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Rapport d enquête sur le métier de Guide Conférencier en Région SUD

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Academic year: 2022

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Rapport d’enquête sur le métier de  Guide Conférencier en Région SUD 

     

 

I. Présentation de l’enquête 

II. Le métier de guide conférencier : un métier réglementé  III. Le profil des guides conférenciers en région SUD  IV. Les guides salariés 

V. Les guides auto (micro) entrepreneurs  VI. Propositions de sauvegarde de l’emploi   VII. Conclusion 

               

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I. Présentation de l’enquête 

 

Cette enquête a été réalisée du 28 Mars au 7 Avril 2020 en région SUD (PACA)        auprès des guides conférenciers, à l’initiative de l’association professionnelle        Provence Guide Interprète ​dans le contexte de la crise sanitaire liée à l’épidémie de             Covid-19. Les objectifs sont définis comme suit : 

 

- Disposer de données chiffrées sur l’âge, le statut professionnel, la zone        géographique d’activité des guides. 

- Etablir le profil des professionnels du guidage dans la région. 

- Réaliser une étude pertinente de l’impact de l’épidémie du Covid-19 sur la        profession. 

- Proposer un ensemble de mesures de sauvegarde de l’emploi aux Instances        régionales du Tourisme. 

 

L’enquête se compose de 2 questionnaires :  

- l’un dédié aux guides conférenciers salariés (portage salarial inclus). 

- l’autre dédié aux guides conférenciers en micro entreprise   

Les résultats de cette enquête seront à mettre en relation avec ceux de l’enquête        nationale lancée en Avril 2020 par la Fédération Nationale des Guides Interprètes et        Conférenciers (FNGIC). Pour information, le nombre de cartes professionnelles en        France s’élève à 12000, 300 seraient utilisées en région SUD. 

 

195 guides intervenant en Provence Alpes Côte d’Azur ont participé de manière        anonyme à l’enquête: l’échantillon recueilli est donc tout à fait représentatif. Les        questionnaires ont été relayés par les associations régionales, partenaires de PGI :        l’Association nationale des conférenciers des villes et pays d’art et d’histoire        (ANCOVART), la Fédération des Guides Interprètes (FGI PACA) et l’association des        guides interprètes du Var (AGIVAR). En complément, ont été sollicités les Offices de        Tourisme de Marseille, Gap, Embrun, Sisteron, Dignes les bains : ils ont apporté leur        concours en diffusant largement l’enquête auprès de leurs salariés et prestataires et        nous les remercions chaleureusement pour leur assistance. 

 

II. Le métier de guide conférencier : un métier réglementé 

 

L'arrêté du 9 Novembre 2011 définit les compétences requises en vue de l’obtention        de la carte professionnelle de Guide Conférencier, pour les titulaires de ces diplômes        universitaires. A partir du 31 Mars 2013 et en application du décret N° 2011-930 du        1er Août 2011, les cartes professionnelles de Guide interprète national, Guide        interprète régional, de Conférencier national et de guide-conférencier des villes et       

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pays d’art et d’histoire cessent de produire leurs effets pour être remplacées par la        carte professionnelle de Guide Conférencier toujours en vigueur actuellement. 

 

La formation   

Les candidats à la profession disposent de formations universitaires en Licence Pro        (accessibles aux Bacs+2) et Master 2 (accessibles aux Bacs+4). Plusieurs universités        en France métropolitaine et en Martinique proposent cette formation, la liste        suivante est exhaustive :   

  - Institut supérieur du Tourisme, de l'hôtellerie et de l’alimentation-site de Foix,        Université Toulouse Jean JAURÈS à Foix (Occitanie). 

- Faculté de lettres, arts et sciences humaines, Université Côte d’Azur à Nice                        (PACA)​. 

- Faculté des lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales, Université de        Corse à Corte (Corse). 

- Centre d’études et de recherches sur les montagnes sèches et        méditerranéennes, Université Grenoble Alpes à Mirabel (Auvergne - Alpes). 

- CNAM Nouvelle-Aquitaine - site de Bordeaux, Conservatoire National des        arts et métiers à Talence (Nouvelle-Aquitaine).   

- UFR ESTHUA Tourisme et culture - antenne site de Saumur, Université        d’Angers à Saumur (Pays de la Loire). 

- UFR d’Histoire, géographie, patrimoines, Université d’Artois à Arras (Hauts de        France). 

