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Une nouvelle copie du Laocoon du XVIIIème siècle

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Une nouvelle copie du Laocoon du XVIIIème siècle

BAUMER, Lorenz

BAUMER, Lorenz. Une nouvelle copie du Laocoon du XVIIIème siècle. Revue germanique internationale , 2003, vol. 19, p. 119-129

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:100713

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R

e v u e Germanique I n t e r n a t i o n a l e

REVUE SEMESTRIELLE

PUBLIÉE AVEC LE CONCOURS DU CENTRE NATIONAL DU LIVRE

Le Laocoon

histoire et réception

ÉDITÉ PAR

ÉLISABETH DÉCULTOT JACQUES LE RIDER FRANÇOIS QUEYREL

19/2003

PRESSES UN I VE R S I TA I R E S DE FR ANC E

(3)

Une nouvelle copie du Laocoon du

XVIII'

siècle*

LORENZ E. BAUMER

Depuis sa découverte en 1506, le Laocoon est non seulement le sujet d'une intense discussion académique, mais ce groupe a suscité aussi d'innombrables représentations en toutes sortes de matériaux et dans de nombreux domaines artisanaux ainsi qu'une vaste série de moulages en plâtre qui peuplent jusqu'à aujourd'hui les académies et les écoles des beaux-arts1Par contre, les véritables copies du Laocoon, en bronze ou en marbre, de format identique à l'original, restent plutôt rares et méritent un intérêt particulier2Grâce à la permission généreuse de sa propriétaire, il est possible d'ajouter à ce petit groupe un nouvel exemplaire qui retient l'attention pour plusieurs raisons (fig. 1-4). D'après une lettre adressée à une certaine « principessa » anonyme, l'œuvre vient d'une collection noble d'Italie et se trouve depuis une vingtaine d'années dans une collection privée à New York.

Il s'agit d'une copie du torse et de la tête du prêtre, d'une hauteur de 80 cm, travaillée en un marbre blanc d'un grain fin et homogène. Le bras droit était attaché avec un goujon en bois ou en métal, alors que le bras gauche est brisé près du coude (fig. 2). Des traces d'outils et quel- ques petits restes de matériau indiquent que les bras furent complétés en plâtre à une époque indéterminée. Il manque en outre le serpent qui pas- sait sur le dos de Laocoon, ne laissant qu'une partie sommairement retra- vaillée entre les omoplates (fig. 3). La surface du marbre est en général

*Je remercie cordialement Paolo Liverani, Nina Mekacher, Glenys Davies et Irène Lemos pour les informations supplémentaires ainsi que le P' D. Willers, l'Institut d'archéologie classique et la Fondation Hans-Sigrist de l'Université de Berne pour le soutien apporté à mes recherches.

Une présentation plus exhaustive du torse est en préparation.

l. Voir Haskell et Penny, 1981, p. 243-247 et l'exposition à Paris, Musée du Louvre, 2000, p. 228-273. Pour les moulages en plâtre du lAocoon, il manque encore un catalogue ; les exemples cités dans cette contribution montrent la valeur de ces documents si souvent négligés.

2. Voir le catalogue à la fin de cette contribution. 119

Revue gennanique intmzationale, 19/2003, 119 à 130

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Fig. 1-3 - Copie du torse de Laocoon à New York

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Fig. 2

Fig. 3

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Fig. 4 - Copie du torse de Laocoon à New York, détail du visage

en bon état et n'est pas rongée par le temps. Seuls le visage et la poitrine ont partiellement souffert d'un nettoyage à l'acide, traitement qui a donné au marbre un aspect un peu flou et savonneux et qui a effacé quelques détails (fig. 4).

Pour la typologie et par comparaison avec l'original, la nouvelle copie révèle une précision surprenante, y compris même dans les petits accidents comme, par exemple, la boucle brisée qui se trouve au-dessus de la tempe gauche, répétée dans le même état de conservation à New York (fig. 4).

