Disponibleenlignesur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE ORIGINAL
Avis d’experts sur les modalités et limites de prescription des estrogènes locaux dans l’incontinence urinaire chez la femme
Notice of expert for modality and prescriptions limits of local estrogenotherapy for urinairy inconfinence in women
B. Tamarelle
a,∗, K. Charvier
b, L. Badet
c, J.-E. Terrier
a, P. Grise
d, G. Mellier
e, F. Golfier
a, A. Ruffion
aaCentrehospitaliserLyon-Sud,165,chemindugrandRevoyer,69310Pierre-Bénite,France
bCentreHenry-Gabrielle,20,routedeVourles,69230Saint-Genis-Laval,France
cCentreEdouard-Herriot,5,placed’asonval,69003Lyon,France
dCentrehospitalierdeRouen-Charles-Nicole,1,ruedeGermont,76000Rouen,France
eHopitalFemme-Mère-et-Enfant,59,boulevardpinel,69677Bron,France
Rec¸ule11juillet2017 ;acceptéle19juillet2017 DisponiblesurInternetle24aoˆut2017
MOTSCLÉS Incontinence urinaire;
Estrogèneslocaux; Agentcancérogène; Avisd’experts
Résumé
Objectif.—Élaborerunconsensusd’expertsconcernantl’utilisationdesestrogèneslocauxdans l’incontinenceurinaireféminine.
Matérieletméthode.—Suivantuneméthode deconsensusformalisé (DELPHI),unquestion- naireaétéréaliséetenvoyéàunpremiertourpuisàunsecondtourd’experts.Lequestionnaire étaitcomposédepropositionsderecommandationd’utilisationdesestrogèneslocauxdansle cadredel’incontinenceurinaireféminine.LelogicieldesondageSurveyMonkey® apermisla diffusionduquestionnaireetl’analysedesréponsesobtenues.
Résultats.—Huitexperts ontrépondu auquestionnaire du premier tour.Sept formulations ontété supprimées,3modifiées et4 ajoutéesauquestionnairedu premiertouraprèsavis desexperts.Vingt-sixexpertsontréponduauquestionnairedusecondtourdont24réponses complètes.Dixdes21propositionsétaientapprouvéesàplusde80%dont5avecunaccord fortquiconcernaientlebénéficereconnudesestrogèneslocauxdansl‘incontinenceurinaire
∗Auteurcorrespondant.
Adressese-mail:Blandine.tamarelle@chu-lyon.fr(B.Tamarelle),Kathleen.charvier@chu-lyon.fr(K.Charvier),Lionel.badet@chu-lyon.fr (L.Badet),Jean-etienne.terrier@chu-lyon.fr(J.-E.Terrier),Philippe.grise@chu-rouen.fr(P.Grise),Georges.mellier@hu-lyon.fr(G.Mellier), Francois.golfier@chu-lyon.fr(F.Golfier),Alain.ruffion@chu-lyon.fr(A.Ruffion).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.07.238
1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
parhyperactivitévésicale,l’absencededonnéesdelalittératurepermettantdemettreenévi- denceunsur-risquedecancerhormonodépendantsousestrogèneslocauxetlanécessitéd’un suividespatientessouscetraitement.Sixpropositionsnefaisaientpasl’objetd’unconsen- susetconcernaientlesmodalitésdeprescription(durée maximale,doseminimaleefficace, prescriptionavantchirurgied’incontinence).
Conclusion.—Bienquelesestrogèneslocauxn’aientpasd’AMMdansl’incontinenceurinaire, plusde80%decesexpertsreconnaissaientleurbénéficedanslapriseencharged’uneincon- tinenceurinairechezlafemmeprésentantuneatrophievulvo-vaginale,plusparticulièrement danslecasd’uneincontinenceurinaireparimpériosités.
Niveaudepreuve.— 4.
©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
KEYWORDS
Urinaryincontinence;
Localestrogens;
Carcinogen;
Expertconsensus
Summary
Objective.—Todevelopaconsensusofexpertsontheuseoflocalestrogensinfemaleurinary incontinence.
Materialandmethod.—Followingaformalizedconsensusmethod (DELPHI),aquestionnaire wasproducedandsenttoafirstroundandthentoasecondroundofexperts.Thequestionnaire consistedofproposals forrecommendations fortheuseoflocalestrogensinthecontextof femaleurinaryincontinence.TheSurveyMonkey® surveysoftwareallowedthequestionnaire tobedistributedandtheanswersobtainedtobeanalyzed.
Results.—Eightexpertsrespondedtothefirstroundquestionnaire.Sevenformulationswere deleted, 3amended and4 addedto thefirst roundquestionnairefollowing expert advice.
Twenty-sixexpertsrepliedtothesecondroundquestionnaire,24ofwhichwerecomplete.Ten ofthe21proposalswereapprovedatmorethan80%,includingfivewithstrongagreementregar- dingtherecognizedbenefitoflocalestrogensinurinaryincontinenceduetooveractivebladder, theabsenceofdatafromtheliteraturetodemonstrateover-riskofhormone-dependentcancer underlocalestrogensandtheneedforfollow-upofpatientsunderthistreatment.Sixpropo- salswerenotthesubjectofaconsensusandconcernedtheprescriptionmodalities(maximum duration,effectiveminimumdose,prescriptionbeforesurgeryforincontinence).
