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TEXTE ET MISE EN SCÈNE JOËL MAILLARD

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Academic year: 2022

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TEXTE ET MISE EN SCÈNE JOËL MAILLARD

UNE PROPOSITION DE

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SNAUT/Ne plus rien dire 2

NE PLUS RIEN DIRE

Distribution Page 3

Résumé Page 4

Contenu Page 5

Écriture Page 6

Mise en scène Page 8

Conditions de tournée Page 11

Extraits Page 13

Presse Page 14

Biographies Page 16

Lien pour visionner la captation : www.vimeo.com/117405187

Compagnie SNAUT Rue Beau-Séjour 24 1003 Lausanne

Direction artistique Joël Maillard 0041 76 420 59 03 rien@snaut.ch

Production

Jeanne Quattropani 0041 79 522 42 86 promotion@snaut.ch WWW.SNAUT.CH

Photographies : ©Jeanne Quattropani

Ne plus rien dire est publié dans la revue ARCHIPEL n°36 (décembre 2013)

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SNAUT/Ne plus rien dire 3

DISTRIBUTION

TEXTE, MISE EN SCÈNE Joël Maillard

INTERPRÉTATION Joëlle Fontannaz, Jean-Nicolas Dafflon LUMIÈRE Dominique Dardant

CRÉATION SONORE Thierry Simonot

SCÉNOGRAPHIE, VIDÉO Sarah André, Vincent Deblue PRODUCTION Jeanne Quattropani

DIFFUSION Delphine Prouteau DESSINS Christian Bovey

CRÉATION 2012

Ancien cinéma Eldorado, Lausanne : 6-16 décembre 2012.

RECRÉATIONS 2014

Théâtre les Halles, Sierre : 16-18 octobre 2014.

Théâtre ABC, La Chaux-de-Fonds : 14-16 novembre 2014.

Saint-Gervais Genève Le Théâtre : 2-13 décembre 2014.

Théâtre les Halles, Sierre : 24 janvier 2015, dans le cadre des JTSC (Journées du théâtre suisse contemporain).

FUTUR

Centre Culturel Suisse, Paris, 16-18 février 2016

COPRODUCTION

2012 : SNAUT, Arsenic-Centre d’art scénique contemporain, Théâtre 2.21, Grange de Dorigny- UNIL

2014 : SNAUT, Saint-Gervais Genève Le Théâtre

SOUTIENS

Loterie Romande, Ville de Lausanne, Fondation Ernst Goehner, CORODIS, Pour-cent culturel Migros

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SNAUT/Ne plus rien dire 4

RÉSUMÉ

Un homme se tait, progressivement et définitivement.

Sans mourir, il quitte la vie, le grand jeu social, l’idée de réussite, la carrière, la connectivité, le partage en réseaux, l’infiltration de l’âme par les offres à ne manquer sous aucun prétexte, les trucs à collectionner distribués aux caisses des supermarchés pour la fidélisation des enfants- clients, et toutes ces choses que nous autres, qui n’avons pas (encore) fuit, sommes capables de supporter, d’une façon ou d’une autre, pour vivre quand même, d’une façon ou d’une autre.

Il est inapte au suicide et la fuite géographique ne l’intéresse pas. Pour continuer, il ne peut que se soustraire au tumulte, et se rendre inatteignable.

Ne plus rien dire se déroule dans un cercle de parole. Une assemblée fictive où l’on vient présenter des projets, de nature diverses, ayant pour point commun leur inachèvement. Une femme, qui a connu cet homme lorsqu’il s’exprimait encore, y présente les ébauches d’œuvres qu’il accumulait dans des boîtes métalliques. Puis elle dévie, et évoque la lente glissade qui le mena au silence.

Durée : 65 min

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CONTENU

LIEN

Ce monologue est d’abord l’histoire d’un étrange duo.

Une femme et un homme se rencontrent dans des circonstances peu claires. Les fondements et les contours de leur relation sont volontairement mal définis, mais il apparaît clairement que celle-ci est hors-norme, sans limite. C’est une union qui échappe aux classifications.

MUTISME

Quelqu’un disparait, mais sans mourir. En continuant à vivre, mais dans un état de fermeture maximale. En se murant dans le silence, l’homme qui s’est tu devient un vivant presque aussi inaccessible qu’un mort. Comme quelqu’un dans le coma, à qui on peut parler mais sans savoir si nos paroles sont perçues, qu’on peut toucher mais sans savoir s’il le sent, qu’on peut secouer mais dont on ne peut rien attendre, dont on espère, désespérément, le retour à la vie, la vraie, celle qui compte.

