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Impact des spécificités de l’Etat rentier sur le développement économique en Algérie

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Revue TADAMSA D- UNEGMU Volume 1 n°: 1, Mars 2021 ISSN : 2773 – 3289. PP : 173 – 2010

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Impact des spécificités de l’Etat rentier sur le développement économique en Algérie

Impact of the specificities of the rentier state on economic development in Algeria

GUENDOUZI Brahim1 et AMNACHE-CHIKH Sabrina2 1. brahguen@yahoo.fr

2. sabrina.chikh@yahoofr

Date de réception : 06/02/2021 Date d’acceptation: 03/03/2021 Date de publication : 05/03/2021

Résumé :L’enjeu du développement appuyé sur les ressources naturelles suscite un grand intérêt pour l’analyse des mécanismes justifiant ce phénomène. Le présent article s’intéresse au cas de l’économie algérienne qui en dépit de l’abondance de ses ressources et de la hausse des cours pétroliers (2000-2014), le pays ne réussit toujours pas à se hisser au rang de pays émergent. Ce papier apporte des éléments explicatifs en posant le curseur sur le poids du facteur institutionnelcomme contrainte au développement économique en Algérie et des spécificités de l’Etat rentier de façon générale.

Le principal défi pour l’économie algérienne demeure celui de réhabiliter le rôle de l’Etat pour qu’il puisse devenir un catalyseur du développement. Aussi, l’impératif pour l’économie algérienne est de sortir de sa dépendance excessive des revenus du pétrole et du gaz, pour devenir une économie compétitive, en mesure de s’insérer efficacement dans l’économie mondiale.

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Mots clés : Algérie, Rente, Etat rentier, Institutions, Corruption.

Summary: The issue of development based on natural resources arouses great interest in the analysis of the mechanisms justifying this phenomenon. This article focuses on the case of the Algerian economy which, despite the abundance of its resources and the rise in oil prices (2000-2014), the country still has not succeeded in raising itself to the rank of emerging country. This paper provides explanatory elements by placing the cursor on the weight of the institutional factor as a constraint on economic development in Algeria and the specificities of the rentier state in general. The main challenge for the Algerian economy remains that of rehabilitating the role of the state so that it can become a catalyst for development. Also, the imperative for the Algerian economy is to get out of its excessive dependence on oil and gas revenues, to become a competitive economy, able to integrate effectively into the world economy.

Keywords: Algeria, Rent, State rentier, Institutions, Corruption.

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1. Introduction

L’histoire économique enseigne que l’abondance des ressources naturelles a constitué un facteur catalyseur du développement de certains pays : la Malaisie, l’Indonésie, la Norvège, le Qatar et l’Australie... D’autres pays peinent à réussir leur décollage économique, en dépit de leur richesse en la matière : la République démocratique du Congo, le Venezuela et le Nigeria.

Par ailleurs, des pays pauvres en ressources naturelles ont, tout de même, réussi à se hisser au rang de pays émergents : la Corée du Sud, le Japon et d’autres Dragons peuvent être cités, à juste titre.

A priori, la diversité des expériences observées, à travers le monde, converge sur le constat suivant : la dotation en ressources naturelles n’est, non seulement pas un facteur nécessaire, mais surtout pas un facteur suffisant pour le développement économique d’un pays.

Nous posons le curseur ici sur le cas des pays riches en ressources naturelles mais qui peinent à se développer, afin d’apporter des éléments explicatifs de la situation de l’économie algérienne.

Une large littérature (que nous empruntons essentiellement à la science politique), en l’occurrence celle portant sur l’Etat rentier explique que les exportations pétrolières peuvent générer des phénomènes économiques complexes qui freinent la croissance d’un pays. Dans cette analyse, l’accent est mis sur la qualité institutionnelle comme facteur déterminant en matière de gestion des ressources naturelles.

Dans cette optique, la présente contribution pose la problématique suivante :

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Dans quelle mesure les spécificités de l’Etat rentier algérien peuvent-elles constituer un facteur de blocage pour le développement économique du pays ?

Le présent papier sera scindé en deux sections. La première section sera consacrée à l’analyse théorique de l’Etat rentier comme « terrain défavorable » pour le développement économique. La deuxième section quant à elle s’intéresse au poids de la qualité institutionnelle comme contrainte au développement économique en Algérie.

2. Analyse théorique de l’Etat rentier comme « terrain défavorable » pour le développement économique

2.1. L’Etat rentier : éléments d’identification La notion d’Etat rentier est développée, essentiellement, à travers les constructions théoriques de (Mahdavi,1970), basées sur l’expérience de l’Etat iranien et celles de (Beblawi etLuciani,1987,1990), réalisées à partir des expériences de pays arabes, essentiellement.

2.1.1. Qu’est ce qu’un Etat rentier ?

Pour expliquer cette notion, (Sid Ahmed 2000)distingueentre les Etats d’allocation et les Etats de production. Par Etats d’allocation sont entendus les Etats rentiers, impliqués dans une simple distribution de richesses non produites par les pays en question (les revenus proviennent essentiellement de l’étranger).

Par contre, par Etats de production sont décrits les Etats impliqués dans la production proprement dite de richesses. Dans

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ce type d’Etats, les activités productives prennent le dessus par apport aux activités d’exportation des richesses naturelles du pays concerné et les revenus proviennent essentiellement de la fiscalité et des activités économiques locales.

En d’autres termes, un Etat rentier correspond à un pays qui perçoit sur une base régulière des montants substantiels de rente externe que verse des individus ou des gouvernements étrangers au pays en question et gouvernement demeure le bénéficière principal de la rente externe, d’où son rôle fondamental de distributeur et d’acteur central de développement.

2.2.2. L’Etat rentier : principales caractéristiques

Dans ce qui suit, nous présentons les caractéristiques, faisant les spécificités d’un Etat rentier.

a- L’autonomie de l’État rentier

Les Etats rentiers sont dits autonomes, dans la mesure où leurs revenus correspondent à des rentes externes appelées aussi des ressources exogènes, provenant essentiellement des exportations des ressources naturelles et non de la taxation de l’activité économique domestique (Cottenet, 2000).

