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Des combustibles pour vivre mieux

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ISBN 978 92 4 256316 0

Des combustibles pour vivre mieux

(2)

Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS

Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux.

La présente publication a été rédigée et sa mise au point coordonnée par Eva Rehfuess - Remerciements.

1.Pollution air ambiant. 2.Combustibles ligneux. 3.Politique énergétique. 4.Hygiène environnement. 5.Pays en développement. I.Rehfuess, Eva. II.Organisation mondiale de la Santé.

ISBN 978 92 4 256316 0 (NLM classification: WA 754)

© Organisation mondiale de la Santé 2007

Tous droits réservés. Il est possible de se procurer les publications de l’Organisation mondiale de la Santé auprès des Editions de l'OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; adresse électronique : HYPERLINK mailto:bookorders@who.int) bookorders@who.int).

Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être envoyées aux Editions de l'OMS, à l’adresse ci?dessus (télécopie : +41 22 791 4806 ; adresse électronique : HYPERLINK mailto:permissions@who.int) permissions@who.int).

Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l'objet d'un accord définitif.

La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.

L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les dispositions voulues pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l'interprétation et de l'utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l'Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation.

Les opinions exprimées dans la présente publication n’engagent que les auteurs cités nommément.

Des combustibles pour vivre mieux

(3)

table des matières

Section 2 : Energie domestique et objectifs du Millénaire pour le développement

Avant-propos

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4 Remerciements

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5

Pour en savoir plus

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38 Annexe

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40 Energie domestique : trois milliards de laissés-pour-compte

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8 La santé au cœur du problème

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10 La fumée qui tue

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12

Donner de l’énergie aux objectifs du Millénaire pour le développement

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16 Le piège de la pauvreté énergétique

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18 Femmes et enfants : les victimes négligées

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20 Forêts dévastées, planète surchauffée

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22 Des progrès décisifs s’imposent

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24

Pour une énergie propre : combustibles et fourneaux modernes

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28 Energie domestique : un investissement qui rapporte

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30 Programmes d’énergie domestique : tirer les leçons de l’expérience

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32 Nouveaux horizons

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34

Section 3 : La voie du progrès

Section 1 : Energie domestique, pollution de l’air à l’intérieur des habitations et santé

Points essentiels

(4)

ous avons besoin de sources d’énergie pour satisfaire nos besoins les plus essentiels : cuire les aliments, faire bouillir de l’eau, s’éclairer et se chauffer. L’énergie nous est aussi indispensable pour être en bonne santé, impératif trop souvent ignoré par la communauté internationale.

Plus de trois milliards de personnes brûlent encore du bois, des déjections animales, du charbon ou d’autres combustibles traditionnels dans leur maison. La pollution de l’air résultant de la fumée qu’ils dégagent est à l’origine de plus de 1,5 million de décès par an, principalement chez les jeunes enfants et leurs mères.

Des millions d’autres souffrent quotidiennement de difficultés respiratoires, d’irritations des yeux et de maladies respiratoires chroniques. De plus, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations et le mauvais rendement des sources d’énergie domestique compromettent sérieusement la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

La présente publication se veut une incitation à la réflexion. Elle attire l’attention sur un problème de santé publique grave et pourtant négligé. Il existe des solutions efficaces et il y a autant de raisons économiques qu’humanitaires à appliquer plus largement les solutions pratiques. En permettant à des millions de personnes vivant dans des conditions d'extrême pauvreté dans les pays en développement d’utiliser des combustibles plus propres et des fourneaux mieux adaptés, non seulement la mortalité infanto-juvénile sera réduite mais la santé de la femme sera amélioré. En plus de leurs effets bénéfiques sur la santé, les programmes d’énergie à usage domestique peuvent contribuer à faire sortir les familles de la pauvreté et à accélérer le développement.

Nous espérons que cette publication incitera à prendre rapidement des mesures vigoureuses pour résoudre le problème de l’énergie domestique.

Dr LEE Jong-wook Directeur général Organisation mondiale de la Santé

N

Avant-propos

a présente publication a été rédigée et sa mise au point coordonnée par Eva Rehfuess (OMS). Elle s’inspire de nombreuses données publiées et non publiées.

Au nombre de ces derniers figurent une évaluation actualisée de la charge de morbidité attribuable à l’utilisation de combustibles solides faite par Sophie Bonjour (OMS) et Annette Prüss-Üstün (OMS), des prévisions de l’utilisation de combustibles solides établies par Sophie Bonjour et Eva Rehfuess, une analyse faite par Nirmala Naidoo (OMS) des données sur l’utilisation de ces combustibles en fonction des quintiles de revenu recueillies dans le cadre de l’enquête sur la santé dans le monde, et une analyse coût-bénéfice des interventions concernant les sources d’énergie domestique faite par Guy Hutton (Institut tropical suisse), Eva Rehfuess, Fabrizio Tediosi (Institut tropical suisse) et Svenja Weiss (Institut tropical suisse).

Les personnes suivantes ont apporté une précieuse contribution et fait des observations utiles concernant l’ensemble ou certaines parties de cette publication :

◆Grant Ballard-Tremeer, HEDON Household Energy Network

◆Jamie Bartram, Santé publique et environnement, OMS

◆Liz Bates, The Intermediate Technology Group/Practical Action

◆Sophie Bonjour, Santé publique et environnement, OMS

◆Verena Brinkmann, German Technical Cooperation, Allemagne

◆Nigel Bruce, Université de Liverpool, Angleterre

◆Lisa Büttner, Winrock International

◆Diarmid Campbell-Lendrum, Santé publique et environnement, OMS

◆Jo Chandler, Shell Foundation, Angleterre

◆Carlos Corvalan, Santé publique et environnement, OMS

◆Laura Cozzi, Agence internationale de l’Energie

◆Carlos Dora, Santé publique et environnement, OMS

◆Brenda Doroski, United States Environmental Protection Agency, Etats-Unis

◆Charles Gilks, HIV/AIDS, OMS

◆Bruce Gordon, Santé publique et environnement, OMS

◆Marlis Kees, German Technical Cooperation, Allemagne

◆Agnes Klingshirn, German Technical Cooperation, Allemagne

◆Marcelo Korc, Bureau régional OMS des Amériques/

Organisation panaméricaine de la Santé

◆Michal Krzyzanowski, Bureau régional OMS de l’Europe

◆Daniel Mäusezahl, Direction suisse du Développement et de la Coopération, Suisse

