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Les énergies renouvelables en entreprises

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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er Les énergies renouvelables

en entreprises

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Cette brochure a pour ambition d’apporter aux représentants des travailleurs dans l’entreprise une information de base sur les principales sources d’énergies renouvelables en Région wallonne, les procédés permettant de les exploiter et les initia- tives possibles au sein du Conseil d’Entreprise (CE), du Comité de Prévention et de Protection au Travail (CPPT) et de la Délégation Syndicale (DS) afin de sti- muler leur développement.

En effet, le développement durable est désormais un aspect incontournable du combat syndical et les retombées positives d’une meilleure utilisation des énergies renouvelables sont significatives à la fois :

• sur le plan économique :

• renforcement de l’indépendance de la Wallonie vis-à-vis des énergies fossiles importées (pétrole, gaz naturel, uranium, etc.) ;

• moindre sensibilité des entreprises aux variations des prix de l’énergie (électricité, pétrole, gaz natu- rel, etc.) ;

• développement d’activités économiques nouvelles dans les domaines de la production des énergies renouvelables, de la construction des technologies nécessaires à leur exploitation et de l’installation de celles-ci ;

• amélioration de la compétitivité des entreprises wallonnes grâce aux efforts d’innovation tech- nologique liés au développement des énergies renouvelables ;

• anticipation de la transition inéluctable vers une économie « bas carbone », de moins en moins fon- dée sur les combustibles fossiles ;

sur le plan social :

• création de nouveaux emplois verts dans des sec- teurs liés à la production des énergies renouve- lables ;

• maintien des emplois existants dans les secteurs industriels traditionnels (sidérurgie, chimie, verre, papier, etc.) grâce notamment à la réduction des coûts énergétiques ;

• contribution à une transition économique « juste » ou « équitable », c’est-à-dire n’engendrant pas de dommages sur le plan social (pertes d’emplois, augmentation de la pauvreté, etc.) ;

• protection de la santé et de la sécurité des tra- vailleurs, à travers une meilleure évaluation des risques auxquels ils sont exposés ;

sur le plan environnemental :

• contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;

• réduction de la pollution de l’air, de l’eau, du sol, de la flore et de la faune, ainsi que des risques d’ac- cidents ;

• préservation des stocks de réserves d’énergies fos- siles.

Les énergies renouvelables au service de l’emploi

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Les énergies renouvelables : comment ça marche ?

Les énergies renouvelables se différencient des énergies fossiles en raréfaction telles que le char- bon, le pétrole ou le gaz naturel par le fait qu’elles sont inépuisables ; ce sont des énergies de flux et non pas des énergies de stock.

Fournies par le vent, le rayonnement solaire, les chutes d’eau, les marées, la chaleur de la Terre ou encore les végétaux, elles n’engendrent que peu ou pas de déchets ou d’émissions polluantes.

Selon les sources d’énergies renouvelables et les technologies utilisées, il est possible de produire de l’électricité, de la lumière (énergie solaire), de la chaleur, du froid ou encore de l’énergie mécanique capable de produire un mouvement et de faire tour- ner des machines.

Le tableau suivant permet d’avoir une vue globale des différentes sources d’énergies renouvelables et de leurs utilisations possibles. Il reprend :

les différentes sources d’énergies renouvelables ;

• les technologies permettant la production d’éner- gies « utiles » à partir de ces sources : chaleur, froid, électricité, énergie mécanique (ou travail), lumière ;

• et les formes d’énergies « utiles » pouvant être pro- duites à partir de chaque source d’énergie renou- velable.

Source : Charte pour une énergie durable, www.apere.org

Rappel des notions d’énergie

• Les puissances des moteurs (chaudières) sont exprimées en kW ou MW ou kcal/h.

Une puissance de 1 kW consomme une énergie de 1 kWh pendant une heure.

