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ALEXANDRE ECKHARDT. Professeur de Langue et de Littérature françaises à la Faculté des Lettres de l'université de Budapest

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LE GÉNIE FRANÇAIS

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ALEXANDRE ECKHARDT

Professeur de Langue et de Littérature françaises à la Faculté des Lettres de l'Université de Budapest

LE

GENIE FRANÇAIS

LIBRAIRIE DE MÉDICIS 3, rue de Médicis, 3

PARIS

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Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays,

y compris la Russie.

Copyright by Librairie de Médicis 1942.

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AVANT-PROPOS

Ce livre a été écrit pour des lecteurs étrangers n'ayant qu'une connaissance peu approfondie de la vie française. On a essayé d'y présenter au public hongrois, assez mal renseigné sur la France intellectuelle, un tableau d'ensemble des divers aspects du génie français, souvent défiguré à l'étranger par des maquillages inconscients ou intéressés.

L'accueil très favorable que la critique de son pays a réservé à son livre et les comptes rendus encourageants de Français qui l'avaient lu dans l'original, ont décidé l'auteur à présenter son ouvrage au public français qui pourra y trouver peut-être des points de repère utiles pour ses méditations sur sa propre destinée.

Il a surtout désiré y répondre à deux questions : quelle idée la conscience nationale des Français s'est-elle faite d'elle- même depuis qu'elle commenca à s'analyser ? quel rapport y a-t-il entre ce portrait du peintre par lui-même et celui dont les contours se dessinent dans la littérature française, miroir fidèle du génie national ?

La conscience nationale d'un peuple se compose d'éléments assez hétérogènes. On y trouve des croyances relatives aux problèmes de l'origine et de la destinée. On y décèle le feu du patriotisme qui se déclare sous la forme de l'amour du sol et

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de l'attachement aux traditions morales de la nation. Elle comprend aussi le sentiment de supériorité dont chaque peuple a besoin pour s'affirmer dans cette lutte pour la vie qui oppose les nations de l'Europe au cours de leur histoire. Enfin on y découvre l'ébauche d'un portrait que la conscience collective a dessiné elle-même du génie national.

Ce portrait est toujours optimiste : l'instinct de conserva- tion le veut ainsi. Même les Français se flattent un peu, bien qu'avec plus de circonspection que les autres nations, leur esprit critique ne cachant guère les traits défavorables pour le plaisir d'enjoliver. C'est pour compléter ce portrait tant soit peu flatté que nous avons besoin de recourir à un correctif : l'analyse du génie national à travers la littérature qui en est la manifestation la plus directe.

M. Fernand Baldensperger, qui a rêvé d'une histoire de la littérature européenne et dont le regard ne s'arrête pas en deçà de l'horizon de la littérature nationale, s'est donné un jour le malin plaisir d'opposer les définitions contradictoires que les critiques français ont données du génie de leur pays.

Pour Villemain, c'est l'esprit de progrès libéral ; pour Monté- gut, l'idéalisme est son principe directeur ; Gaston Paris y reconnaît le contraste de l'esprit héroïque et de la veine satirique ; Michelet ne voit dans les lettres françaises que le prosélytisme, Brunetière que l'utilité sociale et Lanson, l'hy- pertrophie de l'élément intellectuel. La certitude peut encore moins être trouvée dans les jugements des critiques étrangers qui, fort naturellement, conçoivent l'esprit des autres nations comme un contraste ou comme un complément de leur propre génie national.

L'auteur de ce livre est lui aussi un étranger. Aussi, en voulant aborder l'analyse du génie français considère-t-il comme un devoir élémentaire de se méfier de ses propres

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jugements et de chercher des méthodes qui lui permettent des résultats plus objectifs.

C'est pourquoi il consultera tout d'abord les écrivains français eux-mêmes qui, souvent indiscrets, nous renseigne- ront fort bien sur la conscience historique et morale de la nation. Ces témoignages auront l'utilité de nous avertir que la probité nous oblige à nous méfier des généralisations préci- pitées et à considérer même le caractère national comme une synthèse d'éléments variables au cours de l'histoire. On verra que bien des traits tenus par l'opinion générale pour éter- nels dans la constitution morale de la nation, sont des apports dépendant de telle époque ou de telle structure sociale. L'esprit français a aussi son histoire et tant que l'analyse n'en aura pas été faite selon les méthodes de l'histoire, elle ne saura prétendre à la solidité de la vérité scientifique.

