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Bibliothèque universelle et
Revue suisse
Bibliothèque universelle et Revue suisse. 1862-1924.
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CHRONIQUE
SUISSE
Frédéric Frossard. Beaux-arts l'exposition de Berne. Les musées à
Neuchâtel à Bàle. Le socialisme byzantin. La maladie du siècle. Le mariage d'une étudiante.
Ce n'est pas sans
un
peud'embarras
que j'entreprends dedire ici quelques mots de Frédéric
Frossard,
quifut un
colla-borateur
de cette revue etun
de nosamateurs
de lettres les plus distingués. Jen'ai
pas eul'honneur
de le connaître, et lesarticles que
j'ai
lussur lui
après sa mortm'ont
laissé l'idéed'un homme qui
n'a
pas donné toute sa mesure. Il a semé denombreux articles
dans
diverses revues, mais iln'a
paspro-duit un
livre. Le seul volume qui porte son nom est celui oùil
aréuni
ses articles sur les problèmes religieux actuels, inti-tulés Del'incroyance
àla
foi.Et
cependant sa vie a dépassé en durée les limites ordinaires né à Oron en 1804, il estmort
en 1894 à Rome, où ilpassait
volontiers les mois d'hiver. Lesloisirs
n'ont
pas manqué à cetesprit
curieux et actif. Aqua-rante
ans, après quelques années deministère,
ilfut
aunom-bre des
pasteurs
démissionnaires de 1845 et n'exerça plus dèslors de fonctions publiques.
Pourquoi
n'a-t-il pas essayéd'at-tacher
son nom àune
œuvre ?qOn nous
l'explique par plusieurs
raisons. Affranchi desen-traves
qued'autres rencontrent
dansleur
profession même et dans leurs soucis de famille, il lui a manqué cettecontrainte
salutaire
qui oblige à profiter de chaque heure. Il ne fut pasforcé de produire
par
cette nécessité inexorable qui, enstimu-lant
l'activitélittéraire,
enfante parfois une œuvredurable. En
outre,
Frossard,
disposantlibrement
de sa vie,fut un
«liseur
insatiable,
»et
rien ne décourage de faire des livres commed'avoir
le temps de lire ceux des autres on s'aperçoit quetout
a été dit, etl'on
juge superflu de le répéter. On se borne àaimait
à faire. L'article auquel j'emprunte ces renseignementsdonne une énumération des
travaux
inséréspar
l'écrivainvau-dois dans le
Semeur,
au temps de Vinet, dans la Revuesuisse,
la
Bibliothèqueuniverselle, la
Revuechrétienne,
leChrétien
évangélique:
il semble que les sujets de ses articleslui
aientété fournis
par
lehasard
de ses lectures. Il s'occupetour
àtour
de Goethe et
Bettina,
del'Art
etl'ultramontanisme,
desDer-nières
amitiés
de Fénelon, deBéranger,
deLacordaire,
dela
Correspondance
deLamennais,
de CharlesDidier,
del'Art
byzantin,
de Madame deKrudener,
du Culte desimages.
On a peine à
surprendre
dans cette diversité une direction pré-cise, un objet d'études préféré. On y sentplutôt
l'éclectismed'un
homme de goût, à qui aucun sujetn'est
imposépar
lescirconstances ou
par
une forte préoccupation dominante.Il
faudrait peut-être
ajouter que l'activitélittéraire
n'estpas
très fortement stimulée dans notrepetit
pays. Nous sommesassurément le coin du monde où on
lit
le plus, où laculture
littéraire
est le plus généralement répandue. Mais l'homme delettres,
qui n'est pas une espèce très fréquentesur
nos rivages,n'y
trouve pas cette émulation qui le pousserait à créer, àdé-gager son
individualité
dans des œuvres originales. Onpour-rait dresser
une longue liste de ceslettrés
délicats,grands
liseurs, causeurs
attachants,juges
très informés, trèsinstruits,
écrivains d'occasion souvent habiles, qui
n'ont
pas nouéleur
gerbe, enrichi comme ils
l'auraient
pu le trésor deslettres
ro-mandes. A côté des Vinet, des Charles Secretan, des Naville,
des Félix Bovet, des Rambert, qui ont
produit
desouvrages
destinés à vivre, nous avons de nombreux
amateurs
trèsdis-tingués, dont les
talents
sont demeurés trop cachés. Ausou-venirqu'ils
laissentparmi
nous se mêle un sentiment deregret;
il nous semble qu'ils n'ont pas rempli toute
leur
destinée.Si nos gens de lettres sont un peu paresseux, on
n'adres-sera pas le même reproche à nos peintres. Allez
plutôt
voir à Bernela
troisième exposition nationale desbeaux-arts!