Conclusion.—Although local estrogens didnot have regulatoryapproval in urinary inconti- nence,morethan80%oftheseexpertsrecognizedtheirbenefitinthemanagementofurinary incontinence inwomen withvulvo-vaginal atrophy, particularlyin thecase ofurinary urge incontinence.
Levelofproof.— 4.
©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
L’incontinence urinaire féminine représente un retentis- sementsocio-économique avecune prévalence croissante avecl’âge[1].Elle estdéfinie selonl’International Conti- nence Society (ICS) comme « toute perte involontaire d’urinedont seplaint le patient» [2].On en décrittrois types:l’incontinenceurinaired’effort,l’incontinenceuri- naireparhyperactivité vésicale etl’incontinence urinaire mixteassociantlesdeuxprécédentes.
C’est au-delà de 40 ans que les symptômes d’incontinence apparaissent habituellement [3]. Plusieurs facteurs pouvant expliquer cet âge d’apparition ont été décrits. L’atrophie vulvo-vaginale secondaire à un déficit estrogéniqueenfaitpartie(associéedans15à45%descas à des symptômes génito-urinaires incluant l’incontinence urinaire).
En2017lesrecommandationssurl’utilisationdesestro- gènes locaux restent peu précises. Ils n’ont actuellement pas leur AMM dans l’incontinence urinaire quelle qu’elle soit. Une revue récente de la littérature rapporte les effets potentiellement bénéfiques des estrogènes locaux danslestroublesuro-génitauxetnotammentl’hyperactivité vésicale[4].L’EuropeanAssociationofUrology(EAU)recom- mandeleurutilisationquelquesoitletyped’incontinence urinaire (grade A) sans préciser la durée et le rythme d’administration [5]. L’ICS conseille encas de «signe de déficit estrogéniqueune réévaluationaprèsuntraitement estrogéniquededuréeadéquate»(gradeB)[6].AuxÉtats Unis, laFoodandDrugAdministrationn’a jusqu’àprésent pasapprouvél’utilisationdel’estrogénothérapielocaledans letraitementdel’incontinenceurinaire.Malgrél’absorption moindredesestrogènesàapplicationlocalevaginale,ceux- cirestentclasséscomme«agentcancérogènecertainpour
l’homme » d’après le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) [7] au même titre que le tabac oucertainsvirus (HTLV,VHB,VHC,VIH).Ilexisteplusieurs pointsnonconsensuels,enparticulier ceuxconcernantles modalitésetlerythmedeprescriptiondecetraitementainsi que les éventuelles contre-indications à respecter encas d’antécédentdecancerhormonodépendant.
L’objectif de ce travail était d’établir par consensus d’expertslesmodalitésetlimitesdeprescriptiondesestro- gèneslocauxdansletraitementd’uneincontinenceurinaire chezlafemme.
Matériel et méthode
Dans lebut deformuler unavis d’experts surl’utilisation desestrogèneslocauxdanslecadredel’incontinenceuri- naireféminineune méthodedeconsensusformaliséa été utilisée.CetteméthodenomméeDELPHIaétédécritepar l’HAS en 2010. Son principe réside dans l’évaluation du degréd’accordoudedésaccordd’expertssurlespointsnon consensuelsd’unsujetchoisiparinterrogationitérative.
Une revuesystématiquedelalittératureaétéréalisée avantdeprocéderàl’élaborationduquestionnairedestiné aux experts. Cette recherche s’appuyaitsur les termes :
«estrogens»,«urinaryincontinence»,«vaginaladminis- tration»,«breastneoplasm»,«endometrialneoplasm»,
«ovarianneoplasm»surlesbasesdedonnéesdelaCochrane LibraryetPubMed.
Lesgroupesd’expertsconstituésétait:
• pour lepremiertourcomposéde8experts(4urologues et4gynécologues),spécialisésdanslapriseenchargede l’incontinenceurinaireféminine;
• le second tour était composéde 64 experts également spécialisés dans la prise en charge des troubles pelvi- périnéauxdelafemme.
Le questionnairea étéconc¸uaprèsanalysede lalitté- rature. Chaque formulation derecommandation proposée étaitargumentéeparlesdonnéesdelalittératureetasso- ciéeàungradederecommandationenfonctionduniveau depreuvescientifiquedesétudesretrouvées.
L’envoiduquestionnaireélectroniquesefaisaitàl’aide dulogicieldesondageSurveyMonkey®.Celogicielpermet- taitlaréalisationd’unsystèmedecotationdesformulations parlespersonnesinterrogées,lesuividesréponsesobtenues etl’analysedesdonnéesrecueillies.
Lequestionnairediffusé aupremiertourétaitcomposé de 25 propositions de recommandations concernant les modalitésoulimitesdeprescriptiondesestrogèneslocaux.
