Thème 2 : Dynamiques territoriales, coopérations et tensions dans la mondialisation
1 B. Coopérations, tensions et régulations aux échelles mondiale, régionale et locale
1) Un monde sous tension, quelles régulations ? 1.1) Pilotage et régulations mondiales sont en crise 1.2) La montée d’intérêts divergents et contradictoires 1.3) Un monde surarmé en ébullition
2) La mondialisation, les enjeux de la coopération régionale 2.1) De la coopération régionale à la mondialisation
2.2) La coopération régionale, enjeu de puissances
2.3) Coopérations et intégrations régionales, des dynamiques diversifiées
Études de cas
Les corridors du développement en Amérique latine : un outil d’intégration et de désenclavement.
L’Asie du Sud-Est : inégalités d’intégration et enjeux de coopération.
Thème 2 : Dynamiques territoriales, coopérations et tensions dans la mondialisation
2 B. Coopérations, tensions et régulations aux échelles mondiale, régionale et locale
Pages 98-141
Photo « Tensions au G20 d’Osaka en 2019 » Vocabulaire et notions
Accord sur le climat Accord sur le nucléaire iranien
ACEUM Altermondialisme
ASEAN Banque Asiatique d’Investissement dans les
Infrastructures Banque Asiatique de Développement COP
G20 G7
Les nouvelles routes de la soie Libre-échange
Ligue Arabe Mercosur
Multilatéralisme OCS
Organisation régionale Union des Nations sud-Américaine
Union européenne ZLEA
Problématiques
Comment expliquer et résoudre les tensions dans la mondialisation ? Quelle place pour la coopération régionale dans la mondialisation ?
Introduction
Les défis globaux invitent les États à s’associer dans de multiples organisations régionales ou
internationales. Mais ce multilatéralisme est souvent remis en question par la permanence des intérêts nationaux et le rôle dominant des grandes puissances.
1) Un monde sous tension, quelles régulations ? Photo p142 « Le G7 à Biarritz en août 2019 » 1.1) Pilotage et régulations mondiales sont en crise
Dans un monde de plus en plus intégré, le pilotage de la mondialisation est un enjeu crucial pour
répondre collectivement aux grands défis : respect de droits universels (guerre et paix, démocratie, droit du travail), développement durable, solidarités Nord-Sud.
Depuis 1945, le système mondial repose sur les grandes organisations internationales, politiques (ONU) ou économique (FMI, OMC, Banque mondiale) largement dominées et financées par les États-Unis et les pays développés. Elles ont développé et encouragé la diffusion d’un système économique libéral
reposant sur la généralisation du libre-échange.
Infographie 2 p131 « Les différents G »
La demande des pays des Sud de réformer ce système pour l’adapter au monde multipolaire tel qu’il émerge se heurte au veto étatsunien. Le système est donc largement paralysé et contourné par les pays émergents à l’origine d’organisations alternatives comme la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures créée en 2014 à l’initiative de la Chine. Elle concurrence la Banque Asiatique de
Développement, le FMI et la Banque mondiale. La création du G20 en 1999 est une première tentative pour élargir les concertations aux nouveaux acteurs absents du G7 crée en 1976.
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3 1.2) La montée d’intérêts divergents et contradictoires
Texte 5 p135 « Quelle coopérations internationales dans le cadre des COP sur le climat ? »
Le système mondial multipolaire actuel est structuré par le choc d’intérêts divergents et contradictoires entre puissances : les accords sur le climat de l’ONU sont ainsi toujours bloqués par de gros pollueurs (Inde, Brésil, Australie, États-Unis). C’est un exemple parmi d’autres de la remise en cause par certains États du multilatéralisme.
La rivalité entre les États-Unis et la Chine a des conséquences sur les relations internationales. Les États- Unis restent à l’écart de nombreux traités (accord sur le nucléaire iranien par exemple) et mènent une politique agressive contre leurs concurrents : protectionnisme, contrôle des technologies, sanctions politiques et économiques contre la Russie, la Chine ou l’Union européenne. À l’opposé, la Chine renforce partout ses positions et se lance à l’assaut du monde avec de « nouvelles routes de la soie » y compris dans l’Arctique.
Dessin 2 p139 « Une caricature d’une organisation altermondialiste »
On assiste aussi à la réaffirmation du rejet d’une certaine mondialisation par des associations ou organisations non gouvernementales (ONG). L’altermondialisme fait la promotion de systèmes alternatifs : circuits courts, recyclage, agriculture biologique, énergies renouvelables, micro-crédits.
