C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
S AMI H ARARI
Pureté et platitude pour les modules généralisés
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 12, n
o1 (1971), p. 3-27
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1971__12_1_3_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1971, tous droits réservés.
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PURETE ET PLATITUDE POUR LES MODULES GENERALISES p ar
Sami HARARICAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XII, 1
Le but de cet article est de donner des théorèmes de structure dans la
catégorie
des foncteurs additifs d’unepetite catégorie préadditive
C versla
catégorie
des groupesabéliens,
notéeAbC .
Le travail dans une telle ca-tégorie
estaisé,
car elle vérifie les axiomes(AB1)- (AB6)
de Grothen-dieck. Plusieurs auteurs se sont intéressés à la
question: Mitchell, Oberst, Rohrl, Stenstrom, Zand, Weidenfeld, Dartois ,
...Les
principaux
résultats concernent les C-modulesplats.
Eneffet,
Oberst et Rohrl se sont efforcésdans [17]
d’obtenirl’analogue
du théorèmede Lazard et Govorov
( [14], [11] ).
Ilsn’ y
sont parvenus que sousl’hypo-
thèse
supplémentaire
de filtration sur C . Nous donnons une formulationgé-
nérale de ce théorème. Ensuite nous
généralisons
un théorème deJensen sur
la dimension
homologique
en suivant une preuve de D. Lazard. Enfin nousobtenons un théorème sur les sous-C-modules purs
engendrés,
suivant laméthode de B.
Osofsky [18J .
Pour cela nous utilisonsl’analogue
d’un lem-me de M.
Auslander [1]
et Berstein[4 .
Les notations sont celles conseil- lées par Mitchell.Je
tiens à remercier mes amisWeidenfeld,
Fakir et Dubuc pour nos entretiens ausujet
de ce travail.Que
M.Barry
Mitchell trouve ici ma sincè-re reconnaissance pour l’aide
qu’il
m’a accordée tant dans le domaine desmathématiques qu’ailleurs;
la valeur de sonenseignement,
de ses encoura-gements et de ses
critiques
a été pour moiinappréciable. Je
tiens à remer- cier aussi M. Charles Ehresmann de m’avoir fait découvrir l’univers des ca-tégories,
et Mme Andrée Bastiani de sa lecture attentive du manuscrit et deses remarques
toujours
fondées. Enfin mes remerciements vont à M. Daniel Lazard pour saparticipation
auJury
de ma thèse de3 ème cycle,
dont cetexte
reprend
lespoints principaux.
1. SUR LA NOTION DE MODULE GENERALISE
1.
C-modules .
Soit C une
petite catégorie
additive.Notons | C| la
classe de sesobjets,
C* saduale,
Ab lacatégorie
des(homomorphismes entre)
groupesabéliens, ( C
9Ab)
lacatégorie
de tous les foncteurs de C dans Ab etAbC
lacatégorie
abélienne des foncteurs additifs de C dans Ab.La
catégorie
Ab vérifiant les axiomes(AB 1)
à(AB6)
de Gro-thendieck,
il en est de même deAbC .
Lacatégorie AbC possède donc
des noyaux, conoyaux,
produits, coproduits,
des limites inductives et li- mitesprojectives.
Ainsi on peut définir des notionsanalogues
à celles dela théorie des
modules,
en considérant lesobjets
de C comme desgénérali-
sations des modules.
N O T A T IO N : Soient M un
objet
deAbC, p
unobjet
deC, xEM(p), y- p -> p’
unmorphisme
de C. On poseraM(y)x=yx
Avec cette notation on a les
égalités
suivantes:chaque
fois que les membres degauche
sontdéfinis,
où x et x’appartien-
nent
à UpE|C|M(p)
p et oùÀ et
f1- sont desmorphismes
de C.Un
él ém ent
de M sera uncouple ( x , p ) où p
E C et où x EM ( p ) .
Pour
simplifier l’écriture,
on supposera queM (p) n M (q) =O ,
pour deuxobjets p
et q de C distincts. Avec cette convention unélément
de M peut êtresimplement
noté x . Eneffet, x détermine
ununique objet
deC ,
noté|x|,
tel quexEM(|x|).
DEFINITION. Un
objet
M deAbC
seraappelé
un C-module et unmorphis-
me de
AbC
sera unmorphisme
de C-modules.On notera
C (p,-)
=C p
le foncteurHom C(p,-)
deC et,
M étantDEFINITIONS: Soit M un
C-module, (xi)iEI
une famille d’éléments de M . La famille(xi)
i E I est unep artie géneratrice
si tout x E M s’écritoù
les ’Aï appartiennent
à C exyi =0
pour presque tout i .-Une famille
(xi)iE1
d’éléments de M est dite libresi,
pour toute famille demorphismes À.
i de C telleque XB.x.=0,
on aÀ. l = 0 VieI .