Par contraste avec sa précision typologique, l'œuvre montre un style assez dur et presque métallique, évident, par exemple, dans la chevelure ou dans le froncement des sourcils. La même observation vaut aussi pour le modelé de la musculature et des veines du torse. Le Laocoon de New York peut donc être jugé comme une copie très précise, travaillée dans un style indi- viduel et homogène.

En plus des restaurations qui viennent d'être mentionnées - et dont la date reste malheureusement inconnue -, il faut supposer que dans l'état originel il ne s'agissait pas seulement d'un torse, mais d'une copie complète du groupe du Vatican. L'indice le plus important en ce sens est présenté par la position du corps trop incliné sur son côté gauche (fig. 1 et 3) : dans le cas d'une copie partielle, cette modification n'aurait pas de sens et aurait été assez facile à éviter. L'observation est confirmée par 122 l'avant-bras gauche et la tête du serpent qui auraient empêché, dans cette

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position du torse, sa présentation sur un piédestal. Il faut donc partir du principe que la sculpture à New York constitue un fragment d'une copie intégrale du Laocoon.

Au vu de la rareté des véritables copies du groupe, la question de la datation du nouvel exemplaire gagne de l'importance. La documentation écrite est malheureusement très mince et se limite à mentionner « un Lao- coon d'un sculpteur anonyme, remontant à 1785 »1Mais sans aucune indi- cation supplémentaire, cette date demande une confirmation. Les problè- mes de datation d'une sculpture uniquement par son style sont bien connus. Grâce à la longue histoire de sa restauration - dont sont présentés ici juste quelques points de référence2 - , s'ouvre à nous, pour le Laocoon, une autre piste méthodologique qui se fonde en premier lieu sur le bras droit du prêtre.

L'état de trouvaille du Laocoon peut être connu, par exemple, grâce au fameux moulage en bronze de 1543, à Fontainebleau (cat. 1.1). Après une première restauration du bras en cire par Baccio Bandinelli, Giovanni Angelo Montorsoli, en 1532-1533, le restaura en terre cuite, état docu- menté parmi d'autres dans les deux fontes de la fonderie Keller conservées à Houghton Hall à Norfolk et à l'Assemblée nationale à Paris (cat. 1. 3 et 1.4). Après une restauration partielle par Agostino Cornacchini en 1712- 1719, qui n'a pas touché le bras en question, ce fut seulement dans la deuxième moitié du

xvme

siècle - et probablement vers 1780 - qu'un sculpteur anonyme remplaça le bras de Montorsoli, qui était assez abîmé depuis quelque temps3. Mais, par suite du traité de Tolentino, les marbres furent dérestaurés de nouveau en 1 798 et partirent pour Paris. Au tour- nant du siècle et à la suite d'un concours artistique qui ne donna pas de résultats convaincants, François Girardon compléta lui-même le bras, qui est conservé aujourd'hui par un moulage en plâtre de l'Akademisches Kunstmuseum à Bonn4. Après son retour à Rome en 1815, le Laocoon subit une nouvelle restauration, sous la supervision de Canova, qui comprenait

1. «La scultura marmorea, di autorc sconosciuto, rafligurante il "Laocoonte" è risalente, a quanto mi è stato riferito, al 1 785 » (citation d'après la lettre mentionnée plus haut).

2. Sur l'histoire des restaurations du Laocoon, voir en particulier: Magi, 1960 ; Seymour Howard, << Laocoon rerestored >>, American Journal of Archaeology 93 ( 1989), p. 417-422 ; Seymour Howard, <<On the reconstruction of the Vatican Laocoon group>>, in Seymour Howard, Antiqui!J restored. Essoys on the Afterlife of the Antique, Vienne, IRSA, 1990, p. 42-62; Laschke, 1998, p. 175- 186; Arnold Nessclrath, << Montorsolis Vorzeichnung für seine Ergiinzung des Laokoon >>, in Win- ner- Andreae-Pietrangcli, 1998, p. 165-174; Rebaudo, 1999, p. 231-258.