Vous serez peut-être effrayé comme moi du nombrecroissant
de nosartistes.
Le catalogue accuse 316 ouvrages exposés, et l'on assure que lejury,
usant
d'une juste sévérité, a refusé ungrand
nombred'
œuvres médiocres oufranchementmauvaises.
Pauvre
jury!
Je leplains
presque à l'égal de ses victimes.Il
doit être pénible de repousser
un tableau
Où l'on voit qu'un monsieur très sage S'est appliqué.
Et
si,par
hasard,
le monsieurest
une dame, c'est encoreautrement
délicat. Il estvrai
que,par
uneinnovation
assezheureuse, le
jury
de Berne a décidé dusort
des envois sans enconnaître les
auteurs, dont
les nomsétaient
cachés à sesre-gards. Cette procédure offre de sérieuses
garanties
d'impartia-lité, mais peut réserver aussi
d'étranges
surprises. En somme,elle est équitable, et le public ne
peut
seplaindre
desrésultats
qu'elle a
produits.
Le Salon de Berne est, en effet, d'une très bonne moyenne.
Un peu de
statistique
nous montre comment serépartissent
les
exposants; sur
170, il y en a 87 de la Suisse française, 71 dela
Suisse allemande et 12 dela
Suisseitalienne. Il
est assezremarquable de voir les Welches en
majorité
dans uneexpo-sition nationale suisse. Je dois cependant
ajouter
quej'ai
compté
parmi
euxtrois
ouquatre artistes
duJura
bernois,
qui
paraissent
serattacher plutôt
au mouvementartistique
français.
Un
autre
faitintéressant,
c'estla part
assez large quepren-nent
les dames à cette exposition. Iln'y
en a pas moins de 27.Ce nombre
n'est,
il estvrai,
pasécrasant,
mais ilfaut
recon-naître qu'il manquerait
au salon de Berne quelques-uns de sesprincipaux
élémentsd'intérêt
siplusieurs
de ces damess'étaient
abstenues.
Parmi
les œuvres les plusremarquables,
on doit,en effet, signaler le
Jeune
hommeau fusil,
de Mlle Rœderstein,un portrait
d'une superbetournure
etd'une
exécutionma-gistrale le
beau portrait,
si consciencieux et silargement
peint, de Mlle Bion,
par
elle-même les paysages pleins depoésie et de force de Mlle
Pauline
de Beaumont lessavou-reuses pochades
valaisannes,
enlevées avecun
briotriomphant
par
Mlle BlancheBerthoud lecharmant Chevrier
de Mlle Hopfles pastels diversement
intéressants,
et parfois d'une modernité hardie, de M)les Bovet et Bouvier.Et
je neprétends
point,les justices qui sont dues à ces dames je signale simplement
les œuvres
saillantes.
Un
autre
caractère du Salon de Berne, c'est que les études d'académies y sont plus nombreuses que de coutume. Il ya
façon detraiter
le nu sans scandaliser personne.L'enfant
à satoilette de Mlle Rœderstein est
un
exemple trèsintéressant
duparti
quel'art
peuttirer
d'unfait banal
et en apparenceinsi-gnifiant
d'autre
part,
M.Sandreuter
a mis beaucoup deno-blesse et de
distinction
dans sa grande page décorativePein-ture
etinspiration,
où l'académiejoue un rôleprépondérant.
