale productive dont la capacité de regroupement s'illustre soit par une importante population (un centre isolé de plus de 2 000 habitants) soit par une densité de villages importante dans un périmètre proche.

Mais la forme commerciale de type « foire » n’est pas pérenne. Son émergence, sa croissance et son déclin sont autant de témoins de l’expansion urbaine et de l’évolution des rapports de la ville à la campagne. La foire nait, se développe et parfois son attractivité décline au point de remettre en cause son existence, cependant l'implantation commerciale demeure, même si sa forme évolue.

L'évolution des formes prises par les lieux d'échange illustre ainsi les dynamiques urbaines en cours : l'extension urbaine récente, la diminution des capacités productives d'espaces agricoles résiduels en cours d'urbanisation, l'augmentation de la distance effectuée par les commerçants grossistes et les transporteurs, et l'organisation de circuits directs de commercialisation dans certains espaces ruraux proches qui ne subissent pas encore de pression foncière (les producteurs se déplacent pour vendre sur les marchés urbains).

L’étalement urbain peut remettre en cause la fonction commerciale et modifier l’organisation classique non seulement dans les espaces contigus au District mais le long de faubourgs où l'urbanisation est en cours. Ainsi, on observe que d’anciennes foires sont devenues des marchés quotidiens. Marqueurs de l'urbanisation, ces marchés quotidiens, situés à proximité directe du District suivent les extensions urbaines récentes, caractérisées par un trame de lotissements sous forme de titre foncier (comme à Moribabougou, N’Gabakoro Droit, Saala) ou de quartiers spontanés à réhabiliter (Dialakorodji, Sangarebougou, Sarambougou).

Le parti pris de ce travail est que l’échange entre producteurs ruraux et commerçants urbains est une composante importante de l’activité sociale et économique et qu'en ce sens, les caractéristiques des structures d’échanges commerciales sont amenées à changer rapidement. C'est pourquoi nous avons porté une attention particulière au contexte d’établissement des lieux d’échange et à leur évolution. La typologie que nous avons établie nous semble à même de mieux différencier sur un même lieu les fonctions de l'échange (de

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proximité ou de longue distance) tout en considérant les mutations passées ou en cours (association de plusieurs formes de marchés en un même lieu notamment).

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