En effet, en cas de hausse de la rente extérieure dans les recettes de l’Etat, le pays concerné peut se permettre de réduire la pression fiscale d’où la baisse de la part relative de l’impôt. A titre d’exemple, on retient qu’en 1973- 1974 (date coïncidant avec le premier choc pétrolier positif), l’Arabie Saoudite est allée jusqu’à ne plus collecter l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Dans cette optique (Yasuyuki, 2000) remarque que « La collecte de l’impôt est coûteuse et

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impopulaire. Dès lors qu’une rente extérieure substantielle rend moins nécessaire cet effort, on peut raisonnablement supposer que l’Etat prélèvera peu ou pas d’impôts ».

Dans le cas le plus fréquent, la structure des impôts dans les différents secteurs d’activités d’un pays pétrolier permettrait de constater que l’assiette fiscale de l’Etat relève essentiellement du secteur des hydrocarbures occupant une part très significative dans la fiscalité totale. Cela étant, l’Etat ne s’inscrit plus dans l’ambition d’encourager l’effort productif national afin de consolider sa fiscalité ordinaire.

Aussi, l’Etat n’est pas dans l’obligation de rendre des comptes aux citoyens quant à l’usage qu’il fait de ses ressources étant donné que ces dernières ne proviennent pas de l’effort productif des individus mais d’une dotation naturelle.

En effet, l’Etat rentier, tenant compte de l’importance de ses recettes fiscales pétrolières, n’a pas besoin de mettre en place un véritable système fiscal. Ce qui justifie l’absence d’incitations à faire des compromis avec les différentes classes sociales en n’ayant rien à leur demander et en n’ayant pas de compte à leur rendre, en rendant l’Etat autonome par rapport aux différentes classes sociales, tout en le conduisant à être dictatorial (Garon, 1994).

Dès lors, les Etats rentiers deviennent autoritaires, du moment qu’ils disposent de ressources financières, à la fois importantes et exogènes qui serviront « pour financer des institutions coercitives, ou de manière générale, pour ne pas prendre leurs responsabilités vis- à- vis de la société en ne répondant pas à ses demandes de meilleure gouvernance » (Talahite, 2004). Le caractère autoritaire affecte donc négativement le mode de gouvernance établi dans un Etat rentier.

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b- La distribution des richesses dans un pays rentier Dans un Etat rentier, peu de personnes sont engagées dans la genèse de la rente, tandis qu’une partie importante de la société s’implique dans l’utilisation de la richesse en question.

Ainsi, les pays en développement exportateurs de pétrole bénéficient de revenus en devises, immédiatement disponibles, que les Etats distribuent, essentiellement, à l’intérieur. Ils sont dès lors qualifiés d’Etats rentiers distributeurs. « Etant donné que l’activité pétrolière est fortement capitalistique et qu’en outre elle s’exerce dans des sortes d’enclaves, les habitants de ces pays, dans leur écrasante majorité, n’ont aucune relation avec la production de la rente : ils se contentent de l’utiliser.

Plus important encore, ce processus a un médiateur, l’Etat » (Yasuyuki, 2000).

Avec son rôle de distributeur, l’Etat parvient à obtenir la stabilité sociale et ce en dissuadant les opposants potentiels et en soudoyant des groupes politiques existants déjà et en dépolitisant l’élite. Il parvient dès lors à jouir d’un assentiment populaire. Aussi, la distribution telle que définie dans les Etats rentiers distributeurs est considérée comme une « aumône », ce qui rend les citoyens tolérants à l’égard des inégalités et de la corruption (Mahdavi, 1970).

De surcroit, une stabilité politique1 est également atteinte grâce à des arrangements avec l’élite et à une distribution de biens matériels aux masses (Mahdavi, 1970).

1(Beaulieu, 2006) considère que la notion de stabilité politique renvoie au fait de maintenir les institutions concernées dans un système politique qui ne se modifie pas et qui garde ses fondements même s’il y a un changement de l’équipe au pouvoir.

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2.2.3. Impact des spécificités d’un Etat rentier sur le développement économique

Les mauvaises performances économiques des pays richement dotés en ressources naturelles sont généralement expliquées par l’existence d’un effet d’éviction entre la richesse en ressources et le capital social, en mettant l’accent sur la qualité institutionnelle.

a- Spécificité institutionnelle

Lorsque les institutions d’un pays sont crédibles et favorisent les activités productives, les ressources naturelles seraient à l’origine d’une croissance économique (les Etats-Unis, l’Australie, la Norvège sont des exemples types.).

En revanche, la fragilité des institutions présente un important canal explicatif de l’impact négatif de la rente sur la croissance économique.On présente dans ce qui suit les mécanismes reliant richesse naturelle et qualité institutionnelle.

Qu’entend-on par institutions ?

Les institutions correspondent aux règles formelles et informelles régissant les interactions humaines. (North, 1994) considère que les institutions « sont les règles du jeu d’une société, telles qu’elles sont définies par les normes de conduite explicites et implicites en vigueur et leur capacité d’encourager un comportement économique souhaitable ».

Par ailleurs, (El Morchid,2001) estimeque les institutions englobent « les conventions sociales, les coutumes, les habitudes, les routines, les règlements particuliers à une organisation, les règles légales, les contrats, les constitutions, les traités, les ordres, mais aussi les associations, la hiérarchie, l’entreprise, les organisations syndicales, patronales, professionnelles, les églises, les universités, les partis politiques,

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les gouvernements, les administrations, les tribunaux, l’Etat et les organisations internationales ».

En effet, sous l’impulsion des décisions politiques et législatives, il y a moyen de réformer les institutions dites formelles. A contrario, il n’est pas aisé de réformer des institutions informelles, étant donné que les normes sociales ont plus de pesanteur que les lois qui peuvent être changées rapidement (Roland, 2004).

C’est dans cet ordre d’idées que (North,1994) établit une distinction entre les institutions et les organisations. Il définit alors une organisation comme un groupe d’individus ayant des objectifs communs et la desdites organisations est précisée en fonction de leurs finalités2.

Aussi, l’auteur souligne l’influence mutuelle entre les institutions et les organisations, dans le sens où les institutions déterminent l’émergence et l’évolution des organisations dont la qualité se répercute sur celle des institutions.

Qu’entend- on par bonnes institutions ?

