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COMPTE-RENDU & PERSPECTIVES

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Academic year: 2022

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SAINT-PRIEST

EXPOSITION

DU 11 AU 29 JANVIER 2021

COMPTE-RENDU

&

PERSPECTIVES

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1. QUI, QUAND, OÙ, POURQUOI, COMMENT...

Lutter contre les discriminations est un ambitieux combat. Mais comment y contribuer dans le cadre scolaire ? Le latin discrimen, qui signifie « séparation », montre que nous sommes en présence de ce que le cerveau humain accomplit au quotidien sans effort, c'est-à-dire sans beaucoup de recul. Simplifier, trier, hiérarchiser, polariser, classer : la dualité comme catalyseur des fractures sociales, la discrimination comme progéniture peu fréquentable du stéréotype. Puisque cette réalité concerne tous les âges de la vie, il n'est jamais trop tôt pour agir. Dans un lycée, par exemple, il nous a semblé judicieux d'évoquer nos mécanismes cérébraux, mais aussi de donner la parole ou du moins d'encourager la trace écrite.

Prendre conscience, témoigner : deux axes essentiels.

En 2019, un collectif de San-Priots s'est mobilisé contre les discriminations. Avec le soutien de la mairie de Saint-Priest et de la MJC Jean Cocteau, une exposition itinérante a vu le jour. L'idée a été portée jusqu'à nous par Olivier Pipard, Directeur de Projet Politique de la Ville, dont la visite nous a permis de réfléchir à la façon de structurer et d'animer des séquences. L'installation est demeurée au CDI pendant trois semaines en janvier 2021. Il faut souligner l'aide apportée par Laurence Thévenon et Sandrine Madec, professeures d'histoire-géographie mais aussi d'EMC, par Camille Lafont, CPE, ainsi que par Océane Serviant et Lauriane Vicat, AED. Nos collègues enseignantes ont aidé à mieux articuler la séquences des panneaux avec celle des témoignages, à rendre plus pertinente la rencontre des élèves avec ces mêmes panneaux ; Madame Lafont s'est chargée de la communication avec les élèves ; Océane, jamais à court d'idées, a permis une expansion au-delà du CDI, avec recueil possible des témoignages et des suggestions à la vie scolaire ; quant à Lauriane, elle a conçu une affiche percutante dont plusieurs exemplaires ont orné les murs du lycée.

Rappelons quelques réalités : dans la société, la discrimination sociale consiste à opérer une distinction au détriment d'une personne ou d'une catégorie d'individus. Elle crée des frontières dites

« discriminantes », qui produisent un rejet visant à l'exclusion sociale. Les critères sont nombreux, tels que l'origine ethnique, la religion, l'état de santé, l'orientation sexuelle. Discriminer est illégal. C'est un délit qui est puni par la loi, pouvant aller jusqu'à de lourdes amendes et des peines de prison. On ne réfléchit jamais assez à la manière de conduire et d'amplifier la lutte contre les discriminations. À elles seules, elles font le lit des émotions négatives, du sentiment d'humiliation qui se transmet au fil des générations et, bien entendu, des inégalités sociales. La nature violente de la discrimination ne fait aucun doute.

Si l'on additionne les effectifs des groupes qui sont venus en compagnie de leurs professeurs et les visiteurs et visiteuses "libres", ce sont environ 400 élèves qui ont été sensibilisés à cette problématique.

Soit plus d'un quart des lycéens de Condorcet avec un ciblage prioritaire en direction des classes de seconde.

Le présent document, à la fois compte-rendu et vecteur pour des actions futures, nous fournit aussi l'occasion de remercier les enseignant(e)s qui ont jugé ce projet digne d'intérêt, jusqu'à y puiser la matière à des prolongements pédagogiques.

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2. DES IMAGES POUR DÉGOURDIR LES CONSCIENCES

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Nous avons accueilli des demi-classes, calibre obligatoire pour les élèves de seconde et de première par ces temps de contrainte sanitaire. On retiendra la double exigence pesant sur nos visages : présence du masque, sollicitation des regards.