- Centre de gestion universitaire Saint-Louis, Université du Littoral Côte        d’Opale à Boulogne-sur-Mer (Hauts de France). 

- UFR Lettres, culte, sciences humaines, Université Clermont Auvergne à        Clermont-Ferrand (Auvergne-Rhône Alpes). 

- UFR des lettres et sciences humaines, Université de Perpignan Via Domitia à        Perpignan (Occitanie). 

- Faculté des sciences historiques, Université de Strasbourg à Strasbourg        (Grand-Est). 

- UFR Temps et territoires, Université Lumière - Lyon 2 à Bron (Auvergne -        Grand-Est). 

- Institut  francilien  d’ingénierie  des  services,  Université  Paris-Est  Marne-la-Vallée - Gustave Eiffel à Serris (Île de France). 

- UFR de sciences sociales et administration, Université Paris Nanterre à        Nanterre (Île de France). 

- Faculté des lettres et sciences humaines, Université des Antilles à Schoelcher        (Martinique).  

 

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L’autre option, souvent préférée par les personnes en reconversion ou ayant de        l’expérience dans le secteur du Tourisme et de la Culture, est celle de ​la validation              des acquis d’expérience (VAE) ​supervisée par un centre universitaire : le candidat              doit justifier d’un an d’expérience minimum dans le guidage (jusqu’en 2017, les        années d’expérience requises étaient de 3) en produisant les preuves d’une activité        salariée. Il doit mettre en évidence la relation existante entre son parcours et le        référentiel du diplôme dans une lettre de motivation. Si les arguments présentés        sont recevables, le candidat signe un contrat de formation professionnelle continue.       

La rédaction d’un mémoire professionnel est indispensable à la validation du        parcours, sanctionné par un diplôme universitaire. A ce titre, le jury applique des        normes universitaires à l’analyse de ce mémoire généralement rédigé sous la        supervision d’un tuteur. Le candidat est invité à présenter son mémoire lors d’une        soutenance orale à un jury d’universitaires et de professionnels. 

 

Dans certains cas, ​la VAE peut être obtenue de manière “simplifiée” si le candidat                            justifie d’un niveau Master 1 dans un domaine tel que l’histoire, l’architecture, la        médiation patrimoniale, la géographie qui forment le socle du métier de Guide        Conférencier. Cette voie, bien que sanctionnant des connaissances élargies, est        considérée comme une formation “à minima” par les professionnels du secteur qui        constatent de grandes disparités dans les compétences des guides obtenant ainsi        leur carte professionnelle. Il peut s’agir de personnes désirant faire du guidage, une        activité de complément. 

  

III. Profil des guides conférenciers en Région SUD 

 La très large majorité des guides en Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur est        représentée par des femmes : 

- 87,4% des guides salariés  - 82,6% des micro entrepreneurs 

46% des professionnels du guidage (tout statut confondu) exercent leur métier        depuis plus de 20 ans et prolongent leur activité bien au delà de l’âge de 62 ans.

La profession est perçue très favorablement par le grand public, qui l’assimile à la        Culture et à l’Art sous toutes ses formes, des domaines dits “féminins” bien que        dans certains domaines culturels, les femmes soient sous-représentées. La tendance        d’une profession quasi exclusivement féminine se confirme donc mais en pratique,        des hommes choisissent de l’exercer de plus en plus (17,2% des auto entrepreneurs,        12,6% des salariés sont des hommes). 

    

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Dans quelle zone géographique trouve t-on le plus de professionnels du guidage? 

 La majorité des guides conférenciers salariés vit dans les départements des Bouches        du Rhône (34%) et des Alpes Maritimes (33% des salariés). Les auto entrepreneurs        vivent majoritairement dans les Bouches du Rhône (55,9%) et le Var (17,2%) : la        croissance rapide et continue de secteurs tels que la Croisière et l'Événementiel dans        ces départements explique ces résultats. A l’inverse, la zone géographique des        Alpes de Haute Provence et des Hautes Alpes ne concentre que 5,9% des salariés        et 3,3% des auto entrepreneurs: bien que le patrimoine culturel et naturel de cette        zone soit très attractif, il reste en dehors du tourisme à grande échelle. Les guides se        concentrent donc dans des zones à fort potentiel touristique et culturel afin d’avoir        une chance de multiplier les missions.  