L’énergie peut s’exprimer en kcal, joule, tep (tonne équivalent pétrole) ou kWh :

• 1 GWh = 86 tep = 3 600 GJ

• 1 tep = 41,86 GJ = 11,628 MWh = 10 000 000 kcal

Pour reprendre une comparaison concrète, il y a autant d’énergie dans 10 kWh, dans 1 litre de mazout, dans 1 m3 de gaz et dans 2,5 kg de bois.

Vent Eolienne (parc, isolée, urbaine) Electricité

Eolienne de pompage, Voile Travail

Cours d’eau Moulin à eau, Centrale hydroélectrique

Travail ou électricité Marée - Vague - Courant marin Centrale marémotrice, Centrale marine

Soleil

Chauffe-eau solaire, Séchoir et four solaire Chaleur

Système photovoltaïque, Centrale thermodynamique Electricité

Chauffe-eau solaire, Séchoir et four solaire Froid

Biomasse

Aliment Métabolisme Travail et chaleur

Combustible Biogaz Biocarburant

Equipement combustion Chaleur

Moteur Travail ou électricité

Cogénération Chaleur ou électricité

Chaleur « naturelle » (géothermique, océanique

ou solaire indirect)

Architecture bioclimatique, Eclairage naturel Chaleur, éclairage

Ventilation naturelle, Puits canadien Confort thermique

Pompe à chaleur Chaleur

Puits géothermique Chaleur (électricité)

Système de conversion Forme utile

d’énergie Source renouvelable

d’énergie

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L’énergie éolienne

Basées sur le même principe que les moulins à vent, les éoliennes – qui font désormais partie de nombreux paysages – captent l’énergie cinétique du vent qui entraîne un générateur produisant de l’électricité.

L’objectif de la politique wallonne en matière d’énergie était d’atteindre une production d’électri- cité de 370 GWh (environ 150 éoliennes) en 2010, à partir d’éoliennes installées sur le territoire wallon.

En juin 2010, la puissance installée était de 327 MW.

Il est également possible d’installer une éolienne de petite ou moyenne puissance pour les besoins d’une entreprise ou d’une collectivité, par exemple.

L’énergie hydroélectrique

L’énergie hydroélectrique représente 19% de la pro- duction totale d’électricité dans le monde. Bien qu’elle ait été utilisée depuis l’Antiquité comme force motrice, la production d’électricité à par- tir de l’énergie de l’eau est apparue au milieu du XIXe siècle.

En Wallonie, la production hydroélectrique nette totale a été de 402 GWh en 2008, soit environ 1,5%

de la consommation finale. Il s’agit du vecteur le plus important en ce qui concerne la production d’électricité à partir de sources renouvelables après la biomasse.

Le principe est le même que pour les éoliennes. L’eau fait tourner une turbine qui entraîne un générateur électrique.

La condition pour produire de l’énergie hydraulique est d’avoir de l’eau en quantité avec une hauteur de chute suffisante, soit de manière naturelle en raison du relief, soit grâce à la construction de bar- rages. Néanmoins, le potentiel de développement de l’hydroélectricité en Wallonie est relativement limité car les principaux sites exploitables situés essentiellement sur la Meuse et ses affluents sont déjà occupés.

Parcs éoliens en Wallonie - Juin 2010.

Total de la puissance installée (MW) : 327 Total de la puissance autorisée (MW) : 217 Nombre d’éoliennes en exploitation : 171 Nombre d’éoliennes autorisées : 68

En exploitation Projet aurtorisé

Puissance (MW)

100 50 10 1

Source : portail de l’énergie en Wallonie.

500 425 350 275 200 125

50

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2007

hydroélectricité

Evolution de la production nette d’hydroélectricité en Wallonie.

Source : ICEDD, pour la DGO4.

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5

L’énergie solaire

Le rayonnement solaire est un apport énergétique constant, dont l’intensité varie selon le lieu, l’heure du jour, la saison et les conditions climatiques.

Contrairement à certaines idées reçues, même dans les zones à faible ensoleillement comme l’Europe du Nord, les possibilités d’exploitation sont consi- dérables.