3. Rebaudo, 1999, p. 247-252; Liverani, 1998, p. X, n. 43, propose une date plus ancienne pour cette restauration: environ au milieu du XVIfl' siècle. Voir aussi p. 124, n. 4.

4. Bonn, Antikenmuseum, Abguflsammlung, inv. 9: Johannes Bauer et Wilfred Geominy (éd.), Gips nicht mehr. Abgüsse ais Let<.le :(eugen antiker Kunst, Sonderausstellung von Stuclierenden des Archiiologischen Instituts der Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Universitiit Bonn in Zusammenar- beit mit dem Akademischcn Kunstmuseum -Antikensammlung der Universitiit Bonn, 14 décem- bre 2000 -25 mars 2001, Bonn, Akademisches Kunstmuseum -Antikensammlung der U niversitat Bonn, 2000, p. 193-198, fig. 194, 196-197 (deuxième moulage de la même époque à Lyon :

p. 199, n. 18). 123

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de nouveau le bras en question 1, et, en 195 7, Filippo Magi remit en place le bras original, retrouvé par Ludwig Pollak en 1903 dans l'atelier d'un sculpteur à Rome2.

Une comparaison détaillée des diverses restaurations du bras droit de Laocoon avec les parties correspondantes de la copie à New York démontre qu'une seule correspond pour la position du bras et les détails de la musculature : il s'agit de la version de la deuxième moitié du

xvme

siècle, conservée aujourd'hui par un moulage en plâtre de l'Acca- demia di Belle Arti à Florence (fig. 5j3. D'après les archives de l'aca- démie, le moulage entra dans la collection peu avant 1 785\ date qui cor- respond donc parfaitement avec la datation proposée pour la copie à New York.

Étant donné la haute qualité et la chronologie du torse, la question de son créateur prend de l'importance. La documentation écrite ne contient malheureusement aucun indice sur son identité5, qui va rester pour cette raison hypothétique. Mais les particularités du style permettent au moins de limiter le champ d'investigation: l'analyse stylistique a montré que le sculpteur du torse modifiait le modelé du corps et de la chevelure, rédui- sant les formes « baroquisantes » de l'original en faveur d'une présentation presque métallique de la pierre. Cela est visible, entre autres, dans les sourcils qui sont indiqués d'une manière presque ciselée par comparaison avec l'original (fig. 4). Le style particulier du torse trouve un parallèle assez étonnant dans une série de sculptures du ne siècle apr. J.-C., et spéciale- ment dans une tête trouvée dans la Villa Hadriana à Tivoli, qui est une copie impériale de l'un des compagnons d'Ulysse de la grotte de Sper- longa6. Même s'il ne faut pas nécessairement accuser le sculpteur du torse d'avoir voulu créer une copie faussement romaine du Laocoon, sa grande familiarité avec la sculpture antique est bien visible.

1. Daltrop, 1982, p. 24-25 ; Bettina Preiss, Die wissenschaflliche Beschiifligung mil der Laokoon- gruj;pe. Die Bedeulung Christian Coll/ob Heynes for die Archiiologie des /8. Jahrhunderls, Alfter, Vcrlag und Datenbank fur Geistcswissenschaften, 1992, p. 13, 74-75; Laschkc, 1998, p. 182; Rebaudo, 1999, p. 256.

2. Magi, 1960; Daltrop, 1982, p. 25-29 ; Preiss, 1992 (op. cil.), p. 13, 68; Laschkc, 1998, p. 182 ; Rcbaudo, 1999, p. 233, 256-258. - Quelques auteurs exprimaient des doutes sur la reconstruction ; voir Christian Kunze, << Zur Datierung des Laokoon und der Skyllagruppe von Spcrlonga >>, Jahrbuch des deulschen Archiiologischen Insliluls, Ill (1996), p. 185, n. 155.