Touslesmembresdevaientcotersuruneéchellede1à 9 chaque propositionenfonction de leurdegré d’accord, 1 correspondait à un avis « Absolument pas favorable », 9 à un avis « Totalement favorable » et 5 à « Ne sait pas».SuivantlaméthodeHAS,ondéfinissaituneformula- tion«appropriée»lorsquelacotationétaitcompriseentre 7et9,uneproposition«inappropriée»lorsquelacotation étaitcompriseentre1et3,et«incertaine»silacotation étaitcompriseentre4et6.
Chaque cotation pouvait être accompagnée d’un commentaire ou d’une précision au premier comme au secondtour.
Lequestionnairediffuséausecondtour(Annexe1)com- prenait les questions du précédent questionnaire ayant obtenu une cotation ≥7/9 au premier tour. Les autres questions étaient soit modifiées soit supprimées si leur formulationétaitlitigieuse enfonction des commentaires rédigésparlesexpertsdupremiertour.
L’accord fort d’experts était défini selon les critères décrits par l’HAS et rapportés dans le Tableau 1. Une justificationcomplémentaireétaitdemandéesiunepropo- sitionavaitétéjugée«inappropriée»(exemplecotation1, 2ou3).
SelonlaméthodeHAS,lorsdel’analysedusecondtour une réponse extrême pouvaitêtre exclue par tranche de 15réponses(2réponsessigroupede16à30personnes)en suivantlarèglesuivante:
• lavaleurminimaleest exclue sila médianeeststricte- mentsupérieureà5;
• lavaleurmaximaleestexcluesilamédianeestinférieure ouégaleà5.
Résultats
Suiteauquestionnairedupremiertour,lesformulationssup- priméesconcernaient:
• latolérancevariabledesdifférentesgaléniques;
• laposologieconseilléepourchaquemolécule;
• la durée exacte du traitement initial et du traitement d’entretien;
• lapriseenchargevariabledespatientesauxantécédents decancerduseinenfonctiondelathérapeutiquesuivie (anti-aromataseouanti-estrogènes).
Les7 formulations supprimées sont présentéesdans le Tableau2.
Lequestionnairedusecondtourcomportait21proposi- tionsdont3formulationsmodifiéessuiteaupremierques- tionnaireet 4 formulations ajoutées suite aux remarques oudemandesdereformulationdesexpertsdupremiertour (Tableau3).
Au second tour,26 experts ontrépondu sur 64experts sollicitéssoit40,6%dont1réponseincomplèteentrele1er avril2015etle15juin2015.
Soixante-deuxpourcentdes spécialistesayant répondu au second tour étaient urologues ou gynécologues. Les autresspécialitésreprésentéescomprenaientdesmédecins rééducateurs, un pharmacologue, un gériatre, un neuro- logue,unneuro-urologue,unspécialistede laphysiologie urinaire(Fig.1).
Soixante-dix-septarticlesontétéretenuspourconcevoir l’argumentaireaccompagnantlequestionnaire.
Onretrouvait 3revuesdela littératuredelaCochrane Library traitant de l’effet des estrogènes systémiques et locauxsur l’incontinence urinairepour deux d’entreelles en2003 et 2009 [8,9], ou l’atrophie vulvo-vaginalede la femmeménopauséeen2006[10].
La réponse incomplète était un questionnaire non terminé,lesréponsesprisesencompteconcernentlespro- positions1à5uniquement.
L’ensembledespropositions,àl’exceptiondelaproposi- tion11,présenteunemédianesupérieureouégaleà7.Après exclusiondes2réponsesextrêmes(1réponse partranche
Tableau1 Conditionsd’unaccordentreexpertsetjugementretenu,enfonctiondelamédianeetdelarépartitiondes cotationsprisesencompte.
Propositionjugée Degréd’accorddugroupe Conditiond’obtention
Valeurmédiane Répartitiondescotationsdansl’intervalle
Appropriée Accordfort ≥7 [7—9]
Accordrelatif ≥7 [5—9]
Inappropriée Accordfort ≤3 [1—3]
Accordrelatif ≤3,5 [1—5]
Incertain Indécision 4≤médiane≤6,5 [1—9]
Absencedeconsensus Touteslesautressituations
Tableau2 Cotationsdesformulationsnonretenuessuiteaupremiertour.
Formulations Moyenne(min—max)
Lesdifférentesformesd’administrationd’estrogèneslocauxprésententunprofilde tolérancevariable,lescrèmesétantassociéesàplusd’effetssecondaires
(saignementsutérin,douleurmammaireou...)
