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Étude de l'impact environnemental de murs pourvus d'isolants « biosourcés » issus de déchets agricoles

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HAL Id: hal-01078070

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01078070

Submitted on 27 Oct 2014

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Étude de l’impact environnemental de murs pourvus d’isolants “ biosourcés ” issus de déchets agricoles

Jean-Luc Menet

To cite this version:

Jean-Luc Menet. Étude de l’impact environnemental de murs pourvus d’isolants “ biosourcés ” issus de déchets agricoles. Journal of Catalytic Materials and Environment, 2014, XI, pp.55-62. �hal-01078070�

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Environmental footprint of walls using natural insulating materials coming from agricultural wastes

Étude de l’impact environnemental de murs pourvus d’isolants « biosourcés » issus de déchets agricoles

J.-L. Menet 1,2

1 ENSIAME – Univ. de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis

2 Université Lille Nord de France, F-59000 Lille jean-luc.menet@univ-valenciennes.fr

LCA of walls using natural insulating materials

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Résumé

L’objectif de la présente étude est de quantifier les impacts environnementaux via une Analyse du Cycle de Vie (ACV) exhaustive de deux matériaux « bio-sourcés » intégrés à une structure de type paroi, relativement aux normes ISO 14040 et suivantes : la paille issue de déchets agricoles et les panneaux de lin. L’étude a pour but de comparer les deux types d’isolation pour un mur d’une surface de 15 m² (3 mètres de haut et 5 mètres de long), avec une structure en bois, et ayant une résistance thermique de l’ordre de 5,4 W/m2.K.

Les résultats montrent que la phase d’utilisation est évidemment peu génératrice d’impacts. La phase de fin de vie permet de réaliser une économie d’impacts liée à la valorisation d’une partie des matériaux du système. On note enfin que la phase de production est la plus « impactante ».

Quand on compare globalement les résultats des murs avec une isolation naturelle avec ceux d’un mur isolé conventionnel (parpaings + mortier + laine de verre) on constate que pour la totalité des impacts, la paille est plus respectueuse de l’environnement que le lin et on note surtout que le lin sur paroi est finalement plus « impactant » pour l’environnement que le mur conventionnel, de sorte que la seule alternative à l’isolation conventionnelle en matière d’environnement semble être la paille.

Abstract

The present work aims to evaluate the environmental footprint of two insulating materials integrated in a specified wall, using the LCA methodology, following the ISO 14040-44 standards:

straw coming from agricultural wastes and linen panels. The main objective of the study is to compare two insulating walls, the area of which is 5 m² (3 meters high vs 5 meters long), with a wood structure, and which have a similar thermal resistance of about 5.4 W/m2.K.

The results show that the use phase generates obviously very few impacts. The end of life phase permits to reduce global environmental impacts because part of the material can be recovered. Finally, it is shown that the production phase is the most “impactant”.

If the two walls are globally compared from an environmental point of view with a conventional wall using breeze blocks, mortar and glass wool, it is shown that the “straw-wall” is better for the environment than either the one using linen panels or the conventional one. In fact, the straw is shown to be better for the environment than the linen panels, so that the real alternative to conventional insulating seems to be the straw.

Keywords

ACV, construction, matériaux isolants, paille, panneaux de lin, empreinte environnementale

Keywords

Life Cycle Assessment, building, insulating materials, straw, linen panels, environmental footprint

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1. INTRODUCTION

L’augmentation continue de la population mondiale est une problématique préoccupante.

Les experts ont estimé que la terre comptera environ 10 milliards d’habitants en 2050 [1].

Cette contrainte va poser en réalité de nombreux problèmes : sociaux évidemment, économiques, mais aussi « énergétiques » et climatiques. Plus généralement, la question des ressources va se poser de façon de plus en plus prégnante.

Une autre conséquence, liée d’ailleurs aux deux premières est la nécessité de loger ces habitants, c’est-à-dire d’être en mesure de construite un habitat adapté à leurs besoins et préservant par ailleurs au mieux les ressources.

Il est intéressant de se poser aussi la question sous l’angle de la génération de déchets.

Globale a priori, cette production est en fait aussi liée à deux secteurs qui dépendent très directement de l’importance de la population mondiale : l’habillement et l’agriculture. Dès lors, pourquoi ne pas se poser la question de l’utilisation des déchets, pas seulement pour produire de l’énergie, comme c’est déjà souvent le cas, mais pour créer de nouveaux produits, en particulier des matériaux isolants.

