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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

L

a u s a n n e

( S m s s o )

J E U D I 5 N O V E M B R E 1806.

X X V I I I e A N N E E - N « 262

É D I T I O N Q U O T I D I E N N E

A B O N N E M E N T S

Uti an Trois mois S u i s s e ... F r . 1 2 . — F r . 3 . 5 0 U n i o n p o s t a l e . » 2 8 . — » 7 . 5 0

-o Frais d'encaissement en sus

o-L ’a b o n n em en t court d u i " du m ois dans lequel il est d e m a n d é et continue ju sq u ’à révocation fo rm elle.

T o u t a b o n n é r e ç o i t g r a tu it e m e n t le s u p p l é m e n t l i t t é r a i r e h e b d o m a d a i r e : L a R e v u e d u D i m a n c h e e t le s u p p l é m e n t h e b d o m a d a i r e L a ReVllô a g r i c o l e . La KKVCIi Dü DltüiŒ leitls : Ci an, 3 fr. 50.

LA 3 E ÏU Ë

ORGANE

OU

PARTI DÉMOCRATIQUE

ET

FÉDÉRALISTE VAUDOIS

R é d a c tio n e t A d m in is tra tio n

T É L É P H O N E No 1 0

2 6 , Cité-Derrière, 2 6 , L ausanne

A N N O N C E S

fLa ligna on son espace)

P o u r le C a r v k o n ... £ 5 c e n tim e * Su is s e e t E t r a n g e r ... 2 0 » R é e i a m e s (3**> p a g e ) 5 0 »

F rais d ’encaissem ent en sus.

F R I X N U M E R O dans l e s D é p ô t s £5 centime».

Oa ne m charge pas de rendre les fflannscriti.

Jmi*himehik A. Bougeais

LE CODE CIVIL FÉDÉRAL

On p arle beaucoup a u jo u rd ’h u i d u code civil fédéral : les ju ris te s en d iscu ten t les avant-projets, c’est su r lu i que se fondent tou tes les espérances des réfo rm ateu rs. A enten­ dre les prom oteurs du nouveau code, nous ne sau rio n s nous contenter p lu s longtem ps de n os codes cantonaux : ce sont des m eubles dém odés qu ’il est tem ps de m ettre au reb u t en compagnie des diligences et des vieilles lunes ; seul le code civil fédéral p o u rra sa tis­ faire aux besoins de la situ atio n actuelle.

Or, le code civil fédéral ne rép an d à aucune nécessité et lea quelques avantages q u i ré s u l­ teront de l’unification d u dom aine ju rid iq u e seront am plem ent com pensés par la difficulté que l ’on a u ra de m an ier u n outil au ssi pesant et de contenter à la fois des populations au ssi différentes d ’idée» et de coutum es que Iss h a ­ bitants des vingt-deux cantons. A u p oint de vue politique, l’unification du d ro it sera le coup le p lu s sérieu x que l’on a it ja m a is porté à l’existence des cantons, ce sera la ru in e de l’autonom ie cantonale.

La constitution de 1874 av ait prévu l’unifi­ cation en m ad ère de d ro it des obligations et d’exécution forcée : les relations intercantona- les to u jo u rs p lu s actives, les besoins d u co m ­ merce, la s tr e tô des tran sa ctio n s réclam aient im périeusem ent cette réform e. Ou ne sa u ra it invoquer les m êm es m otifs en faveur de l’u n i­ fication com plète d u droit civil ; san s dente il sera dans certain s cas avantageux d’avoir u n e législation u n iq u e , applicable d’u n e ex­ trém ité de la S uisse à l’autre, m ais les incon­ vénients de la situ atio n actuelle ne sont pas si considérables q u ’il faille leu r sacrifier to u t ce qu i su b siste de nos codes cantonaux. De fréquents conflits se p ro d u isen t, il est vrai, entre les législations cantonales et le code fé­ déral d«a obligations, les denx dom aines ne sont pas trè s exactem ent délim ités, ils ne peuvent pas l’être, et, quoi que l’on fasse, iis em piéteront to u jo u rs l’u n su r l’au tre. Est-ce une ra iso n po u r to u t unifier ? le rem ède est pire que le m al, c’est ts a r le m alade pour être plus sû r de le m ieux g u érir. Une longue j u ­ risprudence fo u rn ira san s doute la clef de n om breuses questions qui nous paraissen t a u jo u rd ’h u i sans i s s u e ; - d e bonnes lois do

2 F E U I L L E T O N D E L A R E V U E

G E P H I S E

PAR

M m e H e n r y Gr é v i l l e

La porte, après un grattement presque impercep­ tible, s’entr’ouvrit très lentement en grinçant, et une tête, longue, mélancolique, apparut dans l’entre­ bâillement.

— Je ne vous dérange pas ? murmura une voix étrange, une voix de jeune garçon dans la mue, qui descendait dans les cordes graves et grimpait à l’es­ calade des notes aiguës en un mot de trois syllabes. Un courant d’air violent s’introduisit derrière lui, faisant monter la flamme dans le verre de la lampe et voltiger jusqu’au milieu de la chambre les lettres rangées sur le bureau,

— Mais entre donc toute ta personne, fit Mme de Yautrait impatientée : tu as une manière de rester dans les portes, comme les chats. Et je suis sûre que tu as laissé ta chambre ouverte, la fenêtre aussi ; il va y avoir des vitres eassées.

— Je crois que oui, répondit Gaétan d’un ton mo­ deste et navré, pendant que deux ou trois portes se refermaient vigoureusement au rez-de chaussée.

— Ya d’abord la fermer, ordonna la sœur aînée. Gaétan disparut, laissant ouverte la porte de la chambre de Géphise, qui, prudemment, la referma. — Lui non plus n’a pas changé, reprit Colette ; je crois môme qu’il est devenu pire. Est-ce qu’il met toujours papa dans des rages ?

— Bleues 1 répondit Céphyse en riant. Le pauvre garçon I ce n’est pas de sa faute, il est né comme cela.

Gaétan reparut ; toute sa longue et grêle personne

coordination p o u rro n t m ettre fin à bien des difficultés.

Le code fédéral une fois en vigu eu r, toute m odification en sera trè s difficile, presque im possible ; ré u n ir su r une m êm e question les suffrages de tous les Confédérés n ’est pas chose facile, nous en avons eu dernièrem ent la preuve. Nos codes canto n au x sont au con­ tra ire des in stru m e n ts d ’une ex traordinaire délicatesse : les besoins d’une population, ses idées, ses m œ u rs se m odifient avec les a n ­ nées, et ces m odifications doivent trouver un écho dans les législation?, et elles le tro u v e­ ro n t d’a u ta n t plus facilem ent que les psupies soum is au x m êm es lois seront plus hom ogè­ nes et p o u rro n t m ieux faire entendre leurs opinions. Le code civil fédéral ne sera jam ais q u ’une confection qu i, faite à la m esure de to a t le m onde, n ’ira bien à personne.

A u point de vae p olitique, le code <*ivil fédé ra l a u ra des effets plus d ésastreu x encore : avec lu i s’étein d ra toute vie cantonale proprem ent dite. Le Code Napoléon a été plus p uissant p o u r opérer la fusion des provinces françaises que tous les décrets de la C onstituante et de la Convention; ce qu i fait l’Indépendance d’un p euple, c’est m oins le fa it de s’a d m in istre r lui- m êm e que le pouvoir de se donner des lois; le jo u r où to u s les pouvoirs législatifs seront re­ m is au x C ham bres fédérales, Iss cen tralisa­ te u rs à outrance po u rro n t fêter la m ort de la C onfédération S uisse et le re to u r de la R ép u ­ b lique une et indivisible.

Après le Code civil il fa u d ra nécessaire­ m en t unifier la procédure afin qu ’une m êm e loi soit appliquée parto u t de la m êm e m a n iè ­ re, et de là à l ’unification de l’organisation j u ­ diciaire, il n’y a q u ’un pas.

