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Vaccin contre le zona : quelles recommandations en 2014 ?

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J. Vionnet * K. Hart *

F. Spertini

introduction

Un vaccin contre le zona (Zostavax) est disponible en Suisse depuis 2008. Cette mise sur le marché avait soulevé la question d’une éventuelle recommandation d’utilisation par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations. En février 2010, il a été décidé de ne pas introduire cette vaccination dans le plan suisse de vaccina- tion.1 En effet, le bénéfice de ce vaccin pour la santé publique semblait alors limité. En 2014 encore, le vaccin fait partie des vaccinations sans recommandation d’utilisation dans le plan suisse de vaccination, récemment mis à jour.2 Depuis 2010, ce vaccin est toutefois intégré dans le plan de vaccination de plu- sieurs pays européens (dont l’Angleterre, l’Autriche, la Grèce et la France) et des Etats-Unis. Cet article fait le point sur la question en Suisse en 2014.

varicella

-

zostervirus

Le virus de la varicelle (varicella-zoster virus, VZV) fait partie, tout comme l’herpes simplex virus (HSV), des alpha-herpes virus. Le VZV est responsable de deux syndromes cliniques bien connus : la varicelle et le zona (herpes zoster).

La varicelle résulte de l’infection primaire par le VZV. Il s’agit d’une maladie fébrile, extrêmement contagieuse, caractérisée par un rash vésiculaire prurigineux généra- lisé. Cette maladie atteint préférentiellement les enfants sur un mode épidémi que annuel. Plus de 99,6% des adultes de plus de 40 ans sont immuns pour le virus 3 et sont ainsi des porteurs latents du VZV.

Le zona (herpes zoster) est une maladie des ganglions sensoriels rachidiens et crâniens, des nerfs et de la peau, causée par la réactivation et la réplication du VZV ayant persisté sous forme latente dans les neurones sensoriels après l’in- fection primaire. Le zona est caractérisé par un rash vésiculaire généralement limité à un seul dermatome et par une douleur radiculaire unilatérale, correspon- dant au ganglion sensoriel dans lequel le VZV s’est réactivé.4 Ce ganglion fait l’objet d’une inflammation intense et d’une nécrose hémorragique entraînant une perte des neurones et une fibrose des fibres nerveuses afférentes.5 Ceci explique que la douleur précède ou accompagne habituellement le rash. La douleur neu- ropathique peut persister plusieurs semaines à plusieurs mois, voire des années après la résolution du rash. Elle est appelée dans ce cas névralgie postzostérienne Shingles vaccine : which recommendations

in 2014 ?

Zostavax, a live attenuated vaccine against shingles (herpes zoster) has been available in Switzerland since 2008. In a population aged 60 and over, evidence suggests the vaccine effectively reduces the incidence of shingles and some of its corresponding complications.

More importantly, in terms of public health, vaccination appears to reduce the burden of illness and be pharmaco-economically viable.

Despite being part of the vaccination pro- grammes in the United States and several European countries, the vaccine is not yet part of the Swiss vaccination programme.

Should Switzerland follow suit by incorpora- ting Zostavax into their vaccination policy ? Rev Med Suisse 2014 ; 10 : 869-75

Un vaccin vivant atténué contre le zona (Zostavax) est dispo- nible en Suisse depuis 2008. Contrairement aux Etats-Unis et à de nombreux pays européens, ce vaccin ne fait pas partie du plan de vaccination en Suisse. Malgré les controverses, ce vaccin semble diminuer, chez la personne âgée de plus de 60 ans, l’incidence du zona ainsi que certaines de ses complica- tions. Plus important, en termes de santé publique, la vacci- nation semble diminuer le fardeau lié à cette maladie et avoir un impact pharmaco-économique positif. La Suisse doit-elle suivre le mouvement ?

