A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A NA G ASCON
Géométrie des variétés invariantes d’un
difféomorphisme axiome A et transversalité forte
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 10, n
o2 (1989), p. 291-324
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1989_5_10_2_291_0>
© Université Paul Sabatier, 1989, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 291 -
Géométrie des Variétés Invariantes d’un Difféomorphisme Axiome A
et
Trausversalité Forte
ANA
CASCON(*)(1)(2)(3)
Années Faculté des Sciences de Toulouse Vol. X, n°2, 1989
RÉSUMÉ. - On étudie sur une variété compacte de dimension n la structure de variétés invariantes près des ensembles basiques des diffeomorphismes qui
satisfont les conditions "Axiome A" et "Transversalité Forte". On montre
qu’il existe un voisinage de toute pièce basique que ne soit pas un puits
où les variétés instables varient de façon continue dans la topologie C. On
montre aussi que sur les surfaces les puits et les sources sont les seuls points
au voisinage desquels la courbure géodesique des courbes invariantes peut
ne pas être bornée.
ABSTRACT. - We study the structure of the invariant manifolds nea.rby the basic sets of an axiom A diffeomorphism of a compact n-dimensional manifold satisfying the strong transversality condition.
We show that on a surface, the only points in the neighborhood of which
the geodesic curvature of the invariant curves may be unbounded are sinks and sources. Examples are given.
KEYWORDS
(GLOBAL ANALYSIS)
-
Systèmes Dynamiques
-
difféomorphisme
- variétés invariantes
- courbure
géodésique
~~~ L’auteur remercie pour son soutien financier le CNPQ
(Brésil).
~1~ Université de Dijon, Département de Mathématiques, Campus Universitaire, B.P. 138,
21004 Dijon Cedex.
~2~ Université de Tours, Département de Mathématiques, Parc de Grandmont, 37000 Tours
~3j Rua Marques de Sao Vicente 86/307, 22451 Rio de Janeiro-RJ, Brésil,
tél. (55)(21)2593242
Introduction et énonces des théorèmes
Notre
objectif
est d’étudier laconfiguration globale
des variétés inva- riantes associées à undifféomorphisme.
L’existence de variétés invariantes
généralise
la notion d’orbite d’unchamp
de vecteurs. On saitqu’un champ
de vecteurs définit un feuille-tage (singulier).
Unequestion
naturelle est donc dansquels
cas les variétés invariantes fournissent une lamination sur une variété. Pourcela,
on va étu-dier les
points
d’accumulation de courbure. D’unefaçon naïve,
onpourrait
dire
qu’un point
d’accumulation de courbure est tel que sur unvoisinage
lesvariétés invariantes se
"plient"
deplus
enplus.
Dans les dernières années les
difféomorphismes
dits de Hénon ont étébeaucoup
étudiés. Cesdifféomorphismes
des surfaces contiennent unpoint homoclinique
transverse. Il a étéremarqué
notamment l’existence d’un ensemblequi paraît
être un attracteur assezcompliqué, qu’on appelle
attracteur
étrange.
Au
voisinage
d’un tel "attracteur" il existe des variétés invariantesqui
se
"plient beaucoup".
Onpourrait
doncespérer
que l’étude despoints
d’accumulation de courbure
pourrait
aider àcomprendre
de tels ensembles.On dit que x est un
point
d’accumulation de courbure instable(ou stable)
d’une famille
Cn
de variétés invariantes de dimension un s’il existe une suitezn
qui
converge vers ~ telle quechaque
Xnappartienne
à une courbeCn
etque tend vers l’infini est la courbure
géodésique
deCn
aupoint xn).
On a démontré
(voir [C],
que toutpoint
d’accumulation de cour-bure instable des courbes invariantes des
difféomorphismes
de Morse-Smalesur une surface
compacte
est unpuits.
On verra ici que le même résultat est vrai pour les
difféomorphismes
sur une surface
compacte qui
satisfont les conditions "Axiome A" et"Transversalité Forte".
L’étude des sous-variétés de dimension
plus grande
que un dupoint
devue de la courbure est
plus complexe
et ne sera pasenvisagé
dans ce travail.Mais l’étude de la structure locale effectuée dans la
partie
1 devrait per- mettre degénéraliser
le résultat sur l’accumulation de courbure(démontré
dans la
partie II)
à des variétés deplus grande
dimension.Dans la suite on va d’abord faire
quelques rappels
et donnerquelques
définitions. Dans la
partie
1 on étudie la structure locale des variétés invariantes(de
dimensionquelconque)
auvoisinage
d’unepièce basique.