Que deviendront nos conseils législatifs cantonaux ? des contrefaçons de conseils m u ­ nicipaux. Nos grands conseillera p ourront alors discuter to u t à le u r aise i’im porfante q u estien de la m uselière can in e; ils n ’au ro n t d’a ills s rs rien d’au tre à faire. La politique cantonale verra son horizon se re strein d ra chaque jo u r, to u s les rsg a rd s se p orteront du côté de B erne, devenue le centre u n iq u e de la v is politique et ju rid iq u e .

Le code civil fédéral nous conduira à une centralisation pire que la centralisation m ili­ taire , à u n e centralisation intellectuelle qu i sera la ra in e de notre vie nationale. Il y a

exhalait una indicible odeur — on n’oserait employer le mot : parfum — de noire méiancolio, comme qui dirait un peu de moisissure.

— Géphise! dit-il en se balançant d’une jambe sur l’autre.

— Ferme la porte, mon bon frère, je t’en prie. Il obéit et revint osciller devant le petit bureau. — Je mourrai de chagrin, dit-il, si mon père ne m’accorde'pas un permis de chasse I Tous mes amis en ont, j’ai l’air d’un imbécile !

Les deux sœurs échangèrent un regard. La mala­ dresse de Gaétan était proverbiale dans la famille, et M. Maubert avait déclaré que lui mettre un fusil entre les mains équivaudrait à la préméditation d’un assassinat.

— D’abord, reprit l’infortuné, je ne suis pas mala­ droit ; ce n’est pas exact ; je suis distrait, d’accord.

— Dis donc, Gaétan, il me semble qae cela suffit, dit Colette.

— G’est une erreur ; quand on est oisif, on est dis­ trait ; quand on est occupé, on pense à ce qui vous occupe. En chassant, je penserai que je chasse, et je ne serai pas distrait.

— Quelle dialectique ! ton professeur de rhétorique n’a pas perdu son temps.

— Je fais ma philosophie, répliqua Gaétan de l’air à la fois modeste et souffrant qui avait le don d’exas­ pérer les siens. Géphise, papa fait tout ce que tu veux ; il faut que tu lui demandes ce permis de chasse... et une carabine à deux coups.

— Pour tuer deux personnes en même temps! conclut Mme de Vautrait.

— Colette! implora la bonne Géphise.

— Parce que, vois-tu, continua Gaétan impertur­ bable, si mon père me refuse, je serai déshonoré... et je n’y survivrai pas. G’est mon dernier mot. Bonsoir, mes sœurs.

Il se retira d’un pas lent, sans fermer la porte, pendant que Colette l’examinait d’un air à la fois curieux et inquiet.

— Il a un grain, dit-elle.

m ain ten an t en S uisse vingt-deux peuples con­ fédérés, et chacun d ’eux a fortem ent conscien­ ce de sa perso n n alité ; ils d isp a ra îtro n t pour donner naissance à u n peuple b â ta rd et sans originalité. Le privilège de re ste r V audois ne vaut-il pas q u ’on lu i sacrifie quelques a v a n ta ­ ges de procédure ? Jea n Spiro.

Note d e la R éd. — L’article qu’on vient de lire expose d’une manière intéressante un point de vue qui nous parait trop exclusif et trop absolu. Com­ mencée par le Gode des obligations, l’unification du droit civil se poursuivra, croyons-nous, sans que l’autonomie des cantons et leur vie intellectuelle en reçoive un coup très sensible. Qu’on se reporte en effet aux tractanda de notre Grand Conseil, à ceux de la session qui va s’ouvrir. Les projets de loi y abondent, touchant aux matières les plus diverses, instruction, Industrie, agriculture, santé publique, budget, impôts, et c’est tout au plus si, dans ce riehe menu, qui mettra les facultés digestives de notre As- semblée cantonale à une rude épreuve, il se trouve un morceau qui se rattache au Gode civil. Quant à la délicatesse et à la flexibilité de l’instrument can­ tonal, elle nous parait plus théorique que réelle. Avec tant de facilités pour reviser nos Godes, qu’a­ vons-nous fait ? Prenons notre loi sur la presse] Elle date de 1832, elle est farcie de dispositions su­ rannées, et nous n’avons pas encore réussi à la ré­ former !

Il est excessif de dire que l’unification de droit ci­ vil éteindra toute vie cantonale proprement dite. L’Allemagne, qai vient d’y procéder, conserve dans Us différents pays confédérés qui forment ce vaste empire, une vie autonome et de» droit» parti­ culiers très important». Notre collaborateur s’exa­ gère les conséquences politiques de cette mesure, comme il diminue trop les avantages pratique» qui en résulteraient dans un pays où la population de 25 cantons, soumise à 25 droits différent» en matière de tutelle, de succession, de mariage, etc., a des rap­ ports nombreux et se livre à des mutations de domi­ cile d’un canton i l’autre qui créent à chaque ins­ tant des cas de droit très épineux et très compliqués. Gela dit, nous serons d’accord avec M. Spiro pour écarter cette question de l’ordre du jour. Elle n’est pas urgente. Il se passera plusieurs années avant que le Gode pénal fédéral entre en vigueur, et ee se­ rait folie pHre que de vouloir la résoudre sn même temps. Nous retrouverons la question de l’unification du droit civil an 2 0 siècle et, si nous vivons encore, nous la disenterons à loisir. Pour le moment, faisons fleurir notra vie cantonale sans trop craindre que l’arbre na perde tonte sa sève si l’on y coupe un jour un rameau qui ne compte pas parmi sas plus verdoyants.

— Non, c’est sa manière d’être. Au fond, tu ne sais pas comme il est bon.

— Peut-on entrer, mademoiselle? dit la voix fraî­ che d’une jeune femme de chambre qui parut sur le seuil.

— Marie, entrez et fermez la porte, s’il vous plaît.

— Oui, mademoiselle ; madame fait prier made­ moiselle de passer un instant ehez elle. Il est arrivé un télégramme ; du monde pour demain.

— Encore ? Mais toutes les chambre» ont leur hôte attendu... Enfin, je vais voir.

Elle se rendit chez sa mèro pendant que Colette retournait au salon.

III

Mme Maubert était déjà étendue dans son lit où la ramenait souvent une certaine ditficulté de mar­ cher, de jour en jour accrue, sans cause bien défi­ nie. En voyant Géphise, elle sourit.

— Du monde, maman ? Où les mettre, et qui est-ce ?

— Tiens-toi bien : Mme de Livérac et son déli­ cieux rejeton.

— Oh ! fit Géphise consternée ; ils ne devaient venir que dans huit jours.

— Que veux-tu ! Ils trouvent plus commode d’ar­ river tout de suite ! Et nous n’avons pas le temps de les avertir, ils seront à Cherbourg demain matin au premier train.

— En voilà, des visiteurs ! Ça devrait être défendu, ces choses-là 1 Et papa, qu’en dit-il T

— Il dit qu’on ne peut pas les tuer, et que, par conséquent, il faut les loger. Mais où?

— Lui, l’exquis Livérac ? Dan» le pavillon, an- dessus de l’écurie ; ça sent l’écurie, mai» il aime ça ! Mme Maubert sourit, et sa fille éclata de rire. La belle chambre, haute de plafond, éclairée comme en plein jour par deux puissantes lampes, avec ses fe­ nêtres à glace» sans tain donnant sur la rade de Cherbourg, n’avait rien d’un appartement de

mala-LÂUSANNE

l e développem ent physiqu e A l’école.

— Tel est le titre d u trav a il q u i sera présenté sam edi à ra sse m b lé s générale des m aîtres se­ condaires à Y verdon, p ar M. Ad. M ichel, m aître de g y m n astiq u e au Collège cantonal.

Ce trav a il, fort in tére ssa n t, a été élaboré s u r la base des rap p o rts des conférences de m a î­ tres de L au sa n n e, Y verdon, V evey, Aigle et M ontreux et des expériences personnelles de l’au teu r.

