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Submitted on 1 Jan 1995
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Alimentation hivernale des brebis laitières : intérêt de la
mise en lots
Francois Bocquier, P. Guillouet, F. Barillet
To cite this version:
F. BOCQUIER
P. GUILLOUET F. BARILLETINRA Sous-Nutrition des Ruminants
Theix,
63122 St GenèsChampanelle
*INRA-SAGA Domaine de La
Fage 12250 Roquefort
**INRA-SAGA Auzeville BP 27 31326 Castanet-Tolosan Cedex
Alimentation
hivernale
des
brebis laitières :
intérêt
de
la
mise
en
lots
Pendant la
phase
hivernale
d’élevage
des
brebis
laitières,
les
apports
alimentaires
sont
souvent
calculés
enfonction des besoins des brebis
les
plus productives.
Le
gaspillage
de
concentré
qui
enrésulte
est
de
moins
enmoins
supportable
financièrement
par
l’éleveur.
Un
moyen
de
mieux
ajuster
les
apports
auxbesoins réels des
animaux consiste
à
les
regrouper
enlots
enfonction
de leurs
productions
attendues.
Les recommandations alimentaires sontprincipalement
conçues pour êtreappliquées
à un animalreprésentatif plutôt qu’à
unensemble d’individus.
Or, la
tendance actuelleen
élevage
des ruminants et surtout enéleva-ge
ovin,
viande oulait,
est à l’accroissementde la taille des
troupeaux
et parconséquent
àl’hétérogénéité
desperformances
desani-maux conduits par éleveur.
Ainsi,
enélevage
de brebis
laitières,
l’effectif atteintfréquem-ment 400 à 500 brebis
(Barillet
etBocquier
1993).
Ces effectifsimportants
devraient conduire l’éleveur à constituer des lotsd’ani-maux en fonction de leurs
exigences
nutri-tionnelles afin
d’ajuster
au mieux lesapports
alimentaires. Mais l’affectation des animaux dans un lot nécessite de
disposer
de critèrespermettant
de réduire la variabilité des besoins des différentes brebis du lot. Ces cri-tères doiventenglober
les facteurs de varia-tion desperformances
lesplus
importants,
tant à l’échelle de l’individu au cours dutemps
qu’à
l’échelle dutroupeau
à unmoment donné. Ces facteurs de
variation,
abondamment étudiés chez la vache
laitière,
n’ont pastoujours
la mêmeimportance
chez la brebis laitière du fait desspécificités
de laproduction
de lait de brebis.Ainsi,
parexemple,
la collecte dulait,
exclusivement destiné à laproduction
defromage,
est limi-tée à lapériode
d’ouverture desfromageries.
Lareproduction
doit donc être conduite de telle sorte que le maximum de brebis soient mises à la traite à l’ouverture de la laiterie. Deplus,
descaractéristiques
del’espèce
ovine,
comme laprolificité,
génèrent
desécarts de besoins
importants
entre individus d’un mêmetroupeau.
Lapremière
partie
de l’articleprésente
donc la variabilité des besoins et de leur couverture dans le casspé-cifique
de la brebis laitière et de sa conduited’élevage.
La deuxièmepartie, après
avoirprésenté
lesconséquences
de ladispersion
Résumé
’
-Les techniques
simplifiées
d’alimentation collective mettent rarement enpéril
la santé des brebis ou leurproductivité
apparente, car de nombreuses régulations physiologiques leurs permettent de s’adapter aux excès ou aux déficits alimen-taires. Mais elles conduisent à ungaspillage
d’aliments concentrés ou à une bais-se desproduction
selon le niveau initial de performance dechaque
brebis. La mise en lots des animaux en fonction de leurs besoins alimentaires est un moyende mieux ajuster les apports alimentaires aux performances de
production
atten-dues. Les
principaux
facteurs de variation des besoins sont décrits et leur intérêt comme critère pour la constitution de lots homogènes est discuté. Deux essais demise en lots ont été réalisés. Le premier comparait deux troupeaux de
perfor-mances moyennes identiques, l’un dans
lequel
les brebis étaient conduitesensemble (Mélangées, n = 96), l’autre dans lequel les brebis étaient réparties en deux lots selon leur production laitière (Séparées-Bas, n = 48 et
Séparées-Haut,
n = 48). Au sein de chaque groupe les apports en concentrés ont étéajustés
pour satisfaire les besoins de 85 % des brebis, les fourrages étant distribués à volonté.Après
100 jours d’essai les consommations totales de fourrages et de concentrésont été
identiques
ainsi que lesproductions
laitières moyennes (Mélangées : 171vs Séparées : 1751/100 j). Pour économiser des concentrés, il aurait fallu diminuer
plus
fortement les apports aux brebis du lot Bas. C’est ce que nous avons fait dans un deuxième essai où les apports de concentrés ont été soit identiques pour toutes les brebis (conduite classique, n = 67), soit ajustés selon laproduction
lai-tière, grâce à un distributeur automatique de concentré. Sur la
période
expéri-mentale, les
productions
laitières moyennes ont étéidentiques
(Classique :284,61/180 j
vs Ajusté : 282,21/180 j), avec une distribution plus faible de concentré de 51 kg par brebis lorsque les apports sont ajustés. Les perspective d’utilisation de telles techniques d’alimentation en lot dépendront des développements dedes
performances,
propose les critères de mise en lots utilisables etrapporte
lesrésul-tats de deux essais
d’application.