 

Il est également important de distinguer les guides qui vivent exclusivement de cette        activité et ceux qui n’en font qu’un complément de revenus. Ainsi, l’enquête montre        que 21% des guides salariés et 9,8% des auto entrepreneurs ont une activité        professionnelle autre. Dans les Alpes du Sud, ceci se justifie totalement par une forte        saisonnalité et ses activités associées (un guide conférencier peut aussi être guide        de moyenne ou de haute montagne, moniteur de ski, etc ...). Pour d’autres zones        géographiques pourtant massivement fréquentées, ce pourcentage indique que des        guides conférenciers ne tirent pas de revenus suffisants pour se passer d’une        activité complémentaire (enseignement, traductions…). 

 A la question ​“A quelle tranche d’âge appartenez-vous?”​, les guides salariés                      répondent “​plus de 50 ans​” à 54,5%. Si l’on regroupe les tranches “41 à 50 ans” et              les “+ de 50 ans”, le pourcentage s’élève à 85,2%. Les auto entrepreneurs sont un        peu plus jeunes: 57% ont entre 31 et 50 ans, 36,6% ont 50 ans et plus.  

 A l’inverse, les plus jeunes (20-25 ans) ne représentent que 1% des sondés, 5% des        moins de 30 ans. Ces chiffrent mettent en évidence le manque d’attractivité de la        profession auprès des jeunes signifiant ainsi que dans les 10 à 15 ans à venir, les        professionnels du Tourisme mais aussi les métiers de la Culture auront à faire face à        une pénurie sévère de guides conférenciers, bien formés et expérimentés. Or, il est        depuis longtemps admis que les guides apportent par leurs connaissances et        capacités à les transmettre une plus value indéniable aux produits touristiques telles        que visites de sites et monuments historiques, musées, découverte de sites naturels        ou classés, excursions thématiques, etc ...  

        

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Les propositions suivantes permettraient néanmoins de limiter le risque de non-  renouvellement de la profession​ ​: 

 

- Priorité donnée aux guides conférenciers (quelque soit leur statut) pour la                      conduite de visites guidées : depuis 1992, la perte d’exclusivité de la pratique        du guidage sur la voie publique a ouvert les portes à une arrivée massive de        personnes non qualifiées, se désignant sous le terme de “guide”. 

 

- Meilleure rémunération ​: Aucune grille salariale de référence n’existe à ce            jour et leur multiplication conduit à un manque total de transparence des        niveaux de rémunération. Les écarts d’un guide à l’autre, d’une agence à        l’autre sont significatifs d’autant que les guides travaillent à la mission et        enchaînent les vacations pour plusieurs employeurs tels que les Offices de        Tourisme, agences de voyage, agences réceptives, villages vacances, agents        maritimes, Tour Operators, autocaristes. On observe depuis 2015, un “gel”       

significatif des augmentations de salaires.  

Les auto entrepreneurs ne sont pas assujettis à une grille de référence mais        pratiquent leurs tarifs dans le contexte d’une libre concurrence avec pour        corollaire des tarifs parfois fantaisistes ou anormalement bas. 

 

- Rattachement du régime des guides conférenciers salariés au régime des                    professions de la médiation culturelle tel que préconisé, entre autre, par le                        Syndicat Professionnel des Guides Interprètes et Conférenciers (SPGIC). ​En                  effet les deux régimes sont caractérisés par un fonctionnement strictement        identique, à savoir : accumulation de contrats courts (souvent des CDD        d’usage ne dépassant pas quelques heures) dûs au caractère par nature        temporaire de l’activité, conclus avec des employeurs différents sur une        période de Février/Mars à Novembre/Décembre et de manière récurrente        chaque année. Or les critères d’éligibilité à l’assurance chômage sont plus        restrictifs pour les guides conférenciers : à ce jour, pour prétendre à une        ouverture de droits auprès de Pôle Emploi, un guide conférencier doit justifier        910h de travail effectif devant public. Ces heures ne prennent pas en compte        le temps de préparation des visites. Actuellement, les guides conférenciers        sont sous la tutelle de la Direction générale des entreprises. 

 

La multiplicité des missions concerne aussi bien les guides salariés que les        guides en micro entreprise. Or le caractère aléatoire du Tourisme très soumis        aux évènements sociaux, politiques et sanitaires aujourd’hui, freinent        considérablement la réalisation pleine et entière de ces heures sur une seule        année. En conséquence, ​les jeunes diplômés mettent plus de 2 ans avant de                          réunir les critères les rendant éligibles à l’assurance chômage, seule                    ressource financière leur permettant de passer les mois de la saison creuse.                       

