Tao-Te-King
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Lao-Tseu
Tao-Te-King
Le Livre de la Voie et de la Vertu
Présentation de Jean Éracle Traduction de Stanislas Julien
Texte intégral
© E.J.L., 2005 pour la préface.
EAN 9782290163061
7
Préface
Fascination
Assurément, le Tao-Te-King, le Livre du Tao et de la Vertu, intrigue et fascine à la fois beaucoup d’esprits éclairés en Occident, et cela depuis plusieurs siècles. Ce fait n’a rien d’éton- nant, quand on songe aux nombreux commentaires qui en ont été donnés dans son pays d’origine, la Chine, depuis plus de deux mille ans. Tout un courant de philosophie et même une religion, le taoïsme, s’y sont référés.
Or, et c’est là un phénomène surprenant, l’origine de cet ouvrage s’enveloppe de mystère, la légende s’en étant très vite emparée.
Titre et auteur
Les premières mentions qui en parlent ne lui donnent pas le titre que nous lui connaissons : elles l’appellent simplement
« Lao-Tseu », le « Vieux Maître », les sentences et réflexions qui le composent étant attribuées à un sage de ce nom. Cette manière de mentionner un ouvrage se retrouve à propos d’autres recueils de la même tradition, tels que le « Lie-Tseu » ou le « Tchouang-Tseu ».
Le personnage du « Vieux Maître » est assez mal connu.
L’auteur des « Mémoires historiques », l’historien Sseu-ma Ts’ien, qui écrivait aux environs de 100 avant l’ère chrétienne, insère dans son récit une biographie de Lao-Tseu, affirmant qu’il se fonde sur la tradition ; toutefois, il nous dit par ailleurs que ses sources sont peu crédibles et qu’une grande incertitude entoure le « Vieux Maître ».
Celui-ci serait né dans un village nommé Lou-yi, dans l’actuelle
province de Henan. Après de brillantes études, il serait devenu
archiviste à la cour des rois Zhou. C’est là qu’il aurait reçu la
visite de Confucius, venu l’interroger sur les rites définissant
50. Lorsque le gouvernement est tyrannique, lorsque les lois sont d’une rigueur excessive et que le prince déploie toutes les ressources de la prudence pour mieux opprimer ses sujets, ceux-ci ont recours à la ruse et à la fraude pour éluder les rigueurs de l’administration, et alors ils sont difficiles à gouverner.
51. Les inimitiés naissent de l’illusion, l’illusion émane de notre nature. Celui qui connaît sa nature (et qui la conserve dans sa pureté) n’a pas de vues illusoires ; comment serait-il sujet à l’inimitié ? Maintenant les hommes ne savent pas arracher la racine (des inimitiés) et ils cher- chent à en apaiser la superficie (littéralement : « les branches »), aussi, quoiqu’elles soient calmées extérieurement, on ne les oublie jamais au fond du cœur.
52. Le mot kie désigne « une tablette de bois qui pouvait se diviser en deux parties ». On écrivait dessus toutes sortes de conventions, soit pour acheter, soit pour donner ou emprunter. Celui des contractants qui devait donner la chose qui était l’objet du contrat gardait la partie gauche de cette tablette, et celui qui devait venir la réclamer prenait la partie droite.
Quand ce dernier se présentait en tenant dans sa main la partie droite du contrat, celui qui avait la partie gauche les rapprochait l’une de l’autre, et, après avoir reconnu la correspondance exacte des lignes d’écriture et la coïncidence des dentelures des deux portions de la tablette (elles devaient s’adapter l’une à l’autre comme les tailles des boulangers, et les lettres qui y étaient gravées devaient se correspondre comme celles d’un billet de banque qu’on rapproche de la souche), il donnait l’objet réclamé sans faire aucune difficulté, et sans témoigner le plus léger doute sur les droits et la sincérité du demandeur.
Lorsqu’on dit que le Saint garde la partie gauche du contrat, on entend qu’il ne réclame rien à personne, et qu’il attend que les autres viennent demander eux-mêmes ce qu’ils désirent de lui.
53. Dans la haute Antiquité, lorsque l’écriture n’était pas encore inventée, les hommes se servaient de cordelettes nouées pour communi- quer leurs pensées. À cette époque, les mœurs étaient pures et simples, et, suivant les idées de Lao-Tseu, elles n’avaient pas encore été altérées par les progrès des lumières. Dans la pensée de l’auteur, les mots « je ramènerais le peuple à l’usage des cordelettes nouées » signifient : « je ramènerais le peuple à sa simplicité primitive ».
Table
Préface
... 7
Livre premier : Le Tao ... 17
Livre second : La Vertu ... 39
Notes