Si nous considérons les paysages exposés, nous
reconnaî-trons avec
plaisir
quela peinture
claire et le sentiment du pleinair tendent
àl'emporter sur
le bitume etla
convention. Nousn'avons pas à énumérer ici tous nos paysagistes dignes de
mention il nous
faudrait
faire trop de sacrifices. Nous tenonspourtant
àsignaler
quelquestentatives
originales, quiindi-quent
un effort de renouvellement tel le paysage,saisissant
dans
sa simplicité, de M.F.
Hodler, le peintre très discuté,dont
letalent
du moins estindiscutable;
tell'imposanttableau
de M. Gustave
Jeanneret,
quipourrait
bien annoncer uneévo-lution
dansla
façon de concevoir lapeinture alpestre;
telencore le
Ruisseau
demontagne
de M.Sandreuter,
quemaître
Courbet
n'eût
assurément point dédaigné.Le pastel devient un
instrument
merveilleuxaux
mains habiles de M. Rodolphe Piguet, dont les petits paysages sont desperles de grand
prix,
et M.Paul
Bouvier est décidémentun
maître aquarelliste.La
peinture
de genre abonde à Berne. M. AlbertAnker
aenvoyé
un
de ses meilleurstableaux Legrand-père.
On goûtefort aussi une
brillante
et spirituelle composition de M. SimonDurand,
les Catéchumènessortant
du temple de Saint-Gervais.Parmi
les scènesrustiques,
les Vendangeuses de M. Léon Gaudtiennent
une placed'honneur,
et leLabourage
de M.Kauf-mann est une page remplie de science et de conscience. Nous
passons à regret toute une série de jolies scènes intimes ou
campagnardes qui
sont dignes d'attention. Nousn'omettrons
du moins pas de citer letableau
de Raphaël Ritz, dont nousde Savièze sont une œuvre pleine d'émotion et de
recueille-ment, en même temps que de sain réalisme.
Des milliers de personnes ont déjà visité, au musée de
Neuchâtel, les
peintures
décoratives dePaul
Robert, dont nousparlions
ici il y a deux mois, et le succès de cette grande œuvre est consacrépar
de nombreuxarticles
dela
pressesuisse.
L'ouverture
dela
saison desétrangers amènera
sansdoute à Neuchâtel de nouvelles processions de
visiteurs et
répandra
au loin le renom del'artiste
à qui nous devons une des créations les pluspuissantes
de notreart
national.
Ce qui, dans ce succès, nous semble
surtout remarquable,
c'est son caractère populaire. Que les
amateurs
depeinture
seplaisent
à contempler cette œuvre dehaute valeur artistique,
cela
n'a
rien desurprenant.
Ce qui l'estdavantage,
c'estl'im-pression profonde qu'elle
produit sur
la foule des âmes simples.Il
faut
avoir vu,un
dimanche, cette masse despectateurs
re-cueillis devant les trois compositions de Robert,
pour
com-prendre
toute la puissance d'une grande idéesur l'imagination
et
l'âme du peuple. L'affluence est tellequ'il a
fallu, cesder-niers dimanches,
établir par
précaution un service d'ordrela
police communale règlepaternellement
le cours de ce fleuvehumain.
Les Neuchâtelois, mis en goût, ont résolu d'achever
la
déco-ration
de leur musée.Paul
Robertnourrit
à
cet égard devastes projets.
Et,
comme aucunprojet d'art
nesaurait
être réalisé sans argent, un comité s'est formépour
réunir les fonds nécessaires. La souscription ouverte à Neuchâtel arencontré
dans tous les milieux le plus favorable accueil en quinze
jours on
avait réuni
les trente mille francs jugés nécessaires.Il y a
plaisir
à constater, dans des temps difficiles, cet élangé-néreux
pour une œuvre quin'a
aucun caractère «d'utilité.