La vérité fut souvent effleurée par ceux qui ont vu dans le génie national non pas seulement une synthèse de données permanentes, mais le produit d'une longue évolution histo- rique. M de Staël a fort bien jugé que si le Français de son époque était devenu le modèle du charme, du goût et de l'en- jouement pour toute l'Europe, c'est que l'idéal moral de la monarchie bourbonienne avait transformé peu à peu à son image toute la nation, puisque — dit-elle — le caractère national n'est que le « résultat des institutions et des circon- stances qui influent sur le bonheur d'un peuple, sur ses intérêts et sur ses habitudes ». Le Français du XVIII siècle, si bien connu et si servilement imité par les nations étrangères, est en effet une création de la vie de société des siècles bourboniens.

Il ne suffit donc pas de dessiner notre portrait sur un plan uni, comme si la psychologie d'une nation était quelque chose d'immuable, existant en dehors de la catégorie du temps : certains événements historiques, l'alternance des classes

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sociales, le changement de la forme de la constitution peuvent opérer des métamorphoses étonnantes dans le moral d'une nation, alors que l'ancien portrait schématique continue de survivre aux révolutions dans l'imagination des nations étrangères.

Reconnaissons cependant que bien des traits semblent s'être maintenus au cours de l'histoire de la France. Modé- ration, suprématie de l'intellect, sociabilité semblent des éléments constants dans la composition du caractère natio- nal ; certains de ces facteurs remontent même au delà de la formation française proprement dite.

Mais avec ceux-ci, bien des clichés anciens, traits archaïques, croyances oubliées vont ressusciter dans ce livre sous les yeux du lecteur français qui croit ne plus avoir rien de commun avec ce passé. Mais comme jadis ils firent partie de la conscience nationale, il nous paraît indispensable de les rappeler lorsque nous voulons obtenir des idées précises et dépourvues de parti pris sur la formation du génie français.

Les témoignages anciens ont encore cet avantage sur les modernes de refléter les tendances primitives du génie de la race avec plus de fidélité, car à travers un texte médiéval leur dynamisme peut être observé dans toute son impulsion, libre de toute contrainte.

Notre analyse ne suivra pas la méthode adoptée par la plupart des auteurs qui se sont occupés des mêmes problèmes : notre portrait du Français ne se détachera pas sur un fond contrasté. Nous avons cherché à éviter les repoussoirs anglais, allemand, espagnol. Ayant des prétentions à établir des vérités historiques, quelquefois millénaires, nous ne saurions utiliser comme terme de comparaison des portraits analysés en sur- face.

A. E.

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I

LA CONSCIENCE NATIONALE

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CHAPITRE PREMIER LE LEGS FRANC

De toute antiquité les Français se considèrent comme un peuple guerrier par excellence et leurs écrivains vantent depuis les temps primitifs les vertus militaires exceptionnelles de leur nation, redoutables pour les autres peuples. Les mêmes auteurs témoignent aussi que cet esprit héroïque, cette intré- pidité congénitale, cette croyance à l'invincibilité de la nation, tiennent une large place dans l'évolution de la conscience nationale qui remonte jusqu'à l'empire bilingue de Charle- magne, dont les sujets étaient des Germains tout aussi bien que des Gaulois latinisés et francisés.

Dans la poésie et l'historiographie des Mérovingiens on ne trouve encore nulle trace d'une conscience nationale « fran- çaise ». Avant Charlemagne, on ne saurait en parler sans tom- ber dans l'anachronisme. Même après le grand empereur, pendant assez longtemps, c'est l'esprit national des Francs et non des Français qui cherche une expression dans les œuvres contemporaines. Néanmoins, de ce patriotisme franc de carac- tère dynastique descend en droite ligne le patriotisme français des temps modernes, qui continue, conserve et développe sans interruption les traditions nationales de l'empire carlo- vingien. Grâce à l'humanisme du Palais, ces traditions étaient teintées, dès le début, d'universalisme et embrassaient à la

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fois les Francs latinisés et la majorité de l'Empire de langue germanique.

Le Français s'appela « Franc » pendant des siècles et un peu plus tard, en ajoutant le suffixe populaire -eis, -ois, « Fran- ceis, François », tout en gardant jusqu'à la fin du Moyen Age le nom primitif, comme synonyme de la forme plus récente.

Sa patrie s'appelle « France » encore aujourd'hui, du même nom qui, dérivé populaire du mot latin médiéval « Francia », servait à désigner primitivement le grand empire des rois francs, y compris la Germania. On sait que la France d'au- jourd'hui était alors la « Francia occidentalis » et lorsque le savant Alcuin félicite le victorieux Charlemagne au nom de la

« Francia gaudens », il pense à l'empire intégral, indivis.

