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Submitted on 1 Jan 1985
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Caractérisation magnétique d’un bilame supraconducteur
J. Chilo
To cite this version:
J. Chilo. Caractérisation magnétique d’un bilame supraconducteur. Revue de Physique Appliquée, So- ciété française de physique / EDP, 1985, 20 (10), pp.695-698. �10.1051/rphysap:019850020010069500�.
�jpa-00245385�
Caractérisation magnétique d’un bilame supraconducteur
*J. Chilo
Laboratoire d’Electromagnétisme, U.A. 833, ENSERG, 23, rue des Martyrs, 38031 Grenoble Cedex, France (Reçu le 5 avril 1985, révisé le 27 juin 1985, accepté le 2 juillet 1985 )
Classification
Physics Abstracts
74.50
Résumé. 2014 Par un développement analytique direct, nous caractérisons complètement les propriétés magnétiques
d’un bilame supraconducteur. Nous en déduisons sa profondeur de pénétration équivalente ainsi que son induc- tance globale. En fixant le courant total traversant ce bilame, nous donnons également les distributions de densité de courant dans une section droite du dispositif. Les résultats analytiques présentés sont en parfait accord avec
ceux obtenus par des méthodes de résolution numérique ou par des tests interférométriques.
Abstract 2014 We propose a straightforward analysis for
magnetic
characterization of a double layered strip. Wetake out the equivalent London penetration depth and the resulting inductance. The total current supported by
such a line being fixed, we determine the distributions of the current density. Close agreement with experimental
and numerical results confirm the validity of the proposed method.
1. Introduction.
L’intérêt des
jonctions Josephson
utilisant des élec- trodes en NbN réside dans leurs tensions gapimpor-
tantes
(4
mVenviron)
et leurs bonnes tenues lors desrecyclages thermiques [1]. Cependant
lagrande
pro- fondeur de London À de ce matériau(typiquement
4 000
À)
est àl’origine
d’une inductancecinétique qui
augmenterapidement
dès quel’épaisseur
du NbNdevient inférieure à À
[2].
Il en résulte une diminutionde la sensibilité des
dispositifs interférométriques [3]
et un accroissement du temps de
propagation
dans lesdispositifs logiques [4].
Certains auteurs ont
proposé
deremplacer
l’élec-trode de base de la
jonction Josephson
par un bilame Nb-NbN[5].
Ils ont montréexpérimentalement qu’il
est
possible
d’obtenir une nette réduction de l’induc- tancecinétique
sansdégradation
notable desperfor-
mances
dynamiques
de lajonction [6].
Dans ce
qui
suit, à l’aide d’une formulationanaly- tique,
nous déduisons toutes lescaractéristiques magnétiques
dusystème
et enparticulier
laprofon-
deur de
pénétration équivalente
du bilame et suninductance totale. Nous comparons nos résultats à
ceux issus du test
[6]
ainsiqu’à
ceux issus de la réso- lutionnumérique
utilisant une méthodeénergétique
variationnelle
[7].
(*) Cette étude a été financée par le CEA-LETI Grenoble.
2.
Analyse théorique.
La
figure
1représente
la section transversale du dis-positif
étudié. Les rubans 1 et 2(bilame)
constituent l’électrode de base d’unejonction
et le ruban 3, la contre-électrode. Les diversparamètres
sont choisisen accord avec
[6].
L’étude est faite en supposant la
largeur
W desdifférents rubans très
grande
vis-à-vis des différentesprofondeurs
depénétration 03BBi.
Dans ce cas, les effetsde bord sont tout à fait
négligeables ;
leséquations
deMaxwell montrent que le
champ magnétique
estsuivant x et le champ
électrique possède
une compo- sante suivant z; cesgrandeurs
nedépendent
que de laposition y
et s’écrivent de la façon suivante dans les différents milieux isupraconducteurs (relations
don-Fig. 1. - Section transversale du dispositif étudié.
[Cross section of the studied device.]