E n résum é, M. M ichel dem ande que l’«Eco- le fédérale de g y m n astiq u e » (m anuel officiel pnblié sous les auspices du départem ent m ili­ ta ire fédéral) serve de base à l’enseignem ent dan s tou tes les écoles du canton, su rto u t à l’Ecole norm ale.

Il dem ande qu ’au lieu de re strein d re le c e r­ cle des exercices corporels au x seuls exercices gym nastique», on généralise la p ra tiq u e de la n atatio n et du p atinage et qu’on donne u n e place m arquée au x je u x en plein air.

Les corps de cadets seraien t supprim és. E n revanche, il y a u ra it lieu d’augm enter le tem ps consacré au x exercices corporels. L’idéal serait d ’organiser com m e en Suède la leçon jo u rn a liè re , q u itte à en ré d u ire la duré9 pour les classes in férieu res.

Les exercices m ilita ire s ou p rép arato ires au service m ilita ire seraien t ré p artis d ans la période qu i précède im m édiatem ent l’entrée au service.

T oute école secondaire devrait posséder des locaux et des engins suffisants. Le personnel en seignant devrait être m ain ten u au niveau de sa tâche p a r des cours spéciaux et des cours de rép étitio n réguliers.

V oilà des propositions dont la ju ste sse ne s a u ra it guère être contestée. T out le m onde sent que l’enseignem ent actuel de la g y m n a s­ tiq u e a besoin d’u n e réform e et d’u n dévelop­ pem ent.

P au vre m ioche. — U n ouvrier du ja rd in anglais d ’O uchy, nom m é L auber, a re tiré m e r­ credi après m id i, vers deux h eures, de la fosse de la vespasienne du q u ai, u n en fan t de q u a­ tre à cinq m ois, n u com m e u n ver, q u i p le u ­ ra it à feudre l’âm e, sous l ’eau glacée q u i ru is ­ selait su r son pauvre petit corps.

La police croit être su r les traces de la m ère

ds, et tout y respirait la gaieté.

— Méchante ! dit la mère amusée, Reste Mme de Livéïae. Je ne vois que la chambre d’Isaure.

— Oh I maman ! s’écria Géphise pleine d’alarme, nous n’aurions jamais fini I Ne déplace pas Isaure ! Moi, plutôt.

— Tu crois ? Ta jolie ohambre meublée

à

neuf ? Géphise réprima un soupir. Elle connaissait les habitudes de Mme Livérac et savait que son mobi­ lier ne sortirait pas indemne de l’épreuve, mais elle eût aceepté tout plutôt que les grogneries sous-en­ tendues de sa sœur.

— Oui, maman, cela ne ferait rien, répondit-elle avec une bonne grâce sans effort. J’irai dans la pe­ tite mansarde, à côté de Gaétan.

— Tu es bonne, toi ! fit Mme Maubert, en attirant

à

elle le frais visage de son enfant, et, pour la ré­ compenser, elle ajouta : Demain nous avons

à

dîner Armand Garval.

— Il est donc revenu ? fit Géphise, après un tout petit silence.

— Il m’a envoyé un mot pour demander quand il pourrait me voir ; je l’ai invité. Ai-je eu tort ?

— Non maman.

Elle joua pendant une seconde avec un bout de ruban, puis sourit gaiement à sa mère, qui repre­ nait :

— Que dirais-tu si nous invitions M. Hamel pour la semaine prochaine ?

Géphise réprima un mouvement d’inquiétude. — Oh ! non, mère ! pas maintenant. Attendons que Colette soit partie.

- Pourquoi ? demanda ingénument Mme Mau­ bert.

— Pour rien... N ’avons-nous pas déjà des invités par-dessus la tête ? Pour peu que deux ou trois au­ tres aient la même idée que les Livérac et viennent déranger nos combinaisons...

— Cependant, j’avais pensé qu’avec le préfet ma­ ritime, tu sais, ee dîner pour le neuf, un voyageur, un explorateur célèbre, cela ferait bien.

(2)

dénaturée, dont on donne com me su it le s i ­ gnalem ent : fem m e de vingt à vingt deux ans, p etite, assez bonne façon, roba bru n e, châ'e rouge g ren at, chapeau gris g arn i de rouge. E lle serait m ontée su r le bateau p arta n t d’On- eh y à 11 h. 30 p our Evian.

L ’enfant a été recueilli provisoirem ent p ar Mme P e rrin , sage fem m e, à Ouchy.

Chronique des vendanges. — Il a été fait

p a r l’entrem ise de la gare au x m archandises de N yon, p endant les vendanges de 1896 ju s ­ q u ’à ce jo u r, 24 expéditions de m o û t, en 75 fû ts contenant 50,560 litres.

C A N T O N DE V A U D

C u d r e f i n , 4 novem bre. — On a cueilli des cerises et das groseilles rouges, le 31 octo­ b re , d ans un ja rd in de Cudrefin.

Le Po n t, 4 novem bre. — O n est e n

p lein hiver à L a V allée de Jo u x . Une couche de neige de tren te centim ètres recouvre le sol et le lac e tt déjà gelé su r les bords.

M o u d o n , 4 novem bre. — N ous recevons la lettre suivante :

C’est avec u n profond regret que nous voyons le départ de M. W u tric h , from ager-chef de l ’Ecole de from agerie de Moudon. Il a su, par sa ferm eté et sa bienveillance, se gagner l’es­ tim e et l’aifection de ses subordonnés.

Q u’il reçoive ici nos plus sincères re m e r­ ciem ents pour sa bonne volonté et son zèle.

Nos m eille u rs vœux l’accom pagnent dans son nouveau cham p d 'activité ; nous désirons q u ’il y trouve la sym p ath ie dont il était en­ to u ré lu i et sa fam ille au m ilieu de nous.

Les élèves.

Or m o n t- De s s u s, 4 novem bre.—L a vio­ len te b o u rrasq u e de fœhn qu i a soufflé su r la contrée dan s la n u it de m ercredi à je u d i der- n ie r, a causé de nom b reu x dégâts a u x Or- m onts. Des q u an tités de to itu res, m algré leu r charge de gros cailloux, ont été enlevées com ­ m e des fétus par le vent. L es d ernières chutes de neige ont causé au ssi de graves dégâts d ans les forêts.

S t e - C r o i x , 4 novem bre. — On écrit à la Revue :

A u jo u rd ’h u i on voyait à quelque distance d u village des po in ts noirs se m ouvant su r la p lain e blanche. Avec des ju m elles, on ne ta r­ d a it pas à découvrir que les points noirs é ta ie n t des personnes m u n ies de corbeilles, p a ra issa n t chercher quelque chose et que ces p ersonnes se liv raien t à u ne m arche « trigo- n o m étriq u e », au x fias de découvrir, sous q u a ra n te centim ètres de neige, u n cham p de pom m es de terre. A près quelques sondages et des débris de tiges a y a n t san s doute été am e­ nés à la surface, on les vit s’a rrê te r et les pel­ les d’en tre r en d-mse. A u bout d’u n certain tem p s, les trav a illeu rs ap p a raissaien t à dem i m asq u és derrière u n ta lu s de neige et les m ouvem ents ry th m és bien connus in d iq u aien t suffisam m ent que l ’arrachage du précieux t u ­ bercule allait son train .

Or, l ’été de la S t-M artin n ’in sp ira n t aucune confiance, cette scène id y lliq u e (ô poésie des

trav a u x cham pêtres I) se répète u n peu par­ to u t depuis que le soleil est réap p aru .

L ’an d’exposition 1 8 9 6 , qu i nous a procuré ta n t de su rp rise s agréables et a u tre s, co u s ré­ servait encore celle-là, renouvelée de 1 8 1 6 .

L u c s n s , 4 novembre. — La société de musi­ que » L’Abeille » de Lucens va ouvrir la série des soirées pour la saison présente. Un grand concert sera donné samedi 7 courant, à 8 heures du soir, grande salle de la fabrique Junod. Le programme est bien fait pour assurer à cette société la présence de tous les amateurs de bonne musique.