On démontre une version un peu
plus
forte d’un théorème de J. Palis[P].
THÉORÈME
1. - Soitf
undifféomorphisme
Crqui satisfait
les condi-tions "Axiome A et transversalité
forte ".
Soit A unepièce basique qui
nesoit pas un
puits.
Alors il existe unvoisinage
de A où les variétés instables varient defaçon
continue dans latopologie
C’’.Dans la
partie II,
on démontre le théorème 2 et on donnequelques exemples.
THÉORÈME
2.- Soit M unesurface compacte
munie d’undifféomor- phisme f qui satisfait
les conditions "Axiome A et transversalitéforte".
Tout
point
d’accumulation de courbure instable est unpuits.
Dans la
partie III,
onregarde quelques exemples
dans le bord de l’en- semblequi
satisfait l’Axiome A et la condition de Tranversalité Forte. Enparticulier
on donne unexemple
dedifféomorphisme
avec unpoint
hétéro-clinique
detangence qui possède
une infinité depoints
d’accumulation de courbure.Finalement,
dansl’appendice,
on démontre une version forte du "À- lemma" .Je remercie les innombrables
suggestions
de J. PALIS et R. LANGEVIN etl’aide constante de R. ROUSSARIE.
Définitions et
rappels
Soit
f
undifféomorphisme
de classe Cr d’une variétécompacte
M de dimension n sans bord. On choisit unemétrique
riemannienne sur M.Sur l’ensemble des
difféomorphismes
de M de classeCr,
nousmettons la
topologie
C~.Dans la
partie I,
où on étudie la structurelocale,
on va travailler avec des variétés invariantes de dimension non constante et on veut contrôler lafaçon
dont ces variétésconvergent
vers une autre variété de dimensionplus
petite.Pour donner un sens à ce
problème,
on va avoir besoin d’une série de définitions.D’une
façon usuelle,
on ditqu’une
famille de sous-variétés de dimension k varie defaçon
continue dans latopoligie
C~ si toutpoint
admet unvoisinage
dans
lequel
la trace de la famille est une lamination de dimension k et de classe Cr.Une lamination £ de classe C~ et de dimension k dans une variété M de dimension n est telle que : pour tout ~ E
~C,
il existe unvoisinage Vx
où la lamination est donnée par
l’image
de(A
x le sous ensemble Ade est
compact
etD~
est ledisque compact
deRk. L’application ~ :
A x
Dk
--~ M est telle que pourtout y
deA, ~ :
:D k --~
M soit undifféomorphisme
de classe C~ et y -~~
soit uneapplication
continue dans latopologie
Cr. Unplaque
de £ estl’image par 03A6
de{y}
xDk.
La classed’équivalence
desplaques qui
ne sont pasdisjointes
forme une sous-variété de classe C~ et dimension k deM,
dite feuille de £.L’image
des ensemblesA x D’ C AxDk
par lesapplications $1
définit une lamination de classe C~ et dimension i ‘ k dans
M,
dite lamination subordonnée à ~C. On remarque que la notion de lamination subordonnée estplus
faible que la notion de sous lamination.Figure
1Pour donner un sens à la
phrase
suivante : "la familleLi
de sous-variétés de ll~ de dimension Pi converge vers la sous-variété C de dimension kp;",
il nous faut maintenant relever des sous-variétés dans des espaces de
jets
adaptés.
D’abord on dit que la famille
L2
converge vers C dans latopologie
C° sioù
d(x,
= infd(x, y)
avec d la distance sur lt~.yEL:
On remarque que D n’est pas une distance sur M. On remarque aussi
qu’en particulier Li
converge vers C dans latopologie
C° s’il existe uneprojection
de C surLi
en une k-sous-variétéCi
telle que la distance de Hausdorff deCi
à C tende vers 0. Les courbes forment unelamination de dimension
k(la
dimension deC)
et de classe ~’° ..Maintenant,
on va travailler avec des fibrés engrassmaniennes.
Tout fibréen
grassmaniennes
sur une variété munie d’unemétrique
riemannienne est aussi muni d’unemétrique
riemannienne. Sur chacun de cesfibrés,
on vaconsidérer la convergence C° définie comme ci-dessus.