La conscience de cette France intégrale survit à l'empire lui-même, car les écrivains qui, après le partage de Verdun (843), parlent de la gloire de la France, ne détachent pas leur regard du grand empire de Charlemagne. Mais en même temps la même dénomination passa à la Gaule qui hérita ainsi du pres- tige historique de l'empire intégral. Dès lors, la population de la Gaule latinisée, qui engloutit aussi les Francs conquérants, se constitua héritière de la conscience nationale franque.

La science médiévale ne faisait que nourrir la fierté belli- queuse des Francs et de leurs héritiers. Parmi les étymologies d'Isidore de Sé ville, qui faisaient autorité dans le monde lettré, figure aussi celle qui explique le nom des Francs par leur intrépidité farouche : « Alii eos a feritate morum nuncu- patos existimant ». Et la Gesta Francorum qui fut la pré- histoire des Français pendant tout le Moyen Age, attribue à l'empereur Valentinien cette fausse étymologie : « Tunc appellavit eos Valentininus imperator Francos Attica lingua, hoc est ferox, a duritia vel audacia cordis eorum ».

Cette hypothèse naïve se répand bien vite et enracina défi-

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nitivement la réputation de férocité et d'intrépidité de ce peuple de combattants dans la conscience historique du Moyen Age qui attachait volontiers aux noms une notion de réalité.

La croyance à l'invincibilité des Francs fut surtout l'œuvre de Charlemagne, dont les exploits, les campagnes contre les Aquitains, les Maures, les Saxons et les Avares et surtout la victoire remportée sur les Lombards dans la défense de la papauté couvrirent de gloire le nom des Francs. Le moine Ermold le Noir, tombé en disgrâce et désireux de récupérer les faveurs du Palais, glorifia en ce sens les hauts faits de Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne. En représentant le siège de Barcelone il fit parler le chef des Maures pour peindre la terreur qu'inspirent les Francs à leurs ennemis : « Venez, mes compagnons... je suis confondu. Ce peuple fier est fort, coura- geux, dur et rapide. Toutes les fois que cette nation excellente a attaqué quelqu'un, la victoire lui était assurée d'avance.

Ils sont toujours en armes. Je frémis si je prononce même le nom des Francs qui vient de férocité... »

La plus vieille épopée franque reflète fidèlement l'opinion qu'avaient les Francs d'eux-mêmes à l'âge d'or du règne carlovingien. Ils étaient fiers de leur réputation de guerriers redoutables et, après leur victoire d'Italie, ils se sentaient les maîtres du monde. L'avertissement du prince maure montre d'ailleurs comment la tradition savante relative à l'étymologie du nom des Francs est venue confirmer la conscience nationale dans sa croyance en sa supériorité militaire. Bien plus tard, Jean de Paris cherche même pour le nom de Paris une expli- cation analogue et tout aussi fausse : « quam Lutetiam a lutositate dixerunt, se autem Parisios a Paride filio Priami vocaverunt : vel secundum alios a paraesia Graece, quae est audacia Latine. »

N'oublions pas qu'il y avait aussi une légende troyenne

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des Francs : jusqu'à l'humanisme, qui la rejette pour une autre théorie, c'était là l'histoire primitive officielle des Francs, puis des Français. Vers le VIII siècle un moine neustrien s'avisa de fabriquer ce conte pour le mettre en tête de sa Gesta Francorum. Il prétendait doter par là sa nation d'une généa- logie tout aussi illustre que celle dont se vantaient les habi- tants de l'Italie qui, eux aussi, se glorifiaient de descendre en droite ligne des Troyens d'Énée, témoin Virgile, autorité incontestable de l'histoire ancienne. On nous apprend dès lors que Priam et Anténor, ayant réussi à échapper à l'incendie de Troie avec 12.000 de leurs compatriotes, parvinrent jusqu'aux bords du Tanaïs, puis se jettèrent dans les Palus Méotides pour échouer finalement en Pannonie. Là ils édifient une capitale appelée Sicambria. Les Alains, leurs voisins habitant les Palus Méotides, s'étant soulevés contre l'empereur Valentinien, ils se chargent de l'expédition punitive qui se termine par l'anéan- tissement des Alains. Sur quoi les Francs, à qui la gloire est montée à la tête, massacrent à leur tour les exacteurs de Valentinien. Chassés de Pannonie, ils viennent s'établir sur le Rhin d'où ils partent pour la conquête des rives de la Seine.