L

Maria Neira, Santé publique et environnement, OMS

◆Hisashi Ogawa, Bureau régional OMS du Pacifique occidental

◆Kevin O’Reilly, HIV/AIDS, OMS

◆Annette Prüss-Üstün, Santé publique et environnement, OMS

◆Pierre Quiblier, Programme des Nations Unies pour l’Environnement

◆Sumeet Saksena, The East West Centre, Etats-Unis

◆Hanspeter Wyss, Direction suisse du Développement et de la Coopération, Suisse

Préparation pour l’impression : Susan Kaplan.

Traduction de l’anglais au français : Agnès Pollet.

Mise en page et conception graphique : Paprika.

Crédits photographiques : couverture : Nigel Bruce ; page 2 : Nigel Bruce ; page 4 : Nigel Bruce ; pages 6/7 : Prabir Mallik, Banque mondiale ; page 8 : Curt Carnemark/Banque mondiale ; page 9 : Ray Witlin/Banque mondiale ; page 9, bandeau noir : Nigel Bruce ; page 10 : Karen Robinson/Practical Action ; page 11, bandeau noir : Nigel Bruce ; pages 12/13, bandeau noir : Nigel Bruce ; pages 12/13 : Crispin Hughes/Practical Action ; pages 14/15 : David Lederman/Photoshare ; page 16 : Nigel Bruce/Practical Action ; page 17, bandeau noir : Creative Collection ; page 19, bandeau noir : Nigel Bruce/Practical Action ; page 19 (en haut) : Nigel Bruce/Practical Action ; page 19 (en bas) : Mark Edwards/Still Pictures ; page 21, bandeau noir : Anne Tinker/Photoshare ; page 21 : Dominic Sansoni/Banque mondiale ; page 22 : Nigel Bruce/Practical Action ; page 23, bandeau noir : Nigel Bruce/Practical Action ; pages 24/25 : Ray Witlin/Banque mondiale ; page 25, bandeau noir : Jorgen Schytte/Still Pictures ; pages 26/27 : Curt Carnemark/Banque mondiale ; page 29 (en haut) : Nigel Bruce/Practical Action ; page 29 (en bas) : Nigel Bruce ; page 29, bandeau noir : Nigel Bruce/Practical Action ; page 30 : Nigel Bruce/Practical Action ; page 31, bandeau noir : Creative Collection ; page 32 : Nigel Bruce ; page 33 : Nigel Bruce/Practical Action ; page 34 : Dominic Sansoni/Banque mondiale ; page 35 : Curt Carnemark/

Banque mondiale ; page 35, bandeau noir : Chandrakant Ruparelia/Photoshare ; page 37 : Danielle Baron/CCP/

Photoshare.

Cette publication n’aurait pas vu le jour sans le généreux soutien du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes de la France, de la Direction suisse du Développement et de la Coopération (DDC), du Ministère du Développement international du Royaume-Uni (DFID), de l’Agence suédoise pour le Développement international (SIDA) et de l’Agence norvégienne de Coopération pour le Développement (NORAD).

Remerciements

(5)

section 1

Energie

domestique,

pollution de l’air à l’intérieur

des habitations et santé

7 6

(6)

uisiner est un passe-temps agréable ou une passion pour une minorité privilégiée qui dispose d’une cuisinière électrique ou d’un fourneau à gaz dans une cuisine moderne à New York, Paris ou Tokyo ; une corvée qui met en danger la vie d’une grande majorité de la population rurale d’Afrique, d’Asie du Sud ou d’Amérique latine qui ne dispose que de foyers ouverts dans de modestes habitations.

Plus de trois milliards de personnes dans le monde utilisent des combustible solides, y compris des biocombustibles (bois, déjections animales et résidus agricoles) et du charbon comme sources d’énergie pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires : cuire les aliments, faire bouillir de l’eau et se chauffer (Figure 1). On est frappé, quand on pénètre chez ces gens, par l’épaisse fumée grise qui rend l’air irrespirable et fait pleurer les yeux. Quand ils se consument mal dans un foyer ouvert ou un fourneau traditionnel à l’intérieur des habitations, les combustibles solides dégagent un mélange dangereux de centaines de polluants, principalement du monoxyde de carbone et des petites particules, mais aussi des oxydes d’azote, du benzène, du butadiène, du formaldéhyde, des hydrocarbures aromatiques polycycliques et beaucoup d’autres substances qui nuisent à la santé. Tous les jours, les femmes et les enfants en bas âge respirent des heures durant une quantité de fumée équivalant à la consommation de deux paquets de cigarettes. La combustion du charbon dégage aussi d’autres contaminants comme le souffre, l’arsenic et le fluor.

Pourtant, ces familles n’ont pas le choix : il leur faut soit utiliser ce type de combustibles soit renoncer à manger des aliments cuits. La pauvreté condamne la moitié de l’humanité à utiliser des sources d’énergie domestique polluantes pour vivre. Avec la prospérité, des combustibles plus propres, d’un meilleur rendement et plus pratiques remplacent petit à petit les biocombustibles traditionnels et le charbon. Les ménages à revenu faible ou moyen gravissent l’échelle de l’énergie progressivement car la plupart d’entre eux utilisent plusieurs types de combustible pour faire cuire leurs aliments (Figure 2).

Alors que le problème de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations remonte à l’âge de pierre, les programmes internationaux de développement ne tiennent toujours pas compte du fait que l’absence d’énergie propre porte atteinte à la vie.

C

“La santé du peuple est la vraie fondation sur laquelle reposent tout son bonheur et tous ses pouvoirs en tant qu’Etat.”

