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No491 ISSN 0751-5839 27 mars 1999 L ’ U N I V E R S I T E S Y N D I C A L I S T E C L A S S I Q U E M O D E R N E T E C H N I Q U E SNES (FSU)S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

L’ US L’ US

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S O M M A I R E

Et maintenant ?

Un collègue sur quatre à Paris, samedi 20 mars. C’est la plus forte mani- festation du second degré et du supérieur depuis 1989. Le refrain entonné par une presse curieusement à l’unisson pour expliquer que la mobilisation n’était pas au rendez-vous ne change rien à cette réa- lité vue et filmée.

Qu’attend le gouvernement pour prendre l’initiative d’une remise à plat de toutes les décisions contestées et pour créer les conditions d’éla- boration de réformes inspirées par l’expérience professionnelle ? Pour l’instant, comme l’écrit un journaliste après la déclaration du ministre sur Europe 1 dimanche soir, M. Allègre reste « droit dans ses bottes », image reprise de 1995 pour rappeler l’intransigeance du gouvernement de l’époque.

Quant au Premier ministre à qui nous nous sommes adressés, il paraît qu’il n’a pas l’habitude de céder à la pression de la rue. Ah bon ? et la volte-face sur les allocations familiales après les manifestations des associations dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne sont pas toutes de gauche ! Il est vrai qu’il est très occupé à tenter de porter la durée de notre carrière de 37,5 ans à 42,5 ans pour ouvrir droit à une retraite à taux plein !

Le « patron » de l’Education nationale nous a fait savoir, après plusieurs relances téléphoniques depuis samedi, qu’il ne discutait pas, en tout cas avec le second degré, car naturellement les syndicats du pre- mier degré, en grève le 15 mars comme nous, ont été reçus mardi par les deux ministres qui leur ont annoncé des mesures. Depuis toujours le S.n.u.i.p.p. et le S.g.e.n. pensent et écrivent que cela ne fait pas le compte.

Y a-t-il d’autres solutions que de continuer à agir ensemble en ren- forçant l’unité pour être plus forts encore ?

La F.s.u. lance l’idée d’une manifestation nationale tous ensemble au 3e trimestre, et elle fait à la fois la proposition aux syndicats, aux parents, aux jeunes, aux associations et collectifs.

Notre congrès national, qui se tiendra du 29 mars au 2 avril à Lille, réflé- chira pour sa part aux actions complémentaires à engager dans le second degré. Il est retransmis en direct sur Internet. Dès l’ouverture lundi après-midi, et mardi, cette question sera au

centre des débats, ils se concluront vendredi par des décisions après des travaux en commissions.

Le congrès précisera aussi les réformes qu’il faut entreprendre en collège et en lycée, dans le cadre du thème central « Etudier, travailler, dialoguer dans l’établissement scolaire ».

Monique VUAILLAT,secrétaire générale

E D I T O

L’US N° 491 3 27 mars 1999 L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat National des

Enseignements de Second degré, SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07.

Tél. standard :01 40 63 29 00.

• Directeur de la publication : Gérard Anthéaume.

Tél. 01 42 80 91 04

• Rédacteur en chef : Serge Chatelain.

• Collaborateurs permanents : Claudie Barles, Andrée Béhotéguy, Francis Guillout.

• Secrétariat de rédaction : Gabrièle Hübner.

• Service publicité : Catherine Pinchaux. Tél. : 01 40 63 29 80.

• Photocomposition et photogravure noire et couleur : CAG.

• Imprimerie : FAVA PRINT, Les Mureaux (78).

• C.P. N° 1578 D 73.

• Prix du numéro : 7,80 F • Abonnement : 1) Personnels de l’Education nationale : France : 168 F ; étranger : 263 F. 2) Autres, France : 242 F ; étranger : 335 F.

• Photo de couverture : Clément Martin. Photos de la page 2 : Diane Grimonet, Clément Martin, Daniel Maunoury, Gilles Picheran.

• Publicité : Politis (20), Australie Mag (23), Zig Zag/Arvel (24).

• Petites annonces (23, 24).

• Pour s’informer et donner son avis : – Minitel : 3615 USTEL – E-Mail : Secgene@snes.edu – Internet : http://www.snes.edu

MANIFESTATION DU 20 MARS

Portés par toute une profession 4

FORUM FSU

Les savoirs et les jeunes 7

RETRAITES

Travailler 42,5 ans 10

MOUVEMENT 99

L’année de toutes les incertitudes 11

DOSSIER

Vers l’égalité entre

hommes et femmes 11

ENTRETIEN

Un siècle d’enseignement

de la littérature 19

HORS-CLASSES 19

NOTRE MÉTIER 20

LOISIRS CULTURE 22

Le congrès national du S.n.e.s.

en direct sur Internet

(séances plénières)

www.snes.edu (suivre le lien)

Etablissements français à l’étranger Les commissions paritaires chargées d’examiner les can- didatures à un recrutement dans un établissement français de l’étranger se réuniront à Paris :

– du 19 au 21 avril pour les certifiés, – le 21 avril pour les agrégés, – le 22 avril pour les P.e.g.c.

Les adhérents du S.n.e.s. pourront consulter Ustel au fur et à mesure du déroulement des travaux des commissions.

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L’US N° 491 4 27 mars 1999

T ous ceux qui ont participé à la manifestation du samedi 20 mars en sont convaincus, ils ont vécu un moment qui compte. Chacun d’entre eux a très concrètement ressenti la force collective que représentaient les presque

60 000 manifestants qui se sont rendus de la place Denfert-Rochereau au ministère de l’Education nationale. Et chacun d’entre eux s’est senti porté par toute une profession pour dire la colère des profs, pour brocarder le ministre, ou encore pour exprimer, chacun à sa manière, la revendication d’un « enseignement de qualité pour tous ».