Il s'agissait d'abord de présenter un Powerpoint constitué d'une vingtaine d'images.

Premier objectif : découvrir que notre cerveau va vite, trop vite parfois. Illusions d'optique, induction mentale, clichés, sont présents au quotidien. Spontanément, notre matière grise nous obéit moins qu'elle ne nous soumet. C'est un peu l'idée de se mettre au volant d'une voiture de course après une seule heure de conduite.

Deuxième objectif : montrer comment le stéréotype devient préjugé, comment le préjugé aiguise les discriminations. Petits rappels d'histoire, quelques précisions factuelles. Et bien sûr, accueillir questions et remarques, connecter les étonnements.

1Certaines images reproduites ici sont issues du Powerpoint présenté par Olivier Pipard en amont de l'exposition : un grand merci à lui et à la Mairie de Saint-Priest pour la liberté d'utilisation qui nous a été laissée.

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Question de point de vue...

...tout est affaire de représentation.

Mais l'heure tourne et les professeurs ont besoin d'intervenir, de prolonger, de jeter des passerelles.

Notre format n'est ni celui d'un cours, ni celui d'une exposition ordinaire. Encore moins d'une conférence ou d'un café philosophique. Il faudrait juste que ce soit un peu tout cela en même temps... Une idée à creuser pour l'avenir.

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3. DES PANNEAUX

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... POUR NE PAS TOMBER DEDANS

Au départ, ce sont 9 panneaux qui nous ont été livrés : un pour la présentation générale et 8 personnes - 4 femmes et 4 hommes - qui ont en commun d'habiter Saint-Priest. Sous chaque photo, un volet de bois. On ouvre, on lit, on se laisse surprendre : le mécanisme du stéréotype opère...

Ci-dessous, deux exemples parmi les huit :

2 Une nouvelle fois, merci pour la reproduction rendue possible de certains panneaux de l'exposition.

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Au lycée, nous avons discuté de la manière dont les photos avaient été disposées : pourquoi celle-ci d'abord visible, plutôt que cette autre ? Avec les deux personnages présentés plus haut, on comprend d'emblée la démarche : Alexandre, un professionnel de santé dont on n'imagine pas qu'il puisse se transfigurer sur une scène ; Sarah, une musulmane avec son piercing et qui nous offre d'oublier le mot voile au profit d'autres termes liés à la mode.

Mais dans certains cas, le chemin est plus subtil : Sandrine nous rappelle que le handicap, même lourd, n'est pas toujours visible... Nadine, autre exemple, nous séduit par la gentillesse que porte son visage, mais ni la seconde photo ni le texte qui l'accompagne ne nous révèlent sa très petite taille. Ce sont des élèves dont elle s'est occupée lorsqu'ils étaient de jeunes enfants qui ont confirmé la douceur de son caractère et son modeste gabarit ! Quant à Patrick, dont on voit d'abord le large sourire et certains détails vestimentaires, il évoque ses talents et son engagement, sans évoquer quoi que ce soit de discriminatoire.

Certains d'entre nous ont pu être marqués par la métamorphose corporelle de Sandrine ou l'élégance de Samir...

... et nous aurons eu, nombreux, un coup de cœur pour Mustapha. L'occasion de rappeler à nos élèves étonnés qu'on sculpte avec ses mains et non avec ses yeux (Mustapha est non-voyant).

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Découvrir à son rythme ces panneaux constituait la seconde étape, à laquelle s'ajoutait un petit détour par ceci :

Une image à la volée (CDI, salle de lecture) :

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4. DES GOMMETTES ET DES BOÎTES POUR TÉMOIGNER

Pendant qu'un demi-groupe partait à la rencontre des personnages évoqués plus haut, un autre venait prendre connaissance des papiers placardés sur les baies vitrées. Au menu : les critères de discrimination. Ce fut l'occasion d'expliquer certains termes, certaines notions, comme la domiciliation bancaire. À l'échelle nationale, on distingue ceci :

Alors qu'on leur a réservé des formats A3, il apparaît finalement que ces critères n'ont pas toujours été privilégiés par nos élèves. Peu de gommettes pour les activités syndicales, un très grand nombre pour les convictions religieuses (presque au bout à droite, en bas). Faut-il s'en étonner ?