1
/ Variations des besoins
alimentaires
et
de leur
satisfaction
Chaque paragraphe
présente
leseffets,
à l’échelle del’individu,
desprincipaux
facteurs de variation des besoins et lesconséquences
qui
en découlent en situationd’élevage.
l.i
/
L’âge
et
le stade
physiologique
Au cours du
cycle
deproduction
d’une brebislaitière les besoins évoluent
quantitativement
de manière différente pourl’énergie
(UFL)
et lesprotéines
(PDI) :
lerapport
PDI/LTFL de la ration doit donc être modulé au cours ducycle
(figure
la) (INRA 1988).
Deplus,
comme lesrations sont souvent constituées d’un
maxi-mum de
fourrage,
l’évolution de lacapacité
d’ingestion
de la brebis au cours ducycle
asouvent un effet déterminant. La densité
éner-gétique
etprotéique
de la ration devra évoluer pour satisfaire les besoins de brebis nourries ad libitum(figure lb),
onparlera
alorsd’exi-gences nutritionnelles
plutôt
que de besoins.L’âge
de la brebis estégalement
un facteurde variation des
exigences
nutritionnelles. Eneffet,
à mêmeperformances zootechniques,
lesprimipares
ont unecapacité d’ingestion
plus
faible que celle des brebisplus
âgées
(Bocquier
et al1987a),
alors que leurcrois-sance n’est pas achevée. L’existence
simulta-née des besoins
d’entretien,
de croissance et deproduction
de lait et d’uneplus
faiblecapacité
d’ingestion
accroît encore ladisper-sion des
exigences
nutritionnelles à l’échelle dutroupeau
danslequel
lesprimipares
repré-sententfréquemment
30 % de l’effectif.Gestation - Mise bas - Début de lactation
Chez les
brebis,
l’évolution desexigences
nutritionnelles avec l’avancement de lagesta-tion varie fortement selon la taille de la por-tée. Plus celle-ci
augmente
etplus
lacapacité
d’ingestion
diminuerapidement
(Thériez
et al1987)
alors quel’augmentation
des besoins s’accélère. Cette situation est trèsfréquente :
dans untroupeau ayant
uneprolificité
de160
%, les proportions
de brebisayant
desportées
simples
ou doubles sont voisines(figure
2).
La mise en lot des brebis suivant lataille de la
portée
déterminée paréchogra-phie,
permet
de limiter la distribution d’ali-ment concentré aux brebissimples
et de réduire lesrisques
de toxémie degestation
chez les brebisportant
deux ou trois agneauxAu sein d’un
troupeau,
et bien que lespra-tiques
modernes de maîtrise de lareproduc-tion
(synchronisation
desoestrus,
Courot et Volland-Nail1991)
soientfréquemment
utili-sées,
la diversité des stadesphysiologiques
des brebisprésentes
est lepremier
facteurd’hétérogénéité
des besoins. Eneffet,
mêmeen
regroupant
les mises à lareproduction,
lesagnelages
s’étalent souvent surplus
d’unmois,
et comme laphase
d’allaitement desagneaux dure 4
semaines,
letroupeau peut
êtreconstitué,
enpériode
hivernale pour 1/3 de brebis en fin degestation,
1/3 de brebis àl’allaitement et 1/3 de brebis à la traite. Cette
situation,
fréquente
dans lesélevages
desPyrénées Atlantiques,
est moinsmarquée
dans le bassin deRoquefort.
Les
techniques d’élevage
mises en oeuvreautour de
l’agnelage
(isolement
des brebis dans des casesd’agnelage)
facilitent engéné-ral le passage d’un
régime
alimentaire de fin degestation
à unrégime
de début delacta-tion. D’autres solutions ont été
proposées,
enélevage
bovin allaitantnotamment,
où lechangement
de ration est déclenchélorsque
laproportion
de vachesayant
vêlé est voisine d’un tiers(Petit
et al1988).
Cetterègle simple
est engénéral
suffisante parce que les besoinsdes vaches allaitantes évoluent peu de
part
et d’autre duvêlage.
Ce n’est pas le cas enéle-vage ovin où
l’augmentation
des besoinsaprès
la mise bas est trèsimportante.