Une autre source ajoute même à cette histoire fabuleuse le nom d'un chef patronyme Francion ou Francus qui aurait donné son nom à son peuple.

Cette histoire pédantesque remplit les Francs de fierté : désormais ils ont des ancêtres aussi illustres que les Italiens, cette légende donnant une réponse satisfaisante à la question origine que se posent tous les peuples au temps où ils commencent à prendre conscience d'eux-mêmes.

Le moine Aimoin de Fleury, qui écrit vers la fin du X siècle, présente un tableau complet des éléments dont se compose à cette époque la conscience nationale qui, de franque, était deve- nue insensiblement française ; à cette date déjà les textes de

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langue vulgaire avaient fait leur apparition. Il ne s'agit pas, bien entendu, d'une conscience nationale spécifiquement française : les Français venaient d'adopter tout simplement la gloire fran- que. Aimoin nous parle bien, il est vrai, des Gaulois, mais avec indifférence, sans même les honorer d'une remarque qui révèle ses sympathies pour cette nation qui, cependant, a fourni la majorité de la population du pays. Sa voix ne s'enfle que lors- qu'il en vient à parler des pères qu'il n'a pas honte d'avouer :

« Il est clair comme le jour que l'empire des Francs se distinguait de tout temps par la noblesse antique de sa famille troyenne, ainsi que par les vertus de son corps et de son âme féroce, non moins que par la puissance extraordinaire de ses rois. Certes, cette nation passe bien, en raison de son nom, pour extrêmement féroce, néanmoins les preuves de sa douceur (mansuetudo) reluisent tellement qu'elle aime mieux soumettre les cous des rebelles que de les couper avec l'épée de la vengeance. En vérité, comme nous l'avons dit, lorsque l'empire florissait grâce à son autorité éminente et à la vaillance de ses hommes, elle s'efforçait plutôt d'élargir ses zones frontières que de s'acquérir la domination sur les nations étrangères. En effet, préférant le gou- vernement énergique à la guerre, elle sait à la fois ménager les peuples soumis et terrasser les superbes. Et ainsi elle devint, non sans raison, la maîtresse de tant de nations, car elle ne tolérait pas qu'elles ser- vissent l'idolâtrie des démons. »

Aussi pour comprendre l'esprit qui anime la Chanson de Roland, ce monument symbolique de la France médiévale, il ne faut pas oublier que son poète se passionnait moins pour la conscience nationale particulière des Français que pour l'intérêt général de la France universelle, carlovingienne.

Selon nous, même l'idée d'écrire ce magnifique poème, fut suggérée à Turoldus, jaloux de l'honneur militaire de l'empire, par sa préoccupation de réparer le dommage causé par l'échec pyrénéen à la réputation d'invincibilité des Francs. L'on sait que la chronique d'Éginhard, source principale de Turoldus, avait enregistré, comme la seule défaite de Charlemagne, cette

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catastrophe de son arrière-garde. Obligé d'interrompre sa campagne contre les Sarrasins d'Espagne à cause du soulève- ment des Saxons, son train et les troupes de couverture furent anéantis dans un coup de main, exécuté par les Basques montagnards, où périt entre autres Roland, comte de la marche de Bretagne. Sur cet épisode militaire insignifiant fut écha- faudée l'imposante architecture de l'épopée. Le héros obscur se métamorphose en un martyr de l'honneur franc-français et Charlemagne reste le chef de l'armée invincible, puisque après la défaite de Ronce vaux, il retourne en Espagne pour com- battre les Sarrasins jusqu'à leur écrasement total. Ainsi l'unique échec de Charlemagne devient, sous la plume d'un Français, le plus haut fait d'armes de la chrétienté impériale.

Roland lui-même ne cesse de glorifier cette vaillance intrépide de ses compatriotes qui, même avant l'arrivée de Charlemagne, réussit à mettre en fuite l'armée païenne. On voit que depuis Ermold le Noir il n'y a pas de solution de continuité entre le sentiment d'honneur militaire des Francs carlovingiens et celui des Francs capétiens : cet élément si important de la conscience nationale des Français s'était formé avec la gran- deur de l'empire franc.

