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Submitted on 1 Jan 1880
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Polarisation atmosphérique et influence du magnétisme terrestre sur l’atmosphère
Henri Becquerel
To cite this version:
Henri Becquerel. Polarisation atmosphérique et influence du magnétisme terrestre sur l’atmosphère.
J. Phys. Theor. Appl., 1880, 9 (1), pp.51-56. �10.1051/jphystap:01880009005101�. �jpa-00237721�
5I
posant la molécule. Les vëriiicadons à
l’appui
sont contenuesdans le Tableau suivant
(T
=273°) :
POLARISATION ATMOSPHÉRIQUE ET INFLUENCE DU MAGNÉTISME TERRESTRE SUR L’ATMOSPHÈRE (1);
PAR M. HENRI BECQUEREL.
1. Les
pllysiciens qui après Arago
se sontoccupés
de lapola-
risation
atmosphérique,
etparmi lesquels
on peut citer Babinet etBrewster
(2),
on t admis que leplan
depolarisation
de la lumièreenvoyée
par unpoint quelconque
du cielpassait
par le Soleil ou étaitperpendiculaire
à unplan
passant par cet astre. Nous avonsété conduit à penser que cette coïncidence ne devait pas exister
généralement,
et nous nous sommesproposé
d’étudier lapolarisa-
tion
atmosphérique
à ce nouveaupoint
de vue, en déterminantavec
précision
lespositions
relatives du Soleil et duplan
depola-
risation de la lumière
envoyée par I’atmosphére
dans une directionquelconque.
Imaginons
àchaque
instant unplan
passant par l’oeil de fob- servateur, lepoint
visé et le centre du Soleil. Ceplan,
que nousappellerons plan
ditSoleil,
nous a servi deplan
decomparaison,
et nous avons déterminé à un même
instant,
sur un même cercledivisé,
sa trace et la trace duplan
depolarisation
de la lumièreenvoyée
dans une directionperpendiculaire
auplan
du cercle.L’angle
des deux traces mesurel’angle
des deuxplans. L’appareil
e) Voir pour plus de détails le Mémoire (Ann. de Chimie et de Physique, janv. 1880).
(2) Nous citerons également MM. Wheatstone, Quetetet, Delezenne, Rubenson, F.
Bernard, Liais et Hagenbach.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01880009005101
que nous avons combiné pour ces déterminations est décrit avec détail dans le Mémoire cité
plus
haut.La
position
duplan
depolarisation
était obtenue au moyen d’unpolariscope
deSavart ,
en observant ladisparition
desfranges
détermination
qui
peut se faire avec unegrande
exactitude. Lepolariscope
était monté au centre d’un cercledivisé,
par l’inter- médiaire d’un tuhe en cuivre mobile autour de son axe. A l’extré- mité de cetube,
unedisposition spéciale permettait
d’observerl’ombre d’un
point
situé sur l’axeoptique
del’appareil.
On pou-vait ainsi amener un
plan
invariablement lié à l’alidade du cercle divisé à coïncider avec leplan
que nous avonsappelé
leplan
duSoleil et déterminer la
posi tion
de la trace de ceplan
sur le cercledivisé.
L’appareil
étaitdisposé
defaçon
àpouvoir
s’orienter dansune direction
quelconque.
Les éléments à mesurer varient incessamment par le fait du
mouvement de la
Terre;
on à noté l’heure dechaque observation,
et les nombres à comparer entre eux ont été déduits de courbes convenablement tracées.
2.
Depuis
deux ans nous avons accumulé de nombreuses ob-servations, qui conduisent,
entre autres, aux conclusionssuivantes,
relatives à un ciel sans nuages.
Le
plan
depolarisation
de la lumièreenvoyée
par unpoint
duciel ne passe pas
généralement
par leSoleil ; l’angle
que fait ceplan
avec leplan
du Soleil est variable d’un instant à l’autre ettoujours
tel que leplan
depolarisation
passe un peu au-dessous duSoleil,
entre cet astre et l’horizon.Lorsque
l’on vise unpoint
situé soit vers lenord,
soit vers lesud, près
del’horizon, l’angle
des deuxplans
est d’abord assezpetit
lematin;
il augmentejusqu’à
un maximum versgh
à10h,
s’annule vers
midi,
augmente de nouveaujusqu’à
un maximumvers 2h ou
3",
diminue ensuite etparaît
devoir s’annulerprès
ducoucher du Soleil.
On a reconnu que, si l’on était à l’abri de toute
perturbation,
lacoïncidence des deux
plans devrait,
avoir lieu au lever et au cou-cher du Soleil et au moment où cet astre passe dans le
plan
ver-tical du
point
visé. Auzéni th, l’expérience
vérifie quel’angle
desdeux
plans
esttoujours
sensiblement nul.53
Vers l’est ou vers l’ouest on ne trouve
généralement
pas de coïncidence des deuxplans considérés,
mais on reconnaît l’exis-tence d’un minimum vers midi. Le matin et le
soir, près
de l’ho-rizon, l’angle
duplan
du Soleil et duplan
depolarisation
est assezgrand :
ilatteint jusqu’à
6° dans nosexpériences
mais le voisi- nage despoints
neutres apporte desperturbations qui
n’ont paspermis
de suivre la marche de lapolarisation près
du lever et ducoucher du Soleil.
Voici,
commeexemple, quelques-uns
des nombres que nousavons obtenus :
Observations faites à la
Jacqueminière (Loiret). Latitude, 480 o’.)
Près cle l’horizon sud.
Dist.
zénith. app. -85°.)
