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DEUX CAMPAGNES ÉLECTORALES DANS LA TWITTOSPHÈRE

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DANS LA TWITTOSPHÈRE

L’élection présidentielle française et l’élection générale du Québec en 2012

ALEXANDRE EYRIES

Dans cet article nous nous sommes intéressés à l’apparition du réseau social Twitter et à sa rapide récupération au service des stratégies de communication politique des leaders politiques français et québécois lors de l’année 2012 qui a vu se dérouler à quelques mois d’accord l’élection présidentielle française et l’élection générale du Québec. Nous nous sommes également interrogés dans cet article sur l’influence exercée par ce réseau sur la communication politique des candidats, sur la mobilisation de la base militante et sur le déroulement et l’issue de ces différentes campagnes électorales.

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Si lors de son apparition dans les années 1970 la communication politique était considérée comme une pratique triviale, sans aucune noblesse, elle a rapidement franchi les échelons menant de la simple curiosité à l’acceptation et de l’acceptation à la reconnaissance. De nos jours, elle stimule la réflexion des scientifiques et fait de plus en plus fréquemment l’objet de travaux de recherche subtils et exigeants, et notamment ceux de Jacques Gerstlé : la communication politique se présente donc comme un ensemble disparate de théories et de techniques, mais elle désigne aussi des pratiques directement politiques. Elle inspire, en effet, des stratégies et des conduites qui varient selon les positions de pouvoir occupées et les situations vécues par les acteurs concrets de la vie politique (Gerstlé, 2012, 7). Objet complexe, la communication politique est trop souvent réduite à une technique innovante relevant du marketing politique que Philippe J. Maarek définit comme la méthode globale de « communication politique » (Maarek, 2007, 61). La montée en puissance des moyens audiovisuels, des médias de masse et des technologies de l’information et de la communication a révolutionné nos moyens de communication, et le domaine de la politique ne déroge pas à la règle.

Jacques Gerstlé a d’ailleurs dit à juste titre qu’Internet représentait aujourd’hui l’innovation la plus marquante depuis le début des années 1990 dans les sociétés post-industrielles (Gerstlé, 2012, 208). Quant à Shanto Iyengar (2011, 135), il affirme que les nouveaux médias ont eu un impact positif sur la mobilisation des sympathisants politiques, alors que pour l’appel aux votes, les médias traditionnels, et surtout la télévision, demeurent cependant les canaux privilégiés de la communication politique. Selon Philippe J. Maarek (2007, 289), la télévision reste également le média central de la communication politique, car elle pénètre dans presque tous les foyers, ne demande aucun apprentissage et aucune autre démarche, mis à part l’achat du téléviseur lui-même. Mais le web offre désormais à la classe politique de nombreuses possibilités en matière de communication politique et affiche un taux de pénétration de plus en plus important et une zone d’influence élargie dans les foyers comme dans l’ensemble de la population : Internet […] s’introduit dans cet espace public en favorisant de nouvelles logiques de réseaux 1 ». Ce n’est donc pas innocent si depuis quelques années la présence des organisations et des partis politiques sur le web est devenue non plus utile mais essentielle car depuis le début des années 1980, comme l’écrit Isabelle Pailliart (2000, 131) : s’opère un progressif déplacement : de la place publique à l’« agora électronique », de l’expression en public à l’interactivité.

Les possibilités offertes par Internet sont presque infinies : L’internaute peut en effet maintenant, s’il est correctement équipé, communiqué en temps réel de façon sonore, téléphoner, en somme, soit avec d’autres internautes, soit même avec des abonnés aux réseaux

1. Eric Maigret (2000, 105).

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“ordinaires” fixes ou mobiles, en se servant donc de l’ordinateur comme d’un combiné téléphonique “classique”. Il peut aussi accéder à la retransmission des chaînes de télévision avec lesquelles son fournisseur d’accès a signé un accord, se servant alors de son ordinateur comme d’un décodeur de télévision (Maarek, 2007, 275). Et puisqu’il constitue un moyen de communication à « multiples facettes », il favoriserait d’une certaine manière la commercialisation des services payants, inventant ainsi des méthodes qui sont utiles à la communication politique mercatisée (Ibid., 272). Émanation directe du web 2.0, les réseaux sociaux permettent la diffusion rapide d’information sur Internet, informations qui sont souvent reprises par d’autres médias (Ibid., 278).