En matière d’isolation, les ballots de paille et les panneaux de lin paraissent écologiques au premier abord. L’avantage de ces matériaux est que leur culture ne nécessite pas de surfaces agricoles spécifiques car leur fabrication utilise des déchets agricoles. En effet, la paille est excédentaire dans l’agriculture conventionnelle et la fabrication des panneaux de lin utilise les fibres courtes que l’industrie textile ne peut transformer. Cela étant, la seule façon d’estimer si ce type d’alternative est intéressant est de mesurer réellement les impacts environnementaux générés à l’aide d’un outil fiable et éprouvé.

Cette question a été étudiée par différent auteurs qui ont montré que les produits bio- sourcés sont intéressants d’un point de vue environnemental, mais ces études ne considéraient que la consommation globale d’énergie [2, 3].

En réalité, il est inapproprié de considérer un seul indicateur pour évaluer l’impact environnemental d’un produit. Par exemple, un matériau peut permettre une diminution significative de la consommation d’énergie mais être plus « polluant » qu’un autre (transfert d’impact). Par ailleurs, un matériau d’isolation n’est jamais utilisé seul de sorte que la nuisance environnementale dudit matériau doit absolument être traitée en même temps que les autres éléments de construction utilisés pour sa mise en œuvre. Enfin, il est essentiel d’avoir une pensée « cycle de vie ». A quoi servirait par exemple d’utiliser un matériau qui permet de

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limiter la consommation d’énergie durant son usage, mais dont la fabrication et/ou le traitement en fin de vie, serait fortement consommateur d’énergie par exemple (transfert de pollution) ?

Ainsi, toute méthodologie sensée évaluer l’empreinte environnementale d’un produit doita prendre en compte ces trois contraintes fortes qu’on peut résumer comme suit : l’analyse doit être multi-critères, multi-étapes et multi-composants le cas échéant. Cette méthodologie existe : c’est l’Analyse du Cycle de Vie. Outre qu’elle est validée scientifiquement, cette méthode est normalisée [4, 5], de sorte que les résultats d’études similaires peuvent être comparés dès lors qu’on travaille avec la même unité fonctionnelle.

Le but de cette étude est de comparer deux types d’isolation issus de matériaux bio-sourcés pour un mur d’une surface de 15 m² (3 mètres de haut et 5 mètres de long), avec une structure en bois.

En matière d’isolation thermique, pour obtenir l’appellation « maison passive », conforme à la réglementation thermique 2012 [6], le coefficient de transfert thermique d’une cloison doit être de 0,15 m2.K/W, ce qui permettra de calculer la résistance thermique de la cloison sur la base des propriétés thermiques et des épaisseurs des matériaux isolants utilisés. Nous avons ainsi choisi de considérer une unité fonctionnelle correspondant l'isolation d’un mur de 15m² pendant 100 ans avec une résistance thermique de 5,4 W/m².K. Les paramètres clés sont les épaisseurs d’isolant nécessaires à l’obtention de la résistance thermique souhaitée, ainsi que la durée de vie des différents matériaux. Pour le calcul de l’isolation, seul l’isolant est pris en compte car les autres matériaux ne contribuent que faiblement à l’isolation globale de la paroi.

Dans le cadre de notre étude, nous nous intéressons à toutes les étapes du cycle de vie, sauf la phase d’utilisation, considérée comme hors périmètre.

Les calculs ont été effectués à l’aide du logiciel Bilan Produit ® de l’ADEME développé par l’université de Cergy-Pontoise [7], utilisant la base de données Eco-invent [8] selon la méthode CML pour la caractérisation des impacts [9].

Dans la suite, nous présentons la méthodologie employée (partie 2), puis les configurations utilisées (partie 3). La méthodologie est ensuite appliquée à ces configurations afin de tirer les principales conclusions sur l’utilisation des matériaux isolants bio-sourcés issus de déchets agricoles.

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2. LA MÉTHODOLOGIE ACV

L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) permet de quantifier l’empreinte environnementale de biens, services et procédés, que nous appellerons produits ci-après. L’un des objectifs est d’identifier les principaux points et paramètres pour la diminution des impacts sur une ou plusieurs étapes du cycle de vie. Un autre objectif peut être la comparaison de deux produits ayant la même fonction ou rendant le même service, afin d’aider le concepteur ou l’utilisateur dans leurs choix.