Les institutions de bonne qualité sont les institutions favorisant le développement et la croissance économique. En effet, dans un processus d’interaction des acteurs économiques et d’interaction humaine, les bonnes institutions sont celles en mesure de :

- Garantir la transparence des marchés, en réduisant les asymétries de l’information, et donc en limitant l’incertitude ;

2A titre d’exemple, une entreprise serait une organisation économique, une université et une école seraient des organisations éducatives, un parti politique serait une organisation politique, etc.

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- Promouvoir des comportements réduisant les coûts de transactions, améliorant la confiance, en vue d’encourager les échanges ;

- Stimuler l’investissement, l’esprit d’entreprise et donc la création des richesses, en vue de soutenir la dynamique de croissance ;

- Protéger les droits de propriété et garantir la légitimité et la crédibilité des contrats ;

- Limiter l’action et surtout les abus des responsables politiques et des groupes d’intérêt en les incitant à rendre comptes aux citoyens ;

- Favoriser le compromis et la négociation et la participation de tous à la prise de décisions ;

- Tolérer l’émergence des contres- pouvoir ;

- Gérer les conflits, en renforçant la capacité de résistance aux chocs (Rodrik, 2003).

Les institutions crédibleslimiteraient le gaspillage et le détournement de l’argent public. Par contre, des institutions fragiles constitueraient un frein à la croissance économique, en empruntant le canal des comportements de chasse à la rente et la corruption.

b- Les comportements de recherche de rente et leur impact sur l’économie

Les systèmes administratifs de nombreux pays en voie de développement, notamment ceux qui sont dotés de ressources naturelles connaissent diverses formes de clientélisme, de népotisme, et de détournements de deniers publics.

L’approche de recherche de rente permet d’expliquer les comportements microéconomiques de certains agents

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économiques (Benabdellah, 2009). Par ce comportement, des groupes de pression arrivent à s’accaparer d’une partie des richesses d’un pays.

Eléments de définition du rentseeking

La recherche de rente (rentseeking)consiste à chercher à obtenir une rente à l’aide de l’exploitation de l’environnement économique ou politique, plutôt que de chercher à créer des revenus issus d’activités économiques apportant un surplus de richesse pour la collectivité (Bhagwati,1982).

Le concept de rente considérée ici ne se confond pas avec la rente ricardienne. Il s’agit d’une rente qui n’est pas naturelle dans le sens où elle est le résultat de l’action des comportements individuels des agents économiques.

C’est donc une rente dite artificielle qui a pour objet d’analyse les rentes qui s’obtiennent de deux manières : soit en violant les règles de jeu économiques, dans un contexte de concurrence imparfaite ; soit en substituant le jeu politique au jeu économique car c’est l’Etat qui est à l’origine de la création des rentes de situation que s’approprient les chasseurs de rentes (Vornetti, 1998).

A ce titre, l’approche marginaliste assimile la rente à un surplus du producteur. Dès lors, des quasi- rentes se forment dans la situation où des revenus des firmes sont supérieurs aux revenus de la firme marginale. Tout facteur permettant à une firme d’être en meilleure position que la firme marginale serait créateur de quasi- rente. Ces quasi- rentes se créent dans des situations de concurrence imparfaite, caractérisées essentiellement par une rareté relative de l’offre.

Dans ce contexte, les entreprises pouvant produire à des coûts plus faibles que la firme marginale de la branche ou pouvant

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imposer un prix plus élevé que celui proposé par la dite firme marginale serait en mesure de créer des quasi- rentes.

Ainsi, les entreprises cherchent en permanence à dégager des quasi- rentes et « dans cette quête de surprofits ou de quasi- rentes, les entreprises et certains individus découvrent alors l’immense potentiel que constitue la capacité d’intervention de l’Etat dans la vie économique, en tant qu’entrepreneur ou financeur de marchés publics, de contrats de fournitures d’équipement et de produits » (Goumeziane,2003).

Ce phénomène de recherche de rente est fréquent dans les pays en développement, de façon particulière, encouragé davantage par certains mécanismes catalyseurs : «opacité, pouvoir discrétionnaire et absence d’obligation de rendre compte » (Akesbi, 2008).

Contenu théorique des comportements de chasse à la rente Les modèles de recherche de rente s’accordent à conclure que la rente naturelle est facilement appropriable par une élite ; dans le sens où c’est le mode de redistribution de la ressource naturelle qui donne lieu à la création des rentes artificielles.

L’idée est que la combinaison d’une ressource naturelle abondante, de faibles institutions politiques et judiciaires et d’individus et de groupes de pression puissants pousse ces derniers à investir des ressources pour obtenir des rentes et des privilèges au lieu de chercher à accroitre la production.

Le développement théorique de la question relative aux comportements de recherche de rente trouve ses premières assises dans l’analyse de (Krueger, 1974). Une analyse dans laquelle l’auteure stipule que la rente prend la forme de transferts entre les agents économiques lorsque les règles de la concurrence pure et parfaite sont perturbées et dans un tel

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contexte de défaillance du marché, les groupes de pressions sont incités à réclamer davantage à l’Etat (Kruger 1974).

En outre, les différents contextes d’émergence de rentes qui stimulent de tels comportements sont essentiellement : les richesses naturelles contrôlées par l’Etat, les investissements publics, les importations, etc. 3Par cette logique, cette catégorie d’agents ne s’intéresse plus aux activités à l’origine de l’augmentation du volume de la production, de la hausse de la productivité et des innovations, en affectant donc l’économie.

C- Impact des comportements de recherche de rente sur l’économie

Les comportements microéconomiques, donc individuels de recherche de rente ont en somme un impact macroéconomique.

D’abord, les rentes qui résultent de l’intervention de l’Etat et des institutions affectent négativement le volume de la production.

A cet effet, (Baghwati, 1982) considère que les activités de recherche de rente sont des activités improductives, étant donné qu’elles ne sont pas créatrices de valeurs. Dans le sens où ces comportements produisent des rémunérations pécuniaires, mais

3Par ailleurs, (Torvik, 2002) précise que les acteurs politiques représentent des individus rationnels. Bien entendu, le concept de rationalité est repris ici tel que défini dans l’analyse néoclassique, c'est-à-dire, ces agents économiques sont des individus qui ont pour objectif essentiel de maximiser leur niveau d’utilité. Ainsi, et dans un contexte d’essor d’un secteur de ressource naturelle, un choc pétrolier positif par exemple ; les dits agents s’engagent dans des activités de chasse à la rente, en vue d’élever davantage leur niveau d’utilité.