-Une famille
(xi)iEI
d’éléments de M est une base si elle est unefamille
génératrice
libre.- Un C-module M est libre s’il admet une base.
LEMME: Tout C-module libre est
isomorphe
à uncoproduit
defoncteurs
re-présentables
et toutC- modul e
estquotient
d’un C-module libre.DEFINITION: Un C-module P est dit de
présentation finie si,
et seulementsi,
il existe deux familles finies(pi)1ir
et(p!) 1-/ .-/ d’objets
de Cet une suite exacte:
On sait
qu’un
C-module est limite inductive filtrante de C-modules de type fini. Dans le cas où C estnoethérienne,
tout module de type finiest de
présentation finie,
donc tout module est limite inductive filtrante de modules deprésentation
finie. En fait on aplus généralement:
PROPOSITION 1. Soit C une
petite catégorie additive; alors
tout C-module M est limite inductivefiltrante
de C- modules deprésentation finie.
PREUVE. Il existe un
épimorphisme ,
d’un module libre surM
vérifiant
la condition: Pour tout x deM ,
il existe un sous-ensemble dé- nombrablede 7,
notéNx ,
tel que, pour touti E Nx, f|C pi
:c Pi - M
soitdéfini
par Ipi -
x . En termesimagés:
«M est recouvert uneinfinité
dénom- brable de fois parf »..
’Soit g: R -’ OCpi
le noyau def . Considérons
uni EI p i
ensemble 1
decouples ( J , S ), où j
est un sous-ensemble fini deI,S
un sous-C-module de type fini deR n O C pj. Ordonnons 9
de la manière sui-j EJ
vante:
si et seulement si
Cet ensemble ordonné est filtrant: En
effet,
si( J 1, S 1)
et(J2’ S2 ) appartiennent à j,
alors iappartient à 9
et vérifieConsidérons le
système
de C-modules défini par, on a un
unique morphisme
induit par l’inclusion. Il est facile de voir que ce
système
estinductif;
montrons que sa limite est M:
Pour tout
(J,S) E j le morphisme f(J,S ):MSJ->
M est induit par lediagram-
me commutatif suivant dont les
lignes
sont exactes:Montrons que tout élément de M est dans
l’image
d’unMS,
où(J, S) Ej .
Soit m EM . Il existe un io E I tel que
l’image
de1 P
i. soit m . Soient Sun
S sous-C-module
de type fini deR nCp
o et m’l’image
de 1pio
dan sm
{io};
lediagramme
commutatif suivant dont leslignes
sont exactes nous assureque f{ io}, S(m’)
= m :Pour terminer il faut montrer que, si
f
( J,S)( m ) =0
pour mE MS J,
il existe
(J’, S’)>(J,S) tel que f (J,S) (J’S’) (m)=0
Soit donc(J, S) E j,
m E M J
tel quef(J,S)(m)=0.
Il existeXET C
ayant pourimage
mdans
M J.
Soit x’l’image
de x par l’inclusion k .Vu la commutativité dudiagramme (1), l’ image f(x’)
de x’ dans M estégale
à0 ;
il existe doncOn a le
diagramme
commutatif suivant:Il est clair que
l’image
de m dans2. Produit tensoriel
Si
C 1 et C 2
sont deuxcatégories,
on peut former leproduit
C1xc 2
de manière évidente et on a l’identification
si
C 1 et C 2
sontadditives,
il y a une structure additive évidente surC 1 xC 2.
Si A est aussiadditive, (1)
est aussi valable mais on aCeci conduit à considérer le
produit
tensorielC1O C 2 de
deuxcatégories
additives
C 1 et C 2 :
C’est lacatégorie
dont la classe desobjets
est1 Ci X |C2 1
et où le groupe abélien desmorphismes
deest le
produit
tensoriel ordinaire des groupes abéliens ( Lacomposition
bilinéaire est définieexplicitement
par:L’isomorphisme correspondant à (1)
est alorssi A est une
catégorie
additive. On a aussi les identificationsSoit C une
petite catégorie
additive. Nous allonsgénéraliser
leproduit
tensoriel de modules sur un anneau de la manière suivante:sera le foncteur de . tel que, si alors
où j p
estl’injection canonique
deLa
proposition
suivante montre que ceproduit
tensoriel coïncide avec leproduit
tensoriel de C-modules definidans 1191 -
PROPOSITION 2. Soit M un C*-module. Le
foncteur
MOC: Ab C->
Ab estadjoint à gauche
aufoncteur Ab( M, - ) :
Ab -AbC ( défini ci-dessous).
