LES
TRANSPOSITIONS
DELARVES
DEDIFFÉRENTES
CASTES D’APIS
MELLIFICADANS
LES CELLULES D’AUTRES CASTES.ÉTUDE
DES TYPESINTERMÉDIAIRES
ENTRE REINE ETOUVRIÈRES.
l’AR
G. NAULLEAU
Station de Recherches
Apicoles,
Bures-sur-Yvette.En
195 8,
VOLOSEVICH apublié
une note assez curieuse sur le trans-fert de larves d’ouvrières dans des cellules de mâles dont la larve a été enlevée au
préalable,
mais en laissant la nourriturequi
se trouve aufond de la cellule : sur 290 larves d’ouvrières
transplantées,
132 cellulesoperculées
ont donné 97 ouvrières et 3imâles ;
dans une autreexpérience,
sur 161 larves
d’ouvrières,
l’auteur obtient io6 ouvrières et 10 mâles.1,’opération
inverse( 154
mâlesgreffés
dans des cellulesd’ouvrières)
donne 44 mâles et 6 ouvrières. l,e
changement
derégime correspondant
au
type
de cellulepourrait
doncchanger
le sexe, que les abeilles ne sauraientdistinguer?
Résultatqui
nécessiterait évidemment d’innom- brables confirmations avant depouvoir
être admis.Ha y
DnK
( 195 8)
pense, aucontraire,
sur la based’analyses
de lanourriture,
que dans les colonies pourvues d’une reine les nourrices reconnaissent le sexe deslarves ;
car si l’ontransporte
des larves d’ou- vrières dans des cellules demâles,
la nourriturequi
leur est distribuéese
rapproche davantage
de celle des ouvrières que de celle des mâles.Notons toutefois
qu’il
est assez banal de trouver dans les coloniesdepuis longtemps orphelines
desnymphes
de mâles dans les cellulesroyales.
V UILL AU M
E
(1957)
a d’ailleursparfaitement
montréqu’il
étaitpossible
de
greffer
et de faireaccepter
des larves de mâles dans descupules
arti-ficielles destinées à
l’élevage
desreines ;
un certain nombre sont accep- tées et élevées.Malheureusement,
on n’a pasprocédé jusqu’à présent
à un examen
systématique
des modificationsmorphologiques
induitespar le
changement
derégime,
si toutefois il existe.WEAVE
R
(1957) transporte
dans des cellules d’ouvrières des larvesqui
ont fait un certainstage
dans les cellulesroyales.
Seules les larvesqui n’y
ontpassé qu’un jour peuvent
donner des ouvrièrestypiques.
Si on les a
portées
dans les cellulesroyales
àl’âge
de 2-3jours
etqu’on
lesy laisse un
jour,
les adultes tendront àprendre
certains caractèresroyaux. Il en est de même si les
jeunes
larvesroyales
n’ont été transfé- rées que le secondjour
dans des cellules d’ouvrières.Après
tous ces trans-ferts un
grand
nombre de larves meurent et ne sont pasacceptées
par les nourrices. Inversement, la «greffe
» de larves d’ouvrières deplus
enplus âgées
dans les cellulesroyales,
ne fournit des reines normales que siles jeunes
larves nedépassaient
pas, au moment dela greffe, l’âge
de deuxjours.
Avec des larves de troisjours
certains individus donnent encoredes reines
typiques,
maisbeaucoup
sont des intermédiairesqui
ressem-blent
plutôt
à des ouvrières.J’ai essayé
dereprendre
ces travaux,spécialement
dans le but de vérifier les assertions assez étonnantes de V OLOSEVICH. Mais comme lesignalent
divers auteurs, lestranspositions
de larvess’accompagnent
de très grosses
pertes
dues sans doute pour unepart
à la mort de cer-taines larves blessées au cours des
manipulations,
mais surtout à ceque les ouvrières refusent souvent
d’accepter
les larvestransplantées
eten éliminent la
plupart. J’ai
dû étudier d’abord les facteurs de ce refus et les moyensd’y
remédier.EXPÉRIENCES
FAITES DANS LA RUCHEA. -
Transpositions
de larvesroyales
dans des m·llnles d’ouvri¡’res de différenteslongneurs,
enprésence
de reine.1
0 Dans des cellules longues
(11
à 12mm.) :
Avec des larves de
différentes
grosseurs,j’ai
fait varier le nombre delarves
royales transposées
de i à 15. Dans tous les cas sauf un, les résul- tats sont les mêmes : dès le lendemain de latransposition
deslarves, quels
que soient leur nombre et leur grosseur, elles sont retirées des cellules par les Abeilles et on n’en retrouve
plus
aucune trace.Dans un seul cas à
partir
de 15 larvesroyales
trèspetites
lesAbeilles de la ruche ont conservé d’abord 8 larves
qu’elles
ont oper- culées comme des larvesd’ouvrières, puis,
elles n’ont laissé que 2 larves quej’ai
retiréesaprès
mjours
de vie larvaire pour les mettre à éclore encagette
à l’étuve à 30-35°. Les 2 Abeilles sont nées au bout de 23jours
devie larvaire et
nymphale.