Vaccin contre le zona : quelles recommandations en 2014 ?

synthèse

Dr Julien Vionnet Pr François Spertini

Service d’immunologie et d’allergie Dr Karen Hart

Centre d’immunothérapie et vaccinologie

CHUV 1011 Lausanne julien.vionnet@chuv.ch francois.spertini@chuv.ch karen.hart@chuv.ch

* Les deux auteurs ont contribué de façon égale à l’écriture de l’article.

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(NPZ) et représente la complication la plus fréquente du zona, sans être toujours présente d’ailleurs. Le zona oph- talmique, conséquence de la réactivation du VZV dans le ganglion trigéminé, est une situation particulièrement in- quiétante car il peut menacer la vue du patient. Il nécessite un traitement urgent. Le zona ophtalmique con cerne envi- ron 10 à 20% des cas de zona.6 Les autres complications du zona sont répertoriées dans le tableau 1.7

Le zona est une maladie sporadique, sans prévalence saisonnière, dont la fréquence et la sévérité augmentent avec l’âge.8 Chaque année, plus de 1,7 million de personnes en Europe présentent un zona. Les deux tiers de ces per- sonnes sont âgées de plus de 50 ans. La dernière étude en Allemagne 9 montre que plus de 306 000 personnes de plus de 50 ans sont touchées annuellement par le zona, ce qui équivaudrait en Suisse, par extrapolation, à environ 30 000 nouveaux cas chaque année. Un article de revue paru ré- cemment 8 établit que l’incidence du zona est comparable dans les différents pays européens (7-8/1000 personnes de plus de 50 ans et 1/100 personnes de plus de 80 ans). Sur les quinze dernières années, l’incidence du zona semble montrer des signes de croissance aussi bien aux Etats-Unis,10 avant l’ère de la vaccination, qu’en Suisse (figure 1).

De manière intéressante, bien que la NPZ puisse se dé- velopper à tout âge, les personnes de plus de 50 ans sont plus à risque de développer cette complication et plus de 40% des personnes de plus de 60 ans atteintes d’un zona présentent des NPZ.5 Les NPZ peuvent être particulière- ment invalidantes. Certaines études sur la sévérité de la

douleur ont montré que la douleur chronique associée aux NPZ excède les scores des douleurs : a) en lien avec l’ac- couchement ; b) musculosquelettiques et c) en lien avec le cancer.11 En termes de qualité de vie, les NPZ peuvent avoir un impact négatif similaire à celui de l’insuffisance cardiaque congestive, du diabète et de la dépression.12

Systèmes impliqués Complications (fréquence) Peau • Surinfections bactériennes (2-3%)

• Cicatrices et formation de granulomes

• Dépigmentation

• Dissémination cutanée

Yeux • Kératite, sclérite, uvéite, choriorétinite, iridocyclite

• Ptose palpébrale, mydriase

• Glaucome secondaire

• Nécrose rétinienne aiguë (très rare

chez hôte immunocompétent)

Systèmes nerveux • Névralgie postzostérienne (jusqu’à 50%

central et des patients selon l’âge)

périphérique • Neuropathies motrices (en particulier lors de zona cervical avec atteinte du nerf accessoire)

• Hypoacousie lors de zona otique (0,2%)

• Méningite et méningoencéphalite (0,5%)

• Rétention urinaire aiguë (lors de zona sacré, rare) Viscères • Pneumonie

• Dissémination viscérale Tableau 1. Complications du zona Adapté de réf.7

Figure 1. Evolution chronologique en Suisse du nombre annuel d’hospitalisations avec pour diagnostic principal

«varicelle ou zona» et proportion de patients âgés de plus de 60 ans En abscisse : évolution chronologique par année (données manquantes pour 2001 et 2002).

En ordonnée : nombre d’hospitalisations avec pour diagnostic principal «varicelle ou zona» (en bleu) et proportion en pour cent de patients âgés de plus de 60 ans (en rouge).

Données issues du site internet de l’Office fédéral de la statistique.