Soit =
Gk,n)
fibré engrassmaniennes
desk-plans
sur M. .L’application x
est laprojection canonique
et parchaque point x
de Mpasse la fibre.
Posons :
pour
chaque Lg .
La sous-variété C de est un
graphe
au dessus deC,
donc est de dimension k.Chaque Li
est de dimension Pi +k(p2 - k).
On dira que la famille
L~
converge vers C dans latopologie C~
si la familleL;
de converge vers C dans latopologie
C°.Pour
itérer ceprocédé,
on dira queLi
converge vers C dans latopologie
C~ si
Li
converge vers C dans latopologie
Donnons un
exemple
pour illustrer ces définitions. Soit M une variété de dimension3,
soit C une courbe dans M et soit S une surface dans M. Lefibré G1,3
=G 1,3 )
est dedimension
3 + 2 =5,
où 2 est la dimension de la fibre : On a C une courbe et Sest
une variété de dimension 3(S
estune fibré sur S de fibre le
cercle).
On remarque que le relèvement C de Cdans fibré w en
grassmaniennes
de1-plans
sur~I ~3,
est une courbe. Lerelèvement S de 5‘ dans
~1 ~~
est une sous-variété de dimension 3 -~- 2 = ~.Figure
2Passons maintenant au
rappel
de certaines définitions et résultats clas-siques
de la théorie dessystèmes dynamiques.
On dit que
f
satisfait l’Axiome A si l’ensemble non-errantest hyperbolique
et estégal
à la fermeture de l’ensemble despoints périodiques.
On sait
(théorème
de ladécomposition spectrale)
que =Aiu... uAk
est l’union finie et
disjointe
d’ensembles fermés transitifsA~,
ditspièces basiques.
Pourchaque pièce basique
A il existe unedécomposition
continueen somme directe
T MIA
=ES
fl3 E~’ tel que pour unemétrique adaptée
ilexiste 0 6 1 avec
Il
~ etIl
s. Il existe des variétésinstables
U
et stablesWS(A)
= oùx~ x EA
est
tangente
en x à etWS(x)
esttangente
en x àES(x).
On note=
U Wu (x)
avec = x, =U W~ (x),
avecxEA z EA
(x)
=~y
EW~‘(x)/d(x, y) ~~,
où d est la distance sur la feuille Notons finalement( x )
unpetit voisinage
de x dans la variété instablequi
passe par x .Les variétés instables
(et stables)
sontdisjointes
etdépendent
defaçon
continue du
point
dans latopologie
C~(théorème
de la variétéinvariante,
[HP]),
et auvoisinage
d’unepièce basique
fournissent une lamination instable(ou stable)
de classe Celaimplique
que pour toutepièce basique
A et pour 6
fixé,
est une lamination dans un ouvert de M. La variété AI sedécompose
en variétés instables(ou
en variétésstables) :
toutpoint
deappartient
à une variété stable(et
aussi a une variétéinstable)
d’unepièce basique:
Pour l’étude des variétés invariantes des ensembleshyperboliques
voir
[HP]
ou[S].
Les
pièces basiques
sont deplusieurs types : attracteurs, répulseurs
oude
type
selle. Un attracteur A est un ensemble dont unvoisinage B(A),
dit bassin
d’attraction,
est tel que l’orbitepositive
de toutpoint
deB(A)
converge vers A. Parmi les
types d’attracteurs,
lespuits
sont dits attracteurs triviaux. Unpuits
est unpoint périodique
dont toutes les valeurs propres associées ont un moduleplus petit
que un. La variété instable associée est de dimension zéro. D’autrepart,
il existe des attracteurshyperboliques
non triviaux. Les variétés instables des
points
d’un tel attracteur ont unedimension différente de zéro et sont entièrement contenues dans l’aatra,cteur.
Le bassin d’attraction est feuilleté par les variétés stables des
points
del’attracteur. Un
exemple
très connu d’attracteurhyperbolique
non trivialest l’attracteur de
Plykin ([Pl], (~H~~.
Les
répulseurs
ont un bassin derépulsion
de dimension n. Enparticulier
il y a des sources,
qui
ont despoints périodiques
dont toutes les valeurs propres ont un moduleplus grand
que un.Les autres
pièces basique
sont dutype
selle..
Figure
3Pour
chaque pièce basique
A il existe un domaine fondamental proprestable,
c’est-à-dire uncompact DX disjoint
de A tel que l’orbite dechaque point
de ait au moins un et auplus
deuxreprésentants
dansDÂ
(voir [HPPS]).