En Belgique, une surface d’un m2 reçoit en moyenne une quantité d’énergie de 1 000 kWh par an, soit l’équivalent de 100 litres de fuel. Au total, s’il pou- vait être transformé complètement en énergie utile, l’ensoleillement représenterait ainsi 50 fois la consommation énergétique nationale.

On distingue deux types de procédés pour récupé- rer l’énergie du soleil :

• le solaire thermique

Il s’agit, dans ce cas, de récupérer l’énergie solaire pour produire de l’eau chaude qui peut servir à de multiples usages : production d’eau chaude sani- taire, chauffage de piscine, soutien au chauffage de bâtiments, climatisation.

L’objectif du Gouvernement wallon était d’atteindre 200 000 m2 de panneaux solaires thermiques en 2010.

• le solaire photovoltaïque

Cette fois, l’énergie solaire est transformée, non plus en chaleur mais en électricité grâce à la technologie photovoltaïque, basée sur les propriétés de semi- conducteur du silicium qui est un des éléments parmi les plus répandus sur Terre.

Les matériaux semi-conducteurs ont, en effet, la capacité de transformer la lumière en électricité.

En Belgique, une surface de 10 m2 de panneaux photovoltaïques peut produire 900 kWh par an, en moyenne, avec des différences importantes selon les saisons.

Les applications du solaire photovoltaïque sont essentiellement l’éclairage, les télécommunications et le fonctionnement des appareils électroménagers.

Les panneaux photovoltaïques peuvent être reliés à une batterie qui permet de faire directement fonc- tionner certains appareillages comme les horoda- teurs, les calculatrices, les appareils de pompage.

Depuis 2007, différents incitants financiers (certifi- cats verts, primes, avantages fiscaux, etc.), facilités administratives (guichets énergie), ainsi que des campagnes de promotion ont été développés par les pouvoirs publics afin de promouvoir le solaire photovoltaïque. Les résultats ne se sont pas fait attendre puisque plusieurs centaines de PME ont développé une activité dans cette filière notam- ment et que 650 emplois ont été créés en Wallonie et à Bruxelles.

Récemment, les primes régionales ont été suppri- mées. Néanmoins, à condition de disposer des fonds propres nécessaires et compte tenu des autres avantages restant en vigueur, le photovoltaïque reste intéressant, le retour sur investissement étant assuré dans les 5 à 7 ans de l’installation.

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Les pompes à chaleur

Une pompe à chaleur est un procédé permettant de transférer la chaleur d’un milieu plus froid (source froide : sol, milieu aquatique, air) vers un milieu plus chaud (source chaude : réseau de chauffage).

Ce système qui peut sembler paradoxal se base sur la thermodynamique. L’énergie est transférée d’un milieu à l’autre grâce au changement d’état d’un fluide frigorigène qui circule entre les deux et libère de la chaleur en passant de l’état gazeux à l’état liquide.

La pompe à chaleur géothermique, en particulier, utilise la chaleur contenue dans le sol pour ali- menter, par exemple, des radiateurs.

Elle ne doit pas être confondue avec le chauffage urbain géothermique qui utilise la chaleur élevée dégagée dans certains sous-sols. Les systèmes de réfrigération et climatisation fonctionnent sur le même principe que les pompes à chaleur.

La cogénération

La cogénération n’est pas à proprement parler une source d’énergie renouvelable mais une technique à haut rendement (80% à 90%) pour la production d’énergie à partir de combustibles fossiles ou d’énergies renouvelables. Elle est basée sur le principe de production simultanée d’électricité et de chaleur, la chaleur étant issue de la production électrique ou l’inverse. L’idée est de récupérer l’énergie thermique engendrée par la production d’électricité.

La biomasse

La biomasse est l’ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale. L’utilisation de la bio- masse pour produire de l’énergie est réalisée à partir de la culture de végétaux (oléagineux, maïs, canne à sucre, etc.), du bois (paille, copeaux, bûches) ou de déchets solides (industriels, agricoles ou ménagers) et liquides (eaux usées, déjections animales).