Parfois appelée éco-bilan, la méthodologie est similaire à un bilan comptable, en ce sens qu’elle comptabilise les entrées-sorties, sauf qu’elle s’intéresse non pas à des flux monétaires mais à des flux physiques. L’ACV est une méthode multicritère (elle quantifie l’empreinte environnementale du produit sur la base de plusieurs indicateurs) et multi-étapes (elle est souvent qualifiée de méthodologie « du berceau à la tombe »). Elle est « goal dependant », ce qui signifie non seulement qu’elle est calquée sur l’objectif de l’étude (qui doit donc être défini avec précision), mais que l’objectif et donc le calcul peuvent évoluer en cours d’étude (par exemple parce que la qualité des données est insuffisante pour atteindre l’objectif initialement prévu).

Figure 1. étapes d’une ACV [3, 4]

La méthodologie comporte plusieurs étapes, reprises sur la figure 1, et qui sont conformes aux normes ISO 14040-44 [4, 5] ; on note que chacune de ces étapes est liée à deux autres au

OBJECTIFS ET CHAMP DE L’ÉTUDE

ICV

AICV

INTERPRETATION

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moins, de sorte que la méthodologie est itérative. Ces étapes sont les suivantes :

Objectif et champ de l’étude : cette étape consiste à préciser l’objectif et la destination de l’étude, et précise aussi les frontières du système, la qualité des données, les incertitudes acceptées, etc. Cette étape est essentielle car les résultats de l’étude y font forcément référence.

Inventaire du Cycle de Vie (ICV) : c’est l’étape généralement la plus consommatrice de temps, car elle nécessite de connaître les différents flux et process ayant conduit au produit étudié tout au long de son cycle de vie (relativement à l’étape précédente).

Analyse de l’Inventaire du Cycle de Vie (AICV) : les données sur les entrées et les sorties sont traduites en indicateurs environnementaux, en termes d’impacts potentiels sur l’environnement, sur la santé humaine, ou sur la disponibilité des ressources. Cette quantification est réalisée à l’aide de logiciels dédiés qui utilisent des méthodes reconnues et validées.

Interprétation: cette étape cruciale consiste à “conclure” sur la base de l’AICV, relativement à l’objectif et au champ de l’étude.

3. CONFIGURATIONS ÉTUDIÉES

Le but de la présente étude est de comparer deux matériaux bio-sourcés utilisés pour l’isolation de la paroi considérée : la paille et le lin. Les caractéristiques principales des configurations étudiées sont indiquées dans la suite. Pour plus d’informations sur ces propriétés et sur l’arbre du cycle de vie des différents éléments constituant les configurations considérées, on pourra se reporter à l’étude [10], reprise en partie dans les références [11] et [12].

3.1 Mur isolant avec paille

La paille est un matériau bio-sourcé qui est utilisé depuis longtemps dans le secteur de la construction, par exemple pour les toitures (chaume). L’utilisation directe sous forme de ballots est redevenue d’actualité dans le cas des constructions bois pour l’habitat dit écologique. La paille est produite localement par les agriculteurs et est en réalité un déchet de la production du blé. Elle est très peu utilisée par les cultivateurs du fait de l’agriculture intensive ; en effet, ces derniers ont rarement l’occasion de l’utiliser pour l’élevage des animaux, de sorte que la plupart du temps, ils la hachent pour la restituer au sol, ou la vendent quand ils le peuvent. De ce fait, la paille considérée dans la présente étude est clairement

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considérée comme un déchet et son utilisation est en réalité une phase de réutilisation du déchet.

Les caractéristiques des ballots considérés dans la présente étude sont reprises sur la table 1

Table 1

Principales caractéristiques des ballots de paille

Propriétés de la paille Valeurs (unité)

Taille 35x50x100 (cm)

(Épaisseur) 35 (cm)

Conductivité thermique λ = 0,065 (W/m.K) Résistance thermique 5,4 (m².K/W)

Il existe de nombreuses manières d’utiliser la paille pour l’isolation. Nous avons choisi de considérer la technique du GREB (Groupe de Recherches Ecologiques de la Batture) née au Canada [13]. Les murs sont composés des quatre éléments représentés sur la Figure 2.

Afin de mettre en place un mur de 3m de haut et de 5m de large avec de ballots de paille ficelés, les quantités de matériaux nécessaires sont les suivantes : 30 ballots de paille, 4 poutres de 5 m de long, 16 poutres de 2,86 m de long, 40 tasseaux de 0,35 m de long, 0,97 m3 de mortier, 240 pointes en acier et 273 m de ficelle.

