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Submitted on 1 Jan 1931
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Quelques vérifications expérimentales concernant le problème des deux points de Curie
Robert Forrer
To cite this version:
Robert Forrer. Quelques vérifications expérimentales concernant le problème des deux points de Curie.
J. Phys. Radium, 1931, 2 (10), pp.312-320. �10.1051/jphysrad:01931002010031200�. �jpa-00233070�
QUELQUES VÉRIFICATIONS EXPÉRIMENTALES CONCERNANT LE PROBLÈME
DES DEUX POINTS DE CURIE ;
par ROBERT FORRER.
Faculté des Sciences, à Strasbourg.
Sommaire. 2014J’ai annoncé précédemment l’identité du l’oint de Curie paramagné- tique 0398p et du Point de Curie du champ coercitif 0398h, 0398p, et 0398h sont en général plus élevés
que le Point de Curie ferromagnétique 0398f
Pour établir avec exactitude la propriété 0398h
=0398p, je choisis une substance dont la différence 0398h 2014 0398f doit être très grande et je m’adresse à cet effet au nickel-cuivre dont on
sait que 0398h 2014 0398f est grand.
L’expérience montre en effet que le champ coercitif hc conserve une valeur finie notable à la température 0398f de disparition de l’aimantation spontanée. La détermination de 0398h et 0398p est donc possible dans de bonnes conditions et fournit effectivement 0398h
=0398p.
La détermination de 0398p de la magnélite par la région paramagnétique est impossible.
Je l’ai tentée par la détermination de 0398h en m’appuyant sur l’identité 0398h
=0398p établie ci- dessus On trouve que 0398h coïncide avec 0398f et l’on doit, par conséquent, admettre que pour la magnétite le Point de Curie ferromagnétique et paramagnétique sont confondus.
Il se produit dans les ferrocobalts à une certaine température Tc une chute de l’ai- mantation spontanée d’une valeur finie à zéro, et l’on observe que cette température coïncide avec le Point de Curie paramagnétique.
Ici on trouve, en atteignant Tc par températures croissantes, pour he non la valeur nulle qui devrait résulter de ce que l’on atteint en même temps 0398p, mais une valeur finie.
On doit en conclure que la chute brusque de l’aimantation spontanée est due à un chan- gement d’état magnétique, accompagnée d’un changement de Point de Curie.
1. Introduction. - Dans un travail antérieur (1) j’ai pu montrer que l’état ferronla- gnétique est caractérisé entre autres par l’existence de deux Points clé Curie. La courbe des carrés de l’aimantation rémanente tend vers zéro pour le Point de Curie ferrOlnagnétique,
tandis que la courbe des champs coercitifs s’extrapole vers le Point de Curze des cha1nps
coercitifs 8h, eh est, en général, plus grand que 0 de sorte qu’à e , où l’aimantation spon- tanée est nulle le champ coercitif garde une valeur finie.
Le champ coercitif mesure la résistance passive s’opposant au renversement de l’aimant élémentaire. Celui-ci ne devient libre qu’à 81.’ température qui se confond sensiblement avec
f)fJ’ le Point de Curie paramagnétique, donné par l’extrapolation des inverses de Z, suivant
la loi de iNTeiss : / ( l’ -(~) = C. L’identité de et de (-:) p Ille semble indiquer que le méca- nisme du renversement dans le champ coercitif est intimement lié au mécanisme du para-
magnétisme. Je jme propose ici de vérifier cette identité de eh et 8p pour quelques corps où
le résultat est particulièrement significatif.
2. Projets d’expériences. - 0l et eh et leurs différences 8ft
-0~ ont été déterminés pour le nickel et le fer (loc. cit.). Pour ces substances la température de 8 f est assez élevée
et la différence 8h - (-)f est relativement petite, de l’ordre de de sorte que les expériences
sont assez délicates.
Pour étudier la différence 8h
-8/ et contrôler exactement la coïncidence de BA et de 0,,
je vais avoir recours à une substance où les Points de Curie sont voisins de la température
ordinaire et où la distance yt- r-,~. est grande.
Certains alliages du nickel dont les Points de Curie ferromagnétiques sont connus
notamment par une étude de Chevenard (’) répondent à cette condition.
(1) J. série VU, t. 1 p. i 9.
