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Academic year: 2022

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Texte intégral

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I N T E R V I E W S D ’ E X P E R T S

ÉPISODE

1/6 Virage ambulatoire dans la prise en charge de la LLC

Propos recueillis par Franck Fontenay FR-ONCC-210003 - 02/2021

L

ancée en septembre 2018 par le président de la République et le ministère de la Santé, la stratégie “Ma santé 2022” vise à repenser et transformer en profondeur le système de santé français. Pour les patients atteints d’un cancer, un véritable bouleversement s’est opéré. D’une organisation hospitalo-centrée, historiquement unique lieu de la prise en charge des traitements cancéreux, l’émergence des thérapies orales a fait basculer les prises en charge vers la ville.

Pour accompagner et compléter ce vaste chantier, des professionnels de la santé impliqués dans la prise en charge des pa- tients atteints d’un cancer se sont mobilisés et organisés. AbbVie a souhaité faciliter les échanges autour de ces initiatives et le partage des bonnes pratiques. C’est ainsi que les Assises institutionnelles ont vu le jour. Le Pr Gilles Salles, à la tête du comité scientifique de ces Assises, a contribué à l’organisation initiale de cette réflexion.

L’objet de ces Assises est de réfléchir ensemble aux enjeux actuels de l’onco-hématologie. Les innovations thérapeutiques et la chronicisation des pathologies conduisent à devoir repenser les parcours de soins, les organisations et les pratiques autour du patient. De nouveaux métiers émergent. De nouveaux outils se développent. Les patients doivent être en me- sure de gagner en autonomie, avec un accompagnement et un suivi adaptés.

Interview du Pr Gilles Salles

Chef du service Lymphome

Memorial Sloan Kettering Cancer Center - New York, États-Unis (anciennement au centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite)

E

n onco-hématologie, la prise en charge des patients est un véritable travail d’équipe, impliquant de nombreux acteurs qui doivent, par conséquent, se coordonner. Il est donc essentiel à mes yeux de chercher en permanence à améliorer les pratiques indi- viduelles et collectives centrées sur le patient.

L’objectif est de parvenir à adapter les parcours de soins aux innovations, qu’elles soient théra- peutiques ou technologiques. Les partages d’ex- périences et les échanges au cours des Assises institutionnelles ont souligné la richesse des initiatives locales, ainsi que leur hétéro généité.

Un modèle national d’organisation n’est sans doute pas souhaitable. Un socle commun

définissant les prérequis indispensables en termes de pratiques, de moyens et de valorisation me paraît plus adapté. Car il faut ensuite permettre aux acteurs de définir leur propre organisation, en fonction des réalités du terrain.

Une des questions que pose l’évolution de plus en plus ambulatoire des parcours de soins est celle de la place des médecins généralistes.

L’objectif affiché de la stratégie “Ma santé 2022” est de les placer au cœur du dispositif. Je ne suis pas certain que cela soit parfaitement adapté à l’onco-hématologie, compte tenu de la rareté relative des pathologies et de la spécialisation nécessaire à leur prise en charge

avec l’émergence rapide de traitements innovants très spécifiques.

En revanche, les généralistes doivent pleinement jouer leur rôle dans la prise en charge des pathologies chroniques courantes, qui ne sont pas du ressort des onco-hémato logues. Je plaide ainsi pour une juste répartition des missions de chacun. À ce titre, la place des infirmiers de coordination, les IDEC, m’apparaît fondamentale, tant vis-à-vis des différents intervenants du parcours de soins (médecins et pharmaciens en particulier) qu’au- près des patients, notamment pour leur infor- mation et leur éducation afin qu’ils gagnent en autonomie. Cela souligne combien la délégation de tâches devrait être beaucoup plus développée en France. Comme je peux aujourd’hui le constater outre-Atlantique, la délégation permet à chacun, en particulier aux médecins spécialistes, de se concentrer sur son cœur de métier. C’est à mon sens l’une des clés de l’amélioration du système de santé.

La crise sanitaire actuelle liée à la Covid-19 complique la recherche et la mise en œuvre des innovations au sein des parcours de soins. Elle aggrave en effet la crise hospitalière, déjà profonde. Dans le même temps, elle favorise l’adoption des outils numériques et de nouvelles pratiques.