Figure 2 : structure pour isolation en paille

3.2 Mur isolant avec panneaux de lin

Le lin est utilisé dans l’industrie textile. Les fibres de mauvaise qualité ou de trop petite taille ne peuvent être utilisées dans les procédés de filature, dont ils deviennent des déchets.

Ces déchets peuvent être utilisés pour la fabrication de panneaux de lin. Ce type de production

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est rarement local, et la fabrication des panneaux de lin est un procédé industriel qui peut être générateur d’impacts environnementaux, eux-mêmes mal connus.

Une étude rapide le la conductivité thermique du lin montre que pour le mur isolé avec des panneaux de lin, l’épaisseur de l’isolant devrait être de 21 cm environ (voir plus loin). Nous choisissons une épaisseur de 20 cm, présente sur le marché. Les caractéristiques des panneaux de lin considérés dans la présente étude sont reprises sur la table 2. L’isolation se fait au moyen des éléments représentés sur la Figure 3.

Table 2

Principales caractéristiques des panneaux de lin

Propriétés des panneaux de lin la paille Valeurs (unité)

Taille 135x60x20 (cm)

(Épaisseur) 20 (cm)

Conductivité thermique λ= 0.039 (W/m.K)

Résistance thermique ~5.4 (m².K/W)

Figure 3 : structure pour isolation en lin

4. ACV DES DEUX CONFIGURATIONS

On se propose de suivre la méthodologie ACV telle que décrite dans la partie 3, et reprise sur la figure 1.

4.1. Objectif et champ de l’étude

L’objectif de notre étude est de comparer ces deux types d’isolation pour un mur d’une surface de 15 m² (3 mètres de haut et 5 mètres de long), avec une structure en bois.

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Comme montré plus haut, la résistance thermique considérée est de 5,4 m².K/W, conformément à la réglementation thermique RT 2012 [6]. Cette résistance thermique sera donc prise comme base de comparaison pour les deux configurations

Nous avons choisi comme unité fonctionnelle l'épaisseur d'isolant nécessaire pour isoler un mur de 15 m² pendant 100 ans avec une résistance thermique de 5,4 m².K/W. Pour faciliter les calculs et la comparaison, les calculs ont été ramenés à une année de « fonctionnement », de sorte que le Coefficient d’Unité Fonctionnelle (CUF) est pris égal à 0,01.

Les paramètres clés sont les épaisseurs de paille et de lin nécessaires à l’obtention de la résistance thermique souhaitée, ainsi que la durée de vie des différents matériaux. Les épaisseurs se déterminent aisément à partir de la conductivité thermique des deux types d’isolant. La paille et le lin sont des matériaux qui vieillissent bien. Pour la structure en bois, il faudra veiller à choisir un bois qui résiste cent ans.

En ce qui concerne les frontières du système, la paille et le lin sont considérés comme des déchets de production, de sorte que leur production (culture du blé ou du lin) ne sont pas considérés dans l’étude. L’habillage intérieur du mur est exclu de l’étude (il est de toute façon nécessaire quelle que soit la configuration considérée). Nous nous intéresserons aux étapes suivantes :

- Production de la configuration « base paille » ou « base lin », - Transport,

- Mise en ballot de la paille, ou mise en panneau du lin, - Utilisation des produits,

- Fin de vie des matériaux.

4.2. Inventaire du Cycle de Vie

L’ICV n’est repris que partiellement ici. Pour avoir une descriptioon complète de cet inventaire, le lecteur pourra se reporter à la référence [12]. La table 3 reprend un extrait de l’ICV qui concerne spécifiquement la phase de production de la structure utilisant la paille paille, relativement à la figure 2.

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Table 3

Extrait de l’ICV de la paroi base paille

4.3. Analyse de l’Inventaire

Les calculs ont été effectués à l’aide du logiciel Bilan Produit ® de l’ADEME développé par l’université de Cergy-Pontoise [7], utilisant la base de données Eco-invent [8]. Les impacts environnementaux sont estimés en utilisant les indicateurs de type « mid-point » associés à la méthode CML pour l’évaluation des impacts [9]. Chaque indicateur ayant une unité différente, ils ont été normalisés conformément aux spécifications des normes ISO [4, 5], de sorte que les impacts (scores d’indicateurs) sont exprimés en points. Un point représente l’impact potentiel pour un indicateur donné relativement à l’impact d’un Européen moyen pendant un jour ; Les indicateurs considérés sont listés dans la table 4.