Benjamin Disraeli, homme d’Etat et écrivain britannique (1804-1881)

Utilisation croissante de combustibles plus propres, d’un meilleur rendement et plus pratiques pour cuisiner

Kérosène

Electricité Gaz naturel

Combustibles solides Combustibles non solides

Très bas revenu

Bas revenu Revenu moyen Haut revenu

Ethanol, méthanol Gaz, gaz de pétrole liquéfié

Bois

Charbon de bois

Résidus agricoles, déjections

animales

Charbon

Energie domestique : trois milliards de

laissés-pour-compte

Figure 2 : L’échelle énergétique : énergie domestique et développement sont indissociables

0%–25%

26%–50%

51%–75%

76%–100%

Figure 1 : Pauvreté énergétique des ménages

Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides (indicateur 29 des objectifs du Millénaire pour le développement), 2003 ou dernières données disponibles

Reproduit avec l’autorisation de : © Myriad Editions

(7)

S U F F I S A N T E S I N S U F F I S A N T E S

10 Énergie domestique et santé :Des combustibles pour vivre mieux 11 es murs sont couverts de suie. Femmes et

enfants respirent plusieurs heures par jour les polluants que contiennent la suie et les nombreux polluants invisibles présents dans l’air. Les particules en suspension (d’un diamètre inférieur ou égal à 10 microns (PM10)) sont l’indice le plus utilisé pour mesurer le risque lié à la pollution à l’intérieur des habitations. Les particules fines (d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns (PM2,5)) pénètrent profondément dans les poumons et semblent avoir les effets les plus nocifs sur la santé. On sait qu’elles peuvent causer une inflammation des voies aériennes et des poumons et affaiblir la réponse immunitaire, mais on ignore encore exactement comment l’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations provoque la maladie.

L'utilisation de combustibles solides pollue fortement l’air dans les habitations : dans les maisons d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine où l’on brûle des biocombustibles, le taux de PM10 sur 24 heures est généralement compris entre 300 et 3000 microgrammes par mètre cube (µg/m3). Il peut atteindre 10 000 µg/m3 lors de la cuisson des aliments. A titre de comparaison, l’Agence pour la Protection de l’Environnement des Etats Unis a fixé le seuil annuel moyen de PM10 de l’air extérieur à 50 µg/m3; l’Union européenne a fixé comme limite un taux annuel moyen de PM10de 40 µg/m3. Faisant cuire quotidiennement des aliments, la plupart des gens qui utilisent des combustibles solides sont exposés à des concentrations de petites particules bien plus élevées que les seuils annuels de pollution atmosphérique (Figure 3). Plus ils passent de temps dans cet environnement très pollué, plus les conséquences sont graves pour leur santé. Les femmes et les enfants, qui passent beaucoup de temps à l’intérieur des maisons et à proximité du foyer, sont les plus exposés à la pollution.

Depuis la moitié des années 80, des études épidémiologiques ont été entreprises pour connaître les effets sur la santé de l’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations. L’OMS a récemment analysé les résultats de ces études (Tableau 1).

L’inhalation de la fumée à l’intérieur des maisons double le risque de pneumonie et d’autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de cinq ans. Les femmes exposées à la fumée risquent trois fois plus de souffrir de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) telle que bronchite chronique ou emphysème que les

L

1 Données scientifiques concluantes : nombreuses études sur l’utilisation des combustibles solides dans les pays en développement, corroborées par des études sur le tabagisme actif et passif, la pollution de l’air en ville et des études biochimiques ou de laboratoire.

Données scientifiques assez concluantes : au moins trois études sur l’utilisation des combustibles solides dans les pays en développement, corroborées par des études sur le tabagisme actif et des études sur les animaux. Assez concluantes I : données scientifiques concluantes pour certaines tranches d’âge ou pour l’un ou l’autre sexe. Assez concluantes II : données scientifiques limitées.

2 Le risque relatif indique par combien est multiplié le risque de maladie chez les personnes exposées à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations par rapport aux personnes non exposées.

3 L’intervalle de confiance correspond à une marge d’incertitude. Plus l’intervalle est grand, moins le chiffre est précis ; plus l’intervalle est petit, plus le chiffre est précis.

Données Risque relatif

Conséquences sanitaires scientifiques1 Population Risque relatif2 (intervalle de confiance 95%)3 Infections aiguës des voies Concluantes Enfants de 0 à 4 ans 2.3 1.9–2.7

respiratoires inférieures

Concluantes Femmes 30 ans 3.2 2.3–4.8

Bronchopneumopathie

chronique obstructive Assez

Hommes 30 ans 1.8 1.0–3.2

concluantes I

Concluantes Femmes 30 ans 1.9 1.1–3.5

Cancer du poumon

(charbon) Assez

Hommes 30 ans 1.5 1.0–2.5

concluantes I

Cancer du poumon Assez Femmes 30 ans 1.5 1.0–2.1

(biocombustibles) concluantes II

Assez Enfants de 5 à 14 ans 1.6 1.0–2.5

Asthme concluantes II Assez

Adultes 15 ans 1.2 1.0–1.5

concluantes II

Cataracte Assez

Adultes 15 ans 1.3 1.0–1.7

concluantes II

Tuberculose Assez

Adultes 15 ans 1.5 1.0–2.4

concluantes II

Centre ville de Berlin

Rue de Bangkok Cabane avec foyer ouvert

USEPA, United States Environmental Protection Agency.

Figure 3 : Rues et maisons enfumées

Taux moyen de particules en suspension (PM10) généralement enregistré en 24 heures en microgrammes par mètre cube (µg/m3), début des années 2000

Tableau 1 : Effets sur la santé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations

Norme annuelle de l’USEPA 50

Encadré 1 : Une meilleure utilisation de l’énergie domestique pour atténuer les effets de la crise du VIH/sida ? Une bonne prévention et un traitement efficace sont indispensables pour vaincre le VIH/sida. Mais les malades ont aussi besoin d’énergie et doivent rester en bonne forme physique. L’énergie à usage domestique est très importante pour les malades et les personnes qui les soignent : elle est indispensable pour préparer des repas nutritifs et hygiéniques et pour faire bouillir l’eau avant de la boire. Elle est indispensable pour préparer des compresses chaudes, chauffer l’eau du bain et stériliser les ustensiles. Elle est également une source de chaleur pour les personnes malades et souffrantes.