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ne produisent pas des biens ou services qui entrent dans une fonction d’utilité conventionnelle.

En plus, les pratiques de recherche de rente ne créent aucune activité nouvelle, comme elles ne créent aucune valeur. Elles contribuent négativement au fonctionnement du marché, en faussant davantage le jeu normal de la concurrence et donc en dérogeant à ses règles ; tout en transférant de la valeur vers les chasseurs de rentes (Goumeziane,2003).

Ensuite, il convient d’ajouter que les activités de chasse à la rente provoquent la hausse du taux de profit dans le secteur rentier qui devient plus attractif pour les capitaux, au détriment des autres secteurs de l’économie dont les profits sont plus faibles (Baghwati,1982).

Par ailleurs, la théorie du Public Choice établit une distinction entre les activités de rentseeking et celles du profit seeking, en montrant que le profit seeking présente les activités dont le gain social marginal est supérieur au gain privé marginal, contrairement aux activités de rentseeking. Tout en considérant que les ressources mobilisées sont gaspillées, du moment qu’elles ne sont pas créatrices de richesses.

Parallèlement à cela, la fragilité des institutions, notamment dans des économies dites rentières laisseraient émerger des comportements de corruption.

2.2.4. La corruption : un frein au développement économique des Etats rentiers

Plusieurs études ont mis l’accent sur l’impact négatif de la corruption sur le développement des Etats rentiers. Le présent point met en lumière ce que les économistes entendent par la

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corruption ; tout en soulignant ses effets négatifs sur l’activité économique dans un pays.

a. Qu’est- ce- que la corruption ?

De manière synthétique, Transparency International4propose une définition qui considère la corruption comme : un abus de pouvoir dans le but d’un enrichissement personnel ou encore, de façon plus générale, un abus de pouvoir reçu en délégation à des fins privées.

En outre, la banque mondiale quant à elle juge que la corruption est la situation où un individu utilise sa position de responsable d’un service public pour son bénéfice personnel. Autour de ce concept, il convient d’identifier trois éléments essentiels constitutifs de la corruption :

- Il s’agit d’un acte ayant une nature illicite, malhonnête et improbité ;

- C’est une situation d’abus dans l’utilisation du pouvoir ; - Primauté des intérêts particuliers et des avantages privés.

4 C’est une ONG dont la vocation est de lutter contre la corruption. Le rapport de l’ONG Transparency International, sur le classement des pays, selon leurs niveaux de corruption, en 2012, montre que certaines grandes nations ne sont pas les mieux classées. Sur les 178 pays étudiés, les Etats- Unis arrivent en 22ème position, la France à la 25ème , l’Italie à la 67ème , le Brésil à la 69ème , la Chine à la 78ème , le Mexique à la 98ème, la Russie à la 154ème position…

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c- Impact de la corruption sur la croissance économique Dans les années 1960, les travaux effectués sur la corruption avaient un regard optimiste quant à son impact sur la croissance économique. Les conclusions des études de l’époque s’accordaient à dire que la corruption peut avoir des effets positifs sur l’activité économique. L’argument justifiant ce point de vue est l’amélioration de l’efficience économique, en

« lubrifiant » le mécanisme économique et donc en « engraissant la roue économique ».

Cette vision dite optimiste de la corruption a été revisitée dans les années 2000 ; où des études sont revenues sur aux effets bénéfiques de la corruption. Ces travaux stipulent que tous les pays corrompus n’accusent pas forcément un retard de croissance. A titre d’exemple, les pays de l’Asie de l’Est enregistrent des performances économiques impressionnantes ; bien que les niveaux de corruption qu’ils connaissent avoisinent ceux des pays africains(Attila, 2007).

Par contre, d’autres analyses théoriques et empiriques estiment que la corruption constitue un obstacle majeur et donc un frein au développement économique ; et ce, par le biais de nombreux canaux, retenons dans ce qui suit, les plus importants d’entre eux.

d- Impact de la corruption sur le budget de l’Etat

La corruption peut être à l’origine d’une réduction des recettes fiscales pour un pays(Tanzi et Davoodi, 1997). Et ce, dans un contexte d’évasion fiscale. Il ya alors, un non paiement ou un paiement partiel des impôts ; en soudoyant l’agent responsable du fisc.

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Ce qui conduit à la réduction des recettes publiques et par voie de conséquence, à une limitation de la capacité de l’Etat à investir dans l’éducation, la santé, les infrastructures…Ce qui va à l’encontre du développement socio- économique d’un pays.

e- Impact de la corruption sur l’investissement public Curieusement, la corruption ne décourage pas l’investissement public mais elle l’encourage. Désormais, la hausse des investissements publics est incitée par la possibilité de créer de nouvelles opportunités de corruption, notamment dans les pays où ceci est permis.

Par contre, l’attribution de contrats de marchés publics par le biais d’un système corrompu peut réduire la qualité des infrastructures et des services publics réalisés.

(Tanzi et Davoodi ,1997) mettent l’accent sur la médiocrité de la qualité des infrastructures publiques dans les pays où les niveaux de corruption sont importants. Ils précisent que des fonds importants sont affectés pour les infrastructures publiques ; tandis que les secteurs qui présentent moins d’opportunités en matière de corruption attirent moins les dépenses publiques.

De plus, (Tanzi et Davoodi ,1997) ajoutent que les gouvernements corrompus attribuent généralement plus de fonds publics à la masse salariale des fonctionnaires. Dans cette logique, il convient de mettre en lumière le fait que la corruption entrave aussi à la formation du capital humain dans le sens oùles gouvernements dits corrompus dépensent moins dans les secteurs de l’éducation et de la santé ; d’une part, parce que ces deux secteurs ne constituent pas une priorité mais aussi, parce

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qu’ils ne permettent pas de créer d’opportunités importantes en matière de corruption (Gupta, 2002).

Pour synthétiser, retenons que la corruption exerce un effet sur la composition des dépenses publiques (Mauro, 1995). Le tableau ci- après est récapitulatif des effets négatifs de la corruption sur le secteur public.