Ce concert, offert gratuitement au public, sera suivi d’une tombola et d’ian bal. Une buvette, tenue par M. Tercier, restaurateur à Lucens, sera mise au service du public. Inutile de former des vœux pour la réussite de cette soirée ; dans de telles conditions, elle ne peut être qu’un succès.

CONFÉDÉRATION SUISSE

LETTRE DE NEUCHATEL

Ne u c h a t e l, le 4 novem bre 1896. C’est d im an ch e prochain q n ’a u ra lieu le se cond to u r de scru tin p our l’élection complé­ m en taire au Conseil natio n al.

Le p arti o u vrier a y a n t décidé de continuer la lu tte , il y a u ra en conséquence deux c a n d i­ d ats en présence, MM. A d am ir Sandoz, socia­ liste, et Ju le s Galam e-Colin, conservateur.

D ’après la S uisse L ibérale, ce dern ier re présentera au x C ham bres fédérales les idées si éloquem m ent défendues à la C haux de F onds, il y a quelque te m p s,p a r notre ém inent concitoyen M. N um a Droz.

Il est assez difficile de savoir lequel de ces deux m essieu rs a d ro it à des félicitations spé ciales. E st-ce M D roz, po u r avoir rencontré su r son chem in un pareil cham pion, p a rta ­ geant, s m b le ra it il, en to u s points ses idées, ou est ce M. Calam e-Colin, pour devenir le porte voix d’on citoyen au ssi d istingué, aussi sage et a u ssi pondéré que M. Droz.

P o u r le m om ent, il est. peut-être plus p r u ­ dent de ne féliciter personne et d’atten d re les événem ents.

M. Calam e-Colin n’a u ra pas de peine à s o r­ tir v ictorieux de la lu tte qu i va s ’o u v rir, s’il est perm is de décorer de ce nom pom peux et agressif, l’élection de dim anche prochain.

E n effet, les conservateurs disposent, dans le canton, d’u n effectif d’environ 5000 élec te u rs et les socialistes en m ettan t to u t leu r m onde su r pied, de 2000 à 2500 seulem ent. Eu sorte que le ré su lta t ne peut pas être douteux.

Q uant au x ra d ic au x , il est plus que p ro b a ­ ble qu’ils garderont, dans le cas particu lier, une n e u tra lité complète. Us n ’ont d’ailleu rs pas au tre chose à L ire , s’ils désirent connaî tre exactem ent les forces de leu rs adversaires. B eaucoup de rad icau x seraien t favorables à u n e ca n d id a tu re ouvrière, m ais il s estim en t que pour attein d re le b u t p o u rsu iv i, les co n ­ d ucteu rs sp iritu els du p a rti socialiste doivent se com porter vis-à vis du p a rti radical au tre m ent qu ’ils ne l ’ont fait ju s q u ’à ce jo u r et ne pas chercher toutes les occasions, su rto u t m auvaises, de lu i ê:re désagréables.

On se préoccupe beaucoup à l’h eure q u ’il est du choix d’un président d u T rib u n al de N euchàtel, en rem placem ent de M. Jea n Ber- thoud, conseiller d’E ta t, ain si que d’un ja g e d’in stru ctio n , en lieu et place de M. Léopold V o u m a rl, décédé.

Il fau t, p our re m p lir ces fonctions délicates et difficiles, trouver des ju ris te s expérim entés et capables. P o u r celles en p articu lier de ju g e d ’in stru ctio n on a eu, ju s q u ’à ce jo u r, plus ou m oins la tendance de les confier à des citoyens dont nous ne voulons m éconnaître ni le zèle, ni l ’intelligence, ni le dévouem ent, m ais n’a y a n t aucune connaissance du droit ou de la procédure. Il arrive alo rs parfois que la t â ­ cha se trouve au-dessus des forces du titu la ire et les graves questions qui lu i sont soum ises doivent forcém ent s’en re ssen tir.

Il fa u t cependant reconnaître que la n om i­ nation d’un m ag istrat tel que le ju g e d’in s ­ tru ctio n renco n tre certaines difficultés ré su l­ ta n t du fait que le traitem en t prévu p a r la loi n’est que de Ir. 4,500 et q u ’u n ju ris te , avocat ou n o taire, possédant u n bureau qui m arche norm alem ent et une belle clientèle, ne veut pas volontiers les échanger contre u n e s itu a ­ tion financière en som m e assez m odeste.

Q uant à élire u n président du trib u n a l, c’est d éjà plus aisé, car le tra ite m e n t est de 5000 francs et peut a rriv e r à environ fr. 5,500 avec diverses vacations payées à p a rt, au x assises crim inelles, p a r exem ple.

*

Les électeurs rad icau x du collège de L a C haux de-Fonds au ro n t, dim anche 15 novem ­ bre prochain, à élire un député p our re m p la ­ cer M. H e n ri Jaccottet, in génieur, qu i a don­ né sa dém ission, p our cause de départ de la local* té. _______

—~ - E ntente. — D ans deux articles de fonds, le B und a résum é les m an ifestations de3 p a rtis et des candidats ra d ic au x de la Suisse rom ande à l ’occasion des élections du 25 octobre. Il relève p arto u t le désir d’arriv er à une conciliation et une entente entre les vues de la S uisse allem ande et de la Suisse rom ande en ce qu i concerne les grands projets en suspens. Le Bund cite e n tr’a u tre s les d is­ cours récents de MM. R uffy, V iq u erat, Gau- dard et P a illa rd . Il exprim e le désir que cette entente se fasse et q u ’on discute les points sur lesquels elle peut s’é tab lir. W ir schlagen

e in , d it le titre de son article ; en français :

voilà notre m ain !

A S t Gall, YO stschw eiz, organe des catholi­ que i m odérés, enreg istre ces déclarations et s’y associe. Cette politique d ’entente entre l'ouest et l ’est, dit-elle, est celle qne nous j poursuivons depuis longtem ps.

| La T hurgauer Z eitu n g et les B a sler Nach | rich ten sont m écontentes de l’article du Bund | qu’elles in terp rè ten t dan s le sens d’u n aban i don du p ro jet de B anque d’E tat.

j Mais ce3 deux jo u rn a u x se m éprennent su r ! la situ atio n . Les W elsches ne dem andent pas aux p a rtisa n s de la B anque d’E ta t de renoncer à la loi soum ise au peuple ; ils ne dem andent que le d ro it, q u ’on ne p eu t décem m ent leu r

re fu ser, de trav a iller de tou tes le u rs forces à à procurer le re je t. F a ir p la y ! F ran c jeu t Qu’après ce re je t, qu i est bien probable, u a groupe cen tralisateu r persiste dans son in­ transigeance et dans les anciens errem ents, q u ’à nous ne tienne t Chacun supportera ses propres responsabilités.

Beaux-Arts. — On écrit de Berne à la Revue :

Sous le titre « U n concours a rtistiq u e » le

J o u rn a l de Genève critiq u e fort la com posi­

tion du j u r y chargé du concours pour l ’exécu­ tion des pein tu res m urales du Musée national à Z urich. Le J o u rn a l de Genève fait observer avec u n e apparence de raiso n que la com­ m ission suisse des Beaux A rts a la it u n e trop large p a rt au x a rtiste s zurichois et q u ’elle a com plètem ent oublié les artistes genevois, et il cite les artistes dont les œ uvres décoratives ont été adm ises à l’E xposition nationale.