Pour les bre-bisallaitantes,
une mise en lotsgrossière
peut
être suffisante
puisque
le rationnement vadurer peu de
temps
(6
à 8semaines) ;
elle doit êtreplus
précise
pour les brebis laitièrespuisque
lapériode
hivernale de rationnementpeut
durerjusqu’à
20 semaines.Période de traite
Chez la brebis
laitière, après
le sevrage des agneaux àl’âge
de 4semaines,
laproduction
laitière brute diminue de manièrequasi
linéaire avec l’avancement de la lactation. Onobserve simultanément un enrichissement du
lait en matières grasses et
protéiques,
dont les teneurs évoluentrespectivement,
enmoyenne en race
Lacaune,
de 55 à 95g/l
et de 45 à 65g/1
du 2e au 71 mois de lactation(Barillet
1985,
Bocquier
et al1987b).
La diversité des stades de lactation a donc uneffet très
marqué
sur laproduction :
à unmois
d’intervalle,
des brebisayant
eu lamême
production
laitière initiale(par
exemple
2,0
1) peuvent
présenter
un écart deproduction
laitière brute deprès
de0,5 1,
soit 25 %.Compte
tenu de l’enrichissement dulait,
sur la base del’énergie
exportée
(Boc-quier
et al1993a)
l’écart estcependant
moindre(18 %).
Le classement des brebis surla
production
laitière brute est donc d’autantplus
incertain,
en termes de besoinsénergé-tiques,
que les stades de lactation sontdis-persés
et que lesproductions
laitières ini-tiales sont différentes.Une étude conduite sur 150
élevages
duRayon
deRoquefort
a montré que laplus
oumoins
grande
maîtrise de lareproduction,
et donc de l’étalement des stades delactation,
provoque delarges
variations dans les volumes et dans lacomposition
du lait livré à l’échelle de la campagne(Lagriffoul
1989).
Ainsi,
jusqu’à
45 % des écarts entreproduc-teurs sont
expliqués
par 2paramètres :
laproportion
des brebisprésentes
en traite exclusive dès lepremier jour
de livraison(en
moyenne 38 % : mini= 14 % et maxi= 62
%),
L’accroissement du
potentiel
génétique
laitier entraîne uneaugmentation
de ladispersion
desperformances.
et l’étalement des entrées à la traite : du début de la traite
jusqu’au
moment où presque toutes les brebis sont traites il s’écoule de 30 à 120jours
(en moyenne 66j).
1.
2
/
Le
niveau de
performance
Parmi les facteurs de variation liés à
l’ani-mal,
lescaractéristiques génétiques
(race ouniveau
génétique)
influencent fortement lefor-mat de la
brebis,
sesperformances
derepro-duction
(prolificité)
et deproduction
laitière. Les races de brebis laitièresexploitées
enFrance
présentent
desprolificités
moyennes différentes entre elles(sans
que l’onpuisse
estimer lapart
imputable
à la race et auxsys-tèmes
d’élevage, largement
confondus entre eux). Parexemple,
en cestrusnaturel,
la pro-lificité moyenne desélevages
en contrôle lai-tier officiel(source INRA-CTIG)
avoisine 145 % en raceLacaune,
120 % pour les Manech et 110 % pour les brebis Corses.Mais,
commeil est rare
qu’un élevage
regroupe des brebisde
plusieurs
races, la nécessité deprendre
encompte
letype
génétique
dans le rationne-ment ne se rencontregénéralement
pas.Intra-race,
l’améliorationgénétique
desperformances
laitières au fil des années est une source nonnégligeable
d’accroissementde
l’hétérogénéité
desproductions
intra-éle-vage. Ainsi en raceLacaune,
legain
phénoty-pique
moyen annuel estproche
de 4 %(décennie
80),
les deux tiers de cette progres-sion étantimputables
auprogrès
génétique
etun tiers à l’amélioration des conduites
d’éle-vage
(Barillet
et al 1992 et 1993). L’accroisse-ment continu dupotentiel
laitier moyen d’unepopulation
se traduit par uneaugmentation
de la variabilité des
performances
laitières,
étant donné que le coefficient de variation
phénotypique
reste stable et voisin de 28 %.Ainsi,
pour lesprimipares
de raceLacaune,
la
production
laitière moyenne aupremier
contrôle laitier est
passée
de1,35
1 en 1980 à1,781
en1988,
cequi
a induit uneaugmenta-tion de l’écart
type
de laproduction
laitièreau
premier
contrôle laitier de0,38
à0,50
1(Barillet 1989).
L’accroissement dupotentiel
génétique
laitiergénère
donc à la fois l’ac-croissement des besoins etl’augmentation
de la variabilité individuelle desperformances.
Ils’agit
d’unphénomène général,
constaté pour toutes lespopulations
laitières enpro-gression
génétique.
Cet effet va se trouveramplifié
par les facteursresponsables
del’hé-térogénéité
desperformances intra-élevage.