»C'est un
honneur
pourun
peuple de proclamer avectant
d'élo-quence qu'il ne
vit
pas depain
seulement.Le peuple bâlois est
aussi
de cet avis.Il
ainauguré
le 21avril dernier
son nouveau muséehistorique,qui
n'estd'ailleurs
point une création récente, car les éléments de
la
collectionqu'il
renferme remontent à
la
famille de cet Amerbach dont Holbein a immortalisél'admirable
figure. Depuis quela
ville de Bâle aacquis en 1662 cette collection, celle-ci
n'a
cessé de s'enrichir, eta pris
rang
parmi les plus précieuses et les plus célèbres. Bâleaurait
eu bien destitres
à devenir le siège du musée nationalsuisse. Elle ne
l'a
pasobtenu;
mais il lui reste son trésor, qu'elle vient de placerdans la
vieille église des Franciscains.Cet édifice gothique
du
quatorzième siècle, qui fut longtempsaffecté à toute sorte d'usages, a été très intelligemment
res-tauré comme
toujours, l'esprit
public, si vivace chez nosconfédérés de Bâle, a
largement
fourni les sommes nécessairesà ce
travail. Et
dansl'antique
égliserevit
à cette heure tout unglorieux passé, dont Bâle
peut
être fière. Il ne sera plus permisde
passer
dans cette ville sansaller visiter
le muséehisto-rique, dont
l'arrangement
et la disposition intérieure ont étéconçus de
la
façon la plus heureuse.Parmi
lesrares
livres nouveaux qui me sont parvenusdepuis le mois dernier, il en est un bien curieux publié
par
unérudit
genevois, M.Jules
Nicole'. Il a découvert dansla
bibliothèque de Genève le
manuscrit
du Livredu préfet,
deLéon VI, dit le Sage. Cet empereur jurisconsulte du neuvième
siècle avait rédigé, entre
autres,
des ordonnancesconcer-nant
les corporations demarchands
etd'artisans
deConstanti-nople on n'en connaissait
qu'une
douzaine d'articles, cités parles juristes byzantins. Le
manuscrit
genevois en contient 174.C'est le recueil des dispositions que le préfet, grand-maître
des corporations, devait
appliquer
à celles-ci. Voilà undocu-ment curieux sans
doute;
mais qui sefût
douté qu'ilpût
nousoffrir un intérêt
d'actualité?
C'est le cas pourtant. La vieindustrielle et commerciale de Constantinople au neuvième
siècle nous
apparaît
comme « leparadis
du monopole, dupri-vilège et du protectionnisme. » Ecoutez
plutôt
M. Nicole« Non seulement les portes de communication entre les
diffé-rents métiers y sont
hermétiquement
ferméespar
la loi, mais l'exercice de chacund'eux
y est soumis à mille conditions res-trictives.L'état
se mêle detout;
il contrôletout;
il entre quandil lui
plait
dans les ateliers, fouille les magasins, inspecte leslivres de comptes. Il règlemente
tout.
Tel produit doit être1 Le livre du préfet ou l'édit de l'empereurLéon le Sage sur les
vendu tel jour, à telle place, à tel
prix.
Ontarife
le bénéfice dupatron
et le salaire del'ouvrier.
»Je
m'arrête.
Letableau n'est
pas complet; vous le trouvereztout entier
dansl'Introduction
de M. Nicole; vous y verrezaussi quelle belle armée de fonctionnaires cette
organisation
rendait
indispensable. Vous y verrez enfin lesrésultats
funestesqu'elle a produits.
Et
peut-être vous direz-vous quel'expé-rience tentée
par
Léon, improprement appelé leSage,
pourrait
bien nousservir.