Ceux-ci s’intègrent en outre d’une manière particulièrement pertinente et efficace dans le dispositif de communication politique préexistant et souvent déployé sur des canaux médiatiques plus classiques. Les réseaux sociaux ou socionumériques sont investis par les hommes politiques pour diffuser de l’information stratégique, lever des fonds pour leurs campagnes et mobiliser l’électorat ou, à défaut la population locale ou nationale. La classe politique les a adoptés très rapidement car leur popularité ne pouvait absolument plus être ignorée (Ibid., 19).

Mélanie Verville et Thierry Giasson ont pointé six grandes tendances dans l’usage des médias et réseaux sociaux par les partis politiques : la standardisation (transposition en ligne des modes de communication hors ligne), le conservatisme (faible usage des possibilités interactives du web), le ciblage, la présence active des partis mineurs en ligne, l’interactivité contrôlée et l’usage du Web pour la sollicitation des ressources.2

De plus en plus de politiques investissent également la sphère des médias sociaux pour étendre leurs possibilités de joindre leur électorat, redynamiser la sphère politique et inciter les citoyens (notamment les jeunes) à s’engager. Face au : « malaise électoral » [qui] se manifeste, entre autres, par de faibles taux de participation aux élections, surtout chez les jeunes, et par le déclin des partis politiques qui font face à une baisse du membership et à la volatilité des électeurs3. Les médias sociaux ont rapidement été considérés par les représentants politiques comme des moyens de revitaliser la sphère politique et l’engagement citoyen.

Dans quelle mesure le site de microblogage Twitter transforme-t-il en profondeur la communication politique et permet-il l’émergence de formes plus interactives de participation ?

2. Mélanie Verville et Thierry Giasson. Les partis politiques provinciaux québécois à l’heure du Web 2.0 et des médias sociaux. Communication présentée au Congrès de l’Association canadienne de science politique, Waterloo, 16-18 mai 2011, p. 3.

3. Ibid, p. 2

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Nous exposons, dans une première partie de cet article, les principaux avantages de Twitter en termes de communication et de participation politiques, puis nous analysons le contenu discursif des tweets émis par l’homme politique français et la représentante du parti québécois en 2012 selon leurs différentes fonctions. Dans une seconde partie, nous essayons de déterminer la nature de leur contribution à la communication politique en situation électorale et l’ascendant qu’ils ont pu avoir sur les différentes campagnes du début jusqu’à la fin.

Nous proposons donc, dans cette contribution, d’effectuer une étude empirique croisée des usages électoraux de Twitter faits par une femme politique québécoise (Pauline Marois) – qui n’a pas de compte Twitter personnel, nous analysons donc le compte de son parti, le Parti Québécois – et par un homme politique français (François Hollande) qui ont l’un et l’autre remporté les élections auxquelles ils se sont présentés. Cette étude s’appuie sur un important corpus de plus de 1 000 tweets venant nourrir les analyses multifocales (discursives et communicationnelles). Cependant, il nous faut faire une précision importante : les équipes de campagne tweetent beaucoup plus souvent que les candidats eux-mêmes qui ne le font que très rarement.

1. Twitter outil de communication et de participation politiques ? 1.1. Twitter et la communication politique : un passage obligé?

L’influence de Twitter dans la communication politique s’est d’abord fait sentir sur le nouveau continent. C’est lors de la campagne électorale de Barack Obama en 2008 que Twitter a réellement démontré ses capacités sur le plan politique et électoral : by showing the potential of social networks to mobilize and connect with voters, communicate ideas, and fundraise, Obama’s social media team provided a blueprint for other political leaders to follow (Parmelee et Bichard, 2012, 8) L’équipe de campagne de Barack Obama a très tôt compris le principe et les avantages à tirer des médias sociaux, à la différence de celle d’Hillary Clinton : Obama’s strategy showed that his social media team understands the grammar of social media. Clinton is basically using Twitter as another broadcasting medium ; Obama is using it as a tool for connecting with people on an individual level (Ibid, 2012, 8).

Twitter ne semble présenter a priori que des avantages pour les leaders politiques français et canadiens francophones (québécois), il constituerait selon la formule anglaise the place to be l’espace numérique (agora numérique même) sur lequel il convient absolument d’être visible, présent et actif (Parmelee et Bichard, 2012, 4). Les tweets des politiciens permettraient l’établissement d’une communication directe avec une partie importante de la population sans avoir

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besoin de passer par d’autres médias qui pourraient endommager le message.