P R E U V E: Nous allons montrer
qu’il
existe unisomorphisme
pour tout C-module B et tout groupe abélien
A ,
et que cetisomorphisme
est naturel en B, A et
M . Remarquons
d’abord que le groupe abélien A’sous-jacent
auC*-module
AI estisomorphe à
Exhibons la structure de G’-module de
Ab ( M, A ):
Ilpossède
unestructure de groupe abélien induite par celle de A . Soit
y:p->p’
un mor-phisme de
C etf E Ab(M, A);
définissonsÀf
par:Soient
y.
unmorphisme
de C etf’EAb (M, A);
on vérifie facilement que:chaque
fois que les membres degauche
ont un sens. Considérons deux mor-phismes u:p->q, y:q->r
de C. Soitx E M (p).
On a alors leségalités
suivantes:
d’où la relation
Il est clair alors que
Ab (M, A )
est unobjet
deAbC .
Considérons maintenant la transformation naturelle
telle que,
si f:
et si b est un élément de B , alorsEnsuite soit la transformation naturelle telle que, si
g: B->Ab (M,A),
alors estdéfini par
On vérifie que
n3, A et ’B,A
sont desisomorphismes
naturels en M . .Ceci achève la démonstration .COROLLAIRE:
M OC
est exact àdroite, préserve
les limitesinductives,
enparticulier préserve
lescoproduits.
LEMME: Soient C et C’ deux
petites catégories
additives. Soient B unC*OC’-module,
N un C’-module. On a alorsl’isomorphisme
naturel suivant:pour PEICI,
où et où B est le C*-module associéà B et B’ le C’-module associé à B .
P R EU V E. Exhibons d’abord la structure de C-module de
AbC’( B’, N) .
C’est
évidemment
un groupeabélien.
SoientÀ: p --+ q
et u: q - r deuxmorphismes
de C* etf :
B -N unmorphisme
deAbC’. Définissons LL/
de la manière suivante:
Il est alors clair que
(u+v)f =u f+vf,
si le membre degauche
a unsens, et de même
u (f+g)=u f+ug.
Enfin(u y) f = y(u f ) ,
carDonc
AbC’(
B’,N)
a une structure deC**-module,
i.e. une structure de C-module. On montre de même que
Ab ( C* ,
pB) possède
la mêmepropriété.
Il suffit alors de considérer le
diagramme
commutatif suivant:où e
estl’isomorphisme:
et E l’isomorphisme
deAbC’ (B’, N)
sur définipar
CONSEQUENCE: Si L est un C*-module
projectif
de typefini,
sous les conditions et notations dulemme,
COROLLAIRE: Soit L un C-module
projectif
detype fini.
Si onpose
L* ---AbC( C( , ), L),
alors L* est un C*-module et on aL*OCN=, AbC(L,N)
pour tout N E
AbC, l’isomorphisme
étant naturel en L et N.P R E U V E : Si dans le lemme
précédent
onprend
C = C’ etB=C(,)
et sion identifie
AbC( C( , ), N)
à Ngrâce
au lemme deYonéda,
on obtient lecoroll aire.
P ROPOSITION: .Soit M un C-module et Alors
et tout éI ément de M
Oc N
s’écrit de mani èreuni que _
P R E U V E : On a la suite
d’isomorphismes
suivants:L’unicité de l’écriture dans
O
IM(p.)
ientraîne
la deuxième assertion.II.
PURETE
ETPLATITUDE
1.
Modules plats
etmonomorphismes
purs.D E F I N I T I O N : Un C-module M est dit
plat si,
pour toutepetite
suite exac-dans
AbC*,
la suiteest exacte dans Ab. On a une notion de C*-module
plat
en intervertissant les rôles de C et C* dans la définitionprécédente.
Un C-module libre est
plat.
Eneffet,
soient M un C-module libre etune suite exacte dans
Abc*.
On sait que M = OC ,
donc1
pi
est
isomorphe
àc’ est une
petite
suite exacte, carAbC
vérifie(AB 6)..
DEFINITION: Soit 0.... M’
u->
M -> M" -> 0 une suite exacte dansAbC .