(2) Chaleur et Industrie, juillet 192b.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01931002010031200
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Ce sont les Ni2013 Cu, Ni -Cr, Ni -Al et Ni -Mn. Les Ar indiqués par une anomalie
dans la courbe du pouvoir thermoélectrique restent nets, quel que soit le titre dans les deux
premières séries d’alliages, les Ni
-Cu et les Ni - Cr. Les Ni - Cu ont été étudiés complè-
tement au point de vue ferro et paramagnétique, par Alder (1). D’après ses mesures, la dif-
férence ev - 01 augmente avec le titre en cuivre (2).
J’ai donc choisi un nickel-cuivre avec environ 70 pour 100 de Ni dont le 0- , est situé à
peu près à 70°C. L’intervalle de 20 à 70° C est assez grand pour une détermination suffisam- ment précise de la variation thermique de l’aimantation rémanente GR et du champ coer-
citif /te’
°Le cas de la magnétite est particulièrement intéressant. Dans l’état paramagnétique,
la courbure de la courbe 1/y en fonction de t provient de ce qu’au paramagnétisme normal
est superposé un paramagnétisme étranger, consistant vraisemblablement en une partie constante, comme celui des ferrites, et une partie faiblement variable dûe à la présence de Fe 0 dans la molécule de magnétite.
Il est difficile de dégager le paramagnétisme normal de ces termes parasites, surtout à
cause de l’ignorance où nous sommes de la position exacte du Point de Curie paramagné- tique. Si l’on admet l’identité de 8ft et Op, la détermination expérimentale de 8ft donne On
se trouve alors dans de meilleures conditions pour la détermination de la partie de para-
magnétisme liée au ferromagnétisme de la magnétite et du moment atomique de la magné-
tite dans la région paramagnétique.
Comme dernier objet de ce travail je me suis proposé la détermination de 0, pour le Fe - Co à 50 pour 100.
Dans ce ferrocobalt se produit une chute brusque de l’aimantation spontanée à la tem- pérature T, =1 268 KI. A la même température, exactement, est situé le Point de Curie
paramagnétique Op (3). Le commencement de la région du renversement libre, caractérisé
-
par Gp serait donc la cause de la chute brusque en T,.
Il est intéressant de voir, si pour cette température T~ le champ coercitif he garde une
valeur finie comme l’aimantation spontanée ou s’il s’annule à cette température comme le
fait supposer l’identité de 0 et Ojz constatée sur les autres substances.
3. Installation expérimentale. - Pour la détermination de 0 f et 8h, il suffit de
prendre l’aimantation rémanente et le champ coercitif à différentes températures en faisant
des observations serrées surtout au voisinage de 81. Les cycles ont été pris au moyen de
l’installation utilisée pour des expériences analogues (1), utilisant le magnétomètre symé- trique astatique (J). Il suffit de connaître cR et he en valeurs relatives. L’uniformité de la
température le long du four dans la partie occupée par la substance et le couple a été soi- gneusement vérifiée ou corrigée par des retouches au tube de nichrome. A 300" l’écart moyen était inférieur à 0,1,,C. La mesure des températures s’effectuait au moyen de couples ther- moélectriques (couple BTE - CTF d’Imphy pour le Ni - Cu et la magnétite et Pt- Pt Rh pour le Fe - Co) et d’un des potentiomètres qui ont été étudiés spécialement pour la mesure de t et exécutés à l’Institut de Physique de Strasbourg.
A cause de la faible longueur des substances (l= 50 mm, d
--i mm) le champ déma- gnétisant de forme /7. n’est pas négligeable. Il a été déterminé au moyen du cycle rectan- gulaire du nickel spécial (°). Mais cette correction ne suffit pas. Dans les ferromagnétiques
existe encore un champ démagnétisant structural HS C) dont on a tenu compte de la façon indiquée dans l’article mentionné, dans la détermination de l’aimantation rémanente de la
magnétite et du ferrocobalt.
(1) M. ALDER, Thèse, Zurich, 1915.
(2) Voir le graphiquefigure 9 dans Forrer. J. Phys., t. 1 (1930), p. 60.
(3) Voir la figure 12 dans l’article cité J. t. 1 (1930), p. 63.
(’) J. t. 1 (1930), p. 51.
(5) J. Pla!ls., t. 10 (19?~J), p. 252.
(~~) J. PhrJs , t. 7 ( l9?(~), p. 109.
Voir R. FORRER. J. Phys., t. 2 (lD31), p.
