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Poterie domestique et rituelle du Sud-Bénin: étude ethnoarchéologique

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Poterie domestique et rituelle du Sud-Bénin: étude ethnoarchéologique

DAVID-ELBIALI, Mireille

Abstract

RÉSUMÉ. Cette étude concerne deux collections de poteries domestiques et rituelles provenant des ethnies Fon et Gun du Sud-Bénin. Ses buts sont de montrer quelle est la corrélation entre une taxonomie et une typologie, de décrire les différences entre poterie domestique et rituelle et de définir les critères distinguant la céramique de deux ethnies. Elle emprunte ses méthodes à l'archéologie préhistorique. ZUSAMMENFASSUNG. In dieser Arbeit werden zwei Sammlungen von Gebrauchs- sowie Ritualkeramik der Stämme Fon und Gun aus dem Süd-Benin untersucht. Im Vordergrund steht dabei die Abklärung der Beziehung zwischen Taxonomie und Typologie, das Herausarbeiten der Unterschiede zwischen den beiden Keramikarten, sowie die Definition der ethnischen Charakteristiken. Die Untersuchungsmethoden wurden von der prähistorischen Archäologie übernommen.

SUMMARY. In this study two collections of utilitarian and ritual pottery of the tribes Fon and Gun (South Benin) are examined. The principal purpose consists in investigating the correlation between taxonomy and typology, in describing the differences between the two [...]

DAVID-ELBIALI, Mireille. Poterie domestique et rituelle du Sud-Bénin: étude

ethnoarchéologique. Archives suisses d'anthropologie générale , 1983, vol. 47/2, p.

121-184

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:24376

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Poterie domestique et rituelle du Sud-Bénin Etude ethnoarchéologique

1

par

Mireille DA vm

Introduction

Cet article traite, dans une perspective ethnoarchéologique, des liens entre formes et fonctions d'une série d'objets provenant d'une société subactuelle à tradition orale.

Il s'agit de deux collections de poteries provenant du Sud-Bénin (ancien Sud- Dahomey) conservées au Musée d'Ethnographie de Genève. La première (numéros 35463 à 35537 du catalogue du Musée), a été réalisée dans les environs de Porto-Novo par M. Roger Brand en 1970; la seconde (numéros 37987 à 38108 du catalogue du Musée) a été recueillie dans la région d'Abomey par M. Claude Savary, en octobre et novembre 1973. Elles sont représentatives de deux ethnies, respectivement les Gun et les Fon.

FIG. 1.-Autel consacré à Dan. (Photo: C. Savary, Musée d'Ethnographie de Genève).

'Ce travail a été présenté dans le cadre du diplôme d'archéologie préhistorique du Département d'anthropologie de l'Université de Genève. Il a pu être réalisé grâce à une heureuse collaboration avec Je Musée d'Ethnographie de Genève, dont nous tenons particulièrement à remercier M. C. Savary, conservateur de la section Afrique. Nous exprimons également toute notre gratitude au proresseur A. Gallay qui a supervisé cette étude.

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Objectif

Nous nous sommes fixée comme objectif d'établir une corrélation entre classement compilatoire et classement typologique au niveau des différences entre poteries domestique et rituelle, et entre poteries Gun et Fon. Pour cela, nous avons adopté la démarche suivante:

1. Présenter les deux populations.

2. Décrire la céramique et établir une taxonomie aboutissant à un certain nombre de types neutres (classes descriptives).

3. A partir des données ethnographiques, dresser la liste des types fonctionnels. 4. Comparer types neutres et types fonctionnels de manière à découvrir s'il y a des recoupements et sur quels points précis.

Dans l'optique de Gardin (1979), il s'agit donc d'une typologie déduite comportant le passage d'un ordre OX (ordre extrinsèque) à un ordre 01 (ordre intrinsèque).

OX (extrinsèque): Temps: Lieu:

Fonction:

année de fabrication

Sud-Bénin (Abomey, Porto-Novo)

fonction domestique ou rituelle déterminée par le nom local

01 (intrinsèque): Physique: finition, épaisseur Géométrie: morphologie, proportions Sémiotique: décor, engobe

Le Bénin 1. GÉOGRAPIDE

Le Bénin, petite langue de terre enfoncée comme un coin entre le Togo et le Nigéria, débouche sur le Golfe de Guinée et appartient à l'ancienne Côte des Esclaves (fig. 2). Le relief du Bénin, très peu accidenté, s'élève progressivement du sud vers le nord. Il est constitué par un socle archéen avec des plateaux lourds, uniformes. Au nord-ouest émerge la chaîne de l'Atakora. Le sud, jusqu'à la latitude d'Abomey, est recouvert par des formations sédimentaires. Seule la latitude influence le climat, car le relief ne présente aucun obstacle. L'extrême sud jouit d'un climat subéquatorial avec des températures élevées et une très faible amplitude thermique (moyenne: 26 à 28° C). Plus au nord, le climat est tropical. La saison sèche s'allonge. Ainsi à Abomey, il n'y a que quatre mois de pluie par année (1200 mm/an).

2. ECONOMIE

Herskovits rattache le Sud-Bénin (ancien Sud-Dahomey) à l'aire culturelle de la Côte de Guinée, c'est-à-dire aux agriculteurs de l'Ouest. La base de l'économie est une agriculture avec surplus. Bien que chaque membre de la collectivité participe à l'économie agricole, les surplus ont favorisé la spécialisation artisanale et permettent en outre l'entretien de chefs cultuels. Avant la colonisation déjà, les arts et les techniques étaient développés, des villes existaient et le commerce était florissant. On utilisait les cauris comme monnaie d'échange.

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NIGER

0 50km

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Gol le de Gui nee

FtG. 2.- Carte du Bénin.

2.1. Agriculture et élevage

Dans le sud, la forêt a disparu très tôt. Actuellement le sol est occupé par de grandes palmeraies (dont l'essence majoritaire est le palmiste qui fournit de l'huile) et des cultures, principalement de maïs.

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L'élevage occupe peu de place dans l'économie. Chaque famille entretient, en liberté dans sa concession, quelques chiens, porcs, moutons, chèvres et poulets pour les sacrifices rituels. La cueillette se limite aux feuilles liturgiques destinées aux rituels et à la préparation de médicaments.

3. HISTOIRE

«Méfions-nous de ceux qui nous dressent des temps lointains des récits bien ordonnés.( ... ) Ceux- là pèchent par le goût détestable de forcer ce qui est confus à devenir clair.»

Ibn Khaldun Muqaddima

Les Fon d'Abomey et les Gun de Porto-Novo appartiennent, parmi les populations guinéennes, au groupe Adja-Fon, appelé aussi Adja-Tado ou Adja-Ewé, qui comprend d'autres tribus d'Afrique occidentale comme les Adja, les Aïzo, les Mahi, les Ouéménou, etc. Leurs dialectes se rattachent au sous-groupe éwé des langues Kwa de la famille Niger- Congo. Leur répartition actuelle est donnée par la carte de la figure 3.

A partir d'éléments venus de l'est, une unité culturelle et linguistique se développa sur le plateau adja, situé dans la région de Tado (actuellement au Togo), entre les fleuves Mono et Couffo. Il s'agissait d'un ensemble ethnique homogène dont les dialectes étaient très proches. Selon Comevin, la pression économique paraît être à l'origine des déplacements répétés de populations du plateau adja vers le Sud-Bénin. Malgré la richesse des terres, l'agriculture locale de subsistance n'arrivait plus à nourrir une population en croissance démographique. La tradition orale, elle, invoque des motifs politiques et familiaux. La lutte pour la suprématie entraînait parfois l'éclatement de la communauté.