Nous dirons que M’ est un sous-modulepur
de M ou que u est unhomomorphisme pur
ou que la suite estpure
siN O u
est uneinjection
degroupes abéliens pour tout
C*-module
N .Ici encore on a une notion de C*-module pur, en intervertissant les rôles de C et C* dans la d éfinition
précédente.
Ainsi un facteur direct est un
monomorphisme
pur.P ROP OSITION 1 : Soit un
monomorphisme
u: M’ -> M dansAbC*. Pour que
u soit
pur,
ilsuf fit
queMIM’
soitplat.
Dans le cas où uest pur et
Mplat, MI M’
estplat.
PREUVE: Posons
M/M’
= M" et con sidéron s une suite exactedans
Ab C . Supposons
u pur et Mplat.
Par tensorisation nous obtenons lediagramme
commutatif suivant dont leslignes
sont exactes:En
appliquant
le lemme du serpent aux deuxlignes supérieures
eten observant que u 0 N" est une
injection
de groupesabéliens, puisque
uest pur, et que
MOy
est uneinjection, puisque
M estplat,
on voit queM" Oy est
uneinjection,
donc que M" estplat.
Réciproquement
supposons M"plat
et soit N un C-module. Il exis-te une suite exacte 0 - K -
LN->
N -’ 0 dansAbC
avecLN
libre. Con-sidérons
lediagramme
commutatif suivant dont leslignes
et colonnes sontexactes:
La
ligne
du milieu est unepetite
suite exacte, carLN
estlibre;
de mêmeR E M A R Qu E . Si on intervertit C et
C*,
la conclusion reste valable.REMARQUE. Soit u: M’-> M un
monomorphisme
pur;M/M’ n’est pas forcé-
ment un module
plat.
Eneffet,
siQ
est un module nonplat,
lemorphisme
0 -
Q
est unmonomorphisme
pur dont le conoyau n’est pasplat.
2.
Critères de pureté.
L EMM E. Pour
qu’un monomorphisme
u : M’ - M dansAbC
soitpur,
ilfaut
et il
suffit
que, si(mi 1 )iEj
est unefamille finie d’éléments
deM’ et ( xi)iEl
une
famille d’éléments
de M tel s queu ( m’i)=E j E ajj x.
ipour
tout i E I etpour
unefamille (aji)
demorphismes
de C, alors il existeune famille
X! ) d’ éléments
de M’ telle quem’i=EjEJ aji x’j.
P R E U V E. Montrons que la condition est
nécessaire.
Soient(pi )i E I
et( qj)jEJ
les famillesd’ obj ets
de C telles quem’i E M’ (pi)
etx j e M ( qj).
Désignons C( p,- )
parCp
etC(
-,p )
parC*p.
La famille( aji) détermine
un
morphisme
suite exacte
définit
lediagramme
commutatif suivant dont leslignes
sont exactes et les colonnes desinjections
de groupesabéliens, puisque
u est pur:Considérons
lesisomorphismes:
en vertu de
l’hypothèse
etaprès
notreidentification,
on voit quel’élément appartient
àl’image
defOM,
donc que sonimage
dansest nulle.
Puisque
K 0 u est uneinjection,
car u est pur,l’image
est nulle dans
KOC
M’ . Il existe donc(xj)jEJ
E M’ telleMontrons que la condition est suffisante. Pour cela il suffit de le vé- rifier sur les C*-modules de
présentation
finie. Soit N un telC*-module.
Il existe une’ suite exacte dansAb C* .
où 1
et j
sont des ensembles finis. On a lediagramme
commutatif dont les dont leslignes
sont exactes:Soit x un
élément
de NOC
M’ dontl’image par
No u est 0 . Il existe uny E O
M’ ( Pi) qui relève
x .L’image
de y parg’
o u est0 , d’ après
la com-1
mutativité
dudiagramme.
DoncVu notre
hypothèse, y s’écrit
alors , oùxj app arti en t
àM’ .
Puisque
laligne
du haut est exacte, x - 0 etNo u
est un monomor-phisme.
Par conséquent u est pur pour toutC*-module
deprésentation
finieet,
comme
toutC*-module
est limite inductive filtrante de telsmodules , d’après
laproposition 1,
et queAbC
vérifie la condition(AB 4),
on endé-
duit que u est pur.COROLLAIRE. Pour
qu’un monomorphisme
u: M’ - M dansAbC
soitpur,
ilfaut
et ilsuffit
que,pour
toutdiagramme commutatif
de laforme
avec L’ et L libres de
type fini,
il existe u: L - M’ tel que wo v = k’ . Pour démontrer le théorèmesuivant,
nous utiliserons leIl existe un
morphisme
J..L: A - B’ tel que u a’ =8’
si, et seulement si, il existe v : A" - B tel que/3"
v= 8".