Elles avaientl’apparence
d’ouvrières maisje
ne les ai pas examinées de
près ;
d’ailleurs la durée dudéveloppement
correspond
à celui d’une ouvrière.Aussi,
il y a tout lieu de penser que nous avions là deuxouvrières ;
nouspréciserons
d’ailleurs celaplus
loin.2
0 Dans des cellules courtes
(6
à 7mm.)
J’ai également
réalisé les mêmesexpériences
queprécédemment
en faisant varier et la grosseur des larves et leur nombre.
14à,
dans tous les cas, les résultats obtenus sontanalogues :
dès le lendemain de la trans-position,
les larves sont retirées par les Abeillesqui
ne laissent subsis- ter aucune larvequels
que soient leur grosseur et le nombre des trans-positions.
On voit ici que la
longueur
des cellules semblejouer
un rôlemais très
faible,
dansl’acceptation
par les ouvrières des larves trans-posées.
B. - En
présence
et en absence de la reine.J’ai
d’abordpensé
que la reinepouvait
intervenir dans cette nonacceptation
des larvesroyales
par les ouvrières.J’ai
doncrépété
lesmêmes
expériences
à la mêmeépoque
dans une mêmeruche,
enprésence
ou en l’absence de la Reine. La Reine
pouvait
êtrebloquée
à une extré-mité de la ruche au moyen d’une
grille
à reine.Le même
jour, j’ai greffé
des lots de 3etlarves royales
de différentes grosseurs dans des celluleslongues
d’ouvrières de deux cadres.J’ai placé
ces deux cadres : l’un dans la
partie
de la ruchequi
contenait laReine,
l’autre dans la moitié
dépourvue
de reine. Dès lelendemain,
toutes leslarves
transposées
des deux cadres avaientdisparu.
On
peut
en conclure que la Reine n’a aucune action sur les ouvrièresen ce
qui
concernel’acceptation
ou lanon-acceptation
des larves trans-posées,
tout au moinsquand
le nombre de larves introduites est inférieurà j (voir plus loin).
10 Transposition de larves d’ouvrières dans des cellules d’ouvrières ne contenant pas des larves analogues.
c!)
3 larvesdéjà operculées transposées
dans des cellules contenantdes grosses larves non
operculées,
enlevées aupréalable (fig.
2, Pl.I ).
b)
Mêmeexpérience
avec deux larvesoperculées
mises dans des cellules contenant despetites
larves enlevées aupréalable (fig.
3,P I. I ).
c)
2petites
larvestransposées
dans des cellules contenant des larvesoperculées
enlevées aupréalable (fig.
!,pl. i).
d)
2petites
larvestransposées
dans des cellulesqui
contenaient des grosses larves nonoperculées (fig.
5.pl. i).
e)
Larves d’ouvrièresoperculées transposées
dans des cellules d’ou- vrières contenant des oeufs enlevés aupréalable.
f )
3 grosses larvestransposées
dans des cellulesqui
contenaient despetites
larves(fig. 6, pl. i).
g)
Larves d’ouvrièrespetites
et grosses nonoperculées transpo-
sées dans des cellules d’ouvrières vides.Dans tous ces cas, les larves ont
disparu
dès le lendemain de latransposition
sauf dans le dernier cas où les ouvrières ont conservé 6 despetites
larvesqu’elles
ontoperculées.
Alors le nombreplus
élevé detranspositions pourrait peut-être jouer
unrôle,
en mêmetemps
d’ailleursque la mise en
place
dans des cellules vides. Dans les autres cas, elles contenaienttoujours
soit desœufs,
soit des larves retiréesjuste
avantd’effectuer les
transpositions.
La raison des échecs des
tra Ilspositiolls.
Dans ces
conditions,
lanon-acceptation
des larvestransposées
étantla
règle, j’ai essayé
d’en chercher la raison.J’ai pensé
quepeut-être
leslarves ainsi
transposées
ne trouvaient pas les mêmes conditions de nutri- tion dans les nouvelles cellules et que les ouvrières s’enapercevant
les faisaientdisparaître
de ces cellules.C’est alors que
j’ai transposé
des larves dans des cellules d’ouvrières contenant des larvesanalogues
enlevées aupréalable.
2
0 Transposition dans des cellules contenant des larves analogues.
Ici encore,
j’ai essayé d’envisager
toutes les combinaisonspossibles : a)
4petites
larvestransposées
dans des cellules contenant despetites
larves enlevées aupréalable (fig.
7,pl. 1 ).
b)
3 grosses larvesoperculées transposées
dans des cellulesqui
con-tenaient des grosses larves
operculées (fig. 8, pl. i).
c)
2 grosses larves nonoperculées transposées
dans des cellules contenant des grosses larves nonoperculées (fig.
9,pl. r).
Dans ces
conditions,
toutes les larvestransposées
sontrejetées
dèsle lendemaiu.
Ledegré d’analogie
des lavvestransposées
avec les larveshabitant d’abord les celL2zles ne semble dorac
pas
avoir d’actio-n s!cy l’ac-ceptation.