3.1. Tradition d'Abomey

A Tado résidait, entre autres, le clan des Agassuvi qui avait pour ancêtre une panthère (selon Palau Marti, 1960, ce mythe constitue une variante de l'étranger fondateur de la dynastie). A la suite de l'assassinat d'un prince par un des siens, le clan dut quitter Tado (fig. 4). Ses membres emmenèrent avec eux le crâne de leur ancêtre Agassu, sa grande lance, huan, son adjoguin, instrument de musique archaïque, et son kataklé, siège sacré. Ils s'installèrent en pays aïzo. Ces derniers leur cédèrent des terres et ils fondèrent Allada à la fin du XVI< siècle. Une dispute éclata entre les trois prétendants au trône. Deux des frères s'en allèrent avec leurs partisans et fondèrent leurs propres dynasties.

Kôkpon garda la lance sacrée d'Agassu et devint roi d'Allada. Tè-Agbanlin emporta l' adjoguin et fonda le royaume d'Hogbônu (Porto-Novo ). Do-Aklin- dit aussi Dogbagri - reçut le kataklé et s'en alla créer le royaume d'Abomey. Chacun d'eux obtint un élément de l'héritage de leur ancêtre. «Ces objets sont les garants du fondateur initial dans les trois royautés» (Brand 1972, p. 89).

3.1.1. Royaume du Dahomey

Les Alladanu (gens d'Allada), menés par Do-Aklin, traversèrent la Lama (dépression marécageuse) et s'établirent sur le territoire des Guédévi, organisés en petites chefferies soumises au roi de Wo. Par une habile politique d'intrigues, ils grignotèrent peu à peu les terres de leurs voisins.

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échelle 1/1 000 000 0 10km

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FIG. 3.- Carte de répartition des ethnies. (D'après P. Mercier, 1954).

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FIG. 4.- Carte des migrations des Agassuvi.

Ouegbadja, véritable fondateur du royaume, vainquit le roi de Wo et s'empara de ses possessions. La tradition prétend aussi qu'il demanda à son voisin Dan une parcelle afin d'y construire une case pour loger ses enfants. Ouegbadja la trouvant trop petite, Dan lui rétorqua: «Mais tu construiras donc bientôt presque sur mon ventre». Ouegbadja tua Dan et la case fut érigée sur sa tombe, d'où l'origine du nom du royaume: Dan homé- sur le ventre de Dan- (Cornevin 1962). Le nouveau roi, s'inspirant de l'organisation des royaumes voisins (Oyo, Tado, ... ),instaura un véritable état fon avec une étiquette de cour et un gouvernement constitué de ministres aux charges spécifiques. La hiérarchisation était très poussée. Le palais était entouré d'un fossé pour le protéger. Sur ce site d' Agbomé - à l'intérieur du rempart - se développa la capitale du nouveau royaume. Pendant longtemps, le Danhomé subit la loi de l'A/afin d'Oyo, auquel il payait un tribut annuel.

Agadja, en 1727, s'empara de Savi et de Ouidah. Le royaume du Danhomé s'étendit alors jusqu'à la mer. Cette extension marqua le début du commerce direct avec les Européens. Le roi éloigna également la menace yoruba. Par la force, les Danhoméens s'imposèrent peu à peu, instaurant un régime de terreur par la multiplication des expéditions militaires contre les peuples voisins, au cours desquelles ils se fournissaient en esclaves. Tegbesu (1 732?-1774), successeur d'Agadja, après des années de captivité chez les Yoruba, introduisit plusieurs nouveaux cultes vôdun, ainsi que le procédé divinatoire Fa, empruntés au royaume d'Oyo. Il institua également «les Coutumes», cérémonies de divinisation des rois après leur mort, qui étaient accompagnées de nombreux sacrifices humains. Le roi Gezo (1818?-1858) s'affranchit de la tutelle de l'A/afin d'Oyo. Il développa le commerce et introduisit de nouvelles cultures, dont le maïs et le palmiste. A partir du XIX< siècle, la traite des esclaves déclina, car la plupart des grandes nations européennes l'avaient condamnée. En 1894, le Danhomé devint protectorat français. La France supprima la royauté en 1900. Le Danhomé, associé à d'autres territoires voisins, dont Porto-Novo, fut intégré à l'A.O.F. sous le nom de Dahomey. Le pays obtint son indépendance en 1960.

Les fondateurs du royaume d'Abomey appartenaient à un petit clan étranger qui, par son dynamisme et son agressivité, imposa sa loi aux indigènes. Il sut, pour s'enrichir et étendre ses possessions, exploiter la meilleure source de profits de l'époque: le commerce des esclaves. Il intégra les petites chefferies locales dans un royaume hiérarchisé complexe.

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3.2. Tradition de Hogbônou (ou Adjache ou Porto-Novo)

La dynastie de Porto-Nova fait remonter ses origines à Adja-Tado, dont le premier roi, Aholouhô, prit, à sa mort, la forme d'un monticule de terre. Il fut divinisé et, depuis lors, tous ses descendants emportèrent un peu de cette terre en quittant le pays. Un échantillon y était déposé dans le temple de Porto-Nova où avait lieu la consécration des

fOIS.

La fille du roi, Dakô-Houin, épousa Adimola, un étranger, grand chasseur et guerrier, qui avait rendu d'inestimables services au royaume. Leur fils Dassou succéda à Aholouhô;

mais, peu après, son frère jumeau cadet, Dassa, lui ravit le trône. Pour le dédommager, on lui offrit la royauté de Davié et la régence des royaumes adja momentanément sans roi. La tradition se perpétua à Porto-Novo, où un membre de la famille royale portait le titre de

«roi de Davié>> et assurait la régence à la mort du souverain. C'est également à cette époque que fut créée la dignité de Zoun-Non, offerte à Adimola, père du roi. Lors de la nomination d'un nouveau souverain, on se rendait chez lui pour consulter l'oracle Fa. Le Zoun-Non est le «roi de la nuit», par opposition au monarque régnant qui est le «roi du jour». Au temps de Dassa, cette distinction avait pour but d'éviter que les deux individus ne se recontrassent -l'un sortait la nuit, l'autre, le jour-, car lequel aurait dû s'incliner devant l'autre, le fils devant son père ou le sujet devant son roi?

Kôkpon, fils de Dassa, destiné à succéder à son père, fut victime d'une tentative d'assassinat de la part de ses frères. Il se vengea en tuant l'instigateur du complot et s'enfuit avec ses partisans. Il fonda ce qui allait devenir le royaume d'Allada.