5,62(3—8)
Ilestrecommandéd’instaureruntraitementinitialsuruneduréede12à15jours (niveaudepreuve4)
3,25(1—5) Laduréerecommandéedutraitementd’entretienestd’environ3moisrenouvelable
(niveaudepreuve4)
5,38(2—7) Ledosageleplusefficaceleplusfaibledoitêtreprescritlorsdutraitementinitial 4,62(2—7)
Entre10get1à2mgd’œstradioloud’estriolparjourpourlescrèmeset comprimés
Entre5et50gd’œstradiolparjourpourlesanneaux(Niveaudepreuve4) Laduréetotaledetraitementenvisagédoitêtrelapluscourtepossible.Une
réévaluationdelanécessitédepoursuivreletraitementdoitêtreréaliséeentre 3et6mois(niveaudepreuve4)
5,38(1—9)
Laduréetotaledetraitementenvisagéedoitêtrelapluscourtepossible.Une réévaluationdelanécessitédepoursuivreletraitementdoitêtreréaliséeentre 6et12mois(niveaudepreuve4)
3,5(1—7)
Iln’estpasrecommandédeprescrireuntraitementestrogéniquelocalchezles femmesprésentantunantécédentdecancerduseinettraitéesparanti-aromatase (niveaudepreuve4)
5(1—8)
de15personnes)aux réponsesayantobtenuune médiane
≥7,cinqpropositionsontétéjugéesappropriéesetontfait l’objet d’un accord fort. Elles concernaient l’effet béné- fique reconnu des estrogènes locaux dans l’incontinence urinaireparhyperactivitévésicale(proposition2),l’absence dedonnéesdelittératurepermettantdemettreenévidence un sur-risque de cancer hormonodépendant (propositions 14, 17, 21) et l’absence de nécessité d’envisager une exploration endométriale systématique sauf en cas de métrorragiechezlapatientessousestrogèneslocaux(pro- positions18et20).
Dixpropositionsfaisaientl’objetd’unaccordrelatif(pro- positions1, 4, 6,7, 8,9, 12, 15,19, 21)Six propositions n’ont pas fait l’objet d’un consensus et une proposition a été définie commeincertaine (Tableau 4). Cesproposi- tions non consensuelles traitaientde l’efficacité moindre desestrogèneslocauxsurl’incontinenced’effort(proposi- tion3) etdela substitution des anticholinergique par les estrogènes locaux (proposition 5), de la durée maximale detraitement (proposition10), de la dose minimaleeffi- cace(proposition 11), de l’intérêt d’un traitement avant
chirurgie d’incontinence urinaire (proposition 13) ou de l’utilisationdegelnonhormonaux(proposition16).
Letauxdejustificationdesavis«défavorables»étaitde 30,5%.Letauxglobaldecommentaireétaitde10,7%.
Discussion
Laméthodede«recommandationsparconsensusformalisé» décriteparl’HASnécessiteusuellementlaréunionphysique desexpertsaumomentdelaphasedepilotageainsiqu’au coursdelaphasedecotationpourdiscuterdespropositions n’aboutissantpasàunaccordfort.
L’utilisation d’un logiciel de sondage pour recueillir l’avisd’expertsprésentel’avantaged’unplusgrandnombre d’experts questionnés. L’analyse initiale de la littérature réaliséeetsynthétiséepeutêtrecomplétéeparl’avisd’un premier tourd’experts etleur permetun gain detemps.
L’insertion des liens vers les articles sélectionnés dans l’argumentairepermettaitun«reviewing»plusrapidedes articles.
Tableau3 Formulationsduquestionnairedusecondtour.
Indicationsdutraitementestrogéniquelocaldansl’incontinenceurinaire
L’estrogénothérapiesystémiquen’estpasrecommandéepourletraitementd’uneincontinenceurinairechezla femmeménopausée(niveaudepreuve2)
L’estrogénothérapielocaleestrecommandéepourtraiteruneincontinenceurinaireparhyperactivitévésicalechez lafemmeprésentantuneatrophievulvo-vaginale(niveaudepreuve1)
L’estrogénothérapielocalepeutêtreunealternativeautraitementanti-cholinergiquepouraméliorerune symptomatologied’hyperactivitévésicalechezlesfemmesprésentantuneatrophievulvo-vaginale
Uneassociationestrogénothérapielocaleettraitementanti-cholinergiquepeutêtreprescritepourletraitement d’uneincontinenceurinaireparhyperactivitévésicalechezlafemmeprésentantuneatrophievulvo-vaginale Lesestrogèneslocauxapportentuneaméliorationmoindreencasd’incontinenceurinaired’effortqu’encas
d’incontinenceurinaireparimpériosité Modalitésdeprescription
Touteslesformesd’administrationd’estrogèneslocauxprésententuneefficacitééquivalente(niveaudepreuve2) Lesdifférentesformesd’administrationd’estrogènesprésententunesécuritéd’utilisationsemblable
Iln’existepasdedonnéespermettantderecommanderl’utilisationconcomitanted’untraitementprogestatiflocal avecuntraitementparestrogèneslocauxpourtraiteruneincontinenceurinairechezlafemme
Letraitementinitialquotidienpeutêtresuivid’untraitementd’entretienbi-hebdomadaire Untraitementd’entretienpeutêtrereconduitsanslimitationdeduréesilatoléranceestbonne Ladoseminimaleefficacelaplusfaibledoitêtrerecherchéedèsletraitementinitial