Transposition
des larves avec des outilsfamiliarisés
2q heuves dans la yuche.I,e
phénomène
de « familiarisation » et sonimportance
dans la vie de laruche ont
déjà
attiré l’attention de VumAUME(r 95 8).
Les outils utilisés pour le transfert des larves
pouvaient
être souillésde substances
répulsives
ou irritantes par lesouvrières, qui
retiraientalors les larves touchées par ces outils.
J’ai
donc laissé mes outils à« familiariser » 24 heures dans la ruche et
j’ai
réalisé les mêmesexpé-
riences que
précédemment.
Dans tous les cas, les résultats obtenus sontidentiques
et lanon-acceptation
des larvestransposées
est larègle.
lesoutils « familiarisés » ne favorisent donc pas
l’acceptation
des larves trans-posées.
J’ai
alorspensé
que laposition
des larves dans le fond des cellulespouvait jouer
un rôle. Eneffet,
dans les conditionsbiologiques
normalestoutes les
larves, qu’elles
soient grosses oupetites
avant d’être oper-culées,
sonttoujours
enroulées et bienappliquées
au fond de leur cellule.En
transposant
les larves dans les cellules il est très difficile sinonimpos-
sible de les mettre exactement dans la
position
habituelle sans les léser.Lavves
sî « mpleîjteîït déplacées
dans leur cellule.Alors que normalement les larves
gisent
enroulées àplat
au fonddes
cellules, je
les aiplacées perpendiculairement,
parexemple
la têtetournée vers l’ouverture des cellules.
J’ai
réalisé cesexpériences
avecdes larves de différentes grosseurs.
a)
6petites
larvesdéplacées (fig.
10,pl. i).
b)
7 grosses larvesdéplacées (fig.
11,pl. i).
c)
6 larves moyennesdéplacées (fig.
12,pl. z).
Dans ces
conditions,
lepourcentage d’acceptation
estbeaucoup plus
élevé. I,aposition
de la larve dans la cellulejoue
certainement unrôle
puisque
certaines larvesdéplacées
sont évacuées par les ouvrières.Cependant,
ce n’est pas le seul facteurpuisque
unpourcentage
assezimportant
de larvesdéplacées
estaccepté.
Addition de miel 02! de
mélange de gelée royale
!- eausur les lavves d’ouvrières.
J’ai
aussiessayé
dedéposer
du miel et unmélange
degelée royale
et d’eau en
quantité égale
sur des larves. Si leur seul contact avec les larves suffisait pour que les ouvrières les fassentdisparaître,
il estpossible
quel’interposition
d’unepetite quantité
de substance nutritive retarde cette réaction ou même l’inhibecomplètement.
1
0 Sur des Lavves moyeaazzes :
a)
addition de miel sur5 larves (fig.
13,pl. i).
b)
addition degelée royale
-!- eau surlarves (fig.
y,P l. i).
2
° Sur des grosses layves : 1
a)
addition de miel sur 4 larves(fig.
15,pl. i).
b)
addition degelée royale
+ eau sur 3 larves(fig. 1 6, pl. i).
Dans tous ces cas, il y a un
pourcentage d’acceptation
très élevé.En
général,
les abeilles sucent le miel ou lemélange gelée royale
--!- eaudéposé
sur les larves et laissent celles-ci à leurplace.
Transpositions
de larvespuis
addition de miel au-dessus.!a)
6 larvestransposées puis
addition de miel(fig.
y,pl. I ).
b)
3 larvestransposées puis
addition de miel(fig. 1 8, pl. i).
c) larves transposées puis
addition de miel(fig.
19,pl. z).
d)
6 larvestransposées puis
addition de miel(fig.
20,pl. r).
Dans tous les cas, la
non-acceptation
des larvestransposées
estgénérale
etcomplète.
Donc l’addition de mieln’augmente
pas le pour-centage
desacceptations après transposition.
J’ai
aussi soulevé etdésoperculé
des larves et desnymphes
avecdes outils familiarisés 2.! heures dans une ruche et non familiarisés.
1
° !3r!ec outils non
familiarisés :
a)
3 larvesoperculées désoperculées
et soulevées(fig.
21,pl. I ).
b) larves operculées désoperculées (fig.
22,pl. 1 ).
c) nymphes
de cfdésoperculées (fig.
23,pl. 2 ).
2
0 -4î,ec o2ctils
familiarisés’
1u)
2 larvesoperculées
et unenymphe
d’ouvrièresdésoperculées
et soulevées
(fig.
2,1,pl. 2 ).
b) l nymphe
d’ouvrièredésoperculée (fig.
25,pl. 2 ).
c)
6 larvesoperculées désoperculées (fig. 2 6, pl. 2 ).