Table 4

Indicateurs considérés pour les impacts environnementaux Impact

(français)

Impact (anglais)

Code (anglais)

Unit

Consommation d’énergie non renouvelable

Non-Renewable Energy

Consumption NREC MJ eq.

Consommation de ressources

non énergétiques Resources Depletion RD kg Sb eq.

Potentiel de réchauffement global

100 year Global

Warning Potential GWP kg CO2 eq.

Acidification Acidification A kg SO2 eq.

Eutrophisation Eutrophication E kg PO42- eq.

Pollution photochimique Photochemical Pollution PP kg C2H4 eq.

Toxicité aquatique Aquatic Toxicity AT kg 1.4-DB eq.

Écotoxicité humaine Human Ecotoxicity HT kg 1.4-DB eq.

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La table 5 reprend les résultats pour le « mur base paille », résultats qui sont repris sous forme normalisée dans la figure 4. La table 6 reprend les résultats pour le mur base lin, résultats qui sont repris sous forme normalisée dans la figure 5.

Table 5

Scores d’impact pour le mur base paille par phase de cycle de vie

Indicateurs Phase de Production

Phase de Transports

Phase

Utilisation Fin de vie Total

NREC 1,53E+01 3,52E+00 0,00E+00 1,98E+00 2,08E+01

RD 6,68E-03 1,47E-03 0,00E+00 8,28E-04 8,98E-03

GWP 1,90E+00 2,07E-01 0,00E+00 8,58E-02 2,19E+00

A 5,20E-03 7,55E-04 0,00E+00 4,17E-04 6,37E-03

E 7,42E-04 1,24E-04 0,00E+00 8,93E-05 9,54E-04

PP 3,14E-04 5,31E-05 0,00E+00 8,25E-06 3,76E-04

AT 6,11E-02 1,18E-02 0,00E+00 -2,47E-03 7,04E-02

HT 2,06E-01 6,37E-02 0,00E+00 1,95E-02 2,89E-01

Table 5

Scores d’impact pour le mur base lin par phase de cycle de vie

Indicateurs Phase de Production

Phase de Transports

Phase

Utilisation Fin de vie Total

NREC 9,58E+01 3,94E+00 0,00E+00 -7,84E+00 9,19E+01

RD 3,53E-02 1,68E-03 0,00E+00 -2,11E-03 3,48E-02

GWP 5,00E+00 2,31E-01 0,00E+00 -1,68E-01 5,06E+00

A 4,27E-02 1,02E-03 0,00E+00 -1,09E-03 4,27E-02

E 4,09E-03 1,97E-04 0,00E+00 1,16E-04 4,40E-03

PP 2,14E-03 4,41E-05 0,00E+00 -3,11E-05 2,16E-03

AT 2,07E-01 1,21E-02 0,00E+00 -5,33E-03 2,13E-01

HT 2,54E+00 4,93E-02 0,00E+00 -9,80E-02 2,49E+00

Figure 5 : configuration base paille

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Figure 6 : configuration base lin

4.4. Interprétation

Il est à noter que la fabrication du panneau de lin n’est pas prise en compte dans l’étude car à notre connaissance la fabrication de ce type de panneaux n’a pas encore fait l’objet d’études ACV exhaustives permettant d’alimenter les données. Ce point est une limitation de la méthode qu’il convient donc de spécifier dans les frontières du système, comme le permet la méthodologie ACV. Pourtant, on constate par simple comparaison des impacts normalisés (figures 5 et 6) que le « mur base paille » impacte moins l’environnement que le « mur base lin » quel que soit l’indicateur considéré, et ce dans des proportions telles (facteur 5 à 10 à l’avantage du mur base paille) qu’on ne peut attribuer ce résultat aux incertitudes de la méthode ou à la précision des données. Notons par ailleurs, qu’en réalité, la résistance thermique du « mur base lin » est en fait généralement inférieure à celle du mur « base paille » du fait de l’épaisseur équivalente souhaitée ; cette différence accentue encore l’avantage de la paille.

Dans les deux configurations, la phase d’utilisation ne génère aucun impact et la phase de fin de vie, bien que non optimisée (et par ailleurs parfois inconnue puisqu’elle aurait lieu au bout de 100 ans alors que les scénarios de fin de fin sont basés sur des modèles actuels), permet parfois de « compenser » les impacts générés à d’autres étapes du cycle de vie. La phase de production a l’impact le plus élevé quel que soit l’indicateur, malgré le point noté ci- dessus. La phase de transport a des effets minimes, bien qu’elle dépende évidemment des lieux de production, qui correspondent dans la présente étude à un cas réel mais particulier.

