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Au sujet de la présence d'un Dryas dans les sédiments du lac Léman, au large de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)

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Au sujet de la présence d'un Dryas dans les sédiments du lac Léman, au large de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie)

SAUVAGE, Jacqueline, SERRUYA, Colette

Abstract

L'étude palynologique et sédimentologique d'une carotte de sondage, prélevée dans les sédiments du lac Léman, au large de Thonon-les-Bains, a montré qu'il s'agissait, dès la surface de l'affleurement, d'un dépôt d'âge ancien, ne pouvant pas être plus récent que le

"Younger Dryas".

SAUVAGE, Jacqueline, SERRUYA, Colette. Au sujet de la présence d'un Dryas dans les sédiments du lac Léman, au large de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 1964, vol. 259, p. 3310-3313

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:154833

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(2)

3310 C. R. Acad. Sc. Paris, t. 259 (9 novembre 1964). Groupe 9.

PALYNOLOGIE. - 11u sujet de la présence d'un Dryas dans les sédinlenls du lac Lérnan, au large de Thonon-les-Bains (Iiaule-Savoie). Note (*) de :~:Ille JACQUELINE SAU\V.\GE et Mme CoLETTE 8EunuvA, présentée par

~L Pierre Pruvost.

L'étude palynologique et sédhncntologiquc d'une carotte de sondage, prrlcvéc dans les sédilnents du lac Lén1an, au large de Thonon-les-Bains, a -1nonlré qu'il s'agissait, dès la surface de l'afficure1nent, d'un dépôt d'âge ancien, ne pouvant pas être plus récent que le « Younger Dryas ».

Localisation. - L'étude décrite ici conce1~ne la région située au large de Thonon-les-Bains. Une campagne de carottag-es ayant été efîectuéc dans cette zone, nous présentons les résultats palynologiques et sédi1nen-

Lologiques d'une de ces carottes, prélevée, avec un carottier oc_éanogra- phique (carotte L;;), au Nord de Thonon, à environ 500 m_ du rivage, sous 3o m d'eau.

Résultats palynologiques. --- Un premier essai d'analyse pollinique a porté sur quatre échantillons recueillis à différents niveaux d'une carotte.

J...Ja fréquence pollinique a été de l'ordre de 1 o_ à 20 pollens par lame de préparation. Nous avons multiplié les analyses pour ne pas établir de pourcentages avec_ moins de 5o pollens. _

Ces différents pourcentages des farnilles, genres ou espèces botaniques reconnus sont groupés en un tableau (fig. 1 }. Ils ont été évalués chacun par rapport à l'ensemble des formes polliniques. Par un diagramme (fig. 2),

nous avons figuré les variations de la silvc et des herbacées; nous avons

/ ). -uzus c f ., . st ~·estrcs . .. ... . Betclla n anlt .... . Qucrcus sp ... ~ ... . l!lnzus sp ... . Cvr;'lltS _sp.. . . . ... . llippophaë rhamnoides .... . Jleliantlw1nuni sp ... .

l-... .:r1·am1nees ... '· ... . . ' '

C . ' ..

, omposees : ..-1 rtenusza ..... . Composées : Liguliflores . ... . Ghenopodiacées : A triple.x» .. ... . Caryophyllacées ... . Pourcentages des pollens silvatiques ... . Pourcentages des pollens non silvatiques .. .

10 à 15 cm.

38° ' 1 1)

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Profondeurs.

40 à 4-8 cm. _ 57 à û'2 cm.

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·• t 0 3' ~ I} / / LI GG ' _ G8 Fig. r. - Pourcentages des différentes farines polliniques.

8G à 01 cm.

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C. R. Acad. Sc. Paris, t. 259 (9 novembre 1964). Groupe 9. 3311

groupé avec ces dernières le pollen d' Hippophaë rhamnoides non silvatique.

Aucune spore n'a été observée. Des pollens remaniés ont été reconnus dans le niveau le plus inférieur (86 à 91 cm),. Ainsi nous avons pu déterminer deux Juglans et un Pin de type haplo.Tylon (fig. 3, 1). Ils datent soit du Tertiaire récent, soit d'un Quaternaire plus ancien. Ils ne figurent pas dans le tableau (fig. 1).

Le paysage végétal, révélé par notre étude, se présente comme celui d'un type de « steppe sèche >> avec des Graminées, Hippophaë rhamnoides (fig. 3, 3), Arteniisia, Chenopodiacées et Helianthemum (fig. 3, 2).

La silve existe mais, subordonnée aux herbacées, elle n'est représentée

cm 10 à 15

40 à 48 57 à62

' ',

' ' ' ' ' '

__ Silve \

- --- Herbacées 1 \ 1

'

1

\ \

\ \

\ \

\ 86à91-l-~--''-o-~~---.~~~..---~~~~~---._.__

20 30 40 50 60 . ' 70 %

Fig. 2. - Variations de la silve et des herbacées.

que par des Pins du type· sil9estris et quelques rares Bouleaux nains, Chênes, Ormes et Coudriers.