Ces
expériences, rappelons-le,
ont été faites dans des ruches normaleset pourvues d’une reine. Dans tous les cas les larves
désoperculées
et sou-levées ou non sont retirées par les
ouvrières ; quant
auxnymphes
cellesqui
sontdésoperculées
et soulevées sontretirées,
cellesqui
sont seulementdésoperculées
sontréoperculées
dans tous les cas. Ici encore la familia-xisation des outils
employés
nesemble jouer
aucun rôle.Renaao·qaae :
En effectuant les mêmesexpériences
en ruchette avec desnnclei. d’abeilles
orphelines,
celles-ci semblentréagir
autrement. Eneffet,
non seulement les
nymphes operculées désoperculées
sontréoperculées
mais aussi les larves
operculées,
alors que dans la ruche normale ceslarves étaient évacuées des cellules.
Deux facteurs
peuvent
êtreinvoqués
pourexpliquer
cesdifférences,
la
présence
de la reine ou le nombred’ouvrières,
très réduit dans les nucléi parrapport
à celui des ruches normales. Ainsi lareine,
dans une ruchenormale, augmenterait
la sensibilité des ouvrières à toutemanipulation
du couvain.
Pourtant, dans tous ces transferts de
larves, j’ai
réussi à mettre enévidence un
transport spontané
de larves de lapart
des ouvrières.Remarque 1: Trans!ort
naturel des larvesPar
les ozi7,rières.a)
2 larvestransposées
naturellement par les ouvrières(fig. 6, pl. i).
b)
i larvetransposée
naturellement par les ouvrières(fig.
27,pl. 2 ).
c)
6 larvestransposées
naturellement par les ouvrières(fig. 2 8, pl. 2 ).
d)
4 larvestransposées
naturellement par les ouvrières(fig.
29,pl. 2 ).
J’ai remarqué
en faisant mes transferts de larves que certaines cellules vides lejour
dutransport
contenaient des larves le lendemain(larves
de grosseursupérieure
à celle des larves de 24heures)
et certainescellules contenant des larves la
veille,
sont vides le lendemain sansqu’on
les ait
perturbées
d’unefaçon quelconque.
Cela semble avoir l’effet d’uni- formiser etd’élargir
desplaques
de couvain contenant des cellulesvides,
soit sur lesbords,
soit au milieu de cesplaques.
Onpeut
même remarquer que certaines cellules contenant du miel ou dupollen
sontvidées,
peut- être pour y mettre des nouvelles larves(fig.
12, 13, 14, 13,pl. I).
On
peut expliquer
cephénomène
de lafaçon
suivante : dans les con- ditionsnormales, lorsque
la reine a à sadisposition
des cadresvides,
elley
pond
au centre, formant ainsi uneplaque régulière
de convain. lors-qu’il n’y
aplus
deplace
sur les cadresvides,
la reinepond
alors dans lescellules vides
disponibles,
sur lescadres,
disséminéesparmi
des cellules contenant du miel oudu pollen.
Les larves éclosent alors et les ouvrières lestransporteraient ailleurs,
à mesure que les éclosions sefont,
pour formerune
plaque
uniforme de couvain et même, videraient certainement les cellules dupollen
ou du mielqu’elles
contiennent afin derégulariser
aumaximum la
plaque
de convain.Remarque
II :.’ T>!!1.ii..çfiort
naturel desœufs.
J’ai
aussiessayé
de voir s’iln’y
avait pas untransport
naturel pos- sible des oeufs mais icil’expérience
est difficile etdélicate ;
en effet des cellules vides unjour peuvent
contenir des œufs le lendemain sansqu’il
y ait eu pour cela
transport
d’oeufs car la reinepeut y venir pondre
direc-tement
(fig.
30,pl. 2 ).
Remarque
III :Transposition d’œufs.
Pour voir si les abeilles étaient aussi sensibles au
déplacement
desoeufs dans leurs cellules ou au transfert de ces oeufs dans d’autres cel-
lules, j’ai
effectuéquelques expériences.
- Œufs soulevés dans leurs cellules et remis en
place :
4 œufs souvelés
(fig.
30,pl. 2 ).
- Œufs
transposés
dans d’autres cellules : 7 œufstransposés (fig.
31,pl. 2 ).
Dans tous ces cas,
l’acceptation
des oeufsdéplacés
outransposés
est presque totale et le peu d’oeufs
disparus peut s’expliquer
par les bles-sures au cours des
manipulations (ils
sont en effet trèsfragiles)
etlà,
les ouvrières les élimineraient immédiatement.
On
peut
direqu’ici
les ouvrières sont insensibles à laperturbation
que l’on a fait subir aux
œufs,
Remarque
IV :Transfert
de larvespar quantités importantes.
Toutes les
expériences précédentes ayant
été faites sur des larvesen
petit nombre, j’ai essayé d’augmenter
le nombre des larvestransposées
en une seule fois.
Ainsi, j’ai transposé
100 larves d’ouvrières de diffé- rentes grosseurs au milieu d’uneplaque
de couvain pour réduire au mini-mum le transfert naturel des larves. Le lendemain il restait 30 larves
avec les
proportions
de 10 grosses, 10 moyennes et 10petites.
J’ai
recommencél’expérience
avec 100 et le lendemain il restait 28 larves
(5
grosses, 9 moyennes, 14petites).
