Quelle est la durabilité des exploitations laitières biologiques ?
Face à un contexte changeant de plus en plus concurrentiel, les agriculteurs sont face à de nombreux choix stratégiques pour optimiser l’efficience de leurs productions. Pour cela, il est nécessaire de prendre en compte tous les aspects de la durabilité. En intégrant les trois dimensions de celle-ci, le projet « DuraLait Plus » permet de les aider. Pour être au plus proche de la
pratique, certains modes de productions, dont les exploitations biologiques, ont été ciblés.
L’étude montre des différences entre les modes de production. Une exploitation biologique (Bio) ne se gère pas de la même façon qu’une exploitation conventionnelle (Conv). Souvent, les éleveurs bio disposent de quotas plus petits, d’animaux plus rustiques et moins productifs.
Ils disposent généralement de fermes globalement plus durables selon la méthode IDEA. De 2006 à 2011, la taille des Bio et des Conv a augmenté. Par contre, la productivité du travail reste stable chez les bio grâce à une augmentation de la main-d’œuvre. Le prix de revient des Bio, hors main-d’œuvre familiale, a augmenté (28 à 33€/100L, +18%). L’augmentation des coûts a été plus forte pour ces fermes que pour les Conv (25 à 29€/100L, +16%). Malgré un prix de revient du lait supérieur, le prix de vente du lait bio plus attractif (+ 5€/100L), permet une meilleure rentabilité.
A l’inverse des autres paramètres étudiés, le temps de travail n’est pas influencé par le mode de production. Pour une exploitation moyenne (60 ha, 72 VL, 520.000L), une heure d’astreinte permet de produire 174 litres de lait. La moitié de ce temps est consacrée à la traite. Le travail de saison demande 106 jours de travail par an. Au global, 27% des exploitants ont une charge de travail trop importante et ne disposent pas de suffisamment de temps disponible. Une des clés pour limiter la charge de travail est d’optimiser la taille de l’exploitation en fonction du nombre de travailleurs disponibles. De plus, au-delà de 50 vaches par personne, il est impossible de se dégager du temps libre sans avoir recours à de la main-d’œuvre extérieure.
Pour plus d’informations sur les thématiques abordées, un fascicule reprenant les premiers résultats est téléchargeable :
http://www.cra.wallonie.be/module/document/download.php?file=Duralaitfascicule2012.pdf Contact : Amélie Turlot, a.turlot@cra.wallonie.be
Financement : Projet subsidié par la DGARNE, Direction de la Qualité, convention n° D32-0073