Ilestconseilléderéaliseruneévaluationdelatolérancedutraitemententre3et6mois
Lesdonnéesdelalittératurenepermettentpasderecommanderl’utilisationd’untraitementestrogéniquelocal avantunechirurgied’incontinenceurinaireafindefaciliterlegesteousessuites
Estrogénothérapielocaleetcancerdusein
Lesdonnéesactuellesdelalittératurenepermettentpasdemettreenévidenceunsur-risquedesurvenueoude récidived’uncancerduseinsoustraitementestrogénique
Lerisquederécurrenced’uncancerduseinsousestrogèneslocauxn’étantpasdémontréletraitementpeutêtre proposéauxpatientessymptomatiquesetdésireusesd’unteltraitement
Lestraitementslocauxhydratantsnonhormonaux(gel,crèmeàl’acidehyaluronique)présententuneefficacité moindreauxestrogèneslocauxsurl’incontinenceetlessymptômesd’atrophievulvo-vaginale
Estrogénothérapielocaleetcancerdel’endomètre
Lesdonnéesactuellesdelalittératurenesontpasenfaveurd’unsur-risquedecarcinomeendométrialelorsde l’utilisationd’uneestrogénothérapielocalepourletraitementd’uneincontinenceurinaire
Lesdonnéesactuellessontinsuffisantespourrecommanderunesurveillanceannuelledel’endomètrechezles femmestraitéesparestrogénothérapielocaleetasymptomatiques
Lesdonnéesactuellessontinsuffisantespourcontre-indiquerl’utilisationdesestrogèneslocauxpourletraitement d’uneincontinenceurinairequelquesoitsontypeencasd’antécédentdecancerdel’endomètre
Desmétrorragiessurvenantsoustraitementestrogéniquelocaldoiventameneràréaliseruneexploration endométriale
Estrogénothérapielocaleetcancerdel’ovaire
Lesdonnéesactuellessemblentmettreenévidenceunsur-risquedecancerdel’ovaireencasd’estrogénothérapie systémique.Iln’existepasdedonnéesconcernantl’estrogénothérapielocale
Les difficultés rencontrées étaient le manque d’interactionoudejustificationdesavisdivergentscomme lemontrele faibletauxdejustification desréponses≤3.
Le logicielpermettait différents types d’envoi (lien Web, envoidirectdusite,envoiSMS)maisl’identitédurépondeur restaitanonyme.Iln’étaitalorspaspossibledanscecasde demanderuneprécisioncomplémentaireàcetexpertpour justifierunavis«défavorable».
Ce travail s’inscrit dans un projet de rédaction de
«recommandationsparconsensusformalisé».Afindesuivre au mieux cette méthode décrite parl’HAS, une étapede relecturedelaversioninitialedesrecommandationsdevrait être réalisée. Cette version ne pourra alors prendre en compte que lespropositions approuvéespar le groupe de cotation.
Indication du traitement estrogénique local dans l’incontinence urinaire
Onretientdesréponsesdesexpertsqueceux-ciconfirment que l’utilisation d’estrogènes systémiquesn’est pas rete- nuecommepouvant avoiruneffetsurl’uneoul’autrede ces incontinences. La littérature rapporte même qu’elle pourraitêtreassociéeàuneaggravationdel’incontinence urinaire[11,12]. LeCNGOF conclutque le traitementpar estrogènes systémiques n’est pas recommandé pour trai- terouprévenirune incontinenceurinaired’effort chezla femme(gradeB)[13].
Concernant l’estrogénothérapie locale on retient un accord des experts qui confirment qu’ils peuvent appor- teruneaméliorationdansl’incontinence parhyperactivité
Figure1. Répartitiondesspécialitésinterrogées.
Tableau4 Cotationdesformulationsparlesexpertsinterrogésausecondtour.
Cotationdesformulationsparlesexperts Médiane Min—max MinCo—max ≥7(%) Accord Indicationsdutraitementestrogéniquelocaldansl’incontinenceurinaire
Formulation1 9 2—9 6—9 84,6b Relatif
Formulation2 8 1—9 7—9 92,3a Fort
Formulation3 7 1—9 3—9 61,5 Absent
Formulation4 8 6—9 6—9 84,6b Relatif
Formulation5 7 1—9 3—9 53,9 Absent
Modalitésdeprescription
Formulation6 8 1—9 5—9 64,0b Relatif
Formulation7 8 4—9 6—9 84,0b Relatif
Formulation8 8 1—9 5—9 76,0b Relatif
Formulation9 7,5 5—9 5—9 64,0b Relatif
Formulation10 8 2—9 3—9 72,0 Absent
Formulation11 6 1—9 2—9 48,0c Indécision
Formulation12 8 1—9 6—9 72,0b Relatif
Formulation13 8 1—9 2—9 60,0 Absent
Estrogénothérapielocaleetcancerdusein
Formulation14 8 7—9 7—9 100a Fort
Formulation15 8 2—9 5—9 68,0b Relatif
Formulation16 7 1—9 3—9 56,0 Absent
Estrogénothérapielocaleetcancerdel’endomètre
Formulation17 8 5—9 7—9 92,0a Fort
Formulation18 8 5—9 7—9 92,0a Fort
Formulation19 8 4—9 5—9 80,0b Relatif
Formulation20 9 7—9 7—9 100a Fort
Estrogénothérapielocaleetcancerdel’ovaire
Formulation21 8 5—9 5—9 84,0b Relatif
MinCo—max:intervalledescotationsretenues.
aPropositionappropriéeavecaccordfort.
b Propositionappropriéeavecaccordrelatif.
c Propositionincertaine.