Un
difféomorphisme f
satisfait la condition de transversalité forte sien tout
point
de la variété M les variétés stables et instables locales sont transverses. On dit que a uncycle
s’il existePl, ~1
EA~1, .~’2 ~ ~2 ~ A~Z ~ ... Pn, Qn
~ tels que n.~ ~
etn pour
tout j
=1,...,
n - 1.Si
f
satisfait l’Axiome A et la condition de transversalitéforte, n’a
pas de
cycles
et onpeut
définir un ordrepartiel : Ai
>Aj
siWU(Ai)
il0.
On définit lecomportement
comp = n s’il existe unechaîne de
pièces basiques Ai
=Ail>
... >AÈ,~
=Aj
et lalongueur
de cettechaîne est maximale.
Une référence pour tous ces
concepts
est le livre de Shub[S].
I - La structure locale
Pour démontrer le résultat annoncé il suffit de
comprendre
la structuredes variétés invariantes
près
despièces basiques
non triviales etprès
desselles. Pour
cela,
on aura besoin d’une version forte du "À-lemma"([NP]),
qu’on
démontre dansl’appendice,
et d’un théorèmequi
ditqu’au voisinage
d’une
pièce basique qui
n’est pas un attracteurtrivial,
les variétés instables ont une structure de lamination(comme
définieauparavant
à l’aide desfibrés en
grassmaniennes).
-Dans ce
paragraphe
on va donner d’abordquelques propriétés
des dif-féomorphismes
des variétéscompactes
sans bord de dimensionquelconque qui
satisfont l’axiome A et la condition de transversalité forte.Soit
f
undifféomorphisme
de classeC~,
A unepièce basique
pourf
aveck = dim E
A, k ~
o. SoitI?n
un domaine fondamental stable pour A. On remarque que Apeut
être un attracteur non trivial."À-lemma" Soit N une variété fermée de dimension k et classe Gr transversale à
D~
et soit A = N n~~.
Etant donné ~ >0,
il existe unvoisinage V
deWÉ (A)
avec lapropriété
suivante : pour tout S > 0 il existe n tel que pour tout n > n lescomposantes
connexes def n (1V )
n ~qui
contiennent des
points
de sont 6 - C~proches
deW~(A).
.Remarque. 2014 La
démonstration du prouvequ’une
lamination£ de dimension k et de classe C~ transverse à
DX
seprolonge
à unelamination dans un
voisinage
V deA,
donné parCOROLLAIRE . - Si
h~
eth.~
sont de3pièces basiques
telles quehJ
et si T est un
disque fermé coupant
transversalement T coupe aussiLa démonstration de ces résultats est dans
l’appendice.
Passons à l’étude de la structure locale.LEMME 0. - Soient P et
Q
deuxpoints
d’unepièce basique
h et soit.~4 un
point
d’intersection transversale deWu(P)
et Lepoint
Aappartient
alors à A.Démonstration. . - Il existe une orbite dense
qui approche
P etQ.
Commeles
points périodiques
sont denses dansA,
pour tout ~i il existe unpoint périodique Pi
dont l’orbite rencontre les boules et(où
est une boule dans
M).
Onpeut
construire maintena.nt deux suites --; P etP=,2
--~Q où,
pour touti,
et sont despoints
de l’orbite dePi.
Soient
bl
ets2
tels que A E et A EW 2 (C~) (rappelons
que_
~y
EW u (P) /d( y, P) f I }
où d est la distancegéodésique
sur lafeuille
WU(P)).
Le théorème de la variété invarianteimplique
que converge versWu03B41 (P)
et(Pi,2)
converge versW303B42 (Q) ( convergence
dansla
topologie C ).
On a donc une suite x; depoints homocliniques
transverses deW,~1 (Pà,1 )
nW 2 (Pi,2 ).
La suite x= tend vers A et lepoint
Aappartient
donc à A. ’ .
Figure
4. LEMME 1.
(Type Smale,
voir~P~
page~89~.
Pour toute
pièce basique
A il existe unvoisinage
V de A tel que toute variété instablequi
coupe V doit ~couperFigure
5Démonstration. une famille de variétés instables de
points
de
~
et soitW
=U W$ .