3.2.1. Royaume de Porto-Novo

Entre Tè-Agbanlin et un autre fils de Kôkpon naquit une rivalité, tous deux voulaient épouser leur sœur Yon-Hayonnou. Finalement, Tè-Agbanlin résolut de partir vers le sud avec ses partisans. Arrivé sur les bords de la lagune de Porto-Novo, il s'y installa et tous les moyens lui furent bons pour agrandir sa terre. Il fonda Hogbônu (Adjaché en yoruba, Porto-Novo en portugais), qu'il organisa comme Adja-Tado, «pour perpétuer les traditions de ses ancêtres» (Akindélé et Aguessy 1953). Tè-Agbanlin fit venir d'Adja- Tado un représentant de chaque lignée royale, qu'il installa dans sa ville. Tous furent divinisés après leur mort et leurs descendants assumèrent des charges importantes dans le royaume. Le roi mourut en 1729, étouffé par un python affamé, dit la légende. Personne ne regretta cet homme démesurément ambitieux.

Dé-Hiakpon (1729-1739) s'empara du pouvoir. Son règne fut paisible et sans éclat.

Dé-Mèssé (1752-1757) réorganisa l'armée, fit la guerre aux Aboméens et conquit des villes sur l'Ouémé. Avec l'arrivée des Portugais, la traite des esclaves commença à Porto- Nova.

Dé-Gbéyon (1761-1775) mena une guerre sans merci contre Tegbesu d'Abomey.

Sous le règne de Dé Ayikpé (1775-1783), les Yoruba s'installèrent dans la capitale. Le roi introduisit le culte du vôdun Mèbionou.

Dé-Sôdji (1848-1864) encouragea l'exportation d'huile de palme et signa un traité avec la France.

Dé-Mikpon (1864-1872) s'empressa de rompre avec les Français. Il persécuta les protestants, auxquels appartenait son ministre, le Gôgan Sôtin.

Dé-Tôfa (1874-1908) fut le dernier roi de Porto-Novo. Il fit régner la justice et mena plusieurs guerres, dont une contre le Danhomé. Des liens de parenté et d'amitié unissaient

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les deux cours. Mais Tôfa, trahi par ses mtmstres, qui lui rapportèrent de fausses déclarations de Glélé, se prépara à la guerre. L'intervention des troupes françaises, alliées du roi de Porto-Novo, mit fin aux combats.

Les successeurs de Dé-Tôfa, nommés par le haut commandement français, reçurent le titre de gouverneur. Comme pour le royaume du Danhomé, on trouve à l'origine du royaume de Porto-Novo un clan de nouveaux venus, ambitieux et sans scrupules, qui, par la violence et la ruse, impose sa loi aux autochtones.

En conclusion, il faut noter que les deux dynasties d'Abomey et de Porto-Novo se réclament d'Adj a-Tado et d' Allada, et que malgré cette origine commune, leurs traditions orales divergent parfois sensiblement. Il existe, sur des points de détail, d'autres variantes que celles rapportées ci-dessus.

4. La vie sociale

L'organisation sociale des Fon et des Gun ne présente pas de différences notables. La structure fondamentale de base est l'ethnie, regroupant plusieurs lignages unis par une étroite solidarité. La première préoccupation est la recherche de l'harmonie sociale qui permet la pérennité de la société. Cette option engendre une communauté conservatrice avec une très faible volonté de progrès. Au sein de celle-ci existe une opposition latente, car la subordination de l'individu au groupe est absolue. Lorsque les compromis deviennent impossibles, la communauté éclate: guerre civile ou départ d'une branche qui va fonder sa propre société. Savary (1976, p. 101) écrit: « ... la royauté apparaît bien comme l'aboutissement du système familial avec la prédominance d'un lignage sur tous les autres».

Un lignage trop important se fractionne. La famille étendue à un ou plusieurs segments de lignage (hènu) se réclame d'un ancêtre paternel commun (Hènugan). Le système patrilinéaire est doublé d'un système de résidence patrilocale. La communauté occupe une concession formée par la juxtaposition des nombreuses cellules des familles nucléaires, et est isolée par un mur d'enceinte.

Au centre de la concession demeure le chef de la collectivité (hènugan), nommé à vie avec l'approbation du Fa et qui possède une autorité absolue sur tous les membres du lignage. Il est propriétaire des terres, des biens et des revenus qu'il redistribue. Il est en outre responsable des manifestations religieuses et représente le groupe à l'extérieur. Il est secondé par les vigan, chefs des enfants, et les tansinon, femmes âgées qui possèdent de vastes connaissances des traditions.

Chaque cellule de la concession abrite une famille restreinte constituée du mari, de ses épouses et de ses enfants. Les cases, rectangulaires, en terre de barre pétrie et couvertes d'un toit de chaume, sont rangées autour d'une courette où se préparent les repas. S'il y a polygamie, chaque épouse occupe une case avec ses enfants. Le père possède une case pour lui seul. Chef de son ménage, il est soumis aux autorités de la collectivité.

Dans chaque concession sont en outre érigés des temples familiaux: autels des ancêtres, des divinités protectrices de la maison et de la famille, des jumeaux, des enfants anormaux. Chez les Gun, au milieu de la grande cour se trouve le Houéli, statue en terre du génie protecteur.

Il faut encore préciser que le domaine d'un lignage est collectif, bien délimité et inaliénable. Autrefois, la terre revenait au premier occupant, l'ainon, qui devenait maître de la parcelle et des gens qui s'y installaient. Actuellement, le rôle du chef de la collectivité se limite aux aspects cultuels.

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129 5. Religion

5.1. Problèmes et traits généraux

Pour L.V. Thomas (1969), les religions traditionnelles d'Afrique nmre sont caractérisées par:

-l'ésotérisme: l'initiation est obligatoire et la loi du secret imposée. Aucun membre de la collectivité ne possède l'ensemble du savoir, beaucoup trop vaste.

-l'oralité: rien n'est fixé en raison de l'absence d'écriture.

-la longue période du cycle total des rites: souvent plus longue que la vie d'un homme (telle fête a lieu tous les 60 ans, etc.), elle ne permet pas à l'individu de connaître tout le cycle.

D'autre part, « ... la pensée africaine n'est pas discursive ... ,car l'Africain vît une organisation sociale, vît une religion, mais n'en fait jamais un système ... la religion n'est pas conceptualisée ... » (l r,,.g,".> lOt;?)_ !! est donc difficile d'apréhender l'ensemble du phénomène religieux lié à une ethnie.

Aux problèmes spécifiques à la structure mentale africaine, viennent s'ajouter ceux de l'influence exercée par les grandes religions révélées, le christianisme et l'islam qui depuis des siècles, se surimposent aux traditions locales et les modifient imperceptiblement. fi s'agit, d'une manière générale, d'une religion de clan, révélée aux seuls initiés et qui ignore le prosélytisme. Ses idées de base sont la justice, l'équilibre entre bonheur et malheur et un au-delà organisé comme la société terrestre. Elle intervient dans tout ce qui touche le sens de la vie: naissance, puberté, mariage, mort, rites agraires, pêche, chasse, lutte pour la santé et la prospérité. C'est un système intégré homme- société- religion- milieu, où l'individu est noyé dans le social, tout comme la société baigne dans le religieux, et où l'homme est au sein des forces naturelles,« il peut en pâtir, mais il en tire sa perpétuité et sa puissance» (Deschamps 1960, p. 69). Les cultes des Orisha s'adressent «aux forces de la nature à travers les ancêtres divinisés et forment un vaste système qui unit les morts et les vivants en un tout familial, continu et solidaire» (Verger 1957, p. Il).