Ainsi,
parexemple,
l’écart deproduction
entreprimipares
d’un an et brebis adultes(3ème
lactation etplus),
voisin de 30%,
estpassé
de 20-30 1 par lactation au début desannées 80 à 40-60 1 à la fin des années 80. En race
Lacaune,
les critères de sélectionont évolué récemment pour tenir
compte
de lacomposition
du lait. De 1987 à1992,
la sélec-tion aporté
sur laquantité
de « matièreutile »,
qui
est une combinaison linéaire desquantités
de matière grasse et deprotéine,
assimilable à un lait standard pour sacompo-sition
(Barillet
et Boichard 1987).Depuis
1992,
outre le critère «quantité
de matièreutile », l’accent a été mis sur le taux
pro-téique
(Barillet
et al1993).
Le choix des cri-tères de sélection a ainsi évolué pour tenterde stabiliser les taux tout en continuant
d’ac-croître la
quantité
de laitproduite.
Néan-moins,
à l’échelle dutroupeau,
leprincipal
facteur dedispersion
des besoins restetou-jours
laproduction
laitière.L’accroissement de la
production
laitières’accompagne
vraisemblablement dechange-ments dans la
partition
des nutriments entre lait et réservescorporelles.
Chez la vachelai-tière,
on admetgénéralement
queplus
lesanimaux sont sélectionnés sur la
production
laitière et
plus
les nutriments sont orientéspréférentiellement
vers la mamelle. Lesétudes en cours sur l’efficacité alimentaire de
deux
lignées divergentes
de brebis Lacaune(Barillet
etBocquier
1993,
Marie et al 1993) devraientpermettre
depréciser
ces relations chez la brebis laitière.1.
3
/ Variabilité individuelle
résiduelle
L’étude des effets de l’alimentation sur les
performances prend
encompte
tous les para-mètres connus(race,
stadephysiologique,
niveau de
production,
etc.)qui
conditionnent les besoins d’unanimal, permettant
ainsi de définir desapports
alimentaires recommandés.Néanmoins,
même en tenantcompte
de tous cescritères,
il subsiste des écarts entreperfor-mances
prédites
etperformances
observées. Ces écarts nonexpliqués
sontregroupés
sousle terme « variabilité résiduelle » dont
l’ampli-tude est
exprimée
soit parl’écart-type
résiduel(ETR),
soit par le coefficient de variation rési-duel(CVR),
pour comparer les expérimenta-tions entre elles(ETR/moyenne).
La variabilité résiduelle constatée lors
d’ex-périmentations
peut
être élevée.Ainsi,
bienqu’exprimés
parkg
depoids métabolique,
les besoins d’entretien pourl’énergie
et pour lesprotéines
ont des coefficients de variation résiduels de l’ordre de 20 %(Thériez
et al 1987). Chez la brebisallaitante,
la variabilité desquantités ingérées
est encoreplus
impor-tante
(CVR :
47%)
mêmeaprès
avoir tenucompte
dupoids
de labrebis,
de sonâge,
de son étatd’engraissement,
de la croissance de saportée
et du niveau decomplémentation
(Bocquier
et al1987b).
Bien que relativementélevés,
ces coefficients de variation sont pro-bablement sous-estimés car ils sont obtenus àpartir
dedispositifs expérimentaux
dansles-quels
les animaux sont souventplus
homo-gènes qu’en
élevage.
Laconséquence
pratique
de cette variabilité résiduelle estqu’il
est dif-ficile de déterminer avecprécision
le besoinréel de
chaque
individu mêmelorsqu’on
connaît sescaractéristiques zootechniques.
Pendant la
lactation, le
mauvaisajustement
desapports
alimentaires aux besoinsindivi-duels en situation d’alimentation collective
aboutit rarement à des troubles
métaboliques.
Eneffet,
les ruminants en lactation sontcapables
des’adapter
à une sur- ou uneCurie
1980,
Chilliard1988).
Cetteadaptation
estefficace,
comme lemontrent,
aposteriori,
les relations très
précises
entre les termes du bilanénergétique
(Energie ingérée,
Elait,
Ecorporelle,
Eentretien) (Moe
et al1971,
INRA1978,
Saama et Mao1993).
Mais on nepeut
prédire
l’évolution des éléments du bilanénergétique
que si les animaux sont alimentésau
voisinage
desrecommandations,
cequi
concerne peu d’individus enélevage
de brebislaitières.
Aussi,
avec les mêmescaractéris-tiques zootechniques
individuelles initiales et les mêmesapports
alimentaires,
l’évolution desperformances
et l’utilisation del’énergie
corporelle
peuvent
largement
différer entre animaux. Cette évolutionparticulière
àchaque
animal fait que la variabilité inter-individuelle desperformances
augmente
avecle
temps,
et que saprise
encompte
nécessite des contrôleszootechniques fréquents.
Les travaux
entrepris
sur la modélisationdes
réponses
des vaches laitières à l’alimen-tation(Oldham
et Emmans1989,
Black et al1993)
devraientpermettre
de mieuxprédire
l’évolution du bilanénergétique,
mais ils n’ont pas encore étéentrepris
pour les brebis laitières.2
/ La mise
enlots :
unmoyen
de
réduire la
variabilité
2.