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Enfin, certaines personnes âgées peuvent faire l’expérience d’une perte d’autonomie après un épisode aigu de zona.13

immunitécontrelevzv

Les mécanismes contrôlant la latence du virus ne sont pas complètement élucidés. Il est toutefois clairement éta- bli que l’immunité cellulaire spécifique au VZV est néces- saire pour empêcher une multiplication du virus réactivé dans le ganglion sensoriel. Des données in vitro suggèrent qu’une immunité cellulaire robuste contre le VZV au début du rash est corrélée avec une sévérité moindre de la mala- die et un risque diminué de NPZ subséquent.14 De façon réciproque, les patients immunodéprimés sont à risque d’épisodes de réactivation prolongés et de maladie dissé- minée, pouvant être fatals.15

Le déclin de l’immunité cellulaire avec l’âge (immuno- sénescence) s’associe ainsi chez les personnes âgées à un risque accru de réactivation du VZV.5 En effet, environ 30 à 40% des personnes âgées de plus de 55 ans n’ont plus aucune réponse cellulaire T détectable spécifique au VZV.

A l’instar des personnes âgées, les patients immunodépri- més sont particulièrement à risque de développer un zona (augmentation du risque de 20 à 100 fois).16-18 Malgré cela, 90% des cas de réactivation concernent des patients immu- nocompétents. Enfin, une réactivation du VZV peut être associée à une diminution transitoire de l’immunité, à certaines comorbidités (telles que le diabète19 ou la dé- nutrition 20), à des traumatismes physiques 21 ou à certains facteurs psychologiques.22,23

Un second épisode de zona est rare chez les patients immunocompétents, probablement en raison d’un effet boost immunologique du premier épisode de zona.15,24,25 L’immunisation contre le zona est également associée à un effet boost dans les réponses immunitaires cellulaires T spécifiques au VZV.26 Ceci sous-tend vraisemblablement l’efficacité du vaccin dans la prévention ou l’atténuation de la maladie.

fardeaude lamaladie

Le fardeau de la maladie (burden of illness) appliqué au zona est un concept affecté par l’incidence, la sévérité et la durée des NPZ ainsi que l’inconfort engendré par ces dou- leurs particulièrement invalidantes.27 Ce concept est fré- quemment utilisé en santé publique et peut être exprimé en QALY (quality adjusted life year ou années de vie ajustées à la qualité). Cet indicateur économique vise à évaluer simultanément l’espérance de vie et la notion de qualité de vie et peut servir à évaluer la valeur monétaire d’une intervention, par exemple, une vaccination. Une année en parfaite santé correspond à un QALY de 1 et une interven- tion provoquant le décès à un QALY de 0. Une année dans laquelle une intervention permet de prolonger l’espérance de vie effective tout en affectant les conditions de vie sera située entre 0 et 1.

L’incidence, la durée et l’intensité des NPZ augmentent avec l’âge et deviennent particulièrement débilitantes chez les personnes en âge gériatrique. Environ 30 et 15% des patients de plus de 70 ans rapportent des NPZ trois mois

et une année après le zona, respectivement. Des données issues de Suisse et de différents pays européens montrent que le zona et ses complications entraînent des hospitali- sations et des décès, en particulier chez les patients âgés de plus de 70 ans.28 En Suisse, l’Office fédéral de la statis- tique (figure 1) a enregistré, en 2012, 789 hospitalisations avec le zona ou la varicelle comme diagnostic principal.29 Environ 68% de ces patients étaient âgés de plus de 60 ans.