E n réalité, la com m ission des B raux-A rts n ’a pas procédé p artiellem ent ; elle avait dé­ signé des artistes qu i ont décliné l’honneur de faire partie du ju r y II a fallu , par exem ­ ple, rem placer M. S tückelberger, m alade, et on a désigné ie peintre K oller, à Z arich. Q uant au x artistes que cite le jo u rn a l, MM. H odler, Ih ly , B ieler, D u fau x , de B eaum ont, R avel, V an M uyden, S im onet, et bien d’a u ­ tres encore, leu r place n ’est pas dans le ju ry ; leu r grand ta ’ent com m e artistes les désigne non pas pour ju g er, m ais po u r concourir. Il est plus que probable que la com m ission des B eaux-A rts, q u i compte deux Genevois dans son sein, MM. R evillod et de B eaum ont, s’est inspirée d8 cette considération en ne m ettan t pas dores et déjà hors de concours las artistes distingués que le Jou rn a l regrette de ne pas voir dans le ju ry .

— — Be r n e, 4 novem bre. L ’agitateu r so­ cialiste K arl Moor, à Berne, a, dans la n u it de lu n d i à m ardi, été assa illi par une bande de jeu n es gens q u ’on suppose être ses adver­ saires politiq u es, jeté dans la boue et roué de coups, Moor a reçu de telles blessures q u ’il est resté su r place ju sq u ’au m om ent où un p assa n t l ’a relevé. Son état serait grave.

F r i b o u r g , 3 novem bre. — Le vingtiè­ m e tirage au sort de l’em p ru n t à p rim es des com m unes fribourgoises et navigation a été opéré le 30 septem bre 1896 et le3 obligations sorties seront rem boursables au 20 ja n v ie r

1897.

Sont sorties et rem boursables avec les p ri­ m es ci-après en sus du capital de 50 fr. et de l’in térê t différé de 1887 à 1896 de 15 fr. les obligations suivantes : N° 56487, 7000 fr. — N« 28202, 4000 fr. N os 736, 1112, 21-37, 4202, 5791, 12534, 12557, 16358, 17041, 17215, 19051, 19462, 21421, 31048, 31290, 43620, 44283, 21741, 31492. 45513, 25383, 31703, 46490, 27750, 29952, 34556, 37324, 46882, 52603,

— Mais, maman, déclara Céphise à bout de res­ sources avouables, tu ne sais donc pas que ces ex­ ploiteurs, ça n’est jamais bien avec la marine ?

— Ah I fit Mme Maubert étonnée, je ne savais pas. C’est différent. Eh bien, va te déménager alors, car demain, à huit heures, les malles de Mme de Li- vérac te tomberont sur la tête.

— Oui, maman. Bonsoir, chérie, bonsoir, ma belle maman d’or et d’argent !

En refermant la porte, Céphise pensait :

— Je ne sais pas si les explorateurs sont si mal que ça avec la marine, mais je sais bien que je ne veux pas que M. Hamel se rencontre ici avec Colette; ça dérangerait mes combinaisons.

IV

Vers onze heures, les Pavillons tombèrent dans un à peu près de silence ; quelques fenêtres éclairées té­ moignaient qu’on ne dormait pas partout, mais, sauf Céphise, qui allait et venait encore, sans bruit, entre le premier et le second étage, terminant son petit dé­ ménagement, personne ne rôdait plus dans l’esca­ lier.

Au moment où la jeune fille jetait un dernier coup d’œil d’investigation autour de la chambre qu’elle quittait, Gaétan avança sa longue face inquiète dans l’entre-bâillement de la porte.

— Céphise ! gémit il.

Elle se retourna, presque effrayée par ce souffle d’oiseau de nuit.

— Est-ce que tu vas bientôt monter? — Tout de suite, répondit-elle.

Puis, s’apercevant que le tiroir de son bureau con­ tenait encore quelques bibelots qu’elle ne se souciait pas d’exposer à l’inquisitoriale curiosité de Mme de Livérac, elle se pencha et les prit dans son tablier.

— Céphise 1 murmura le même souffle fantômal. — Eh bien, quoi ? fit-elle impatientée, qu’y a-t-il de si pressé ?

— C’est que... c’est que ça brûle, là-haut. - — Ça brûle 1

Céphise, d’un trait, fat à l’étage supérieur. Con j

naissant 3on frère, elle n’avait pas un instant eu ; l’idée d’appeler. Ce qui brûlait pouvait n’être très ! bien qu’une boite d’allumette dans le plateau d’un ; bougeoir.

Dès son arrivée an haut de l’escalier, elle vit flot­ ter sur le mur le reflet intermittent d’une flamme ca­ pricieuse, activée par le courant d’air, venu de la porte de Gaétan restée ouverte.

— Oh ! fit-elle tout bas; ressentant au cœur cet ar­ rêt brusque qui paralyse les natures faibles et sem­ ble activer d’un coup de fouet les natures énergiques. Et ma pauvre maman qui dort I

Résolument elle entra, dans l’air déjà vicié, étran­ gement parfumé par l’odeur âpre des vernis de cette maison neuve, astiquée comme un navire sortant du chantier, et tirant son frère après elle, elle ferma la porte.

— Nous allons étouffer, dit Gaétan, cherchant d’un mouvement instinctif à rattraper le bouton.

Elle lui allongea sur la main une tape véhémente et le traina vers le robinet qui occupait un coin de toutes les pièces de cet étage.

— De l’eau, grand imbécile! fit-elle. — Ça n’a servi à rien, dit-il piteusement.

— C’est qu’il n’y en avait pas assez, nigaud ! ré­ pondit-elle, fais comme moi.

Le robinet coulait à plein, débordant déjà de la cuvette. Elle avait saisi le broc et jetait sans cesse des flots d’eau froide sur les rideaux embrasés, sur les boiseries léchées par la flamme et qui commen­ çaient à noircir ; elle était trempée, l’eau ruisselait de ses épaules sur sa jupe mince, et elle ne s’en dou­ tait pas. A la voir faire, Gaétan avait compris et, de son côté, exécutait la même manœuvre au milieu d’une fumée épaisse.

Brusquement Céphise saisit la descente de lit et la roula devant la porte.

— Que la fumée ne sorte pas, dit-elle; maman saurait.

Les rideaux éteints, noircis, dégouttants, lamenta­

bles, pendaient au mur luisant; un lambrequin brû­ lait avec obstination au-dessus de leurs têtes, léchant les poutres apparentes du plafond.

— Attrape ça ! dit Céphise en montrant le danger à Gaétan.

Il sauta sur uns chaise, atteignit le lambrequin et le tira si fort que l’objet lui tomba tout flambant sur la tête. Céphise, qui avait trempé des serviettes dans la cuvette, les jeta sur lui tout emberlificoté. Le bruit de la chute du châssis fut amorti par le linge, et le jeune garçon se dégagea piteux, inondé, les cheveux dans les yeux, parfaitement indemne d’ailleurs.

— Tu as l’air des Surprises du divorce, fit Cé­ phise en lui éclatant de rire au nez. Regarde si tout est bien éteint ; là, tamponne les murs avec les ser­ viettes. Fi ! que ça sent mauvais, ici ! Rien ne brûle plus ?

Et elle ouvrit la fenêtre.

Le vent du large s’engouffra, chassant la fumée et les miasmes. Elle s’accouda sur l’appui de l’étroite fenêtre et respira longuement.

— Ouf! fit son frère, en écartant les mèches qui lui pleuraient dans les yeux.

— Comment ça a-t-il pris : demanda Céphise en se retournant vers lui.

— C’est ma lampe, balbutia-t-il; je l’avais posée trop près des rideaux ; alors, le vent.,.

La fenêtre était donc ouverte? — Parbleu !

— Et tu as eu l’idée de la fermer ? fit Céphise abasourdie d’une présence d’esprit qu’elle n’eût pas soupçonnée.

— Dame ! Tu dis tout le temps : « h ermez les por­ tes, fermez les fenêtres... » Avant d’aller te chercher, j’ai fermé la fenêtre, murmura Gaétan, plus hon­ teux de son action intelligente que de sa sottise ha­ bituelle.

— Et la lampe, où est elle ? demanda la sœur aînée en cherchant autour d’elle ; on y voit, pourtant I

— Sur mon lit, fit le jeune garçon.

57564, chacun 200 fr.

U n certain nom bre d’a u tre s obligations sont sorties sans prim es.