Tout aura pourtant été fait pour tenter de réduire la portée de l’événement.

La préfecture de police n’a finalement annoncé que 17 000 (!) manifestants alors que ses propres services, peu suspects d’exagération, en décomptaient sur place déjà plus de 30 000 vers 16 h. Les agences de presse se sont contentées

des « 40 000 manifestants annoncés par les organisateurs » en tout début

de manifestation. La presse écrite a mené pendant 15 jours une véritable campagne en « inventant », par référence au 4 mars 89, un objectif de 100 000 manifestants que se seraient assigné les organisateurs, comme pour mieux pouvoir titrer

au lendemain de la manifestation sur le « raz de marée qui n’était pas au rendez vous ».

Tout cela n’aura abusé ni les manifestants, ni la profession. Les images de la télévision, le boulevard Saint-Michel noir de monde sur toute sa longueur, de la Fontaine

Saint-Michel à Port Royal, les derniers rangs qui ne se sont ébranlés que 2 h après le départ de la manif alors que la tête du cortège était déjà à la hauteur de la rue du Bac confirment, s’il le fallait, qu’il s’agissait bien de la plus grosse manifestation du second degré depuis 10 ans. Personne ne s’y est trompé. Pas même le ministre qui est apparu le dimanche soir sur Europe 1 plutôt sur la défensive, même s’il a cru bon de faire celui qui restait « droit dans ses bottes » et s’il s’est autorisé de nouvelles provocations, sur les femmes notamment.

Au-delà du nombre des participants, l’essentiel est que la manifestation a pu émettre un message clair. Les médias n’avaient pourtant pas manqué, à l’avance, de souligner les divergences, réelles, d’approche des organisations appelant à la manifestation (S.n.e.s., S.n.e.p., signataires de la déclaration du 15 février, S.n.e.Sup., S.n.a.s.u.b., Coordinations, Sud Education). Le ministre, les organisations syndicales qui le suivent comme son ombre, les philosophes et sociologues qui volent, sur commande,

à son secours multipliaient les prises de position contre le dogmatisme, le conservatisme de ces « révolutionnaires du statu quo» que seraient ceux qu’ils appellent

les « anti-Allègre ».

A l’évidence, le S.n.e.s., par sa présence massive et très visible dans tout le cortège, a su donner une tout autre cohérence à la manifestation. Et si les manifestants interpellaient sur tous les tons le ministre, ils ne manquaient pas d’affirmer, slogans et banderoles à l’appui : « pour l’Education, une autre politique », « Collégiens, lycéens.

Pour tous, culture, justice, égalité », « Aider les élèves dans des classes moins chargées et dédoublées », « Réformer pour améliorer, pas pour dégraisser », « Dégel de l’emploi public, recruter, titulariser », « Heures supplémentaires, retrait du décret,

transformation en emplois » etc. Et puis aussi ce slogan « Allègre, Jospin, en démocratie, on négocie ». On ne peut être plus clair...

Bernard Boisseau

Portés

Y A-T-IL UN PILOTE DANS LE TGV ?

Au départ de Grenoble, Françoise (du S.n.a.s.u.b.), qui affichait « Réservé aux manifestants qui mon- tent à Lyon » sur les deux dernières voitures du T.g.v., fut interpellée par un quidam sur le quai : – Vous êtes sûre que le T.g.v. s’arrête à Lyon ? – C’est ce qu’on m’a dit, mais si vous voulez avoir confirmation, demandez au conducteur du train.

– Justement, c’est moi le conducteur !

Les manifestants du Nord-Isère sont bien montés à la Part-Dieu avec quelques Lyonnais égarés, pour rejoindre à Paris les Ardéchois, les Drômois, et les Savoyards et Haut-Savoyards, arrivés dans leurs trains respectifs.

Une jonction qui ne se fit pas sans mal car, après la cohue à la sortie du R.e.r., la densité de la foule, des banderoles, des pancartes et des drapeaux sur la place Denfert-Rochereau, rendait la manœuvre aventureuse.

Enfin, le moral des manifestants était au beau fixe, pas du tout le genre « baroud d’honneur », mais au contraire représentatif d’une mobilisation qui conti- nue de s’amplifier et de la volonté de poursuivre jus- qu’à ce que nous soyons entendus.

Quant aux Drômois qui ont rapidement vendu les cinquante kilos de nougat de Montélimar qu’ils avaient apportés, ils sont prêts à faire mieux la prochaine fois.

©D. MAUNOURY©DIANE GRIMONET

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L’US N° 491 5 27 mars 1999

UN EXCELLENT CATALYSEUR

Le car venant de l’Yonne, flanant sous le soleil pré-printanier, était, semble-t-il, peu pressé de rencontrer le Lion. Dans la foule, nos collègues ont eu bien du mal à retrouver ceux du reste de l’aca- démie de Dijon ainsi que ceux arrivés en voiture.

Mais le chablis, sur place depuis plusieurs heures pour saluer l’arrivée des délégations venues de toute la France et régaler les gosiers, fut un excel- lent catalyseur.

Académie de transition pour de nombreux col- lègues, les retrouvailles se faisaient autour d’un verre, permettant d’échanger sur les actions menées ici et là : refus de participer ici à la consultation sur les collèges en déposant un texte écrit, grève d’une heure là pour protester contre un chef d’établis- sement refusant de communiquer à une collègue la date de son inspection, vote unanime (moins une abstention) d’un conseil d’administration contre la D.g.h., pourcentages très importants de grévistes du 15, refus des stages hors du temps de service dans le cadre « pas de classe sans enseignant »...