En 2008, l’hospitalisation pour ce motif durait en moyenne 11,9 jours (8,8 jours chez les patients entre 40 et 69 ans et 13,3 jours chez les patients de plus de 70 ans). Tant en Angleterre,30 qu’en Espagne 31 ou en Italie,32 il a été montré que le taux d’hospitalisations, la morbidité et la mortalité en lien avec le zona augmentent avec l’âge. Le taux d’hos- pitalisations est particulièrement élevé chez les patients de plus de 70 ans, avec un séjour hospitalier moyen de onze à quatorze jours. Le taux de mortalité lié au zona reste toutefois inférieur à 1%. Les atteintes neurologiques (mé- ningo-encéphalite) et pneumologiques (pneumonie) sévères sont responsables d’environ 80% des décès causés par le zona.33

Enfin, il n’existe à ce jour aucun traitement antiviral com- plètement efficace pour prévenir les séquelles de l’infec- tion, une fois le zona ou les NPZ établis. Les traitements antiviraux (aciclovir, valaciclovir, famciclovir) doivent être introduits dans les 72 heures suivant l’apparition du rash et n’ont qu’un effet limité sur les douleurs chroniques, bien qu’une diminution de la durée totale des NPZ soit pos- sible.34 En effet, certaines études 35,36 suggèrent une dimi- nution de la durée des NPZ d’environ 2 à 2,5 mois (durée des NPZ : 38 jours avec valaciclovir, 51 jours avec aciclovir, 63 jours avec famciclovir et 119 jours avec placebo). De plus, le traitement antalgique des NPZ persistantes con- siste souvent en des combinaisons médicamenteuses (anal- gésiques, opiacés, antiépileptiques, antidépresseurs tricy- cliques). Ces traitements sont eux-mêmes responsables d’effets secondaires importants et ne permettent un soula- gement des NPZ satisfaisant que dans 50% des cas.37

levaccin etsonefficacité

Le vaccin contre le zona est un vaccin vivant atténué contenant la souche OKA du virus de la varicelle. Contrai- rement au vaccin contre la varicelle (Varilix) qui ne contient qu’environ 2000 UFP (unités formant des plaques) de cette même souche virale, le Zostavax en contient un titre qua- torze fois plus élevé (plus de 19 400 UFP). La vaccination consiste en l’administration d’une seule dose par voie sous- cutanée.

L’efficacité de ce vaccin sur la prévention du zona et des NPZ a été démontrée par deux grandes études cliniques de phase III :

• La Shingles Prevention Study (SPS) 25 est une étude rando- misée, contrôlée, multicentrique de grande échelle, impli- quant 38 546 sujets de plus de 60 ans (âge médian 69 ans ; environ 7% de plus de 80 ans). Avec un taux de suivi de 95% à trois ans, cette étude montre que le vaccin contre le zona permet de diminuer le fardeau de la maladie dans cette population. En effet, le Zostavax permet de réduire significativement : l’incidence du zona de 51,3%, le fardeau

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total de la maladie de 61,1% et l’incidence des NPZ de 66,5%. Dans une analyse post hoc de la SPS,38 l’incidence des formes persistantes et sévères de NPZ est réduite de 73% dans la population vaccinée. Environ 80% de ces cas sévères touchent des sujets de plus de 70 ans. De plus, bien que l’efficacité du vaccin sur l’incidence du zona soit moins importante chez les patients de plus de 70 ans, l’effet du vaccin sur la sévérité de la maladie est supérieur dans cette sous-population.38

• Le «Zostavax» efficacy and safety trial (ZEST)39 est une étude randomisée, contrôlée, multicentrique impliquant 22 439 su jets âgés de 50 à 59 ans en Amérique du Nord et Europe.

Cette étude montre une diminution significative de 69,8%

de l’incidence du zona dans cette population. Le vaccin était généralement bien toléré.

Au terme de la SPS, une partie des sujets (n = 14 270) ont été inclus dans deux études destinées à mesurer la durée de l’efficacité du vaccin : la short-term persistence substudy (STPS)40 et la long-term persistence substudy (LTPS). Ces études permettent l’observation des participants et la collection de données jusqu’à sept et douze ans après la vaccination, respectivement. L’étude STPS montre la persistence de l’efficacité du vaccin à cinq ans sur l’ensemble des para- mètres étudiés (fardeau de la maladie, incidence du zona et des NPZ), bien que la protection devienne graduelle- ment plus faible avec le temps et l’augmentation de l’âge des patients. Toutefois, la nécessité et le moment d’un rappel du vaccin n’ont pu être clairement établis.