Une image parlante :

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9 C'est-à-dire :

Soit un total de 1666 gommettes et une moyenne de quatre gommettes par élève. Les cinq critères les plus sélectionnés atteignent la jauge des 50 %, mais surtout, ce sont avant tout les critères d'identité qui dominent. On parle ici de ce qui s'impose au premier regard : apparence physique, certes, mais aussi la supposée "race" dont on rappelle qu'elle est une notion rendue caduque par la science, le sexe de la personne, les convictions religieuses dont l'affichage, dans notre société, est en lien avec le port du voile.

Même en tenant compte du fait qu'un handicap n'est pas toujours repérable ou que la visibilité religieuse n'a rien de systématique, on peut affirmer que plus de la moitié des préjugés, véritables racines discriminatoires, sont le fruit de clichés. C'est-à-dire d'instantanés.

CRITÈRE (ou regroupement de critères) NOMBRE DE

GOMMETTES

%

APPARENCE PHYSIQUE 257 15,42

ORIGINE, PRÉTENDUE RACE, ETHNIE 164 9,84

SEXE 161 9,66

CONVICTIONS RELIGIEUSES 148 8,88

PATRONYME 94 5,64

NATIONALITÉ 93 5,58

ORIENTATION SEXUELLE 90 5,4

ÂGE 81 4,86

ÉTAT DE SANTÉ 71 4,26

SITUATION DE FAMILLE 66 3,96

HANDICAP, PERTE D'AUTONOMIE 66 3,96

CAPACITÉ À S'EXPRIMER DANS UNE LANGUE ÉTRANGÈRE 65 3,9

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉTIQUES 55 3,3

MŒURS 50 3

LIEU DE RÉSIDENCE 49 2,94

GROSSESSE 48 2,88

VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE 36 2,16

DOMICILIATION BANCAIRE 36 2,16

OPINIONS POLITIQUES 20 1,20

ACTIVITÉS SYNDICALES 16 0,96

total 1666

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La dernière étape consistait, pour les volontaires, à déposer des témoignages ou des suggestions dans des boîtes. Presque toutes et tous ont répondu présent. Si la plupart des participants se sont attablés par petits groupes, il était possible de s'isoler dans un coin du CDI pour écrire à l'abri des regards.

A) LES TÉMOIGNAGES

On oubliera les quelques propos provocateurs ou défoulatoires qui ont fini à la poubelle, sans compter quelques perles. Mais dans l'immense majorité des cas, le ton a été sincère. Des contributions plus fournies auraient été les bienvenues, mais on voit les limites de l'exercice si l'on considère la difficulté du passage à l'écrit pour beaucoup et le peu de temps dont ils ont disposé.

Un autre jeu de boîtes avait été déposé en vie scolaire, mais la récolte y a été maigre. Pour le CDI, ce sont quelques 500 témoignages qui ont été recueillis - plus d'un par élève en moyenne. Les suggestions, moins nombreuses, sont tout de même une quarantaine (10 % des visiteurs).

Certaines formules dérangent, quelques témoignages sont bouleversants. On ne s'habitue pas, et c'est heureux. Tant de mots jetés à la hâte sur des bouts de papiers nous rappellent que les traitements discriminatoires sont quotidiens et que le travail pour les réduire réclame de l'opiniâtreté.

Précision : les papiers recueillis ont été mélangés, que leur auteur ait écrit en tant que témoin ou en tant que victime. Il est parfois question d'un événement récent, d'autres récits renvoient aux années de collège, voire à la petite enfance. La famille est beaucoup évoquée, tout comme les scènes ayant lieu dans des lieux publics.

Les pages qui suivent recensent l'essentiel. On pourra les trouver fastidieuses, mais elles ont le mérite de laisser une trace solide, incontestable.