vésicale. C’est égalementce que rapporte larevue de la CochranemenéeparCodyJDquiretientuneamélioration del’incontinenceurinairequelquesoitsontypesoustraite- mentestrogéniquelocalavecunRR=0,74[0,64;0,86],ainsi qu’unediminutiondunombredemictionetdel’urgenturie [8].DemêmeL.Cardozoretrouveuneaméliorationsignifi- cative de l’incontinence urinaire par hyperactivité quelle que soit la voie d’administration, plus marquée lors de l’utilisationd’unestrogènelocal[14].L’undesexpertssou- ligne que l’amélioration de l’HAV par l’estrogénothérapie locale s’explique parla diminution del’atrophie vaginale sousimprégnationestrogéniqueetl’actionsurl’urètresans actionvraiesurlavessie.
Concernant l’utilisation concomitante d’un estrogène localetd’unanticholinergique,onneretrouvequ’unessai randomisé(n=80)quiobjectiveuneaméliorationnonsigni- ficative sur l’incontinence urinaire par impériosité lors de l’association estrogène équin—toltorédine versus tol- torédine seule, l’amélioration étant significative sur la pollakiurie [15]. L’avis des experts confirme l’association possibled’un traitementestrogénique localautraitement anti-cholinergiquemaisnonlasubstitutiond’untraitement anticholinergiqueparuneestrogénothérapielocale.
Modalités de prescription
Laprésencedemultiplesformesgaléniquesdesestrogènes locauxaabouti àunaccordrelatif.Plusieurs expertspré- cisaient que les estrogènes équins ne sont pas ou peu utilisés en France et que les anneaux d’estrogène seul n’étaient alors pas encore commercialisés en France (ils le sont à l’heure actuelle mais ne sont pas remboursés).
Les posologies et galéniques étant différentes selon les étudeslacomparaisonrestedifficileàétablirpourchaque dispositif. Par ailleurs la tolérance peut varier en fonc- tion des difficultés d’utilisation des applicateurs ou de l’atrophievulvo-vaginaleinitiale. Certains expertsrecom- mandent l’utilisation préalable de gel avec de l’acide hyaluroniquepouraugmenterlatoléranceinitialeautraite- mentnotammentencasd’atrophievulvo-vaginalemajeure.
L’ajoutd’untraitementprogestatifautraitementestro- géniquelocaln’améliorepaslesrésultatssurlacorrection de l’incontinence urinaire d’après l’analyse dela littéra- turedeJDCody[9].Lescommentairesassociésdesexperts précisaient qu’on nepeut cependant pas conclureque le traitementprogestatifn’aaucunautreintérêt.
Lespropositionsdeschémadetraitementonfaitl’objet deplusieursquestionsaupremier«round».Celles-cin’ont pasétévalidéesétantdonnélenombredeschémasdiffé- rentsretrouvédanslalittérature.Onnotecependantdans plusieursétudesuntraitementinitialquotidiend’aumoins 12jours [16,17] suivi d’un traitement d’entretien 2 fois parsemainepour uneduréeallantde3 moisdansla plu- part des études jusqu’à un an dans l’étude d’Henriksson [18].
Soixante-quatre pour cent des experts sont en faveur d’un traitement initial quotidien suivi d’un traitement bi-hebdomadaire. Les autres experts précisent que le rythme d’administration initial doit être au contraire espacépouraméliorerlatoléranceinitiale,facteurmajeur de compliance au traitement. Secondairement le rythme
d’administration peut être rapproché jusqu’à l’obtention d’une efficacitésatisfaisante pour la patiente.Le rythme d’administration du traitement d’entretien idéal devrait doncêtrefonctiondelatolérancedelapatiente.
Aucune étudene retrouved’effet rémanent du traite- mentaprèsl’arrêtdecelui-cicequiexpliqueque72%des experts interrogés soient en faveur d’un traitement sans limitation de durée dès lors que le traitement est bien toléré.La formulationn’a pasfait l’objet d’un consensus suiteà3avisdéfavorablescependantnoncommentés.
Il semble difficile de déterminer la dose minimale efficace pour chaque patiente, le délai dans lequel ce dosage minimal doit être trouvé reste encore moins pré- cis dans la littérature. La proposition a ainsi été jugée incertaine.
L’évaluation de la tolérance du traitement entre 3 et 6moisaétéapprouvéeà74,3%etfaitl’objetd’unaccord relatif.Certainsexpertspréconisentuneréévaluationplus précocenotammentencasdemauvaisetolérance autrai- tement.
Àl’heure actuelle,iln’existe pasd’étudesmettanten évidence une amélioration des résultats de la chirurgie d’incontinenceurinaireparabord vaginalaprèsimprégna- tionestrogénique locale. Cette pratique reste cependant fréquemmentutiliséeparlesexperts,bienqu’ellen’aitpas aboutiàunconsensuspourlesraisonssuivantes:
• l’absencededonnéescomparantdirectement lesrésul- tats sur l’incontinence urinaire après administration localed’estrogènesnesignifiepasquecetraitementn’est pasutile;
• l’améliorationdelaqualitédestissusestconsidéréepar lesexpertscommeunbénéficenotablenotammentpour les chirurgies telles que la pose d’un sphincter urétral artificiel où l’atrophie vulvo-vaginale peut représenter une difficulté technique d’une part et un risque accru d’érosion.