J’ai
continué avec6 4 larves,
le lendemain il restait 10 larves moyennes et lpetite.
On
peut augmenter le pourcentage d’acceptation
des larvestransposées
de la
part
des ouvrières enaug!nenta!zt le
nombre des lavvestransférées.
Eneffet,
alors que pour des lots de moins de ylarves,
lepourcentage
d’ac-ceptation
est à peuprès nul,
pour des lots de 60 à 100, il varie de 15 à 30p. 100. Et l’on
peut
penser quepeut-être
àpartir
d’un certain nombrelimite,
sans doute très élevéd’ailleurs,
de larvestransposées,
le pourcen-tage approcherait
de 100 p. 100 sansjamais
l’atteindre(sans
doute àcause du transfert
spontané
des larvesimpossible
àéviter). Je
n’ai putrouver ce nombre
limite, n’ayant jamais transposé plus
de 100 larvesau maximum.
De
plus,
les grosses larves enpetits
lots sonttoujours
évacuées alorsqu’il
subsiste unpourcentage appréciable
dans les lotsplus importants.
Et il semble bien que dans les
petits
lots delarves,
les grosses sont d’abordéliminées, puis
les larves moyennes et enfin lespetites ;
et s’il n’ensusbiste que
quelques-unes,
ce sonttoujours
despetites.
A mesure que le nombre de larvestransposées augmente,
lapossibilité d’acceptation
des larves deviendrait
plus grande
d’abord pour lespetites puis
les moyen-nes et enfin les grosses
qui,
àpartir
de lotssuffisants, pourraient
sub-sister en nombre notable.
EXPÉRIENCES
FAITES SUR NUCLEUS ORPHELIN EN RUCHETTEJ’ai
fait des transferts de larves demâles,
ouvrières et reines dans différentes sortes de cellules vides en l’absence de tout autre couvain.A. -
Expériences
effectuées sur un même nucleusorphelin.
-
J’ai greffé
d’abord 60 + 63 larves royales dans des cellules demâles ;
le lendemain il n’en reste aucune.- Puis 98 larves d’ouvrières dans des cellules de
mâles,
le lende- main il reste 10larves ; j’en transporte
alors 54 autour de ces larvesacceptées
et le lendemain il reste 40 larves en tout.Après
yjours
devie
larvaire,
il reste 31 larvesqui
sontoperculées. Je
les enlève alors et les mets à éclore encagette
à l’étuve à 30-35°(car
le but de cesexpé-
riences est l’étude
comparative
des individus obtenusaprès transposi-
tion de larves et la recherche d’intermédiaires par
exemple
entre reineset
ouvrières).
- 60 larves d’ouvrières dans des cellules d’ouvrières au bout de 6
jours,
il ne reste que 2 larvesoperculées.
- 80 larves de mâles dans des cellules d’ouvrières : au bout de
2
jours,
il ne reste aucune larve.- 70 larves de reines dans des cellules d’ouvrières : au bout de
3 jours,
il ne reste aucune larce.A mesure que les larves
disparaissaient j’en rajoutais
de nouvelles.Ainsi, j’ai
remis 100 larves de reines dans des cellules d’ouvrières et5
6
larves d’ouvrières dans des cellules de mâles : lelendemain,
il ne restaitplus
aucune larve.De ces
expériences, j’ai
pu tirerquelques
conclusions : tout d’abord les ouvrières ne semblentaccepter
définitivementqu’une
seule sortede larves
transposées ;
dans les casprécédents,
elles n’ontaccepté
que des larves d’ouvrières transférées dans des cellules de mâles.D’autre
part,
on remarque que, pour conclure àl’acceptation
défi-nitive des larves
transposées,
il fautcompter
un délai de 2 à 3jours,
avec les ouvrières du nucléus
orphelin.
Dans le cas où le lot de larves était
accepté,
les ouvrières étaienttoujours
en train d’ébaucher des cellulesroyales ;
cela semble favo- riser d’ailleursl’acceptation
des larvestransposées.
D’après
les résultats de cesexpériences,
par lasuite, j’ai
été amenéà faire une seule sorte de
transposition
de larves par nucléus pour aug- menter lepourcentage
desacceptations.
B. - Une seule
expérience
par nucléusorphelin.
Nucléus 1 :
J’ai transposé
ioo larves de reines dans des cellules d’ouvrières : au boutde jours,
il reste 8 larves dont les cellules sontoperculées.
Ces cellules sont alorsprotégées
d’unepetite
cage de toilemétallique,
pour éviterqu’elles
ne soient détruites par la suite par lesouvrières.
Puis, après
16jours
de vielarvaire,
les cellules sont mises àéclore en
cagette
à l’étuve à 30-350.Remarquons
tout de suite que les larves sontoperculées
différem-ment :
- 2 sont
operculées
comme des cellulesroyales typiques,
- i est
operculée
comme une celluleroyale
mais avec uncapuchon
beaucoup plus
court.Les
5 autres enfin sontoperculées
comme des ouvrières avec cepen- dant desopercules plus
ou moins bombés.Nucléus 2 : Ici
j’ai transposé
50 + 50 larvesroyales
dans des cel-lules de mâles : au bout de 3
jours
il reste 3 -E- !larves operculées
misesen cage comme
précédemment.