3. Magi, 1960, pl. 17,1-18,2 ; Rebaudo, 1999, p. 248, fig. 72.

4. Anna Gallo Martucci, << Notizia storica delle dotanzione didattiche deli'Accademia », in L'Accademia di Belle Arli di Firenze. 17 84-1984, Florence, Accademia di Belle Arti, 1984, p. 25-39.

5. Voir p. 123, n. 1.

6. Londres, British Museum, inv. 1860 : Bernard Andreae, «Die romischen Repli ken der mythologischcn Skulpturengruppen von Sperlonga », in Baldassare ConticeUo ct Bernard Andreae, <<Die Skulpturcn von Spcrlonga », Antike Plaslik, 14 ( 1974), p. 66, 68-73, fig. 3-12, pl. 55- 58; Nikolaus Himmclmann, << Laokoon », Antike Kunsl, 34 (1991), p. 103-105, pl. 13, 1.3; Niko- laus Himmelmann, Sperlonga. Die homerischen Gruppen und ihre Bildquellen (Yortragc der Nordrhein- Wcstfalischen Akademic der Wissenschaftcn, Geisteswisscnschaften, G 340), Opladen, Westdeuts- chcr V crlag, 1996, pl. 7 a.

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Fig. 5 - Moulage en plâtre du Laocoon à l'Accademia di Belle Arti de Florence

Un des premiers maîtres à nommer dans ce contexte est Bartolomeo Cavaceppi (1716-1799), restaurateur en chef au Vatican et copiste célèbre de sculptures antiques 1Par son amitié avec Winckelmann, il était certai-

1. Sur Cavaceppi, voir Haskell et Penny, 1981, p. 47, 68, 102; Seymour Howard, Bartolomeo Cavaceppi: Eighteenth-Century Restorer, ew York, Garland, 1982; Carlos A. Pic6n (éd.), Bartolomeo Cavaceppi: Eighteenth-Century Restorations if Ancient Marble Sculpture )Tom English Private Collections, cata- logue Clarendon Gallery, 23 novembre -22 décembre 1983, Londres, Clarendon Gallery, 1983 ; Maria Giulia Barberini et Carlo Gasparri d.), Bartolomeo Cavaceppi, scultore romano, catalogue Rome, Museo del Palazzo Venezia, 25 janvier-15 mars 1994, Rome, Palombi, 1994 ; Thomas Weiss (éd.), Von der Schilnh.eit weissen Marrnors . ..(;um 200. Todestag Bartolomeo Cavaceppis, catalogue Wôrlitz, 15 juin-5 septembre 1999, Mayence, Philipp von Zabern, 1999 ; Paolo Liverani, <<La

situazione delle collezioni di antichia Roma nel XVTII secolo >>, in Dietrich Boschung et He1mer 125

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nement bien familier avec les discussions esthétiques de l'époque au sujet du Laocoon (voir plus bas). À côté de Cavaceppi, sont à considérer aussi le sculpteur et restaurateur Vincenzo Pacetti (1748-1820)1, engagé parmi d'autres pour la redécoration de la Villa Borghèse, ou le disciple de Cava- ceppi, Carlo Albacini (1735-1824)2, qui travaillait non seulement pour le Vatican, mais aussi pour de célèbres collectionneurs comme Charles Townley, William Blake ou l'Earl of Lansdowne. Une décision définitive n'est actuellement pas possible, et le nom du sculpteur du torse reste forcé- ment dans l'obscurité3.