Un second atout, non négligeable, serait de pouvoir par les tweets inciter les abonnés à agir, à se mobiliser, à participer à des actions en relation directe avec la campagne électorale (comme les ripostes parties ou le remplacement de la photo de son avatar par le logo du parti soutenu) : a leader’s tweet followers are an ideal group to contact to take part in such action because they may be more likely to be motivated to do what they are asked than the average person. The very act of choosing to be a follower suggests a significant interest and commitment to that leader (Parmelee et Bichard, 2012, 12). La capacité virale de Twitter à propager en peu de temps une information capitale d’un bout à l’autre bout du monde serait également précieuse pour les leaders politiques: It is crucial to realize that Twitter is a form of word-of-mouth communication (called WOM or eWOM) because there is an extensive body of research that shows how word-of-mouth communication is highly persuasive, even more so than TV advertising (Ibid, 2012, 23). Twitter représenterait enfin un dispositif particulièrement efficace pour comprendre le climat social et tenter de mesurer le degré de satisfaction (ou d’insatisfaction) de l’opinion publique : The sentiments expressed in tweets regarding political issues can be as accurate a mesure (of public opinion) as is found with traditional telephone surveys. (Ibid, 2012, 22).

Cependant alors que la plupart des politiciens recherchent à tout prix à être visibles et suivis (followed) par le plus grand nombre, certains font le choix, singulier mais parfois payant de ne pas figurer sur ce réseau social de microbloggage. Dominique Strauss Kahn n’est pas inscrit sur le site, pas plus que le ministre des Finances et des Comptes Publics Michel Sapin et une partie de l’explication se situe sans doute dans leur classe d’âge. Plus surprenant encore, le jeune ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron est quasiment absent de Twitter et de Facebook. Selon le consultant en médias sociaux Laurent Dupin c’est même une absence quasi complète dans sa présence sur le web social. Absence et sens donc4. Si cette absence est à ce point surprenante, c’est parce que le jeune ministre qu’on dit plus mature que son âge, a bien grandi avec la révolution de l’internet et des contenus digitaux. En a-t-il laissé trace quelque part, durant ses études, sa passion pour la musique, ses premiers jobs... ? Sauf erreur, non. Ni site personnel, ni blog ou contenu signé de sa plume laissé quelque part. Cette absence numérique d’un jeune trentenaire est à corréler avec son goût pour la discrétion, une ligne de conduite de laquelle il ne dévie jamais (il a longtemps tenue éloignée des médias son épouse).

4. http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1235785-emmanuel-macron-quasi-absent- de-twitter-facebook-et-autres-reseaux-sociaux-une-erreur.html

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La page Facebook officielle d’Emmanuel Macron a été créée dans le but d’être une simple vitrine de ses activités ministérielles. Le compte Twitter officiel remplit au départ une fonction phatique de prise de contact avec les followers et de présentation du compte lui-même. Cette volonté d’Emmanuel Macron de rester relativement en retrait (660 tweets émis, ce qui est relativement peu au regard des 12 200 tweets postés par Nadine Morano, par exemple) renforce encore la curiosité du public fasciné et/ou intrigué par son parcours. Sa présence (ou plutôt présence-absence) connectée (pour reprendre à nouveaux frais l’expression de Christian Licoppe) – bien contrebalancée par l’omniprésence numérique de sa secrétaire d’État Axelle Lemaire – s’avère selon Laurent Dupin une stratégie payante : le refus du tam-tam politique bruyant sur les réseaux sociaux peut être un signe de virginité et de sens des priorités. Mais encore une fois tout est affaire de dosage, pour ne pas tomber dans le cas extrême du risque d’une ascèse digitale (cf. note 4).