Tableau n°1 :Effets négatifs de la corruption sur le secteur public

Au niveau microéconomique Au niveau macroéconomique

• Inefficacité de l’administration.

• Fausse les priorités sectorielles (les

secteurs de l’éducation et de la santé

sont relégués au second plan par rapport

à des secteurs comme la défense).

• Emplois fictifs.

• Accroissement des inégalités.

• Accroissement de l’inflation.

•Baisse des recettes publiques.

• Accroissement de la dette publique.

•Accroissement des déficits budgétaires.

• Augmentation de la pauvreté humaine

des populations.

Source : Etabli à partir de (Mauro, 1995)

f- Impact de la corruption sur l’investissement privé L’un des canaux les plus importants par lesquels la corruption entrave la croissance, reste son effet dissuasif sur l’investissement privé, à la fois national et étranger.

En effet, tout investissement dépend de la qualité du climat des affaires dans un pays. Un environnement est dit favorable à l’investissement, s’il se caractérise par une stabilité des règles

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régissant les transactions commerciales, une stabilité politique et une transparence.Dès lors, les comportements corruptifs créent un environnement économique incertain.

Le tableau suivant reprend les effets négatifs de la corruption sur le secteur privé, à la fois au niveau micro- économique qu’au niveau macro- économique.

Tableau n° 2 : Effets négatifs de la corruption sur le secteur privé

Au niveau microéconomique Au niveau macroéconomique

• Exécution inefficace et inefficiente des

Projets.

• Nuisances à l’investissement privé par

suite du biais introduit au niveau de la

concurrence.

• Importance d’entreprises informelles.

• Mauvaise répartition des talents et leur

propension à rechercher des activités de

rentes plutôt que des activités productives.

• Délocalisation des entreprises…

• Baisse des investissements étrangers et

intérieurs à long terme.

• Baisse de la compétitivité de l’économie,

par suite à la hausse des coûts de transactions.

• Baisse de la croissance économique.

• Baisse de l’épargne privée.

• Fuite des capitaux.

• Chômage…

Source : Etabli à partir de (Mauro, 1995).

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Généralement, les Etats rentiers se caractérisent par de faibles institutions favorisant la corruption et les comportements de recherche de rente. Ce qui constitue un environnement défavorable au développement économique.

Dans la section suivante, nous reprendrons ce canal institutionnel, pour souligner les facteurs quimaintiennent l’économie algérienne dans sa dépendance à l’égard des hydrocarbures.

2.3. De la dépendance de la rente pétrolière… à la diversification économique en Algérie : le poids de la qualité institutionnelle

Certaines pratiques ayant pour origine les spécificités d’un Etat rentier, renferment dans le cas de l’Algérie une faible performance institutionnelle. Ce qui permet des pratiques corruptives et des détournements de deniers publics. De surcroit, dans un tel Etat, plusieurs actions visent la stabilité sociale et le maintien du régime politique en place.

2.3.1. Importance des pratiques corruptives et des détournements

Un regard historique permet de relever qu’en Algérie, les pratiques corruptives se nourrissent d’une économie rentière et d’un système autoritaire et clientéliste.

Durant la période du choix du référent socialiste, la corruption a été favorisée par une gestion administrée de l’économie. Une économie se caractérisant, d’emblée, par sa forte dépendance des revenus pétroliers. A ce titre, il est à noter que, les recettes pétrolières représentaient dans les années 1980, près de 98% des

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revenus d’exportation, en Algérie. A cette période déjà, « la rente pétrolière a servi à entretenir des réseaux de clientèles qui, en retour de leur soutien au régime, bénéficiaient des emplois, des subventions, et même des biens de l’Etat » (Garon, 1990).

Ce type de gestion a, justement, multiplié le champ des interventions publiques et les opportunités de monnayer une position dans l’Etat ; ce qui crée des rentes de situations et catalyse, dès lors, les comportements de recherche de rente.

A la fin des années 1970 et durant les années 1980, « L’Algérie avait promu toutes les dispositions qui encouragent la corruption : la distribution de logements gratuits, les octrois de terrain, les prises en charges médicales, l’accès aux postes de haute responsabilité, faisant l’objet de corruption, parfois au vu et au su de tous. La rétrocession se réalisait, en contrepartie matérielle, soit en obéissant à des actions de favoritisme ou de népotisme » (Lamiri 2013).

Dans ce contexte, l’investissement était essentiellement public et les mécanismes de contrôle adéquats faisaient défaut ; ce qui favorisait les détournements de fonds, les surfacturations et les commissions.

Paradoxalement, ce phénomène s’accentue davantage dans le contexte de transition vers l’économie de marché qui ouvre de nouvelles voies pour les détournements et la corruption (parles privatisations à titre exemple).

La rente pétrolière, étant perçue par l’Etat, qui peut la dépenser comme il le souhaite ; ce qui renforce le caractère patrimonial du pouvoir qui résiste de ce fait à toute réforme pouvant redéfinir ce rôle.

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De plus la rente issue du secteur des hydrocarbures a permis la constitution d’une vaste organisation clientéliste informelle opérant sous le couvert des institutions officielles.

A titre de comparaison, il faut dire qu’en Norvège (l’exemple le plus cité en matière de bonne gestion de recettes pétrolières), la stabilité politique et institutionnelle oblige les gouvernements à inscrire leurs actions dans le long terme. A contrario, en Algérie, l’instabilité politique et la faiblesse d’un Etat de droit ont favorisé les comportements de recherche de rente et les stratégies tournées vers le court terme.

Tout simplement, « la différence entre une économie développée et une économie sous- développée se lit dans l’état des institutions de chacune d’entre elles. Le développement économique ne saurait être réduit à une injection de ressources financières, quelle que soit son ampleur, ni à la construction d’infrastructures ni même d’usines » (Bouzidi, 2011).

L’Algérie a assisté durant les années 2000, à de multiples affaires de corruption et dedétournement de l’argent public (Khalifa Bank en 2006, Brown &Roots Condor entre 2001 et2005, Algérie Télécom en 2007, la pèche au thon rouge en 2009, la banque nationale d’Algérie entre 2002 et 2005, l’autoroute Est- Ouest, les transferts illicites des devises vers l’Espagne par des importateurs en 2009…).

