A mon père Feu Ahmed Cheik
Pourquoi ce titre ?
Premier recueil
Minaret de mes pensées
Ecoutez cette voix made in cœlacanthe YLANG YLANG EN FUMEE Titre énigmatique certes
Parce que la poésie veut ainsi Moi je sens l’ylang l’ylang Mon pays de même
Et cette fumée ?
Votre curiosité est lumière J’aime votre attitude Recevez mon hospitalité Assoyez-vous et dites
YLANG YLANG EN FUMEE Tourne tes pages
Après vous aurez de quoi me dire Une formule magique
Qui m’ouvrira les portes de la caverne d’Ali Baba Que je me suis trompé
Je voulais dire caverne des poètes
Bleu blanc rouge
Bleu
Couleur de l’océan que grand père marin Connaît bien
Blanc
Implanter le drapeau de la paix dans Votre pays
Rouge
Verser le sang comorien à l’étranger Chasser les Nazis
Avez-vous déjà oublié ?
Personne ne peut effacer les prouesses De nos aïeux
Vos refoulements musclés défient Toutes les chartes Onusiennes Gaz lacrymogène menottes cellule Hantent la troisième génération Coup de
Crosse Pied Poing
Si les vieux guerriers de 1944 pouvaient sortir De leur dernière demeure
Constater la récompense offerte A leurs arrières petits fils Les voilà qui arrivent Nus pieds
Nus
Enfants nus
Suis-je un provocateur ?
Mes yeux mes oreilles Ne voient n’entendent
Que la misère labourant le peuple Les arriérés de salaire Le chômage
L’injustice Suis-je un provocateur ?
Quand je m’investis dans l’écriture Dénonçant au cri de muezzin
Le dysfonctionnement du pays La distribution partiale
Des bourses d’étude
Les voyages de complaisance L’autorité abusive des hauts Fonctionnaires
Suis-je un provocateur ? Quand je réclame
L’égalité la transparence Quand je hais
La gabegie le clientélisme
Suis-je un provocateur ? Quand je monte au créneau Lançant
Que tout est à revoir
Que la politique toile de mensonges Que nous ignorons l’Islam
Lettre d ’ un ami journaliste
Que je suis triste de t’écrire ces lignes Mon métier de journaliste sent le cimetière Te rappelles-tu de celui que tu adorais Maintenant il écrit sous la tombe Moi je suis chanceux
Je partage le lit avec les condamnés à perpétuité Certain parmi nous avons
Les doigts sectionnés La bouche cadenassée
L’exil comme prolongation de la vie Apporter cette lune au peuple Pour leur montrer le chemin C’est signé son certificat de décès Pourtant nos bourreaux connaissent L’alphabet par cœur comme ton Fils de l’école maternelle
Il faut dire ça va quand ça va bien Et dire ça va bien quand ça va mal Tu me connais
Je préfèrerai mrrr………….
Bang ! Bang ! Bang !
Papa
Papa tu as maintenant refusé la vie sur terre Depuis le mercredi 18 mars 2009
Jeudi 19 à 13 heures ta navette spatiale A traversé les sept ciels
Pour se poser sur la planète de nos Aïeuls Adam et Eve
J’ai mouillé mes yeux de larmes Ma religion interdit les grands cris J’aurais voulu t’offrir mon premier Recueil comme miroir de mes yeux Camera qui filme sans cesse
Je me rends chaque vendredi
Après la prière à la place du décollage Tête en arc mains soudées
Contre le nombril récitant en silence Les paroles sacrées du roi du trône
Mon nom est terre
Je suis le berceau de l’humanité Je suis aussi le tombeau de l’humanité Le monde entier au lieu de me respecter Me torture à petit feu
Mon parapluie a un dessin d’une lucarne Ma tête a perdu ses cheveux
Mes citernes sont les poubelles
Mon corps objet de toutes les convoitises Sataniques
Et les projets meurtriers Arrêtez arrêtez arrêtez Le monde est en danger La météo miroir de la vérité Ceci est un rappel en mémoire Je suis le berceau de l’humanité Je suis aussi le tombeau de l’humanité