La biomasse n’est cependant considérée comme énergie renouvelable que dans la mesure où elle se régénère au même rythme qu’elle est utilisée. Par ailleurs, les biocarburants ont fait l’objet de nom- breuses critiques dans la mesure où ils sont suscep- tibles de faire concurrence aux cultures destinées à l’alimentation humaine et nécessitent l’utilisation d’intrants à base de pétrole comme les engrais et de pesticides chimiques.

La géothermie

La géothermie est l’exploitation de la chaleur stoc- kée dans le sous-sol et qui provient de la désinté- gration naturelle des matières radioactives que recèle la couche de l’écorce terrestre appelée « le manteau ».

En Europe, le gradient géothermique moyen est de 3°C, ce qui signifie que lorsqu’on descend de 100 m sous terre, la température augmente de 3°C.

La différence de température peut être bien plus élevée dans certaines régions, comme les zones vol- caniques, par exemple.

En Région wallonne, quelques sites (Saint-Ghis- lain, Douvrain, Ghlin) permettent une exploitation capable de produire de la chaleur, essentiellement pour le chauffage.

Comparée aux autres sources d’énergies renouve- lables, la géothermie, là où elle peut être exploitée, présente l’avantage de ne pas dépendre des condi- tions climatiques, ni de l’apport de matière première comme c’est le cas pour la biomasse.

La biométhanisation

La biométhanisation est un processus de transformation de la matière organique par un ensemble de micro-organismes, en milieu anaérobie, c’est- à-dire en l’absence d’oxygène.

La biométhanisation permet la production de biogaz, constitué prin- cipalement de méthane (comme le gaz naturel) qui conduit à trois formes d’énergies utiles, en fonction des techniques utilisées : la chaleur (combustion directe en chaudière), l’électricité (ou les deux combinés en cas de cogénération), ainsi que la force motrice (avec les biocarburants).

La production de biogaz s’accompagne de celle d’un résidu appelé digestat qui peut être valorisé en tant que fumure pour l’agriculture.

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La Wallonie : terre d’accueil

pour les énergies renouvelables ?

Comme le souligne le graphique ci-dessus, la part des énergies renouvelables dans la consomma- tion finale de la Wallonie est passée, entre 1996 et 2007, de 1,7% à 5,1%, suite au regain de la production hydroélectrique, à un important développement du secteur éolien et à l’augmentation de l’utilisation de la biomasse. Elle a atteint 5,2% en 2008.

À titre de comparaison, en 2008, l’énergie prove- nant de sources renouvelables a représenté, selon les estimations, 10,3% de la consommation finale brute d’énergie de l’Union européenne, contre 9,7%

en 2007 et 8,8% en 2006.

À l’horizon 2020, l’objectif fixé par l’Union euro- péenne est d’augmenter ce pourcentage à 13%

d’énergies renouvelables, pour la Belgique et de 20% en moyenne pour l’Union dans son ensemble.

Mais attention, si l’on ne tient compte que des énergies renouvelables produites sur le sol wallon synthétisées dans le tableau ci-dessous, le chiffre obtenu n’est plus que de 2,9% en 2008 car une par- tie non négligeable de la biomasse est importée.

Production d’électricité verte en Région wallonne (2008).

Part du renouvelable dans la consommation finale.

Source : ICEDD.

Source : http://www.cwape.be – Webmag, décembre 2009, sur base du rapport annuel spécifique 2008 sur l’évolution du marché des certificats verts de la CWaPE.