On n’a plus accès à lui, mais lui, a-t-il encore accès aux autres ? Il se tait, mais est-ce qu’il écoute ? Est-ce qu’il entend mieux depuis qu’il se tait, ou est-ce qu’au contraire son silence crée du silence ?

Se taire est une posture radicale et violente. Je voudrais qu’on ressente cette ambiguïté : si son silence est un refuge, il est peut-être aussi une sorte d’enfer. En creux, apparaît donc la beauté, toute potentielle, de la parole (par exemple ce calembour : l’enfer me ment).

Mais pourquoi s’est-il tu ?

On peut supposer qu’il ne supportait plus, par exemple, l’intrusion de la publicité dans tous les domaines de la vie, le suivisme en réseau, la quête obligatoire du profit à tous les échelons sociaux, l’atrophie des imaginaires par les blockbusters, la marchandisation des personnes et la personnification des marchés…

Incapable de se protéger de l’agression, incapable de se suicider (ce n’est pas donné à tout le monde), il a choisi cette voie parallèle : se soustraire au tumulte. Avec quelle efficacité ? On ne sait pas.

Son silence a peut-être d’autres causes, mais on ne les connaît pas. Saurait-il seulement les formuler s’il pouvait encore parler ? Le langage reste un outil assez peu opérant lorsqu’il s’agit dire en quoi la perspective de cesser de vivre est aussi peu tolérable que celle de continuer à vivre.

Ermite au milieu de la foule, il vit dans un autre monde, régi par d’autres règles, dont il le seul occupant. Un autiste volontaire (même si cliniquement ça n’existe pas). Un homme-île déserte.

Impossible de savoir non plus ce qu’il aurait trouvé dans le silence…

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ÉCRITURE

DEUX ÉCRITURES

La majeure partie du texte est écrite, mais quelques passages sont à inventer oralement, chaque soir.

Dans le texte, les moments d’écriture orale sont un peu comme des didascalies, qui indiquent le sens général de ce que la femme dit, et, parfois, l’impression que devraient laisser ses paroles, ou ce qu’elles produisent en elle. Parfois l’actrice invente la formulation du sens, parfois elle va jusqu’à inventer du sens.

Elle parle donc sur deux modes distincts : avec les mots d’un autre, avec les siens. Ces allers- retours entre le construit et le spontané, l’écrit par un autre et l’inventé par soi, créent l’étrangeté formelle propre à ce qu’on pourrait appeler un témoignage-fiction.

CONTEXTE FICTIONNEL

Depuis le début du Cycle des Riens (Rien voir, Ne plus rien dire, Pas grand-chose plutôt que rien), une de mes obsessions est d’inclure le spectateur dans le champ fictionnel, de le placer dans la pièce plus que face à la pièce.

Ici, le public est inclus dans le champ fictionnel par la scénographie, mais aussi par la fonction, car lorsque la femme commence à parler, elle ne s’adresse pas aux spectateurs de la pièce, mais aux gens qui sont venus ce soir à la réunion.

Le cadre de la fiction est donc une réunion, un groupe de parole. Des gens sont réunis pour parler. La première phrase du texte pose clairement ce code : « Moi je veux bien commencer… »

La nature de ce groupe de parole fictif est ce qu’on pourrait appeler une "amicale des artistes sans œuvres" *. On ne vient donc pas dans ces réunions pour témoigner de quelque traumatisme ou expérience personnelle, mais bien pour y présenter des œuvres non-réalisées.

Ainsi, l’intervention de la femme débute par la présentation d’un projet de "chaîne de l’espoir".

Puis elle parle d’un projet de rencontres publiques convoquant la naissance et la mort volontaire. Elle évoque encore une liste d’attentats-suicide, ou une série de dystopies destinées à être filmées, mais dont le tournage n’a jamais commencé. Tous ces projets imaginés par l’homme qui s’est tu ont en commun leur non-réalisation, et parfois leur non-réalisabilité.

Lorsqu’elle parle de son mutisme, et du chemin qui l’y a mené, c’est par accident, en ouvrant des parenthèses qu’elle ne parvient pas à refermer, en donnant des précisions qui se transforment en digressions.