Au Québec, la tendance minoritaire incarnée par Emmanuel Macron en France est plus courante, notamment au niveau des élus municipaux qui – comme le remarquait le journaliste canadien Patrick Harvey dès le 6 février 2013 – craignent les impacts négatifs de l’utilisation des réseaux sociaux :

« j’avoue qu’il y en a qui doivent avoir peur de l’image que ça peut projeter. Je sais qu’au Québec les politiciens et les élus sont plus discrets, alors qu’ailleurs il y en a beaucoup plus qui les utilisent », a mentionné Kim Auclair, présidente de Nitivi, une entreprise de services- conseils en animation de communauté web5. Pascal Raiche-Nogue, journaliste à l’Acadie Nouvelle écrit le 5 août 2015 que, dans le cadre des élections 2015 du Nouveau- Brunswick, la tendance se confirmait avec un nombre important de candidats qui restaient absents de Twitter : Ce constat (…) a de quoi surprendre, compte tenu de la popularité de cette plateforme d’échange de messages de 140 caractères ou moins. Elle est loin d’être la plus utilisée chez les gens des provinces de l’Atlantique, mais sa présence n’est pas négligeable.6. Les politiciens faisant ce choix refusent de sacrifier aux effets de mode et réaffirment ainsi leur singularité au regard de la standardisation de plus en plus grande des stratégies de communication politique dans les médias et les médias sociaux. Si la quintessence de la modernité pour les politiciens est de maintenir une présence sur Twitter, choisir d’en être absent c’est porter une attitude critique, s’inscrire à contre-courant des effets de mode.

Une analyse par le menu des éléments discursifs des tweets issus des deux comptes Twitter officiels apparaît donc comme particulièrement urgente.

5. http://cimt.teleinterrives.com/nouvelle-Regional_Les_elus_municipaux_quasi_absents _sur_les_medias_sociaux-4051

6. http://www.acadienouvelle.com/actualites/2015/08/04/elections-2015-plusieurs- candidats-toujours-absents-de-twitter/?pgnc=1

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1.2. Analyse discursive des tweets électoraux et tentative de catégorisation

À partir d’un corpus de tweets émis par l’équipe de campagne de François Hollande et celle de la candidate du Parti Québécois, Pauline Marois – réuni au moyen de deux applications totalement complémentaires, All My Tweets, qui permet de recenser tous les tweets publiés par un membre depuis l’ouverture du compte, et Twitonomy, ciblant une période et fournissant des données précises : nombre de tweets, moyenne journalière du nombre de tweets, nombre de mentions, retweets, hashtags, etc. – j’ai procédé d’un point de vue méthodologique à une analyse de discours à partir d’un corpus de tweets de campagne appartenant aux différentes catégories suivantes :

J’ai ensuite élaboré une grille d’interprétation en m’inspirant en partie de certains travaux de la chercheuse canadienne en science politique, Tamara A.

Small, de l’Université de Guelph. J’ai organisé cette grille d’interprétation autour de quatre éléments structurants.

Information 

‐ sur des événements de campagne ; 

‐ sur des éléments du programme politique du  candidat ; 

‐ communiqués de presse et autres documents  officiels ; 

‐ annonces ;  

‐ tweets sur l’actualité de campagne ; 

‐ annonce de l’agenda de campagne du candidat.  

Mobilisation  ‐ tweets engageant à une action.  

Interaction 

‐ message envoyé d’une personne à une autre,  caractérisé par @réponse ; 

‐ message caractérisé par un RT, le retweet ; 

‐ tweets posant des questions directes aux internautes  et demandant une réponse de leur part. 

Personnalisation  ‐ tweets mettant l’accent sur la personnalité du  candidat.  

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– Le premier élément porte sur l’information et s’inscrit dans une logique de diffusion d’information descendante, c’est-à-dire du parti politique ou du candidat vers les internautes comme l’écrit Tamara A. Small (2010, 47) : la diffusion survient lorsque l’information circule dans une direction à partir d’un expéditeur unique vers le public. Les partis politiques diffusent le message du jour, qu’il s’agisse d’un communiqué de presse ou d’un énoncé de politique. Les chefs diffusent l’état de leur situation.

Cet élément n’est pas réductible à Internet et peut être diffusé sur d’autres canaux médiatiques (presse écrite, télévision, affiches électorales, etc.). Louise Merzeau écrit fort justement à ce propos : fréquemment relayés et commentés dans les mass média, les messages publiés sur Twitter sont susceptibles d’être soumis à de nouvelles modalités de propagation et d’interprétation qui compliquent les processus de filtrage, de hiérarchisation et de légitimation des contenus (Merzeau, 2013, 35).

– Le deuxième élément porte sur la mobilisation et met l’accent sur des pratiques engageant les militants à agir indifféremment sur Internet (changer la photo de son avatar et le remplacer par un logo à la demande d’un parti), et ou sur le terrain (faire appel à des bénévoles pour faire du porte-à-porte). Twitter constitue ainsi un lieu de liberté et d’authenticité, qui transcende les frontières et les obstacles socioculturels et qui de ce fait favorise le lien social et la mobilisation collective (Gerstlé, 2012, 212).