Il était temps que la manifestation démarre pour hurler notre douleur face à la casse de l’Education nationale.

Et un regret : que cette manifestation n’ait pas réuni les instits (et tous les personnels de l’E.n.) qui, de plus en plus, combattent la charte du XXIe siècle !

SANS PRÉCÉDENT

Mobilisation sans précédent de l’académie de Cler- mont avec plus de 300 manifestants. Importantes délégations de lycées, classes prépa, mission d’in- sertion, documentalistes, professeurs de langues vivantes, notamment.

Forte mobilisation également des disciplines artis- tiques rejoints par les collègues des autres aca- démies, porteurs, à travers leurs réalisations très remarquées, de revendications fortes sur leurs maxima de service, leurs conditions d’enseigne- ment et sur la réforme des lycées. Pour la première fois, la S.n.c.f. avait dû nous attribuer un train spécial...

ALLÈGRE PHILOSOPHE

Monsieur Allègre n’a pas besoin de philosophie Monsieur Allègre a toute la philosophie qui lui

convient Il l’a dit aux sénateurs

Qui n’ont pas besoin de philosophie Qui ont la philosophie dont ils ont besoin.

Il s’ensuit

Que les élèves des lycées et collèges n’ont pas besoin de philosophie Il leur faut des cours sur la drogue

Des cours sur la violence Des cours sur la morale civique La morale civique, ah !

La morale civique de Monsieur Allègre dit Qu’il n’y a pas besoin de philosophie Monsieur Allègre

Devrait prendre des leçons De philosophie

Avec le cheval de Boris Vian.

Jacques Roubaud Poète, mathématicien, romancier, Jacques Roubaud a eu la très bonne idée d’écrire ce poème qu’il dis- tribuait lui-même en marge de la manifestation.

PAS DE FOLKLORE

600 personnes déterminées, en colère, décidées à agir de toutes façons viennent en T.g.v. manifester à Paris. Pas de folklore breton cette fois-ci.

La collusion objective entre le ministre, les poli- tiques de tous poils et les médias, grands chantres de la morale libérale et grands donneurs de leçons occupait les esprits.

L’espoir de se retrouver très nombreux à l’arrivée a été satisfait, mais l’euphorie n’était pas de mise.

Les manipulations médiatiques ne seront éton- nantes et décevantes que pour les collègues un peu naïfs et mal informés, mais elles attiseront leur colère au lieu d’ébranler leur détermination.

Les élections du mois de juin 99 sont loin de lais- ser les enseignants indifférents.

©CLÉMENT MARTIN ©DIANE GRIMONET ©DIANE GRIMONET

par toute une profession

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L’US N° 491 6 27 mars 1999

CARTON ROUGE

Nous étions une centaine de Gardois dans la mani- festation. Les cartons rouges que nous avions ame- nés ont connu le succès escompté, nos camarades d’outre-Rhône assurant la promotion sono.

Cette délégation était marquée par la présence de titulaires académiques qui s’interrogent vivement sur leur devenir du fait de la déconcentration du mouvement et du risque de leur affectation sur des zones de remplacement élargies.

Le plus original a sans doute été la participation de huit jeunes éducateurs, essentiellement d’écoles et collèges, venus avec leurs banderoles et mots d’ordre. Eux aussi s’inquiètent vivement de leurs conditions de travail et de leur avenir, surtout avec la mise en place des C.e.l. (Contrats éducatifs locaux) qui les transformeraient en « bonnes à tout faire » des établissements et des collectivités locales. Ils ont été l’objet de l’attention de toutes les télévisions et nombreuses radios mais rien n’est passé à l’antenne. Se peut-il que le mécontentement des jeunes embauchés dans le cadre de la princi- pale opération médiatique du gouvernement n’aille pas dans le sens de la pensée unique ?

BORDEAUX : ON A PERDU !

Manif un jour de Tournoi des Cinq-Nations. Le S.n.e.s. fait le coup régulièrement. Et là, en plus, Angleterre-France ! C’était à Twickenham, encore heureux. Sinon sur Bordeaux-Paris, aucune place disponible dans les T.g.v., des mois à l’avance.

Le temps d’une mêlée ou deux, il faut dénoncer avec force ce manque de conscience syndicale, pas mal de collègues ont délaissé la manif pour la moles- kine d’un bistrot à télé ; malgré cette ferveur, l’équipe de France a perdu.

Pourtant, dans le train du retour, ils n’étaient pas du tout abattus, les piliers du S.n.e.s., ils sem- blaient même un peu euphoriques.

Car, côté manif, ils avaient écrasé Allègre 60 000 à zéro. Score sans appel, mais le Tournoi n’est pas terminé, dans quinze jours, c’est France-Ecosse. On remet ça ?

LE « PAILLASSOU » À PANAME

Plus de 250 collègues du Var et des Alpes-Maritimes ont accompagné le « paillassou » au 87, boulevard St-Michel. La baudruche remplie de paille s’est illustrée à travers le corso des manifestants venus de toute la France. Le ministre a bien été le roi du défilé bien que la tradition n’ait pas été respectée : la flamme vengeresse n’est point venue ! Tout au long de sa procession, le « paillassou » a été salué par les vivats de la foule. Outre le célèbre « Allègre, bouffon, démission », les manifestants ont sou- haité de bonnes vacances au locataire de la rue de Grenelle en scandant « Allègre à Malibu ». A l’issue de cette joyeuse parade, le « paillassou » fut vidé de sa substantifique moelle (de la paille évidemment) car chacun sait que le combat ne fait que com- mencer et que la marionnette aura d’autres occa- sions d’enflammer les foules.

