public est utile.
1374 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 22 juin 2011
Dans le canton de Vaud, tout le monde s’ac
corde sur un point : le partenariat signé avec l’Etat a pour vocation première de s’attaquer concrètement aux problèmes de la relève mé
dicale. Vaste et ambitieux projet, car la relève, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Impos
sible de lui trouver une solution sans entrer dans la complexité de l’organisation des soins médicaux, de la garde à la guerre des don
nées. Tour d’horizon des différents chantiers en cours au sein du partenariat privépublic avec JeanPierre Pavillon, Président de la So
ciété vaudoise de médecine (SVM).
1. Les données démographiques
«Compter et décrire la population médicale : c’est le premier acte qui a été réalisé par le partenariat, note JeanPierre Pavillon. Nous avons mandaté l’Observatoire de la santé
(Obsan) pour avoir une idée très précise de la démographie médicale au sein du canton, de la présence ou non de médecins de premiers recours, mais il fallait aussi connaître quelle région était victime de trous générationnels.
Cette démarche est essentielle pour organiser l’offre de soins de façon cohérente.»
2. La garde médicale
«L’organisation de la garde est aussi un as
pect important, afin de ne pas décourager les jeunes à s’installer dans les régions périphé
riques, explique le docteur Pavillon. A vrai dire, une convention existait déjà et le partenariat n’a pas transformé les objectifs. Les premiers résultats se font d’ailleurs sentir. Nous avons créé de grands secteurs avec une "masse"
médicale importante. Deux médecins se re
laient pour assurer la permanence. Le premier
Partenariat privé-public vaudois : la relève et les autres dossiers concrets
se charge des visites à domicile, pendant que l’autre reçoit les urgences déplaçables dans des maisons de garde ou à son cabinet. Ré
sultat : la charge a été réduite à une seule garde par mois dans plusieurs régions. Le partenariat a aussi permis d’obtenir une ga
rantie financière pour les médecins lausannois qui vont assumer des gardes dans des ré
gions périphériques sousdotées. Ce qui me semble simplement normal. Comme dans tous les domaines, il est légitime qu’un méde
cin qui travaille dans des conditions atypiques ait une garantie de revenu. Le partenariat a permis d’obtenir un juste retour des choses.»
3. La clause du besoin
«Grâce à la commission mixte mise en place dans le cadre du partenariat, les décisions sont devenues moins arbitraires, relève le Pré
sident de la Société vaudoise de médecine.
On ne refuse pas l’installation sur des don
nées parfois vieilles de dix ans. On regarde le projet plus en détail et on vérifie les départs à
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les assurances peuvent participer aux discussions, mais leur mandat premier n’est en tout cas pas de définir le cadre dans lequel s’exerce la médecine
… la retraite. En somme, la réalité du terrainest prise en compte et les préavis sont rare
ment discutés. La concertation a fait toutes ces preuves dans ce domaine.»
4. La relève et la formation
«C’est, au fond, le problème central, résu me JeanPierre Pavillon. Le défi est de taille, car il est très difficile de définir aujourd’hui les besoins de la population de demain, et l’évolution de la démographie médicale. Mais surtout, personne ne peut résoudre seul les problèmes posés par la pénurie et le besoin de relève. Il faut que tout le monde parti
cipe : l’Etat, l’Université et le corps médical.
C’est le chantier décisif de notre partenariat mais aussi une affaire primordiale pour l’équilibre et l’équité de l’offre de soins du canton.»
M. B.
… L’échelle cantonale permet de mieux gérer la formation de la relève …
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