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Si on s’intéresse aux valeurs elles-mêmes, on constate qu’aussi bien pour le lin que pour la paille, quel que soit l’indicateur considéré, l’impact potentiel est toujours largement inférieur à un point. Cela revient à dire que l’impact d’un mur réalisé à base de matériaux bio-sourcés a un impact potentiel sur un an de vie du mur inférieur à l’impact cumulé d’un Européen moyen sur une journée, toutes activités confondues.

Nous avons aussi comparé les deux configurations précédentes à un mur conventionnel constitué de parpaings, de mortier, et de laine de verre. Nous ne reprenons pas ici l’ensemble des données de ce mur, que l’on retrouvera par exemple dans la référence [10], données qui ne sont d’ailleurs pas complètes puisque la phase de transport n’a pas été considérée dans un premier temps. Les résultats de l’ACV de ce mur sont repris sur la figure 7, qui les compare directement aux deux configurations utilisant la paille et le lin. On constate que la configuration « base paille » est la plus intéressante d’un point de vue environnemental, et que le « mur base lin » n’est pas forcément plus intéressant du point de vue environnemental que le mur conventionnel, même si ce constat doit être confirmé par une étude plus fine, considérant notamment la totalité de la phase de transport pour le mur conventionnel, et la fabrication des panneaux pour le « mur base lin ». Ces résultats sont en accord avec une récente étude que nous avons menée sur des assemblages d’éléments de type paroi [14, 15, 16].

Figure 7 : Comparaison des configurations base paille ou lin à un mur conventionnel

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5. CONCLUSION

L’objectif de la présente étude était de quantifier les impacts environnementaux de deux murs pourvus d’isolants bio-sourcés issus de déchets agricoles et de les comparer leur empreinte environnementale. La méthodologie utilisée est l’Analyse du Cycle de Vie (ACV), conformément aux normes ISO 14040 et suivantes. Les résultats ont été comparés à un mur isolé conventionnel constitué de parpaings et de laine de verre. Chaque configuration est un mur donnant sur l’extérieur, d’une surface de 15 m² (3 mètres de haut et 5 mètres de long) et dont la résistance thermique est de l’ordre de 5,4 W/m2.K, et dont la durée de vie est supposée égale à 100 ans. Les calculs, ramenées à une année de vie du mur, ont été effectués à l’aide du logiciel Bilan Produit ® de l’ADEME utilisant la base de données Eco-invent et la méthodologie CML pour la caractérisation des impacts.

Les résultats par phases de cycle de vie ont montré que la phase d’utilisation est évidemment peu génératrice d’impacts. La phase de fin de vie permet de réaliser une économie d’impacts liée à la valorisation d’une partie des matériaux du système. On note enfin que la phase de production est celle qui génère les impacts environnementaux les plus importants.

Quand on compare globalement les résultats des murs avec une isolation naturelle constituée de matériaux bio-sourcés issus de déchets agricoles (paille ou lin) avec ceux du mur isolé conventionnel, on constate que pour la totalité des impacts, la paille est plus respectueuse de l’environnement que le lin et on note surtout qu’en première approximation, le lin sur paroi semble finalement avoir un impact environnemental plus important que le mur conventionnel, de sorte que la seule alternative à l’isolation conventionnelle en matière d’environnement semble être la paille. Cela se justifie principalement par le fait que la paille es un déchet de l’agriculture, produit localement, et dont les impacts environnementaux sont eux-mêmes limités lors de la production.

Pour aller plus loin dans l’étude, il faudrait évidemment affiner le calcul de l’impact des panneaux de lin, en quantifiant mieux la phase de production. Il convient par ailleurs, dès lors que la paille serait davantage utilisée pour la construction écologique, de ne plus la considérer exclusivement comme un déchet, ce qui revient à effectuer son analyse de cycle de vie complète ; l’idée est d’attribuer une partie des impacts de la culture du blé, non considérés dans la présente étude, à la paille. C’est sur ces deux points que se focalisent désormais nos études.

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RÉFÉRENCES

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http://www.developpement-durable.gouv.fr/Chapitre-I-La-reglementation.html [7] http://www.ademe.fr/bilanproduit

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[17] Menet J.-L., Gruescu I.-C., (2013) Environmental footprint of building elements using Life Cycle Analysis methodology, 21è Congrès Français de Mécanique, Grenoble, 20- 30 août 2013.

Références

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