5.2. Conception de l'univers

D'après le grand Bokonon Gèdègbe, l'Univers est une calebasse fermée. En haut se trouve le ciel, en bas flotte la terre entourée d'eau. L'air et la mer se rejoignent à Ifé, cité des vôdun où séjournent aussi les morts les plus méritants. Mawu ordonne aux vôdun de se répandre par le monde et de venir lui rapporter ce qui se passe sur terre.

5.3. Vôdun

Le tenne «vôdun» désigne tout ce qui est mystérieux et qui possède des pouvoirs surhumains: divinités, esprits, ancêtres, forces surnaturelles ... En échange de sacrifices et de prières, le vôdun satisfait aux demandes et permet un déroulement normal de la vie, il apporte la sécurité et la prospérité. Il peut séjourner dans un iroko géant, une motte de terre, un piquet fourchu, une statuette. L'interdépendance de la divinité et de l'homme est absolue. Le devoir de l'homme est d'accomplir ses tâches, de se perpétuer et de sacrifier aux dieux, celui du vôdun d'acquérir un maximum de force vitale grâce aux offrandes et de la mettre au service des hommes. Un vôdun se nourrit symboliquement des sacrifices: le sang pour le dieu, la chair pour la communion des fidèles (Deschamps 1960). Si on l'oublie, il peut disparaître et ressurgir ailleurs (Maupoill943). Il existe plusieurs centaines

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de vôdun. «Il n'y a pas de scission entre les humains et les dieux puisque tous font partie de ce système qui depuis des temps immémoriaux détermine la vie sur la terre. C'est la raison pour laquelle les dieux sont susceptibles moyennant quelques précautions d'habiter les hommes et de s'exprimer à travers eux» (Savary 1975).

5.4. Initiation

Cette incarnation du dieu dans la personne humaine ne peut se faire qu'après l'initiation. Il s'agit d'un enseignement de quelques mois, dispensé par une communauté religieuse. L'aspirant étudie la langue rituelle de son vôdun, les différentes manifestations des divinités, leur répartition en collèges, l'usage des plantes et des ingrédients, les chants, les danses. L'initié, le vôdunsi, sera appelé à représenter physiquement le vôdun.

5.5. Origine des cultes

Dans le Sud-Bénin, les cultes sont pour la plupart d'origine étrangère. Les rois les ont introduits afin de donner à la monarchie une assise plus solide. En outre, ils ont soumis les cultes populaires aux cultes royaux, ce qui leur a permis de gouverner sans craindre des vôdunon (prêtres) trop puissants. Les rites sont du ressort des communautés religieuses qui possèdent leurs temples et leurs couvents, où vivent les vôdunon et où sont initiés les vôdunsi, serviteurs du dieu. Ces congrégations sont entretenues par des dons.

5.6. Cultes

Les cultes (essentiellement selon Savary, 1975-76) présentent les caractéristiques suivantes. Les divinités sont réparties en deux grandes catégories: les vôdun publics (Tovôdun) et les vôdun familiaux (Hènuvôdun).

5.6.1. Les Vôdun publics

Ils sont groupés en trois collèges. Un vôdun peut appartenir à plusieurs collèges à la fois.

a) Collège de Mahu-Lisa. Ce sont les divinités créatrices qui ont tout engendré, y compris les autres vôdun auxquels ils ont délégué une partie de leur pouvoir. Lisa, l'élément masculin, a pour symbole le soleil. Quant à Mahu, l'élément féminin, dont le symbole est la lune, il est souvent considéré comme l'Etre suprême, omniprésent, invisible et inaccessible. Il faut préciser que, très tôt, les chrétiens ont assimilé M ahu à Dieu. Le couple créateur est maître absolu de la destinée. Fa est «sa parole». D'autres divinités font partie de ce collège: Agè, protecteur des chasseurs, Gu, dieu des métaux, etc.

b) Collège de Hèbioso. Ce collège est responsable des phénomènes atmosphériques (foudre, tonnerre, pluie, etc.) et aquatiques (mer, étangs, lagunes, etc.). Il groupe de nombreux vôdun, dont les Tohosu. Son rôle est de fournir l'eau nécessaire à l'entretien de la

VIe.

c) Collège de Sakpata. Ce sont les forces terrestres qui assurent la fertilité du sol (récoltes) et de l'homme (enfants). Comme tous les vôdun, Sakpata apporte aussi des châtiments: la variole, la lèpre, des maladies de la peau. Ce collège compte d'innombrables vôdun.

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131

«Alors que les vodù Mahu-Lisa déclenchent l'apparition de la vie, Sakpata et Xèbioso sont chargés de l'entretenir: le premier en recevant les semences dans son sein qui est la terre, le second en apportant les pluies fertilisantes» (Savary 1976, p. 156).

d) Citons encore un autre vôdun important, Dan Ayido Horœdo ou Dangbè, qui appartient aux trois collèges. Il véhicule entre le ciel et la terre les projectiles de Hèbioso.

Dieu de la prospérité, il entretient les mouvements de tous ordres (véhicule, océan, etc.) et assure la continuité. C'est lui qui conduit les âmes du ciel à la terre et permet le perpétuel recommencement de la vie. JI est le moteur de la sexualité. On le représente sous la forme d'un serpent qui se mord la queue; l'arc-en-ciel le symbolise aussi. On lui rend le culte du hon-dan, serpent cordon. Lors de la cérémonie, le cordon ombilical des nouveaux-nés est enseveli au pied d'un arbre.

Il existe aussi des vôdun indépendants des trois collèges susmentionnés.

e) Lègba est le messager des autres dieux, dispensateur de bien comme de mal, gardien du pays, du marché, des temples, des habitations. Il applique les châtiments ordonnés par les autres vôdun. Il possède un caractère truculent, à la fois dynamique, jovial et violent, grossier, vaniteux, irascible; c'est la plus humaine des divinités. On ne lui voue pas un culte spécial, mais les premières offrandes lui reviennent toujours, car il faut le bien intentionner; l'acheminement des prières dépend de lui. Ni prêtres, ni temples ne lui sont consacrés. On le représente sous la forme d'un monticule de terre orné d'un grand phallus en bois. Les tumuli sont coiffés d'une assiette de poterie. Il existe plusieurs Lègba: le Tolègba, collectif, gardien de la ville, du pays; I'Agbonuhosu, individuel, gardien du portail; l'm'zan des marchés, etc.

f) Fa est Je vôdun de la divination, contenu dans les amandes du palmier Fadè. Le bokonon, devin du Fa, interprète les signes révélés par les amandes. On consulte le Grand Jeu une fois dans sa vie et Je Jeu ordinaire pour la moindre petite affaire. Rien ne se fait sans en référer à Fa.

5.6.2. Les vôdun familiaux et le culte des ancêtres

Au Sud-Bénin, un individu possède plusieurs âmes:

- le Sè, révélé par Fa, est l'être en devenir qui se prolonge dans les descendants:

« ... chaque nouveau-né est la réincarnation d'un ancêtre» (Cornevin 1962, p. 68);

- le vit dans le temps et gagne, après la mort, le monde des ancêtres;

- le Lindon est l'être conscient et actif.

La croyance en la survie de 1 âme explique les obligations des vivants envers les morts:

les funérailles assurent le passage dans l'au-delà, les sacrifices entretiennent leur force vitale et permettent ainsi de bénéficier de leur protection et d'éviter leur colère.

