HAL Id: jpa-00237252
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Submitted on 1 Jan 1877
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Sur l’èlectromètre à quadrants, de M. Thomson
M. Benoit
To cite this version:
M. Benoit. Sur l’èlectromètre à quadrants, de M. Thomson. J. Phys. Theor. Appl., 1877, 6 (1),
pp.118-123. �10.1051/jphystap:018770060011800�. �jpa-00237252�
II8
SUR L’ÈLECTROMÈTRE A QUADRANTS, DE M. THOMSON;
PAR M. BENOIT.
On sait que la théorie de l’électromètre à
quadrants,
deM.
Thomson
conduit à la formulegénérale
suivante :dans
laquelle
1B1représente
le moment ducouple qui
fait tournerl’aiguille, V, V1
etV:1
lespotentiels auxquels
sontchargés
respec- tivementl’aiguille
et chacunedes .paires
de secteurs, et /c une con-stante
caractéristique qui
définit la sensibilité del’instrument (1 ).
Si l’on
opère
dans des conditionsexpérimentales
telles queV,
etV2
soientégaux
en valeur absolue et designes contraires,
le der-nier terme
s’annule,
etInéquation prend
la formetrès-simple
c’est-à-dire que le moxnent M et, par
conséquent,
la déviation(puisque
lapetitesse
desangles
permet de confondre les fonctionstrigonométriques)
sontproportionnels
auproduit V(V12013V2).
Orcette
proportionnalité théorique
est réalisée d’une manière très-inégale
par les divers électromètres. M.Mouton,
parexemple,
s’est
servi,
pour ses recherches surl’induction,
d’un électromètre danslequel
cette condition n’était pas satisfaite au delà d’une dé- viation de1°, 5 environ,
et pourlequel
il a étéobligé
de construireempiriquement
une courbe degraduation
par unprocédé
ana-logue
à celuiqu’ont employé
Muni, de la Provostaye et Desains pour legalvanomètre (2).
Dans unappareil
du même genre, on(1) Voir E. MASCART, Traité d’électricité statique, t. I, p. 394 ; Paris, I876; et
J. CLERK MAXWELL, A Treatise on electricity and magnetism, t. 1, p. 2j2; Oxford, 1873.
(2) L. MOUTON, Études expérimentales sur les phénomènes d’induction électrodyna- mique, p. 22 ; Paris, I876. M. Boltzmann, dans des recherches sur la constante dié- lectrique des isolants, s’est aussi servi d’un électromètre à quadrants, dont il corrigeait
les indications par une table de graduation empirique; mais j’ignore dans quelles con- ditions et entre quelles limites il opérait. (MASCART, loc. cit., t. I, p. 497, et Pogg.
Ann., t. CLI, p. 482 et 53I ; I874.)
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018770060011800
II9 les secteurs étaient formés de
simples
lamesplanes,
MM.Angot
et
Branly
ont trouvé uneproportionnalité
satisfaisantejusqu’à
3
degrés
au moins1’ ). Mais, quand
l’électromètne est construit dans de bonnesconditions,
on peutdépasser beaucoup
les limitesprécédentes,
cequi
permet de mesurer les forces électromotricesou les différences de
potentiels,
àl’exemple
des électriciens an-glais,
directement par les indications de l’instrument.J’emploie depuis longtemps
un électromètre depetites
dimen-sions dont la boîte
a 4
centimètres de diamètre sur 6 millimètresd’épaisseur. L’aiguille
estsuspendue
par un fil de cocon etdirigée
dans un azimut fixe par un
petit
barreau aimanté collé sur son axe.Cet axe porte en outre un
petit miroir,
et les déviations sont me-surées, comme de coutume, par les
déplacements
d’uneimage
lu-mineuse sur une échelle divisée
placée
en face del’appareil.
J’aisoumis cet
électromètre,
dans le but de construire sa courbe degraduation,
à ungrand
nombred’expériences
faites par diversesméthodes,
et en poussant les déviationsjusqu’à
des limites très-su-périeures
à celles entrelesquelles
il fonctionne habituellement.I.