PREUVE: Montrons que l’existence de J..L
implique
celle de v , larécipro-
que s’obtenant par dualité. Soit J..L tel que u a’ =
8’..
ConsidéronsIl existe donc V:A"->B tel que
va"=d-B’u. Composons
avec/3";
onobtient:
B"va"=B"d,
et,d’ aprè s
la commutativité ducarré,
d’où
/3" v = 8", puisque
a" est unépimorphisme.
dans
.Ab C.
Les conditions suivantes sontéquivalentes:
i )
Cette suite estpure .
ii)
Pour tout module deprésentation finie P, l’application
est
surjective.
iii)
Cette suite est limite inductive suivant un ensemblefiltrant
de sui-tes exactes scindées
où les
Pi
Z sont des C-modules deprésentation finie.
R E M A R Qu E : La condition déduite de
(iii)
en retirant la condition que lesP
i soient deprésentation
finie est encoreéquivalente
aux autres, car elleest
plus
faible que(iii)
et une limite inductive filtrante de suites exac- tes scindées est pure.P R E U V E :
(iii) entraîne ( i ) ,
car les limites inductives filtrantes sont des foncteurs exacts commutant avec lesproduits
tensoriels.Montrons que
(i) entraîne (ii).
Considérons uneprésentation
deP ,
i. e. une suite exactede
C-modules,
oùL o
etL1
sont des C-modules libres de typefini,
etu: P - M" un
morphisme
de C-modules.u induit
des morphi smes k: L0->M
etl:L1-> M’ rendant
ledi agramme com-
mutatif.
Puisque
u’ est pur, enappliquant
le corollaireprécédent
à ce dia-gramme, on voit
qu’il
existev’: L 0 - M’
tel quev’o 1 . D’après
le lemmeprecédent,
il s’ensuit que(ii)
est vérifiée.Supposons (ii)
vérifiée et montrons(iii).
Ecrivons M comme limi-te inductive filtrante de C modules de
présentation
finieP. : M" = lim Py .
iEI
Considérons le
diagramme suivant, où
le carré de droite est unproduit
fibré.D’après
la condition(ii),
il existegi: Pi->M
tel quew o g i = f" i;
on enconclut que la suite du haut est scindée. Il est clair que M =
lim Mi ->,
car enpassant à la limite inductive sur i, on obtient un
diagramme
commutatif dont leslignes
sont exactes :Vu le lemme des
cinq
on déduitque h
est unisomorphisme.
COROLLAIRE: Une suite
exacte pure
0 -> M ’ -> M -> M " -> 0 telle que M" soit deprésentation finie
est scindée .teur de la
catégorie
des C-modules dans lacatégorie
des C’-modules com-mute avec les limites inductives
filtrantes
et lescoproduits finis,
il trans-forme
les suites exactespures
en suites exactespures.
3. Critères de platitude.
T H E O R E M E 2 : Soit u : P - M un
homomorphisme
d’un C modul e deprésenta-
tion
finie
dans un C-moduleplat.
Il existe un C-module libre detype fini
Let des
homomorphismes
v : P - L et w: L - M tels que w o v = u . W’P R E U V E : Con sidéron s un e suite exacte 0 - K -
LM-> M->
0 dansAb C
avecLM
libre.D’ après
laproposition
1 cette suite est pure. En luiappliquant
lethéorème
1,
on obtient v’ : P -LM
tel que w’ o v’ = u .L’ image
de v’ se fac-torise par
L ,
sous-module libre deLM’
d’où v et w .TH EOREME 3 : ( Lazard - Govorov ) . Soit M un C-module. Les conditions sui- vantes sont
équivalentes:
i)
M estplat.
ii)
Pour tout C-module deprésentation finie
P et touthomomorphisme
u : P -
M ,
il existe un C-module libre detype fini
L et deshomomorp hismes
v:P-L et w:L-M tels que wov=u:
iii)
Il existe un ensemble ordonnéfiltrant
1 et unsystème inductif
deC-modules libres de
type fini (Mi)iE I
i i E I tels que M = lim -> Mi.zP R E U V E: Nous avons vu que
(i) entraîne (ii) .
Montrons que
(ii) entraîne (iii) :
Nous savons que tout C-module estlimite inductive filtrante de C-modules de
présentation
finie.Avec
les nota-tions de la
proposition 1 , §I ,
on a M = limMS J.