LES PRÉPAS EN COLÈRE !

Très nombreux étaient les professeurs des classes préparatoires dans la manifestation ; ils défilaient sous les banderoles de leur lycée ou celle des associations. Venus de Dijon, Nice, Marseille, Mont- pellier, Perpignan, Rennes, Poitiers, Grenoble, Mulhouse, Strasbourg… par les T.g.v. et cars réservés par le S.n.e.s., ils ont ainsi prouvé que leur détermination était toujours aussi forte. Les petits badges jaunes « prépas en colère ! » ont été bien remarqués. Loin des divisions que le ministre se plaît à exacerber, le S.n.e.s. entend rappeler qu’il est le syndicat de tout le second degré, de la Sixième au post-bac des lycées. Bien sûr, l’écart est grand entre les conditions de travail dans un collège Z.e.p. et dans une classe préparatoire d’un lycée de centre-ville, mais ce n’est pas en tirant sur les uns que l’on améliorera le sort des autres, au contraire ! L’unité du mouvement, c’est l’exigence d’un ensei- gnement de qualité pour tous, c’est de donner aux jeunes le goût des études, le plaisir d’apprendre, c’est de ne pas se résigner à la violence, c’est de vouloir autre chose au lycée que des activités ludiques et peu formatrices. Poursuivons notre action, afin notamment de convaincre, au-delà des enseignants, les parents d’élèves qui sont souvent mal informés et qui peuvent se démarquer des positions de leur fédération.

©GILLES PICHERAN©CLÉMENT MARTIN ©GILLES PICHERAN ©DANIEL MAUNOURY

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L’US N° 491 7 26 mars 1999

F O R U M F S U

Les savoirs et les jeunes

Un millier de personnes ont participé à la journée F.s.u. consacrée à l’éducation

« chance du prochain siècle ». La matinée a permis des échanges approfondis sur les savoirs à enseigner, sur les qualifications, sur la jeunesse en difficulté, sur l’évolution de nos métiers et sur l’avenir du service public. Mettant un point d’orgue à une semaine d’intense mobilisation dans tous les secteurs de l’éducation,

cette journée s’est conclue sur un appel au Premier ministre pour qu’il impose une négociation exceptionnelle sur l’ensemble des dossiers.

La séance plénière a permis de cerner les termes d’un débat éducatif particulièrement brouillé ces derniers temps. Dialoguant avec Edwy Plenel, directeur de la rédaction du journal Le Monde, Régis Debray a déconstruit et dénoncé les couples d’opposition qui servent de catégories de pensée au discours officiel.

« Les principes sont dans les mots » a-t-il affirmé en stigmatisant l’opposition entretenue entre ceux qui seraient du côté des anciens, du

statu quo, de la fermeture et ceux qui seraient du côté des modernes, de la réforme et de l’ouver- ture : « il y a un avenir parce qu’il y a un héritage… Nous incorporons de l’ancien à du nouveau… Les professeurs sont préposés à la continuité alors que les journalistes sont pré- posés à communiquer ; c’est ce qui sépare l’in- formation de la connaissance ».Succès assuré dans la salle auprès d’enseignants dont le ministre fragilise et déstabilise le métier.

©GILLES PICHERAN ©CLEMENT MARTIN

« Il y a un avenir parce qu’il y a un héritage » RÉGIS DEBRAY

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L’US N° 491 8 26 mars 1999 L’US N° 491 8 26 mars 1999

F O R U M F S U

Edwy Plenel a montré que le débat comportait des dimensions sup- plémentaires : « parler du mammouth dans l’éducation, c’est comme parler des sauvageons au ministère de l’Intérieur : on éva- cue le social et l’ambition sociale ».De même, cette ambition risque d’être évacuée par les organisations syndicales en s’alliant avec le S.n.a.l.c., a-t-il tenu à préciser. Retraçant l’histoire des relations entre l’Etat et l’école (cf.son ouvrage La République inachevée), il a mon- tré comment les thèmes de la droite ont été repris par la gauche, com- ment le système éducatif avait acquis une « autonomie encom- brante ». Les politiques gouverne- mentales ont exercé une pression sur la demande d’école, ont contri- bué à promouvoir les thèses de la concurrence et du consumérisme, mais« cette vague libérale a fonc- tionné à l’utopie »a-t-il affirmé : utopie de « l’élève au centre »,du débat entre les savoirs et la pédagogie alors même que ce qui est au centre c’est la relation maître/élève. Il a ainsi écarté le faux débat qui opposerait le tout pédagogue au tout savoir. Il a récusé les conceptions de Régis Debray, « idéalisant la clôture scolaire »et tentant de res- sortir « les mythes et les idéalités ».

Il a souhaité que le pluralisme joue dans l’école. Défendre l’autono- mie de l’institution et ses garanties, certes, mais « les défendre comme garantie d’un conflit »,a-t-il précisé.

Jean-Yves Rochex, de la salle, a renvoyé dos à dos Alain Touraine et Régis Debray parce que l’un et l’autre oublient qu’enseigner et apprendre sont d’abord des activités : « on ne peut pas faire comme si les élèves rece- vaient le savoir comme l’extrême onction «. Point de vue développé par Bernard Charlot ramenant le débat sur la terre de « ce qui est vraiment approprié par l’élève «. Entre le programme officiel, celui que déclare l’enseignant et celui que s’approprie l’élève, Bernard Charlot penche pour un alourdissement de ce dernier car « le métier d’enseignant n’est pas d’enseigner mais de faire que l’élève apprenne ».