Le lemme se déduit des deux affirmations1
suivantes : j)
Affirmation 1.1 : Si
W
n0,
on a : :W n ~~(~) ~ ~ (où A)
Démonstration. - Soit v un
voisinage quelconque
de Alors A =U
U est unvoisinage
den)O
Comme
WF
° n =0
on a~
nU =~ 0
et0. ))
n>o
’
Affirmation 1.2 : Si il existe i tel que
1Vt Q~.
Démonstration. - Soit z ~ s() n W .
Figure 6
Par la
décomposition
de Af en variétés instables il existeAj
tel que zappartient
à Si zappartient
à c’est fini. SiAj
=A, z
1
appartient
àA,
cequi
contreditl’appartenance
de z àWS(A).
SiAj
estdifférent de A
(voir figure 6), z appartient
à n W et donc parl’affirmation
antérieure nW ~ 0.
On
répète
le raisonnement. Comme on a un nombre fini depièces
basiques,
on arrive à une suite >A~2
> ... >Aj
> A telle queU Mit
n Par le corollaire du "À-lemma" on conclut quei
W~(A) ~‘- 0.
)t1
THÉORÈME
1. -(Structure
locale delamination).
Pour
chaque pièce basique
Aqui
n’est pas attracteurtrivial,
étant donné~ il existe un
voisinage
de tel que dans cevoisinage
les variétés instables varient defaçon
continue dans latopologie
C’T.La clé de la démonstration du théorème est la
proposition
1qui
a étéénoncée dans un article de Newhouse et Palis
([NP], § 2).
On remarqueque la même
propriété
dans le cas desdifféomorphismes
de Morse-Smale apermis
de démontrer leur stabilité structurelle([P]).
Soit A une
pièce basique.
PROPOSITION 1. - Etant donné ~, il existe un
voisinage
deWÉ (A)
oùles variétés instables
qui coupent
varient defaçon
continue dans latopologie
~"".Démonstration. - Pour montrer la
proposition
on va montrer une sériede
lemmes .
Soit
DX
un domaine fondamental associé à lapièce basique
A.LEMME 2. - Si
comp(Ag, A)
=1,
l’ensemble Ii = nD~
estcompact.
Démonstration. 2014 Soit xn E
K,
xn ~ x. CommeDS
estcompact
il suffitde montrer que x E Comme M =
U WU(Ak)
il existeAr
tel quex E Si
Ar
=Ai
est fini.Supposons Ar
différent deAi.
On a doncun
point
x dans l’intersection deWU(Ar)
et deW~(A), i.e., Ar
> A.De
plus 0.
Donc par le lemme1, 0,
et doncAi
>Ar
>A,
cequi
contreditcomp(Ai, A)
= 1. tLEMME 3. - Soit A une
pièce basique.
Si ~~ est uncompact
dans l’ensemble Ii =U
varie defaçon
continue dans latopologie
Cr.xEK
Démonstration. 2014 Il suffit de montrer
qu’il
existe S tel queWb (A)
contient ~~.
Soit E I~. Il
existe Q
E A etSm
> 0 tels que ym E On vachoisir un
voisinage
tel queB( Q)
soit contenu dans unvoisinage
V de A donné par le lemme 1 : toute variété instable dans C V doit couper
WS(A),
et doit donc couperWS(Q).
Il existe k E R et ê > 0 tels que soit contenue dans et que pour toutpoint
xappartenant
à ~ n coupeT~s(~).
Figure
7Par le lemme 0
l’ensemble
despoints
a, = n pour tout xiappartenant
à nI~,
est contenu dansA,
et il existe~"s
telque K
nest
contenu dans(A).
Maintenant
U
est un recouvrement ouvert deK,
donc ilexiste I =
(i 1, ... , ie)
tel queU
est un recouvrement fini de K.=Ef
Pour 6 = est une lamination ~’r
qui
contientJ~. ~
COROLLAIRE du lemme 3. - Si
eornp(A=, A)
=1,
étant donné E, il ezisteUn
voisinage
V deWÉ (A)
où les variétés {Wu(i) nV}
U varientde
façon
continue dans latopologie
C"’Figure
8Démonstration. Par le lemme 1 il existe un
voisinage
V de oùles variétés de
coupent
il existe unpetit voisinage VS
d’undomaine fondamental
nf
où les variétés de W~ doivent couperWS(A).
De plus U f ~t ( hg )
est unvoisinage
de A où les variétés de n>_0doivent couper Par le lemme
3,
dansyS,
les variétés deWU(~i)
fournissent une lamination £ de classe C~ et la dimension de
WU (A).