Ne sommes-nous pas dansun
tempsoù l'on songe à
rétablir
les corporations et à donner àl'état
ledroit
de s'ingérer dans le domaine dela
production et del'échange? Allez prendre à Constantinople
un avant-goût
del'aimable vie que nous
assurerait un état
centralisé à outrance, où iln'y
aurait
plus ni libreéchange,
ni concurrence, niliberté individuelle. M. Nicole a
vraiment la main
heureuse ila
fait
sa découverteau
bon moment, et nous le remercions, après avoir publié,l'an dernier,
en grec, cet édit cruellementbyzantin,
del'avoir
traduit
en français pour ceux quin'enten-dent
pas le grec,mais
quientendront
peut-êtrela
voix del'ex-périence et de
la
raison.La «maladie du siècle,»
–
cen'est plus
du socialismed'état
que je parle,–
vient
de fairel'objet
d'unesavante
étudede M. le Dr V. Borel, médecin d'Henniez-les-Bains. Le livre
qu'il
publie s'appelleNervosisme
ouNeurasthénie,
la
ma-ladie
du
siècle et lesdivers moyens
dela
combattre(Lau-sanne, Payot, 1894; in-8o). C'est une nouvelle édition,
très
augmentée,d'un petit
ouvrageparu
il
ya vingt
ans. Si noussaisissons bien sa pensée,
l'auteur
est persuadéqu'il
y a telsétats
nerveux qui ne sontla
conséquence d'aucune maladie organique.Il
y a des causesd'ordre
intellectuel, moral, social,etc.
qui produisent unealtération
dans le jeu de notrepau-vre machine, sans
qu'aucun
de ses rouages soit positivement avarié. M. Borel rechercheles
causes de cedétraquement,
enénumère les symptômes et en indique les remèdes. Vous
pensez bien que je ne vais
pas
merisquer
à émettreun
avis.C'est affaire à
la
faculté. Maisj'ai
lu avecintérêt
et sans tropde peine ce livre très
spécial;
et si jen'ai
pastout
compris,du moins ai-je eu la douceur de ne pas me reconnaître
parmi
Il me reste
tout
juste assez de place pour annoncer unpetit roman que
vient
de publierun
jeune Neuchàtelois,M. A. Lardy Un
amour au
Quartier
Latin.
Lemariage
d'une
étudiante.
(Neuchâtel, Attinger, 1894.) Cetitre
promettoute sorte de choses et même beaucoup trop de choses,
qu'on
ne trouve heureusement pas dans le livre. C'est
un
livrehonnête, qui
d'ailleurs n'est pas
pour les lecteurs detout
âge, un livre où règne une conception
tout
àfait
élevée del'amour
et qui laisse une impression defraîcheur
et de saine jeunesse. Ceux quitiennent surtout aux
formes sociales, àl'étiquette,
etj'ajoute aux étiquettes
(quelquefoistrom-peuses), reprocheront
aux
deux héros de cette histoire defaire
trop
bon marché de certaines formalités usuelles. Mais commecette histoire
finit
bien, aprèsavoir
failli finir tragiquement!1Est-elle vraisemblable?
Je
ne saistrop
et negarantis
rien. Cequi est
sûr,
c'est qu'on s'intéresseà l'aventure
de cette petite Polonaise, étudiante en médecine àParis,
qui se fiance avec un braveinterne
et finitpar
l'épouser en dépit des assiduitésd'un prétendant
noble, riche, encombrant, et en dépit desroueries d'un
tuteur sans
scrupules. Nous avonscraint un
mo-ment que
l'histoire
ne se dénouât comme une vulgaireaven-ture passionnelle;
en réalité, elle se dénoue comme unetou-chante idylle bourgeoise.
L'auteur fait
mouvoir ses personnagestantôt
dans le cadredu Quartier
latin, tantôt dans
les paysages du Tyrol. Sesdes-criptions sont gracieuses et fraîches. Mais ce qui nous
plaît
surtout,
c'est àtravers certaines hardiesses
desituations
le sentiment délicat que le livre respire. Nous disions
qu'il
ne convient pas à tous les âges. Il n'en est pas moins moral au sens le plushaut
de ce mot.Dans
la Petite
bibliothèque helvétique vient deparaître la
biographie du célèbre physicien Daniel Colladon,
très
bienracontée
par
M. Eugène Desgouttes.P. S. Cette chronique
était
déjà composéelorsque nous avonsappris la
mort del'historien
Alexandre Daguet et celle du théologien J.-F. Astié. Nousreviendrons
dans un moissur
lesdeux laborieuses carrières dont ces noms évoquent le