En Afrique, le bois est rare et cher. La combustion partielle des biocombustibles à l’intérieur des habitations émet une fumée dense qui contribue beaucoup aux problèmes respiratoires, plus encore chez les sujets immunodéprimés porteurs du VIH ou malades du sida. Par conséquent, des sources d’énergie domestique plus propres et d’un meilleur rendement peuvent aider les familles, touchées ou non par le VIH/sida, à mener une vie plus saine.

D’après :

Gebert N. Mainstreaming HIV/AIDS: Participation or exclusion? Actors in the context of HIV/AIDS and project induced measures (GTZ) for the optimized utilization of subsistence resources.German Technical Cooperation Programme for Biomass Energy Conservation in Southern Africa (GTZ ProBEC), sous presse. Disponible à l’adresse : http://www.probec.org

3000

240

30

femmes qui cuisinent à l’électricité, au gaz ou à l’aide d’autres combustibles moins polluants. L’utilisation de charbon multiplie par deux le risque de cancer du poumon, en particulier chez la femme.

De plus, certaines études ont établi un lien entre l’exposition à la fumée dans les maisons et l’asthme, la cataracte, la tuberculose, les issues défavorables de la grossesse – notamment une insuffisance pondérale à la naissance –, les cardiopathies ischémiques, les pneumopathies interstitielles et les cancers du rhinopharynx et du larynx. De nouveaux travaux de recherche s’imposent pour élucider la façon dont l’exposition à la fumée à l’intérieur des maisons contribue à cette longue liste de problèmes de santé (voir également l’Encadré 1).

La santé au cœur

du problème

(8)

e paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et beaucoup d’autres maladies se disputent la une des journaux et frappent les esprits. Comment les décideurs doivent-ils s’y prendre pour classer les problèmes sanitaires par ordre de priorité ?

La charge de morbidité combine les années de vie perdues du fait d’un décès prématuré et les années de vie perdues du fait d’une invalidité en une seule mesure applicable à toutes les maladies et à tous les risques sanitaires. L’OMS étudie le rôle que joue une série de facteurs de risque comme la malnutrition, le tabagisme et le manque d’exercice physique dans la charge de morbidité. En 2000, il est apparu que cuire des aliments était une activité dangereuse et que la pollution de l’air à l’intérieur des habitations résultant de l’utilisation de combustibles solides figurait parmi les dix plus grands facteurs de risque pour la santé à l’échelle mondiale.

La fumée émanant de ces combustibles était à l’origine de 1,6 million de décès et représentait 2,7 % de la charge de morbidité mondiale. Dans les pays en développement les plus démunis, seuls la malnutrition, les rapports sexuels non protégés et l’absence d’eau salubre et d’assainissement présentent plus de dangers pour la santé que la pollution de l’air dans les maisons.

Grâce à cette prise de conscience, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations a été inscrite pour la première fois à l’ordre du jour de l’action sanitaire internationale.

Pourtant, les estimations les plus récentes et les plus exactes ne révèlent presque aucun changement. En 2002, 1,5 million de personnes dans le monde sont mortes de maladies causées par la pollution de l’air dans les maisons.

Ce chiffre comprend les enfants décédés de pneumonie et les adultes décédés de maladie respiratoire chronique et du cancer du poumon, les seules pathologies pour lesquelles les données établissant un lien avec cette forme de pollution sont suffisantes (voir le Tableau 1). Et s’il s’avérait que la fumée dans les habitations contribue également à l’insuffisance pondérale à la naissance et à la tuberculose ? L’utilisation de combustibles solides polluants (Figure 4) et les pratiques de faible rendement en matière d’énergie domestique varient beaucoup dans le monde, tout comme la mortalité imputable à la fumée dans les maisons (Figure 5). En 2002, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Est venaient en première position avec 396 000 et 483 000 décès respectivement. L’utilisation généralisée de biocombustible et de charbon en Chine compte pour beaucoup dans les maladies respiratoires chroniques observées chez l’adulte et est à l’origine d’une grande partie des 466 000 décès enregistrés dans le Pacifique occidental en 2002. En Amérique latine et dans les Caraïbes, en

L

Méditerranée orientale et en Europe, la majorité de la population utilise du gaz ou d’autres combustibles propres pour cuire les aliments, mais la charge de morbidité est plus importante dans les pays pauvres de ces régions et dans les classes sociales défavorisées, qui continuent généralement à utiliser des combustibles solides (voir la Figure 6 et la partie intitulée Le piège de la pauvreté énergétique).

Sous-régions de l’OMS

Décès pour 100 000

0 50 100 150 200 250 300 350 400

WprB SearD SearB EurC EurB EmrD EmrB AmrD AmrB AfrE AfrD

Figure 5 : … entraîne des décès par maladie respiratoire

Décès imputables à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations pour 100 000 habitants, par sous région de l’OMS1, 2002

1 L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr). Elle distingue également différentes strates de mortalité : très basse chez l’enfant, très basse chez l’adulte (A) ; basse chez l’enfant, basse chez l’adulte (B) ; basse chez l’enfant, élevée chez l’adulte (C) ; élevée chez l’enfant, élevée chez l’adulte (D) ; élevée chez l’enfant, très élevée chez l’adulte (E).

Sous-régions de l’OMS

Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

WprB SearD SearB EurC EurB EmrD EmrB AmrD AmrB AfrE AfrD

Figure 4 : L’utilisation généralisée de combustibles solides …

Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides, par sous-région de l’OMS1, 2003 ou dernières données disponibles

1 L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr). Elle distingue également différentes strates de mortalité : très basse chez l’enfant, très basse chez l’adulte (A) ; basse chez l’enfant, basse chez l’adulte (B) ; basse chez l’enfant, élevée chez l’adulte (C) ; élevée chez l’enfant, élevée chez l’adulte (D) ; élevée chez l’enfant, très élevée chez l’adulte (E).