Nous allons montrer queJ, S)
l’ensemble des
couples (J,S)
tels que soit libre est un sous-en-semble cofinal dans l’ensemble
ordonné j
de tous lescouples ( J , S ) .
Soit( J , S )
uncouple quelconque de 9 . D’après (ii)
il existe un C-module libre L tel que lediagramme
suivant commute:Montrons
que 1
pour un certaincouple (J0, T )
appartenant àj.
Soit
(ei)i E
1l’image
dans ieJO Cpi
i/s
de la base Posonsfi = v( ei) EL.
-Soient B une base deL ,
B’ unsous-ensemble
de Idisjoint de J, équipotent
à B et ayant mêmeimage
que B dans M.Posons J 0=
B, U J
Considérons
l’homomorphisme qui
envoie(1pi) i E J0
surB U ( fi)i E J.
Il donne naissance à la suite exactev
où T est un sous-C-module de type fini de On a évidemment
(J0,T)>(J,S),
cequi
nou s donne le résultat.Enfin
(iii) entraîne (i)
car lacatégorie AbC
vérifie( AB 5 )..
III. DIMENSION HOMOLOGIQUE
1. Dimension
homologique d’une réunion de C-modules.
THEOREME 1 (M. Auslander). Soient 1 un ensemble bien
ordonné, (Mi)iEI
une
famille
de C-modules tels que, sii j, Mi
est inclus dansM ..
Soitet
posons pour
tout i El,al o rs h. d.
( M)
n .PREUVE. La
démonstration
se fera par récurrence sur n .a.
Supposons n = 0; b. d. ( Mi /M’i) = 0
veut dire queMi,/M’.
estest
projectif.
Pourchaque
zE I on a la suite exacte suivante dansl AbC:
Elle est
scindée, puisque Mi/M’i.
estprojectif.
On peut doncécrire M i
== MI i
OM"i,
1 où Mï i est un C-moduleprojectif isomorphe
àMi/M’i.
1 Considé- rons le C-moduleformé
par les combinaisonslinéaires d’élé-
m en ts de s
M i ,
pour i E I. Montron sque i
Eneffet,
soit m" =Supposons qu’il
existe des indices i telsque
m"i#0.
Ils sont en nombrefini;
soitio
leplus grand
d’entre eux;alors m"i o
=-E
mi. Orchaque mj, pour j io. appartient
àMi ;
doncjio o
m"io
appartient
àM’. ,
contredisant le fait queMio =M’io OM"io.
Montrons que M est contenudans ¿ Mi’ .
Par récurrence transfinie surk ,
on va montrer1
que, si un élément m
appartient à Mk,
alors mappartient
à i E IOM"i.
SoitSupposons
lapropriété
vraiepour k
i . Montronsqu’elle
est vraie pour i . Soit m EMi;
alorsmi appartient
àM k
pour un certain ki ,
doncM étant un
coproduit
de C-modulesprojectifs,
il estprojectif.
b.
Supposons
le théorèmevérifié
dans le cas: h. d.(Mi/M’i)
n-1.Montrons
qu’il
est vrai pourb. d. (Mi/M’i)n. Considérons
le foncteur d’oubli O:Ab C-> ( C , Ens ) .
Il a pouradjoint
le foncteuroù
L m ( p )
est, pourchaque p E |C|,
le groupeabélien
libreengendré
parM(p).
Le foncteur L commute avec les limitesinductives,
enparticulier
avec les limites inductives filtrantes.
Considérons
la suite exactepour tout i E I .
Puisque AbC possède
des limites inductives exactes, on a:Considérons le
diagramme
suivant dont leslignes
sont exactes:Appliquons
lalongue
suite des Ext à laligne
dubas;
on voit que l’on ah. d. ( KM /K)n-1.
De notrehypothèse
de récurrence ilrésulte
quei M.
b.d. (M)n-1. Appliquons
lalongue
suite des Ext à lapetite
suiteexacte:
on en
déduit
que h. d.(M)
n .REMARQUE. Cette
démonstration
n’est pas valable dans descatégories
abéliennes autres que
AbC
enremplaçant
les C-modules libres par des ob-jets projectifs,
lediagramme (1) n’ ayant plus lignes
et colonnes exactes.PROPOSITION 1. Soient
(1
unecatégorie abélienne
et u: B-> A un mono-PREUVE. Il suffit
d’appliquer
lalongue
suite des Ext à lapetite
suite:R E M A R Qu E . h. d.