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Mentionnons sans attendre le quarté (hélas) gagnant :

- ORIGINE, PRÉTENDUE RACE ==> RACISME ENVERS LES NOIRS ET LES ARABES - APPARENCE PHYSIQUE ==> GROSSOPHOBIE

- CONVICTIONS RELIGIEUSES ==> REJET DES FEMMES VOILÉES - ORIENTATION SEXUELLE ==> HOMOPHOBIE

1 - ORIGINE, PRÉTENDUE "RACE"

133 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : le racisme envers les personnes d'origine africaine (avec extension à l'ensemble du monde arabe)

CHOSES LUES :

D'UNE MANIÈRE GÉNÉRALE :

Remarques racistes entendues dans la rue. x 8

Remarques racistes entendues dans les transports en commun. x 15

Jugements négatifs, méfiance, discriminations d'une manière générale (sans précision). x 23

J'ai vu des vidéos racistes.

MONDE ARABE :

"Sale Arabe !", "Sale Bougnoule !" (x 8)

Je suis marocaine, on m'a dit que j'étais une sorcière.

J'ai été discriminée par erreur : deux personnes d'origine maghrébine m'ont dit ne pas aimer les Blancs - or, je suis d'origine maghrébine même si ça ne se voit pas.

Dans un lycée de Lyon, j'ai été rejeté parce que je suis arabe.

Deux femmes qui parlaient arabe dans le bus se sont entendu dire : "on est en France ici !"

On m'a traité de sale voleur parce que je suis arabe.

Les Arabes sont tous des voleurs. x 3

Retourne faire des kebabs.

Les Arabes ne reçoivent aucune éducation, ce sont des sauvages.

Mon grand-père se moque des gens qui parlent arabe sans aucune raison.

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J'ai été fouillée à la sortie d'un hypermarché parce que je suis d'origine maghrébine et que j'étais en survêtement.

J'ai entendu dire que l'Algérie se porte mal depuis qu'elle n'est plus française parce que les Algériens ne sont pas intelligents.

AFRIQUE NOIRE :

Expressions : "Sale Noir !", "Sale Nègre !" (x 7)

Dans la rue, un homme blanc et ivre a insulté un vieil homme à la peau noire.

Les Noirs n'ont pas besoin de voiture, ils sont rapides et endurants, qu'ils aillent à pied.

J'ai vu une personne noire se faire frapper par des Blancs à la sortie du métro.

Les Africains subissent toutes les moqueries.

Des Noirs se font traiter de singes. x 4

Va vite à la laverie pour devenir blanche, sale Noire, et mets de la Javel ! x 2

Discrimination envers des personnes noires auxquelles on refuse de louer un logement.

Tu es plate pour une Africaine.

Dans le tramway, une femme noire enceinte a été insultée.

Comme t'es Noire, tes cheveux c'est forcément une perruque.

T'es un sale Noir, tes cheveux c'est de la laine de mouton.

Quand on est plusieurs Noirs dans un magasin, on se fait suivre. x 2

On m'a dit : t'as un petit nez pour une Noire.

Au collège, une professeure m'a critiquée implicitement à cause de ma couleur de peau.

Un Noir a insulté un Blanc : tu ressembles à un doliprane.

On me traite de "black".

On m'a traité de sale Noir parce que j'ai poursuivi une poule. Mes copains blancs faisaient pareil, on leur a rien dit.

Tu es belle pour une Noire. x 2

ARABES ET NOIRS CONFONDUS :

"Retourne dans ton pays !" x 12

Je suis à moitié noire et arabe, on me discrimine doublement.

La police fait des contrôles au faciès. x 5

Propos racistes dans les transports en commun en général. x 5

D'une manière générale : "Sale Noir(e) !" x 7

D'une manière générale : "Sale Arabe !" x 8

Propos tenus aux Noirs et aux Arabes : vous n'avez plus votre place en France !

Les vigiles dans les magasins nous suivent parce que nous sommes Noirs ou Arabes. x 6 AUTRES ORIGINES :

On s'est moqué de moi parce que suis arrivée d'Italie il y a cinq ans.

On se moque des Roumains.

Les Chinois volent les chiens des autres pour les manger.

T'es moche, sale Thaïlandaise !

Au collège, on se moquait d'un élève d'origine espagnole.