— Où elle est en train de mettre le feu avec le pé­ trole qui en a coulé, riposta Céphise. Allons, encore un broc d’eau pour éteindre ta couverture qui grille. Tu coucheras sur ton sommier, mon pauvre ami... Oh! Gaétan, tu as laissé le robinet ouvert, et voilà l’eau qui doit traverser le plafond !

La couverture fumait, mais le feu était éteint. Cé­ phise ferma le robinet et regarda le désastre. Peu de chose au fond, mais elle tremblait de la tête aux pieds, tant sa frayeur avait été forte. Gaétan la re­ gardait, avec des yeux de chien battu, pleins à la fois de crainte, de tendresse et de soumission. Elle s’assit sur une chaise, ne pouvant plus se sou­ tenir.

— Céphise, commença Gaétan d’une voix grave, si papa apprend que j’ai fait ce coup-Ià, il ne me donnera jamais mon fusil !

— C’est à craindre, répliqua brièvement sa sœur. — Et j’en mourrai de chagrin, ça, je le sais, fit énergiquement le jeune garçon.

Céphise haussa les épaules. Gaétan ouvrit sans bruit la porte qui faisait communiquer sa chambre avec celle où sa sœur venait de s’installer.

— Ça sent joliment la fumée chez toi ! dit-il insi­ dieusement.

— Ça ne peut sentir l’essence de roses ! répondit- elle.

— Céphise... Si tu disais à papa que l’incendie a commencé chez toi, ça aurait l’air bien plus na­ turel...

— Par exemple !

— Mais si ! Suis mon raisonnement: tu déména­ ges, tu ne fais pas attention, c’est naturel, ça ! Alors, tu mets le feu — sans le vouloir...

— Je te crois ! fit Céphise pouffant de rire malgré elle, dans la surexcitation de ses nerfs.

— Tu as une bougie allumée, tiens, tu vois, rien de plus simple...

— Mais c’est que papa m’en voudra, dis donc ? — Pas comme à moi ! Toi, il t’aime !

(3)

r e v u e d e l

'

é t r a n g e r

MAC-KINEEY

M- M ac-Kinley o b tien d rait selon les u ns -285 voix, selon les a n tre s 310 voix, d’après les

ré.'Ultats du vote de m ardi.

Le Sénat com pterait 48 républicains et 42 démocrates et socialistes.

La C ham bre dss rep résen tan ts se partage­ rait en 200 républicains et 67 dém ocrates.

Le W orld estim e comme su it les m ajo rités obtenues p ar M. Mac-Kinley : Conneeticut 10.000. D elaw are 1500, Illin o is 130,000, In- diana 43,000, Iow a 80,000, K en tu ek y 25 000, Kansxs 750'J, M aine 49,000, M aryland 30,000, M assachusetts 125,000, M iehigan 40.000, Min­ nesota 50,000, N e b ra ik a 8000, New-Hamp- shire 25,000, N ew -Jersey 57,000, N ew -Y ork 251,454, D akota du N ord 5000, Ohio 110,000, Oregon 8000, P ennsy lv an ie 265,000, Rhode- Island 13,000, D akota du S ud 5000, V erm ont 5",000, V irginie occidentale 21,000, W isconsin 40.000.

M. B ryan a u ra it obtenu de son côté les m a ­ jorités su iv a n te s: A labam a 10,000, A rkansas 48 000, Colorado 125,000 F loride 50CO, Géor­ gie 40,000, L o a isia n e 30,000, M ississipi 30,000, M issouri 50,000, M ontana 1000, Nevada 4000, C aroline du Sud 25,000, Tonne see 5000, Te s a s 30,000, V irginie 10,000, U lah 7000, W yo- m ing 1400

Les E tats de C alifornie et d’Ila h o sont dou­ teux.

La caractéristique de l ’élection est le trio m ­ phe des républicains dans l’E st, le Centre et le Sud Dans l’E tat de N ew Y ork, q u i a donné une m ajorité de 45 500 voix en faveur de M. Cleveland en 1892, M. M ac-Kinley obtient une m ajorité de 300,000 voix. L a victoire des ré ­ publicains ap p a raît su rto u t dan s les E ta ts du Sud. Le Tennessee, le K e n ta ck y , le M aryland, qui ju sq u ’à présent étaient favorables a u x dé­ mocrates, donnent u n e m ajo rité considérable en faveur de M. M ac-K inley.

Il y a eu 13 m illions de votants.

La cité de N ew-York s ’est livrée à u n e jo ie délirante, sitô t le ré su lta t connu. Une foule énorme sta tio n n a it en face des b u re a u x de journaux, ap p lau d issan t à chaque ré s u lta t qu i accentuait le succès de M. M ac-Kinley et chan­ tant des ch an ts nationaux.

O tte jo ie était partagée généralem ent dans toute l’étendue dss E tats-U n is. On se ré jo u it comme si on av a it échappé à u n grand péril n atio n al ou rem porté une victoire su r u n en­ nem i redoutable.

B eaucoup ds m aisons particu lières ont été illu m in ée s comm e po u r une fête nationale. A ux balcons de quelques-unes, des m usiques donnaient des sérénades et jo u a ie n t des h y m ­ nes nationaux.

Des désordres ont éclaté dans p lu sie u rs vil­ les; p lu sieu rs personnes ont été tuées dan s la Tennessee,le K entueky et la V irginie de l’onest. B eaucoup de nègres n ’ont pas osé vo­ ter.

Le va in q u eu r.

D su d’une bonne fam ille irlan d o écossaise, il p rit du service à dix-sept ans et conquit ses ^grades et l’estim e de chefs com m e H ayes, S heridan, Craoker. Ses am is opposent ses états de service m ilitaire à ceux qui lu i reprochent sa faiblesse ou sa versatilité.

Comme gouverneur de l’E ta t de l ’Ohio, son ad m in istratio n p araît avoir m anqué d’éclat. Comme p résid en t des douanes, il sem ble avoir écrit sous la dictée des in d u striels les tarifs dont il convenait de frapper les produits.

Ou rem a rq u e, d’a u tre p art, que, po u r un homme d’E ta t, il n ’avait pas été très heureu x dans ses affrire s privées. Un de ses associés, t n effet, l ’e n tra în a dans u n e déconfiture où il laissa toute sa fo rtu n e, m ais d ’où son hono­ rabilité so rtit intacte. Ses am is, au reste, v in ­ rent san s re ta rd à son secours et le tirère n t de cet em barras.

Sir M ac-Kinley n ’a p as to u jo u rs été d’une habileté incontestable, si m êm e il n’a pas été très assu ré des lim ites de son program m e, au point q u ’il a atten d u po u r se prononcer n e tte ­ ment que le congrès en eût arrêté les term es,

il a, p ar contre, des q u alités précieuses pour un hom m e politique.

Il est de m an ières aim ables et a la poignée de m ain facile: dans les couloirs du congrès, il n’a pas son pareil po u r poser la m ain su r l’épaule de son in terlo cu teu r et lu i donner l'im pression, su iv an t le m ot d’u n jo u rn a liste , qu’il est la personne avec laquelle il a le plus de p laisir à s’en tre ten ir.

Il est entouré d’am is envers lesq u els il se sent des obligations et q u ’il désire ne pas m é­ contenter. On l’accuse, parm i ses adversaires, d’être prêt à devenir la créatu re de ses am is plus encore que le chef de son p a rti, u n chef qui parle h a u t et qu i se fait obéir, comm e ■Cleveland savait le faire.

Le vain cu .

M. B ry an a u ra en vain, pen d an t toute la période électorale, fait une m oyenne ds cinq cents k ilom ètres par jo u r et débité quotidien n em en t environ dix discours.

On raconte que, petit garçon, encore vêtu de robes, il tém oignait d’un plaisir t.è s parti eulier à contem pler les p o rtra its des prési­ dents des E tats-U n is. A l’âge de dix ans, il a u ra it assuré gravem ent à u n de ses m aîires q u ’il serait u n jo u r président de la R épubli que. L ’échec d’au jo u rd ’hu i ne le découragera pas.