Onpeut prendre
une lamination £ subordonnée à,C,
de classe de dimension k telleque £
est transverse àFinalement,
par la remarquequi
suitle n
V) L~~Wu~()
est une lamination de classe Crn
et dimension k dans le
voisinage
V deA. /
On remarque que si
Ai
et sont deuxpièces basiques ayant
uncomportement
1 parrapport
à A alors~~~ -
nD%
etKj
=n
D~
sontdisjoints
et le corollaire du lemme 3 est vrai pour l’ensemble depièces basiques qui
ont uncomportement
1 parrapport
à A.LEMME 4. - Soit A =
U Ai.
L’intersection de etD~
varie deAt>A
façon
continue dans latopologie
Cr.Démonstration. Soit A =
W~’ (A)
nD~
Le lemme est vrai pour deuxpièces basiques
decomportement
1(lemme 3).
On va faire la démonstration par induction sur la hiérarchie despièces basiques.
Soit
Ail’.’" At
lespièces basiques qui
ont uncomportement
1 parrapport
à A. Les ensemblesI~j
= sont descompacts disjoints:
De
plus
il existe ... ,ôp
tels que C~ j
=1,
... , p.On va montrer que le lemme est vrai pour les variétés invariantes des
pièces basiques
decomportement
2. Lesétapes
suivantes de la récurrence sontanalogues.
Supposons
que Ar soit unepièce basique
aveccomp(Ar, A)
= 2. PrenonsTl; ... Tp
despetits voisinages
tubulaires ouverts(i1
, ..., Wâp
tels que
Tl,
...,Tp
sontdisjoints.
Soit T =U Tj.
. Par le corollaire du j=1,...,plemme
3,
commecomp( Ar,
est auplus
un,pour j
variant de 1 à p, les variétés den T) U (Ai j )
varient defaçon
continue dans latopologie Cr.
Il reste à montrer que les variétés de
Wu (Ar) qui
coupentD1
en dehors deT varient de
façon
continue dans latopologie
C’". Pour ça il suffit de montrerque
l’ensemble B
= n(D~ _ ~’)
estcompact (alors
ilexiste ~
telque ~
B,
où varie defaçon
continue dans latopologie
Soit zn E
B,
x. CommeDJ -T
est fermé il faut voir que x E Par ladécomposition
de M il existeAi
tel que x ESupposons Ar
différent deAt,
et donc est non vide. Le lemme 1implique
donc que
Ar
>Al
> A. Mais commecomp(Ar, A)
= 2 on acomp(A~, A}
= 1et x E
T,
cequi
est une contradiction.Figure 9
On remarque que maintenant la
proposition
1 est un corollaire du lemme 4. Sadémonstration
estanalogue
à ladémonstration
du corollaire du lemme 3. oDémonstration
du Théorème 1. . - Par le lemme 1 il existe unvoisinage
V de A où toute variété instable coupe
W $~A~.
Pour les variétésqui coupent
WS(A)
le théorème est vrai : c’est laproposition 1. i
II - Structure
globale
Soit maintenant M une surface compacte sans bord munie d’un dif-
féomorphisme f
de classe r > 2qui
satisfait l’axiome A et la condition de transversalité forte.THÉORÈME
2.2014 Si x est unpoint
d’accumulation de courbure instable alors x est unpuits.
Démonstration. 2014 Soit {Wun}
une réunion de courbes invariantes in- stables et soit une suite xn EWn
avec et --~ ooquand
r~ --; oo, où est la courbure
géodésique
del~n
en x n .Par la
décomposition
de M il existe unpoint P
d’unepièce basique
Atel que x E On a trois
possibilités :
soit A est unrépulseur,
soit Aest un
attracteur,
soit A detype
selle.Si A était
répulseur,
dont la variété instableglobale
est un ouvert dedimension
deux,
alors il existerait un n tel que n0,
cequi
est absurde car des variétés instables ne secoupent
pas.Figure
10Voyons
que A nepeut
pas être unepièce basique
dutype
selle ni unattracteur non trivial : un
point
d’accumulation de courbure x ~ est telqu’il
existe 6 > 0 avec x E Mais ça contredit la structure locale de lamination donné par le théorème 1. Alors A est unpuits
et A = x est lepoint
d’accumulation decourbure..