Certaines sontoperculées
en reinestypi-
ques, d’autres comme des ouvrières avec
opercule plus
ou moins bombé.Nucléus 3 :
J’ai
transféré ioo larves de mâles dans des cellules d’ouvrières : au bout de 8jours,
il reste i3 larvesoperculées
toutes commedes
mâles,
c’est-à-dire avec desopercules
bombés. Elles sont aussi misesen cage pour éviter leur destruction.
Rema y q 2
ae
I :Influence de
la sanson.Au début de
septembre, j’ai transposé
des lots de 80 larves, d’abord des larvesroyales
dans des cellulesd’ouvrières,
des larvesroyales
dansdes cellules de mâles et enfin des larves d’ouvrières dans des cellules de mâles. Dans tous les cas, dès le lendemain de la
transposition,
toutesles larves avaient
disparu.
Nous voyons que le
pourcentage d’acceptation
des larves trans-posées
engrand
nombre est maintenantégal
à zéro. Cela estproba-
blement dû à la saison car souvent, à
partir
de la fin d’août ou au débutde
septembre,
unepénurie
de nourriture commence à se manifester et les ouvrières sontobligées
de détruire les larves : sans doute les larvestransposées
sont-elles sacrifiées lespremières? J’ai
aussiessayé
degref-
fer des larves de mâles dans des ébauches de cellules
royales
sur mé-lange
degelée royale
et d’eau pour esiôayer d’étudier lamorphologie
des individus que l’on obtiendrait à
partir
de ces larves. VurLL.BU:BIE(1957)
avait réalisé avec succès ces mêmesexpériences,
pourcomparer
les formes des cellules
royales
danslesquelles
il avaitgreffé
des larves de mâles. Cetteannée,
iln’y
a eu aucunepossibilité
d’obtenir des cellules roya- les avec des larves de mâles à l’intérieur: les larves nesont j amais
accep- tées ou alors se font détruire très tôt. Peut-être cet échec e3t-il dîi lui aussi aux caractères trèsparticuliers
de la saisonapicole ig 5 g?
Remarque
II : Action dit, gazcarbonique
sur les larves.J’ai
aussiessayé
de voir si l’action du gazcarbonique
sur les larvesétait suffisante pour
qu’elles
soient détruites par les ouvrières. Pourcela,
dans un rayon de couvain bien uniforme contenant des larves de toutes les grosseurs,operculées
ou non, et même desoeufs, j’ai découpé
unfragment
de rayonqui possédait
d’un côté 60 grosses larves d’ouvrières et zç larvesoperculées,
del’autre,
60 larves depetite
taille et de taille moyenne. Ce rayon a été mis enatmosphère
de gazcarbonique
pur pen- dant 5 minutespuis
remis aussitôt à saplace
dans le cadre et introduitdans la ruche. I,e
lendemain,
on remarque d’un côté 6 grosses larvesnon
operculées,
3petites
et 62 larvesoperculées ;
de l’autrecôté,
4petites
larvesqui
devaient être la veille à l’état d’ceufs.D’après
cetteexpérience,
le gazcarbonique
doit avoir une actionsur les
petites
et moyennes larvespuisqu’elles
sont détruites par les ouvrières mais non sur lesoeufs,
ni sur les grosseslarves, qui
sont oper- culées normalement.EXPÉRIENCES
FAITES EN CAGETTESJ’ai
aussi élevé des larvestransposées
encagettes
à l’étuve à 30
-35°. l,es
cagettes
contenaient 100 ouvrièresprises
dans laruche,
nourries avec du miel et dupollen
de cadre. Des morceaux de rayons contenant les larvestransposées,
ont été introduits dans lescagettes après
unséjour
des ouvrières de 3 à 4 heures dans la cage. Nous avions réalisé les mêmesexpériences
en105 8
avec VumAUME pour étudier la transformation de la cellule en fonction de la larvetransposée.
Cetteannée, j’ai
transféré des lots d’unecinquantaine
de larves dans lesmêmes conditions : larves de reines dans des cellules de
mâles,
des larves d’ouvrières dans des cellules de mâles et des larves de reines dans des cellules d’ouvrières. Dans tous les cas, iln’y
a eu aucuneacceptation
de larves transférées.
En
conclusion,
nous pouvons essayer dedégager
lesconditions, plus
ou moinsfavorables,
intervenant dansl’acceptation
des larves. Tout d’abord un facteur essentiel est lalongueur
des cellules : lestransposi-
tions doiventtoujours
se faire dans des celluleslongues
de mâles oud’ouvrières
(cellules
dont la construction estache % -ée).