On me discrimine parce que mes origines sont à la fois marocaines et hollandaises.

"Sale Chinois !" x 4

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2 - APPARENCE PHYSIQUE

109 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : la grossophobie.

CHOSES LUES :

SUR LE PHYSIQUE :

Discrimination sur le physique, sans précision. x 16

Être témoin de jugements cruels sur le physique de certain(e)s de ses camarades. x 11

Au lycée, on veut plaire, alors on critique le physique des autres.

Les garçons se moquent beaucoup du physique de certaines filles.

Grossophobie en général. x 33

Mon frère m'a traité d'obèse toute mon enfance.

Partout où je vais, on me traite de gros porc.

Les personnes en surpoids sont forcément lentes et paresseuses.

Un ami se fait moquer de lui à cause de sa taille.

Au collège, on s'est moqué de ma taille. x 4

Jugements sur les personnes de petite taille en général.

J'ai redoublé deux fois, on s'est moqué de moi parce que j'étais de grande taille.

Ma copine est mince, elle s'est fait traiter d'anorexique.

On m'a traité de squelette.

Je suis souvent critiquée sur ma maigreur. x 2

J'ai été harcelé parce que je suis roux.

Un ami se fait moquer de lui à cause de sa coupe de cheveux.

Une fille coiffée "afro" n'a pas obtenu l'emploi qu'elle convoitait.

Je suis un garçon aux cheveux longs, cela me vaut des moqueries.

J'ai été traitée de calculette à cause de mon acné.

On a rigolé de mon acné.

On m'a dit que j'avais des dents de lapin.

Au collège, j'ai été harcelé à cause de mes yeux qualifiés de trop gros : on m'appelait le poisson.

Les filles m'ont dit que j'avais des fesses de babouin.

On se moque de moi parce que j'ai un gros nez.

J'ai été harcelé en primaire à cause de mon physique. x 3

On m'a traité de moche.

J'avais du henné sur les mains quand j'étais petite et personne ne voulait me tenir la main

dans les rangs.

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SUR LA FAÇON DE S'HABILLER :

Jugements sur la façon de s'habiller. x 11

Moqueries envers les filles à cause de leur façon de s'habiller. x 4

Dans les transports en commun, on se fait mal voir à cause de son style vestimentaire.

J'ai été harcelé parce que je portais un jean acheté au marché.

J'ai vu une femme se faire insulter car elle était un peu dénudée.

3 - CONVICTIONS RELIGIEUSES

56 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : le rejet des musulmanes voilées.

CHOSES LUES :

Être critiqué, moqué, à cause de sa religion. x 10 LE VOILE :

Discriminations à cause du voile en général. x 21

Une commerçante voilée a été traitée d'extrémiste et de terroriste.

Une femme voilée de ma famille a été traitée de terroriste. x 2

Certains pensent qu'une femme ne peut pas porter le voile de son plein gré. x 3

Dans le métro, on a dit à une femme voilée qu'elle portait un déguisement.

Ma mère s'est vue refuser un emploi à cause de son voile.

Les femmes voilées ont des problèmes avec certains médecins. x 3

Islamophobie d'une manière générale. x 5

On traite les musulmans de terroristes. x 2

Les musulmans sont des voleurs.

"Sale musulman !" x 3

Ma marraine s'est convertie à l'islam, sa famille ne l'accepte plus.

On a forcé mon père à manger du porc alors qu'il est musulman.

Mon grand-père, musulman comme mon père, m'a dit que ma naissance était un blasphème

parce que ma mère est chrétienne.

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4 - ORIENTATION SEXUELLE

31 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : l'homophobie.

CHOSES LUES :

Discrimination contre les homosexuels en général. x 18

On m'insulte sexuellement.

Les injures sexuelles sont très nombreuses sur les réseaux sociaux.

Nous sommes au XXI° siècle, le manque de respect à l'égard des homosexuels est très surprenant.

Sur les réseaux sociaux, certains disent que l'homosexualité est une maladie mentale.

Je suis homophobe. x 2

Les homosexuels sont persécutés partout : réseaux sociaux, manifestations, dans la rue...