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4. Le nickel-cuivre. - 1. Quel est le résultat attendu 1- Pour l’alliage nickel-
cuivre à 70 pour 10O de Ni le Point de Curie ferromagnétique e f est situé, d’après Alder, à
70° C environ. Le Point de Curie paramagnétique est beaucoup plus élevé; la distance
0 - 9,1 est donc grande ( N 40°).
-
P
,Si le Point de Curie des champs coercitiis (~)h coïncide avec (-)p, Oh’ - ~ l. doit donc aussi
être grand. et Oh s’obtiennent par extrapolation d’une variation presque rectiligne de cr R2 et /t, (voir la figure schématique 1). Il s’ensuit immédiatement que le champ coercitif doit garder une grande valeur à C-),, donc là où l’aimantation rémanente est cle-venue nulle.
2. Le nickel-cuivre employé. - J’ai fondu dans un four à haute fréquence, dans le vide, un culot de 5U gr à 72,2 pour 100 de Ni d’après la synthèse.
Il a été refondu dans l’air atmosphérique et le métal fondu a été aspiré dans un tube
de quartz d’un diamètre intérieur de 1,7 mm. Par oxydation partielle l’alliage s’est peut-
être enrichi en nickel. Une analyse n’a pas été faite. En limant le culot en forme de fil, j’ai
obtenu un cylindre d’une longueur de 50 mm et d’un diamètre de 1,1 mm.
3. Expériences provisoires.
-Une première expérience a donné pour GR2 en fonction
de t une courbe fortement convexe vers l’axe des températures, caractéristique d’un alliage
non homogène, et provenant par suite de l’étalement des Points de Curie. Pour l’uniformi- sation, des recuits sont nécessaires.
Un premier recuit (quelques minutes à 1000° C, suivi d’un refroidissement lent en une
demie heure) a amélioré sensiblement l’uniformité, la courbe des cR2 est devenue concave, toutefois avec une longue queue convexe au voisinage de 0-
4. L’expérience définitive.
-L’expérience définitive a été faite après un recuit pro-
longé de trois heures. La sensibilité des appareils enregistreurs photographiques a été réglée de façon qu’à la température ordinaire le magnétomètre donne une déviation de 18 cm pour 2 x 7R et l’ampèremètre des champs 8 cm pour 2 X h~.
La figure 2 donne un dessin reproduisant exactement l’enregistrement photographique
des courbes d’hystèrèse du nickel-cuivre à différentes températures. L’aspect des Courbes
tnontre déjà le par tidentification de C-)h avec 8p : tandis que l’aimantation lécroît régulièrement avec la température croissante, le chajîip coercitif teiid vers une limite linie de grande valeur ; hc garde en 0 t même la moitié de la valeur à la température ordi-
naire..
Pour la détermination des Points de Curie, il est nécessaire de relever sur le graphique
315 les valeurs de l’aimantation rémanente slto, correction faite du champ démagnétisant de
forme et les valeurs du champ coercitif Île en fonction de t.
Fig. 2.
Elles sont contenues dans le tableau 1.
TABLEAU 1 (nickel-cuivre).
CR2 et hc sont portés en fonction de t. dans la figure 3. La courbe des .-.~~ permet une extrapolation vers (7)’. sans aucune ambiguïté. ~~)‘f - 69,5° C. La petite queue en dehors de
la courbe tracée démontre que l’alliage n’était pas encore tout à fait homogène : une petite
partie possède des t..) f plus élevées.
La courbe des hc présente une première partie régulière qui s’arrête dans la région de
8 f sur une grande valeur finie. Elle peut être extrapolée sans trop de difficulté pour trouver le Point de Curie des champs coercitifs; (-) h
=Fig. 3.
Dans la région t > 8!, on peut encore déterminer hc malgré la petitesse de l’aimanta- tion, li, reste presque constant. Ceci confirme l’hypothèse qu’il s’agit ici de parties de la
substance qui sont plus riches en nickel et dont le Point de Curie est plus élevé. A chaque température on mesure donc un /~ d’une substance dont le 0 f est dans le voisinage immédiat
de cette température.
Toutes les valeurs de h~ sont donc près de la valeur finie à de là la constance
approximative.
Comme l’hypothèse de l’identité de 8h et 6 l’a laissé prévoir, la distance eh - 8i est grande pour un alliage nickel-cuivre, riche en cuivre : On a 8h -lif== ~9, ~~C.
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