Cela dit, ce mutisme n’est peut-être pas très loin d’un acte performatif, donc d’une œuvre…

dont l’inachèvement est peut-être en cours.

*Artistes sans œuvres est le titre d’un ouvrage de Jean-Yves Jouannais, qui fait l’inventaire d’artistes ayant la singularité de n’avoir pas produit, ou montré, d’œuvres.

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Le même sentiment d’inappartenance, de jeu inutile, où que j’aille : je feins de m’intéresser à ce qui ne m’importe guère, je me trémousse par automatisme ou par charité, sans jamais être dans le coup, sans jamais être quelque part. Ce qui m’attire est ailleurs, et cet ailleurs je ne sais pas ce qu’il est.

Cioran. De l’inconvénient d’être né.

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MISE EN SCÈNE

SCÉNOGRAPHIE

Il n’y a pas de division scène-salle. Il n’y a pas de scène.

Les sièges, de simples chaises en bois, sont disposés en un cercle d’un diamètre de 6 à 10 mètres, ce qui permet une jauge de 30 à 55 spectateurs.

Le cercle évoque une notion d’égalité, partie intégrante de la proposition fictionnelle : dans cette réunion, n’importe qui pourrait prendre la parole. Mais il induit aussi la surveillance de tous par tous. Au cours de la représentation, on se rapproche d’une ambiance qui évoque plutôt une sorte de rituel, de cérémonie. D’une certaine façon, ce cercle a quelque chose de vicieux.

Quelque part, une table est recouverte de fruits, dont on ne saurait dire s’ils sont là pour la déco ou pour qu’on les mange.

En 2012, la création a eu lieu dans un cinéma désaffecté, l’Eldorado, qui était une sorte de décor naturel. Un lieu vidé de sa fonction première, qui lui aussi s’était tu. Le texte était en quelque sorte renforcé par le devenir-ruine et la désolation de l’espace où il était entendu.

Je postule, évidemment, que la pièce résiste à l’abandon de son écrin originel. Car au fond, cette assemblée fictive peut se tenir à peu près partout.

Il s’agit d’utiliser les particularités de chaque lieu d’accueil.

Si c’est une salle de spectacle qui avait une autre fonction par le passé, nous essayons de faire résonner cette ancienne fonction.

Si c’est un théâtre, nous installons le cercle sur scène, et jouons avec l’espace désert des gradins, avec la nudité du plateau. Nous ne cachons pas la machinerie, au contraire il y a des câbles apparents, des projecteurs aux sols, etc. Nous optons donc pour une fiction où l’assemblée se tient dans un théâtre en cours de montage, ou de démontage.

Si c’est un petit espace sans gradin, nous accentuons son intimité. Peut-être que nous le fictionnalisons en l’habillant avec, par exemple, des tapis, des voilages, quelques plantes, des éléments de décoration. Nous le transformons en une sorte de salon, ou de salle de réunion, mais avec quelques fautes de goût et anomalies, de sorte qu’on ne puisse pas vraiment saisir dans quel esprit l’endroit a été aménagé.

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BASCULEMENT

Durant les premières 20 minutes, il y a seulement l’actrice qui parle, très simplement. Aucune diffusion de son, pas de vidéo, ni d’effet lumière. Cela laisse à penser que cette forme plutôt pauvre, sans autre événement que les mots, les silences, les bruits provenant de l’extérieur de la salle, ne variera pas jusqu’à la fin.

Mais il y a un lent basculement. Un long fondu-enchaîné, vers une toute autre ambiance, plus spectaculaire. Lorsqu’on se rend compte que quelque chose a changé, on remarque aussi qu’on ne sait pas depuis quand cela a changé. On n’est pas au même endroit au début et à la fin, comme si c’était deux pièces, deux lieux, différents. On est toujours dans la même réunion de parole, mais tout ce qu’on perçoit est comme altéré.

Cette lente progression vers une autre forme résonne avec la progression du mutisme de cet homme qui est entré dans un autre monde, à la fois similaire et totalement différent du notre.

Comment entend-on lorsqu’on est soi-même silencieux ? Comment regarde-t-on ses semblables lorsqu’on ne peut plus communiquer avec eux ?