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019850020010069500
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nées dans le domaine
fréquentiel) :
En supposant le
dispositif
transportant un courantlongitudinal
I, la continuité des composantesHx
etEz
aux différentes interfaces ainsi que lesconditions particulières :
permettent de calculer les différents coefficients
Ai
etBi.
Nous obtenons :avec :
L’impédance
de surfaceZ.
calculée en y = d permet de définir laprofondeur
depénétration équivalente
pour le bilame à l’aide de la relation
[8] :
Compte
tenu des valeurs des différentes constantesAi
etBi
donnéesprécédemment,
nous obtenons :avec
La relation (12) montre clairement que la
profon-
deur de
pénétration équivalente
du bilame se com-pose :
- d’un terme résultant de la mise en
parallèle
desrubans 1 et 2,
- d’un terme additionnel résultant du
couplage
existant entre ces rubans.
De
plus l’énergie électromagnétique
étant essen-tiellement confinée dans
l’oxyde,
le ruban 2joue
unrôle
préférentiel
vis-à-vis du ruban 1. Pour desépais- seurs dl
etd2
données, on a donc intérêt à choisir uncoefficient Â2
inférieurà À,1
si l’on veut minimiser lavaleur de la
pénétration équivalente 03BBeq.
La relation
(11) appliquée
en y = d + h permet de définir laprofondeur
depénétration
effective du ruban 3. Nous retrouvons alors la relation(13) appli-
cable au cas d’un seul ruban
[9].
L’utilisation de la relation(12)
dans le casparticulier
oùÀ,1
=Â2
conduit aussi au résultat du ruban
unique.
Dans ces conditions, l’inductance totaleéquivalente
au dis-positif
s’écrit :La relation de définition :
permet de calculer le
potentiel
vecteur A. Celui-ci estdirigé
suivant z et a pourexpression :
v - -,
Nous choisissons la constante arbitraire de façon à
avoir un
potentiel
nul en y = d Dans ce cas,l’équation
de London :
conduit alors aux
expressions
suivantes pour les densités de courant :L’équation (17)
associée aux conditions de continuité du champmagnétique
et dupotentiel
vecteur entraîneles conditions suivantes à l’interface Nb-NbN :
Ces relations montrent
qu’il
y a discontinuité de la densité de courant et de sa dérivée en y =dl.
Enutilisant la relation
(18)
nous retrouvons ce résultatparticulier.
3. Résultats. - En utilisant les
paramètres
géomé-triques
etélectriques
donnés sur lafigure
1, nous avons calculé les variations de03BBeq
et de L obtenuesrespecti-
vement à
partir
des relations(12)
et(14).
Ces varia-tions sont
représentées
sur lafigure
2 en fonction del’épaisseur di
du Nb pour uneépaisseur
totaled
= dl + d2
constanteégale
à 2 100 Á.Le
paramètre Â.q
varie entreÀ,2eff (6
000Á)
etÀ,1 eff
(1 200À) lorsque di
passe de 0 à Pour de faiblesépaisseurs
de Nb, nous observons des varia- tionsimportantes
de03BBeq
et L. Cette remarque peutêtre faite directement à
partir
de la relation(12).
Ces résultats
théoriques comparés
à ceux issus dutest
[6]
et à ceux obtenus par résolutionnumérique [7]
montrent la validité des relations
analytiques
pro-posées
en(12)
et(14).
En choisissant le courant traversant le ruban 3 tel
que I = 1 mA et en fixant
dl
= 900 A etd2
= 1200A,
les différents coefficients peuvent être calculés à l’aide des
équations (5)
à(10).
Lafigure
3 montre lesvariations de la densité de courant obtenues à
partir
de la relation
(18).
Enparticulier,
à l’interface NbN-Nb,cette
figure
fait apparaître les discontinuités sur la densité de courant et sur sa dérivéequi
vérifient lesrelations
(19)
et(20).
Cette densité de courant n’est pas nulle sur la surface inférieure du ruban 1 ni surla surface
supérieure
du ruban 3.Les variations du champ
magnétique (Hx)
et dupotentiel
vecteur(Az)
obtenues àpartir
des rela-tions (1) et (16) sont
représentées
sur lafigure
4; surFig. 2. - Variation de
Â,eq
et de L avec l’épaisseur dl dufilm Nb (d = di + d2 = 2 100
À).
