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Les femmes dans l’histoire du CNRS

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Géographie et cultures 

54 | 2005 Le genre

Les femmes dans l’histoire du CNRS

Cynthia Ghorra‑Gobin

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/11199 DOI : 10.4000/gc.11199

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 juillet 2005 Pagination : 141-142

ISBN : 2-7475-9696-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Cynthia Ghorra‑Gobin, « Les femmes dans l’histoire du CNRS », Géographie et cultures [En ligne], 54 | 2005, mis en ligne le 30 mars 2020, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://

journals.openedition.org/gc/11199 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.11199 Ce document a été généré automatiquement le 15 décembre 2020.

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Les femmes dans l’histoire du CNRS

Cynthia Ghorra‑Gobin

RÉFÉRENCE

Mission pour la place des femmes au CNRS, 2004, Les femmes dans l’histoire du CNRS, Paris, CNRS, 155 p.

1 Cet ouvrage qui se veut un bilan du rôle des femmes scientifiques au sein du CNRS depuis sa création en 1939, participe du plan d’action de la "Mission pour la place des femmes au CNRS" dirigée par G. Hatet-Najar et s'inscrit dans le cadre d’une politique menée par le CNRS depuis 2003. Le livre comporte sept articles dont six rédigés par des femmes (I. Löwy, M. Sonnet, E. Cospen-Gharibian et G. Faye, I. Costas et L. Schiebenger, M. Rossiter et C. Nave) et un seul par un homme (J.‑F. Picard) à partir d’une série d’entretiens de femmes. Cinq articles abordent la question des femmes au CNRS en s’appuyant sur des données chiffrées pour rendre compte de l’évolution des carrières, des récompenses ainsi que de la promotion des femmes.

2 Ainsi sur les 25 000 agents que compte le CNRS, 42 % sont des femmes (30 % sont chercheures et 52,5 % ITA, ingénieur, techniciens, administratifs). Le taux de féminisation varie certes selon les disciplines, mais le fait le plus caractéristique de l’ensemble réside dans la diminution du nombre de femmes au fur et à mesure que l’on grimpe dans l’échelle des grades. Aussi pour désigner la réussite des femmes qui occupent des postes de responsabilité, l’auteure utilise l’expression de "Carrière improbable" car liée au hasard. En effet, contrairement aux hommes, les femmes n’ont pas de stratégie personnelle et la réussite professionnelle se mesure davantage en fonction d’opportunités proposées par leur entourage professionnel. Elles bénéficient plus souvent d’un mentor que d’un réseau de relations fondé sur le principe de la

"Camaraderie". Des tableaux décrivent l’évolution des femmes au sein du CNRS ainsi que leur visibilité au sein de l’institution. En 1959, l’effectif total des directeurs et sous- directeurs représente 126 personnes dont 5 femmes (soit 4 %) et en 1970, 174 dont 11 femmes (soit 6 %). Le pourcentage de femmes parmi les chercheurs de 1 m classe est

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passé entre 1985 et 2000 de 32,3 % à 37 %, alors que le pourcentage de femmes directrices de recherche (1re classe) a baissé de 13,9 % à 8,3 %. L’effectif des femmes distinguées par des médailles est extrêmement limité : sur une liste de 53 noms (1955 à 2001), on ne relève que deux noms féminins.

3 Deux articles qui traitent de la situation des femmes à l’étranger (Allemagne, États- Unis) permettent au lecteur de se donner quelques points de comparaison. L’article qui soulève le plus grand nombre de questions s’intitule "Comparaisons américaines. De la ségrégation à la ’libération’. Et après ?" L’auteur commence par mettre en évidence le fait ségrégatif dans l’enseignement supérieur américain. Les femmes n’avaient pas accès à l’université en dehors des institutions féminines et il fallut attendre 1890 avec l’ouverture d’une nouvelle université (Chicago) pour que la mixité émerge. Cette création a poussé d’anciennes universités comme Yale à s’ouvrir aux femmes. Les enseignements les plus prisés par celles-ci avaient trait, à l’époque, à la psychologie de l’enfant et surtout aux sciences ménagères (Home economics). Ce n’est que très progressivement que les femmes ont eu accès à d’autres domaines scientifiques. À partir des années 1920, des agences gouvernementales employant des chercheurs s’ouvrirent aux femmes, mais le travail sur le terrain- obligatoire pour prétendre à une promotion- leur était interdit. Elles étaient donc maintenues dans une situation d’infériorité et leur travail limité à la recherche bibliographique et à l’historiographie de leur discipline. Ce n’est qu’à partir des années 1960-1970 que l’on peut parler d’un mouvement de "libération" promettant l’élimination de la discrimination due au sexe et à la race. Aux États-Unis, le nombre total de femmes scientifiques effectivement employées dans la recherche a augmenté, mais peu d’entre elles parviennent aux échelons supérieurs. Le plafond de verre (glass ceiling) - terme inventé en 1986 - veut qu’une sérieuse ségrégation hiérarchique persiste dans les universités et les centres de recherches. L’auteure est toutefois optimiste : elle cite par exemple l’université de Princeton qui, bien que n’ayant admis les étudiantes qu’à partir de 1969, vient d’élire une femme présidente. Reste à savoir si ces femmes - au nombre limité auront la possibilité de prolonger cette tendance en faveur d’une meilleure représentation des femmes ou maintiendront une politique de statu quo.

4 Les articles sont de qualité homogène, bien écrits et décrivent avec clarté, tout en s’appuyant sur des données objectives, la situation des femmes au CNRS. Ils sont dans l’ensemble optimistes. Certains s’interrogent toutefois sur les mesures à prendre pour que les évolutions sociales se répercutent dans la sphère de la recherche, sans passer par le principe de quotas. Cet ouvrage est à lire non seulement par tous ceux qui s’intéressent à la question du genre mais aussi par ceux qui réfléchissent à la capacité d’évolution de nos institutions.

AUTEUR

CYNTHIA GHORRA‑GOBIN CNRS- Espace et culture

Les femmes dans l’histoire du CNRS

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