“Faut-il décider de l’importance d’une question selon qu’elle est à la mode ou qu’elle frappe l’imagination ? Ou selon le nombre de personnes qui en subissent les effets graves ?”

Nelson Mandela, chef d’Etat sud-africain et Prix Nobel de la paix (1918-)

La fumée qui tue

Bien qu’elle continue de faire des ravages dans les communautés rurales et parmi les citadins pauvres, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations demeure un problème en grande partie ignoré par la communauté internationale.

(9)

section 2

Energie

domestique et objectifs du

Millénaire pour le développement

15 14

(10)

n septembre 2000, un nombre sans précédent de chefs d’Etat se sont réunis pour s’engager à faire du droit au développement une réalité pour tous. La déclaration du Millénaire préconise une approche globale pour s’attaquer à un vaste ensemble de problèmes en même temps.

L’ambition est d’atteindre huit objectifs d’ici à 2015 pour combattre la pauvreté, la faim, la maladie, l’illettrisme, la dégradation de l’environnement et la discrimination à l’encontre des femmes.

Aucun des objectifs du Millénaire pour le développement ne concerne l’énergie. Pourtant, la pauvreté énergétique est l’une des nombreuses manifestations de la pauvreté et elle est fréquente chez les ménages défavorisés des zones rurales et urbaines des pays en développement (Figure 6).

Le manque de sources d’énergie, en particulier d’électricité et de combustibles modernes pour cuisiner, est déjà un frein à la réalisation des objectifs. Le projet Millénaire des Nations Unies propose d’aborder de front la question de l’énergie (voir la partie intitulée Des progrès décisifs s’imposent). Grâce à de meilleurs services énergétiques, on peut réduire la mortalité infanto- juvénile, améliorer la santé maternelle, écourter le temps que les femmes et les jeunes filles consacrent à l’obtention et au transport des sources d’énergie, et éviter de mettre à rude épreuve des écosystèmes fragiles (Tableau 2).

La diminution de moitié, d’ici à 2015, du nombre de personnes n’ayant pas réellement accès à des combustibles modernes pour cuisiner et la généralisation des fourneaux améliorés seront un tremplin pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.

E

“Nous ne ménagerons aucun effort pour délivrer nos semblables – hommes, femmes et enfants – de la misère, phénomène abject et déshumanisant qui touche actuellement plus d’un milliard de personnes.”

Déclaration du Millénaire

Donner de l’énergie aux objectifs du Millénaire pour le développement

Tableau 2 : Décryptage du code énergétique

Objectifs du Millénaire pour le développement Intérêts de meilleures pratiques en matière d’énergie domestique

Objectif 1 : Moins de temps passé à être malade ou à s’occuper d’enfants malades, c’est moins de Réduire l’extrême pauvreté et la faim dépenses de santé et une plus grande capacité de gain.

Pour les ménages qui achètent leur combustible, les produits qui ont un meilleur rendement et dont on peut donc réduire la quantité pèseront moins lourdement sur un budget déjà serré.

Les technologies et pratiques perfectionnées en matière d’énergie domestique permettront d’avoir d’autres activités génératrices de revenus.

L’alimentation en électricité permettra de bénéficier d’un éclairage pour les activités économiques entreprises le soir et de faire marcher une machine à coudre ou un réfrigérateur, par exemple.

Objectif 2 : Moins souvent astreints à ramasser du combustible et moins souvent malades, les Assurer l’éducation primaire pour tous enfants pourront aller à l’école et faire leurs devoirs plus régulièrement.

Un meilleur éclairage permettra aux enfants d’étudier quand il fait nuit dehors sans risquer des problèmes oculaires.

Objectif 3 : Décharger les femmes de la corvée de ramassage de combustible et réduire le temps Promouvoir l’égalité des sexes nécessaire pour cuire les aliments, c’est leur donner plus de temps pour entreprendre et l’autonomisation des femmes des activités productives, s’instruire et s’occuper de leurs enfants.

Moins de temps consacré au ramassage de combustible et moins de distance à parcourir dans ce but, c’est moins de risques pour les femmes et les filles d’être attaquées et blessées, en particulier dans les zones de conflit.

La participation des femmes aux décisions concernant l’énergie domestique contribuera à promouvoir l’égalité des sexes et à donner plus de prestige aux femmes.

Objectif 4 : Une diminution de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations contribuera à réduire Réduire la mortalité de l’enfant la morbidité et la mortalité imputables à la pneumonie chez l’enfant.

Quand le fœtus est protégé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, le risque de mortinaissance, de mortalité périnatale et d'insuffisance pondérale à la naissance est moindre.

L’élimination des foyers ouverts et des lampes à kérosène dans les maisons peut éviter des brûlures aux nourrissons et aux enfants commençant à marcher.

Objectif 5 : Une diminution de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations entraînera une Améliorer la santé maternelle baisse des problèmes respiratoires chroniques chez les femmes.

Dans un habitat moins pollué, les mères qui restent près du feu après leur accouchement ont des chances d’être en meilleure santé.

Une source de combustible plus accessible peut réduire la charge de travail des femmes et les risques sanitaires associés à un travail pénible, tel le prolapsus dû au port de lourdes charges.

Objectif 6 : Une baisse des taux de pollution de l’air à l’intérieur des habitations peut contribuer à Combattre le VIH/sida, le paludisme prévenir 1,6 million de décès par tuberculose chaque année.

et d’autres maladies

Objectif 7 : Quand les biocombustibles sont rares, une moindre dépendance vis-à-vis du bois Assurer un environnement durable comme combustible grâce à des moyens de cuisson plus efficaces ralentira la

déforestation.