Les troubles perceptifs produits par la lumière, la vidéo et le son visent donc à inviter, d’une certaine manière, les spectateurs dans la tête de l’homme qui s’est tu.

VIDÉO

Elle intervient dans les 10 dernières minutes. Le principe est plutôt simple, bien que délicat à réaliser :

Nous faisons une photographie d’un mur, ou d’un gradin, comprenant des structures (lignes, poutres, fissures, etc). Cette image est ensuite projetée sur elle-même. Dans un premier temps la projection ne se perçoit pas, puis on lui applique une très légère vibration, et c’est comme si la surface bougeait. Puis la vibration prend de l’ampleur et son mouvement se complexifie.

Comme le public est en cercle, ce sont 2 surfaces qui sont ainsi traitées.

En fonction des espaces, la vidéo peut être remplacée ou complétée par des séries de stroboscopes, disposés hors du champ de vision, dont la programmation syncopée et progressive produit un effet similaire de mise en mouvement de l’immobile.

SON

Le son joue un rôle essentiel dans la mise en scène.

Nous commençons par enregistrer des événements sonores propres au lieu et à son entourage.

Des sons qu’on peut entendre lorsqu’on est dans la salle, par exemple une ventilation, un écoulement, des voix à l’extérieur, de la circulation, etc.

Ces sons sont ensuite montés, et interviennent discrètement, 20 minutes après le début de la pièce. On croit parfois avoir entendu un bruit parasite alors que c’est la bande-son, ou l’inverse.

Les sources sont, autant que possible, indirectes. Des haut-parleurs sont placés à l’extérieur, dans les couloirs, les locaux annexes, les cages d’escalier, les armoires, les galeries, le foyer, etc.

Ainsi, la salle devient comme encerclée par ces sons provenant du dehors. Les interventions deviennent peu à peu moins discrètes. Les sons sont transformés, déformés, et le volume augmente, beaucoup.

Hormis l’enregistrement et la sélection des sons, toutes les opérations ont lieu en direct, en lien avec ce qui se passe dans, et hors de la salle.

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JEU

Nous avons travaillé avec la personnalité même de Joëlle, son parler, son humour, tout en introduisant des petites absences, des sauts de comportement qui sont propres au personnage.

Le dispositif particulier implique qu’elle soit en lien réel avec le public, ceux qui sont présents ce soir-là. Il n’y a pas de noir-salle pour la protéger. Aussi avons-nous travaillé sur l’établissement d’une certaine connivence avec le public.

Il y a une certaine forme d’insouciance chez cette femme. Il y a aussi de la noirceur. Elle souffre peut-être de sa situation, mais elle n’en parle pas, ou très peu. Elle ne dit d’ailleurs pas qui elle est. Comme le texte, le jeu doit comporter des trous.

Durant le premier tiers de la pièce, on ne sait pas qui est l’homme qui s’est tu. En réalité tout semble indiquer qu’elle parle d’un homme absent, jusqu’à ce qu’elle affirme qu’il est là, parmi nous.

Jean-Nicolas a pour consigne de passer le plus inaperçu possible dans un premier temps. Puis petit à petit il bouge, à l’intérieur, tentant d’appréhender l’espace, le temps, les sons, depuis un ailleurs. Il peut, par moment, soutenir le regard d’un spectateur. Mais plus la pièce avance, plus il se raidit. Après tout, on pourrait imaginer que l’homme qui s’est tu profite de cette soirée pour reprendre la parole, et c’est avec cette possibilité que Jean-Nicolas joue. Mais cette possibilité n’advient pas.

Lorsque, comme par accident, la femme disparaît du cercle, il se lève, puis répand le contenu des boîtes métalliques sur le sol, construisant dans la pénombre une sorte de labyrinthe, révélé au retour de la lumière, qui coïncide avec la sortie du public.

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CONDITIONS DE TOURNÉE

Recréation

Le son, la vidéo, la lumière et la scénographie font l’objet d’une adaptation, d’une recréation, dans chaque lieu.

Il est donc indispensable de pouvoir travailler 4 à 5 jours dans l’espace. Par exemple investir l’espace le lundi pour une première le vendredi.

Jauge

Vu le dispositif en cercle, elle est forcément réduite. Elle ne peut dépasser 55 spectateurs (pour 10 mètres de diamètre).

Le diamètre minimal est de 6m, et permet d’accueillir environ 30 spectateurs.