Donnons
quelques exemples
dedifféomorphismes qui
satisfont l’axiome A et la condition de transversalité forte.Exemple
1. - Lesdifféomorphismes
de Morse-Smale sont untype
par- ticulier : leur ensemble non errant estfini,
et doncégal
à l’ensemble des pointspériodiques. Dans [C]
et[CL]
on rencontreplusieurs exemples
de dif-féomorphismes
de Morse-Smalequi possèdent
despoints
d’accumulation de courbure. Les deux situations typequ’on
rencontre auxvoisinages
despuits
sont illustrées par les
figures
11 et 12. Dans les deux casPi
etP2
sont despuits,
P etQ
des selles.Pi
est unpoint d’accumulation
de courbure dutype
accordéonFigure
11Pi
est unpoint
d’accumulation de courbure dutype épine
Figure
12Ces
exemples peuvent
être obtenus àpartir
dedifféomorphismes
définispar le
temps
1 d’uncham.p
de vecteurs modifiés par uneisotopie
locale(comme
dans lafigure 12)
ou par un twist de Dehn(comme
dans lafigure 13).
Apartir
d’une suite de tellesopérations
onpeut
avoir toutes les cornbinaisonspossibles
de ces situations([L]).
2. - Le fer à cheval de Smale
(voir (S~
ou(G H~ ~ .
Soit
f
undifféormorphisme
deS‘2 qui
transforme un carréQ
dans un ferà cheval comme dans la
figure
13.~
Figure
13- ensemble
A =~ f(Q)
est un ensemble de Cantorhyperbolique.
Lesinstables
(ou stables)
de A sont de la forme :produit
d’un ensemblede Cantor par un intervalle et sur
D2
fournissent une laminât ion en semi- cerclesparallèle
au bord def(Q)
nD2.
Dans ledisque Di,
les variétésinstables définissent une suite infinie de boucles de
plus
enplus
étroites etemboitées. Le
point
d’accumulation de courbure est bien unpuits.
On remarque que l’existence d’un
point homoclinique
transversal(càd, point
d’intersection transverse des variétés stable et instable d’un mêmepoint périodique)
donne une structure dutype
du fer à cheval de Smale.III - Des
exeinples
dans le bord de l’ensemble"Axiome A et Transversalité Forte"
qui
ne satisfont pas le théorème 2Exemple
1. - Sur la variété instable d’unpoint Q appartenant
à unepièce basique
non triviale associé à unpoint
de selledissipatif
on fait unemodification pour créer une orbite de
tangence homoclinique
entreW’~(Q)
et
Ws(C~~..
-Situation initiale avec en
pointillé
le chemin suivi par la modificationFigure
14Situation finale
Figure
15Cette bifurcation a été étudié par Palis et Takens dans
[PT]
où il aété démontré que cette orbite de
tangence homoclinique
était la seule non- errance crée lelong
de la bifurcation. On voit que la selleQ
est maintenantpoint
d’accumulation de courbure.Exemple
2.- Undifféomorphisme
avec unpoint hétéroclinique
detangence.
Un
difféomorphisme
avec un nombre fini depoints périodiques hyper- boliques,
dont l’ensemble non-errant est fini et dont les variétés stables etinstables de
points périodiques
distincts secoupent
transversalement à l’ex-ception
d’une orbite detangence
est dans le bord de l’ensemble de dif-féormorphismes
de Morse-Smale.On va voir un
exemple
où il y a une courbe invariantequi
s’accumule surun
point hétéroclinique
detangence.
On vadémontrer,
suivant une remarque de W. deMELO,
que la courbure de cette courbe invariante s’accumule soitsur toute une
composante
connexe d’une autrecourbe invariante,
soit aumoins sur un sous-ensemble infini et discret de cette
courbe,
suivant que le rapport de certaines valeurs propres soit irrationnel ou pas.Pour
cela,
onreprend
les idées de J. PALIS[P 2]
et W. de MELO[M]
utilisées pour trouver le module
de
stabilité lié à unpoint hétéroclinique
detangence.
Dans notreexemple,
on n’utilise aussiqu’un voisinage
des variétésconsidérées.
Construction de
l’exemple
Soit une surface munie d’un
difféomorphisme f qui possède
unpoint hétéroclinique
detangence
entre et tel que la variété instable d’une selle R s’accumule vers z(on
a donccom(R, Q)
=2) (voir figure 16)
Soient À les valeurs propres
de dfp,
~ et~,c
les valeurs propres dedf Q
- -
On
peut prendre z .
dans unvoisinage V(Q)
deQC1-linéarisable (pour
l’existence d’un tel
voisinage
voir[H]
ou[B]). Supposons
quel’image
dez par
l’application qui
linéarise soit un contact dutype quadratique (par exemple,
c’est le casquand z
est un contact dutype quadratique
etqu’il
existe une linéarisation
C2,
cequi
est une conditiongénérique).