L’ascension de l’échelle énergétique et l’utilisation de fourneaux améliorés peuvent contribuer à un meilleur rendement et diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Objectif 8 : La prise en compte dans les programmes de développement et par les partenariats du Mettre en place un partenariat mondial rôle essentiel que l’énergie domestique joue dans le développement économique et pour le développement social aidera à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.

Figure 6 : Pauvreté et pauvreté énergétique vont de pair

Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides dans certains des plus grands pays du monde, par quintile de revenu en milieu urbain (en haut) et en milieu rural (en bas), 2003

Quintile le plus pauvre Quintile le plus riche Pourcentage de la population rurale utilisant des combustibles solides

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

Pourcentage de la population urbaine utilisant des combustibles solides

Bangladesh Brésil

Chine Ethiopie

ration de Russie Inde

Mexique 100

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

Bangladesh Brésil

Chine Ethiopie

ration de Russie Inde

Mexique Afrique du Sud

Afrique du Sud

(11)

Figure 7 : L’énergie – une grosse dépense pour les ménages pauvres

19 18 Énergie domestique et santé :Des combustibles pour vivre mieux

extrême pauvreté demeure une réalité quotidienne pour plus d’un milliard de personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour1. Etre pauvre, c’est se réveiller la faim au ventre le matin en se demandant où trouver suffisamment de nourriture pour tenir jusqu’au soir (Encadré 2).

Etre pauvre, c’est devoir accepter n’importe quel travail et ne pas pouvoir s’instruire correctement.

Etre pauvre, c’est vivre entassé dans une habitation enfumée, où il n’y a pas assez d’eau pour boire, se laver les mains et faire sa toilette. Etre pauvre, c’est ne pas avoir le choix.

Le premier objectif du Millénaire pour le développement – réduire l’extrême pauvreté et la faim – est l’essence même de la déclaration du Millénaire. Les gens qui dépendent de sources d’énergie domestique polluantes à faible rendement ne peuvent sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

Un bon état de santé est crucial car les moyens de subsistance des ménages dépendent de la santé des membres de la famille. Une personne malade à cause de la fumée à l’intérieur de sa maison ou qui doit s’occuper d’enfants malades gagne moins et dépense plus en soins de santé et en médicaments.

Les fractures, les lombalgies et les piqûres de serpent qui surviennent lors du ramassage de combustible aggravent encore le problème. Dans les zones en guerre et les camps de réfugiés, il arrive malheureusement que les filles et les femmes soient attaquées quand elles quittent la sécurité relative de leur foyer pour ramasser du combustible.

Quand les ménages achètent leur combustible, par exemple dans les bidonvilles d’Afrique et d’Asie, l’achat de grandes quantités de combustible à faible rendement grève leur budget. Les familles pauvres ont tendance à consacrer une plus grande part de leur revenu à l’énergie que les foyers aisés (Figure 7).

Quand les ménages ramassent leur combustible, femmes et enfants passent de nombreuses heures chaque semaine à chercher des branches et des brindilles (Figure 8). Le ramassage n’est pas nécessairement quotidien, sa durée et sa fréquence variant selon les quantités de bois qu’on peut trouver.

En Inde, dans les zones rurales, le temps consacré au ramassage va de 20 minutes par jour seulement dans

Le piège de la pauvreté énergétique

l’Andhra Pradesh à plus d’une heure par jour au Rajasthan, région en grande partie désertique. Les femmes passent encore du temps, environ trois heures par jour, à cuire les aliments, servir les repas et laver les casseroles couvertes de suie.

Moins accaparées par la corvée de ramassage de combustible loin de la maison et disposant d’appareils plus performants pour cuire les aliments, les femmes ont plus de temps pour entreprendre des activités productives, s’instruire, s’occuper de leurs enfants et se relaxer. Moins souvent astreints à ramasser du bois et moins souvent malades, les enfants ont plus de temps pour aller à l’école, faire leurs devoirs et s’amuser.

Enfin, la participation des femmes aux décisions concernant l’énergie à usage domestique contribue à l’égalité des sexes et à l’autonomie des femmes.

La possession d’un fourneau moins polluant peut donner un certain prestige aux femmes, à la fois parce que c’est un signe de richesse et, indirectement, parce qu’il supprime la suie dans la cuisine.

Quintile le plus pauvre Quintile le plus riche Pourcentage du revenu des ménages consacré à l’énergie

Ethiopie Inde

Ouganda 16

14 12 10 8 6 4 2 0

Encadré 2 : Pas assez de bois pour tout le monde : énergie domestique et pénurie alimentaire

Lorsque le bois est rare, son ramassage comme combustible précarise la production agricole et l’approvisionnement alimentaire. La déforestation et l’érosion qui s’ensuit appauvrissent des champs auparavant fertiles ; c’est particulièrement vrai en Afrique, où l’on abat des arbres pour produire du charbon de bois et approvisionner en combustible les zones en pleine urbanisation. Le recours aux déjections animales comme combustible de qualité inférieure interrompt le processus normal de compostage, les bouses n’étant plus utilisées comme engrais naturel. En l’absence de tout engrais chimique, cette pratique finit par diminuer les rendements agricoles.

Voilà pourquoi de meilleures sources d’énergie domestique auront aussi des effets bénéfiques sur la productivité agricole et la sécurité alimentaire. En rétablissant la fertilisation naturelle du sol, elles permettent d’économiser sur les engrais chimiques. Des combustibles d’un meilleur rendement permettent aux femmes de consacrer plus de temps aux cultures vivrières et à l’élevage d’animaux.

1En US $ à parité de pouvoir d’achat (PPA) : ce taux de conversion met à égalité le pouvoir d’achat de différentes monnaies en éliminant les différences de prix entre pays.

D’après et avec l’autorisation de :

Agence internationale de l’Energie, OCDE. World Energy Outlook 2002. Paris, Agence internationale de l’Energie et OCDE, 2002. Tableau 13.1.