Reprenant ce débat, Denis Paget a estimé que si le travail critique des fausses oppositions était sain, il n’exonérait pas l’école de ses défauts. Entre le pouvoir de repro- duction sociale de l’école et son pouvoir d’émancipation, il y a toute l’activité enseignante. Il faut aider le système à développer de la justice. Si l’on ne peut deman- der à l’école d’être toujours et perpétuellement juste, on est en droit d’exiger d’elle qu’elle ne renonce jamais à traiter sa contra- diction fondamentale entre son pouvoir de reproduction et son devoir de justice. L’école de la République, la laïcité ont un seul mérite : elles peuvent être investies par les luttes sociales et la demande sociale. C’est la pre- mière garantie de progrès.

Il a ensuite développé la néces- sité de procéder à un réexamen critique des contenus et des pra- tiques pour lutter contre la hié- rarchie des modèles et des savoirs pour penser les évolu- tions en ramenant toujours les débats pédagogiques aux finali- tés de l’Ecole : développer la dimension réflexive, mettre en problèmes les savoirs, engager les élèves dans des contro- verses… Ce travail reste le centre de l’activité enseignante ; pour autant, on ne saurait igno- rer que les conditions de l’exer- cice de ce métier doivent aussi permettre de développer le dia- logue avec les jeunes, le travail d’équipes pour renforcer la cohérence de l’intervention édu- cative.

« Alourdir ce qui est vraiment approprié

par l’élève »

BERNARD CHARLOT

« Que l’école ne renonce

jamais à traiter sa contradiction fondamentale » DENIS PAGET

Quels savoirs ? Quelle culture ?

Beaucoup de monde dans cet atelier construit à partir d’un débat entre Fran- çois Dubet et Samuel Joshua. F. Dubet a retracé les raisons pour lesquelles la culture scolaire ne marche plus : un monde hétérogène où il est difficile de créer une appartenance commune, où les médias jouent un rôle consi- dérable, où la morale commune ne peut plus être fondée sur un principe d’autorité. Il a situé les enjeux du savoir autour des problèmes posés par leur utilité différée, par la question des motivations qui en découlent.

Il a formulé trois souhaits : que l’on s’entende sur le lire, écrire, compter ; que l’élève maîtrise certains langages ; qu’il acquière des compétences. Retournant la cri- tique de S.m.i.c. culturel, il en a défendu le prin- cipe : « rien n’empêche d’avoir beaucoup d’am- bition mais il faut garantir au plus faible le minimum ; l’affirmation de cela n’est pas une abdi- cation ».

Samuel Joshua a affirmé l’inutilité d’un retour à un état mythique de l’école. Il a placé trois objec- tifs de formation : formation à la raison instru- mentale, au jugement, au goût, et évoqué les besoins de savoirs de la société, non couverts actuellement : sciences politiques, sociologie, psychologie, médecine, droit, écologie. Des savoirs qui concernent à la fois les relations aux autres, entre groupes et à la nature. Il a situé la question des compétences entre celles qui seraient à un niveau infra (des savoir-faire élémentaires), et celles qui seraient situées à un niveau supra (des compétences opéra- toires et réflexives). Il a enfin rappelé à quel point nos exigences s’étaient

©CLEMENT MARTIN©CLEMENT MARTIN

©GILLES PICHERAN

« Sortir des mythes et des idéalités pour ne pas évacuer le social »

EDWY PLEYNEL

De g. à d. : Daniel Le Bret, Denis Paget, Michèle Hazard, Jean-Claude Garric, Brigitte Le Chevert.

FRANÇOIS DUBET

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L’US N° 491 9 26 mars 1999 L’US N° 491 9 27 mars 1999

R E C T I F I C A T I F S Projets de grilles horaires (supplément U.s. n° 489)

• Seconde enseignement de détermination.

Productique : lire 0 + (4) rentrée 1999 ; 0 + (3) rentrée 2000

• Première E.s., L.v.2, horaire prof : lire 2,5

• Première L et Première E.s., option facultative arts (h), lire arts (e)

Par ailleurs, un filet a été omis dans la mise en page des grilles, ce qui a pu en rendre difficile la lecture.

Rappelons que : les travaux personnels encadrés sont partie intégrante de l’horaire élève.

L’aide individualisée, la mise à niveau informatique en Seconde ne sont pas dans l’enseignement de détermination. A tous les niveaux et dans toutes les séries : les heures de vie de classe, l’atelier et l’expression artistique ou les pratiques sociales et culturelles ne sont ni des enseignements obligatoires au choix, ni des enseignements de spécialité.

Dans le supplément à l’U.s. n° 489 « Cartes sur table » p. 25, le vœu présenté en décla- ration commune par les organisations suivantes C.f.t.c., C.g.c., F.o., C.s.e.n., S.c.e.n.t.a.c.- C.f.t.c., C.n.g.a.-C.g.c., S.n.f.o.l.c., S.n.a.l.c. a été malencontreusement omis. En voici le texte :

« Demande de retrait de la charte du XXIesiècle ». « Considérant que les propositions minis- térielles vont à l’encontre des besoins exprimés par les personnels et les lycéens, et que, loin d’améliorer la situation, elles ne pourraient que gravement la détériorer, nous deman- dons le retrait de la Charte du lycée du XXIesiècle et des projets d’arrêtés qui s’y rattachent. » Vote :Pour 6 – Contre 64 – Abstention 3 – Refus de vote 1.

Les syndicats de la F.s.u. ont voté contre ce vœu parce qu’il ne s’inscrit qu’en opposition, ne fait aucune contre-proposition.