Ceci est caractéristique des paysages végétaux qui . ont suivi le retrait des glaciers; Le sol a été d'abord recouvert d'une végétation prairiale steppique, puis une silve de Pins et cie Bouleaux nains s'est progressivement installée, envahissant de plus en plus la prairie comme l'indique notre

diagramme (fig. 2).

Par l'analyse pollinique de la tourbière de Chirens, en Bièvre-Valloire,

J.

Becker ( 1952)

(1)

a décelé, dans les niveaux de base, une végétation en tous points comparable à la nôtre. Cette végétation représentait une phase du Würm 4, plus précisément l'« Older Dryas >>précédant l'oscillation d' Allerod. C'est également à cet âge que nous pourrions rapporter les sédiments du Lén1an, analysés dans ce travail. Mais une période plus ancienne, ainsi que le « Y ounger Dryas >>, ne sorit pas exclus car des points de comparaison nous manquent actuellement. La seule étude pollinique, effectuée antérieurement sur des sédiments du lac de Genève (2), a montré des résultats légèrement difîérents des nôtres, où l'oscillation allerodienne est caractérisée par une poussée du Pin qu'encadrent deux Dryas à Bouleau et Hippophaë. Des travaux en cours nous permettront par la suite d'être plus précis dans nos conclusions.

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l\fais il reste indéniable que nos sédin1ents, après avoir révélé une flore du type « steppe sèche ii ne peuvent pas être plus récents que la fin du '\Vür1n 4 ou « Younger Dryas ii qui a in1médiate1nent suivi le réchauffe1nent allerodien.

1. 1

10 p.\ ' '

1

Fig. 3.

1, Pinus lzaploxylon typzzs; 2, Jieliantlzenzum sp.;

3, 11ippoplzaë rhanznoides.

Résultats sédirnentologiques. - Nous exposerons les résultats sédin1en- tologiques de la carotte L,, en les comparant à celles de la vase actuelle largement représentée dans la partie centrale du lac (fig. 4). Nous exa1ni- 11erons les caractères granulométriques, exprimés en pourcentages de la

0 2

cm

D

Fraction (supérlotn grosslèrt à 40 "')

~ Argile +détritique fin

§ Colcair• fin

f71 limilt do la fraction fine

lL:..J ot dt la frao!ion groosièrt

Carott• L5

Résidu stc insolublt

D

Cotcalre grossier

~ Colcoirt fin

[221 Argtte + dilritlqut fin

r-71 Llmilt dt la fraction lino

tc:...J et do la froction grossi«1 (séparation a 40 pl

Fig. ·Î· - Caractéristiques sédilncntologiques d'une vase actuelle cl de la carotte L,,.

(5)

fraction du sédiment supérieure à fio

p.,

la teneur du sédiinent en carbone organique c t en azote total.

La fraction grossière de la vase actuelle représente inoins de 3

%

du

sédi1nent total, sa teneur en matière organique varie de 1 à 3

%

et sa teneur en azote est voisine de 0,1

%-

Au contraire, la carotte L:; a toujours une fraction grossière importante ( 10 à 33

%)

et la taille maximale des éléments de cette fraction est de l'ordre de o,5 cm. Sa teneur en matière organique ne dépasse jamais 0,2

%

et l'azote total ne représente que o,33

%

de la

formation.

Ces quelques nombres confirment que la carotte L:; n'est pas une vase récente; une faible teneur en matière organique peut signifier une vie animale et végétale réduite au moment du dépôt pour des raisons clima- tiques ou un âge déjà ancien du sédiment. Dans le cas présent, l'analyse palynologique nous montre que ces deux conditions ont été réalisées.

D'autres carottes prélevées entre les pointes de Ripaille et d' Anthy indiquent qu'un sédiment de même type affleure depuis la côte jusqu'à

4o

m de fond environ. Plus au large, cette formation est recouverte de vase ·actuelle. D'après ce qui précède cet affieurement ne peut pas être plus récent que le «Younger Dryas», c'est-à-dire -9000 ans B. C.

Par ailleurs, la présence de pollens remaniés à la base de cette carotte, notamn1ent celle d'un Pinus haploxylon, peut laisser supposer - mais ce n'est là qu'une hypothèse - que cet affieure1nent repose sur une formation beaucoup plus ancienne. Peut-être la brusque variation granulo- métrique observable à 65 cm en est-elle un indice. L'étude en cours de carottes plus longues pern1ettra sans doute de résoudre ce problème.

(*) Séance du 2 nove1nbre r96fr.

( 1) J. BECKER, Étude palynologique des tourbes flandriennes des Alpes françaises (l\Iém,

Serv. ·carte Géol. Als. Lorr., Strasbourg, n° 11, 1952, 61 pages, 18 figures, 1 tableau.

r carte).

(") \V. Lüor, Analyse pollinique des sédinwnts du lac de Genève. Élude sur la partie occi- dentale du lac de Genève, IV (1\Iéni. Soc. Phys. el Ilisl. Nat., Genève, 41, fasc. 5, 1959, p. 467-497, 8 figures).

(Laboratoire de Géologie du Quaternaire du C. N. R. S., Bellevue, Seine-el-Oise.)

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