Figure 8 : Un temps précieux gaspillé

Nombre d’heures que les femmes passent chaque jour à ramasser du combustible dans différentes zones géographiques d’Afrique, par pays, 1990-2003

Heures par jour

Botswana Burkina Faso

EthiopieGhana KenyaMalawiNamibieNigerNigéria Ouganda

publique-Unie de T anzanieZambie

Zimbabwe 4.5

4 3.5 3 2.5 2 1.5 1 0.5 0

Sources :

Dutta S. Energy as a key variable in eradicating extreme poverty and hunger: A gender and energy perspective on empirical evidence on MDG 1. In: Gender as a key variable in energy interventions. Version provisoire d’un document d’information pour le projet de recherche ENERGIA/DfID/KaR Research Project R8346. 2005. Disponible à l’adresse : http://www.energia.org/

Hutton G, Rehfuess E, Tediosi F, Weiss S. Evaluation of the costs and benefits of household energy and health interventions at global and regional levels. Genève, Organisation mondiale de la Santé, sous presse.

Afrique du Sud

Afrique du Sud

L

(12)

Figure 11 : Plus de risques pour les femmes

Décès par bronchopneumopathie chronique obstructive due à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, par sexe et Région OMS, 2002

Figure 10 : Les enfants d’Afrique et d’Asie du Sud-Est sont les premières victimes

Décès d’enfants de moins de cinq ans par pneumonie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures dues à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, par Région OMS, 2002

lus de 10 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année, 99 % d’entre eux dans les pays en développement. Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est peut-être le plus ambitieux des objectifs du Millénaire pour le développement.

A l’échelle mondiale, la pneumonie demeure de loin la cause de mortalité la plus importante chez l’enfant avec 2 millions de décès par an (Figure 9). Les femmes portent souvent les nouveau-nés et les nourrissons sur leur dos pendant qu’elles font à manger ou les tiennent près de la chaleur de l’âtre. Les enfants respirent donc la plupart du temps un air pollué pendant la première année de leur existence alors qu’ils sont particulièrement vulnérables puisque leurs voies respiratoires et leur système immunitaire ne sont pas encore complètement développés. La fumée à l’intérieur des habitations est une cause sous-jacente à l’origine de près de 800 000 décès d’enfants chaque année. Cette mortalité n’est pas répartie de façon égale dans le monde : plus d’un tiers des décès d’enfants dus à la fumée dans les maisons, soit 358 000, surviennent sur le continent africain et 288 000 autres en Asie du Sud Est (Figure 10).

Dans la plupart des sociétés, ce sont les femmes qui font à manger. Jour après jour, et souvent durant toute leur existence, elles passent de nombreuses heures près d’un feu ou d’un fourneau. La suie que dépose dans leurs poumons la fumée acre qu’elles respirent est à l’origine de 511 000 des 1,3 million de décès par BPCO recensés chaque année chez les femmes. A titre de comparaison, seulement 173 000 des 1,4 million de décès par BPCO enregistrés au total chez les hommes sont dus à la fumée dans les habitations (Figure 11). Les sources d’énergie domestique à faible rendement pourraient avoir des effets particulièrement importants sur la santé des femmes enceintes : le port de lourdes charges lors du ramassage de combustible peut provoquer un prolapsus pendant la grossesse, et l’exposition du fœtus à des polluants nocifs peut entraîner une insuffisance pondérale à la naissance voire une mortinaissance.

Les personnes qui utilisent des combustibles solides dans les pays en développement sont généralement pauvres et, surtout dans les zones rurales, vivent rarement à proximité d’un centre de santé. Elles n’ont guère les moyens d’obtenir un traitement médical, de se faire soigner ou de faire soigner leurs enfants. Par conséquent, la solution qui mise sur le traitement pour

P

“Les trois enfants qui se cachaient derrière sa jupe clignaient des yeux dans l’obscurité. La femme était très malade et toussait convulsivement, et je me souviens de l’obscurité à l’intérieur de la maison et de l’odeur insupportable de la fumée qui se dégageait du feu de bois.”

Hilary Benn, actuellement Secrétaire d’Etat au développement international, Royaume-Uni, à propos d’un voyage dans le nord de l’Ethiopie

Femmes et enfants : les victimes négligées

réduire le nombre de décès par pneumonie ne profite pas forcément aux plus démunis. Même guéris de la pneumonie grâce au traitement, les enfants retrouvent un foyer où l’air est fortement pollué et où de mauvaises conditions de vie comme la promiscuité et une alimentation déséquilibrée mettent leur santé en péril.

En revanche, l’utilisation de combustibles plus propres et de fourneaux d’un meilleur rendement peut diminuer les risques sanitaires pour toute la famille. Outre qu’elles font reculer les problèmes respiratoires, les sources d’énergie domestique moins polluantes permettent de faire bouillir l’eau et de réduire ainsi l’incidence des maladies d’origine hydrique. Elles peuvent permettre aussi de prendre davantage de repas chauds et contribuer ainsi à une plus grande sécurité alimentaire et à une meilleure nutrition. Un fourneau fermé et surélevé évite que les enfants ne tombent dans le feu ou ne se brûlent en renversant des récipients contenant des liquides chauds.

L’amélioration des sources d’énergie domestique peut donc être un tremplin pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé.

Figure 9 : La pneumonie, une maladie meurtrière chez l’enfant

Pourcentage de décès d’enfants de moins de cinq ans, par cause, 2000-2003

Autres, 7 % Tétanos, 7 % Diarrhée, 3 %

Septicémie, pneumonie, 26 %

Asphyxie, 23 %

Malformations congénitales, 8 %

Naissance prématurée, 28 %

Décès néonatals

37%

Paludisme 8%

Diarrhée 17%

Pneumonie 19%

Autres 10%

VIH/sida 3%

Traumatismes 3%

Rougeole 4%

Causes de décès néonatals

La malnutrition est une cause sous-jacente de 53 % des décès d’enfants de moins de cinq ans.

Nombre de décès (en milliers)

400 350 300 250 200 150 100 50 0

L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr).