Ce contexte, auquel nous sommes contraints et auquel nous devons nous adapter, doit ainsi être perçu comme une base d’opportunités.

Un partage d’expériences pour repenser les parcours de soins

Faire en sorte que chacun puisse

se concentrer sur son cœur de métier

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Information communiquée en collaboration avec

Interview du Pr Loïc Ysebaert

Service d’hématologie - IUCT-Oncopole - Toulouse

C

’est l’une des expérimentations de suivi ambulatoire des patients les plus anciennes en France. Le dispositif AMA (assis- tance des malades ambulatoires) a en effet été créé en 2006 par le Pr Guy Laurent et Gisèle Compaci, infirmière, au sein du service d’hématologie clinique du CHU de Purpan à Toulouse (aujourd’hui intégré dans l’IUCT-Oncopole). Il repose sur un suivi systématique des patients sous traitement, sous forme d’appels sortants à intervalles réguliers par une infirmière de coordination.

Initialement, AMA concernait uniquement des patients atteints d’un lymphome agressif sous immunochimiothérapie. Lors de cette première phase, il a été observé à la fois l’efficacité du dis- positif (29 % des appels conduisant à une inter- vention des soignants) et son bénéfice : aucun décès toxique constaté, un recours 2 fois moins

fréquent aux réhospitalisations en urgence. Une étude randomisée chez des patients traités pour une leucémie lymphoïde chronique (LLC) a confirmé par la suite que le dispositif permet un meilleur respect de la dose-intensité du traitement. Aujourd’hui, grâce à une plateforme Internet, les appels sont décidés en fonction des réponses apportées régulièrement par les patients à un questionnaire.

AMA a ensuite été étendu aux thérapies orales ciblées.

Dans le même temps, le dispositif a été décliné pour améliorer le suivi des patients après traitement. Avec AMA-AC (AC pour après cancer), les patients sont suivis par leur médecin traitant, sur la base d’une grille d’événements conduisant ou non à solliciter le service hospitalier. Ils bénéficient également d’une évaluation sys-

tématique de la qualité de vie et de toutes les répercussions possibles de la maladie et des traitements, permettant ainsi leur meilleure prise en charge.

“Au fil des années, nous sommes parvenus à démontrer que le dispositif AMA est bénéfique non seulement pour les patients (en termes de qualité de vie, de gestion des effets indésirables, d’efficacité thérapeutique et d’espérance de vie), mais aussi pour l’équipe soignante, explique le Pr Loïc Ysebaert. Les parcours de soins sont plus fluides. Les infirmières de coordination acquièrent de nou- velles compétences et sont plus autonomes. Les onco-hémato logues peuvent se concentrer sur l’essentiel. C’est un système gagnant pour tout le monde !”

Le Pr Gilles Salles n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts en relation avec cet article.

Le Pr Loïc Ysebaert déclare avoir des liens d’intérêts avec AbbVie, AstraZeneca, Celgene, Gilead, Janssen et Roche.

Un peu partout en France, des initiatives locales et régionales ont vu le jour pour répondre, sous diverses formes, à ces évolutions nécessaires en onco-hématologie. Ces initiatives sont riches d’enseignements. Elles méritent d’être partagées, discutées, afin que chaque acteur du système de santé puisse se les approprier. Engagé dans la recherche de l’innova- tion en cancérologie, AbbVie a souhaité soutenir et favoriser ces partages d’expériences et ces réflexions en organisant 5 Assises institutionnelles en région. Réunissant une grande diversité d’acteurs (médecins et pharmaciens, paramédicaux, directeurs d’établissements, chercheurs, associations de patients, représentants institutionnels), ces Assises ont abordé le parcours de soins sous 3 dimensions : organisationnelle, économique et médico-sociale. Elles ont montré que l’améliora- tion des organisations et des parcours de soins nécessite une véritable culture commune de partage d’informations entre les acteurs afin de répondre, collectivement et individuellement, aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.

Cette rubrique a l’ambition de participer à la mise en lumière de projets sur l’ensemble du territoire qui auraient vocation à être plus facilement dupliqués tout au long de l’année 2021.

Dispositif AMA : une organisation qui a fait la preuve

de son efficacité

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