Les autres chansons de geste ne sont pas moins éloquentes quand il s'agit de glorifier la vertu et l'invincibilité militaire des Français. De plus, dans le monde érudit et humaniste de la cour de France, on conserve le souvenir de tous les éléments qui composaient la conscience héroïque des Francs-Français et auxquels vient se joindre désormais l'héroïsme inouï de Roland, dont l'exploit passe pour une vérité des plus authen- tiques. Dans la Philippide de Guillaume Breton, historio- graphe de Philippe-Auguste, nous lisons d'abord l'exode de Troie et la représentation de la sauvagerie effroyable des Francs. Ayant mis le siège devant une ville française, le roi

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d'Angleterre ne revient pas de son étonnement en voyant la résistance des assiégés qui, sur sa menace, s'endurcissent, car la menace augmente leur audace et l'indignation les soulève en face du provocateur :

Quid notat haec Francae dementia gentis et unde Unius villae populo praesumptio tanta Nascitur ?...

Sur quoi les Français se jettent, comme un seul homme, sur l'ennemi et se fraient une voie avec leurs épées brillantes dans les rangs anglais. Dans le même poème, Simon de Montfort encourage ses soldats par ce discours :

Magnanimi proceres Troiana stirpe creati Francorum gens egregium, Karolique potentis, Rollandique cohaeredes, et fortis Ogeri Qui patriae tam dulce solum, tot castra, tot agros ...reliquistis...

Troie, Charlemagne, Roland, Ogier, voilà les symboles auxquels se rattache désormais la fierté nationale et militaire des Français.

Nicolas de Braie, le Virgile de Louis VIII parle aussi de la réputation militaire des Français qui s'étend au delà des colon- nes d'Hercule ; la terre tremblerait dans ses quatre angles s'ils s'avisaient de mettre au pas tout le genre humain, puisque la victoire lutte et porte sa bannière toujours dans leur camp.

L'on ne s'étonne pas, après tout cela, si un vieillard, quoique partisan des Anglais, les avertit qu'il est imprudent de se mesurer avec les Français « que le monde entier désirerait avoir pour maîtres », car qui oserait en effet leur résister ? qui supporterait leur fureur et leurs épées ?

Aussi les poètes de cour sont-ils tentés d'ignorer jusqu'aux défaites les plus évidentes des armes françaises pour s'en

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tenir au lieu commun de l'invincibilité. Tel ce rhétoriqueur qui, après la malheureuse expédition de Naples tentée par Charles VIII, parle froidement de sa « nation insupérable ».

Jean Bouchet évoque l'ombre de Henri V d'Angleterre pour mettre dans sa bouche des admonestations à l'adresse de son fils qui ose s'attaquer à un roi ayant eu, en trois ans, plus de victoires que n'en eurent les Romains en quarante :

Veulz-tu vaincre la force magnanime Desditz François ? Veulx-tu limer la lime Qui a limé du monde des monarques ?

Les chants historiques de l'époque ne sont pas moins rem- plis d'orgueil et d'optimisme fondé sur cette réputation d'in- vincibilité. Tel anonyme, qui flétrit la « folie des Anglais », s'écrie :

Cuyderois-tu bien surmonter la force Des preux François que onc nul ne surmonte ? Croyrois-tu bien leur pays gaigner à force, Combien qu'ayes gendarmes par renforce ? Nenny, car nul jamais ne les dompta ; Nul, tant fut fort, par force ne monta Sur leur puissance ; aussi ne feras pas : Necessaire est au fol briser le pas.

Un autre anonyme, dans sa « Complainte de France », déplore les malheurs du pays, mais il s'empresse d 'ajouter que seuls les propres fils de la France peuvent la vaincre :

O excellent bon-heur, quand je suis invincible Si ce n'est par les miens ! O douleur indicible, Quand les miens ont le cœur de procurer ce mal...

Cet optimisme est, on le voit, fortement enraciné dans la tradition nationale et ne se laisse ébranler par le souvenir d'aucune défaite, bien que ses manifestations sonnent assez

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singulièrement, surtout en face des Anglais, après Crécy, Mau- pertuis et Azincourt.