Technique

Montage : 3 services, 3 à 4 personnes

Besoins techniques : les besoins techniques sont à évaluer en fonction des spécificités de chaque espace.

Langue

Recréer la pièce en allemand est un défi que, le cas échéant, nous serions prêts à relever.

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EXTRAITS

Je sentais que la situation allait m’échapper, et j’ai pensé qu’il valait sans doute mieux qu’on en reste là. Mais les événements se sont précipités…

On rentrait à pied d’une messe, ou plutôt d’un vernissage, je sais plus, on était sans doute un peu fatigués, il pleuvait un peu je crois, on plaisantait, on raillait un défenseur de la cause animale qu’on avait croisé un peu plus tôt, ou alors c’était un militant anti mariage gay, et tout à coup il s’est collé à moi. Jamais il ne s’était collé à moi comme ça. Il m’a regardé dans les yeux, ça aussi c’était inhabituel, et il a déclaré que bientôt il ne parlerait plus.

Elle explique qu’il a commencé à s’exprimer non seulement de moins en moins souvent, de moins en moins fort, mais aussi avec un vocabulaire de plus en plus appauvri. Comme s’il désapprenait le langage.

On était à une soirée chez des gens. Les invités étaient presque tous partis. Il était sur un canapé, à côté d’une fille qui lui parlait de Leibniz et du « meilleur des mondes possibles ». Il décortiquait des pistaches en ingurgitant machinalement de la sangria (il était resté à la sangria toute la soirée). Elle, elle avait des grosses lunettes, et elle s’intéressait à la sagesse orientale, elle n’arrêtait pas d’affirmer que tout était connecté, tout est relié à tout. Elle parlait par associations d’idée et visiblement ça la rendait joyeuse. Il fixait la table basse du salon, ses genoux tremblaient un peu. Elle avait participé à plusieurs forums sociaux en Amérique du sud et elle prônait une frugalité éclairée. Il se laissait lentement absorber par la contemplation d’un angle cassé. Elle savait comment on disait enfant en inuit. Il ne bougeait presque plus. Elle pensait qu’avant le bien et le mal il y avait eu autre chose. Il était en train de se dissoudre, ce qu’elle a quand même fini par remarquer.

C’est quelqu’un qui ne t’interrompt pas.

C’est quelqu’un qui ne te contredit pas.

C’est quelqu’un qui te permet de te taire.

C’est quelqu’un qui se laisse regarder.

C’est quelqu’un qui te demande si tu as quelque chose à dire.

C’est quelqu’un qui laisse les anges passer.

C’est quelqu’un qui te calme.

C’est quelqu’un qui ne te dit pas qui tu es.

Puis elle demande si des gens seraient intéressés à l’avoir un après-midi, une journée, un week- end, pour faire l’expérience. Elle dit qu’elle peut mettre en place une sorte de système de location. Elle précise que le prix serait libre. Il n’y a aucun cynisme dans sa proposition.

Il a parlé pour la dernière fois en début d’après-midi, à la sortie de la vieille ville, je ne sais plus laquelle. Si je m’étais rendu compte qu’il s’agissait de sa dernière phrase, évidemment qu’elle me serait restée, mais je me souviens juste qu’il était question de charcuterie.

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Joël Maillard

Né en 1978. Vit toujours.

Se forme d’abord en tant que boulanger-pâtissier.

Diplômé de la section d’art dramatique du Conservatoire de Lausanne en 2004.

Participe au parcours de la Compagnie Éponyme de 2006 à 2009, en tant qu’auteur et acteur.

Désireux de mettre en scène ses textes, fonde la compagnie SNAUT en 2010 (www.snaut.ch).

CRÉATIONS DE SNAUT

2015 PAS GRAND-CHOSE PLUTÔT QUE RIEN 2014 NE PLUS RIEN DIRE, Recréation

2013 RIEN À FAIRE, esquisse de Pas grand-chose plutôt que rien présentée pour la clôture de l’atelier Textes-en-Scènes 2012

2012 NE PLUS RIEN DIRE, Création

LES MOTS DU TITRE, performance photographique

RIEN VOIR, pièce sonore, à écouter couché seul dans le noir

PIÈCE "HORS SNAUT"

2016 PASSER (titre provisoire), inspiré par La petite fille aux allumettes, d’Andersen.

Invitation de la compagnie LEON, La Chaux-de-Fonds.