M. B ryan n ’a pas eu seulem ent contre lu i presque tou tes les forces capitalistes de l’U­ nion, to u s les p a rtisa n s de l’or, il a été aussi com battu p ar les « clergym en », qu i consti tu e n t égalem ent une grande force dans ce pays. C’est u n « abstinent » rigide. Il ne con­ n a ît pas le goût d’une liq u e u r. On raconte q u ’u n jo u r, su r u n te rra in de je u x , étan t tom ­ bé grièvem ent blessé, com m e on lu i ten d ait u n e fiole d’eau-de-vie pour se réconforter, il la repoussa, ne voulant pas m êm e u ser d’al­ cool comm e de m édicam ent.

Nous entendrons certainem ent p arler encore de M. B ryan. Ce discoureur infatigable ne S8 ta ira pas facilem ent, p eu t être parce que la parole est d’« argent », ta u d is que le silence est d ’ « or », et to u t le m onde sait en quel mé­ p ris M. B ry an tie n t ce m étal qu i vient de le vaincre.

M. B ry an a parco u ru 7 0 0 0 lieues, pendant sa tournée prononcé 5 4 3 discours dans 25

E ta ts et dan s 4 8 5 villes ; dim anche, il a p ro ­ noncé 2 0 discours dans lT llinois, devant

1 5 0 ,0 0 0 personnes, et a parcouru p lu s de 100

lieues. _ _ _ _ _

UES ÉLECTIONS HONGROISES

On peut dès m ain ten an t apprécier le carac­ tère des élections et il doit se ré su m e r ain si : à l’h eure présente, 3ur 4 1 3 m em bres dont se com pose la C ham bre, le nom bre des libéraux s’élève à 2 5 6 ; le p a rti natio n al (centre g au ­ che, fraction A pponyi) en a 3 4 , la gauche r a ­ dicale (Kossuth,) 4 5 , la gauche radico-cîéricale (Ugron) 6 , le p arti du peuple (cléricaux) 2 0 ,

et enfin n e u f élus disent n ’ap p a rten ir à aucun p arti. Le p a rti lib éral a conquis 74 nouveaux m an d ats, dont 2 3 su r la traction A pponyi, 21

su r la fraction U gron, 16 su r les san s-p arti, et

14 su r la fraction K ossuth. Il en a perdu 1 7 ,

dont tro is a a profit de la fraction A pponyi, six à la fraction K ossuth, sept au profit du p a rti du peuple et u n au x « san s-p arti ». Le p arti libéral a donc conquis 57 sièges. Les tre n te élections encore à faire sem blent pro­ m ettre que ce chiffre m ontera à soixante-dix. Le gouvernem ent dispose donc dans la n o u ­ velle C ham bre d’une m ajorité p lu s considéra­ ble que celle qu ’il a eue à la dernière session.

Le groupe S zapary, qu i s’était séparé, il y a deux an s, de la m ajo rité, ne v oulant pas voter les lois poütico-ecclésiastiques, a cessé d’exis­ ter. Le groupe U gron, qu i, to u t en ten an t à l’extrêm e gauche p our les q uestions politiques, s’opposait au x d ites lois et fa isa it, en dernier lieu, ouvertem ent cause com m une avec les clé­ rica u x , a presque totalem ent d isp aru . Son chef lui m êm e s’est vu délaissé par ses élec­ te u rs au profit d’un libéral. Le groupe radical (Kossuth) ram ène tous ses coryphées ; cepen­ dan t, il perd un certain nom bre de sièges. E n ­ fin, le comte A pponyi ne com m andera plus q u ’à la m oitié environ du groupe.

D ans sa propre circonscription, il a eu à so u ten ir une lu tte terrib le contre le m in istre de la ju stic e , M. d’E rd ély i, et il n ’a été élu qu ’à une m ajo rité de 90 voix su r 1 4 0 0 votants. Encore annonce-t-on que l’élection sera a tta ­ quée. Le p a rti clérical a déjà 2 0 m an d ats d’ac­ q u is ; et san s doute, l ’un de ses deux chefs laïq u es, le com te M aurice E sterh azy , a subi une d éfaite; to u jo u rs est il que voilà une fra c ­ tion cléricale installée dan s la fa ta r e C ham bre basse : elie tro u v era de3 alliés dans le p etit groupe U gron, et peut-être a u ssi le centre gau­ che, fort irrité de sa défaite, fera t il cause com m une avec elle. C ependant cette ligue ne com ptera pas to u t à fait 5 0 voix s u r p lu s de

4 0 0 ; au ssi la révision des lois su r le m ariage civil ne se fera pas de sitôt.

Les élections ont été fo rt agitées, dan s Iss contrées slovaques su rto u t et su r les confins de l’A utriche et de la S ty rie, où le peuple n’a pas été excité seulem ent p ar ses propies p rê ­ tres, m ais encore p ar de nom breux ecclésias­ tiq u es venus de3 provinces au tric h ie n n es voi­ sines. Il y a eu là des excès q u i dépassaient de beaucoup la m esure ordinaire.

NOUVELLES POLITIQUES

* Une in te r v ie w de B ism a rck . — Le p rin ­ ce B ism arck, cau san t avec u n jo u rn a liste de Leipzig des révélations des H am bu rger Nach-

rich ten , a d it :

« J ’ai bien pensé que la pierre jetée dans la

m are au x can ard s provoquerait des cris p e r­ çants, je n ’a u ra is p as cru cependant que le b ru it fe ra it si form idable. »

Le prince de B ism arck a nié avoir agi p ar passion po litiq u e, sans responsabilité. Sans influence, il n ’a ssiste ra plus au x bouleverse­ m ents politiques qui se p rép aren t ; m ais il re ­ grette que l’A llem agne décline après avoir été pendant tren te an s à l’apogée.

R é p o n îa n t à u n e question relative aux bruita de p o u rsu ites contre lu i, le p r iic e de B ism arck a encore d it :

« P o u r ma p a rt, je n ’y su is n u llem en t op­ posé.

» Ils clôtu rero n t d ram atiq u em en t m a c a r­ rière Je su is im p u issa n t contre la vieillesse, cependant je ne su is pas au ssi caduc que le croient ces m essieu rs : je décline, m ais lente m ent. »

NOUVELLES DIVERSES

t A l’A cadém ie.

Le3 deux derniers élus, MM. A natole F rance et Costa de B eauregard, seront vraiîem blable- m ent reçus le m ois prochain et p o u rro n t ainsi prendre p a rt à l’élection des successeurs de Léon Say et d ’A lexandre D um as, qu i au ra lieu au début de l’année nouvelle.

Le siège da Léon Say sem ble to u jo u rs a s ­ suré à M. A lbert V andal ; il est de m êm e dou­ teu x que, de ce côté, aucune com pétition ne se produise.

On avait pensé que M. A lphonse D audet c o n sen tirait à poser sa ca n d id atu re au fa u ­ teu il de D um as. L a m ort d ’E dm ond de Gon- court a dérangé les projets de l’illu stre écri­ vain : on com prend, san s qu ’il soit u tile d’y in siste r, quelles ra iso n s de convenance empê chent actuellem ent le présid en t du « G renier » de céder au x avances de l’Académ ie. E n a tte n ­ dant, c’est à M. A ndré T h eu rie t que sem ble devoir profiter l’abstention d’A lphonse D au­ det.

D eux sièges reste ro n t à pourvoir : ceux de Ju le s Sim on et de C hallem el-Lacour.

On ne croit pas que estte double élection puisse avoir lieu avant m ars ou avril.

S uivant certaines personnes « inform ées », la can d id atu re de M. F e rd in a n d F ab re au fa u ­ teu il de Ju les Sim on a u ra it d-s grandes chan­ ces d ’être favorablem ent accueillie. Q uant au successeur de M. C hallem el-Lacour, il est dès

à présent indiqué : ce sera M. H a n o ta u x ... si la politique, à ce m om ent, l ’a ren d u à la li ­ berté. S’il est encore m in istre , l’A cadém ie a t­ ten d ra. Mais elle le guette.