Pendant la Renaissance, le legs historique du Moyen Age continue encore assez longtemps à faire autorité et la tra- dition de la dynastie carlovingienne remplit encore de sa gloire la littérature humaniste. Dans son immense compilation, Jean Lemaire de Belges joint le culte nouveau de l'ancienne Gaule à la préhistoire troyenne et à la tradition franque enri- chissant ainsi la conscience nationale. Ronsard, animé par la même ambition que le moine anonyme qui a inventé l'histoire de l'exode troyen et se nourrissant de la lecture de ce vénéra- ble faux, désire honorer sa nation d'une épopée virgilienne où il chante l'invincibilité de la nation franque-française et ses vertus militaires. Son Francus descend aux enfers pour apprendre l'avenir magnifique qui attend son peuple :

Des laboureurs les champs abandonnez Dessous leurs pieds trembleront estonnez, Et des ruisseaux les courses azurées N'estancheront leurs gorges alterées Presque epuisez jusqu'au profond des eaux Ou soit par eux, ou soit par leurs chevaux, Peuple invincible en toutes sortes d'armes, Vaillans pietons, chevalereux gendarmes, Fiers, courageux, au cueur gros et ardent, Qui d'Orient jusques à l'Occident Victorieux espandront leurs armées.

Les champs de Tyr, les terres Idumées Les cognoistront, et toy fleuve qui fuis Dedans la mer desgorgé par sept huis : Et d'Apollon la roche inaccessible Cognoistra d'eux la puissance invincible : Voire tous Rois se verront surmontez, Si les Gaulois ne sont de leurs costez.

Le souvenir de la gloire carlovingienne surgit à tout instant encore dans la poésie de l'époque et Ronsard encourage

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Charles IX, son auguste ami, par l'exemple de son aïeul Charle- magne, dont il porte le nom, ce nom qui faisait trembler Sarrasins, Alains et Goths :

Charles, suivez ce Charles, et vous faites Vray héritier de ses vertus parfaites, Comme le nom ayant l'honneur commun...

Sait-on si, à la Saint-Barthélemy, le roi tant soit peu imbé- cile, ne se croyait pas l'égal de son aïeul, en exterminant les Huguenots, ces nouveaux Sarrasins ?

Le grand siècle, dont la splendeur fit oublier peu à peu un passé glorieux, vit flamber cependant les dernières lueurs de la gloire franque. Ronsard traîna à sa suite toute une séquelle de poètes épiques chantant les héros de ces temps fabuleux, Clovis, Alaric, Childebrand et Charlemagne lui-même. D'un geste meurtrier, le législateur du Parnasse, Boileau, balaya tout ce monde antique, opposant l'enflure de l'un au vide de l'autre, blâmant leur apparat mythologique et leur merveilleux chré- tien. Il n'y a pas jusqu'aux noms de cette époque démodée qui trouvent grâce devant cet apôtre impitoyable de l'anti- quité classique :

La Fable offre à l'Esprit mille agréments divers, Là tous les noms heureux semblent nés pour les vers, Ulysse, Agamemnon, Oreste, Idoménée,

Hélène, Ménélas, Pâris, Hector, Énée.

O le plaisant projet d'un Poète ignorant, Qui de tant de héros va chercher Childebrand ! D'un seul nom quelquefois le son dur, ou bizarre, Rend un Poème entier, ou burlesque ou barbare.

Ce jugement sommaire marque un tournant dans l'histoire de la conscience nationale des Français. L'humanisme avait rapproché le goût français de l'antiquité gréco-latine et le génie national se considérera désormais comme l'héritier

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direct de cette civilisation antique, faisant fi de tout le legs médiéval. La rupture avec le Moyen Age est consommée, et l'on n'a plus que du mépris pour Charlemagne, Roland, et les autres héros francs dont les noms mêmes résonnent dure- ment à l'oreille de cette époque humaniste. On n'est plus loin de Voltaire qui résumera ainsi la condamnation sans appel de tout ce passé glorieux : « Pendant neuf cents années le génie des Français a été presque toujours rétréci sous un gou- vernement gothique ». Avant Henri IV, « nous avons été des sots barbares ».

La gloire militaire fabuleuse de la France médiévale doit s'effacer devant le criterium désormais exclusif de « civilisa- tion ». Les grandes générations des deux siècles classiques se désintéressent du Moyen Age héroïque, leur idéal étant d'un ordre tout différent ; cet idéal appartient au domaine de l'esthé- tique, du goût, comme on dit en ce temps-là. A la vérité, c'est un rejeton moderne de la rhétorique romaine. Et cet idéal de culture classique poussa des racines si profondes dans le sol français que même l'engouement moyenâgeux du romantisme ne réussit pas à replanter entièrement l'arbre vigoureux de la culture médiévale dans le sol laissé en friche. Encore aujour- d'hui, seule l'élite intellectuelle de la nation, savants et amateurs — surtout les admirateurs de l'art médiéval — essaient de combler les lacunes de cette conception tronquée de l'histoire nationale, mais l'enseignement, qui assure dans tous les pays la continuité de la culture nationale, n'a fait jusqu'à présent que des travaux d'approche assez timides pour reconquérir ce patrimoine perdu de gaîté de coeur : la conscience historique des Français, au lieu de s'appuyer sur leur admirable Moyen Age, cherche ses bases dans la civilisa- tion gréco-latine qui leur offre l'immense prestige de l'idéal classique.