[Variation of
Â,eq
and L with the Nb width film (d=dl +d2 =2100
A).]
Fig. 3. - Distribution de J en fonction de la position
y pour 1 = 1 mA.
[Current density distribution J with the y position for
I = 1 mA.]
Fig. 4. - Variation de Hx et AZ en fonction de la position y
pour I = 1 mA.
[Variation of Hx and A., with the y position for 1= 1 mA.]
l’interface NbN-Nb ( y =
dl)
les valeurs deHx
etA,
vérifient bien les relations de discontinuités (19) et
(20).
Sur les
figures
3 et 4 nous avonsporté
les résultats obtenus par la méthodenumérique
décrite dans[7].
Le bon accord entre les deux approches
justifie
lavalidité de l’ensemble des relations
analytiques
pro-posées.
698
4. Conclusion.
La méthode
analytique
que nous avons proposéenous a
permis
d’obtenir toutes lesgrandeurs
magné-tiques
dudispositif supraconducteur
étudié : pro- fondeur depénétration équivalente
pour le bilame,inductance totale, distribution de la densité de cou-
rant,
champ magnétique, potentiel
vecteur.La
profondeur
depénétration équivalente À.eq
faitapparaître un terme
qui
résulte de la mise enparallèle
et un terme issu du
couplage
de deux rubans consti- tuant le bilame. Leparamètre À.eq
varierapidement
pour de faibles
épaisseurs
du ruban en niobium(dl).
A l’interface des rubans 1 et 2, les discontinuités de la densité de courant et de sa dérivée
dépendent
des pro- fondeurs de London ainsi que dupotentiel
vecteur etdu
champ magnétique.
Cet effet de
proximité
total a étéanalysé
dans lecas de rubans de
largeur importante
devant les diffé-rents
paramètres 03BBi
des divers matériaux utilisés. Pour desépaisseurs
de Nb et NbN données,l’expression
de03BBeq
montre que l’on a intérêt à choisirA2 plus
faibleque
À.1.
Mais le choix de la nature des électrodes d’unejonction Josephson
estimposé
par d’autres considé- rations(technologiques, dynamiques...)
etpratique-
ment, le critère
précédent
ne peut pas êtrerespecté.
Dans le cas de rubans de faible
largeur
devant lesprofondeurs 03BBi,
les effets de bords ont un rôle nonnégligeable
sur les distributions de densité de courantet seule une résolution
numérique
permet de traitercorrectement le
problème. Cependant,
les remarquesprécédentes quant au choix des matériaux restent valables.
Dès que
l’épaisseur di
devientcomparable
àÂ19
le ruban 2 est parcouru par un courant très faible, ce
qui
entraîne une inductance
cinéque
réduite.L’utilisation de tels rubans bilames dans les liaisons de
dispositifs logiques
entraîne une réduction du temps depropagation
et diminuel’importance
des inter- connexions dans la définition du temps decycle
dudispositif
Toute la modélisation proposée suppose le modèle de Londonjustifié ;
avec les matériaux utilisés et à latempérature
de l’héliumliquide (4 K),
cettehypothèse
est valablejusqu’à
100 GHz au moins.Les
signaux
véhiculés dans les interconnexions supra- conductrices ayant des temps de montée dequelques picosecondes,
leurs spectres sont très étendus mais nevont
guère
au-delà de 100 GHz. Dans ce cas, leslignes
peuvent être considérées comme nondissipatives
etnon
dispersives :
ce sont deslignes
idéalesqui
n’appor-tent pas de déformation sur les
signaux
si elles sontadaptées.
L’ensemble de ces remarques,
qui
sont basées sur laréduction de l’inductance totale d’un bilame, doivent
être
prises
en compte dansl’optimalisation
des per- formancesdynamiques
desdispositifs
interférométri- ques(analogiques
oulogiques)
àjonctions Josephson.
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