Mais la copie de New York est non seulement l'œuvre d'un sculpteur particulier, mais elle incarne aussi d'une manière exemplaire l'esprit de son époque qui voyait des progrès importants dans la discussion esthétique du Laocoon et de l'art antique en général, ainsi que dans le processus qui conduit au musée moderne. En plus du renouvellement de plusieurs col- lections nobles à Rome (par exemple, la Villa Albani ou la Villa Bor- ghèse)\ il faut rappeler pour le Vatican la transformation du Belvédère en

von Hcsberg (éd.), Antilœnsammlungen des europiiischen Adels im 18. Jahrhundert ais Ausdruck einer europiiis- chen Identitiit, Internationales Kolloquium in Düsseldorf vom 7.2.-10.2.1996 (Monumenta Arcis Romanae XXVII), Mayence, Philipp von Zabern, 2000, p. 70 avec n. 36 ; Bowron et Rishel, 2000, p. 239-244. Cavaceppi publiait lui-même une partie de son œuvre une quinzaine d'années avant la création du torse : Raccolte d'antiche statue, busti, bassirilievi ed altre sculture restaurate di Bartolo- meo Cavaceppi, scultore Romano, Rome, 1768-1 772.

1. Sur Vincenzo Pacctti, voir Hugh Honour,« Vincenzo Pacetti >>, The Conoisseur 146 (1960), p. 174-181 ; Hugh Honour, <<The Rome of Vincenzo Pacctti: Leaves from a Sculptor's Diary », Apollo n.s. 78 (1963), p. 368-376; Haskell ct Penny, 1981, p. 112-113, 202-205, n°033; p. 295;

Antonia Na va Cellini, << Memoria dell'antico : note su Vincenzo Pacetti e Rinaldo Rinaldi », Para- gone, n.s. 39, 465 (1988), p. 59-67; Donatella Germano Siracusa, 77ze Dictionary qf Art 23 (1996), p. 701, s.v. << Pacetti (1-2) »; Bowron ct Rishel, 2000, p. 273-275; Liverani, 2000 (op. cit., voir p. 125, n. 1 ), p. 71 avec n. 42. Dans le journal de Pacctti, précieux document pour le << collezio- nismo » du xvm' siècle conservé à la Bibliotheca Alessandrina à Rome, aucun Laocoon n'est men- tionné pour les années en question.

2. Howard 1982 (op. cit., p. 125, n. 1), p. 14, 23, 29, 84, 97, 112, 153 sq., 192, 198, 223;

Howard, 1990 (op. cil., p. 123, n. 2), p. 68, 76, 86, 106, 128, 151, 253, 255, 258, 274-275, 277, no 30 ; Glenys Da vies, <<The Albacini Cast Collection : Charactcr and Significance », in Glenys Davies (éd.), Plaster and Marbl.e: The Classical and Neo-Classical Portrait Bust, Journal qf the History qf Col- lections 3,2, Oxford, Oxford University Press, 1991, p. 145-165 ; Seymour Howard, << Ancicnt Busts and the Cavaceppi and Albacini Casts », in Da vies, 1991 (op. cit.), p. 199-217 ; Helen Smai- les, << A History of the Statue Gallery at the Trustee's Academy in Edinburgh and the Acquisition of the Albacini Casts in 1838 », in Da vies, 1991 (op cit.), p. 125-143 ; Gerard Vaughan, << Albacini and his English patrons », in Da vies, 1991 (op. cit.), p. 183-197 ; Seymour Howard, Art and imago:

ESSi!JIS on Art as a Species qf Autobiography, Londres, Pin dar Press, 1997, p. 218, 225-226, 323, 341, 351 ; Bowron ct Rishcl, 2000, p. 225-226; Live rani, 2000 (op. cit., voir p. 125, n. 1 ), p. 70 avec n. 40. Pour d'autres sculpteurs du cercle de Cavaceppi, voir Liverani, 2000 (op. cit., voir p. 125, n. 1), p. 70-71 ; voir aussi la note suivante.

3. Sur la sculpture du XVIII' siècle à Rome en général, voir maintenant Dean Walker, <<An Introduction to Sculpture in Rome in the Eighteenth Century », in Bowron et Rishcl, 2000, p. 211-293.