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De même, des guides plus expérimentés, ne parviennent pas toujours à                      atteindre ce quota d’heures et se retrouvent exclus de toute indemnisation.  

 

De plus, l’intervention quotidienne et donc la concurrence de non        professionnels effectuant des guidages sur la voie publique pour une        rémunération bien inférieure à celle des salaires communément admis est        dénoncée par les guides depuis 2013. Pour le cas particulier de Marseille, le        recours à des Greeters, accompagnateurs ou médiateurs culturels lors de        l’année Capitale européenne de la Culture, assimilés à des “guides” a rendu la        situation plus confuse encore et rendue possible l’arrivée sur le marché d’un        grand nombre de non professionnels. Cet exemple illustre une réalité à        l’échelon national, constatée et dénoncée par nos collègues en régions.  

 

L’exemple le plus abouti en la matière est probablement celui des “Free        Tours” (tours gratuits), proposés par des plateformes de réservation en ligne        de visites commentées. Conduites par des “pseudo guides”, souvent de        jeunes étudiants étrangers en France, ces visites constituent une concurrence        déloyale flagrante puisqu’elles constituent un produit commercial induisant un        échange financier: loin d’être gratuites, ces visites encouragent les        participants à évaluer le montant alloué au faux guide qui n’est par ailleurs        pas rémunéré par son “employeur”. A ce propos, à l’issue de la période de        confinement, ​Provence Guide Interprète interpellera la Direction Générale de            la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes        (DGCCRF) ainsi que le ministère des Finances Publiques à ce sujet précis.  

 

IV. Les guides salariés  

 

Impact de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité des guides salariés   

Entre le 17 Mars et le 31 Mai 2020, période sur laquelle nous avons interrogé les        guides, 100% des missions de guidage ont été annulées soit entre 20 et 25 services        par mois voire plus, les mesures de confinement et de distanciation sociales étant        bien entendu incompatibles avec la conduite de visites commentées. De nombreux        contrats, pourtant déjà signés, ont été dénoncés à l’initiative des employeurs : ils        portent sur une centaine d’heure de travail par mois, une perte sèche pour les        guides. Or, dans cette situation inédite, aucun guide n’a bénéficié de la mesure        d’activité partielle qu’il était pourtant en droit d’obtenir. 

 

Si l’on met en perspective les données obtenues par l’enquête avec la réforme Pôle        Emploi initiée en 2019, on aboutit à une situation inédite et désastreuse pour notre        profession puisque les guides doivent désormais justifier de 910h de travail contre        610h jusqu’en 2019. Cela signifie que beaucoup de guides ne perçoivent aucune       

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aide de Pôle Emploi car leur volume de travail a été trop faible les derniers mois.       

Nous nous félicitons que la directive sur le calcul du taux d’indemnisation, qui devait        entrer en vigueur le 1er Avril 2020, ait été reportée au 1er Septembre de la même        année, suite aux alertes lancées par les Fédérations (FNGIC), syndicats        professionnels et associations auprès des ministres de tutelle. Cette directive        pénalise encore les guides salariés en leur allouant un taux journalier très bas au        profit d’une période d’indemnisation plus longue. 

 

Parmi les guides rémunérés sur fiche de salaire, 3 cas de figure existent aujourd’hui :   

- Les guides conférenciers éligibles à l’allocation chômage ​: ils continuent de                      percevoir des indemnités mais n'accumulent plus d’heures travaillées pour        recharger leurs droits du fait de l’annulation totale de leurs missions. Quand        leurs droits seront épuisés, qu’adviendra t-il de ces professionnels qui, pour le        moment, n’ont aucune visibilité sur une reprise de l’activité ? 

 

- Les guides conférenciers en fin de droits pendant la période de                      confinement ​: une mesure gouvernementale a permis de “geler” les          indemnités décomptées par Pôle Emploi jusqu’à la fin du confinement et de        prolonger d’autant l’indemnisation. Là encore, si le guide a accumulé        suffisamment d’heures de travail (910h minimum), il pourra procéder à        l’ouverture de nouveaux droits. Seront-ils suffisants pour couvrir la période        non travaillée ?  

