INFLUENCE DU TRAITEMENT TECHNOLOGIQUE DE
LACÉRÉALE
SUR LE MÉTABOLISME DE L’URÉE DANS LE RUMEN DU MOUTON
Michelle DURAND
Laboratoire de Recherches sur la Conservation et
l’Efficacité
desAliments,
Centre national de Rechercheszootechniques,
1. N. R.A.,
78 -
Jouy-en-Josas
Afin d’améliorer la valeur azotée de
l’urée,
deux moyens sontproposés :
a)
échelonnerl’uréolyse
au niveau du rumen par unetechnique appropriée d’enrobage ; b)
assurer une libérationplus rapide
au niveau du rumen del’énergie indispensable
à la pro-téosynthèse
bactérienne àpartir
duN-uréique,
par un traitementhydro-thermique
de la céréale.Une
expérience
récente de ZELTER et al.( 1 )
a montré que ladéshydratation
d’une orge immature amélioraitsignificativement
parrapport
àl’ensilage
l’utilisationmétabolique
de l’azoteuréique
chez letaurillon ;
parcontre,
le traitement parenrobage
del’urée, expérimenté
dans lecas de
l’ensilage,
était sans action à ce niveau. Pourexpliquer
cesphénomènes,
nous avons suivi l’évolutionpostprandiale
de certains métabolites azotés etglucidiques
dans le rumen de moutonsrecevant des
régimes
similaires.I
. - En
présence
d’urée non traitéeAvec la céréale
déshydratée
et parcomparaison
avecl’ensilage
de cette même céréale :a)
les concentrations ruminales deNH 3
sont moins élevées(pic
à 34 mgN-NH 3 p.
100mlcontre
54 )
et décroissentplus rapidement (valeurs
initiales retrouvées en 3 heures contre 5heures) ;
ce métabolite
provient
essentiellement de l’urée et non de laprotéine
del’orge
comme c’est lecas pour
l’ensilage ;
b)
l’urémiepostprandiale
estplus
basse de 20p. 100, cequi indiquerait
que la fuite deNH 3
à travers la
paroi
du rumen estbeaucoup plus réduite ;
c)
la libération deglucides
à courtes chaînes estplus
massive etplus rapide (au temps
30minutes,
240 mg p. 100ml contre 8z) ;
elle est concomitante au pic ammoniacal; avec l’ensilage,
l’ensilage,
par
contre,
elle ne devient notable(temps
5 heures : 140 mg p. 100ml)
quelorsque
les concentra- tions ammoniacales sont retombées à leur niveauinitial ;
d)
larépartition
des acides gras volatils est différente :augmentation
dupourcentage
d’acidepropionique ( 31
p. 100 des AGV contre22 ),
baisse de celui de l’acidebutyrique ( 9 , 7
p. 100contre15 , 2
), phénomènes pouvant être reliés à la plus
forte acidification du milieu (pH
5,5contre6,o).
2
. - En
présence
d’urée enrobéeLes différences concernant
l’ammoniogenèse
suivant le mode de traitement de la céréale sont iciplus
accentuées : avecl’ensilage
lepic
ammoniacal estimportant ( 50
mg N p. 100ml)
suivi d’une décroissance lente
(au temps 5heures,
les valeurs sont encore supérieures
aux valeurs
initiales)
par contre,
avec l’orge déshydratée l’ammoniogenèse
est extrêmement réduite : pic
à
20mg N p. 100
ml,
valeurs initiales retrouvées aux 90minutes ;
leNH 3
serait ici utilisé au fur et à mesure de sa formation.L’ensemble
de ces résultats confirmequ’avec
ladéshydratation
de la céréale immature lamicropopulation
du rumendispose
del’énergie
et des chaînes carbonéesnécessaires
à la transfor- mation de lamajeure partie
duN-uréique
enprotéine
bactérienne.Des
expériences
en coursindiqueront
si des résultats similairespeuvent
être obtenus avec descéréales
mûresayant
subi un traitementapproprié.
SUMMARY
UREA METABOLISM IN THE SHEEP RUMEN AS INFLUENCED BY THE TECHNOLOGICAL TREATMENT OF THE CEREAL Two methods are
proposed
toimprove
thenitrogen
value of urea :a) decreasing
the rate ofureolysis
in the rumenby
a suitabletechnique
ofcoating ; b) a hydro-thermic processing
of the cereal providing
more rapid
release in the rumen of
the energy necessary for the bacterial
proteosynthesis
from the ureanitrogen.
Z
ELTERet al.
recently
showedthat,
incomparison
withsilage, dehydration
of immature bar-ley significantly improves
the metabolic utilization of the ureanitrogen
in thebullock ;
on the otherhand,
the treatment of ureaby coating, experimented
in the case ofsilage,
did not haveany effect at this level. In order to
explain
thesephenomena,
we studied thepostprandial
evo-lution of some
nitrogenous
andglucidic metabolites
in the rumen ofsheep receiving similar diets.
I
. - In
Presence of untreated urea
When
dehydrated
cereal isfed,
ascompared
tosilage,
we noticed that :a)
the ruminalNH 3
concentrations are not sohigh (peak
at 34 mgN-NH 3
p. 100ml versus54
)
and decrease morerapidly (initial
values recovered in 3 hours versus 5hours) ;
this metabo- litemainly
comes from urea and not from thebarley protein as in the case of silage ;
b)
thepostprandial
uremia is lower( 20
p.100 ), indicating a reduced loss of NH 3 through
the rumen
wall ;
c)
the release of short chaincarbohydrates
is moreimportant
andrapid (after
30 minutes 240mg p. 100ml versus
8 2 ) ;
it is concomitant to the ammoniapeak ;
in the case ofsilage,
thisrelease
only
becomes notable(after
5hours : 140 mg p. 100ml)
when the concentrations of ammo-nia have declined to their initial
level ;
d)
the distributionof
the volatilefatty
acids is different : increase of thepercentage
of pro-pionic
acid( 31
p. 100 of the VFA versus22 )
and decrease of thebutyric
acid( 9 . 7
p. 100 versus15 . 2 ), phenomena
which can be related with thehigher acidification of the medium
(pH
5.5 versus6. 0 ).
2
. - 7M
presence of coated urea
The differences in the
ammoniogenesis
are verypronounced according to the mode of treat-
ment of the cereal :
with silage
the ammonia peak
is important ( 50
mg N p. 100ml)
followedby
a slow decrease