1
/ Conséquences
de la
dispersion
des
performances
Dans un
élevage,
onpeut considérer,
poursimplifier,
que larépartition
à un momentdonné des
productions
laitières(qui
condition-ne
principalement
lesbesoins)
suit une loinor-male caractérisée par sa valeur moyenne
(PLm)
et son écarttype (ECT)
(figure
3). Deuxtroupeaux peuvent
avoir la mêmeproduction
laitière moyenne, mais différer par la disper-sion desperformances. Intra-troupeau,
les coefficients de variation desperformances
lai-tières varient dans uneplage
de 20 à 40 %. Sila ration couvre les besoins
correspondant
à laproduction
laitière moyenneplus
unécart-type
(PL-objectif :
PLo = PLm +ECT),
les besoins de 83 % des brebis sont au moins couverts. Les situations nutritionnelles sont néanmoins très contrastées : les brebis lesplus
performantes
sont insuffisammentnourries,
mais elles sontpeu nombreuses (moins de 17
%),
inversement les brebis les moinsperformantes
sontlarge-ment
suralimentées,
et elles sontbeaucoup
plus
nombreuses(plus
de 50 %).La contribution relative des différentes classes de
production
laitière à laproduction
totale dutroupeau
est trèsinégale
et les classes de brebisqui
contribuent leplus
à laproduction
totale sont situées à environ 10 %au dessus de la classe moyenne
(figure
3).
Enl’absence de mise en
lots,
le rationnement leplus simple
consisterait à distribuer aux brebis une rationqui
couvrirait les besoins de cette classe de brebis laplus importante
vis-à-vis de laproduction
laitière totale dutroupeau.
Pour un
objectif
deproduction
donné etavec des
apports
de concentréidentiques
pour toutes les
brebis,
cequi
estfréquent
lors des distributions en salle detraite,
le bilanénergétique théorique
diminuerégulièrement
lorsque
la classe deproduction
laitière aug-mente(figure
4).
Si l’onpondère
le bilanéner-gétique
par les effectifs de brebis danschaque
classe deproduction,
les zones d’excédentsénergétiques importants
apparaissent
claire-ment(figure
4).
Cetteinadéquation
desapports
aux besoinsénergétiques
se traduirapar un accroissement de l’état
corporel
chezles faibles
productrices (proportion
élevée)
et par une mobilisation des réserves chez les brebis lesplus performantes (proportion
faible).
De
plus,
si la ration de base estencombran-te,
elle seracomplémentée
par desapports
importants
d’alimentsconcentrés,
et legas-pillage
de concentré sera encoreplus
impor-tant
qu’avec
une ration de bonneingestibilité
(figure
4).
Ce raisonnement concernant les
apports
d’énergie
nes’applique
pas de la mêmefaçon
à la nutrition
protéique
car, en cas dedéficit,
les
possibilités
d’utilisation desprotéines
cor-porelles
sont faibles(Bocquier
et al1987a).
Il faudrait donc accroître laPL-objectif lorsque
la densitéprotéique
de la ration de base est faible. Cette situation est trèsfréquente
dans lesélevages
de brebis laitières(Vacaresse
et Arranz1993)
où lesapports
azotés sousforme de concentré constituent une sécurité pour le maintien de la
production
de lait et deLa classe de brebis
qui
contribue leplus
à laproduction
laitière totale du
troupeau
est celleL’ajustement
desapports
auxbesoins des brebis
productives
conduit à un bilanénergétique
légèrement
positif
pourchaque
brebisproduisant
moins. Lapondération
du bilan parl’effectif
de brebis dans
chaque
classe meten évidence
l’importance
du surcoût de ce modede rationnement.
matières
protéiques,
cequi
se traduit par ungaspillage
deprotéines
alimentaires encoreplus important
que pourl’énergie.
2.
2
/ Choix des critères
et
du
nombre de lots
Dans la
réalité,
les courbes derépartition
des
productions
laitièresintra-troupeau
(à
unedate
donnée)
sont souventbimodales,
voiremultimodales,
selon les vagues successivesd’agnelage
(brebis adultes,
primipares
etretours),
cequi
facilite la constitution d’aumoins deux lots en fonction de la
production
laitière. Mais d’autres facteurs conditionnent les
quantités ingérées
defourrages,
notam-ment le
poids
vif des brebis et leur état corpo-rel.Ainsi,
à mêmeproduction
laitière,
unebre-bis de
petit
format devrait êtreplacée
préférentiellement
dans le lot recevant uneration de densité nutritive élevée par
rapport
à cellequi,
ayant
un formatplus
important,
pourra
ingérer davantage
defourrages.
Cette notion sera d’autantplus importante
que lesbrebis les moins bien alimentées recevront une
ration
permettant
unePL-objectif
nettementinférieure à la
production
laitière correspon-dant à laséparation
des 2 lots.Afin de réduire
l’hétérogénéité
desperfor-mances entre brebis d’un même
troupeau
on asimulé,
avec des résultats du contrôlelai-tier,
l’effet de laséparation
des brebis enplu-sieurs lots selon leurs
productions
laitières(Vacaresse 1992).