ÉCRITURE

Écrit, en autodidacte, depuis 2000. Textes montés :

2015 DÉMOCRATIE, inclus dans le spectacle Après la peur, mise en scène d’Armel Roussel.

Montréal, Limoges, Bruxelles.

2014 CE QU’ON VA FAIRE, mise en scène de Victor Lenoble et Olivier Veillon (IRMAR). Festival Actoral, Marseille.

2012 NE PLUS RIEN DIRE RIEN VOIR

2009 Certaines séquences de VOIR LES ANGES SI FURIEUX, création de la Cie Éponyme.

2008 VICTORIA (pour Les Prétendants, Collectif Iter), mise en scène de Guillaume Béguin.

2008 CORRESPONDANCE avec Aristides Pedrazza, historien et socialiste-libertaire. Mise en lecture de Marie Fourquet au Théâtre Échandole, Yverdon-les-Bains, dans le cadre d’une soirée Correspondances inopinées.

2008 EN CONTRADICTION TOTALE AVEC LES LOIS DU BLUES, création de la Cie Éponyme, mise en scène de Vincent Bonillo.

2006 WINKELRIED, création de la Cie Éponyme, mise en scène de Vincent Bonillo.

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RÉSIDENCES

2013 Séminaire en Avignon (Pro Helvetia, Théâtre Saint-Gervais, Festival d’Avignon).

2012 Résidence d’écriture au théâtre St-Gervais, Genève.

2011 Watch & talk, far° festival des arts vivants, Nyon.

BOURSE

2012 Lauréat de Textes-en-scènes 2012 (atelier d’écriture initié par la SSA, Pro Helvetia, le Pour-cent culurel Migros, et l’AdS), pour l’écriture de Pas grand-chose plutôt que rien.

Dramaturge accompagnateur : Jean-Charles Massera.

INTERPRÉTATION

En tant qu’acteur, collabore depuis 2004 avec les metteurs en scènes suivants :

Denis Maillefer, Guillaume Béguin, Jérôme Richer, Simone Audemars, Sylvianne Tille, Vincent Bonillo, Andrea Novicov, Gisèle Sallin, Oskar Gómez Mata, Julien Barroche.

Interprète les auteurs suivants :

Amos Oz, Antoinette Rychner, Magnus Dahlström, Jérôme Richer, Edouard Levé, Urs Widmer, Michel Layaz, Patrick Kermann, Jon Fosse, Joël Maillard, Agota Kristof, Martin Winckler, Bertolt Brecht, Rodrigo García, Molière, C-F. Ramuz.

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Joëlle Fontannaz

INTERPRÉTATION

Née en 1981, vit à Lausanne.

Formation et diplômes

05-07 École Internationale de théâtre, LASSAAD, pédagogie Lecoq, Bruxelles 03-05 Classes préparatoires, section art dramatique, Conservatoire de Genève 02-03 Année propédeutique en psychologie, Université de Lausanne

00-01 Baccalauréat philosophie-psychologie, Gymnase du Bugnon, Lausanne

Théâtre

2015 Le Théâtre sauvage, m.s Guillaume Béguin. Théâtre de Vidy, Lausanne 2014 Ne plus rien dire, Joël Maillard, m.s Joël Maillard, Tournée

2013 Sandra qui ?, Sandra Amodio, m.s Sandra Amodio. Saint-Gervais, La Bâtie-Genève Place, m.s Adina Secrétan, Projet master HETSR. Théâtre de Vidy, Lausanne.

2012 Brutale Nature, création, un projet d’Adina Secrétan, théâtre 2.21, Lausanne Ne plus rien dire, Joël Maillard, m.s Joël Maillard, Eldorado, Lausanne

Contre la démocratie, Contre le progrès, Contre l’amour, Esteve Soler, m.s Eric Devanthéry, Pierre Dubey, Xavier Fernandez-Cavada, Yvan Rihs, Erika von Rosen, le Grütli, Genève

2012 Sans aucune censure, retours impromptus, texte établi par Yves Laplace, stage- présentation de saison 2013-2014, Hervé Loichemol, Comédie, Genève

2011 Titus Andronicus, cie les Célébrants, m.s Cédric Dorier, Le Grütli, Genève

2011 Sincèrement Diana, Performance de et avec Marie-Aude Guignard, ¼ heure de Sévelin 2010 Lila tu dors ? Domenico Carli, dans les écoles lausannoises, m.s D. Carli

2010 Jennifer ou la rotation du personnel naviguant, festival Anticode Brest et Lyon, cie carré rouge, m.s Sandra Amodio, création collective, reprise de rôle 2010 Lecture Qui a peur du harcèlement sexuel, Comédie Genève, m.l Sandra

Amodio

2009 L'Orestie Cadavre Exquis, d'après Eschyle, traduction + montage Coline Ladetto, Théâtre 2.21, Lausanne, partie dirigée par Adina Secrétan.