Enfin, l’efficacité de la vaccination contre le zona a été démontrée également dans le cadre d’une consultation de médecine générale, chez des patients âgés de plus de 60 ans.41 Cette étude de cohorte rétrospective montre une ré- duction de 55% de l’incidence du zona, indépendamment de l’âge lors de la vaccination, du sexe, de la race ou de la présence de comorbidités. De plus, Tseng et coll. ont montré une diminution du risque de zona ophtalmique et d’hospi- talisation due au zona dans la population vaccinée. Cette étude rétrospective comporte toutefois certaines limita- tions. Elle ne concerne effectivement qu’une population de patients complètement assurés, issue d’une même région des Etats-Unis et avec une courte durée de suivi.

contre

-

indicationseteffetssecondaires duvaccin

Logiquement, compte tenu des remarques ci-dessus, ce vaccin vivant atténué est en principe contre-indiqué dans diverses situations, à savoir :

1. chez les patients avec immunodéficience primaire ou acquise (y inclus les patients avec leucémie, lymphome ou tout autre hémopathie maligne, les patients atteints de sida ou sous traitement immunosuppresseur).

2. Chez la femme enceinte.

3. Chez les individus n’ayant jamais été exposés au VZV.

4. Chez les individus avec une anamnèse d’anaphylaxie à la gélatine ou à la néomycine.

Le vaccin contre le zona est généralement bien toléré.

La population étudiée (n = 38 546) dans la SPS 25 a fait l’objet d’une étude de sécurité.42 Les effets indésirables les plus fréquents restent localisés au site d’injection avec, très

fréquemment (plus de 1/10 cas), une douleur à la pression, un érythème, une tuméfaction, et fréquemment (entre 1/10 et 1/100 cas) un hématome, un prurit et une chaleur locale.

Aucun rash vésiculaire disséminé lié au vaccin n’est docu- menté. Dans les 42 jours suivant la vaccination, l’étude re- lève significativement plus de cas confirmés de zona dans le bras placebo (24 cas dans le groupe placebo et 7 dans le groupe vacciné). Les céphalées représentent l’effet indési- rable systémique le plus commun. D’autres effets secon- daires sont décrits mais leur fréquence ne peut être estimée et leur association avec le vaccin reste douteuse (lympha- dénopathies, réactions d’hyper sensibi lité, nausées, arthral- gies et myalgies).

populations particulières

Patients immunodéprimés

La situation des patients immunodéprimés est problé- matique. Comme mentionné plus haut, il s’agit d’une popu- lation à risque de développer un zona sévère, grevé d’une morbidité et d’une mortalité plus importantes. Toutefois, l’administration d’un vaccin vivant atténué leur est en prin- cipe proscrite.

Une revue et une étude approfondie du carnet de vacci- nation représentent une étape indispensable de l’évalua- tion médicale des patients immunocompétents chez qui un traitement immunosuppresseur doit être introduit ou lors de maladies pouvant mener à une immunodéficience.

Dans la mesure du possible, une vaccination de ces pa- tients doit être recommandée avant l’initiation du traite- ment immunosuppresseur, lorsque l’immunité est encore intacte (par exemple, patients devant bénéficier d’une trans- plantation d’organes). Ainsi, le vaccin contre le zona devrait être administré quatre semaines avant l’initiation de l’im- munosuppression.43,44

Selon les recommandations des Centers for Disease Con- trol and Prevention (CDC), la vaccination contre le zona peut être néanmoins envisagée si certaines conditions sont ras- semblées :

patients avec hémopathie maligne : si l’hémopathie maligne est en rémission et que le patient n’a pas reçu de chimio- thérapie ou de radiothérapie depuis plus de trois mois.