4. Sur les collections nobles du XV111' siècle à Rome voir, entre autres, Brigitte Kuhn-Forte,

<< Antikensammlungcn in Rom», in Max Kunze (éd.), Riimische Antikensammlungen im 18. Jahrhundert, catalogue Worlitz/Stendal 1998, Mayence, von Zabcrn, 1998, p. 30-66; Liverani, 2000 (op. cit.,

126 voir p. 125, n. 1 ), p. 66-73. Sur la Villa Albani voir Haskcll ct Penny, 1981, p. 63-67 ; Herbert

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un « Cortile Ottagono » par le pape Clément XIV en 1772-1774, et la construction du Museo Pio Clementino, ouvert en 1784 par Pie VI'. Avec le nouveau Cortile, le Vatican recevait un des premiers espaces destinés spécialement à la présentation de sculptures antiques - et notamment du Laocoon2.

Pour les discussions esthétiques de la deuxième moitié du siècle, il suffit de rappeler les discussions engagées par Winckelmann, Lessing et Goethe sur la représentation contenue de la douleur du Laocoon, étudiées en pro- fondeur dans d'autres contributions du présent volume3Même si l'identité du sculpteur du torse à New York reste inconnue, il était certainement familier avec les débats de l'époque. ll semble donc au moins possible que ceux-ci l'aient porté à choisir pour sa copie un style classiciste et influencé par l'époque impériale qui rendait cet élément fondamental du Laocoon encore plus transparent au spectateur. Le Laocoon à New York représente donc, en somme, non seulement une copie d'une qualité remarquable, mais aussi un chef-d'œuvre qui transmet en marbre les différents aspects de son époque, et qui mérite aussi, pour cet objectif, un intérêt particulier.

Université de Berne Institut .for Klassische Archiiologie Liinggass-Strasse 1 0 3012 Berne (Suisse)

Beek ct Peter C. Bol (éd.), Antike Kunst und die Epoche der Aujkliirung (Forschungen zur Villa Albani, Frankfurtcr Forschungen zur Kunst, 10), Berlin, Mann, 1982; Bowron et Rishel, 2000, p. 117- 1 18 ; Carole Paul, Making a Prince's Museum: Drawings for the La.te-Eighteenth-Century Redecoration qf the Villa Borghese, Los Angeles, The Getty Rescarch lnstitute, 2000, p. 18-23, 92-93, n. 43-45 (biblio- graphie). D'après Beek et Bol 1982 (op. cit.), p. XII, la villa représente « ... tatsachlich das erste Excmpcl cines von vornhcrcin flir Museumszwccke geplanten Baues, obgleich sie in noch durch- aus traditioncllcr Weise gesellschafùicher Reprasentation cliente>>. Pour la Villa Borghèse voir, ultérieurement, Paul, 2000 (op. cit.), avec bibliographie.

1. Haskell ct Penny, 1981, p. 70-73 ; Liverani, 1998, p. X-Xl ; Paul, 2000 (op. cit.), p. 78-79;

Jeffrey Collins, <<The gods' abode : Pius VI and the invention of the Vatican Museum », in Clare Hornsby (éd.), 77œ Impact qf Italy. 17œ Grand Tour and BI[Yond, Londres, The British Sehool at Rome, 2000, p. 173-194.

2. Liverani, 1998, p. V-XV; Arnold Nessclrath, << ll Cortile delle Statue : luogo e storia », in Winner-Andreae - Pietrangeli, 1998, p. 1-16. Sur l'emplacement des sculptures au Belvédère avant la construction du << Cortile Ottagono », voir aussi Daltrop, 1982, p. 20, fig. 1 7 ; Winner, 1998, p. 1 1 7-128 ; Carlo Pietrangeli, << Il Cortile delle Statue nell Setteeento », in Winncr - Andreae- Pietrangeli, 1998, p. 421-429 ct, en particulier, p. 422, fig. 2-3; p. 423, fig. 5-6. Sur le nouveau Cortile, voir, en outre, Haskell et Penny 1981, p. 70, fig. 36 ; Da! trop, 1982, p. 2 1-22, fig. 18, 20; Liverani, 1998, p. X-Xl ; Pietrangcli, 1998 (op. cit.), p. 426, fig. 1 1 ; p. 427, fig. 16 ; Collins, 2000 (op. cit., note précédente), p. 181-186. Paul, 2000 (op. cit., n. 4, in.fine, p. 127), p. 5, considère le Cortile comme <<the pope's semipublic statue court at the Vatican ».