Les sphères de la vie et de la mort sont étroitement imbriquées. Une fois décédé

«l'individu prend place dans la chaîne qui relie les divinités aux vivants. Selon l'optique dahoméenne, la force vitale se perpétue ainsi à travers la descendance et le culte des ancêtres vise à raffermir toujours plus cette force» (Savary 1975).

Dans le royaume des morts l'âme continue sa vie terrestre, son statut social est Je même, ce qui explique le suicide collectif des épouses royales et les sacrifices humains destinés à pourvoir Je roi d'une suite convenable. L'âme sait tout, voit tout, entend tout.

Les défunts privés de funérailles (noyés, foudroyés, sorciers, etc.) sont destinés à errer (revenants) et n'accéderont jamais à l'état d'ancêtre.

Les rois ont donné la primauté aux cultes des héros fondateurs et des ancêtres royaux qui justifiaient leurs monarchies:

a) Les ancêtres mythiques, Agasu (Adjahuto), la panthère mâle, chez les Fon et Aholouhô, premier roi d'Adja-Tado, chez les Gun.

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MIREILLE DAVID

b) Les rois divinisés. Les rois défunts sont divinisés au cours des« Grandes Coutumes».

c) Les reines-mères.

d) Les Nèsuhwe, divinités représentant les ancêtres princiers.

e) Les Tàhàsu, divinités aquatiques provenant d'êtres anormaux d'origine royale. Les enfants difformes, noyés, résident dans les marigots sacrés. En puisant de l'eau de ces sources, on les ramène dans les temples qui leur sont réservés. Ce sont les vôdun les plus puissants. D'eux dépend la fertilité du sol et du peuple. Ils sont responsables des avortements, des morts-nés, des naissances monstrueuses.

Technique de fabrication de la poterie

Les techniques de fabrication de base restent les mêmes pour toute la production céramique, même si la finition de la poterie rituelle est moins bonne que celle de la poterie domestique et si ses formes et son décor sont différents.

Dans le sud du Bénin, la fabrication des récipients céramiques est réservée aux femmes, comme dans beaucoup d'autres régions d'Afrique noire.

Une partie de la collection étudiée, celle d'origine Fon, provient d'Oumbegame (10 km d'Abomey). Il s'agit de la production d'une potière du quartier Zunkon. Nous donnerons le compte rendu de ses activités d'après les observations de M. Savary. La potière travaille le matin, parfois toute la journée.

1. Préparation de l'argile

L'argile, de la terre de barreZ, est amenée par petites quantités, soit par la potière, soit par une autre personne que la potière rémunère pour cette tâche.

Les cailloux sont enlevés à la main, puis l'argile est épurée par lévigation. La terre est délayée dans des bassins remplis d'eau. L'argile reste en suspension, le sable se dépose au fond. Une fois le sable retiré, on laisse s'évaporer l'eau. La potière ajoute ensuite un dégraissant, généralement du sable, mais elle utilise aussi de la cendre, de la paille ou des tessons pilés. L'argile est mélangée à du kaolin, humidifiée et pétrie à la main.

2. Façonnage de la céramique

Montage. La tournette est inconnue. Les petits pots sont modelés sur les genoux (fig. 5). Dans les autres cas, la potière tourne autour des pièces immobiles, un pied au centre de l'anneau d'argile pour les grands vases. Elle commence par la moitié supérieure et le corps. Des colombins de 3 à 5 cm sont superposés et mis en forme. Elle achève par l'encolure et le fond. Ce dernier est calibré sur une forme au moyen d'un bois plat. Pour maintenir l'argile humide, la potière lisse régulièrement les surfaces au moyen d'une feuille de bananier trempée dans une jatte pleine d'eau. Le montage d'une jarre nécessite en moyenne deux jours.

Raclage. Les surplus d'argile sont enlevés au racloir.

Battage. Le battage à l'aide d'une planchette en bois sert à homogénéiser la pâte.

Lissage. Toutes les poteries sont lissées à l'aide d'une feuille de bananier ou à la main.

Cette opération dépose sur la surface du vase une fine-couche d'argile fluide, la barbotine.

Décoration. Les décors plastiques, incisés, imprimés ou en relief s'exécutent sur l'argile humide. Pour les impressions roulées de la céramique domestique, la potière utilise un bâtonnet dentelé nommé Xà.

2 Du portugais barro, argile. Elle constitue de lourds plateaux fertiles au nord des lagunes côtières.

(14)

3. Séchage et polissage

Pour le séchage, les pots sont, soit déposés au soleil, soit entreposés une quinzaine de jours dans des cases spéciales, pour éviter les fissures. Les deux derniers jours, les récipients sont tous exposés au soleil, à même la terre. A mi-séchage, les pièces peuvent être polies avec une pierre que l'on frotte sur la surface. Parfois. on applique aussi de l'écorce d'épineux pilée.

4. Cuisson

La cuisson a lieu surtout la veille du marché qui se tient tous les quatre jours. Elle dure de 6 à 10 heures. Les poteries sont déposées dans un simple foyer. La potière ajoute des tessons comme catalyseurs de chaleur. Le tout est recouvert de cosses de haricots, combustible bon marché qui nourrit un feu lent et régulier. Les déchets de maïs, les nervures de palmes séchées, le bois, les coques de noix de palmiste, sont aussi utilisés pour alimenter le foyer. Après cuisson, la potière applique parfois une feuille fraîche de ricin sur la surface. Le latex se dépose et la rend brillante.

5. Engobage

Les engobes sont appliqués à froid, soit à l'aide d'une coquille d'escargot, soit avec un chiffon. Ils sont confectionnés avec de la terre mélangée à de l'eau et à un pigment: écorce teintante d'euphorbe à latex pour le rouge, lait de kaolin pour le blanc. Le brun-noir est obtenu, soit avec de la cendre de charbon de bois mélangée à de l'huile de palme, soit en enduisant les vases avec le jus de cuisson de feuilles spéciales. Parfois, la potière cuit directement les pots dans ces feuilles. L'engobe noir est brillant alors que les autres sont toujours mats. Les Gun utilisent également de la peinture rouge brillante.

La poterie, tradition familiale, est façonnée, soit à la concession, soit près du marché.

Avec l'aide des siens, la potière amène sa production au marché pour la vendre. Elle

FIG. 5.~ Potière au travail à Abomey. (PhoiO: C. Savary, Musée d'Ethnographie de Genève).

(15)

travaille aussi sur commande. La confection de la céramique est son seul gagne-pain. Le métier se transmet de mère en fille, dans le souci d'une imitation fidèle de la tradition.

Ordres taxonomiques: types neutres (classes descriptives)

Le but de cette troisième partie est de décrire la céramique d'une manière formelle, afin d'aboutir à un certain nombre de types neutres, exprimés à l'aide d'une simple équation basée sur des critères descriptifs. L'usage de ce genre d'expression succinte a pour but de faciliter la comparaison avec les types fonctionnels. L'établissement de la taxonomie a recours aux seuls critères intrinsèques: critères physiques (finition et épaisseur), géométriques (morphologie et proportions) et sémiotiques (décor et engobe). La description de la morphologie repose sur une segmentation du récipient en tronçons significatifs. Le tableau 1 donne la répartition des poteries étudiées.