Dans unvoisinage V(P)
dePC1-linéarisable
prenons une transversale L àen un
point
de l’orbite de z, disons enf -$(z),
et prenons unvoisinage
Sde w dans où w
appa.rartient
àWu(R)
nWS(P).
Onpeut prendre
L et S tels que leur intersection soit non vide et tels que
f s(L)
soit dans levoisinage V(Q).
eDans les coordonnées locales x, y de
T~(P),
on écrit w =(x, 0).
Enprenant
tous les itérés
positifs
de S on induit une suite sur L telle que xn = = où est une suite sur S avec xnqui
tendvers X et yn
qui
tend vers zéro(voir figure 17).
On itère L par
f s
et on obtient une suite surqui
tend vers z
(voir figure 16).
Dans les coordonnées localesb, a
deV(Q)
onpeut
écrire =(bn, an).
Deplus bn
= avecEn qui
tendvers
E,
où Eexprime
la dérivée def s
dans la direction verticale.PROPOSITION .- Il existe une suite dans
qui
tendvers z telle que si
~~)
EV( Q)
alorsoù h est la courbure
géodésique.
COROLLAIRE . - S ’il existe d es sous-suites mj et nj telles que
(bn1,
ân; !converge vers un
point
de(Q),
cepoint
sera unpoint
d’accumulation de courbure deFigure
16Démonstration
de laproposition
’Prenons
desvoisinages In
de(x n,
dans tels que leursimages
In
= dansV(Q)
soient comme dans lafigure
18.Soit h
l’application CI qui
linéarise ledifféomorphisme f
surV(Q),
c’est-à-dire
On
peut prendre h
tel que les directions de B et de A soientperpendiculaires.
.- On va
R~
et:on va trouver des arcs .dont la variation del’angle tangent
est bornée entre~r/2 - b
et +8,
avec 8petit,
et dontla
longueur
d’arc tend vers zéro. Cespropriétés
sont invariantes par uneconjugaison
de classe C et donc surV(Q)
on trouve une suite d’arcsqui possèdent
despoints
dont la courbure tend vers l’infini.Figure
17Soit donc
In
= etpuisque
le contacth(z)
estquadratique
onpeut
écrireavec
et
Sur
chaque
onprend
un arcCmn
tel que les extrémités de soient lespoints Imn(03BB2m 203B1nm) et Imn - 03BB2m 203B1nm) (voir figure 1?)
A
chaque
pas il fautprendre
m de sorte que c B xA,
mais onremarque que si n
croît,
on trouve des valeurs de m deplus
enplus grandes qui
vérifient cette condition.Par un
calcul,
on voit que la variation del’angle
entre latangente
àCn
et l’horizontale est bornée entre
7r /2 - 6
et?r/2
+6,
avec àpetit.
La
longueur
de l’arcCn
estproche
de03BB 2 m03B1n {2 -f- - 2 log { 2+1 2-1))
qui
tend vers zéroquand
m tend vers l’infini.Donc les arcs ont une variation de
l’angle
entre latangente
etla direction de bornée
près
d’une valeur8,
et lalongueur
de ces arcstend vers zéro
quand
m et n croissent. Donc il existe au moins unpoint
sur
t~ ~ ~ ( Cn )
tel que la courbureK ( bn , â n )
estgrande
et tendvers l’infini avec m et n.
Maintenant il reste à voir que lim = z.
Pour
chaque n, L-m(Cmn)
est un arc surIn(t)
dont lalongueur
est del’ordre
de201420142014
+03BB2m 03B1n qui
tend vers zéroquand
m tend vers l’infini.De
plus
lespoints
tels que latangente
àVn(t)
soitparallèle
à l’axehorizontal sont contenus dans les arcs
Donc les arcs
h - I ( L ~’ "_’ ( Cn ) ) C Vn
ont aussi unelongueur qui
tend verszéro
quand
m tend vers l’infini et contiennent lespoints
où latangente
àVn
estparallèle
à la direction deW s(~,?),
et m--~oolimh~’1 (L-’~’~ (C,~ ))
= z.Comme