( B )
ne peut pasêtre supérieur
à h. d.( A )
et h. d.( A /B).
h.
d. ( B )
= h.d. (A/B) entraîne
h.d.(B) =
h.d. ( A ) .
COROLLAIRE. Sous les
hypothèses
du théorème 1 et si h.d.(M’i)
mp our tout
i E 1, alorsb. d.(M)m+1.
PREUVE.
Puisque b. d. (M’i)m
etb.d. (Mi) =b.d. (Mi+1)m,
alorsb.d. (Mi/M’i)m+1 d’après
laproposition,
doncb. d. (M)m+1 d’après
le
théorème
d’Auslander.2. Sous-modules
pursengendrés.
Soient F un C-module libre et
f:
M’ - F unmonomorphisme.
Lecritère
depureté
vu auchapitre
II peuts’écrire
sous une formeplus agréable:
f
est pursi,
et seulementsi,
pour toute famille finie(m’i)1in d’éléments
de
M’ ,
il existeuE AbC(F, M’)
tel queu of ( m’i) = m’i
pour 1i n.Nous allons
grâce
à cette formulationdémontrer
leTHEOREME 2. Soit F un C-module libre de base
(xi) i E 1.
Tout sous- C-module T de F
engendré par Nk éléments,
k ordinalfini, peut
êtreplon-
gé
dans un C-moduleTÂ pur
dans Fet Nk-engendré.
P REU V E. On fait une récurrence transfinie sur k.
a. Cas où k
= 0 , c’est-à-dire N k =
w - Soit(ti)iEW
unepartie génératrice
de T dans F. On vadéfinir
par récurrenceT
i ’et ui pour tout i E cv de sorte qu eTo
=C|to| to
etiii.
T
i est un sous-C-module finimentengendré
deF;
est
l’identité
surTi . Supposons
que l’on aitdéfini Tj pour j
i . Soittel
que u’
soitl’identité
surDéfinissons vi:F->F
en posant:
Puisque Mi
est finimentengendré, vi(xj)
= 0 sauf pour un nombre finide j ,
de sorte queTi+1
=vi(F)
est finimentengendré.
Si ui: F -’Ti+1
est la restriction
de vi,
alors satisfont auxconditions (i) à (iv) .
Posons
TA=U Ti. Puisque
tout sous-ensemble fini deTA
est iewcontenu dans un certain
Ti,
lemorphisme u’i: F->T A déduit
deui
le lais-se invariant. Donc
T A
est unsous-C-module pur
de F.b. Cas
général. Supposons
lethéorème prouvé pour k
n - 1 et sup-posons k - n.
Soit(ty)yv
Où V =Nn,
une famillegénératrice
de 7BSoit,
pour touty
v,Si,
pourtout /3
y ,T j3
estengendré
par auplus
6dX card(B) éléments, T y
estengendré
par auplus
wX card( y ) éléments.
Vul’hypothèse
derécurrence,
T A
existe donc et estengendré
par auplus
wX card( y )
élé-ments. Posons
TA A= U TA.
AlorsT A
contient T et estv-engendré.
Yv y
Puisqu’une chaîne
linéairement ordonnée de sous-C-modules purs est un sous-C-module pur,T A
est le sous-C-module purrequis.
3. Dimension homologique d’une limite inductive.
Soit D un ensemble
préordonné
filtrant croissant.PROPOSITION 2 (Berstein). Soient
a
unecatégorie abélienne
dont les co-produits
sontexacts, {Mi, fji |i,j
ED}
unsystème inducti f
dansLI
etSi D est
dénombrable,
alorsPREUVE. D étant
dénombrable,
il 1 contient un sous-ensemble dénombrable totalementordonné
cofinal dans D . On peut donc supposer que D est l’en- sembleordonné N
des entiers. Sigi: Mi - M
etfi: Mi->Mi+1
sont lesmorphismes
dusystème,
on a la suitetelle que On en
déduit
la suite exacteoù j
est défini comme étantégal
sur len-ième
facteur àgn
etOù 6
estdéfini
par lediagramme:
Or h.
d. (O Mn) sup h. d. (Mn);
donc enappliquant
lalongue
suite desExt on obtient h.
d. (M)
1 +sup
h.d (Mn).
n
Ce
résultat
est valable enparticulier
pour lescatégories
de la for-me
AbC .
En fait nous allons voir que, pour cescatégories,
lerésultat
segénéralise
au cas où D admet un sous-ensemble cofinal D’ de cardinalNn,
n E ev. Comme une limite inductive relativementà D
estidentique
à la limite inductive relativement à
D’ ,
on peut supposer D = D’ .LEMME.