FSU

Le Conseil fédéral national de la F.s.u. s’est réuni les 22 et 23 mars. Il s’est félicité du succès des actions de la période du 15 au 22 mars et a commencé à examiner les suites de l’action au 3etrimestre au cas où les blocages ministériels persisteraient.

Il a également débattu de l’organisation de la direction fédé- rale après le départ de Michel Deschamps, dans le souci de construire une nouvelle ambition pour la F.s.u., dans une situation concrétisée par une politique éducative sans ambition pour les jeunes, le gel de l’emploi public et le développement de la précarité.

Il a décidé de mettre en place un secrétariat collectif d’une dizaine de personnes chargé d’exécuter les décisions des instances élues et d’impulser leur réflexion, et d’améliorer le travail de toute la fédération, du niveau national au niveau des sections départementales. Le débat se poursuit sur la forme du secrétariat général.

Tous les syndicats nationaux, les sections départementales et les courants de pensée sont invités à se saisir de ces réflexions et de faire des propositions afin qu’un nouveau C.d.f.n. extra- ordinaire, convoqué pour le 7 avril, arrête la composition nomi- native de la direction fédérale.

F O R U M F S U

Les chantiers gouvernementaux concernant la formation profes- sionnelle initiale et continue, les réflexions du M.e.d.e.f. autour de la stratégie des compétences, posent des questions lourdes.

Il y a nécessité de mieux appré- hender l’évolution des contenus du travail et des qualifications dans tous les secteurs, la pro- duction matérielle, les services aux entreprises, les services aux personnes, le domaine du social...

Les contenus des formations, notamment professionnelles et technologiques, doivent en tenir compte dans l’élaboration des référentiels ; mais la construction de la qualification doit se placer dans une perspective éducative globale.

Une question devient cruciale : la valeur et le rôle des diplômes comme monnaie d’échange ou contrat social entre l’investisse- ment individuel et collectif dans la formation des qualifications et

leur reconnaissance dans les clas- sifications.

Du C.a.p. nouveau à la future licence professionnelle nous retrouvons les mêmes enjeux, les mêmes questionnements.

Les dernières études du C.e.r.e.q.

font apparaître un « déclasse- ment » des diplômés du supé- rieur, notamment les B.t.s. et D.u.t. tertiaires, une difficulté forte à faire reconnaître leur qualifi- cation.

Cette question de la reconnais- sance de la formation initiale et continue comme des acquis pro- fessionnels devient un enjeu déci- sif. Le diplôme doit rester l’ins- trument principal de cette reconnaissance.

Les dimensions sectorielles, régio- nales, nationales et européennes de la formation professionnelle doivent trouver des articulations nouvelles à construire. La place du service public, les rapports entre

le réglementaire et le contractuel sont en jeu. La F.s.u. et tout le mouvement syndical doivent s’in- vestir plus activement et de façon coordonnée dans ce chantier.

©GILLES PICHERAN

Prix : 60 F (+ 15 F de port) Abonnement : 240 F (4 numéros) A COMMANDER À L’INSTITUT DE LA F.S.U.

5, rue de Metz, 75010 Paris Tél. : 01 44 79 40 41 • Fax : 01 42 46 63 30

La laïcité selon Morin

Angleterre : l’école sponsorisée • « La Main à la pâte »

Les écoliers auront le droit

de porter moustaches. Ils pourront fumer.

Les écoliers pensent qu’il serait bon de faire circuler, de temps en temps, des rafraîchissements, tels que sirops, limonades, etc.

Les sournois qui étudieront leur leçon pendant que

les autres s’amuseront, recevront de fameuses piles. Tout le monde sera premier et aura la croix. Tout le monde aura des prix.

Les écoliers pensent encore que si on leur donnait souvent de petites tartes et autres friandises, ils se plairaient mieux à l’école.

Le professeur sera forcé de montrer aux écoliers à jouer à la cachette, au colin-maillard, etc.

On ne sera pas forcé de savoir ses leçons.

Le maître d’étude, dans aucun cas, n’aura le droit de les vexer. Les écoliers auront le droit de porter

un uniforme de leur choix.

Le cachot sera démoli.

Le sens du mouvement lycéen

N ° 5 - P R I N T E M P S 1 9 9 9

Pour travailler demain :

quels savoirs ? quelles qualifications ?

(10)

L’US N° 491 10 27 mars 1999

Le projet de rapport de Jean-Michel Charpin, vient d’être rendu public. En dépit de l’abondance et de l’intérêt des matériaux fournis, il dramatise le diagnostic sur les évolutions futures et préconise des

régressions très lourdes.

La F.s.u. propose une action

de grande ampleur de l’ensemble du mouvement syndical pour faire prévaloir les solidarités.

Le projet reprend pour l’essentiel les travaux présentés au fil des séances de travail de la com- mission de concertation du commis- sariat général au plan installée depuis six mois. Il reproduit des projections financières qui reposent toujours sur des hypothèses très alarmistes avec un chômage maintenu à 9 % de la population active sur près d’un demi- siècle. Comme dans les documents d’étape, ces données suggèrent l’idée d’une explosion financière inéluc- table des régimes de répartition et de celui des fonctionnaires. Certes, certaines précautions sont prises et d’autres scénarios sont évoqués à partir d’autres hypothèses, que la F.s.u. notamment avait demandé de tester. Mais leurs résultats sont négli- gés et les propositions faites condui- sent à des reculs très importants en matière de droits à la retraite.

LOURDES RÉGRESSIONS Deux mécanismes qui se cumulent sont mis en avant : l’introduction dans le calcul des pensions de la fonction publique d’un mécanisme d’abatte- ment qui existe déjà dans le privé et l’allongement de la durée de cotisa- tion.