3. Voir en général, aussi, Preiss, 1992 (op. cit., p. 124, n. 1, avec une utile collection de docu- ments) ; Simon Richter, La.ocoon's Borfy and the Aesthetics qf Pain: Winckelmann, Lessing, Herder, Moritz, Goethe, Detroit, Wayne State UP, 1992 ; Richard Brilliant, A{)' Laocoon: Alternative Claitns in the Inter-

pretation qf Artworks, Berkeley, University of California Press, 2000, p. 50-61. 127

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SÉLECTION DE COPIES ET DE MOULAGES EN BRONZE

DU LAOCOON

1. Moulages en bronze

1. 1. Moulage en bronze par Primatice (1543) - Fontainebleau, Musée national du Château, in v. MR 3290 : Magi, 1960, p. 9-11, 48, fig. 8, pl. 6-8 ; Dai trop, 1982, p. 72, n. 79, fig. 14 ; Haskell et Penny, 1981, p. 244 avec n. 16 ; Laschke, 1998, p. 1 7 5 ; Settis, 1998, p. 129-130, fig. 1 ; Winner, 1998, p. 125, fig. Il ; Settis, 1999, p. 13-15, fig. 9 ; Maffei, 1999, p. 224-226 ; Musée du Louvre, 2000, p. 232- 233, n° 70, fig. 70.

1 . 2. Moulage en bronze d'après une copie en cire par Jacopo Sansovino (attribution incertaine) (1510): Daltrop, 1982, p. 70-71, n. 59; Haskell et Penny, 1981, p. 244 ; Detlef Heikamp, « Die Laokoongruppe des Vincenzo de' Rossi >>, Mittei- lungen des Kunsthistorischen Institutes in Floren;:., 34 (1990) (p. 343-378), p. 349; Settis, 1998, p. 129 ; Maffei, 1999, p. 229-230 ; Settis, 1999, p. 14 ; Musée du Louvre, 2000, p. 234-237.

1 . 3. Moulage en bronze par la Fonderie Keller (fin XVII' 1 début XVIII' siècle) - Paris, Assemblée Nationale : Musée du Louvre, 2000, p. 233-234, no 71, fig. 71.

1. 4. Moulage en bronze par la Fonderie Keller (fin XVII' 1 début XVIII' siècle) - Nor- folk, Houghton Hall : Dirck Kocks, « Antikenaufstellung und Antikenerganzung im 18. Jahrhundert in England >>, in Herbert Beek (éd.), Antikensammlungen im 18. Jahrhundert (Frankfurter Forschungen zur Kunst), Berlin, Gebr. Mann, 1981, p. 321, 328 ; fig. 3 ; Haskell et Penny, 1981, p. 244 avec n. 19 ; Dai trop, 1982, p. 72-73, n. 82 et p. 76, n. 114 ; Preiss, 1992 (op. cit., p. 124, n. 1 ), p. 76, fig. 40 ; Musée du Louvre, 2000, p. 233, texte n° 71 ; Johannes Bauer et Wilfred Geominy (éd.), Gips nicht mehr. Abgüsse als let;:.te :(,eugen antiker Kunst, Sonderausstellung von Stu- dierenden des Archaologischen Instituts der Rheinischen Friedrich-Wilhelms-Uni- versitat Bonn in Zusammenarbeit mit dem Akademischen Kunstrnuseum-Anti- kensammlung der Universitat Bonn, 14 décembre 2000-25 mars 2001, Bonn, Akademisches Kunstrnuseum -Antikensammlung der Universitat Bonn, 2000, p. 196, 198, fig. 199 ; Dietrich Boschung et Renner von Hesberg (éd.), Antiken- sammlungen des europd.ischen Adels im 18. ]ahrhundert als Ausdruck einer europd.ischen Iden- titd.t, Internationales Kolloquium in Düsseldorf vom 7 .2.- 10.2.1996 (Monumenta Artis Romanae XXVII), Mayence, Philipp von Zabern, 2000, p. 89, 103.