Par ailleurs, l’ONG Transparency International, note régulièrement que les pays pétroliers sont presque toujours parmi les plus mal classés à l’échelle internationale, à travers ses études comparatives sur la corruption. Ceci dit, la réalité empirique confirme la causalité entre l’existence d’une rente économique et la corruption. Car un tel contexte favorise la parution de rentes de situation. Un fait catalysé par la faiblesse de la qualité institutionnelle.

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En revanche, les contre- exemples qui peuvent exister mettent en avant l’importance de la mise en place de structures économiques et politiques adaptées, c’est-à-dire ouvertes au contrôle. Des structures capables de définir avec soin les droits de propriétés et de les protéger. Celles qui organisent et veillent sur la concurrence légale sur les marchés des biens, des services et du travail.

Ainsi, on peut conclure que la corruption n’est pas inévitable dans une économie à rente pétrolière ; pour peu que cette dernière jouisse de « bonnes institutions ».Sans cela, les pratiques corruptives naissent et les revenus pétroliersles nourrissent et les entretiennent. En d’autres termes, on retient que l’aisance financière émanant de l’exportation des ressources naturelles « peut être de nature à aiguiser des appétits et à donner à la corruption plus d’ampleur » (Boudjema, 2011). Et ce, dans un contexte de faiblesse institutionnelle, dans lequel les pratiques corruptives deviennent une fatalité.

Dans ce contexte, on décrit la situation dans notre pays, sous le nom d’une tare algérienne. Cette expression est utilisée par (Dahmani, 2012) qui considère qu’en Algérie, il existe une configuration particulière de l’économie, de la société et de l’ensemble des rapports sociaux autour de la rente.

Il argumente par le fait que l’Etat algérien « privilégie un type d’intégration sociale financé par la rente plutôt que fondé sur le travail et la production ». Dans ce contexte s’établit une sorte de contrat tacite entre l’Etat et les citoyens- travailleurs ; qu’il est passible d’illustrer à travers la figure suivante :

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Figure n° 1: Illustration du contrat tacite ente l’Etat et le citoyen- travailleur

Source : établie à partir de (Dahmani, 2012) Dans ce contexte, les différents agents économiques s’inscrivent dans les circuits d’accès à la rente, ainsi l’esprit civique s’estompe et la corruption se généralise.Devant cet état de fait, les conséquences économiques du fonctionnement rentier construit sur les ressources naturelles sont néfastes sur l’investissement.

2.3.2. L’enjeu de la stabilité sociale comme priorité

Le mouvement de la révolution arabe, contestant dans la majorité des cas les régimes politiques en place, a suscité des débats dans les sphères économiques, sociales et politiques quant à la vulnérabilité de l’Algérie à un tel évènement.

▪ L’Etat n’exige pas de devoirs des citoyens-travailleurs ;

▪L’Etat ne reconnait pas les droits des citoyens- travailleurs.

▪ Absence d’effort dans le travail, d’où la faiblesse de la productivité.

Abstention de toute revendication sociale et politique.

L’Etat Le citoyen-travailleur

Un contrat tacite

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Néanmoins, l’on s’accorde à avancer que d’autres mouvements de société vécus par le passé, en Algérie (on fait allusion notamment à la décennie 1990 dite « noire » et au mouvement du printemps berbère en Kabylie…), qui sont encore gravés dans la mémoire populaire des Algériens, empêchent qu’une telle révolution se déclenche dans notre pays (Boucekine, Bouklia, 2011).

Il importe d’ajouter, que grâce à la rente substantielle générée par les exportations des hydrocarbures, l’Etat rentier algérien se donne les moyens d’une répression de la contestation. Ceci en instaurant une certaine stabilité sociale.

Dans cette optique, l’Etat, grâce aux recettes pétrolières arrive à réaliser un semblant de consensus social, en réprimant les conflits que portent les interactions entre les acteurs sociaux.

Dans cet objectif, l’Etat a consacré, depuis 2003, 50% de la fiscalité pétrolière pour les transferts sociaux, ce qui équivaut à 13% du PIB(Boucekine, Bouklia, 2011).

Ce pourcentage très significatif de la fiscalité pétrolière a servi à augmenter les traitements des fonctionnaires, à accorder des crédits pour les chômeurs, à subventionner des biens alimentaires, etc.

La rémunération des salariés est passé de 884,6 milliards de dinars à 4249,9 milliards de dinars ; soit un coefficient multiplicateur de 4,80. On assiste alors à une augmentation des salaires de plusieurs catégories de fonctionnaires avec un effet rétroactif sur trois ans. Toujours, dans le même contexte, il y a eu titularisation de plusieurs agents contractuels dans la fonction publique. Ce qui est à l’origine d’une dépense supplémentaire contribuant à accentuer le déficit budgétaire en 2011. Pour

« contenir » la catégorie des jeunes chômeurs, l’ANSEJ se

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charge de réactiver le système de crédit (entre janvier et mai 2011, 15000 crédits sont octroyés dans l’opacité).

Dans ce sens, retenons que l’aisance monétaire écarte le souci de maitrise des dépenses, et de rejet des projets non rentables, et les critères de sélection de projets en termes économiques deviennent moins rigoureux en raison des pressions politiques et des problèmes institutionnels en termes d’évaluation des projets.

En d’autres propos, la crainte du pouvoir algérien de voir se propager l’onde de choc de révolution dans plusieurs pays arabes (Tunisie, Libye, Egypte…) ; ainsi que les émeutes de janvier 2011 survenues dans plusieurs villes algériennes ont poussé les autorités à baisser les prix de certains produits de base (sucre, huile, lait...) ; tout en maintenant les subventions étatiques (ce qui est évalué à quelques 2,6 milliards d’euros).

Au total, il convient de noter qu’« entre les mains de l’Etat algérien, la rente a fonctionné comme un rapport consensuel et non conflictuel puisqu’elle lui a permis de distribuer à une partie de la société ce que l’autre partie n’a pas produit » (Benabdellah, 2009).

L’identification de l’autonomie de l’Etat rentier algérien passerait inévitablement par la considération de certains chiffres ; notamment ceux de la structure, en pourcentage, des recettes budgétaires de l’Etat qui montre que l’assiette fiscale de l’Etat algérien relève, essentiellement, du secteur des hydrocarbures occupant une part très significative dans le total des recettes budgétaires.