Patients VIH positifs VZV-séropositifs : si le compte de cel- lules T CD4+ est de plus de 200 cell/μl ou de plus de 15%

des lymphocytes totaux.

Patients sous traitement de corticostéroïdes : si la durée de la corticothérapie est inférieure à quatorze jours, si la posologie est faible à modérée (par exemple, l 20 mg/jour de pred- nisone ou équivalent), s’il s’agit d’un traitement topique (cutané, intranasal, inhalé, intra-articulaire), s’il s’agit d’une corticothérapie systémique discontinue avec un stéroïde de courte durée d’action et à posologie faible à modérée (cf. supra). Dans les autres cas, la vaccination doit être dif- férée d’un mois après l’arrêt du traitement.

Patients avec autres traitements immunosuppresseurs : si le pa- tient reçoit des doses faibles de méthotrexate (l 0,4 mg/

kg/semaine), d’azathioprine (l 3 mg/kg/jour), de 6-mercap- topurine (l 1,5 mg/kg/jour) dans le cadre d’une polyarthrite rhumatoïde, d’une polymyosite, d’un psoriasis, d’une sar- coïdose, d’une maladie inflammatoire chronique de l’in-

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testin ou d’autres maladies inflammatoires systémiques.

Patients avec évidence clinique ou biologique de déficit immuni- taire : les patients avec déficit de l’immunité humorale (hy- pogamma-, dysgammaglobulinémie) peuvent recevoir le vaccin, contrairement aux patients avec déficit de l’immu- nité cellulaire.

Patients après transplantation de cellules souches hématopoïéti- ques : si l’indication à une vaccination est retenue, le vaccin devrait être administré au moins 24 mois après la trans- plantation.

Patients sous traitement immunomodulateur recombinant (en par- ticulier, adalimumab, étanercept, infliximab) 45 : en principe, le vaccin devrait être administré avant le début du traite- ment ou dès un mois après l’arrêt de celui-ci. Toutefois, une étude de cohorte rétrospective récente 45 suggère que le vaccin peut être administré avec sécurité et induire une protection dans cette population.

Patients avec transplantation d’organes solides : un intervalle minimal de quatre semaines est suggéré entre l’adminis- tration d’un vaccin vivant atténué et une transplantation d’organe solide.44

Enfin, le développement d’un vaccin inactivé contre le zona pour la population immunodéprimée reste d’actualité.

Une étude contrôlée de phase I/II a montré une bonne tolérance et une bonne immunogénicité d’un vaccin conte- nant la sous-unité glycoprotéine E recombinante dans une population immunocompétente.46 De plus, une étude multi- centrique, randomisée, contrôlée récemment publiée 47 a démontré l’immunogénicité et la sécurité d’un vaccin at- ténué par la chaleur chez une population de patients im- munodéprimés (avec néoplasie hématologique ou d’organe solide ou avec VIH).

Grossesse

Le vaccin contre le zona est contre-indiqué durant la grossesse. Les femmes en âge de procréer ne font toute- fois pas partie de la population susceptible de bénéficier de ce vaccin. Le risque engendré par une vaccination acci- dentelle semble faible. En effet, le VZV wild-type n’expose le fœtus qu’à un faible risque. Il est donc probable que le risque fœtal suite au vaccin vivant atténué est probable- ment encore plus bas. De plus, les mères recevant le vac- cin ont une immunité préexistante très probable contre le VZV, ce qui est supposé limiter la réplication virale et ré- duire d’autant le risque fœtal. Toutefois, un intervalle de quatre semaines est proposé entre la vaccination et le dé- but d’une grossesse.43

évaluation pharmaco

-

économique

Une évaluation pharmaco-économique du vaccin por- tant sur la prévention du zona et des NPZ en Suisse a été publiée en 201148 et bien résumée par Baron-Papillon et coll. en 2013.49 L’objectif principal était d’évaluer le rapport coût-bénéfice d’une stratégie de vaccination universelle contre le VZV chez les adultes suisses âgés de 70 à 79 ans.