Il est d’ailleursrare sinon
impossible
de trouver des larves dans des cellules courtes dansles conditions normales. Le nombre semble le
plus important :
en effetpour les
petits lots,
la nonacceptation
esttoujours
larègle
alors que si l’onaugmente
le nombre de larvestransposées
parlot,
lepourcentage d’acceptation
croît. C’est ainsi que pour des lots de 100 larves onpeut
obtenir 30 p. 100d’acceptation.
D’autrepart,
dans des lots peuimpor-
tants, ce sont d’abord les
petites
larvesqui
sontacceptées.
Deplus,
le seul contact
mécaazique
des outils avec les larves semble diminuerl’accep-
tation des larves
transposées
alors que l’action d’unliquide (miel
oumélange gelée royale
+eau)
negêne
absolument pasl’acceptation.
L’action du gaz
carbonique
suffit à fairedisparaître
les larves mais lespetites seulement ;
son action doit d’ailleurs se limiter auxpetites
larvesqui
sont tuées et alors évacuées par les ouvrières. D’autrepart,
lapré-
sence de la reine semble inhiber
complètement l’acceptation
deslarves
transposées
enpetits lots, puisqu’elles
ne sontacceptées
dansaucun cas. Pour des lots assez
importants,
la reine diminue le pourcen-tage d’acceptation
des larvestransposées.
Eneffet,
avec des trans-positions
effectuées dans des nucléiorphelins
on obtient des pourcen-tages d’acceptation plus élevés,
enparticulier lorsque
le transfert neporte
que sur unecatégorie
de larves.De toute
façon,
dans les meilleuresconditions,
lepourcentage d’acceptation
des larvestransposées
pour des lots d’une centaine est tou-jours
inférieur à 50 p. 100. Aquoi
ce faitpeut-il
être dû? Le nombrejoue
certainement ungrand
rôle(d’ailleurs
difficile àcomprendre)
maisce n’est pas le seul facteur. La
position
de la larve dans la cellule estimportante
aussi et l’on nepeut
sans doute rétablir exactement laposi-
tion normale au cours des
transpositions.
Deplus
ilpeut
arriverqu’un
certain
pourcentage,
vraisemblablement assezfaible,
soit blessé par lesmanipulations.
Peut-être faut-il songer aussi à une excitation nerveuseanormale
qui
se déclenche chez la larvetransposée après
contact méca-nique,
trouble ses réactionsquand
la nourrices’approche
et provoquel’expulsion,
mais on necomprend guère
l’intervention d’un tel méca- nisme nerveux sur lesnymphes immobiles ;
etpourtant
unenymphe simplement désoperculée
estréoperculée
normalement.Cependant,
des oeufs
transposés
sont évidemmentparfaitement
immobiles et nesont pas éliminés par les ouvrières. Une interaction des différents fac- teurs énumérés
plus
haut et non pas un facteur isolé doitpouvoir
rendrecompte
desexpulsions
deslarves ;
mais celle desnymphes
estbeaucoup plus
difficile àexpliquer.
LES MODIFICATIONS
ANATOMIQUES
DES ADULTES PROVENANT DE LARVESTRANSPOSÉES
Après
cesmultiples transpositions
delarves, j’ai
réussi à obtenirdes
nymphes
et des adultesqui
m’ontpermis l’analyse
des caractèresmorphologiques.
Transposition
de larves d’ouvrières dans des cellules de mâles.Planches 3, et q..
Rappelons
ici que lesexpériences
ont été faites sur des nucleioy!lae-
lins afin
d’augmenter
lepourcentage d’acceptation.
J’ai
obtenu de nombreux individus adultes etj’ai
pu étudier assez bien leurs caractèresmorphologiques ( 2 g
adultes sur 150transposi- tions). Remarquons
tout de suite que les cellules n’étaient pas opercu- lées de la mêmefaçon ;
en effet il y en avaitd’operculées
en reinestypi-
ques, d’autres en reines avec un
capuchon plus
ou moinslong,
mais delongueur toujours
inférieure à celle de la reinenormale,
etenfin,
d’autres étaientoperculées
en ouvrières avec unopercule plus
ou moins bombé : les éclosions se sont échelonnées sur igjours :
les adultes des cellulesaux
capuchons plus longs
sont éclos lespremiers puis
ceux aux capu-.chons les
plus
courts et enfin ceux des cellules àopercules plus
ou moinsbombés. A
première
vue, lespremiers
adultes éclos sont des reines ty-piques,
tandis que les derniers sont des ouvrièrestypiques. Quant
auxintermédiaires,
leurs caractèresmorphologiques
sontplus complexes.
J’ai
étudié tous ces caractères sur les lots d’individusqui
nais-saient
chaque jour :
-
Morphologie
de lapatte postérieure
et de sesgriffes.
-
Morphologie
de la tête(longueur
de latrompe,
forme des man- dibules etemplacement
desocelles).
-
Morphologie
du 6esternite abdominal.-
Morphologie
del’aiguillon.
W Morphologie de la patte postérieure
(Pl.
3 et!).
Les
premières
abeilles nées(A l , A 2 , A 3 )
ont les caractèrestypiques
de la Reine R, et les caractères d’ouvrières
n’apparaissent
nettementque chez les abeilles nées à
partir
du 5ejour (E,
F,G...).