2. Copies en marbre

2.1. Copie en marbre par Baccio Bandinelli (1523)- Florence, Galleria degli Uffizi, inv. 1914, no 284 : Magi, 1960, p. 26, 4 7, 48, 49, pl. 16, 1-2 ; Haskell et Penny, 1981, p. 244; Da! trop, 1982, p. 16-17, fig. 8 ; Heikamp, 1990 (voir n° 1 . 2), p. 349-352, fig. 8-10 ; Irving La vin, « Ex Uno Lapide : The Renaissance Sculp- tor's Tour de Force>>, in Winner-Andreae-Pietrangeli, 1998, p. 197, fig. 7 ; Laschke, 1998, p. 176-177, fig. 2 ; Winner, 1998, p. 120, 125 ; 121, fig. 7 ; Maf- fei, 1999, p. 220-224, fig. 75 ; Rebaudo, 1999, p. 235; Musée du Louvre, 2000, p. 237-240, no 74, en particulier, p. 237-238, fig. 74 a.

2. 2. Reproduction plus libre par Vincenzo de Rossi (Renaissance) - Collection privée en Suisse : Heikamp, 1990 (voir no 1 . 2), p. 343-378, fig. 11-16, 18-21, 23 et fron- tispice ; Maffei, 1999, p. 226-228, fig. 76.

2. 3. Copie en marbre par Jean-Baptiste Tuby (XVII' siècle) - Parc de Versailles: Has- kell et Penny, 1981, p. 244 ; Dai trop, 1982, p. 72, n. 82 ; Rebaudo, 1999, p. 254- 128 255, fig. 74; Musée du Louvre, 2000, p. 267, no 101, fig. 101.

(13)

2 .4. Copie en marbre (?) (XVII' siècle) - Stockholm, Royal Art Museum : Anne-Marie Leander Touati, Ancien! Sculptures in the Royal Museum (The Eighteenth-century Col- lections in Stockholm, vol. I), Skri.fler utgiuna au Suenska lnstitutet i Rom, LV (1998), p. 23-24.

2. 5. Copie en marbre (?) (X lX' ou XX' siècle ?) (fig. 3, p. 279) - Odessa, musée archéo- logique : Tonio Hôlscher, << Laokoon und das Schicksal des Tiberius », Antike

Welt, 31, 3 (2000), p. 321, fig. 1.

3. Bustes et têtes en marbre

3. 1. Buste attribué à Bernini - Rome, Galleria Spada : Haskell et Penny, 244 avec n. 23; Antonio Giuliano, La Collezione Boncompagni Ludouisi: Algardi, Bemini e la For- luna dell'Antico, catalogue Rome, Palazzo Ruspoli, 5 décembre 1992 - 30 avril 1993, Venise, Marsilio, 1992, p. 222-223 avec fig.

3. 2. Buste (première moitié du XVII' siècle) - Paris, musée du Louvre, inv. MR 2466 : Musée du Louvre, 2000, p. 248, no 81, fig. 81.

3. 3. Tête vue par Aldovrandi dans le Palazzo Maffei en 1562 : Musée du Louvre, 2000, p. 248, texte n° 81.

3 .4. Deux têtes par Wilton et Chinard (XVIII' siècle) : Haskell et Penny, 1981, p. 244, n. 21-22.

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