– Le troisième élément concerne l’interaction et est très fortement liée aux possibilités du web 2.0 qui permet d’échanger directement avec les internautes et de débattre avec eux sur des sujets spécifiques, de pouvoir poser des questions et obtenir des réponses sur des thématiques précises. Selon Philippe J. Maarek (2007, 282) les partis politiques ont trouvé dans les utilisations interactives récentes d’Internet un mode d’action efficace et en phase avec la société moderne, ce qui est incontestablement positif.

Le dernier élément de personnalisation s’inscrit dans une tendance contemporaine à mettre en scène le candidat, à exacerber ses vertus, à louer ses traits de caractère et ses actions pour faire en sorte qu’il apparaisse comme un personnage sympathique et puisse ainsi glaner de nouveaux électeurs. Selon Jackson et Lilleker7, Twitter est souvent utilisé par les [politiciens] comme outil de gestion des impressions et plus spécifiquement à des fins d’autopromotion. En paraissant plus

“humain”, en ayant l’air d’une personne “normale” qui partage ses intérêts, fait usage d’humour, le politicien peut influencer la perception de ses abonnés.

7. Jackson N. A. et Lilleker D. G. (2011). Microblogging, Constituency Service and Impression Management, UK MPs and the Use of Twitter. The Journal of Legislative Studies, vol. 17, n° 1, p. 101 in Mélanie Verville et Thierry Giasson, Les partis politiques provinciaux québécois à l’heure du Web 2.0 et des médias sociaux. Communication présentée au Congrès de l’Association canadienne de science politique, Waterloo, 16-18 mai 2011, p. 15.

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Une fois le protocole d’interprétation mis au point, j’ai ensuite soumis les tweets faisant partie du corpus à une analyse de discours recoupant et croisant les données à partir des quatre éléments significatifs composant la grille méthodologique d’analyse. C’est aux constatations initiales et aux interprétations plus fouillées que la seconde partie est consacrée.

2. Les tweets nouveaux dispositifs de communication politique électorale : nature de leur apport, étendue de leur influence ? 2.1. Constats initiaux

Après avoir procédé à une analyse détaillée du contenu discursif et langagier des tweets de campagne du candidat socialiste français et du Parti québécois, nous avons regroupé dans le tableau 1 les principales données recueillies à partir des comptes Twitter officiels de François Hollande et du Parti québécois8.

On peut constater, à la lecture de ce tableau qui rassemble les données les plus importantes ressortissant aux deux comptes Twitter officiels, que Pauline Marois – candidate du Parti québécois – a ouvert son compte Twitter beaucoup plus tôt que François Hollande – candidat socialiste à l’élection présidentielle française. Le nombre d’abonnés est nettement à l’avantage de François Hollande (548 285 contre 26 805 pour le Parti québécois), en revanche le nombre d’abonnements est à porter au crédit du Parti québécois (2162 contre 1656 pour François Hollande). Si le Parti québécois a publié deux fois plus de tweets (9682) que François Hollande (4330) depuis l’ouverture officielle de son compte, le nombre de tweets postés par l’intermédiaire des deux comptes durant les deux campagnes électorales est en revanche sensiblement identique (487 pour François Hollande, 585 pour le Parti québécois). La moyenne journalière (48,70 %) du nombre de tweets apparaît comme étant au bénéfice de François Hollande tandis que la moyenne du nombre de retweets est incontestablement en faveur du Parti québécois (27 %). Aucun tweet n’a donné lieu à une réponse pour François Hollande et le Parti québécois n’en a, lui, reçu que cinq.

Si la moyenne du nombre de liens présents dans les tweets est beaucoup plus importante pour le Parti québécois (218 vs 42 pour François Hollande), la moyenne du nombre de hashtags utilisés est plus élevée chez François Hollande (617 contre 445 pour le Parti québécois).