Le mécanisme d’abattement existe déjà dans le privé, il y serait pro- gressivement atténué, mais il serait parallèlement introduit dans la fonc- tion publique. C’est un premier fac- teur d’amputation très important pour les pensions des fonctionnaires.

Pour tout trimestre manquant par rapport aux 170 trimestres requis à terme(c’est-à-dire 42,5 ans), le cal- cul de la pension serait amputé à terme de 0,9 point. Pour une année manquante, la pension ne serait donc plus de 75 % du dernier traitement comme actuellement mais de 75 % moins 4 trimestres ×0,9 soit 71,4 %.

Pour 5 ans manquants, l’amputation serait de 18 %.

Simultanément, la durée requise pour une pension à taux plein pour les sala- riés du public et du privé, passerait progressivement de 37,5 ans pour les premiers et 40 ans pour les seconds à 42,5 ans entre les années 2000 et 2019. C’est un second facteur d’am- putation du niveau des pensions pour celles et ceux qui n’atteindraient pas les 42,5 ans. Pour un départ main- tenu au bout de 37,5 ans, la pension ne représenterait plus que 37,5/42,5 du taux obtenu après abattement.

L’effet cumulé des deux facteurs d’am- putation dépasserait donc 30 % dans le cas d’un départ maintenu au bout de 37,5 ans de cotisation.

Toutes les générations nées à partir de 1940 seraient touchées et donc placées devant le dilemme : partir à 60 ans avec une amputation de leur pension de l’ordre de 30 % dans la fonction publique ou retarder jus- qu’à 65 ans et plus leur départ.

POUR UNE ACTION DE GRANDE AMPLEUR Sur des questions de société d’une telle importance le débat public est indispensable. L’affrontement d’idées ne fait que commencer mais il faut faire vite. Le gouvernement a annoncé que des décisions seraient prises avant la fin de l’année.

Pour la F.s.u., le recul des droits à la

ment notamment par la mise à contribution des revenus financiers et la modulation des cotisations des employeurs.

Sur de tels enjeux, la recherche de l’unité du mouvement syndical est déterminante. C’est pourquoi la F.s.u., à l’occasion de son conseil national des 22 et 23 mars, vient de « s’adres- ser à l’ensemble des confédérations et des organisations syndicales pour organiser dans les plus brefs délais une initiative de grande ampleur affirmant les solidarités entre les générations et les salariés du public et du privé ».

François Labroille retraite serait inacceptable. Le débat

sur le diagnostic sur l’avenir n’est toujours pas tranché et l’évolution de l’emploi, de la croissance et de la productivité reste un aspect déter- minant de la maîtrise ou non des besoins futurs de financement des retraites. Le passage à 42,5 ans de la durée de cotisation serait un contre- sens dramatique pour la solidarité entre les générations alors que le chômage des jeunes reste massif. La maîtrise de l’avenir doit s’inscrire dans la consolidation des régimes par répartition et des régimes spé- ciaux dont le code des pension, en élargissant leurs moyens de finance-

AVENIR DES RETRAITES

Travailler 42,5 ans ou amputer sa pension de 30 %

T E M P S P R E S E N T

Ce tableau récapitule le calendrier de l’allongement de la durée de cotisation et celui de l’introduction d’un mécanisme d’abattement dans la fonction publique . Pour simu- ler des cas types de fonctionnaire, on peut partir de la formule suivante : P= 75 % ×durée validée/durée requise × salaire des 6 derniers mois, sachant que les 75 % doivent être réduits de 0,05 point à 0,9 point par trimestre manquant. Ainsi, un fonctionnaire né en 1959, qui partirait en retraite à 60 ans en 2019 avec 37,5 annuités, aurait la pen- sion suivante P= (75% - [0,9 × 20]) × 37,5/42,5 × salaires des 6 derniers mois. Sa pen- sion ne correspondrait plus qu’à 50 % de son dernier salaire au lieu de 75 % pour son homologue né vingt ans plus tôt.

La réforme des durées de cotisation et des abattements

Durée de cotisation Réduction du taux requise pour de pension le taux plein par trimestre (trimestres) manquant Régime Fonction Régime Fonction général publique général publique

1999 1939 156 150 1,25 % 0 %

2000 1940 157 151 1,20 % 0,05 %

2001 1941 158 152 1,15 % 0,10 %

2002 1942 159 153 1,10 % 0,15 %

2003 1943 160 154 1,00 % 0,20 %

2004 1944 161 155 0,95 % 0,25 %

2005 1945 162 156 0,90 % 0,30 %

2006 1946 163 157 0,85 % 0,35 %

2007 1947 164 158 0,80 % 0,40 %

2008 1948 = 159 0,75 % 0,45 %

2009 1949 165 160 0,70 % 0,50 %

2010 1950 = 161 0,65 % 0,55 %

2011 1951 166 162 0,6 % 0,60 %

2012 1952 = 163 0,6 % 0,65 %

2013 1953 167 164 0,6 % 0,70 %

2014 1954 = 165 0,6 % 0,75 %

2015 1955 168 166 0,6 % 0,80 %

2016 1956 = 167 0,6 % 0,85 %

2017 1957 169 168 0,6 % 0,9 %

2018 1958 = 169 0,6 % 0,9 %

2019 1959 et suivantes 170 170 0,6 % 0,9 % Année

d’application

Année de naissance

(11)

L’US N° 491 11 27 mars 1999

M U T A T I O N S

MOUVEMENT 99

L’année de toutes les incertitudes

À la veille du démarrage des opérations de mouvement, vérification des vœux et barèmes dans les académies, groupes de travail sur les mouvements spécifiques au plan national,

de multiples

dysfonctionnements de l’administration nous alarment.