Établissant
sur les deuxpaires
de secteursrespectivement
des
potentiels V1
etV2, je
faisais varier lepotentiel
V de l’ai-guille.
II. Je
laissais
aucontraire ,
V constant et faisais varierVt
et
V 2.
Dans les deux cas
précédents,
siV1,
etV2
sontégaux
et designes , contraires,
la théorie donneet, comme le montent M est
défini,
en touterigueur
par le sinus de la déviation oc, on voit quel’instrurnent,
dans les limites où il satisfait à lathéorie,
doit vérifier la relation(1) Annales scientifiques de rÉcole Normale supérieure, 2P série) t. III, p. 263.
120
III. Je mettais l’une des
paires
de secteurs en communicationavec la terre, et
portais
simultanément l’autrepaire
etl’aiguille
àun même
potentiel.
Dans cesconditions, V2
parexemple
devientzéro, V1 = V,
et la théorie conduit à la relationIV. Je mettais en communication avec F électromètre un con-
densateur
chargé
à un certainpotentiel,
etpartageais
ensuite lacharge
entre cepremier
condensateur et un second. Lescapacités
des condensateurs et celles de l’électromètre étant connues, il est
facile d’en déduire dans
chaque
cas les valeurs despotentiels.
Cette
méthode,
moins exacte que lesprécédéntes,
est soumiseà une cause d’erreur provenant de la
déperdition qui
seproduite
dans les condensateurs les mieux
isolés, pendant
la durée des ex-périences.
Les
potentiels
étaientempruntés
auxpôles
depiles
ouvertes.J’avais à ma
disposition,
à ceteffets,
25o élémentsMarié-Davy, parfaitement
montés et isolés. La différence depotentiels
étaitdirectement
mesurée,
danschaque expérience,
en dehors de l’élec-tromètre,
par ladécharge
d’un condensateur étalon au travers d’ungalvanomètre
Thomson(méthode
deLav7s ) ; j ’ai toujours trouvé,
à
quelques
millièmesprès,
une exacteproportionnalité
entre latension et le nombre des éléments. Les déviations étaient lues successivement à droite et à
gauche
duzéro,
en intervertissant les communications.L’échelle,
divisée enmillimètre,
étaitplacée à
75
centimètres du miroir. Voiciquelques
résultats :121
Il résulte des
expériences précédentes
que :10 Le
rapport M sin 03B1
l’p reste sensiblement constant, ou, en d’autressina
termes,
l’appareil
satisfait aux conditions que suppose sa théoriejusqu’à
une déviation de 1 odegrés
environ. Audelà,
ce rapport augmente, c’est-à-dire que lesdéviations,
comme il fallaits’y
at-tendre,
deviennent troppetites
pour que leur sinuspuisse repré-
senter la véritable valeur des
potentiels.
2° Si l’on construit la courbe de
graduation,
en prenant pour abscisses les sinus des déviations et pour ordonnées les poten- tielsV,
cette courbe estrectiligne jusqu’à sin I0°,
et remonte en-suite en s’infléchissant vers l’axe
desy
etprésentant
une concavitésupérieure ;
3" Si l’on construit la même courbe en prenant pour abscisses les résultats immédiates de
l’expérience,
c’est-à-dire lesdéplace-
ments de
1 image
lumineuse(inscrits
dans laquatrième
colonnedes tableaux
précédents), déplacements qui
mesurent les tangentesdes
angles
doubles desdéviations,
on obtient uneligne,
d’aborddroite,
etqui
se confond avec laprécédente (tout
étantsupposé
ramené à la même
échelle,
maisqui
s’ensépare
ensuite pour s’en écarter deplus
enplus,
et s’infléchir vers l’axe des x enprésen-
tant une concavité inférieure.