Par conséquent, l’Etat n’est guerre dans l’obligation de rendre des comptes aux citoyens quant à l’usage qu’il fait de ses ressources étant donné que ces dernières ne proviennent pas de l’effort productif des individus mais d’une dotation naturelle.

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Autrement dit, et dans le même ordre d’idées, on dira que l’Algérie, tenant compte de l’importance de ses recettes fiscales pétrolières, n’a pas besoin de mettre en place un véritable système fiscal. De ce fait, il n’ ya pas d’incitations à faire des compromis avec les différentes classes sociales en n’ayant rien à leur demander et en n’ayant pas de comptes à leur rendre. Chose rendant l’Etat autonome par rapport aux différentes classes sociales. On dira doncque l’autonomie économique de l’Etat entrainerait son autonomie politique fondée sur une gestion aussi bien opaque qu’irrationnelle de ses ressources financières ; entravant ainsi la bonne gouvernance du budget de l’Etat de façon particulière et celle de l’économie de façon générale.

2.3.3. La qualité de l’environnement des investissements : un reflet de la qualité institutionnelle en Algérie La diversification du tissu économique et donc la création d’un secteur non pétrolier compétitif demeure un objectif conditionné par un environnement des affaires favorable.

Toutefois, l’environnement des affaires, en Algérie constitue désormais l’un des obstacles à l’activité économique. En effet, plusieurs contraintes peuvent être identifiées dans ce domaine :

- Les projets industriels sont pénalisés par la difficulté d’accès au crédit bancaire (de plus ces derniers sont à des délais jugés longs) ;

- La difficulté d’accès aux assiettes foncières industrielles est aussi un facteur d’éviction pour les porteurs de projets industriels, tout en étant une source de rente de situation pour certains agents économiques ;

- La menace de la concurrence déloyale provenant du secteur informel est également dissuasive pour le marché

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formel (Mekidèche, 2008). Etant donné que les coûts de ce dernier sont plus élevés.

Les efforts fournis en matière d’amélioration de l’environnement des affaires demeurent insuffisants au regard de la communauté internationale. L’Algérie devrait mettre l’accent sur les différents critères d’évaluation retenus par la banque mondiale dans les rapports de Doing Business. Les réglementations évaluées dans ces derniers ont une incidence sur les entreprises, tout au long de leur cycle de vie. Il s’agit des critères identifiés dans la figure suivante :

Figure n°2: Identification des éléments d’évaluation de Doing Business

Source : Rapport Doing Business , 2014.

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Dans ce sens, le classement effectué par la banque mondiale dans le rapport de Doing Business 2014 place l’Algérie au 153ème rang, sur les 189 pays considérés, en matière de facilité à faire les affaires.

C’est justement l’un des facteurs explicatifs du retard économique de notre pays, comparativement à des pays voisins (Tunisie, Maroc) ; à des pays émergents (Chili, Indonésie, Corée du Sud) et à des pays pétroliers ayant réussi à transformer la rente en développement économique.

Il faut souligner alors que pour l’Algérie, et malgré les efforts de diversification, un tel contexte d’éco- système fait que le pays demeure toujours tributaire de la rente pétrolière.

A ce titre, dans ce même rapport et dans le domaine de création d’entreprises, l’Algérie est classée 164ème. Sous cet angle, il faut retenir qu’il y a en Algérie, un nombre de 14 procédures pour créer une entreprise, alors qu’il n’y a que 8 procédures, en moyenne pour les pays de la région MENA et seulement 5 procédures, en moyenne pour les pays de l’OCDE.

En outre, en ce qui concerne les conditions d’octroi de permis de construire, l’Algérie est classée dans ce même rapport, à la 147ème place. Le sous- indicateur ayant contribué à ce mauvais classement est le nombre de procédures nécessaires qui est de 19 ; alors qu’il est en nombre de 16 dans la moyenne de la région MENA et de 13 dans la moyenne des pays de l’OCDE.

Ainsi que la lenteur du délai d’octroi de permis de construire qui est de 241 jours en Algérie et de 145 jours dans la moyenne de la région MENA et de 147 jours dans la moyenne des pays de l’OCDE.

De surcroit, l’amélioration de l’environnement des affaires, en Algérie, passerait inévitablement par le canal de la lutte contre la corruption ; en ciblant les causes de son apparition.

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Désormais, de tels classements ne pourraient que contribuer négativement, à l’attractivité de l’Algérie, en matière d’investissement direct étranger, en matière de sous- traitance ou encore en matière de co- localisation des entreprises. Ce qui freinerait davantage le processus de substitution aux importations et de diversification économique, de façon générale.

Dès lors, la mise en place d’incitations constituant un préalable pour le développement économique, s’avère indispensable.

2.3.4. Des mesures incitatives pour le développement économique

La base productive en Algérie est étroite : avec une activité d’importation beaucoup plus développée que celle de l’entrepreneuriat.Bien entendu, le boum pétrolier des années 2000 a renforcé le poids du secteur des importations au détriment du secteur productif. Dans ce contexte, il y aura toujours des forces de résistances hostiles à des réformes en profondeur qui pourraient impulser le changement (Cottenet- Djoufelkit, 2008).

Pour encourager l’émergence et la consolidation d’un secteur productif en Algérie, il convient de mettre en œuvre des incitations se situant à trois niveaux : macroéconomique, microéconomique et institutionnel.

a- Au niveau macroéconomique

Les incitations macroéconomiques concernent principalement la politique d’investissement dans les biens et services publics qui augmenteraient la rentabilité du secteur productif dans une économie. Elles peuvent être regroupées en trois paramètres :

- Les infrastructures ;

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- Le capital humain ;

- Les politiques d’innovation (R& D).

b- Au niveau microéconomique

Les incitations microéconomiques, en faveur de l’émergence et du renforcement du secteur productif devraient concerner à la fois la production et l’exportation. Dans ce sens, il faut rappeler que les pays ayant réussi à développer une base productive compétitive montrent que ce secteur doit être tourné vers l’exportation, ce qui l’incite aux progrès de la productivité et à la compétitivité. Il convient de retenir essentiellement, les éléments ci- après :

- Réduire les coûts de transaction (avec la réduction des lenteurs administratives et des délais de livraisons) ; - Octroyer des avantages fiscaux ;

- Promouvoir l’investissement ;

- Etablir une politique de prix spécifique pour les inputs en baissant les taxes d’importation ;

- La politique de change ;

- Le développement des zones franches ;

- La mise en place d’un code des investissements spécifique pour les entreprises exportatrices, étrangères et nationales ;

- La mise en œuvre d’un programme de mise à niveau permettant d’améliorer la qualité des produits et la productivité, ainsi que d’accompagner les entreprises dans leur recherche de débouchés extérieurs.