Le nombre de lots a uneinfluence déterminante sur la réduction de
l’hétérogénéité.
Parrapport
à un indiced’hé-térogénéité
initiale de100,
la constitution de deux lots est très efficace(-
24%),
enrevanche le passage de deux lots à trois lots est moins efficace
(-
6%)
et celui de trois àquatre
lots l’est encore moins(-
2%).
Deplus,
la
proportion
d’animaux affectés àchaque
lota
également
un effet sur la réduction del’hé-térogénéité
initiale : ledécoupage
en deuxlots de taille
égale
permet
une réductionmaximale. Au-delà de deux
lots,
tous les sys-tèmeséquilibés
(3
lots d’1/3 del’effectif,
4 lotsd’1/4)
sont ceuxqui permettent
les réductionsles
plus importantes d’hétérogénéité.
D’autres simulations réalisées pour des vaches laitières
(Clarck
et al1978,
Pecksoc etal
1992)
aboutissent à des conclusionsana-logues :
il est d’autantplus
intéressant de faire des lots d’alimentation que le niveaugénétique
des vaches estplus
élevé(24
ou271/j)
et/ou que les stades de lactation sontplus
ou moinsdispersés
(CV
des dates devêlage
8 ;
15 et 20% ;
Pecksoc et al1992).
Il aété
montré,
comme pour les brebislaitières,
quelorsqu’on
utilise la mêmequantité
totaled’aliments,
laséparation
d’untroupeau
endeux lots
permet
d’espérer
ungain
deproduc-tion laitière de 3
%,
etqu’entre
deux et trois lots legain
deproduction
laitière est moindre(+ 2 %).
De
plus,
McGilliard et al(1983)
ontcompa-ré,
sur 80troupeaux
de vacheslaitières,
diffé-rentes méthodes pour regrouper les vaches enlots d’alimentation. Il
apparaît
que les méthodes de classificationautomatique
surles critères de densité
énergétique
etpro-téiques
nécessaires àchaque
animal seraient nettementplus
efficaces que lesproductions
laitières individuelles brutes oustandardi-sées,
ou que les index laitiers. Pour deux lotsd’alimentation,
encomparant
lesclassifica-tions
simplifiées
(PLB,
PLS ouIndex)
auxrésultats de classification
automatique,
lesproportions
de vaches mal classées seraientrespectivement
de25,
22 et 15 %. L’intérêt des différents critères de mise en lot citésci-dessus a été ré-examiné et confirmé par
Williams et Oltenacu
(1992) ;
ils seront éva-lués lors deprochains
essais sur brebislai-tières.
2.
3
/
Séparation
d’un
troupeau
endeux lots
Au domaine INRA de la
Fage
(Guillouet
et al1992a),
deuxpetits
troupeaux
de 96 brebis ont été constitués en fonction de laproduction
lai-tière,
dupoids
vif initial et de la note d’étatcor-porel
par la méthode descouples.
Les brebis dupremier
troupeau
ont été alimentées ensemble(conduite
mélangée
n =96),
celle du second endeux lots
séparés
(Séparé
Haut n = 48 etSépa-ré
Bas,
n = 48). Les mesures ontporté
sur les100
premiers jours
de traite exclusiveaprès
le sevrage des agneaux(29
au 129,jour
delacta-tion).
Latactique
alimentaireappliquée
danstous les cas était de couvrir les besoins d’envi-ron 85 % des brebis de
chaque
lot. Lesréajuste-ments de rations ont été effectués simultané-ment dans les trois lots
(toutes
les 3semaines)
en modifiant les
apports
d’aliments concentrés.En moyenne, la ration de base était constituée
de betterave
déshydratée
(15 %)
et de luzernedéshydratée
(15 %).
Les consommationsglo-bales de
fourrage
et d’aliments concentrés(tableau 1)
ont étéidentiques
pour les deuxtroupeaux.
Compte
tenu de la valeur nutritive de la ration debase,
la distribution d’aliment concentré a étésupprimée
dans tous les lots àpartir
du87&dquo; jour
de lactation.Globalement les
productions
laitières moyennes de ces deuxtroupeaux
n’ont pasété
significativement
différentes(175
(condui-te
séparée)
vs 171(conduite
mélangée)
litres/brebis en 100
jours
detraite).
Laconduite en lots
séparés
semble avoirprovo-qué
une baisse du tauxbutyreux
du lait enfin d’essai dans le lot
Bas,
sans affecter letaux
protéique
(tableau 1).
Dans tous les cas, la couverture des besoins de 85 % des brebis dechaque
lot a entraîné un accroissement dupoids
vif et de l’étatcorporel
moyens desbre-bis,
accroissementsignificativement plus
important
dans le lotSéparé-Bas.