Le i a août, le midi vrai est al 1 1 h 55m 26s. Le Soleil passe au
plan
verticaldu
point
visé à midi 1m.Obsen’atlons à l’est.
Dist.
zénith. app. =85°.)
observations à l’oiiest.
(Dist.
zénith. app.=83°.)
NoTa. - Le signe + indique le sens direct, le signe - le sens rétrograde.
Observations faites à
Châtillon-sur-Loing (Loiret). (Latitude, 47° 49’ 22".)
Près de l ’horizon /lord.
Dist,
zénith. app. -- 86°27’.)
Le midi vrai est à 11h 51m 135. Le Soleil passe au vertical du
point
viséal
11h 48m.
Près cle 1’lioi-izon ouest.
(Dist.
zénith, app. = 86027’.)
La
grandeur
et les heures des maxima et des minima varientavec les saisons et la hauteur du Soleil aux heures correspon- dantes.
Pour un
point
situé en dehors desrégions
que nous venonsd’indiquer,
lesphénomènes
décritsplus
haut sesuperposent
enpartie,
et il en résulte une variation del’angle
des deuxplans
par- fois assezcomplexe.
Les résultats
qui précèdent
son relatifs à la lumière blanche.Les rayons de diverses couleurs venant d’une même direction n’ont pas le même
plan
depolarisation.
Ces diversplans
varient et par rapport au Soleil et les uns par rapport aux autres, leplan
de po- larisation des rayons rouges étant engénéral,
dans nosexpériences, plus près
du Soleil que leplan
depolarisation
des rayons bleus.3. Les variations de
l’angle
duplan
du Soleil et duplan
depola-
risation peuvent
s’expliquer
en admettant que dans une directiondéterminée
l’atmosphère
réfléchit tous les rayonsqu’elle reçoit,
non seulement ceux
qui
viennent duSoleil,
mais aussi ceuxqu’envoient l’atmosphère
et la Terreelle-même, qui
est éclairée.55
Nous
examinons,
dans le Mémoire citéplus haut,
leshypothèses
que l’on peut faire à ce
sujet.
4. On vient de voir que le
plan
depolarisation
devrait coïn-cider avec le
plan
du Soleillorsque
celui-ci est vertical.Or,
si l’onvise un
point
situéprès
del’horizon,
verts lenord,
vers le sud oumieux
près
du méridienmagnétique,
au moment où leplan
du Soleilest
vertical,
leplan
depolarisation
est dévié d’unpetit angle
versl’est,
et la coïncidence des deuxplans n’a jamais
lieuqu’après
le pas- sage du Soleil auplan
vertical dupoint
visé. Tout se passe comme si leplan
depolarisation
subissait une rotation dans le sens direct pour un observateurqui
aurait la tête vers le nord et lespieds
vers le sud.
Voici
quelques-uns
des nombres observés ;Dans une
région perpendiculaire
àl’aiguille d’inclinaison,
larotation a été trouvée sensiblement nulle.
Le sens de cette rotation conduit à penser
qu’elle
est due à l’in-fluence du
magnétisme
terrestre.Dans un travail
qui
n’est pas encore terminé(1),
nous avonsmontré comment on
pouvait
mesurer lepouvoir
rotatoiremagné- tique
de certains gaz, notammentl’air,
à latempérature
et à lapression ordinaires,
et nous avons mesuré, d’autre part(2), quelle
était la rotation du
plan
depolarisation
d’un rayon lumineux tra-versant une colonne de sulfure de carbone
liquide,
soumise à l’in-fluence
magnétique
de la Terre. Les nombres trouvéspermettraient
de calculer a
priori
la rotation dont il estquestion ici,
à la( 1) Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. LXXXVIII, p. 7og, et Journal de Physique, t. VIII, p. 198.
t!) Comptes rendus des sPances de l’académie des Scirnces, t. LXXX VT, p. lOiS.
condition de connaître les distances d’où nous viennent les rayons lumineux que nous étudions. On ne
possède
aucune donnée surces
distances; cependant,
en faisant diverseshypotllèses
sur lesépaisseurs atmosphériques qui
peuvent être traversées par la lu- filière et ens’appuyant
sur les nombres que nous avonsdonnés,
nous avons calculé
approximativement
les rotationsmagnétiques
limites que l’on
pourrait
observer sous l’influence terrestre. Les rotations ainsi calculées sont de l’ordre degrandeur
des nombres observés. Leur valeur esttrop
faible pour que l’onpuisse
conclurede nos
expériences
que l’influencemagnétique
de la Terre soit la seule cause de la rotationobservée ; toutefois,
cette influencesemble bien manifeste.
5. En
résumé,
leprésent
travail nous a conduit à reconnaîtreplusieurs
faits nouveaux :io L’existence d’un
angle
variable entre leplan
du Soleil etle
plan
depolarisation
del’atmusphère
en unpoint quelconque;
2° La variation
périodique
de cetangle, qui
pour un mêmepoint visé,
dans le cours d’unejournée, présente
des maxima et desminima ;
cephénomène
semble lié aux conditions variables d’illu- mination del’atmosphère lorsque
le Soleil s’élève ou s’abaisse surl’horizon ;
3° La manifestation d’une influence
magnétique
de la Terre surl’atmosphère,
influence àlaquelle
onpeut
attribuer unepetite
rotation du
plan
depolarisation
de la lumière.NOTE SUR L’ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE
d2u/dt2
=a2d2x/dt2 QUI CONDUIT
A L’EXPRESSION THÉORIQUE DE LA VITESSE DU SON;
PAR M. AMAGAT.
1. Dans les différents