Estrogénothérapie locale et cancer du sein
L’hypothèse de l’augmentation du risque de survenue ou de récidive d’un cancer du sein a été évoquée suite à plusieurs études menées sur les hormonothérapies systé- miquesnotamment encas d’hormonothérapie de plus de 5ans [19—21]. Cependantplusieurs études semblent sug- gérer que l’utilisation d’estrogènes locaux reste sure du faitde latrès faible absorptionsystémique de cettevoie d’administration,qu’ellesoitparcrème,ovule,gélulesou anneau.Dewetal.décriventdansuneétudeobservation- nellechez1400femmes avecunantécédentdecancerdu sein,69femmes traitéesparhormonothérapielocalepour lesquellesilneretrouvaitpasd’augmentationdurisquede récurrenceducancerduseinavecunHazardRatioà0,30 [0,11;0,80][22].
L’un des experts soulevait le fait que le promestriène (analogue de l’œstradiol) présente une absorption et un effetsystémiquemoindre.Sonutilisationpourraitdoncêtre àprivilégier en casd’antécédent oude facteurderisque decancer hormono-dépendant [23—26].Le risque desur- venueouderécidive d’uncancer dusein sousestrogènes locauxn’est actuellementpasquantifié. Lesexpertsn’ont pasconcluquecerisqueestnul.
L’utilisationd’untraitementlocalnonhormonalensub- stitutionn’estsoutenueparaucuneétudedefortniveaude preuveetlaproposition16n’apasaboutiàunconsensusdes experts.Certainsexpertsconseillentleurutilisationconco- mitante (ex: geld’acide hyaluronique)soit avantsoit au momentdel’initiationdutraitementestrogéniquelocalet plusparticulièrementchezlesfemmesprésentantuneatro- phievulvo-vaginaleimportante pourfavoriserlatolérance autraitementestrogéniquelocal.
Estrogénothérapie locale et cancer de l’endomètre
L’ensembledes formulations proposées a été jugé appro- priéparles experts.Dans uneétude, Naessennemettait pasenévidenced’augmentationsignificativedel’épaisseur endométrialeoududiamètreutérin après1 an detraite- mentestrogéniquelocal[27].Weisbergetal.retrouvaient chez 185 patientes randomisées entre anneau vaginal oucomprimésd’estrogènesune augmentationd’épaisseur endométriale passant d’atrophique à hyperplasique voire hautement hyperplasique de fac¸on non significative [28].
Lestaux sériques d’œstradiol restaient quantà eux dans lesvaleursnormalespourunefemmeménopausée.
On neretrouveaucune donnéepermettantdecraindre unéventuelrisquedesurvenueducancer del’endomètre soustraitementestrogéniquelocal.
Les recommandations professionnelles de la SFOG et du CNGOF concluent que le cancer de l’endomètre ne contre-indique pas l’utilisation d’un traitement hormonal substitutifparestrogènessystémiques.
Cependantlasurveillancedespatientesauxantécédents decancerdel’endomètredoitresterrigoureuse.
Estrogénothérapie locale et cancer de l’ovaire
Laformulationbienqu’approuvéeàplusde80%n’apportait pas d’élément supplémentaire à la littérature. Il semble cependantquecommepour lecancerduseinlerisquede survenueouderécidived’uncancerdel’ovairesousestro- gèneslocauxn’estpasquantifiémaisrestepossible.
Conclusion
L’utilisationd’unlogicieldesondageapermisdeconfron- ter l’avis de 26 experts franc¸ais concernant l’utilisation des estrogènes locaux dans l’incontinence urinaire fémi- nine.Ces avis d’experts pourraient permettred’aider les praticiensdans laprescription des estrogèneslocauxdans le cadre de l’incontinence urinaire. Le suivi régulier des patientes sous traitement estrogénique local restenéces- saire,notammentencasd’antécédentdecancerdusein.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
Références
[1]Faltin DL. [Epidemiology and definition of female uri- nary incontinence]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 2009;38:S146—52.
[2]HaylenBT, de Ridder D,Freeman RM,Swift SE, Berghmans B,LeeJ,etal.AnInternationalUrogynecologicalAssociation (IUGA)/InternationalContinenceSociety(ICS)jointreporton theterminologyforfemalepelvicfloordysfunction.Neurourol Urodyn2010;29:4—20.
[3]StewartWF,Hirsh AG,KirchnerHL, ClarkeDN, Litchtenfeld MJ,MinassianVA. Urinaryincontinence incidence:quantita- tivemeta-analysis of factors that explain variation. JUrol 2014;191:996—1002.
[4]BenoitT, LeguevaqueP,RoumiguieM,BeauvalJB,Malavaud B, Soulie M, et al. [Use of local estrogenotherapy in uro- logy and pelviperineology: a systematic review]. Prog Urol 2015:628—35.
[5]ThuroffJW,AbramsP,AnderssonKE,ArtibaniW,ChappleCR, Drake MJ,et al. [EAUGuidelines on urinary incontinence].