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CHAPITRE Il LA « GLOIRE »

Mais si les symboles de la vaillance ancestrale pâlissent peu à peu dans le souvenir de la nation avec le progrès des « lu- mières », le soldat français maintient intacte sa vieille réputa- tion que l'expérience des temps modernes grandit encore.

L'esprit combatif entre dans la constitution morale de la noblesse française et lorsque, après l'avènement de Henri IV, pendant une période de vingt ans, le nombre des gentils- hommes tués en duel s'élève à 4.000, le roi hésite à interdire ce massacre, de peur de livrer ses Français à la mollesse des temps de paix et d'entamer « leur audace naturelle », en la privant de terrain d'exercice.

Ensuite, la gloire militaire de Louis XIV ternit entièrement la splendeur des rois de la troisième race. Les victoires de Condé et de Turenne ont renforcé la croyance de la noblesse en l'invincibilité des armes françaises. M de Sévigné parle avec une charmante fatuité des « jolis » Français irrésistibles :

« Il faut que tout leur cède pour les actions d'éclat et de témé- rité. » Évidemment, Montecuculi ne voulait point exposer sa réputation à la rage de l'armée furieuse « et à la valeur des jeunes Français, à qui rien ne peut résister dans leur première impétuosité ».

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Et même le sceptique Voltaire chante à sa manière la

« gloire » des héros de Philisbourg, mêlant une pointe galante à la flatterie :

O nation brillante et vaine ! Illustres fous, peuple charmant, Que la Gloire à son char entraîne ; Il est beau d'affronter gaîment Le trépas et le prince Eugène.

Mais, hélas ! quel sera le prix De vos héroïques prouesses ! Vous serez c... dans Paris, Par vos femmes et vos maîtresses ! Et dans la Henriade :

Vous connaissez l'impétueuse ardeur De nos Français ; ces fous sont pleins d'honneur, Ainsi qu'au bal ils vont tous aux batailles.

On sait que ce n'est pas là de la vantardise patriotarde : les Italiens n'ont-ils pas baptisé « furia francese » l'élan offensif des troupes françaises ? Montaigne recueille dans la bouche d'un Italien un aveu piquant où celui-ci oppose à la prudence italienne l'audace aveugle du soldat français :

« Un seigneur italien tenoit une fois ce propos en ma présence, au desadvantage de sa nation : Que la subtilité des Italiens et la vivacité de leurs conceptions estoit si grande, qu'ils prevoyoient les dangiers et accidents qui leur pouvoient advenir, de si loing, qu'il ne falloit pas trouver estrange si on les voyoit souvent à la guerre pourveoir à leur seureté, voire avant que d'avoir recogneu le péril : Que nous et les Espaignols, qui n'estions pas si fins, allions plus oultre ; et qu'il nous falloit faire veoir à l'œil et toucher à la main le dangier, avant que de nous en effroyer ; et que lors aussi nous n'avions plus de tenue... » Les Parisiens du IX siècle qui défendaient la capitale contre

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les Normands accueillaient avec des rires les flèches des Wikings :

« Parisius ridet media imperterrita tela », écrit Abbon qui assista à ces événements.

A ces témoignages on pourrait opposer tout un chœur d'hommes de lettres, de soldats et de psychologues qui affir- ment que les Français manquent de résistance, si la victoire ne s'obtient pas au premier assaut. Le plus ancien de ces reproches est sans doute celui que l'auteur d'une chanson de croisade a mis dans la bouche d'un Sarrasin :

Tant sont preu et hardi com leur jeus vait avant Et quant il ne va bien, si ne valent un gant.