2009 Lecture rock, King Kong théorie, V. Despentes. Ebullition, Bulle, cie Adapte 2009 Le Bouc, R.W. Fassbinder, Théâtre 2.21, m.s Attilio Sandro Palese

2008 Macbeth, W.Shakespeare, DRAC, Sélestat, Alsace, m.s Pascal Lazarus 2008 Savannah Bay, M. Duras, Théâtre l'Oriental, Vevey, m.s Yann Becker

Courts-métrages

2012 Une journée avec Elles, réalisation Sophie Huguenot et Joëlle Fontannaz 2012 Prisonnière, Guillaume Brandt/ film diplôme ECAL

2012 Cadence, Maude Litzistorf/ film diplôme ECAL, 1er rôle

2011 Un point dans le vide, Myriam Rachmuth/ film 2ème année, ECAL, 2e rôle 2009 Symbiose, Cyril Kappeli/ film diplôme L'EMAF, 1er rôle

2009 L'eau du fleuve, Kim Woong-Yong/ film de diplôme HEAD, 1er rôle 2005 Split, Prune Jaillet / film de dîplome ESBA, 2e rôle

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Jean-Nicolas Dafflon

INTERPRÉTATION

Née en 1980.

Vit en Suisse romande, séjourne en France.

13-14 One man show etc., solo, Quarts d’heure de Sévelin, Lausanne.

12-13 Ne plus rien dire, Joël Maillard, Lausanne PHREN, Cie F. Berger, Fribourg, Lausanne 11-12 HIC, Cie Nuna, Lausanne

Atelier de Paris, Masterclass B. Lachambre

Cré-action, improvisation, par Action-danse Fribourg 10-11 White Epilepsy, cinéma, P. Grandieux

Un instant, N. Lapzeson, reprise au MAHG

Formation CND Pantin, Rythme du corps, bourse Adami Atelier de Paris, Masterclass V. Wolf

Stage Toucher l’autre, Genève, J. Richer et M. San Pedro Fête de la danse, Fribourg, improvisation

09-10 Jocaste Reine, de N. Huston, mise en scène, G. Sallin Duel, cinéma, E. d’alberto Rezende, HEAD, Genève Stage Ménagerie de verre, Paris

Stage Street Garden, cie F. Berger

08-09 Préparation au diplôme d’Etat, CND Pantin, bourse, RIDC Paris 07-08 Cours en auditeur, Histoire de l’Art, université de Fribourg

Cie C. Loyer, Paris

06-07 Lien, tournée, cie F. Berger

Cours à l’Atelier de Paris et au CCN Montpellier 05-06 Stage au CND de Pantin

Lien, Intemporelles Séries, cie F. Berger 04-05 Nous autres, cie D. Théron, Montpellier

Cours au CNN Montpellier

Performance avec F. Bueb, Genève, Montpellier, avec l’Association ArtChimie 03-04 Par delà… le temps, cie Autre MiNa, Montpellier

Etape 1, cie jan-e-mission, Fribourg 02-03 Exerce 03, CNN Montpellier, M. Monnier

Interludes, co-réalisé avec M. Poisson

01-02 École du CNDC d’Angers, Bouvier-Obadia. L’Atomurbine, création personnelle 00-01 Le Marchepied, Lausanne, C. Rochet, N. Petit

Culture Mobile Pro Helvetia, tournée Cours avec U. Stauffer, C. Graf, P. Delay

99-00 Cours et spectacle de l’école de danse La Planche, M. Perriard, Fribourg L’amant de St-Jean, duo J. Macheret

98-99 L’heure où nous ne savions rien l’un de l’autre, de P. Handke, stage Atelier de geste, K.

Hersche, Fribourg.

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