Toutefois chez les abeilles nées dans les :1
premiers jours,
deA i
à D,on
peut
retrouver dans certainespattes
des caractères aberrants.Ainsi,
une abeille
B,,
née le 2e jjour, présente
dans son tibia un certain crochet(Cr.) qui
n’existe d’ailleurs pas dans lapatte
de l’ouvrière O. EnB 4 ,
abeille née aussi le 2e
jour,
on remarquel’apparition
d’un début depince
à Pollen
(Pi.),
caractère d’ouvrière que l’on ne retrouve d’ailleursplus
avant les abeilles
du 5 e jour
E. EnCi,
abeille née le 3ejour,
on trouvelà une patte
postérieure
absolumentanormale, tordue,
maisgardant cependant
les caractères de Reine(R.),
àpart
le 2e article du tarseT 2 qui lui,
est assezlarge
etmassif,
ressemblant ainsi à celui de l’ouvrière O.Puis,
les abeilles néesjusqu ’au 4 e j jour (D) o: 1 t
les caractères de Reine R.Ce n’est que dans les abeilles nées au 5e
jour (E)
que l’onaperçoit
nettement les caractères d’ouvrières
(0) : apparition
de la corbeille(Co),
dupeigne
àpollen (Pei)
et de lapince poussoir àpollen (Pi). Cepen- dant,
les articles du tarse, enparticulier
le ae(T. A 2 ),
sont un peu diffé- rents de ceux de l’ouvrière 0 et ressemblentbeaucoup
à ceux de lareine R. Ce n’est que chez les abeilles naissant à
partir
du 8ejour (H, I) qu’apparaît
vraiment la forme des tarses d’ouvrières ainsiqu’une pince poussoir
àpollen typique.
2
° Morphologie des griffes des pattes postérieures
(Planche 4 ).
I,es résultats semblent assez variables.
Cependant,
onpeut
dire que chez les abeilles nées les 6premiers jours,
deA i
àI!,
nous retrouvons desgriffes analogues
à celles de Reine R enparticulier
en cequi
concernel’échancrure inférieure
(Ec).
Et les abeillesqui
naissent les trois derniersjours G,
H. I ont desgriffes analogues
à celles de l’ouvrière0,
surtoutpar l’échancrure inférieure Ec. là
aussi,
dans ces 2parties
bien tran-chées,
il doit y avoir certains caractèresplus
ou moins aberrantsqui.
sont ici difficiles à mettre en évidence.
3
° Morphologie
de la tête :(Planche 4 ).
Place des ocelles et
f orme de la
tête.On remarque que les têtes d’abeilles nées les q.
premiers jours (de A
i
àD)
sontidentiques
à la tête de la reine R. Les abeilles nées les 6 derniersjours (de
E àI)
ont une têtequi
ressemble à celle de l’ouvrièreau moins en ce
qui
concerne la forme de la tête et laplace
des ocelles.Longueur
de latronape.
On
peut
remarquer une certaine évolution de lalongueur
de latrompe.
Des
abeilles,
parexemple
celles nées du 5e au7 - e jour (de
E àG),
ont destêtes
apparemment
d’ouvrière mais une trompe delongueur
intermé-diaire entre celle de la reine R et celle de l’ouvrière O : en
effet,
latrompe
est
plus longue
que celle de la reine maisplus
courte que celle de l’ou- vrière et ce n’estqu’à partir
du 8ejour, (abeille H)
que latrompe
devientde la
longueur
de celle de l’ouvrière..1Io>!fifi!llugie
des !M;!!&M!s :(Planche 2 ).
Les abeilles nées
les premiers jours (de A 1
àE)
ont des mandi- bulesanalogues
à celles de la Reine R. Les abeilles nées les 4 derniersjours (de
F àI)
ont des mandibulesanalogues
à celles de l’ouvrière O..Toutefois,
là encore, la coupure n’est pas aussi absolue : eneffet,
si lespremières
abeilles nées(A i )
ont des mandibulestypiques
deReine,
lesabeilles nées le 2e
jour (B 4 ), possèdent
des mandibulesanalogues
à cellesde
Reine,
maisdéjà
avec d.esangles qui
commencent às’arrondir ;
ellesdeviennent aussi
plus
massives. Les abeilles nées le 3ejour (CI
etC 2 )
ont des mandibules de reines mais avec des
angles
trèsarrondis ;
ellessont massives avec l’extrémité mandibulaire
(Ex.)
moinslongue
etplus épaisse (C 2 ). Et,
si les abeilles nées àpartir
du 6ejour (F) possèdent
desmandibules
d’ouvrières,
ellespossèdent
un caractère de reine : elles sontplus
échancrées en K que les mandibules d’ouvrières et ce n’est que les abeilles nées àpartir
du 7ejour (G), qui possèdent
vraiment desmandibules
typiques
d’ouvrières.q.°
Morphologie
du 6 sternite abdominal(Planche 2).
Chez les abeilles nées les 5
premiers jours (de A I
àE),
le 6e sterniteabdominal est