0.2% 0.3% 0.3% 0.4% 0.4% 0.4% 0.4% 0.3% 0.4% 0.6% 0.8% 1.12%

1.7% 1.6% 1.9% 2.2% 2.3% 2.4% 2.6% 2.7% 2.9% 3.2% 3.7% 3.75%

0.26%

5.1%

2008 Sites Puissance Production CV octroyés Taux d’octroi % fourniture

MW MWh CV / MVh %

Photovoltaïque 2 678 9 1 519 10 138 6,67 0,01

Hydraulique 66 108 365 843 190 851 0,52 1,52

éolien 26 161 296 902 296 432 1,00 1,23

Biomasse 10 96 702 682 477 891 0,68 2,92

Cogénération biomasse 38 128 632 348 658 669 1,04 2,63

Cogénération fossile 36 174 896 877 112 256 0,13 3,73

Total E-verte 2 854 676 2 896 171 1 746 237 0,60 12,04

Total E-SER 2 818 502 1 968 555 1 633 981 0,83 8,18

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

électricité Chaleur Biocarburant

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La Wallonie promeut de manière volontariste les énergies renouvelables dans l’entreprise !

La Région wallonne, depuis les réformes institution- nelles qui ont eu lieu entre 1980 et 2003, détient d’importantes compétences en matière de poli- tiques de l’énergie dont celles relatives aux sources nouvelles d’énergie et, par conséquent, des énergies renouvelables.

Les principes de la politique énergétique wallonne figurent dans le Plan pour la Maîtrise durable de l’énergie (PMDE). En matière d’énergies renouve- lables et conformément aux objectifs européens, l’ambition de la Région wallonne est de parvenir à l’horizon 2020 à 13% d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale d’énergie. Ce faisant, les mesures inscrites dans le PMDE s’inscrivent autour de quatre axes :

• la maîtrise de la demande d’énergie et l’améliora- tion de l’efficacité énergétique ;

• le recours important aux énergies renouvelables ;

• la conversion des outils de production et des sources énergétiques ;

• l’encadrement de la libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité.

Le PMDE est coordonné avec le Plan Climat régional, ainsi qu’avec le Plan wallon pour la Qualité de l’Air.

Au centre des dispositifs visant à encourager les entreprises à s’orienter vers l’exploitation et l’utilisa- tion des énergies renouvelables figurent un certain nombre d’outils :

• des primes à la rénovation et à la construction de bâtiments sobres en énergie, ainsi qu’à l’utilisa- tion de processus énergétiques performants ;

• des aides à l’investissement et notamment des déductions fiscales ;

• des aides pour la réalisation d’audits énergétiques et la mise en place d’une comptabilité énergé- tique dans l’entreprise (AMURE) ;

• des mesures de soutien à la recherche et dévelop- pement (R&D) ;

• les certificats verts (voir encadré) ;

• les accords de branche (voir encadré) ;

• les facilitateurs énergie (voir encadré).

Les certificats verts

Pour soutenir la production d’électricité verte, la Région wallonne a mis en place le système des certificats verts. En principe, un certificat vert correspond à la production d’un MWh électrique sans émission de CO2 , soit une économie de 456 kg de CO2.

Les fournisseurs d’électricité sont tenus de remettre à la CWaPE 1 un certain quota de certificats verts proportionnel à la quantité d’énergie fournie, sous peine d’amende.

Ces certificats peuvent être vendus par le producteur d’électricité verte sur le marché des certificats verts, qui est donc ainsi créé à côté du marché physique de l’électricité.

Un prix minimum garanti des certificats verts a été fixé par la Région wallonne.

Néanmoins, depuis le lancement du mécanisme des certificats verts, le prix moyen du certificat oscille aux alentours de 90 euros. Le prix des certificats verts est répercuté par les fournisseurs d’énergie sur le consommateur final.

(1) Commission wallonne pour l’Énergie : c’est l’organisme officiel de régulation de l’électricité et du gaz pour les matières relevant des compétences de la Région wallonne.

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9 Les Facilitateurs Énergie

3

La Région wallonne a mis en place un réseau de facilitateurs. Ils ont pour tâche de conseiller toute institution, entreprise, investisseur… qui développe une démarche d’investissement et/ou d’amélioration des performances énergétiques de ses installations.

Ils peuvent être interpellés tant par le secteur public que par le secteur privé.

Ce réseau est organisé tantôt en fonction des publics cibles, tantôt en fonction d’une technologie.