TABLEAU 1.-Répartition des poteries selon les genres et les ethnies.

poteries Gun Fon Total

Nombre total 39 48 87

Nombre de vases 38 44 82

Nombre de vases doubles 1 3 4

Nombre de couvercles 13 16 ( +4) 29 ( +4)

Nombre de sphéroïdes 1 4 5

1. CLASSEMENT SELON LES PROPORTIONS

La diversité de taille est une des caractéristiques les plus frappantes de la collection que nous avons étudiée, aussi nous a-t-il paru indispensable d'établir un classement des poteries qui rende compte de cette hétérogénéité apparente et mette peut-être en évidence des groupes significatifs. Pour ce faire, nous avons établi un graphique qui tient compte du volume du vase et non pas simplement d'un rapport de dimensions. En abscisse,'le diamètre maximum au carré représente la section horizontale; en ordonnée, la hauteur maximale. L'utilisation du logarithme permet d'aérer le graphe. Nous avons, sur cette base, délimité huit classes distinctes (tabl. 3 et fig. 6), puis comparé nos résultats avec ceux obtenus à l'aide d'un classement établi selon le rapport HMAX/ 0 MAX.

(Gallay 1977). Il y a bien sûr recoupement, mais la première méthode permet plus de nuances (tabl. 2, 3 et 4).

TABLEAU 2.- Classes et leur signification selon le rapport HMAX/ 0 MAX.

classes signification

A r > 1.25 vases plus hauts que larges B 1.25 >r > 0.5 vases aussi hauts que larges

c

0.5 >r > 0.25 vases plus larges que hauts

D r < 0.25 vases beaucoup plus larges que hauts

(16)

TABLEAU 3.- Explication des classes utilisées dans la figure 6.

Classification graphique

classes signification exemples

récipients aussi hauts que larges

{

Jl vases de très petite taille microformes

Jl+ vases de petite taille

mésoformes rn vases de taille moyenne divers

macroformes {

M- vases de grande taille M vases de très grande taille récipients plus hauts que larges

longiformes L vases hauts et étroits cruches

récipients plus larges que hauts

,m;,mform"

2 Jl+ vases doubles de petite taille vases doubles largiformes mésoforrnes ml vases de taille moyenne larges et bas assiettes

macroformes M- 1 vases de grande taille larges et bas assiettes et vase de bain

TABLEAU 4.-Comparaison des classes proportionnelles.

classes A B

c

D

Jl 5 19

Jl+ 4 2 1

rn 26

ml 6

M-1 3

M- 8

M 8

L 5

(17)

136

-

{mm1345

320

245

llO

"

MIREILLE DAVID

..

0

0

0

0 0

M 0

0

.&GUN 0 FON

203~~~---~~~---~~~---~----~~K-~~

FIG. 6.- Graphe de répartition des classes.

La comparaison des deux types de classement donne d'excellents résultats. Les Il A, bien groupés, ne nous ont cependant pas paru justifier la création d'un groupe indépendant. Leur petite taille les caractérise mieux que leur profillongiforme.

Les Il+ (C et D) sont des vases doubles, classés aussi sous 2 Il+. G 522 est un vase double sans branche intermédiaire, son indice le place à la limite des groupes B et C. En raison de sa position sur le graphe nous l'avons inclus dans Il B. G 485 golizen appartiendrait, sans le bourrelet médian, au groupe L.

Le diagramme morphologique comparatif de la figure 7 permet de visualiser la morphologie primaire de chaque groupe et de les comparer. Il montre également quelle est la variabilité des dimensions à l'intérieur des groupes. Pour chaque classe, les traits horizontaux (0M) et verticaux (Hmax) donnent les dimensions minimales (tiret) et maximales du groupe et le quadrilatère correspond à une poterie théorique possédant la taille moyenne du groupe. On peut ainsi distinguer trois grandes classes:

A.

B.

C. et D.

HMAX > 0 max.:

HMAX = 0 max.:

HMAX < 0 max.:

haut et étroit:

aussi large que haut:

large et bas :

2. EPAISSEUR

L, 11A

Jl, 11+, rn, M-, M Jl+C,Jl+D, ml, M-1

Il~ 'agit de l'épaisseur moyenne des parois, mesurée en millimètres. Les poteries ont été réparties en rrois dasses: petites, moyennes et grandes, dont l'épaisseur peut être faible, moyenne ou forte. Le tableau 5 permet d'établir la ventilation des classes d'épaisseurs en fonction de la dimension des récipients.

(18)

p !

,. 1 1 .

H ...

pO

!

ml

..

1

t--- - _ j

FIG. 7.- Diagramme morphologique comparatif.

TABLEAU 5.-Classes d'épaisseur.

~

s faible E moyenne e forte E

petits

3 4, 5 6, 7, 8

~. ~+

moyens

4 5, 6, 7 8, 9, 10

rn, ml, L (F 937, F 947) grands

4, 5, 6 7, 8, 9 10, Il, ... 15

L,M,M-,M-L

o •

L (F 937 et F 947) ont été intégrés au groupe moyen en raison de leur position sur Je graphique de répartition des classes. Le tableau 6 indique quelle est la répartition des vases, alors que la figure 8 illustre la fréquence des épaisseurs. Les trois quarts des vases de taille moyenne ont une épaisseur moyenne. Par contre, les vases de petite dimension ont tendance à être épais, alors que ceux de grande dimension ont des parois plutôt minces.

Ceci est en contradiction avec l'idée selon laquelle plus un récipient céramique est grand, plus ses parois doivent être épaisses et grossières pour résister à l'usage (Balfet 1952). En

(19)

MIREILLE DAVID

TABLEAU 6.- Répartition des vases dans les classes d'épaisseur.

~

r

% 40

30

20

10

E

e E total

petits

N %

2 6.9

14 48.3

13 44.8

29 100.0

moyens

N % N

5 16.3 11

23 74.0 8

3 9.7 3

31 100.0 22

grands

% 50.0 36.4 13.6 100.0

o~---~3~~~~~~~~~~~~~~~~---,~s [mm]

vases : _ _ grands ___ moyens ....... petits Fta. 8.-Histogramme de la fréquence des épaisseurs.

fait, la minceur de la po'ten~i ici en corrélation directe avec sa bonne finition, déterminée par sa fonction. Les grands récipients d'usage domestique nécessitent une meilleure qualité que les petites poteries rituelles destinées à être posées sur un autel.

3. FONDS

Le terme «fond» se rapporte à la partie inférieure du vase qui est reliée à la panse. Les distinctions opérées sont les suivantes (fig. 9).

Fond aplati (A). La base est plane avec des angles arrondis. La poterie posée est très stable. Seuls les foyers possèdent ce type de fond déterminé par leur usage.

Fond rond (R). Le fond rond peut être plus ou moins évasé (du presque pointu au presque plat). Il serait artificiel de distinguer des catégories à l'intérieur de ce groupe, car l'évasement dépend des aléas de la fabrication. La grande majorité des poteries (84%) présente ce genre de fond.

(20)

~

N

A

w

2

aplall

2

R

W - V

59

rond

• •

ç

~

conique

' w

triple

p

~ ,

à pied elmpla

.

r

~

annulaire

rentrant 1 - 2

y

~

voûté

1

52

~

F1o. 9. -Types de fonds.

Fond avec pied (P).

-Pied conique (Pc). Il s'agit d'une excroissance assez longue, du tiers de la hauteur totale, centrée et conique. Il est spécifique des vases dôsu.