Szucs et coll. ont utilisé à cet effet un modèle développé initialement pour l’Angleterre puis adapté à la population suisse. Ce modèle simule l’histoire naturelle du zona et des NPZ ainsi que les effets de la vaccination. Il distingue

différents états de santé : la pleine santé, le zona, les NPZ et les décès. La douleur est sous-catégorisée selon son degré de sévérité (légère, modérée et sévère). Il prend enfin en considération le vieillissement de la population.

En vaccinant 20% de la population suisse âgée de 70 à 79 ans, le modèle prédit 3412 cas de zona en moins, 1460 cas de NPZ à trois mois en moins et 885 QALY additionnels sur la vie de la population suisse. 31 et 73 personnes de- vraient ainsi être vaccinées pour prévenir un cas de zona et un cas de NPZ, respectivement. En résumé, cette étude suggère que le rapport coût-bénéfice d’une telle stratégie de vaccination serait favorable en Suisse. Toutefois, cette étude comporte certaines limitations. En effet, certaines données suisses sont manquantes et ont nécessité l’extra- polation de données européennes. En outre, le modèle utilisé intègre le postulat qu’une dose unique du vaccin contre le zona confère une protection à vie. Or, plusieurs études montrent que l’immunité induite par le vaccin dé- croît avec le temps et suggèrent qu’un rappel pourrait être nécessaire.

recommandations proposées

En résumé, en se fondant sur les études mentionnées plus haut, le vaccin contre le zona pourrait faire l’objet d’une recommandation pour une vaccination des personnes im- munocompétentes de plus de 70 ans en Suisse, sans tenir compte d’un éventuel antécédent de zona. Cette recom- mandation pourrait également être élargie à la population de plus de 60 ans. Pour l’heure, le schéma de vaccination consiste en l’administration d’une dose unique du vaccin.

Pour les patients immunodéprimés, le Zostavax est en principe contre-indiqué. Il s’agit d’anticiper et d’adminis- trer le vaccin au minimum quatre semaines avant le début d’une immunosuppression planifiée. Dans certains cas bien précis où l’immunosuppression est considérée comme faible, le vaccin peut être considéré.

conclusion

Le zona est une maladie fréquente, dont l’incidence, la sévérité, la morbidité et la mortalité augmentent avec l’âge.

A l’heure actuelle, aucun traitement médicamenteux effi- cace n’est connu pour prévenir cette maladie ou les NPZ.

Plusieurs études ont démontré l’efficacité, la sécurité et le rapport coût-bénéfice du vaccin contre le zona, notamment dans une population immunocompétente de plus de 70 ans. Sur les cinq dernières années, un nombre croissant de pays européens ont pris la décision d’insérer ce vaccin dans leur plan de vaccination. Cette situation semble applicable à la Suisse.

Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

(6)

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* à lire

** à lire absolument

Bibliographie

Implications pratiques

L’incidence et la sévérité du zona et des névralgies post- zostériennes (NPZ) augmentent avec l’âge

Le zona et les NPZ sont difficiles à traiter et entraînent une morbidité et une mortalité significatives (notamment pour les patients âgés de plus de 70 ans, avec un impact sur la qualité de vie)

La vaccination contre le zona (Zostavax) diminue l’incidence du zona, la sévérité de la maladie ainsi que les NPZ

Le rapport coût-bénéfice de la vaccination contre le zona se- rait favorable en Suisse chez les patients de plus de 70 ans.

La vaccination pourrait être ainsi recommandée dans cette population

Le vaccin est en principe contre-indiqué chez les patients immunodéprimés et doit être envisagé avant une immuno- suppression, avec un délai idéal de quatre semaines

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Références

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