Gaston Paris fait remarquer, à propos de ce vers, que ce reproche « a bien souvent été fait à nos Français et même depuis ce temps-là trop souvent mérité ». En effet, cette panique qui éclate comme une bombe au milieu de la débâcle a été analysée par le fin Machiavel qui parle non sans dédain du soldat français, sans doute pour excuser un peu par là les critiques touchant les soldats de sa nation : « Les Français sont par nature plus fiers que braves et habiles ; et si après un premier élan on peut résister à leur férocité, ils deviennent très humbles et perdent leur courage et se conduisent vilement comme des femmes. » Un peu plus tard, nous lisons chez Pasquier : « Car il n'y a rien qui mate tant le Français que la longuerie. Ostez luy une victoire prompte des mains, vous obtenez sans coup férir la plus grande partie de la vostre... » Et Richelieu, dans son testament, donne le conseil aux chefs d'armée qui auront à conduire des troupes françaises, de « prendre plutôt le parti d'attaquant lorsqu'on le peut sans témérité, que celui de défenseur, parce que le naturel des Français impatient et léger est aussi mal propre à la défense, que son feu et ses pre-

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miers bouillons leur donnent de qualitez qui les rendent capables de bien s'acquitter de leur devoir ».

Les psychologues qui se sont donné pour tâche de chercher la clef du caractère français, ont vu dans la « fureur française » et dans ce penchant à la panique le double aspect du même tempérament. Selon Alfred Fouillée, c'est là un trait ancestral de la race : un excès héréditaire de la tension des nerfs. « La sensibilité à un appétit inné des excitations agréables et l'horreur des impressions pénibles et déprimantes. »

Après le « miracle français » de la Grande Guerre, on a le droit de s'inscrire en faux contre ces témoignages et leur explication. Comme dans d'autres cas on doit reconnaître que le soldat-paysan des guerres modernes n'est plus assimilable aux gentilshommes et aux mercenaires des Valois et des Bourbons.

Néanmoins, le plus grand connaisseur du soldat français, qui n'était cependant pas un psychologue professionnel, Napoléon, tenait aussi compte de cette fluctuation du moral de ses combattants. Il sait que son génie prévoyant représente un élément nouveau dans la psychologie stratégique, puisque, encore général de l'armée d'Italie, il écrit au directeur des Affaires étrangères : « Le caractère distinctif de notre nation est d'être beaucoup trop vif dans la prospérité. » Ce qui veut dire que les revers de la fortune ont facilement raison de sa résistance. Pourtant avec un peu de prévoyance on ferait mer- veille avec un matériel humain magnifique : « Si l'on prend pour base de toutes les opérations la vraie politique, qui n'est que le résultat du calcul, des combinaisons et des chances, nous serons pour longtemps la grande nation et l'arbitre de l'Europe ; je dis plus, nous tenons la balance ; nous la ferons pencher comme nous voudrons, et même, si tel est l'ordre du destin, je ne vois pas d'impossibilité à ce que l'on arrive en peu

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d'années à ces grands résultats que l'imagination échauffée et enthousiaste entrevoit, et, que l'homme extrêmement froid, constant et raisonné, atteindra seul. »

Ce n'est pas une prophétie : c'est la prévision de l'homme de génie. Ainsi que Michel-Ange sculpte avec son regard artiste ses figures robustes dans le bloc de marbre posé devant lui, Napoléon combine et imagine l'épopée nationale qu'il fera exécuter avec le magnifique élan de ses soldats d'Italie. Il utilisera au moment et à l'endroit voulus l'esprit offensif du soldat français, c'est la matière qu'il pétrit à la manière d'un modeleur de génie.

Son règne est celui de la « gloire », la mise en valeur pure et simple des vertus militaires de la nation. Le mot « gloire » avait été employé bien avant lui pour désigner l'honneur qui revient à la bravoure de soldat. Bossuet a parlé de la gloire du grand Condé qui l'accompagna jusque dans sa vie privée, puisque dans « ses superbes allées » de Chantilly, au bruit des jets d'eau « qui ne se taisaient ni jour ni nuit », il savait encore goûter « cette gloire tranquille qu'on n'a point à partager avec le soldat ». Et il oppose la gloire militaire à la gloire éternelle qui attend le héros couvert de tant de lauriers.

Mais il faut venir jusqu'à Napoléon pour voir cette notion entrer dans le fonds commun de la conscience nationale. C'est lui qui en fit une fin en soi. En animant l'ambition militaire de la nation, en la mêlant à un sentiment patriotique, il fit du soldat français accusé d'inconstance, un héros endurant, dont la bravoure ne se relâche jamais. Avec sa Légion d'hon- neur, ses aigles, ses manifestes, ces stimulants de la vanité individuelle et nationale, il porte au suprême degré l'esprit combatif de ses troupes et il accomplit des chefs-d'œuvre de stratégie qui ont assuré pour longtemps la réputation d'invin-

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CE VOLUME DONT LE TIRAGE A ÉTÉ LIMITÉ

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A DIJON LE VINGT-CINQ MAI

M.CM.XLII

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