De ce point de vue, la volonté politique en Algérie s’affiche favorable à la mise en place de ces incitations. D’ailleurs, une

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partie des ressources générées par les hydrocarbures est utilisée pour financer le développement, en ne stérilisant qu’une partie de ces dernières. Ainsi, des infrastructures stratégiques sont réalisées ou en voie de l’être (autoroutes, barrages…).

Toutefois, des faiblesses manifestes constituent des désincitations à l’émergence économique d’un pays aussi riche en pétrole et en gaz que l’Algérie :

- Le management des institutions publiques et des entreprises économiques demeure inefficace ;

- La mobilisation d’importantes sommes dans la modernisation de la ressource humaine, celle-ci reste sous- qualifiée par rapport aux standards internationaux.

Nous avons dans les meilleurs des cas des ressources humaines disposant d’un savoir générique qu’il va falloir recycler et donc convertir en connaissances spécialisées.

- La mauvaise allocation du crédit : Au lieu d’être au service du secteur des PME/ PMI et au service de l’extension des entreprises publiques et privées qui réussissent, le crédit alimente surtout l’importation et les entreprises publiques déstructurées et en difficulté (Lamiri, 2013).

- Insuffisance de la part des dépenses réservée à l’innovation, la R& D ne présente, en matière de financement attribué, que 0,3% du PIB.

2.3.5. . Au niveau institutionnel

En plus des incitations microéconomiques et macroéconomiques, il faut souligner l’importance du volet institutionnel. En fait, en Algérie, l’existence de blocages

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institutionnels constitue une entrave au développement économique du pays :

- Importance des coûts de transactions : Ce qui constitue un obstacle lourd à la création des entreprises et à la promotion de l’investissement productif, de façon plus large.

- Le fonctionnement en réseau : En Algérie, le réseau remplace le cadre légal. Au lieu de la mise en place d’un cadre légal concernant la sécurisation des droits de propriété, le règlement des litiges commerciaux…, c’est la

« connexion » à un réseau qui permet d’accéder à : un crédit bancaire, un agrément, un terrain, une autorisation administrative, etc. Un tel type de fonctionnement est à l’origine de coûts économiques importants. Etant donné qu’il conduit à éliminer des entreprises compétentes et efficaces, faute de leur inscription dans cette logique. A ce titre, des hommes d’affaires s’inscrivant fortement dans la logique de réseau, sont dans la possibilité de maintenir hors du marché beaucoup de concurrents potentiels. Ce qui dissuade les initiatives d’investissement, en constituant des barrières à l’entrée.

- La contrainte du foncier industriel : elle présente un obstacle majeur au développement des entreprises industrielles. Il y a une spéculation importante sur les locaux commerciaux et les terrains industriels qui demeurent, en plus, insuffisants.

Cette forte spéculation foncière conditionne l’atteinte de la taille critique des entreprises pour qu’elles puissent être compétitives (Cottenet- Djoufelkit, 2008).

Désormais, dans le cas de l’Algérie, les désincitations au développement d’un secteur productif sont d’un grand poids.

Ainsi, s’impose « une modernisation managériale de toutes les institutions du pays (administrations, écoles, hôpitaux,

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universités, entreprises), en passant d’une gestion par les tâches à des systèmes de gestion par les résultats ». (Lamiri, 2013).

En outre, et toujours dans ce domaine, le système éducatif et l’université devraient inculquer des valeurs positives d’éthique, et donc « produire » des institutions formelles et d’autres informelles, de bonne qualité. De surcroit, l’indépendance de la justice constitue un pilier de lutte contre la corruption et plus généralement de modernisation institutionnelle.

3. Conclusion

Pour conclure, il faut retenir que dans un Etat rentier, le gouvernement demeure le bénéficiaire principal de la rente externe, d’où son rôle fondamental de distributeur et d’acteur central de développement. En revanche, tant que le secteur pétrolier prend une place aussi importante dans les ressources d’un pays, l’Etat n’est pas dans l’ambition d’encourager l’effort productif national et de consolider ainsi sa fiscalité ordinaire.Pourtant, la vulnérabilité des Etats rentiers, vu le caractère épuisable des ressources naturelles et la fluctuation de leur prix, devrait les inciter à s’inscrire dans des stratégies de long terme leur permettant de réduire leur dépendance à l’égard des ressources naturelles. Tout en diversifiant l’économie.

Il faut dire aussi, qu’en matière de qualité institutionnelle des pays riches en ressources naturelles, des cas plus rassurant peuvent exister. A titre d’exemple la Norvège est toujours citée comme modèle en matière de bonne gestion de ses ressources naturelles. Ceci du fait que l’économie norvégienne ait déjà à la fin des années 1960 des standards relativement élevés en matière d’éducation, de démocratie et de fiabilité des institutions, ceci l’éloigne de la situation à laquelle se conforte l’économie algérienne caractérisée par de faibles institutions, fragilisées

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davantage par l’existence d’une rente.L’impératif pour l’économie algérienne est de sortir de sa dépendance excessive des revenus du pétrole et du gaz, pour devenir une économie compétitive, en mesure de s’insérer efficacement dans l’économie mondiale.

Pour ce faire, la mise en place d’un ensemble d’incitations s’impose: au niveau macroéconomique qui concernent la politique d’investissement dans les biens et services publics et qui augmenterait la rentabilité du secteur productif dans une économie. Ensuite, au niveau microéconomique qui favorisent l’émergence et le renforcement du secteur productif. Et enfin, au niveau des institutions permettant d’offrir un cadre propice à la promotion de l’investissement productif en l’Algérie.

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