8. Ces données ont été recueillies à partir des applications en ligne déjà citées All my Tweets et Twitonomy.

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Tableau 1. Principales données sur les comptes Twitter de François Hollande et du Parti québécois de Pauline Marois

 

@fhollande  @partiquebecois  Du 26‐04‐12  

au 05‐05‐12  Du 1‐08‐12   au 4‐09‐12 

Date d’inscription  9 janvier 2009  8 octobre 2009 

Nombre d’abonnés  548 285  26 805 

Nombre d’abonnements  1 656  2 162 

Nombre de tweets depuis l’inscription  4 330  9 682 

Nombre de tweets   487  585 

Moyenne du nombre de tweets par jour   48,70 %  16,71% 

Moyenne du nombre de mentions  28 

Moyenne du nombre de retweets  160 (27 %) 

Moyenne du nombre de tweets retweetés   487 (100 %)  398 (68,3 %) 

Moyenne du nombre de réponses  5 (1 %) 

Moyenne du nombre de liens inclus dans les tweets  42  218 

Moyenne du nombre de hashtags utilisés   617  445 

Dans le tableau 2, les tweets postés durant les campagnes par le candidat Hollande et le Parti québécois sont classés selon leurs fonctions et leurs objectifs opérationnels.

Tableau 2. Nombre de tweets émis par François Hollande et le Parti Québécois en fonction des différentes catégories

Catégorie de classement 

par fonction  @fhollande  @partiquebecois 

Information  90,74  470  630  47,37 

Mobilisation  3,66  10  34  2,56 

Interaction  4,38  658  49,47 

Personnalisation  1,22  0,60 

Nombre total de tweets 

analysés  100  487  1330  100 

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Les données apparaissant dans le tableau 2 indiquent clairement, pour le Parti québécois, que la fonction qui arrive en première position est celle de l’interaction avec un score de 49,47 %, suivi de très près par celle de l’information avec 47,37 %. L’écart entre les deux résultats étant minime, on peut affirmer que l’information et l’interaction sont d’importance quasi égale chez le Parti québécois. La fonction de mobilisation se classe donc en troisième position (2,56 %), suivie par celle de la personnalisation avec 0,60 %. En ce qui concerne François Hollande, les données sont encore beaucoup plus évocatrices. La fonction information prime très largement (90,74 % des tweets). Ensuite viennent quatre tweets présentant une forme d’interaction caractérisée par une @mention (4,38 %). La fonction mobilisation représente seulement 2 % des tweets émis. La fonction personnalisation est, elle aussi, presque nulle avec 0,62 %.

Au terme de cette tentative de catégorisation des tweets de campagne électorale du candidat socialiste à l’élection présidentielle française et du Parti québécois en lice pour les élections provinciales du Québec, certaines divergences d’usages apparaissent entre les deux comptes Twitter traduisant des conceptions différentes de la communication politique.

2.2. Interprétation des données

L’analyse de discours appliquée aux tweets ayant livré un certain nombre de données pertinentes et éclairantes, il s’agit à présent d’essayer d’en extraire des interprétations et des perspectives plus générales.

2.2.1. Parti Québécois

Afin de contextualiser l’analyse et le dépouillement de ces résultats, il convient préalablement de restituer la spécificité du contexte électoral québécois en 2012. Lorsque le Premier ministre Jean Charest annonce au début du mois d’août 2012 l’organisation des élections provinciales, un climat de mécontentement général règne, en partie à cause de la hausse des frais universitaires ayant fait descendre dans la rue des milliers d’étudiants pour manifester. Durant cette campagne, le Parti québécois s’est essentiellement servi de Twitter comme d’un dispositif diffusant de l’information : Twitter is a [ …] system for sharing information where users can either follow other users who post short messages or to be followed (Bouillot et al., 2012, 1-2). C’est cette capacité du réseau social de microbloggage à engendrer, vérifier et propager de l’information qui en fait une incarnation de l’autorité informationnelle [qui], susceptible d’être portée par un individu ou un groupe, un objet ou un outil cognitif ou encore un média, n’a pas pour

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fonction principale l’influence, mais celle d’informer (donner une forme)9. Le média social Twitter constitue de plus en plus fréquemment le principal pourvoyeur de sources d’information valables pour les journalistes et les agences de presse, court-circuitant allégrement les déplacements et les pérégrinations habituels de l’actualité. C’est un phénomène aujourd’hui bien connu que l’on désigne sous l’appellation générique de crowdsourcing, c’est-à-dire le fait de venir puiser l’information directement à la source, en l’occurrence à la source de tous les citoyens qui se signalent comme des contributeurs actifs sur le réseau et constituent un riche vivier pour le (cyber-)journalisme participatif. Twitter a favorisé le glissement inéluctable des lieux autrefois privés vers l’espace collectif, d’une logique de l’entre-nous à une perspective d’ouverture au grand public : transposé dans le cadre énonciatif d’une chaîne télévisuelle ou d’une rédaction, le tweet sort du système personnalisé des abonnements, des retweets et des mentions et rejoint la catégorie des petites phrases inlassablement répétées sur tous les canaux qui ressassent en boucle les « nouvelles ». […] D’une « machine à café 2.0 », où c’est le filtrage individuel qui fait la valeur des informations glanées, on passe à un hall de gare numérique, où se télescopent des bribes de conversations coupées de leur contexte et de leur temporalité relationnels (Merzeau, 2013, 35).