- Pied triple (Pt). Il s'agit de trois excroissances coniques distribuées en triangle. Il forme la base des vases dozen.

-Pied annulaire (Pa). Il s'agit d'une couronne à bord rond posée sur le fond (extérieur plein/intérieur vide). Elle permet au vase d'être en équilibre. Les pieds annulaires peuvent être: simple (Pas), rentrant (Par) ou voûté (Pav). La face interne du fond est toujours concave, sauf pour les fonds aplatis. La liaison panse-fond est continue.

4. DÉMARCHE ADOPTÉE DANS LES CAS DE LA PANSE ET DU COL

Dans le cas de la panse et du col nous avons choisi de rechercher des classes fondamentales ou primaires qui découlent de la combinaison deux à deux des tracés géométriques simples (cf. Gardin 1976): convexe-droit--concave et convergent- parallèle-divergent. Il existe donc neuf profils théoriques. Il importe de vérifier leur existence et de voir comment se distribuent, à l'intérieur des classes, les pièces étudiées.

Les classes secondaires apparaissent comme une juxtaposition de deux classes primaires.

(21)

5. PANSE

La panse ou corps est la partie médiane située entre le col et le fond. La liaison col/panse est toujours continue et arrondie, sauf pour les poteries à carène, épaulement et surplomb. Les différents types possibles sont illustrés par la figure 10.

Les panses concaves n'existent pas à l'état primaire car la capacité du vase serait par trop diminuée. Dans les types à panse droite, seul le cas à parois parallèles est représenté.

Les trois classes fondamentales à panse convexe se subdivisent chacune en sous-groupes:

s- simple:

~ - avec bourrelet ( s) :

x -

avec carène:

a -avec angle:

f: - avec épaulement:

cr - avec surplomb:

type fondamental sans modifications

moulure circulaire en relief ceignant la panse (ex. F 947) changement brusque de courbure marqué par une ligne saillante (ex. F 939).

changement de courbure non marqué par une ligne saillante (ex.

F 943)

légère saillie arrondie sur le haut de la panse. Le col s'ajuste à l'intérieur (ex. F 897)

légère saillie arrondie sur le bas du bord. La panse s'ajuste à l'intérieur (ex. G 465)

Le tableau 7 donne la répartition des vases à panse concave.

convexe droit concave

a

convergent

0

35

parallèle

0 D

11 7

divergent

. 0 L

- 13

complexe galbée

b

2

loi

L--~~--J

FIG. 10.- Classement des panses; a: types prjmaires; b: types secondaires.

(22)

141 Un cas présente à la fois une carène et un bourrelet sur une panse convexe/parallèle, il s'agit de G 495. Les deux pièces avec surplomb proviennent de la poterie Gun; quant à l'«angle», il est presque exclusivement Fon.

Il existe deux profils secondaires (fig. 10):

1. Profil complexe - > droit--convergentjconvexe---<:onvergent à double carène (G 464 et G 507).

2. Profil galbé simple (ex. G 517) ou avec angle (ex. F 902) -> convexe- parallèlejconcave-parallèle.

Les panses convexes/convergentes et convexes/parallèles (56%) donnent à des récipients une contenance maximale grâce à une technique simple. Cette situation explique leur fréquence. Ce sont les assiettes et vases de bain qui présentent une panse convexe/divergente. La grande ouverture facilite la préhension du contenu.

6. CoL

Le terme de «col» se réfère à la partie reliant Je bord à la panse. Il n'est pas toujours présent. Pour départager les «longs bords» des «petits cols», nous avons adopté le critère défini par Gardin (1976) dans son «code pour l'analyse des formes de poteries»

(voir tabl. 8).

Il faut encore préciser qu'on ne parle de «col» que lorsqu'il y a un point d'inflexion entre le 0COR (diamètre maximum de la panse) et l'ouverture (Séronie-Vivien 1975).

TABLEAU 7.- Vases à panse convexe. Répartition à l'intérieur des sous-groupes et des classes (Xc, profils convergents; Xp, profils parallèles; Xd, profils divergents).

classes

Xc Xp Xd N

sous-groupes Fon Gun Fon Gun Fon Gun

s 10 Il 3 1 1 2 28

~ 2 3 1 6

x.

3 3 6 2 14

a 7 1 8

E 1 1 2

cr 2 2

TABLEAU 8.- Définition équationnel/e du col. HMAX, hauteur maximale; HENC, hauteur de l'encolure (de la lèvre au diamètre minimum à la base de l'encolure); 0 OUV, diamètre de l'ouverture.

HMAX- HENC < 00UV

HMAX- HENC > 00UV

HENC/HMAX-HENC HENC/HMAX-HENC HENC/HMAX-HENC HENC/HMAX-HENC

,;:; 1/10 bord

> 1/10 col

,;:; 1/20 bord

> 1/20 col

(23)

Dans la collection étudiée, 54 récipients possèdent un col (29 Gun et 25 Fon) et 33 récipients en sont dépourvus; parmi ces derniers, 5 sont des sphéroïdes. Le col est toujours moins important que la panse.

Sur les neuf classes fondamentales possibles, illustrées par la figure 5, seules cinq existent: cols convexe/convergent (Xc), droit/parallèle (Dp), concave/parallèle (Vp), droit/divergent (Dd), concave/divergent (Vd). Une seule classe secondaire a été observée (fig. 11), présentant un col droit/parallèle /droit/divergent (S). Les cols divergents prédominent nettement (72% ). L'évasement terminal facilite l'accès à l'intérieur du vase et le transvasement des liquides.

7. BORDS

Le terme «bord)) qualifie la partie supérieure du vase dont l'extrémité s'appelle

«lèvre)), et qui est reliée au col. S'appliquant à une zone fluctuante, volontairement mal définie, la notion théorique de «bord)) simplifie la description typologique en évitant de devoir fixer une limite arbitraire non significative entre la lèvre et le col. Les distinctions opérées sont les suivantes (fig. 12).

Bord rond (0). La panse hémisphérique s'arrondit à son extrémité. Le col est absent.

Bord droit (D). Le col peut être présent ou absent. La paroi se redresse et se termine soit sur une lèvre arrondie (Da), soit sur une lèvre pointue (Dp).

Bord rentrant (R). Dans le cas des bords rentrants simples (Rs), le col est toujours absent. Les parois s'infléchissent vers l'intérieur. La lèvre peut être, soit arrondie (Rsa), soit plate (Rsl), soit concave (Rsv).

a

convergent

parallèle

divergent

b

convexe droit

J1

9

1 -- - · --l

[ J1 i

1 2

J

L.- ----- - - -

concave

Jl

3

TI

17

FIG. 11.- Classemeol des cols; a: types primaires; b: type secondaire.

(24)

143

~::.- 1 r r- ------

, -

- --T - r

--

/evre 1 arrondie pointue 1 plate concave 1 convexe 1 à moulure 1

bord

-

a ' p 1 1 1 1 v x m N

~------- - =~--- -~==r- - ---

1

1

[ ~ : !