ActasUrolEsp2011;35:373—88.
[6]Abrams P, Andersson KE, Birder L, Brubaker L, Cardozo L, Chapple C, et al. Fourth international consultation on incontinencerecommendationsoftheInternationalScientific Committee:evaluationandtreatmentofurinaryincontinence, pelvicorganprolapse,andfecalincontinence.NeurourolUro- dyn2010;29:213—40.
[7]PearceNE,BlairA,VineisP,AhrensW,AndersenA,AntoJM, etal.IARC monographs:40yearsofevaluatingcarcinogenic hazardstohumans.EnvironHealthPerspect2015.
[8]MoehrerB,HextallA,JacksonS.Oestrogensforurinaryinconti- nenceinwomen.CochraneDatabaseSystRev2003[CD001405].
[9]CodyJD, RichardsonK, MoehrerB,Hextall A, GlazenerCM.
Oestrogentherapyforurinaryincontinenceinpost-menopausal women.CochraneDatabaseSystRev2009[CD001405].
[10]SucklingJ,LethabyA,KennedyR.Localoestrogenforvaginal atrophyin postmenopausal women.CochraneDatabase Syst Rev2006[CD001500].
[11]HendrixSL,CochraneBB,NygaardIE,HandaVL,BarnabeiVM, IglesiaC,etal.Effectsofestrogenwithandwithoutprogestin onurinaryincontinence.JAMA2005;293:935—48.
[12]ShamliyanTA,KaneRL,WymanJ,WiltTJ.Systematicreview:
randomized,controlledtrialsofnonsurgicaltreatmentsforuri- naryincontinenceinwomen.AnnInternMed2008;148:459—73.
[13]JacquetinB.[Introductiontothediagnosisand management ofadultfemaleurinaryincontinence].JGynecolObstetBiol Reprod(Paris)2009;38:S135—7.
[14]CardozoL,LoseG,McClishD,VersiE.Asystematicreviewof theeffectsofestrogensforsymptomssuggestiveofoveractive bladder.ActaObstetGynecolScand2004;83:892—7.
[15]Tseng LH, Wang AC, Chang YL, Soong YK, LloydLK, Ko YJ.
Randomizedcomparisonoftolterodinewithvaginalestrogen creamversustolterodinealoneforthetreatmentofpostme- nopausalwomenwithoveractivebladdersyndrome.Neurourol Urodyn2009;28:47—51.
[16]Eugster-HausmannM,WaitzingerJ,LehnickD.Minimizedestra- diolabsorptionwithultra-low-dose10microg17beta-estradiol vaginaltablets.Climacteric2010;13:219—27.
[17]BallaghSA.Vaginalhormonetherapyforurogenitalandmeno- pausalsymptoms.SeminReprodMed2005;23:126—40.
[18]HenrikssonL,StjernquistM,BoquistL,CedergrenI,SelinusI.
Aone-yearmulticenterstudyofefficacyandsafetyofaconti- nuous,low-dose, estradiol-releasingvaginalring(Estring) in postmenopausalwomenwithsymptomsandsignsofurogenital aging.AmJObstetGynecol1996;174:85—92.
[19]BeralV,MillionWomenStudyC.Breastcancerandhormone- replacement therapy in the Million Women study. Lancet 2003;362:419—27.
[20] ColNF,KimJA,ChlebowskiRT.Menopausalhormonetherapy afterbreastcancer:ameta-analysisandcriticalappraisalof theevidence.BreastCancerRes2005;7:R535—40.
[21] Lyytinen H, Pukkala E, Ylikorkala O. Breast cancer risk in postmenopausalwomen using estrogen-only therapy. Obstet Gynecol2006;108:1354—60.
[22] DewJE, WrenBG, Eden JA.A cohortstudyoftopical vagi- nalestrogentherapyinwomenpreviouslytreatedforbreast cancer.Climacteric2003;6:45—52.
[23] SantosI,ClissoldS.Urogenitaldisordersassociatedwithoestro- gendeficiency:theroleofpromestrieneastopicaloestrogen therapy.GynecolEndocrinol2010;26:644—51.
[24] DelPupL,PostruznikD,CoronaG.Effectofone-monthtreat- mentwithvaginalpromestrieneonserumestronesulfatelevels incancerpatients:apilotstudy.Maturitas2012;72:93—4.
[25]Del Pup L. Management of vaginal dryness and dyspareu- niainestrogensensitivecancerpatients.GynecolEndocrinol 2012;28:740—5.
[26]Wolff JP, CachelouR, GueriteeN.Absence ofsystemichor- monaleffectsinanoestradioldiethertopicallyactiveonthe vaginalmucosa.Maturitas1982;4:239—46.
[27]Naessen T, Rodriguez-Macias K. Endometrial thickness and uterine diameter not affected by ultralow doses of 17beta-estradiol in elderly women. Am J Obstet Gynecol 2002;186:944—7.
[28]WeisbergE,AytonR,DarlingG,FarrellE,MurkiesA,O’Neill S, etal. Endometrialand vaginaleffects oflow-doseestra- diol delivered byvaginalringor vaginaltablet. Climacteric 2005;8:83—92.