Déjà, dans la période de col- lecte des vœux, les collègues se sont heurtés à des embar- ras nombreux : difficultés de saisie sur S.i.a.m., mauvaise prise en compte de leur situation aboutissant à des barèmes mal évalués sur les accusés de réception, consignes de l’admi- nistration contradictoires sur le pro- cédé de signalement de ces erreurs.

Les collègues se sont beaucoup inquiétés et cela n’est pas acceptable.

Alors que depuis des semaines, nous nous attachons à faire lever les ambi- guïtés, à faire corriger les erreurs qui entachent la lecture de la note de ser- vice, nous nous inquiétons des réponses fournies aux rectorats par le ministère sur les points qui leur paraissaient obs- curs : elles sont parfois contradictoires, voire totalement erronées.

Dans ces conditions, comment les ges- tionnaires des rectorats qui font ce travail de codage et de vérification pour la première fois sans formation préalable sérieuse, peuvent-ils assu- mer leur tâche ? Tel recteur reconnaît d’ailleurs avoir arrêté in extremis un mouvement de grève de ses personnels.

Pressés par un calendrier impérieux, ils n’auront pas le temps de faire toutes les vérifications utiles : dans

certaines académies, nous savons que les documents fournis aux élus n’au- ront pas été totalement vérifiés par l’administration, ce qui va accroître les risques d’erreur, alourdir la tâche de vérification par les commissaires pari- taires et donc le temps de commis- sion. Au total, une perte de temps et d’énergie pour tout le monde.

Mêmes risques de dysfonctionnement pour les groupes de travail nationaux :

• un calendrier si serré que la com- munication des documents prépara- toires est souvent prévue la veille, parfois même en séance ;

• délais de travail en commission archi- courts : souvent une demi-journée ;

• groupes de travail nationaux prévus avant certaines C.a.p. académiques correspondantes (réemploi par ex) suppression de groupes de travail qui existaient jusqu’ici : G.t. avec l’Ins- pection générale pour les nomina- tions en C.p.g.e. et B.t.s.

Toutes ces difficultés au nom d’un calendrier qui ne doit surtout pas bouger, car quel qu’en soit le prix à payer par les demandeurs de muta- tion, le ministre veut afficher un rac- courcissement des délais pour valo- riser la gestion déconcentrée ! Pour le S.n.e.s. et ses élus, aucun intérêt ne saurait passer avant celui des collègues, garanti par la qualité du travail avant et pendant les com- missions : dans le domaine des muta- tions, une erreur a des conséquences humaines incalculables. Nous n’ad- mettrons pas que le mouvement 99 fasse courir des risques à nos col- lègues même si, pour cela, nous devons aller à l’épreuve de force.

Annie Faurissou, Danielle Hémery Communiqué de presse

Le ministère de l’Education nationale viole les règles de

confidentialité et de représentativité

La préparation du mouvement des enseignants du second degré entamée dans la confusion se poursuit dans l’illégalité.

Jeudi 18 mars, des documents préparatoires au tableau des mutations ont été remis directement dans les rectorats, à des syndicats qui n’ont pas d’élu académique.

Ces documents comportent des informations personnelles sur les candidats à mutation : ils sont confidentiels et, à juste raison, ne peuvent être confiés qu’aux représentants que les personnels ont désignés par leur vote lors des élections professionnelles.

Les règles de réserve et de confidentialité sont strictes, dans l’intérêt des col- lègues et dans le respect des règles habituelles de la fonction publique, le S.n.e.s. y est fortement attaché.

Le S.n.e.s. dénonce ce mépris de la démocratie et engagera tout recours utile pour que soit respectés la représentativité des organisations profes- sionnelles, en cohérence avec les résultats du suffrage des personnels ainsi que les principes de communication de tout document préparatoire aux élus du personnel.

Paris, le 19 mars 1999

Déconcentration, le danger

n’est plus virtuel

Lors d’une réunion de travail au rec- torat de Créteil, afin de préparer les groupes paritaires sur les barèmes, en présence de tous les représentants syndicaux de l’académie, le secré- taire général a annoncé que tous les postes de C.p.e. de l’académie se- raient considérés comme des postes à exigences particulières (P.e.p.) de ty- pe 3 c’est-à-dire des postes à profil sur avis des inspecteurs Vie scolaire, en fait, des chefs d’établissement.

La raison invoquée est celle, bien connue, de « collaborateurs » des personnels de direction.

A travers une catégorie, moins nom- breuse, c’est toute l’architecture de la déconcentration qui montre son vrai visage : priver les personnels du droit à mutation au vu du barème, renfor- cer l’arbitraire des pouvoirs des chefs d’établissement sur les nominations des personnels.

Nous invitons donc les personnels dans cette situation à refuser d’aller en P.e.p. lors de la phase intra-acadé- mique et continuons à agir pour le respect des droits des personnels.

Catherine Gourbier

Mutations 1999

Nous venons d’avoir communication par le ministère du calendrier prévi- sionnel concernant les affectations pour les mouvements spécifiques et la phase inter-académique du mou- vement général.

Mouvements spécifiques : 7 et 8 avril.

Mouvement général : du 9 au 16 avril.

Le S.n.e.s. informera les collègues durant cette période par téléphone, Ustel, Internet dans la mesure du pos- sible et courriers dès la fin de chaque commission.

Commissions de vérification des vœux

et des barèmes Le S.n.e.s. vous informe : – dans ses sections académiques ; – à la section nationale ; – par le 3615 USTEL ; – par courrier.

A l’issue des commissions

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