La constitution de deux lots
séparés
a, dansun
premier
temps,
réduitl’hétérogénéité
rela-tive initiale des
productions
laitières(S-Haut
CV=
15,7
% et S-Bas20,1
%)
parrapport
à celle observée dans letroupeau
(25 %).
Mais l’évolution desproductions
laitières avecl’avancement de la lactation a accru
l’hétéro-généité
dans chacun deslots,
particulièrement
pour les brebis faibles
productrices
(lot S-Bas).
On assisteprogressivement
à unchevauche-ment
partiel
des distributions deproductions
laitières des lots S-Bas et S-Haut(figure
5).
Cet essai montre
qu’on
peut
obtenir desperformances zootechniques équivalentes
enmaîtrisant la conduite en
lots, lorsque
lestac-tiques
d’alimentation sontidentiques.
Enrevanche,
elle nepermet
d’économiser desali-ments concentrés que si les
objectifs
de pro-duction dechaque
lot sont bien différenciés. Pour réaliser ceséconomies,
il aurait fallu enoutre ré-alloter les brebis à
chaque
contrôle laitier afin de maintenir une bonnehomogé-néité des
performances
dans chacun des lots. Ces éléments ont étéintégrés
dansl’expéri-mentation
présentée
ci-dessous.La mise en lots en
fonction
de laproduction
laitière est
inefficace
lorsque
les brebis sont maintenues dans le même lot tout
au
long
de leurL’ajustement,
même
simplif’cé,
del’apport
de concentré auxbesoins des brebis de
chaque
lotpermet
des économiesimportantes
mais nécessite deredéfinir
les lotsaprès chaque
contrôle laitier.2.
4
/ Utilisation d’un
distributeur
automatique
de concentré
L’utilisation de distributeurs
automatiques
de concentrés n’est pas
fréquente
dans les éle-vages de brebis laitières. Deux caspeuvent
serencontrer : la distribution contrôlée en salle
de traite ou l’utilisation d’un
dispositif
en « selfservice » installé au milieu d’un lot de brebis
(Guillouet et al 1992b).
La distribution contrôlée en salle de traite a fait
l’objet
d’uneexpérimentation
dans unélevage privé
(Vacaresse
1994), grâce
à unsystème
d’identificationélectronique.
La dis-tribution des aliments concentrés a étéajus-tée selon la
production
laitière. Ce mode de distribution a étécomparé
à une distributionclassique
où les consommations sontiden-tiques
pour toutes lesbrebis,
lesquantités
distribuéesdépendant
desperformances
moyennes des meilleures brebis du lot.Dans cet
essai,
lesfourrages
étaient distri-bués àvolonté,
sans mesure desconsomma-tions
individuelles,
et lesapports
deconcen-tré calculés à
partir
des recommandations alimentaires(Bocquier
et al1987a)
enfonc-tion de la
production
laitière etcompatibles
avec la
capacité
d’ingestion
des animaux.Des brebis
(134)
ont étéappariées
selon le stade de lactation et laproduction
laitière. Elles ont étéréparties
dans les deux lots(Classique
ouAjusté)
mais maintenues ensemble. Cellesqui
étaient en conduiteClassique
ont reçu,quelle
que soit leur pro-duction laitièreindividuelle,
les mêmesapports
de concentrés. Cesapports
ont dimi-nué avec l’avancement de la lactation. Dans ce traitement lesquantités
distribuées sontpassées
progressivement
de0,78
kg MS/j
audébut de l’essai à
0,58
six moisplus
tard. Les 67 brebisqui
étaient dans le traitementAjus-té étaient
réparties
en 4 sous-groupescorres-pondant
à 4 niveaux de distribution de concentré : les meilleures laitières recevaientpratiquement
les mêmesapports
que le lot enconduite
Classique,
alors que les 3 autres lots recevaient desapports
plus
faibles (une dimi-nution moyenne de0,2
kg
par niveau). Aucours de
l’essai,
les effectifs de brebis dansces différents sous-groupes ont évolué en
fonction de leurs
performances
laitières mesurées lors de contrôles laitiers mensuels(tableau 2).
Les
productions
laitières moyennes des bre-bis des deux lots ont étéidentiques
endistri-bution
Classique
(284,61/180 j)
et endistribu-tion
ajustée
(282,2
1/180j).
Cetajustement
de la distribution des aliments concentrés aper-mis de réaliser une économie moyenne de 51
kg
de concentré par brebispendant
lapériode
de traite. Uneextrapolation
de cesrésultats,
en tenantcompte
des différences de durée de traite et desproductions
indivi-duelles,
apermis
d’estimer que l’économieréalisable par ce
système
de rationnementappliqué
à l’ensemble dutroupeau (398
bre-bis adultes + 165agnelles)
serait de 18 tonnes pour la campagne.L’originalité
de ce mode de rationnementréside dans le nombre limité de niveaux de
complémentation
(4 seulement)
qui
évoluentau cours de la campagne pour tenir
compte
à la fois de larépartition
desproductions
lai-tières et des effectifs de brebis. Même si les résultats obtenus sontspectaculaires,
onpeut
penser
intégrer
d’autres critères que la pro-duction laitière pour limiter encore lesapports
de concentrés.Conclusions
Pour faire face à
l’hétérogénéité
desperfor-mances des brebis
laitières,
la solution rete-nue conduit souvent à suralimenter lesindi-vidus les moins
performants.