On y trouve :

le Facilitateur Tertiaire, qui est également compétent pour les hôpitaux, les maisons de repos, les chauffe-eau solaires collectifs ;

le Facilitateur Industrie ;

le Facilitateur Cogénération ;

le Facilitateur Éolien ;

le Facilitateur Bois-Énergie pour le service public ;

le Facilitateur Biomasse-Énergie pour le service public ;

le Facilitateur Hydro-Énergie ;

le Facilitateur Biocarburants ;

les Facilitateurs Solaire Photovoltaïque ;

le Facilitateur Éducation-Énergie ;

le Facilitateur Social ;

le Facilitateur Pompes à chaleur ;

les Facilitateurs Performance Énergétique des Bâtiments (PEB).

Les accords de branche

Depuis le début des années 90, plusieurs sec- teurs industriels wallons (chimie, verre, papier, sidérurgie, ciment, etc.) ont conclu des accords de branche avec la Région wallonne. Ceux- ci représentaient, en 2008, 80 à 90% de la consommation énergétique industrielle wallonne et concernaient 223 sites d’exploitation. 2

En contrepartie d’avantages administratifs et financiers accordés par la Région (par exemple, l’octroi d’un taux de subside préférentiel pour la réalisation d’un audit énergétique, le soutien à la mise en place d’une comptabilité énergétique, etc.), les secteurs s’engagent à atteindre des objectifs chiffrés en matière de réduction des émissions de CO2.

Les secteurs ont le choix des moyens pour atteindre leurs objectifs dont fait évidemment partie le développement des énergies renouvelables. Un rapport sectoriel est publié chaque année.

(2) La liste des entreprises signataires par secteur peut être consultée sur le site www.energie.wallonie.be, rubrique « Entreprises » puis « Accords de branche ».

(3) Pour en savoir plus sur les facilitateurs de la Région wallonne, consultez http://energie.wallonie.be

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Delhaize Belgique, poussé par l’accroissement de sa facture énergétique, a décidé d’investir 32,8 millions d’euros en vue de réduire sa consommation d’éner- gie de 35% à l’horizon 2020 par rapport à l’année 2005, grâce au développement de magasins « basse énergie » et un recours intensif aux énergies renou- velables.

Sur le plan des énergies renouvelables, Delhaize recourt, à 100% pour l’ensemble de ses activités, à l’hydroélectricité produite dans les Alpes françaises et poursuit un plan ambitieux d’installation de pan- neaux solaires.

Ces mesures ont permis à Delhaize d’économiser, en 2008, plus de 114 000 tonnes de CO2 et d’être le plus important consommateur d’énergie « verte » en Belgique.

Exemples réussis de développement des énergies renouvelables dans les entreprises wallonnes

Énergie hydraulique

La société Mérytherm, située à Méry-Tilff, près de Liège, est une PME active dans le traitement thermique des métaux. Sa localisation et son expérience industrielle lui ont permis d’implanter sur l’Ourthe et l’Amblève deux micro-turbines hydroélectriques de production qu’elle exploite dans le cadre de la diversification de ses activités.

Énergie photovoltaïque

En février 2010, le siège de la FGTB liégeoise a installé 86 panneaux photovoltaïques sur le toit de ses deux immeubles. L’électricité produite est revendue sur le réseau en échange de certificats verts et est déduite de la consommation d’élec- tricité des bâtiments.

L’investissement s’est monté à 120 000 euros. La quantité d’électricité produite dépend beaucoup de l’ensoleillement mais, en moyenne, elle couvre 30% de la consommation totale.

En deux mois environ de fonctionnement, une tonne de CO2 avait déjà pu être épargnée.

L’énergie solaire produite et la quantité de CO2 économisée font l’objet d’un affichage permanent afin de sensibiliser le personnel et les visiteurs.

Cogénération

Trois exemples réussis

La raffinerie sucrière de Wanze (groupe Raffinerie Tirlemontoise SA) La raffinerie de Wanze a acheté, en 1995, une turbine vapeur d’occasion en Allemagne. Elle dispose depuis lors d’une unité de cogénération performante lui permettant de transformer environ 90% de l’énergie contenue dans le gaz naturel en électricité et en chaleur.