Supposons
D de cardinal v =N
n, où n > 0 . Il existe unefamil-
le
(Ey)yv de
sous-ensembles de Dvérifiant:
(4)
L e cardinal deE y est N n-l pour tout
y v .P R E U V E . Soit y v et supposons défini des
E!3 vérifiant ( 2), (3), (4),
pour 8
y.Poson’s
i
où
da
estl’élément
de Dassocié
àa X n
par unebijection
choisie dede {
aXn}
sur D . On voitaisément
quecard( E’y,0)
n-1 Unefois
E’y,i défini,
posonsE’y,i+1 = E’y,iUFi, o ù Fi
estl’ image
d’unefonction de
E’y,i X E’y,i
dans Dqui,
à uncouple ( x, y) ,
faitcorrespondre
un
majorant
de x et de y dans D .Chaque E’y,
i a un cardinalégal à Xn-1
et il en est de même pour
E’y =
z é (L)U E’y,i
Posons,
Alors
la famille(Ey)yv
satisfait aux conditions voulues.Nous pouvons maintenant énoncer le
théorème général:
THEOREME 3. Soient D un ensemble
préordonn é f iltrant
croissant et M l alimite inductive sur D d’ un
système inductif {Mi, fji 1 i, j e D}
de C-modu- les. Si un ensembl e decardinal Xn
estco final
dansD ,
alorsPREUVE. La
démonstration
se fait par récurrence sur n . Le cas où n = 0est le
théorème
de Berstein.Supposons
lerésultat prouvé
si le cardinalde D est
inférieur
ouégal
àNn-l
et supposonscard( D) = X n.
Posonsv =
Xn. D’après
le lemmeprécédent, D = U Ey , où la famille (Ey)yv y v
vérifie
les conditions(1)
à(4)..
Considérons,
pour av,
la suite exacte:On sait que
Vu
l’hypothèse
de récurrencepuisque card( Ea) Xn-1
. En utilisant lalongue
suite des Ext(Kaplans- ky), (1)
et(2),
on obtientSi a
B,
sachant queE a CE 8’
on a lediagramme
commutatif sui- vant, dont leslignes
sont exactes:on obtient la suite exacte
D’après
le corollaire page 19 , on aLe choix de s
E a entraîne
et,puisque
on en conclut
De cette relation et de la
longue
suite desExt ,
il suit que4.
Dimension homologique des C-modules plats.
TH E O R E M E 4
(O s o fs k y [18]).
UnC-module plat
depresentation
de car-dinal Xn,
n Ew, est de dimensionhomologique inférieure
ouégale
à n + 1.REMARQUE. Dans le cas où n =
0 ,
c’est-à-dire dans le cas où le moduleest de
présentation dénombrable,
on retrouve le théorème deJ ensen [13].
La
démonstration
suivante nous a étéindiquée
par D.Lazard,
dans le casdes modules sur un anneau.
P R E U V E . Soit M un C-module
plat
deprésentation
de cardinalv=Xn.
Il est limite inductive filtrante d’une famille
(Mk)kEK
de C-modules libresde type fini. Choisissons pour tout k E K une base
e k,1,
... ,ek,n(k)
deMk. Désignions
pare’k (resp.
parekl ) l’image canonique
deek, m
dansM
(resp.
dansMI,
pour 1 >k).
Soit(xi) je,
unsystème
degénérateurs
deM de
cardinalité
v.Pour tout i de 1 il existe un indice
k( i)
E K tel quexi appartien-
ne à
l’image
deMk(i)
dans M . SoitH0 = U{
k( i)}.
On a la suite exacte iE Ioù a est le noyau de p ; soit
(rj)j EJ
unsystème
degénérateurs
de R .D’après
le lemme deSchanuel, card ( J )
= v . Pourtout j de J ,
on aoù
I j
est un ensemble fini. Il existel (j) > ki
pouri E 1 j
tel queSoit
H 1
un sous-ensemble filtrant deK ,
de cardinal v contenantH0U (U {l ( j)}).
jEJ
La construction de
H1
àpartir
deHo
peut êtreitérée
et permet deconstruire une suite croissante
(H q) q Ew
d’ensembles filtrants de cardinal v , dont laréunion H
est filtrante et de cardinal v . En outre ellevérifie
En
appliquant
unthéorème d’Osofsky,
on conclut que7 Avenue Stéphane Mallarmé 75 - PARIS (17e)