Mais legaspillage
d’alimentsqui
en résulteapparaît
de moins en moins tolérable du
point
de vueéconomique.
La mise en lots des brebis sur lecritère de la
production
laitière brute est unepremière étape
nécessaire pour mieuxajuster
lesapports
alimentaires aux besoins des ani-maux.Actuellement,
lelogiciel
INRAtion(Agabriel
et al1988-1993) permet
d’intégrer
les résultats du dernier contrôlelaitier,
de visualiserl’hétérogénéité
desperformances,
de concevoir des lotshomogènes
sur lapro-duction laitière brute et de comparer les diffé-rents rationnements
possibles.
Pourprendre
en
compte
des critèressupplémentaires,
ilfaudra ultérieurement
envisager
d’utiliser des méthodes de classificationsautoma-tiques.
Les nouveauxsystèmes
d’identifica-tion
électroniques
testés chez les ovins1992,
Guillouet et al1992b,
Marie et al1994),
permettent
d’envisager
des distribution sélec-tives d’aliments concentrés(salle
de traite ouvia des distributeurs
automatiques
d’ali-ments concentrés enbergerie),
voire même dela totalité de la ration
(contrôle
électroniques
d’accès à des lots
après
latraite)
comme celaest
déjà
envisagé
pour les vaches laitières(Geers 1994).
L’apport
del’électronique
appa-raît essentiel pourl’élevage
des brebis lai-tièrescompte
tenu des effectifs de brebis à la traite. Cesdispositifs
et les modes de conduites des brebisqui
peuvent
en découlerpermettront
probablement
des économiesimportantes
d’alimentset,
en tout cas, unmeilleur état nutritionnel des animaux par
un
ajustement
desapports
aux besoins. Ilfaudra toutefois comparer le coût des
procé-dures de mise en lots(contrôles
zootech-niques)
avec l’économie d’aliment concentréqui
peut
être réalisée.Remerciements
Nous tenons à remercier le personnel de La Fage, en
particulier Marie-Rose Aurel, pour le suivi efficace des
essais, ainsi que les membres du Groupe technique Ali-mentation des brebis laitières du CNBL qui ont partici-pé à la réflexion sur le sujet de cet article.
L’expérience réalisée à La Fage a été financée dans le cadre du programme CEE 8001 - CT91 - 0113.
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Grouping dairy
ewesby
nutritionalrequire-ments
for
winterfeeding.
In
large
flocks ofdairy
ewes, classicalconcepts
of animalfeeding
can nolonger
beapplied
becauseof the
increasing variability
ofperformances.
Simplified feeding practices by
means ofgenera-lised
group-feeding
rarely impair
animal health andapparent
productivity
because manyphysio-logical regulations permit
each animal toadapt
toimperfect
nutrientsupply
(either excess ordeficit).
However, in
theseconditions, predictions
of ewe’s
performances
are almostimpossible
since animal responses to such a variation in
nutrient balance is
mostly
unknown. In this paper, mainproduction
factorsaccounting
for thevariability
ofrequirements
are described andtheir usefulness is discussed with
respect
to theefficiency
of allocation criteria into smaller sizedgroup-feeding.
In a
trial,
two identical small flocks of 96 ewes were either conductedtogether
(Mixed)
orsepa-rated in two groups
according
to milkyield
(Separated-High
n = 48 andSeparated-Low
n =
48).
Within each group thefeeding objective
was to
supply
concentrates in order tosatisfy
85 % of the ewes, with
forages
available adlibi-tum. After 100
days,
for each of the twotreat-ments
(Mixed
vsSeparated),
meanconsumptions
were
very close and mean milkyield
were nonsignificantly
different(resp.
171 vs 1751/100d).
Concentrate distribution could have been decreased in
Separated-Low
group to earnconcentrate. That’s what was done in an on farm
trial without control of
forage
intake.Compari-son was made between a group
(n
= 67 ewes)receiving
classical amounts of concentrate(Clas-sical)
while the other group was divided in foursub-groups receiving adjusted
amounts ofconcentrates
according
to their milkyield by
means of an electronic feeder. On the whole
experimental period,
mean milkyield
were thesame
(Classical
284.6 1/180 d vsAdjusted
282.2 U180
d),
with a difference of 51kg
concen-trate less per ewe for
adjusted
treatments. Thefuture of such
techniques,
in order to increase nutrientefficiency
andperformance
ofdairy
ewes, will
depend
on thedevelopment
of electro-nicrecognition
devices(individual
feeding,
elec-tronicgates)
and automated measurements (milkcontrol,
body weight).
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