Quelqu'un a dit : je ne suis pas homophobe, mais je n'accepte pas les LGBT.

Mon amie se faisait insulter au collège parce qu'elle aimait les filles. x 2

J'ai déjà insulté un gay.

On me traite souvent de pédé.

J'ai connu une lesbienne qui se faisait lyncher au quotidien.

5 - HANDICAP, PERTE D'AUTONOMIE

18 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : les moqueries des jeunes à l'encontre des personnes handicapées.

CHOSES LUES :

Voir des camarades se moquer de personnes handicapées. x 8

Un ami non-voyant s'est fait insulter dans la rue.

Ma mère est handicapée, on lui manque souvent de respect.

Une amie s'est fait moquer d'elle à cause de sa main handicapée.

J'ai vu un enfant handicapé se faire humilier devant tout le monde.

On se moque d'un enfant atteint de strabisme.

On s'est moqué d'un autiste devant moi.

Ma mère a un handicap lourd mais invisible : quand elle en parle, elle n'est pas toujours crue.

Je connais une personne aveugle qui n'a pas d'amis.

Une personne en fauteuil n'a pas été aidée dans les transports en commun.

On m'a dit un jour que les aveugles ne savaient rien faire.

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6 - SEXE

18 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : l'image sociale de la femme

dégradée.

CHOSES LUES :

Des personnes disent qu'une femme doit davantage s'occuper des enfants et du ménage que les hommes.

La place de la femme est à la cuisine. x 4

Ma mère n'a pas été embauchée parce que c'est une femme.

On m'a dit que je devais faire un métier de femme.

J'ai été discriminée pour mon stage de troisième : on a pris un garçon là où on m'avait refusée.

On dit plus souvent non aux filles qu'aux garçons.

J'entends des paroles sexistes tout le temps parce que je suis une femme. x 3

On se moque plus des filles que des garçons.

7 - PATRONYME

14 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

On se moque des gens à cause de leur nom (sans précision). x 7

Au collège, on se moquait de mon nom et on me donnait des surnoms ridicules. x 3

On se moque de moi à cause de mon prénom composé.

J'ai vu des gens se faire insulter à cause de leur nom bizarre.

Un homme n'a pas été embauché à cause de son patronyme.

On se moque de moi parce que j'ai un nom de famille chinois.

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8 - ÂGE

12 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE :

les discriminations relatives aux grossesses très précoces.

CHOSES LUES :

Quand on est jeune, on ne sait rien.

J'ai déjà été critiqué et jugé sur mon âge. x 2

Ma camarade de classe a été insultée car elle était enceinte. x 2

Insultes envers une fille tombée enceinte très jeune. x 3

Ma mère est tombée enceinte de moi à quinze ans, tout le monde s'est retourné contre elle.

On n'a pas embauché une jeune femme parce qu'elle avait eu son enfant à l'âge de 15 ans.

Au collège, les élèves de 6ème se faisaient davantage harceler que les autres.

On a refusé un emploi à un homme âgé de 55 ans.

9 - NATIONALITÉ

8 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

 Les Algériens sont mal vus.

 On s'est moqué de moi à cause de ma nationalité. x 2

 Discriminations sur la nationalité lues sur internet. x 5

10 - LIEU DE RÉSIDENCE

5 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

 On me discrimine à cause de mon quartier. x 5

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11 - MOEURS

5 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

Je cours beaucoup, je parle beaucoup, je raconte toute ma vie, les autres disent que je suis bizarre, ils me discriminent à cause de ma façon d'être.

Je suis discriminé parce que je mange du porc.

Au collège, un garçon avait un comportement original et personne ne voulait être son ami.

Mes amies et moi faisons des cosplays, du coup les vigiles nous barrent souvent la route.

J'aime la musique métal, je porte du cuir, on se moque de moi à cause de ça.

12 - VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE

4 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

Discrimination par rapport à la précarité financière. x 2

Les pauvres subissent les moqueries des riches.

Tu n'as pas assez d'argent pour vivre, sale pauvre.