£ D ans l’a rm é e ru sse. — Le com m andant

d’un bataillon d’in fan terie passe devant le front ; il avise un soldat très pâle, qui p araît souffrant.

— P o u rq u o i es tu si pâle, m on am i? — Je ne sais pas.

— E s-tu m alade ? — N on, m ajor.

— Où étais tu , avant d ’entrer au service m i­ lita ire ?

— A l’U niversité de Moscou !

— Ayez l’obligeance de me dire votre n o m ? — P etzow , m ajor.

— A quelle faculté apparteniez v o u s? — J ’étais portier de l ’U niversité !

— D u rak I (imbécile) crie le m ajor en s’é­ loignant I

i/ / N os fr è r e s n a in s. — S tanley a décou­

vert, comm e on le sait, des peuplades du cen­ tre de l’A frique exclusivem ent com posées d’une race de petits bonshom m es au p rès des­ quels nous som m es des géants. Les p h o to g ra­ phies attesten t la ré alité de cette découverte. A u jo u rd ’h u i c’est de l’A m érique du Sud, des contrées de la G uyane où coule l’O rénoque, q u ’on signale l’existence d ’hom m es d’une taille qu i ne dépasse pas 4 p. 8 pouces, dont la peau est rougeâtre et b rillan te. H um boldt avait, paraît-il, déjà signalé la chose, comme u n b ru it accrédité.

PUR DÉPÊCHES ET TÉLËPH0IE

LISBONNE, 5 novem bre. — L ’île de St-

M ichel, dans les Açores, a eu à s u b ir de gra­ ves inon d atio n s. L a ville de R ib e ira est p re s­ que entièrem ent détru ite. N om breuses v icti­ m es. Les dégâts sont incalculables.

PAR IS, 5 novem bre. — L a p lu p art des jo u rn a u x accueillent san s enthousiasm e l’é ­ lection de M. M ac-Kinley. Ils préféraien t ce­ p endant M. Mac K inley, m algré sa couleur protectionniste prononcée, à M. B ry an , dont l’élection a u ra it provoqué les plus grands dan­ gers.

LONDRES, 5 novem bre. — Les jo u r ­

n au x de L ondres se déclarent satisfaits de l’élection de M. M ac-Kinley. Le S ta n d a rd fait cependant re m a rq u er q u ’elle constitue u n triom phe pour les protectionnistes.

L a ligue bi-m talliste considère l’élection comm e u n succès po u r sa cause, parce que le program m e républicain se prononce en faveur d u m onnayage illim ité de l ’argent, à condi­

tio n qu’u n accord in tern a tio n al s’établisse à ce sujet.

Ou m ande de R om e au D a ily N ew s que l’em pereur G uillaum e a com m uniqué à l’em ­ p ereu r d ’A utriche et au roi d’Italie le texte de l’ancien tra ité germ ano russe, ces deux p ay s étan t liés à l’A llem agne par des tra ité s secrets annexés à la trip le alliance.

MADRID, 5 novembre. — Une dépêche

de Singapore annonce que l’in su rrectio n au g ­ m ente aux P hilip p in es.

U ne dépêche de la H avane a ig D a le u n com ­ b at dans lequel un fort a été p ris par les in ­ surgés et re p ris p ar les E spagnols après une la tte m eurtrière.

KAY-WE8T, 5 novem bre. — D eux expé­

ditions de flibustiers pour Cuba, profitant de la surexcitation électorale, on t p ris la direc­ tio n de Cuba, p o u rsu iv ies p ar deux navires am éricains.

NEW-YORK, 5 novembre. — Les jo u r­

n a u x financiers estim ent q u ’après l’écrase­ m ent du p a rti argentiste, une ère inco m p ara­ ble de prospérité va s’ouvrir.

M. B ryan a obtenu la m ajo rité dans la Ca­ roline d u Nord.

ROME, 5 novembre. — Le roi a accordé

au prince de Naples une pension de 700,000 francs p a r an su r sa liste civile, ce qu i porte à u n m illion le revenu du prince royal.

Le gouvernem ent ne p résentera au P a rle ­ m ent aucu n projet p our la création d’un a p a ­ nage au prince V ietor-Em m anuel.

A u com m encem ent de l’année prochaine, le prince de Naples sera prom u au grade de com m andant de corps d’arm ée.

NEUCHATEL, 5 novembre. — L a Cour

d’assises est réu n ie au jo u rd ’h u i au C hâteau de- N euehâtel pour sta tu e r su r l’affaire Nicolas, ancien directeur et S chaeublin, ancien sous- d irecteur de la B anque com m erciale, accusés de faux en écritures et de détournem ents pour u n chiffre de 1,500,000 francs.

Nicolas est défendu par l’avocat Bonhôte de C h am b rier; son complice S chaeublin, p ar l’a ­ vocat E ugène Borel.

L ’ouvertu ie de la séance a été retard ée, u n ju ré h a b ita n t la C haux-de Fonds a y a n t m a n ­ qué le p rem ier tra in .

Un nom breux public env ah it la cour et les corridors du Château.

tlBS IR V A T IO N S fôETEÛRÜLQGlQOII

Long. 6° 38’ G., Lat. 48» 81’ Bar. 714. Therie. 9® 1 B arojaèto® . May. Oot. 714.

Oei. 30 530 7H5 a, 7 f 76" 31 1 2 Nov, 730 M Ti« 7P5 Ocâ. 30 31 1 2 3 4 5 7 3;5 t. matin 3 3 8 4 0 i « 4 0 1 8 1 8 1 1(2 h. soir. 8 0 5 6 8 8 5 6 10 0 5 6 9 i;2 h. soir. Maximum. 11 45 1 5 37 3 13 83 9 3 38 e 13 52 8 3 4fi 7 Kiniraoss. 3 0 3 3 4 e 1 3 a 8 0 0 S i t u a t i o n g é n é r a l e

Brumeux à beau, même température, légère bise. BOURSE Ï»E LAUSANNE PU 5 NOVEMBRE }

0 a a payé : actions Caisse Hypot Gant, Vaud. 665; Tramways lausannois priv. 256; Hôtel du Grand-Pont 500; Société climatérique Leysin 650; obligations Caisse Hypot. Cant. Vaud. 8 V» % 100; Sté électrique Vevey-Montreux 96,90; Jura-Simplon 502,50__________________________________

BOURSE DE GENÈVE (P ar té> Jionej,

ACTIONS

Ju ra-S im p lo n , O rd in a ire s . . . . » P riv ilé g iée s . . . » B ons d e jo u is sa n ce C e n tr a l-S u is s e ... N ord-E st S u i s s e ... G o t h a r d ... U n i o n - S u i s s e ... Union F in a n c iè re d e G en èv e . . C rédit L y o n n a i s ... B anque d e P a ris et d es P ays-B as

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o/o o /o °/o % 7> ‘/ l OBLIGATIONS o /o Vaudois 1888 ... o /o Ville de Lausanne. . . . o / o Fédéral 1887 ... Rente Fédérale (Ch. de fer) .

o /o Jura-Simplon... Jougne-Eclépens... Genevois (lots)... Central-Suisse 1876 ... Nord-Est Suisse 1886-1887 . Crédit tonc. égyptien (lots) . Italien (impôt 1 % )... Lombardes anciennes. . . . Méridionales... Banque ch. de fer orientaux,

o / o Tabacs portugais . . . .

o / o Crédit r. mutuel russe. .

4 noT. 5 nov. 195~^ 194 50 24 25 24 — 640 — 680 - 684 — 778 — 764 — 502 50 503 25 603 — __ 112 50 533 - 538 — 502 50 503 -252 75 -252 75 88 25 ___ 868 - 868 25 275 50 275 6Q 508 - .... 417 60

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