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Document 1. Asmara, la “petite Rome” d’Afrique, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco

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B. Patrimoine et totalitarisme. Activité 5

Quels rapports ambivalents les régimes totalitaires nouent-ils avec le patrimoine ?

Document 1. Asmara, la “petite Rome” d’Afrique, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco

La capitale de l’Erythrée abrite des trésors d’architecture moderniste, héritage de la colonisation italienne. Sous la coupe d’un régime autocratique, ce pays parmi les plus fermés au monde n’a pas ménagé ses efforts pour faire reconnaître son patrimoine. Ils sont “environ 4 300”, selon le quotidien italien La Repubblica. Quatre mille trois cents édifices d’Asmara qui ont été inscrits samedi 8 juillet au Patrimoine culturel mondial de l’Unesco (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). La capitale érythréenne devient ainsi “la première ville moderniste inscrite dans son intégralité” sur la liste des sites reconnus pour leur “valeur universelle exceptionnelle”, précise The Guardian. Elle est aussi le premier lieu répertorié à ce titre dans un pays davantage réputé pour la sévérité de sa dictature que pour son attrait touristique.

Comme le relate le quotidien britannique, le régime œuvre depuis plusieurs années à la reconnaissance de son patrimoine architectural : “Un moratoire sur les constructions a été instauré en 2001 [à Asmara], qui doit être levé prochainement à la faveur d’un nouveau plan de

conservation.” Colonisée par l’Italie à la fin du XIXe siècle, Asmara est devenue dans les années 1930 un terrain de jeu pour les architectes influencés par les mouvements du Novecento, du rationalisme et du futurisme – autant de composantes de “la large palette de l’architecture moderniste”. Au point que la ville a été surnommée “la petite Rome”.

Le fascisme avait beaucoup misé sur l’Erythrée, qu’il considérait comme une base idéale pour envahir l’Éthiopie, souligne La Repubblica. Sous ce régime, la population [de la capitale] a été multipliée par trois entre les années 1920 et l’immédiat avant-guerre, jusqu’à frôler les 100 000 habitants, dont plus de la moitié étaient Italiens. Ces

derniers y ont recréé leur vision de la ville, avec ses avenues, ses cafés, ses marchés et ses lieux de culte.”

Delphine Veaudor, « Asmara, la “petite Rome” d’Afrique, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, courrier internaitonal, 11/07/2017.

Document 2. Mussolini et le patrimoine architectural romain

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Document 3. Le Colisée carré, monument emblématique de la Rome fasciste.

Document 4. Daesh et le patrimoine pré-islamique.

Le 20 mai 2015, les djihadistes de Daesh ont pris possession de Palmyre, en Syrie, la « Perle du désert ». Depuis, vestige par vestige, ils détruisent ce site gréco-romain classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1980. Ils s’en sont pris aussi à l’âme du site, en torturant et en décapitant son conservateur. Ce sont les destructions parmi les plus récentes d’une longue liste de sites archéologiques en Irak et en Syrie qui sont tombés sous la coupe de Daesh.

En août 2014, Daesh prenait le contrôle de la province de Ninive, au nord de l’Irak, et commençait à effacer son passé. Après avoir volé et brûlé des centaines de manuscrits et livres rares de la bibliothèque de Mossul, les djihadistes ont détruit statues et reliefs conservés au musée de Mossul. Ils s’en sont pris ensuite aux capitales de l’empire assyrien et ont tourné des vidéos de leurs destructions, diffusées via Internet au début du printemps et relayées par la presse internationale. On les a vus démolir à l’aide de marteaux-piqueurs les taureaux androcéphales ailés géants (lamassus), gardiens de la porte de Nergal, à Ninive, capitale de l’Assyrie à partir du règne de Sennacherib (704-681 av.

J.-C.).

Cécile Michel, « Halte à la destruction du patrimoine au Moyen-Orient ! », CNRS le journal, 15/12/2015 Le Palais Littorio de la civilisation italienne et du travail, rebaptisé le « Colisée Carré » en raison de son aspect massif et orthogonal été construit entre 1938 et 1940 dans le quartier de l’Exposition Universelle de Rome (EUR). Sa taille et son caractère antiquisant résument toute la grammaire de l’architecture fasciste.

Document 4. Détruire le patrimoine, Pour quoi faire?

Attirer l’attention et frapper les esprits. Ces deux intentions se retrouvent dans les vidéos du groupe «État islamique».

Mais dans ce cas, elles s’inscrivent dans la production d’une propagande visant la conquête du pouvoir : «La puissance émotionnelle des images de destruction en fait des instruments politiques très efficaces. Il y a de bonnes raisons de penser que beaucoup des actions commises par Daesh le sont moins pour supprimer les monuments que pour diffuser les images produites à cette occasion.» Il s’agit donc de mettre en scène la destruction. Le procédé est loin d’être nouveau et a été abondamment utilisé à l’époque de la Réforme, puis de la Révolution française. Et le professeur de conclure: «Concernant les cas récents, ce qui est très frappant, c’est l’utilisation particulièrement efficace des nouveaux moyens de communication et des réseaux sociaux. Elles démontrent que ces pratiques ne sont nullement archaïques, comme on aime à le dire, mais bel et bien modernes.»

Conférence de l’historien de l’art Dario Gamboni à l’université de Genève, "La destruction dans l’art ou la face cachée de la conservation », 08/12/2016

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