1

1 rond

1

1 1

r

i i

1 1

1 ' r

1

1 !;

n2 n 1 1

1

1 l'

1 droit 1 3

1 D

Da Op

1

1

J simple

/) 1 17 /')

1 1 8

Rsa 1

1

i

1 Rsl Rsv

1 1

1

(l 8((

caréné 1 25

1

' ..

c c

~ c Rea Rcp

~ caréné

((2

Il: à

surplomb

cs Rcsp

~5 ')}'

5

~ S

simple 8

Esa Esl Es x Esm

-1

~2

double inflexion

di Edi

~

10

épaississe-

....

ment 53

l!! interne

Cil el Eei

>

....

w

a )) 23

ressaut r

Er

caréné à

) )

ressaut

cr Ecr

82

' - - - -

FIG. 12.-Classement des bords.

(25)

144 MIREILLE DAVID

Dans le cas des bords rentrés carénés (Re), le col est toujours absent. La panse convexe- divergente, sauf pour wulegban F 898 où elle est galbée simple, bute contre la carène du bord convexe et convergent. La lèvre est, soit arrondie (Rea), soit pointue (Rcp ). Chez les Gun, le bord est plus convexe que chez les Fon. Dans le cas du bord rentrant à surplomb (Res), le col est absent. Au niveau de la jonction bord-panse, le bord dessine une légère saillie sous laquelle s'encastre la panse. La lèvre est pointue (Rcsp).

Bord éversé (infléchi vers l'extérieur) (E). Un seul cas de bord éversé plat (Esl) a été observé sur un vase au profil complexe.

Les bords éversés simples (Es) prolongent un col aux parois droites, soit parallèles, soit divergentes. La lèvre peut être arrondie (Esa) ou épaissie par une moulure externe (Esm).

Les bords éversés convexes (Esx) se greffent toujours sur un col. La face interne est très arrondie, la lèvre un peu amincie. A l'extérieur, au niveau de la jonction col-bord, on note souvent un léger ressaut.

Les bords éversés à double inflexion (Edi) suivent la courbure d'un col concave- parallèle.

Les bords éversés à épaississement interne (Eei) s'amorcent sur des cols divergents à parois droites ou concaves. Ils sont caractérisés par un épaississement interne au niveau du point d'inflexion de la courbe externe. La lèvre est convexe.

Les bords éversés à ressaut (Er) prolongent toujours un col, soit droit-divergent (13 cas), soit droit-parallèle (6 cas), soit concave-divergent ( 4 cas). Ils sont caractérisés par une légère courbure externe et un ressaut interne. La lèvre est amincie.

Il existe un seul cas de bord éversé caréné à ressaut (Ecr) sur un vase dépourvu de col.

La lèvre est plate, liée à la panse par une carène.

Les bords présentent une grande diversité de formes. Les bords éversés, avec 64.6%, sont les plus nombreux et, parmi eux, les éversés à ressaut totalisent le 28% de tous les bords.

8. DÉCORS PLASTIQUES

Les décors plastiques sont effectués avant cuisson sur la pâte encore humide.

8.1. Classement des décors Décors en creux

- Impressions (lm)

Imr-à la roulette: frise exécutée à l'aide d'un petit disque que la potière déplace obliquement en recouvrant chaque fois la branche du chevron précédent. Haut de la panse.

Imx-au bâtonnet dentelé X à: impressions roulées qui couvrent toute la panse et le fond de certaines poteries domestiques. La potière roule un bâtonnet dentelé dans tous les sens de manière à recouvrir la surface entière. Ce quadrillage facilite le rafraîchissement des liquides en augmentant la surface extérieure (Savary 1976, p. 88). Panse et fond.

Imf-au filet: application d'un filet dont les mailles restent imprimées sur la pâte molle. Panse.

- Incisions (ln)

In - lignes longitudinales, parallèles, tracées grossièrement à l'aide d'une baguette fine et pointue. Panse et fond.

- Excisions (E)

(26)

E - rainures méridiennes effectuées en repoussant la pâte avec une baguette mince à bout rond. Panse.

- Décors en relief

Le relief est obtenu par adjonction de matière rapportée.

p-

bourrelet: moulure circulaire en relief ceignant la panse. S'il n'y en a qu'un, il est équatorial, sinon ils sont distribués sur la panse.

A - anse: élément recourbé en arc de cercle, constitué d'un boudin circulaire de pâte soudé à ses deux extrémités à la paroi du vase et ménageant un interstice médian (fig. 13).

Deux anses soudées en milieu de panse du dazen G 495. Dans le cas des anses non dégagées, tout le boudin est collé contre la paroi et il n'y a pas d'interstice. Ces anses sont internes, au nombre de trois et distribuées symétriquement dans les foyers adoko F 953 et G 474. Ici, les anses ne servent pas de moyen de préhension.

M,Po- mamelons et pointes: saillies circulaires formées à l'aide de petites quantités de pâte rapportée, distribuées sur l'ensemble de la panse. Les pointes sont plus longues que les mamelons.

S (Sc)- serpents: serpent ondoyant vertical ou enroulé autour de la panse, formé par adjonction de pâte. La présence ou l'absence de cornes indique le sexe. Sc connote un serpent avec cornes.

-Décors perforés

Ce type de décor est obtenu par enlèvement de matière.

Pl et P2- perforations: trous réalisés à l'aide d'une baguette et distribués soit sur le bas de la panse et le fond où ils sont alors nombreux, irréguliers et de petite dimension (Pl), soit sur toute la panse et le fond où ils sont alors espacés réguliers et de diamètre plus grand que les précédents (P2). Voir figure 13.

FIG. 13.- Au lei des jumeaux placés sous la protection du vôdun Dan, dans un collège de Sakpala à Abomey. (Pholo: C. Savary, Musée d'Elhnographie de Genève).

(27)

MIREILLE DAVID

F -fenêtres: ouvertures quadrangulaires pratiquées dans l'épaisseur de la paroi, soit dans le pied, soit dans la panse (permettent le tirage du feu dans le cas des adoko).

Les vases décorés représentent 40% chez les Fon et 47% chez les Gun. Les impressions roulées au X à, destinées à maximaliser la surface, sont réservées aux poteries domestiques.

Il s'agit du seul décor plastique observé sur celles-ci.

8.2. Economie du décor

Les décors plastiques ne sont présents que sur la panse, le fond et, dans un seul cas, sur le pied (voir tableau 9).

9. COUVERCLES

Tous les couvercles sont de type posé et ne comportent donc pas de processus spécial d'emboîtement. Les distinctions opérées sont les suivantes (fig. 14).

Lenticulaire (L). Il s'agit d'un couvercle microforme biconvexe sans décor.

Concave à mamelon central (Cv MC). Ce sont des couvercles de dimensions petites et moyennes. Le mamelon est parfaitement inséré au centre du couvercle; le raccord, bien lissé, est invisible. Ce type présente un cas particulier, ganzen F 923, poterie de sexe féminin qui, pour cette raison, ne possède pas de mamelon central.

Convexe à bord plat (Cx BP). Ce sont des couvercles de dimensions moyennes à grandes, soit non décorés, soit pourvus d'un mamelon central, soit parsemés de sept mamelons.

Convexe à bord rentrant (Cx BR). Ces couvercles de dimensions moyennes peuvent être non décorés ou couverts d'incisions ou pourvus d'une anse avec ou sans cornes,

TABLEAU 9.-Répartition des décors selon les zones.

h

r haut hP panse P milieu mP bas bP toute P fond F pied p

Imr x

Imx x x

en creux Imf x

In x x

E x

~ x x

A x x

en relief M x

p x

S (Sc) x

Pl x x

perforé P2 x x

F x x

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