Le Parti québécois manifeste, ce faisant, son attachement à la logique du web 1.0 et à celle du modèle médiatique traditionnel dans lequel l’information part du haut vers le bas, avec une totale absence d’interaction et d’échanges réticulaires, pourtant caractéristiques du web 2.0. Pour le Parti québécois, l’interaction demeure une fonction importante. Près de 50 % des tweets émis contiennent l’un des constituants de la fonction interaction (retweet, mention ou réponse). Quelques minutes avant les deux débats des leaders de partis qui étaient programmés deux semaines avant le jour du scrutin, le compte

@partiquebecois s’est amusé à animer un jeu-questionnaire sur Twitter en posant des questions sur des faits et anecdotes politiques aux internautes en y insérant des hashtags. Cette forme d’interaction se classe dans un usage de distraction et de divertissement. Néanmoins, ces tweets comportent beaucoup de réponses adressées directement aux internautes, et, en moindre proportion, des mentions et des interactions entre membres du même parti politique. Si les usages du Parti québécois restent encore majoritairement informationnels, certains tweets dénotent néanmoins une volonté de tendre vers plus d’interactivité.

2.2.2. François Hollande

En ce qui concerne le candidat socialiste à l’élection présidentielle 2012 et actuel président de la République française, François Hollande, il convient de

9. Broudoux E. citée par (Merzeau, 2013, 42).

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préciser que la date de l’élection connue à l’avance lui a laissé le temps de mener une précampagne très efficace et déterminante sur Internet. Le candidat socialiste s’est clairement inspiré du modèle de campagne de Barack Obama en proposant sur son site internet toushollande.fr des opérations de porte-à-porte à tous les citoyens.

Il n’a pas été le seul. François Bayrou, candidat centriste à l’élection présidentielle pour le compte du MoDem, proposait également par le biais de son site internet des récompenses à tous ceux qui s’étaient investis au cours de la campagne en sa faveur. François Hollande a également pu capitaliser sur l’expérience de Ségolène Royal qui a fait une grande campagne présidentielle sur le web en 2007 avec son site internet de campagne nommé desirsd’avenir.org.

L’équipe de François Hollande a mis en place, durant la campagne, une cellule internet qui était subdivisée en plusieurs pôles, un pôle mobilisation, un pôle étude d’opinion et un pôle communication politique sur Internet. Cela traduit une volonté d’utiliser le web et les médias sociaux de façon plus stratégique, mais les membres de l’équipe n’ayant pas été formés dans la culture d’internet, les logiques du web 2.0 et des médias sociaux leur sont encore très peu familières.

Pour François Hollande, comme pour tous les autres candidats et y compris son adversaire du second tour, il convient également de préciser que ce n’est pas lui-même qui écrit et signe ses tweets mais plutôt son équipe de campagne.

On note que la démarche informationnelle prend l’ascendant sur toutes les autres catégories avec des scores au-dessus des 90 %. Le candidat ne diffuse sur son compte Twitter que de l’information descendante et institutionnelle, mais il y a en réalité très peu d’information exclusive à Twitter. Il s’agit en réalité de citations des propos qu’il a tenus lors de ses interventions publiques (420 citations sur 470 tweets informationnels). Dans ses tweets les guillemets sont absents lors des citations, seule la présence du hashtag indique qu’il s’agit bien d’une citation d’une apparition publique (par exemple, le #Limoges indique qu’il s’agit d’une citation provenant de son grand meeting de campagne à Limoges).