1.3) Un monde surarmé en ébullition
Photo 4 p133 « Des tensions permanentes sous l’ère Trump »
La montée des tensions se traduit par un monde surarmé : en dix ans, les dépenses mondiales
d’armement ont augmenté de 20 % pour atteindre 1788 milliards de dollars en 2019. Dix puissances en réalisent 75 %, dont les États-Unis (36 %), loin devant la Chine (14 % en forte augmentation), l’Arabie saoudite (3,8 %), l’Inde, la France et la Russie (3,5 %).
La montée des conflits est particulièrement sensible en Asie de l’Est, au Proche et Moyen-Orient, en Asie du Sud et au Sahel. En 2020, on compte 402 conflits dans le monde, dont 226 conflits violents et 18 véritables guerres, civiles ou internationalisées, souvent dans les Etats les plus pauvres (Syrie,
Afghanistan, Yémen, Libye, Pakistan, Ukraine, Nigeria, Somalie, Centrafrique). Le département des Opérations de la Paix de l’ONU gère 15 actions militaires ou de police avec 110 000 casques bleus afin de stabiliser des zones de conflits alors que l’armée française intervient massivement au Sahel.
2) La mondialisation, les enjeux de la coopération régionale
Carte p128-129 « Les organisations de coopération : rôle et limites » 2.1) De la coopération régionale à la mondialisation
Photo « Sommet pour le cinquantième anniversaire de l’ASEAN »
L’intégration des territoires dans la mondialisation passe par la multiplication d’organisations
intergouvernementales (OIG) à différentes échelles. L’objectif est de créer de la stabilité en promouvant des enceintes de débats et de coopérations entre États voisins. Ces organisations régionales plus ou moins étendues participent ainsi à la gestion des grands défis contemporains.
Plus ou moins souples est intégrées, ces 40 OIG peuvent être uniquement politiques (Union africaine, Conseil de l’Europe, Ligue Arabe, Conseil nordique) ou militaire (OTAN), mais aussi économiques, monétaires ou commerciales (Union européenne, ASEAN, Mercosur, ZLEC africaine).
Thème 2 : Dynamiques territoriales, coopérations et tensions dans la mondialisation
4 Les nombreuses organisations régionales s’enchevêtrent et dessinent une architecture internationale complexe, car de nombreux États adhèrent souvent à plusieurs systèmes de nature et d’échelles
différentes. Ainsi, même dans l’Union européenne, la zone Euro et l’espace Schengen ne se recouvrent pas.
2.2) La coopération régionale, enjeu de puissances
Photo p98 « La signature de l’accord ACEUM, décembre 2019 »
La création et le fonctionnement des organisations régionales sont souvent associés aux logiques des puissances qui cherchent à contrôler leur espace régional pour pouvoir mieux s’affirmer sur la scène mondiale. Ainsi, pas de CEE puis d’Union européenne possible sans le couple moteur franco-allemand, pas de Mercosur sans compromis géopolitique en Amérique latine entre le Brésil et l’Argentine.
Dossier p132-133 « L’ACEUM : entre intégration et tensions »
Dans les Amériques, depuis 1994, les États-Unis ont réussi à intégrer leurs deux voisins, Canada et Mexique, très dépendants de leur économie dans l’ALENA devenu ACEUM. Mais la volonté étatsunienne de créer un ensemble commercial couvrant toutes les Amériques (ZLEA) a été mise en échec par le Brésil et ses alliés.
En Asie, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) était, lors de sa création en 1967 durant la guerre froide, une organisation liée au bloc de l’Ouest. L’apaisement des tensions a permis, entre 1984 et 1999, l’entrée de cinq nouveaux pays. Elle doit aujourd’hui composer avec les ambitions des nouvelles puissances voisines chinoise et indienne.
2.3) Coopérations et intégrations régionales, des dynamiques diversifiées Carte 3 p112 « Les associations régionales en Asie du Sud-Est »
Étude de cas p112-115 « L’Asie du Sud-Est : inégalités d’intégration et enjeux de coopération » La dynamique des organisations régionales reflète donc de grands enjeux géopolitiques et
géoéconomiques. Si certaines constructions sont très avancées (Union européenne), d’autres sont en crise (Conseil de Coopération du golfe Persique) voire en panne (Union du Maghreb Arabe) ou en perdition comme l’Union des Nations sud-américaines qui a perdu la moitié de ses participants, du fait des conflits entre ses États membres. En revanche, le Mercosur favorise la création de corridors de développement en Amérique latine.
Carte 1 p108 « Les corridors de développement en Amérique latine »
Étude de cas p108-111 « L’Amérique latine : les corridors de développement »
Le rapprochement entre la Russie et la Chine en Eurasie passe par des accords bilatéraux et la création de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à vocation économique et sécuritaire. Il permet aussi la création d’alliances à géométrie variable d’échelle mondiale, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ou les « nouvelles routes de la soie » chinoises.
Conclusion Carte mentale p171
Révisions p168-171 Exercices bac p136-141