Afr Amr Emr Eur Sear Wpr

Région OMS

Nombre de décès (en milliers)

350 300 250 200 150 100 50 0

L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr).

Afr Amr Emr Eur Sear Wpr

Région OMS Femmes

Hommes

(13)

23 22 Énergie domestique et santé :Des combustibles pour vivre mieux

a survie de l’espèce humaine et sa prospérité sont déterminées par l’environnement. Des écosystèmes complexes assurent un approvisionnement continu en nourriture et en eau douce et fournissent du bois et d’autres ressources naturelles. Ils régulent le climat et nous protègent des inondations et d’autres catastrophes naturelles. Les écosystèmes, qui sont à la base même de notre existence, se sont remarquablement adaptés pour répondre à nos besoins toujours plus nombreux, mais ils sont aujourd’hui menacés par la croissance démographique et la surexploitation des ressources naturelles.

Au total, 2,4 milliards de personnes se servent quotidiennement de biocombustibles pour faire bouillir de l’eau et cuire des aliments. Tous les jours, 2 millions de tonnes de biocombustibles partent ainsi en fumée. Ce n’est peut-être pas un problème dans les endroits où les arbres poussent plus vite que n’augmente la demande. Mais là où le bois est rare et la population dense, l’exploitation du bois peut mettre les forêts à mal. Les plantations forestières rendues improductives en raison de l’abattage illégal des arbres pour utiliser le bois comme combustible étaient un phénomène fréquent dans les années 90 en Chine, et c’est la principale raison pour laquelle a été créé le programme national chinois de fourneaux améliorés (voir la partie intitulée Programmes d’énergie domestique : tirer les leçons de l’expérience). Dans certaines zones d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est, les taux alarmants de déforestation se traduisent par la dégradation des terres et la désertification.

Dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, le couvert forestier a diminué de plus de trois quarts (Figure 12).

Les plantes, les sols et les océans absorbent difficilement les émissions toujours plus importantes de dioxyde de carbone (CO2). Ce gaz à effet de serre s’accumule dans l’atmosphère et commence à modifier le climat : les températures augmentent, le régime des précipitations change et les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents. L’utilisation de biocombustibles et de charbon pour la cuisine et le chauffage représente 10 % à 15 % de l’énergie dépensée dans le monde. Mais il est peu question de l’utilisation domestique de ces combustibles dans le débat sur le réchauffement de la planète et les changements climatiques. De plus, les biocombustibles étant classés parmi les sources d’énergie renouvelables, on croit à tort qu’ils sont toujours exploités et utilisés d’une façon viable à long terme.

La combustion de biocombustibles dans les foyers déshérités du monde en développement ne transforme pas l’intégralité du carbone en CO2et en eau. Les foyers ouverts et les fourneaux traditionnels ont généralement un très

L

“Ces 50 dernières années, les hommes ont changé … les écosystèmes plus rapidement et à plus grande échelle qu’à n’importe quelle période comparable de l’histoire, en grande partie pour répondre rapidement à la demande croissante de nourriture, d’eau douce, de bois, de fibres et de combustible … La dégradation des écosystèmes pourrait considérablement s’aggraver pendant la première moitié de ce siècle et empêcher d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.”

Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire, 2005

Forêts dévastées, planète surchauffée

mauvais rendement et une part importante de l’énergie combustible se perd en produits dits de combustion partielle. Au nombre de ceux-ci figure un gaz à effet de serre puissant, le méthane (CH4), qui reste dans l’atmosphère pendant des décennies. Si l’on cumule les émissions de CO2et d’autres gaz à effet de serre en un seul indice, le chiffre est bien plus élevé pour le bois, les résidus agricoles et les déjections animales que pour les combustibles fossiles comme le kérosène et le gaz de pétrole liquéfié (GPL) (Figure 13). Cela reste vrai même quand les biocombustibles sont exploités de façon viable à long terme.

Fait notable, pour la même quantité d’énergie produite, les déjections animales utilisées dans un digesteur de biogaz n’émettent que 1 % des gaz à effet de serre émis quand elles sont brûlées dans un fourneau traditionnel (voir l’Encadré 6).

Le passage à des sources d’énergie domestique qui, en plus de diminuer la fumée à l’intérieur des habitations, permettent d’économiser du combustible et de réduire les émissions de gaz à effet de serre peut beaucoup contribuer à la réalisation du septième objectif du Millénaire pour le développement. C’est pourquoi l’un des indicateurs utilisés pour savoir dans quelle mesure s’inverse la tendance à l’épuisement des ressources naturelles est la proportion de la population utilisant des combustibles solides (voir la Figure 1).

Figure 12 : Recul des forêts dans le monde

Evolution du couvert forestier en pourcentage annuel, 2000-2005

Reproduit avec l’autorisation de :

Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Evaluation des ressources forestières mondiales 2005. Disponible à l’adresse http://www.fao.org/forestry/fra2005/fr/

Quantité de carbone (en grammes) émis sous forme de CO2par mégajoule produit

0 100 200 300 400 500 600

Biogaz GPL Kérosène Bois (exploitation

viable) Bois (exploitation non viable) Résidus agricoles Déjections animales

Figure 13 : Energie domestique et réchauffement planétaire

Adapté avec l’autorisation de :

Smith KR, et al. Greenhouse implications of household stoves: an analysis for India. Annual Review of Energy and the Environment, 2000, 25:741-763.

Emissions de gaz à effet de serre pendant 20 ans en quantité de carbone (en grammes) émis sous forme de CO2par mégajoule

sur la base des gaz à effet de serre classiques, dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et dioxyde d’azote (N2O) ;

sur la base des gaz à effet de serre classiques et autres, monoxyde de carbone (CO) et hydrocarbures non méthaniques (HCNM).

Les émissions émanant de différentes associations combustible/fourneau en Inde ont été systématiquement évaluées au moyen d’un test standardisé.

Gaz à effet de serre classiques Autres gaz à effet de serre

Diminution >0,5 % par an Accroissement >0,5 % par an Taux d’évolution <0,5 % par an

Références

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