40
Tant que ces deuxlignes
sont droites etcoïncident,
c’est-à-dire
jusque
vers 5 ou 6degrés,
on peutprendre
l’unepour l’autre,
et mesurer directement les
potentiels
par les indications de l’élec- tromètre ; au delà de cettelimite,
ces indications fourniraient des valeurs trop élevées.I22
La valeur absolue des
potentiels
aveclesquels
on construit cescourbes de
graduation
a-t-elle une influence sur leurforme,
ou,en d’autre termes, sur la fonction de la déviation
qui représente
leproduit V(V12013V2)?
La théorie ne permet pas de le supposer. Voici le tableau d’uneexpérience faite,
par la méthodeII,
dans des con-ditions assez différentes des
précédentes,
l’électromètre étant soumis à l’action d’unpuissant
barreauaimanté, qui
réduisait sa sensibilité dans le rapport de 13 à ienviron,
etpermettait,
parconséquent,
de mettre en
présence
despotentiels beaucoup plus
élevés. Lapile qui chargeait
les secteurs auxpotentiels V1
etV 2
était mise encommunication avec la terre dans
chaque
cas par son milieu( 1 ).
Les résultats concordent exactement avec ceux des
expériences précédentes.
J’ai fait aussi
quelques essais,
en faisant intervenir despoten-
tielsbeaucoup plus élevés,
obtenus à l’aide d’une machinestaticlue ;
mais la difficulté de conserver dans des
appareils imparfaitement
isolés des
charges qui
ne sereproduisent
pas constamment rend lesexpériences
peu concluantes.La
très-grande inégalité
desélectromètres,
constatée par diversobservateurs,
aupoint
de vue de Inexactitude aveclaquelle
ils sa-tisfont aux
exigences
de lathéorie,
ne tient évidemmentqu’aux
conditions de construction de chacun d’eux. Une boîte
spacieuse
(1 ) J’ai vérifie, avec beaucoup d’exactitude, dans la même expérience, les consé-
quences de la formule générale signalées par M. Mouton (loc. Cit., p. 27), en mettant
cette pile à la terre successivement par son milieu et chacun de ses pûles ; mais j’ai jugé inutile de charger ce tableau de résultats étrangers à la question. Une autre con- séquence qu’il est facile de vérifier est la suivante : le moment M est nul, et il n’y a
pas de déviation toutes les fois qu’on a V = 1 2 ( V1 + V2 ).
I23 et surtout de
grande épaisseur
estprobablement
une circonstance défavorable. La forme del’aiguille
a aussi sans aucun doute unegrande importance.
Lafigure
ci-contrereprésente,
dans leurs Fig. i.vraies
dimensions, l’aiguille
et deux des cadrans de mon électro- mètre. Au lieu d’une formeanalogue
à celle d’un8, adoptée
dansun
grand
no-nbred’instruments, j’ai reproduit
ladisposition
indi-quée
par M. Clerk Maxwell( loc.
cit., p.237).
L’aiguille fzg. i)
est constituée par deux secteursplats, découpés
dans un même anneau, et réunis l’un à l’autre et à la
tige qui
lesporte
par leurs
rayons extrêmes. Il résulte de lagrandeur
del’angle
au centre,
qui
estdroit,
et de la forme exactement circulaire ducontour : 1° que, dans la
position d’équilibre,
le milieu del’aiguille correspondant
à l’intervalle de deux secteurs, ses bords correspon- dent à leursmilieux,
en sorte que les limites des secteurs d’une part et del’aiguille
de l’autre sont aussiéloignées
quepossible;
2° que
lorsque l’aiguille
sedéplace,
laportion qui
vient seplacer
entre les secteurs, et sur
laquelle agissent
presque exclusivement les forces horizontalesqui
la font tourner, conservetoujours
ri-goureusement la même
figure.
La déformation dusystème total,
dans lespetites déviations,
est ainsiréduite,
enquelque
sorte, àson minimum. L’instrument se
rapproche
ainsi autant quepossible
des conditions
exigées
par lathéorie, qui
suppose lespositions
relatives des conducteurs en
présence
invariables. Ces détails de constructionprésentent
une certaineimporuance,
car ils permet-tent de
substituer,
dans la mesure desquantités physiques,
desappareils
à indicationssimples
et rationnelles auxappareils qu’il
faut