Si l’on compare cette installation à une production séparée d’électricité (par Turbine Gaz Vapeur : 55%) et de chaleur (par chaudière haut rendement : 90%), le taux d’économie en CO2 est de 37%. C’est ainsi que chaque année, la raffinerie de Wanze reçoit environ 8 000 certificats verts correspondant à 3 700 tonnes d’émissions de CO2 épargnées.

L’investissement d’une valeur de 2 millions d’euros a été rentabilisé en quatre années seulement, ce qui signifie que depuis lors, le site produit des bénéfices grâce à la cogénération et la vente des certificats verts.

Le CHR de Namur

Depuis 2002, le Centre Hospitalier Régional (CHR) de Namur exploite une unité de cogénération qui lui permet à la fois d’assurer un approvisionnement énergétique continu basé sur différentes sources d’approvisionnement (cogénération, chaudière, réseau électrique) et d’optimiser ses coûts d’exploitation (réduction de 6% de ses factures énergétiques annuelles totales) tout en préservant l’environnement.

Lutosa sur son site de Leuze-en-Hainaut

La société Lutosa produit des aliments à base de pomme de terre. Son activité engendre d’importantes quantités d’eaux de fabrication et de boues qui sont transformées en biogaz, après passage par sa station d’épuration et son digesteur anaérobie.4

En 2002, l’entreprise a démarré l’exploitation d’une unité de cogénération au biogaz qui, en plus de produire de l’électricité, produit de la chaleur et de la vapeur, tout en émettant moins de CO2 qu’une chaudière à combustible fossile. Cette installation qui a pu être rentabilisée en quelques années grâce aux certificats verts, fournit environ 10% des besoins en énergie de Lutosa.

(4) Un mécanisme anaérobie n’a pas besoin d’air ou d’oxygène pour fonctionner.

Par exemple, un digesteur produit du biogaz en anaérobie (le biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques animales ou végé- tales en l’absence d’oxygène).

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11

Quelle stratégie syndicale ?

Le Comité pour la Prévention et la Protection au Tra- vail (CPPT) peut agir sur l’environnement selon les dispositions de l’Arrêté Royal du 3 mai 1999.

Développer les énergies renouvelables en entre- prise, c’est préserver notre environnement en dimi- nuant les émissions de CO2.

Nous proposons donc aux représentants des tra- vailleurs en CPPT d’aborder la thématique des éner- gies renouvelables en faisant le lien avec la théma- tique environnementale.

C’est au Conseil d’Entreprise (CE) que l’on peut obte- nir les informations d’ordre financier ou stratégique selon l’Arrêté Royal du 27 novembre 1973 portant sur la réglementation des informations économiques et financières à fournir aux conseils d’entreprise.

C’est également en CE que l’on peut obtenir des informations sur l’introduction de nouvelles tech- nologies (CCT no 39) et sur les plans de formations professionnelles (CCT no 9).

Nous proposons donc aux représentants des tra- vailleurs en CE d’aborder la thématique des éner- gies renouvelables en faisant le lien avec les coûts et les éventuelles formations que l’introduction de ces nouvelles technologies engendrera.

La Délégation Syndicale (DS) pourra soutenir les deux autres organes en intégrant les énergies renouvelables dans ses négociations et revendica- tions.

Les représentants des travailleurs qui désirent sti- muler leur entreprise à utiliser les énergies renou- velables trouveront ci-dessous quelques pistes, questions, suggestions à faire au sein des organes de concertation et de négociation.

Exemples de pistes, questions, suggestions… CPPT CE DS

Quelles sources d’énergies renouvelables pourraient être exploitées par l’entreprise : éolien, solaire (thermique, photovoltaïque), géothermie, biomasse, hydraulique…

Par production locale ou achats ?

Peut-on envisager l’installation d’une unité de cogénération ?

Existe-t-il un accord de branche liant l’entreprise ? À quel stade en est-on ?