Les autres fonctions sont très peu utilisées. Seule la fonction mobilisation, pourtant très minoritaire (3,66 % des tweets), a connu un pic d’activité à l’occasion des ripostes parties qui ont été organisées par le Parti socialiste dans le but de mobiliser le plus de sympathisants possibles autour de meetings de campagne de François Hollande. L’idée était de rassembler dans un même lieu des internautes et des militants lors des apparitions publiques de François Hollande, de les faire tweeter et de les faire participer au débat. Le but de cette manifestation était de leur faire produire plus de tweets et plus de hashtags que l’équipe du candidat adverse (Nicolas Sarkozy), afin de gagner la bataille de la

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mobilisation et de la médiatisation. Pour le candidat socialiste François Hollande (plutôt pour son équipe de campagne), l’on peut constater que l’utilisation de Twitter apparaît, là encore, majoritairement comme une façon efficace de diffuser de l’information.

Dans le cas du Parti québécois comme dans celui du vainqueur de l’élection présidentielle 2012, François Hollande, une tendance commune apparaît nettement : Twitter a été utilisé par l’un et l’autre pour effectuer une opération de veille stratégique et contrôler, dans une certaine mesure, l’opinion publique hors ligne – même si celle-ci est parfois biaisée par une infobésité résultant d’une kyrielle de tweets militants et déséquilibrant l’écosystème informationnel.

Si au Québec, la crise étudiante ayant précédé les élections a grandement favorisé une utilisation plus interactive de Twitter par le Parti québécois et ce, dans le but de convaincre les jeunes de voter, du côté du côté de François Hollande, il est juste d’affirmer que Twitter a surtout constitué un important outil de médiatisation de la campagne grâce à l’implication des militants.

3. Conclusion

Au terme de cette réflexion sur les usages politiques du dispositif sociotechnique d’information et de communication que constitue Twitter, nous esquissons quelques perspectives qui demanderaient à être confirmées ultérieurement par une étude beaucoup plus en profondeur. Il s’agit en premier lieu de livrer une contribution à une typologie (voire même à une sociologie) des utilisateurs de l’outil Twitter dans une visée politique. Ceux-ci seraient des internautes plus jeunes mais aussi beaucoup plus politisés, sophistiqués, technophiles. Lors de ces grandes échéances électorales, la population de Twittos (selon l’expression consacrée) serait en grande partie représentée par des leaders d’opinion – au premier chef les journalistes, des militants, des politiciens, mais aussi des conseillers en communication, des leaders syndicalistes, etc. – qui formeraient une catégorie très importante d’utilisateurs de Twitter à des fins professionnelles, contrairement à Facebook, par exemple, qui s’inscrirait plutôt dans une sphère personnelle.

En outre, Twitter et les médias sociaux seraient ainsi de nouveaux outils attractifs permettant de convaincre les gens – et plus particulièrement les jeunes – de s’engager dans la vie citoyenne et de voter. Ces nouvelles plateformes, dans une perspective de marketing politique, ont été fort logiquement prises d’assaut par les politiciens et leurs conseillers en communication car il s’agit des lieux (virtuels) où les gens passent de plus en plus de temps.

Enfin, si Twitter n’est pas le réseau social le plus développé de France (il y a seulement 2,3 millions de comptes utilisateurs officiels) à la différence de

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Facebook (qui bénéficie de 28 millions d’utilisateurs), il demeurerait néanmoins une plateforme à l’importance stratégique capitale car il concentrerait en son sein non seulement l’élite politique et médiatique, mais aussi les leaders et les relais d’opinion.

Si les moyens de communication se transforment au gré des changements sociétaux et des mutations des technologies de l’information et de la communication, l’apparition de Twitter dans le champ de la communication politique a constitué une véritable révolution, transformant les pratiques et modifiant en profondeur les stratégies savamment élaborées. Avec les promesses d’interactivité du web 2.0, les hommes politiques se sont pris à appeler de leurs voeux des techniques numériques [autorisant] des formes nouvelles d’échange politique10, à rêver de démocratie électronique directe. Hélas, force est de constater que les potentialités de Twitter sont encore sous-exploitées par la classe politique aussi bien française que canadienne. Si leurs usages sont encore trop souvent informationnels, il y a fort à parier que les hommes politiques auront bientôt à leur disposition d’autres outils comme Foursquare, (qui intègre la géolocalisation et permet en temps réel de repérer les pics d’activité et les concentrations de militants) ou comme GovFaces (qui permet à des députés européens de communiquer sur leur travail et de discuter avec des citoyens de toute l’Union européenne) qui leur ouvriront de nouvelles possibilités communicationnelles et leur feront faire un pas de plus vers la démocratie participative numérique.

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Références

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