 

- Les guides conférenciers ​qui ont totalement épuisé leurs droits et ne                      bénéficient d’aucune mesure d’activité partielle : cette dernière catégorie est                    la plus durement impactée puisque le début de la saison et les missions        prévues devaient permettre de percevoir des salaires. La seule solution pour        ces guides est de déposer une demande d’allocation spécifique de solidarité        (ASS) auprès de Pôle Emploi dans la limite d’un plafond de ressources du        foyer fiscal. La perte de salaire n’est donc absolument pas prise en compte        dans ce cas. 

 

En conséquence, à la question ​“Envisagez-vous de quitter le secteur Tourisme ?”,                    26,2% des guides se prononcent pour cette option même si elle n’est envisagée que        de manière temporaire par certains, espérant ensuite revenir vers le métier qu’ils        affectionnent et pour lequel ils ont été formés.  

 

V. Les guides en micro-entreprises 

 

Les guides sous le régime de la micro-entreprise se retrouvent plus particulièrement        dans le département des Bouches du Rhône (55,4% des sondés) et du Var (17,4%).       

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Pour un grand nombre de guides conférenciers, le régime de l’auto-entrepreneuriat        n’est pas un choix mais la seule et unique possibilité, notamment pour les jeunes        guides, d’accéder à un marché de l’emploi très concurrentiel.  

Du fait de l’instauration relativement récente du régime de l’auto (ou micro)        entreprise, le statut des guides a sensiblement changé. Avant 2008, la grande        majorité des professionnels du guidage était des salariés employés à la vacation.       

Aujourd’hui, la micro entreprise représente 45,9% des sondés bien que ce statut ne        constitue pas nécessairement un choix délibéré de la part du guide tout en restant        très avantageux pour les organismes recruteurs : Offices du Tourisme, agences        réceptives, agences en évènementiel, autocaristes, Associations, agents maritimes,        etc ... Il s’agit donc, pour ces derniers, d’une solution pratique, flexible et        économique. La plupart des factures sont libellées HT, ce qui évite l’avance de        trésorerie pour les uns (employeurs) et éventuellement un avantage concurrentiel        pour les autres (guides). 

  En théorie le guide conférencier auto entrepreneur répond à une demande écrite de        service par un devis qui sera ou non accepté. ​Pourtant, dans la pratique il n’est pas                    rare que le guide conférencier auto entrepreneur se voit imposer des tarifs ce qui                            est en contradiction avec son statut​. Pour des raisons économiques évidentes au                sein d’un marché très concurrentiel et parfois déloyal (concurrence des Greeters,        Free tours déjà évoqués dans ce rapport) les auto entrepreneurs n’ont d’autre        alternative que d’accepter cette situation.  

 

Son statut lui permet par ailleurs d’avoir une démarche marketing personnelle pour        la recherche de clients afin de se constituer un réseau mais il est rare que le chiffre        d’affaire annuel d’un guide conférencier repose sur son seul réseau de clients en        direct. N’oublions pas que son offre reste strictement limitée au service de guidage        et elle qu’elle ne peut en aucun cas se confondre avec l’offre d’une agence qui elle,        possède un agrément spécifique pour pouvoir proposer des offres touristiques clé        en main incluant hébergement et transport.  

 

Le double statut : auto entreprise et salariat   

Selon notre sondage, 46,7% des auto entrepreneurs interrogés combinent les deux        statuts. La micro-entreprise apporte ainsi une solution de complément d’activité à un        guide salarié en lui offrant la possibilité d’optimiser ses revenus. En effet, certaines        entreprises refusent d’établir des fiches de paie ou n’acceptent pas la facturation des        sociétés de portage salarial en raison de la marge appliquée en sus du tarif de la        prestation. Le double statut permet au guide de percevoir des indemnités chômage        s’il remplit les conditions d’éligibilité auprès de Pôle Emploi: ceci est vrai pour 28,9%       

des sondés.  

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Impacts de l’épidémie de Covid-19 sur les auto-entrepreneurs    

La crise sanitaire actuelle n’est que la première phase d’une crise économique et        sociale sans précédent : ​elle fragilise particulièrement les guides conférenciers                    auto entrepreneurs du fait du manque de protection sociale en compensation des                        faibles charges. Peu d’entre eux ont souscrit une assurance, seulement 14,4% selon        notre enquête, et ces assurances ne proposent aucune aide dans le contexte actuel        de la pandémie de Covid-19. 