13 - CAPACITÉ À PARLER UNE AUTRE LANGUE QUE LE FRANÇAIS

3 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

Le patron de mon père a profité du fait qu'il ne parlait pas bien le français pour l'escroquer.

Au collège, on ne voulait pas communiquer avec une fille qui ne parlait pas le français.

J'ai été discriminé sur le fait que je ne parlais pas l'arabe malgré mes origines, alors que dans

ma classe tous mes camarades le parlaient.

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14 - GROSSESSE

3 TÉMOIGNAGES CHOSES LUES :

Une femme se disant enceinte a été insultée à la caisse d'une grande surface par une autre femme qui l'accusait de mentir.

On a refusé un emploi à une femme enceinte.

Un homme n'a pas cédé sa place à une femme enceinte en lui disant qu'elle n'était pas victime d'un handicap.

15 - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉTIQUES

3 TÉMOIGNAGES

CE QUI DOMINE : l'albinosophobie.

CHOSES LUES :

J'ai une copine aux yeux bleus et aux cheveux blonds, on la traite souvent d'albinos.

J'ai vu un albinos se faire insulter.

Un albinos n'a pas été accepté dans une équipe de foot.

16 - OPINIONS POLITIQUES

1 TÉMOIGNAGE

J'observe que certaines personnes ne peuvent plus donner leurs avis en politique.

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CRITÈRES NON RENSEIGNÉS :

LIEU DE RÉSIDENCE DES CAUTIONS DOMICILIATION BANCAIRE

ACTIVITÉS SYNDICALES SITUATION DE FAMILLE

ÉTAT DE SANTÉ

L'affiche réalisée par Lauriane :

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21 B) LES SUGGESTIONS

Comme pour les témoignages, nous avons éliminé quelques rares papiers d'un humour douteux.

Les contributions s'organisent de la façon suivante :

ATTITUDE DES VICTIMES

 En parler, réagir, témoigner, porter plainte, ne pas rester seul. x 7

 Se taire, se cacher.

RÉPRESSION

 Renforcer les effectifs de police.

 Rendre les sanctions plus sévères. x2

 Mobiliser l'armée.

TERRAIN SOCIAL ET LÉGISLATIF

 Favoriser la mixité sociale. x2

 Permettre aux petites filles musulmanes de porter le voile à l'école.

 Interdire l'accès aux médias des porteurs de haine.

 Que la société protège mieux les victimes.

 L'uniforme dans les établissements scolaires.

 Pouvoir changer de nom plus facilement.

 Accepter tous le signes et symboles religieux dans les endroits publics.

 Rendre plus accessibles et connus des numéros d'appel.

PÉDAGOGIE

 Les campagnes de sensibilisation doivent commencer dès le plus jeune âge. x 2

 Faire davantage d'expositions comme celle-ci. x 4

 Mieux expliquer aux jeunes comment marche le cerveau.

 Que les professeurs croient davantage les récits de harcèlement.

 Que les professeurs encouragent les exposés et les expositions. x 3

 Organiser des semaines entières de sensibilisation dans les établissements scolaires.

 Généraliser des campagnes d'affichage contre les discriminations.

 S'occuper de soi-même et moins des autres.

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En guise de conclusion, une évidence : devant de tels défis, il faut toujours remettre le couvert. Déjà, nous n'avons pas travaillé dans le désert, pas davantage dans l'isolement. Merci à Florence Sauvebois, Edwige Perrot et Laurence Thévenon, enseignantes motivées au long cours, pour le travail mené autour de la même thématique, et dont les fruits sont à retrouver sur notre radio lycéenne.

Cet affichage aura accompagné notre exposition décidément interactive :

Parce que nos cerveaux vont vite, parce que nos émotions sont des vagues déferlantes, parce que l'éducation, la société, laissent de solides empreintes en nous ; mais aussi parce que devenir un être responsable, un citoyen, un humain à part entière, cela s'apprend, offrons à nos consciences ces quelques mots d'Albert Camus : Non, un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon…3

Bon vent à la lutte contre les discriminations !

3Albert Camus, Le Premier homme.

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