Quels sont les engagements de la fédération et de l’entreprise dans ce cadre ?

L’entreprise est-elle tenue de respecter des contraintes en matière de quotas d’émissions de CO2 ? Si oui, quelle est la stratégie de l’entreprise pour rencontrer ces contraintes ?

Quelle est leur incidence probable sur la productivité de l’entreprise ?

A-t-on pris contact avec un facilitateur énergie (tertiaire, industrie, cogénération, éolien, bois-énergie, biométhanisation, hydro-énergie, solaire photovoltaïque, pompes à chaleur) ?

Quels sont ses conseils ?

Réalisera-t-on une étude de faisabilité d’une installation de production d’énergie à partir d’énergies

renouvelables ?

Quels sont les coûts des investissements et actions envisagées ?

Quels sont les montants des primes et aides dont l’entreprise peut bénéficier :

• pour l’étude de préfaisabilité

• pour la mise en œuvre

Quels sont les résultats de l’étude de préfaisabilité ?

Quelle rentabilité à court, moyen, long terme ?

Des certificats verts seront-ils octroyés à l’entreprise ? Pour quel montant ?

Quel sera le retour sur investissement ?

Quelle quantité de CO2 sera réellement épargnée ?

Quelle implication du personnel est envisagée : sensibilisation, formations aux nouvelles technologies

nécessaires, des changements d’habitude ?

Demander de présenter un bilan énergétique une fois par an

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éditeur responsable : Thierry Bodson, rue Haute 42, 1000 Bruxelles – Impression sur papier recyclé à l’encre végétale

Pourquoi pas

un groupe de travail

Énergies Renouvelables ?

Comme cela avait été proposé dans la brochure consacrée à l’Utilisation Rationnelle de l’énergie et entreprises (CEPAG 2005), on peut envisager de créer un groupe de travail « énergies Renouvelables » constitué de repré- sentants de la direction et des travailleurs ainsi que d’acteurs clés de l’en- treprise.

Ce groupe de travail pourra étudier les questions énumérées ci-dessus et faire régulièrement un compte-rendu de l’état d’avancement de la situa- tion dans les différents organes de concertation et de négociation.

Pour aller plus loin :

• http://www.rise.be

36 raisons d’agir ! Argumentaire pour le travail syndical en environnement.

FEC-CEPAG 2009.

L’environnement, terrain d’action syndicale.

CEPAG-FEC 2008.

Pollution de l’air : quels impacts sur la santé ? Julie Rigo, CEPAG 2009.

Utilisation Rationnelle de l’énergie (URE) et entreprises.

évelyne Jadoul, CEPAG 2005.

L’énergie, un enjeu.

évelyne Jadoul, CEPAG 2004.

• http://energie.wallonie.be

Site de la Région wallonne : liste des facilitateurs, aides, accords de branche, etc.

• http://www.cwape.be

Commission wallonne pour l’énergie : certificats verts, prix de l’énergie, calculateurs, liste des sites de production certifiés, etc.

• http://www.apere.be

Association pour la promotion des énergies renouvelables.

• http://www.icedd.be/atlasenergie/

Atlas de l’énergie, etc.

Merci à Julie Rigo, Jean-Luc Dossin et Daniel Wojtalik pour leur lecture attentive.

Cette brochure a été conçue et réalisée par Lydie Gaudier pour la partie technique et évelyne Jadoul pour la partie syndicale, du Centre d’éducation Po- pulaire André Genot, dans le cadre du Réseau Inter- syndical de Sensibilisation à l’Environnement, avec le soutien de la Région wallonne (décembre 2010).

Cellule RISE à la FGTB wallonne (CEPAG) Rue Haute 42 – 1000 Bruxelles

Tél : 02/506.83.96 Fax : 02/502.08.28 Courriel : cepag@rise.be Cellule RISE à la CSC (FEC)

Chaussée de Haecht 579 – 1031 Bruxelles Tél : 02/246.32.54

Fax : 02/246.30.10 Courriel : fec@rise.be

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