 Parmi les auto-entrepreneurs, seulement 58,3% sont éligibles à l’aide exceptionnelle        versée par la Direction générale aux Finances publiques et ce dans la limite de        1500€ pour le mois de Mars 2020. Pour les mois d’Avril et Mai, ce taux passe à        100%. La mesure gouvernementale est allouée au prorata du chiffre d’affaire déclaré        sur la même période en 2019, elle peut également être allouée aux guides en double        statut. 57,8% des auto entrepreneurs sont dans une situation personnelle et        familiale telle, qu’ils vont avoir recours à une demande d’Aide sociale des        indépendants qui comme annoncé, sera attribuée au cas par cas par une        commission, donc sans garantie de montant. 

  

La période de Mars à Novembre correspond dans notre région à la haute saison        touristique. Or les guides conférenciers ont perdu au moins 50% de chiffre d’affaire        en Mars, 100% en Avril, 100% en Mai et compte tenu de l’incertitude qui pèse sur        l’ouverture des frontières, les mesures de déconfinement prises par chaque État, du        décalage des différentes phases de la crise sanitaire d’un pays à l’autre, les guides        conférenciers ne pourront pas reprendre leur activité avant longtemps: on considère        déjà que l’année touristique 2020 sera une année blanche pour eux. Les aides        jusqu’ici proposées ont le mérite d’exister mais comme nous l’avons vu, elles ne        profitent pas à tous et ne compensent pas non plus les pertes de salaires ou de        chiffres d’affaires des guides conférenciers qui constituent sur 8 à 9 mois de travail        leurs revenus d’une année entière. 

 

VII. Propositions de sauvegarde de l’emploi   

Mesures de sauvegarde de l’emploi en Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur :    - Notre proposition: ​une aide financière de 3000€ (plan “COVID Résistance”)                   

en complément des dispositifs déjà en vigueur, reconductible en cas de non        reprise de l’activité en Septembre 2020 et ce pour tous les guides        conférenciers quelque soit leur statut (salariat ou micro entreprise).  

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En effet, comment imaginer retrouver notre clientèle habituelle quand celle-ci        se compose à 50% de Seniors et que notre activité ne pourra reprendre que        lorsque les regroupements seront à nouveau autorisés? Par ailleurs, l’activité        Croisière, qui représente pour certains 50% à 90% du volume de travail, sera,        selon les professionnels du Tourisme, l’une des dernières à redémarrer.  

- Mise en place de la ​mesure d’activité partielle pour les guides conférenciers                salariés permettant de préserver leurs droits à une indemnisation par Pôle        Emploi. 

  - Suspension des projets de formation ​de nouveaux guides autres que les                  formations universitaires déjà existantes dans un contexte de baisse        drastique du volume d’activité pour les mois voire les années à venir. 

 

- Mise en place de ​contrôles systématiques des cartes professionnelles à                l’entrée des musées, sites et monuments classés de la région. 

 

- Protection de notre métier en mettant fin à la concurrence déloyale des visites        guidées gratuites (Free Tours) dans la région. 

 

- Une ​subvention annuelle allouée aux associations professionnelles              regroupant les guides conférenciers ​pour le financement de la formation              continue des professionnels via des conférences, organisation de visites,        manifestations culturelles ou de valorisation du patrimoine (Journée        Internationale des Guides Conférenciers; Journées européennes du        patrimoine). 

 

  

VIII. CONCLUSION 

 

Ce rapport a pour ambition de présenter notre profession et ses problématiques, à        travers une enquête qui, pour la première fois, nous permet d’avancer des données        chiffrées. Il devra être mis en relation avec celles de l’enquête nationale lancée en        Avril 2020 par la Fédération Nationale des Guides Interprètes et Conférenciers        (FNGIC). Ces résultats mettent en lumière la fragilité de notre profession : elle        traverse aujourd’hui une crise supplémentaire et risque de ​ne pas survivre sans une                    implication forte des institutions régionales. 

 

Les guides conférenciers exercent leur métier avec passion, ils sont, comme        l’ensemble des acteurs touristiques, un maillon indispensable de la mise en valeur de        notre belle Région. 

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Nous remercions toutes les associations professionnelles de la région pour leur        implication dans la collecte des données. Ce rapport a été réalisé par les membres        du bureau de l’association Provence Guide Interprète en Avril 2020 : 

 

Présidente​ : Brigitte GAVILA 

Vice-présidente​ : Corinne SEMERCIYAN  Secrétaire​ : Audrey OTTAVI 

Secrétaire adjoint ​: Alejandro ALVAREZ  Trésorière : ​Nathalie HAYE ROBAGLIA   

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